a life, a story Moi c'est Noah, Noah Lowell. Enfin Lowell, c'est le nom qui est le mien depuis une dizaine d'années. Mais pour la sécurité de ma famille, je n'utilise plus que ce nom, je ne répond plus qu'à ce nom et d'ailleurs, vous ne connaîtrez jamais les prénoms des membres de ma famille pour leur sécurité. Mais revenons en, en novembre 1989. Je vois le jour le 8 novembre à Chicago dans l'état de l'Illinois, j'ai déjà un grand frère qui est trop content d'accueillir quelqu'un d'autre dans la famille. D'ailleurs, ma famille n'est clairement pas américaine, enfin pas d'origine. On est turc d'origine. Mais mon père a eu une opportunité professionnelle et il a été muté à Chicago pour les aider  à remonter une usine. Puis quand j'avais environ 5 ans, on a été encore promené vers la côté Ouest des USA, on s'est installé à Monterey, d'ailleurs c'est là bas que sont nées mes petites soeurs, des jumelles. On s'amusait beaucoup à Monterey, on était une famille tout ce uq'il y a de plus normal, avec quelques tensions parfois, mais vraiment, le mot famille voulait dire quelque chose pour nous. On était toujours là les uns pour les autres et je sais que bien que pour les protéger je n'ai plus de contact avec eux, ils doivent encore être très lié aujourd'hui et dans le fond ils me manquent un peu.
Mais pour en revenir à cette période d'insouciance, à l'école, j'étais pas le dernier pour faire des conneries, j'étais du genre assez populaire, je me faisais rapidement des amis et je préférais passer du temps avec eux plutôt qu'étudier, au grand désespoir de mes parents. Je n'étais pourtant pas vraiment cancre non plus, disons que j'aurai pu faire de grandes choses, si j'avais décidé de vraiment m'y plonger, mais bon je ramenais quand même des résultats corrects donc en soit, c'était plus ou moins tout ce qui leur importait. D'ailleurs ça a été comme ça toute ma scolarité, jusqu'à mon bac, c'est peut être la seule fois où je me suis mis la pression pour bien réussir un truc, parce que j'avais déjà prévu un plan de vie et hors de question de ne pas avoir mon bac. Oui parce que, le but de ma vie c'était de rejoindre l'académie de police et bien que le sport fasse partie de ma vie, il me fallait aussi un bon dossier. Pourquoi l'académie de police me direz vous ? Parce que quand j'étais plus jeunes, j'ai une de mes meilleures amies qui s'est faite agressée en rentrant chez elle un soir après une fête un peu trop arrosée, je dois bien l'admettre. Il y a eu une enquête mais un peu trop expéditive à mon goût et qui a fini par un classement sans suite pour absence de preuve ou d'éléments pour choper le gars qui a fait ça. Ca m'a clairement mis dans tous mes états. Donc, n'ayant pas la possibilité d'enquêter sans avoir des relations ou bosser dans la police, c'est un peu ce qui m'a poussé dans ce monde là, même si déjà je m'y interessait avant ça.
Donc je m'en suis donné un peu plus les moyens et j'y suis arrivé, j'ai rejoins l'académie de police. Je crois que c'était mon destin d'être en 2009 ici, enfin c'est ce que je me dis depuis que je l'ai vu entrer dans ma vie, elle c'est Rosalie, Rosalie Hayes. Ca a été vraiment un coup de foudre, mais bon, voila j'avais pas coché sur la liste de ma vie de trouver l'amour à l'académie alors entre nous ça a plutôt été l'amour vache, à se lancer des piques et elle avait du répondant, ce qui me plaisait toujours plus. Puis bon quand l'évidence est arrivé, et une fois qu'on a complètement fini de s'apprivoiser, l'autoroute du bonheur s'ouvrait pour nous. Enfin, pour ma part, je vivais un conte de fée, les planètes étaient alignés, vu que j'ai décroché le précieux sésame pour le boulot de mes rêves avec une femme extraordinaire à mes côtés.
Le boulot de mes rêves, enfin presque, j'avais dans l'idée de finir à la criminelle, de faire des enquêtes de terrains, mais finalement c'est au stup que j'ai été affecté. C'était peut-être pas le boulot de mes rêves, mais j'étais dans la police et c'était quand même un truc trop cool.
Mais pourquoi dans cette vie idyllique j'ai été obligé de changer de nom, de ville, que je protège autant ma famille ?
Parce qu'il s'est passé quelque chose auquel je n'avais pas pensé, et je n'y aurai jamais pensé. C'était pas un petit caillou dans un engrenage, non c'était plutôt le rocher au milieu de la route. 
Dans le cadre de mon travail, j'ai été envoyé en mission d'infiltration pour quelques mois, éloigné de mes proches, de Rosalie, de ma vie actuelle pour entrer dans un cartel, enfin essayer en tout cas. C'était pas tout a fait mon caractère, mais bon soit, en cherchant un peu avec les informations que j'avais déjà sur cette mission, j'ai réussi à rentrer petit à petit, le ver dans la pomme comme on dit. Ca a pris du temps mais j'ai réussi à me faire accepter, j'ai réussi à me faire un nom (enfin sous une fausse identité, ma couverture). Bref tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes, je commençais à trouver des ramifications à remonter petit à petit des pistes qui menait parfois dans des impasses, mais je perdais pas de vu mon objectif. Avec du recul et des années passées, j'aurai dû voir que tout était trop simple, mais là j'étais simplement dans ma mission à chercher des réponses. 
Ma mission a été une réussite, enfin sur le papier. 
J'ai pu retrouver tranquillement mon nom, ma famille, ma vie, Rosalie, le bonheur. Je peux pas dire que je suis revenu exactement le même qu'en partant, parce que dans ces milieux on cotoie tellement de gens différent qu'on ne peut pas ressortir indemne. 
Mais bon, j'ai repris mes habitudes, ma petite vie pepère et mes repères. Peu de temps après, Rosalie m'a annoncé qu'elle était enceinte et merde la vie reprenait du sens repartait sur de bonnes bases, le bonheur revenait au triple galop, venant moi meme d'une famille nombreuse, je ne pouvais qu'être aux anges, et puis de toute façon, si le destin l'avait mise sur ma route, et que c'était si fluide entre nous, il n'y avait pas de raison que je parte maintenant.
Puis j'ai commencé à avoir comme des pressentiments, je ne sais pas je me sentais suivi ou surveillé, il faut dire que j'ai quand même un instinct de flic surdéveloppé, mais j'ai préféré n'en parler à personne, si ce n'est à mon binôme au travail, ce mec qui je considère comme un frère de coeur, celui qui a toujours été là pour moi, même quand j'étais en mission. Il a cherché mais il n'a pas trouvé grand chose, et je me suis rapidement dit que je me faisais des idées.
Mais en même temps, je voulais aussi mettre Rosalie à l'abri, et quand c'est devenu un peu serieux tout ça, c'est ce fameux jour ou tout a basculé. Elle était enceinte de 5 mois, on était en voiture, prêt à partir et je lui ai demandé sa main, de but en blanc, rien de romantique rien de préparé, mais une espèce d'urgence pour moi. Bien sûr qu'elle a accepté, surprise mais elle a dit oui, ça faisait 4 ans qu'on était ensemble, c'était plus du tout une amourette de passage et puis on a pris la route, le temps était assez calme. On riait on parlait, je crois que j'étais au sommet du bonheur, ou plutôt, je ne savais pas trop ce qu'il pourrait se passer de mieux dans ma vie après ça.
Mais ça a dérapé bien trop vite, je me rappelle de cette chanson qui passait à la radio, "My Love" de Justin Timberlake, de Rosalie qui chantait par dessus et moi qui me disait que c'était tellement rempli de sens comme chanson, et à la sortie d'un virage, j'ai pas vu ce gros SUV plein phare qui nous a foncé dessus, percuté pour nous envoyer au fossé, la voiture a fait des tonneaux. Mais après ça pour moi, c'est le trou noir, aucun souvenir de la suite des évènements. 
Je me suis juste reveillé quelques mois plus tard, dans une chambre blanche et impersonnelle, une chambre d'hôpital. J'ai regardé autour de moi, j'ai juste vu mon pote, j'ai directement appelé Rosalie, cherché à savoir si au moins elle avait survécu, si elle allait bien, et c'était le cas, en tout cas pour elle, pour le bébé malheureusement, non. Ca m'a fait un peu plongé. Mais bon pour en revenir à mon état, ma jambe gauche avait été broyé dans l'accident, quelques côtés fêlées, un bras gauche qui avait pris cher aussi et le bassin fracturé. Bref, mon côté gauche n'était clairement pas beau à voir. Il allait me falloir des mois de rééducation, tout réapprendre, mais je me disais qu'avec Rosalie a mes côtés malgré tout et si elle tenait autant à moi qu'elle me l'avait dit, je pourrais déplacer des montagnes, mais c'était pas le plan. 
Non car le lendemain de mon réveil, mon supérieur est venu me voir. Cette sensation d'être suivi, épié, c'était clairement pas qu'une impression. En fait, j'avais juste omis dans mon enquête, parce qu'il faut dire que c'était bien caché, un élément essentiel, un des haut gradé de la police se faisait graisser fortement la patte par le cartel, et du coup, oui la pyramide s'était effondrée, mais il y en a un à qui ça n'avait pas plu du tout. Il avait fini par mettre un contrat sur ma tête pour me faire tomber moi aussi. Donc cet accident qui paraissait si anodain, était en fait toute une machination qui venait de très haut pour m'atteindre. On m'a proposé d'intégrer le programme de protection des témoins pour que je puisse survivre. Je ne pouvais clairement pas demander à Rosalie de me suivre après tout elle n'était que le dommage collatéral dans l'histoire et puis, je ne l'avais pas revu, je n'étais guère plus rien de plus qu'un infirme et puis elle, elle aviat sa vie ici, ses amis, ses habitudes, j'étais qui pour l'obliger à quitter tout ça. J'ai juste fait une demande à mon chef, c'est qu'on me fasse passer pour mort, après tout ils avaient assez de preuve pour faire tomber toute la pyramide sans mon témoignage. Puis au moins, je me disais que pour Rosalie, ça serait plus simple de passer à autre chose si je n'avais pas survécu dans cet accident. Mais j'ai juste demandé à mon coéquipier de veiller sur elle, que je le contacterai régulièrement dès que je le pourrais pour prendre des nouvelles, je sais c'est risqué mais c'est Rosalie, et j'avais pas la force de la quitter complètement. Je m'étais payé un téléphone tout simple que je rechargerai avec des cartes prépayés pour éviter d'avoir une adresse trop facile à localiser.
D'ailleurs, cette histoire, n'a pas impacté que Rosalie et moi, ça a aussi touché ma propre famille. Je leur ai fait une lettre pour leur expliquer et eux aussi ont rejoins le programme. A l'heure actuelle, je ne sais pas où ils sont et je pense que c'est bien mieux comme ça pour tout le monde. 
Une fois que mon état l'a permis, je me suis envolé pour l'autre bout du pays, Atlanta, en Géorgie. J'avais tout à faire et tout à découvrir ici. Tout ceci a commencé par des semaines et des semaines de rééducation, je m'y tenais, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, j'y tenais tant. Mais à force de courage et de douleur, j'ai réussi à retrouver l'usage complet de mon bras gauche, par contre, pour la jambe, ça a été une autre histoire, je garde une légère boiterie depuis, que je n'ai jamais pu perdre. En parallèle de ma rééducation, je ne pouvais pas rester à l'appartement seul à tourner en rond, non c'était loin de me convenir, alors j'ai cherché un petit boulot à temps partiel pour arriver à vivre tant bien que mal, et finalement, j'ai trouvé un boulot dans un garage auto. Dans un premier temps j'étais cantonné à la paperasse, je pouvais pas trop trop bouger donc bon, je prenais ce qu'on me proposait. Puis petit à petit quand j'ai enfin pu me remettre à marcher correctement, j'ai commencer à toucher aux moteurs et à faire des petits dépannages simples, autant sur les autos que sur les motos. Les mains dans le cambouis, un pur plaisir, et puis finalement, ca m'apportait un salaire en fin de mois et c'était bien tout ce qui comptait pour moi. Mais bon j'ai pas été un enfant de cœur loin de là, pour palier à l'absence de racines de Rosalie de ma famille, j'ai quelque peu sombré dans l'alcool, pour oublier, pour ne pas avoir mal. Forcément alcool aidant, j'ai ramené des filles chez moi, et je sombrais dans quelques excès. Mais je me tenais loin de toute drogue et illégalité, il faut dire que c'est un peu ça qui avait causé ma chute alors autant ne pas jouer encore avec le feu.
J'ai aussi été suivi par un psy, parce que je ne dormais plus beaucoup, les nuits pleines de cauchemar, où je revivais ce terrible accident et les douleurs atroces, encore et encore. J'en pouvais plus, j'étais à bout et j'avais besoin d'en parler. Il m'a fallu en consulter 5 ou 6 avant de trouver le bon, celui avec le courant est passé. Ca m'a fait un peu de bien, même si de toute façon je ne pouvais pas parler de tout, parler au moins de l'accident, me permettait d'évacuer mais aussi me ramenait à Rosalie, je ne pouvais même pas lui dire pourquoi elle n'était pas là avec moi, bref, ça m'aidait un peu quand même on va pas se mentir, mais pas autant que je l'aurai voulu. 
D'ailleurs en parlant de Rosalie, en fait, j'ai plus ou moins jamais perdu le contact, enfin pas avec elle directement, cette vie à Atlanta ne pouvait pas être la sienne, mais je ne pouvais pas me résoudre à la laisser seule et sans aucune sécurité, quand je sais que par ma faute elle a failli y rester. Alors j'ai confié une mission à mon binôme quand j'étais à Monterey, je lui ai demandé de veiller sur elle discrètement, je l'appelais pour prendre des nouvelles d'un peu tout le monde mais surtout de Rosalie. De ce que j'en avais compris, elle tentait de survivre tant bien que mal, enfin elle semblait s'en sortir noyer dans son travail au FBI, enfin jusqu'à ce début d'année 2024, où il m'a dit qu'elle avait failli faire une connerie, je commençais au bout d'une bonne dizaine d'années à me dire que je devrai arrêter tout ça pour ma santé et pour la sienne aussi, qu'il fallait qu'elle vole de ses propres ailes.
Mais finalement, vu qu'encore une fois ça ramenait à notre passé commun, j'ai décidé de quitter le programme de protection des témoins pour revenir aux origines à Monterey, avec ce nouveau nom. Je suis arrivé il y a quelques mois et j'ai repris un boulot dans un petit garage auto-moto. Je n'ai pas encore eu la force ou le courage ou même les deux de chercher à revoir Rosalie. Je sais pas dans le fond ça me fait un peu peur tout ça.
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