Une éclaircie. Un rayon de soleil se glissa entre deux nuages et vint se poser sur son visage. Brandon le tourna vers le ciel pour récolter cette douce chaleur bienvenue. Il faisait encore doux pour la saison, bien que l’air commençait à s’emplir de l’odeur des feuilles en train de mourir, du parfum de la terre humide qui fait volontiers pousser les champignons quand on la laisse faire (pas vraiment en ville, donc). Oui, c’était un agréable mois de septembre et Brandon en profitait avec grand plaisir, il vivait encore en t-shirt, exposait sa peau aux derniers rayons de soleil avant que l’hiver ne le contraigne tout à fait à se priver de cette délicieuse caresse. Le fait qu’il n’ait rien de précis à faire en cet instant, rien de mieux que vivre l’attente, l’anticipation de retrouver l’autre moitié de son être, ne gâchait rien de ce plaisir.

Bras croisés sur sa poitrine, les fesses appuyées contre un muret sur lequel deux gobelets reposaient sagement, Brandon patientait en essayant de se faire aussi petit et discret que possible. Il avait esquivé les techniciens, les fils qui traînaient en nombre sur le sol et trouvé un coin qui paraissait dépourvu de tout piège. Pas l’ombre d’un matériel aussi fragile que coûteux dans ce petit îlot de tranquillité, pas plus que de personnel agité pour le regarder de travers en se demandant ce que cet étranger pouvait bien faire dans l’enceinte de ce lieu réservé à une petite élite. Car oui, Brandon avait décidé de faire une surprise à sa sœurette et l’avait rejointe sur le lieu de son tournage. Heureusement pour lui, le manager de l’intéressée avait bien voulu l’y aider sinon, en effet, il n’aurait pu passer les barrières destinées à garder à l’écart les pauvres quidams dont il faisait normalement partie. Ce qui lui convenait très bien, notez, mais malheureusement sa sœur ne s’était pas contentée de ce statut et Brandon, pour la voir, devait parfois le rejoindre dans son monde de paillettes et de strass.

Quand on pense au loup…

Voilà que la petite starlette faisait son apparition, elle aussi, comme le soleil. Brandon la reconnue de loin. Il connaissait son allure, son pas, sa silhouette… rien de Marlo ne pouvait lui échapper. Il la connaissait par cœur depuis 32 ans. Comme pour lui donner raison, un marteau se mit à cogner dans sa poitrine, son cœur justement reconnaissait son jumeau. Littéralement. C’est avec le sourire et les bras ouverts que Brandon accueilli sa sœur.

« Bonjour » glissa-t-il avec douceur lorsqu’elle parvint jusqu’à lui. « J’avais du temps libre et une folle envie de te voir, ça ne te dérange pas j’espère ? »