{outfit} ❧ Tu attends dans l’une des salles de réunion du tribunal, une salle austère et fonctionnelle. Ce lieu, avec ses murs impersonnels te semble à la fois familier et étranger. Le silence ambiant est seulement perturbé par le léger bourdonnement électrique des lampes, qui te paraît amplifié dans l'attente. Assise à la table, un dossier épais entre les mains, tu scrutes les pages sans vraiment les lire, te forçant à te concentrer. En tant que substitut du procureur fédéral, tu as l'habitude de ce genre d'environnement, ces lieux anonymes, aux murs sans âme, où les affaires sérieuses se jouent à huis clos, mais cette fois, quelque chose trouble ton calme habituel : la présence imminente d'Alban. Il allait franchir cette porte d'une minute à l'autre, et rien que d'y penser, tu sens ton rythme cardiaque s'accélérer, malgré toi. Tu essayes de te concentrer sur les documents devant toi : un réseau complexe de narcotrafic, une enquête à haut risque. Ce dossier est capital, et tu le sais. Il représente l’investissement de bons nombres personnes. Une opération qui a nécessité des années de travail minutieux, de filatures, d’interrogatoires, de construction de preuves. Ce dossier est un moment clé dans ta carrière, un point de non-retour dans la lutte contre ces criminels insaisissables. Tu as la responsabilité de veiller à ce que chaque pièce s’emboîte parfaitement, chaque détail compte. Mais, malgré cette gravité professionnelle, tes pensées dévient constamment vers cet homme, ce voisin d’enfance avec qui tu partages bien plus que de simples souvenirs.

Ton regard se repose sur les pages du rapport, mais ton esprit s'éloigne, retournant à ce moment où la frontière entre désir et professionnalisme s'est effondrée. Cela fait des semaines que tu ne l'as pas vu, et c’est bien pour cette raison que tu sais que cette rencontre va être compliquée. Vous alliez devoir collaborer de près, et la tension va inévitablement ressurgir. Inspirant profondément, tu redresses le dos, ajustant ta veste. Ton rôle, aujourd’hui, est bien clair. Ton visage est impassible, parfaitement maîtrisé. Tu t’efforces de renvoyer l’image d’une femme forte, intouchable, à la hauteur de ses responsabilités. Mais une petite voix intérieure te demande : comment allait-il réagir en te voyant ici, face à lui, dans une position d’autorité ? La tension entre vous allait-elle se dissoudre dans le travail, ou allait-elle embraser une fois de plus cette dynamique ambiguë ? Qu’est-ce que cela va donner, cette fois ? Allait-il lui aussi ressentir cette tension entre vous, ou choisirait-il de l’ignorer comme toi tu essayes de le faire ?

Lorsque tu entends la porte s’ouvrir, tu ne lèves pas immédiatement les yeux. Tu prends le temps de poser calmement le dossier sur la table, le froissement des feuilles semble soudain très sonore dans l'atmosphère feutrée. Tu inspires une dernière fois, cherchant à stabiliser ton rythme cardiaque, avant de te tourner lentement vers la porte. Ton regard se pose sur Alban, accrochant le sien. Tes prunelles sombres le sondent, ne laissant rien transparaître de l’agitation intérieure qui te gagne. Un demi-sourire, poli et teinté d’ironie, effleure tes lèvres. « Agent Bryant. » Tu le dis d’un ton presque neutre, presque trop formel, en te levant pour l’accueillir. Tes doigts, légèrement tremblants, se glissent discrètement dans les poches de ton pantalon pour cacher cette vulnérabilité que tu refuses de montrer. « J’imagine que tu as eu le temps de jeter un œil au dossier. » Tu continues en jetant un bref coup d’oeil vers les documents éparpillés sur la table devant toi. « On a pas mal de travail devant nous. » Tes paroles sont claires, directes. Vos regards se croisent, et pendant une fraction de seconde, tu aperçois cette lueur familière dans ses yeux, celle qui mélange défi et amusement. Elle réveille en toi quelque chose que tu préférerais ignorer, mais tu te ressaisis. La tension entre vous peut bien attendre. Reprenant ton sérieux, tu repousses une mèche de cheveux derrière ton oreille et ajoutes, cette fois d’un ton plus ferme. « L'enjeu est énorme. On a une chance unique de démanteler cette organisation, et je ne veux laisser aucune place à l'imprévu. » Tu es ici pour travailler, pour mener à bien cette enquête, et rien d’autre. N’est-ce pas ?

[ ft. @Alban Bryant ]

{outfit} ❧ Alban se rend souvent au tribunal lorsqu'une des affaires qu'il a suivi est jugé par les juges fédéraux et cette fois ne manque pas à l'appel. Il savait avec qui il avait rendez-vous, avec Irini. Cette jeune femme avec qui il a partagé bien plus que des souvenirs d'enfance. Des instants charnels qu'il a encore dans la peau. Mais il chassait tout ça de ses pensées, il devait absolument rester sérieux. Il s'agissait d'une affaire importante et il n'avait pas le droit à l'erreur. Son supérieur et binôme comptait sur lui et l'amitié qui l'unit désormais à Aiden, l'agent Adelson compte beaucoup à ses yeux. Toute la nuit, il avait relu les éléments en long en large et en travers pour être sûr de ne rien oublier lorsqu'elle lui posera les questions à ce sujet. Quittant donc les rues de Monterey au volant de sa Mustang Shelby, il prit la route vers San José. Il avait bien évidemment apporté une copie du dossier ainsi que quelques photos prises durant les filatures.

Avant d'arriver directement sur les lieux, il tenait à acheter deux cafés, un latte pour elle si sa mémoire est bonne et un simple expresso pour lui dans un Starbuck à côté. Une fois dans les locaux, il montra sa carte fédérale comme à chaque fois et lorsqu'une hôtesse lui demanda si elle pouvait l'accompagner, il fit non de la tête et lui expliqua que ce n'était pas la peine, qu'il connaissait déjà le chemin de la salle où l'attendait Miss Dimitriou. Il trouva facilement la salle et avant d'entrer, il tira sur sa veste de velours pour s'assurer qu'elle était bien mise. Maniaquerie, peut-être mais c'est une manie qu'il a pris l'habitude de prendre quand il est nerveux. Nerveux à l'idée de croiser son regard si envoûtant après toutes ses semaines à ne pas l'avoir, tout comme à l'idée de reconnaitre l'odeur de son parfum.

Il s'asseyait alors en phase d'elle, posant les deux gobelets de café encore fumants en lui adressant un sourire calme.  Presque déçu qu'elle n'ait pas relever les yeux pour le saluer, il se contenta de poser sa boisson chaude devant elle. « Substitut Dimitriou. » déclara-t-il, à son tour. Utiliser son nom et son statut était presque étrange alors qu'il avait pris l'habitude de murmurer son prénom durant les nuits qu'ils passaient ensemble. Nouveau signe de tête. « J'ai apporté du café. » s'écria-t-il, en désignant des yeux le gobelet en carton. Hochant ensuite la tête à ses paroles, il déposa à son tour les éléments en plus qu'il a apporté. « Ouais et j'ai apporté d'autres photos que tu n'as peut-être vu. C'est celles de la dernière filature. » notifia-t-il, sérieusement. Il se mordit un instant les lèvres alors que cette fois le regard qu'elle posait sur lui se faisait plus insistant. Une lueur empli de désir se dessinait dans ses prunelles mais elle le rappela à l'ordre. Officiellement, ils sont là pour travailler certes mais ça ne serait pas la première fois que ça dérape entre eux, n'est-ce pas ? « En effet, oui. » fit-il, simplement. Il marqua une pause, presque suspendu à ses yeux si envoûtants avant d'ajouter plus sûr de lui. « Sur ça, nous avons les mêmes objectifs. » souffla-t-il, donc. Démanteler cette organisation doit être sa priorité mais pourtant il savait qu'il n'arriverait pas à travailler jusqu'au bout sérieusement, pas tant qu'elle le fixait avec ces yeux-là.  

[ ft.  @Irini Dimitriou ]

{outfit} ❧ Assise dans la salle de réunion, tu observes discrètement Alban quand il entre et s’installe en face de toi. La pièce est plongée dans un silence studieux, mais l’air semble vibrer d’une tension indéfinissable. Lorsqu’il pose devant toi un gobelet de latte, ce frisson familier, presque électrique, te traverse. Ce simple geste, anodin en apparence, réveille des souvenirs d'instants passés où une telle attention portait un tout autre sens. Tu reconnais ce clin d'œil silencieux à vos habitudes partagées, à ces moments intimes que vous dissimulez maintenant sous le couvert du professionnalisme. Pourtant, tu te refuses à montrer la moindre faiblesse. Ici, dans cet espace aseptisé et sous le poids de tes responsabilités, tu es avant tout la substitut Dimitriou, une femme de loi déterminée et imperturbable. Inspirant lentement, tu refoules cette vague de souvenirs qui menace de troubler ton objectivité. Ton regard se détourne de lui pour se concentrer sur les documents et les photos qu’il a apporté.

Chaque image, chaque preuve visuelle renforce l’importance de cette mission. L’enquête sur cette organisation criminelle représente des mois de travail acharné, et Alban a rassemblé des éléments cruciaux pour faire avancer le dossier. Tu sais que l'opportunité de les déstabiliser est unique. Malgré vos nuits passionnées, tu refuses de laisser quoi que ce soit compromettre le résultat. L'enjeu est bien trop grand. D'une voix calme et déterminée, tu prends la parole. « On est en bonne voie, mais il va falloir peaufiner chaque détail. Le moindre faux pas pourrait leur permettre de disparaître, et je n’ai aucune intention de les voir s’échapper cette fois. » Tu glisses les photos vers toi, les examinant attentivement. « Ces derniers clichés confirment les déplacements du chef de réseau vers leurs points de distribution. Si on coordonne bien avec les unités sur le terrain, on peut frapper là où ça leur fera le plus mal. » Les visages figés sur le papier sont autant de pièces d’un puzzle complexe que vous êtes enfin en mesure de résoudre. Tu appuies tes propos en plongeant ton regard dans le sien, y cherchant cette détermination partagée, ce même engagement pour la justice qui vous relie autant que vos histoires personnelles. Tes doigts glissent instinctivement sur les documents, effleurant le papier comme pour en capter chaque détail, chaque preuve accumulée. « Je veux qu'on anticipe tous les scénarios possibles. Aucun détail ne doit nous échapper, même si ça implique de travailler jour et nuit. » Tu espères que cette intensité focalisée sur l’enquête aidera à maintenir cette tension entre vous dans une limite maîtrisée.

Mais, au fond, tu sais que l’alchimie entre vous ne disparaît pas aussi facilement. Elle est contenue, dissimulée sous la surface, là où elle ne peut pas encore interférer avec votre mission, du moins pour l’instant. « Merci, Alban. » Tu finis par murmurer un remerciement dans un calme maîtrisé, en prenant le gobelet sans baisser les yeux. Le formalisme de l’adresse te semble aussi incongru que rassurant, un terrain solide où vous pouvez évoluer sans craindre de franchir les limites. Du moins, tu l’espères. Tes doigts se referment autour du café, un ancrage discret face à l'agitation intérieure qu'il déclenche par sa simple présence, par son simple regard. C’est pour cette raison que tu finis par détourner les yeux, réexaminant les photos, mais le silence te semble presque tangible. Chaque image rend plus concret ce but commun : démanteler cette organisation et marquer un coup décisif contre elle. D’autant plus que la concrétisation de cette enquête serait un vrai bonus pour toi au vu de ta récente nomination au poste de procureur fédéral. Mais l’intensité de ce moment professionnel est en quelque sorte éclipsée par la proximité d’Alban, par cette présence à la fois familière et troublante. Tu retires machinalement une mèche de cheveux derrière ton oreille, comme pour t’ancrer davantage dans le moment. « Bien joué pour les photos. Qu’est-ce que tu peux m’en dire ? Enfin ce que je ne sais pas. » Tu le dis d’un ton professionnel, ton regard rivé sur les preuves, bien qu’un sourire se dessine sur tes lèvres. Mais malgré tous tes efforts, ton attention dérive un instant vers le contour de ses lèvres lorsqu'il se mord distraitement la lèvre. Ton cœur s'emballe en silence, ramenant à la surface ce désir brûlant, où ce même geste te faisait perdre tous tes repères.

[ ft. @Alban Bryant ]