a life, a story -
Lisbonne - 1993
En plein hiver, les températures sont fraîches dans la capitale portugaise. Pourtant, dans une chambre d’hôpital baignée d’une lumière douce, une chaleur bien différente réchauffe le cœur d’une jeune femme. Elle vient tout juste de devenir mère. Entre ses bras, un bébé nommé Amos, fragile et parfait, lui est tendu. À cet instant, le monde extérieur s’efface. Le père de l’enfant, quant à lui, est introuvable. Agent au FBI, il est pris par une mission qui l’éloigne de cet instant crucial. Les jours, puis les mois passent, et son absence devient une constante. Pourtant, pour le petit Amos, son père est un héros. Il l’idéalise, imaginant un homme fort, courageux et empli de vertus. Amos ignore encore les parts d’ombre qui hantent son père, tout comme il ferme les yeux sur le peu de temps que celui-ci consacre à sa famille. Dans cet univers où les absences pèsent autant que les présences, une mère et un fils tissent des liens profonds, compensant le vide laissé par celui qu’ils attendent toujours, chacun à sa manière. Pour la jeune femme, c’est une épreuve de solitude mêlée d’amour inconditionnel. Pour Amos, c’est un apprentissage silencieux : celui de grandir en portant un amour pur pour une figure qui reste lointaine, presque mythique.

Monterey - 1995
Le père Rodrigues est affecté à une mission dans une contrée lointaine, au cœur de la paisible ville de Monterey, sur la côte américaine. Sa femme, désireuse de maintenir leur famille unie malgré la distance, décide de suivre, accompagnée du petit Amos. Dans ce pays inconnu, ils emménagent dans une belle maison nichée au sein d’un quartier tranquille, où le bruit des vagues n’est jamais bien loin.
C’est dans cet environnement calme qu’Amos croise pour la première fois Julie, une petite voisine aux nattes blondes et au regard pétillant. Dès leur première rencontre, une complicité immédiate se crée entre eux. Ils deviennent rapidement inséparables, passant leurs journées à explorer le quartier, à courir dans les jardins et à échanger des secrets d’enfants. Julie, souvent confiée à la garde de la mère d’Amos, trouve dans cette maison une seconde famille.
Au fil des années, leur amitié se renforce, et Julie se rapproche de plus en plus de la mère d’Amos, qu’elle admire profondément. Pendant ce temps, l’absence du père se fait sentir. Pris par ses engagements, il est rarement à la maison, laissant à sa femme la responsabilité d’assurer la stabilité et la chaleur du foyer. Amos, lui, apprend à grandir dans ce vide paternel, trouvant un soutien indéfectible dans sa mère et une amitié inébranlable en Julie, qui devient un pilier dans son univers. Cette nouvelle vie à Monterey, malgré ses manques, tisse des liens uniques entre les âmes qui s’y croisent, formant une toile fragile mais pleine de résilience et d’espoir.

Monterey - 2005
Amos se souvient encore de cette scène comme si elle s’était jouée la veille : le salon empli des éclats de rire qu’il partageait avec Julie, leur insouciance de gamins s’apprêtant à ourdir une nouvelle bêtise. Mais tout change lorsque la sonnette résonne, brisant l’atmosphère joyeuse. Sa mère, un sourire encore flottant sur les lèvres, se dirige vers la porte. Par réflexe, les deux enfants la suivent, encore pris dans leur jeu. L’homme qui apparaît sur le seuil ne leur est pas inconnu : c’est le supérieur de son père, et son visage grave lui retire aussitôt son innocence enfantine. Les mots qui suivent tombent comme des coups de massue. "Accident grave en mission. Fusillade. Hôpital." Le monde d’Amos vacille, les rires de tout à l’heure semblant appartenir à une autre vie. Son père survit, mais l’épreuve est loin d’être terminée. Une balle logée dans sa moelle épinière lui vole à jamais l’usage de ses jambes, et avec elles, sa carrière au FBI. L’homme qu’Amos admirait comme un héros est brisé, cloué à un fauteuil, son rêve de justice envolé. Pourtant, il ne se résigne pas. Ce rêve qu’il ne pourra plus accomplir lui-même, il le place désormais sur les épaules de son fils. C’est ainsi que le brun grandit, avec un poids invisible mais omniprésent : celui de devenir l’agent parfait, celui que son père aurait voulu être. Une pression silencieuse, exigeante, qui façonne chaque choix, chaque réussite. Ce fardeau, Amos l’accepte sans broncher, autant par devoir que par amour, bien qu’une part de lui se demande toujours si le chemin qu’il suit est vraiment le sien.

Monterey - 2006
Amos revoit encore les camions de déménagement arriver dans sa rue, leurs moteurs grondant comme pour marquer la fin d’une époque. Ce jour-là, il a passé ses derniers instants avec Julie, sa meilleure amie, celle avec qui il avait scellé des pactes murmurés à cinq ans, des promesses naïves mais précieuses qu’il s’était juré de tenir pour toujours. Pourtant, les inséparables ont été arrachés l’un à l’autre. Quand Julie est partie, emportée par le départ de sa famille, Amos a senti un vide s’installer en lui. Il a vu son univers basculer, son sourire s’effacer peu à peu, ne revenant qu’à de rares occasions. Elle était sa lumière, celle qui faisait éclater de rire les moments sombres, celle qui lui rappelait que le monde pouvait être doux malgré tout. Sans elle, il s’est retrouvé seul face à lui-même, face à des attentes qu’il ne savait plus comment gérer. Son père, toujours plus exigeant, n’a fait qu’ajouter à ce poids. Des entraînements physiques intensifs, des devoirs impeccables, une discipline rigoureuse… Le brun n’avait pas le droit à l’erreur. Ce qui aurait pu être un simple encouragement s’est transformé en une pression constante, un fardeau qui l’a épuisé jour après jour. La blonde, qui était son équilibre, n’était plus là pour le retenir lorsqu’il vacillait. Amos s’est peu à peu enfermé dans une spirale infernale. Il a travaillé dur, il s’est entraîné sans relâche, mais le vide en lui restait intact. Il s’est senti étranger à sa propre vie, avançant uniquement parce qu’il n’avait jamais appris à s’arrêter. La promesse qu’il avait faite à Julie, celle de toujours rester fidèle à leurs rêves d’enfant, était tout ce qu’il lui restait pour garder un semblant de cap.

Monterey - 2008
Amos ne se souvient plus vraiment de la manière dont ils se sont tous rencontrés. Tout semble s’être fait si naturellement, comme si leurs chemins étaient destinés à se croiser. Pourtant, aux yeux du monde, ils forment une bande d’amis pour le moins atypique, un assemblage improbable de personnalités que rien ne semblait pouvoir lier. Mais pour eux, c’est une évidence. Chacun d’eux, solitaire à sa manière, a trouvé un refuge dans cette unité. Ensemble, ils ont construit une sorte de famille improvisée, un ancrage dans le tumulte de leurs vies respectives. Ce groupe, cette joyeuse bande, a été la bouée de sauvetage d’Amos. Ils l’ont tiré hors du gouffre où il s’enfonçait, loin de la mélancolie qui l’étouffait depuis trop longtemps. Avec eux, il a redécouvert ce que signifiait vivre, vraiment vivre. Il se revoit encore, chaque week-end, embarqué dans des aventures improvisées, défiant les regards désapprobateurs de son père. Il n’avait pas besoin d’approbation, juste de liberté, de rires et de ces instants où les soucis semblaient s’éclipser. Dans cette parenthèse d’évasion, le brun retrouve un plaisir simple et sincère, celui de la vie partagée. Les rires éclatants, les disputes amicales, les moments de complicité… tout cela forme un élan qui l’éloigne un peu plus chaque jour de son passé sombre. Pourtant, au fond de lui, une pensée pour Julie demeure toujours. Elle est là, discrète, enfouie sous le tumulte des aventures partagées, comme un murmure qu’il refuse de laisser s’éteindre.

Et puis, il y a Oonagh. Une brune qui, peu à peu, devient bien plus que les autres. La force des événements, le destin, les a réunis d’une manière qui échappe à toute explication rationnelle. Leur amitié s’est peu à peu muée en un premier amour, un amour pur et intense qu’Amos chérit profondément. Durant des mois, ils ont partagé des moments d’une rare complicité, s’appuyant l’un sur l’autre dans les hauts comme dans les bas. Pourtant, avec le temps, ils en sont arrivés à une conclusion inévitable : leur amour n'est pas fait pour durer, préférant préserver leur douce amitié. Aujourd’hui, Oonagh est toujours là, spéciale à son cœur, et cette amitié reste l’un des trésors les plus précieux de la vie d’Amos. Elle est devenue un roc, un pilier solide sur lequel il peut toujours s’appuyer.

Fjords de Norvège - 2014
Amos est encore jeune, dans les premières étapes de sa carrière au FBI. Promu par le succès de son père, un agent vénéré, il porte sur ses épaules les attentes de tous ceux qui espèrent qu’il reproduira les exploits de ce dernier. Mais le poids de l’héritage pèse lourd, et même avec tout son potentiel, Amos ressent le besoin de respirer, de s’échapper du tourbillon de la vie et de ses obligations. Un besoin pressant de vivre une aventure. Alors, il décide de s’accorder quelques semaines de liberté, loin de la ville, de tout ce qui lui rappelle ses responsabilités. Il s’envole vers les fjords norvégiens, un endroit où la majesté des paysages et la tranquillité de la nature l’aideront à se recentrer. Mais, alors qu’il se perd dans les montagnes, une surprise inattendue le fait revenir à la réalité. Il la voit. Ses cheveux blonds brillent sous le vent froid, ses yeux sont aussi vivants qu’ils l’étaient autrefois. Elle est là, en pleine conversation avec une autre randonneuse, un bâton de marche à la main. Julie. Le destin semble avoir orchestré cette rencontre. l part à sa rencontre, plein d'émotions de la revoir. De revoir sa Julie.  Et, comme si le temps n’avait jamais passé, leur rencontre semble aussi naturelle qu’inexplicable.  Les jours suivants, loin de se contenter de simples retrouvailles, se transforment en une véritable aventure. Julie, fraîchement arrivée de New York, elle aussi en quête de repos, se laisse envoûter par cette ville paisible et par la compagnie d’Amos. Ensemble, ils redécouvrent leur amitié, l’affection sincère qui les unissait jadis, tout en explorant les fjords et en partageant des moments empreints de rires et de confidences. Et là, au fond de son coeur, il le sait, il le sent. Ce n'est plus que de l'amitié qui les lient, c'est plus que cela : une connexion profonde, un amour naissant ayant toujours été là. Ils finissent par rentrer chacun de leur côté avec la promesse de se revoir au plus vite. C'est ce qu'ils font durant des semaines, des mois avant qu'il ne la convainque de revenir s'installer dans la paisible Monterey. Il détient alors une certitude : Julie est son âme sœur, la compagne qu’il chérit, et celle qu’il désire à ses côtés pour le reste de sa vie.

Monterey - 2020
Six ans. Six ans de bonheur parfait partagé avec Julie. Pendant tout ce temps, la carrière d’Amos a pris son envol, gravissant les échelons du FBI, intégrant le département de lutte contre le crime organisé. Bien qu’il excelle dans ce domaine, il ne sait pas vraiment si cela le passionne. Ce qui l’anime surtout, c’est l’espoir de susciter la fierté de son père. Il se donne corps et âme, enchaînant les missions qui, sous couverture, l’éloignent de Julie. Des semaines, parfois des mois, passent sans qu’il ne s’en aperçoive vraiment. Il la délaisse, pris dans le tourbillon de son travail, mais les rares moments qu’ils partagent sont lumineux, remplis de bonheur. Julie devient son ancrage, celle qui le garde au sol, celle qui lui rappelle qu'il existe encore une vie en dehors de ses obligations. Il sait qu’il doit faire mieux, qu’il doit lui accorder davantage de son temps. Alors, il organise une soirée parfaite, celle où il lui proposera de passer le reste de sa vie à ses côtés, dans le respect des traditions dans lesquelles il a été élevé. Le soir venu, il vient la chercher à l’heure convenue. Elle est magnifique, parée de la robe noire qu’il préfère. La soirée promet d’être inoubliable. Pourtant, le froid hivernal accentue les tensions, et dans un moment d’inattention, alors qu’il la regarde une demi-seconde de trop, il ne remarque pas le verglas. Ce qui devait être une soirée parfaite se transforme en cauchemar. La voiture chavire, se retournant brutalement avant de s'immobiliser sur le toit. Amos perd connaissance quelques instants, et lorsqu’il ouvre enfin les yeux, une douleur sourde envahit sa tête. Il panique. "Julie." Il crie son prénom du regard, la cherche frénétiquement, mais il ne la voit pas. Poussé par l'adrénaline, il parvient à sortir de la voiture. Et là, il la voit. Elle est allongée sur le sol, immobile, à peine un mouvement. Amos connaît trop bien ce genre de scène. Il sait, au fond de lui, qu’elle ne survivra pas. Mais il garde cette pensée enfouie, incapable de l’accepter. Il prend sa tête dans ses bras, la couchant délicatement sur ses genoux, la protégeant comme il peut. "Ça va aller. Je suis là." Il murmure ces mots, espérant un miracle, mais les larmes coulent sur ses joues. "Ne me quitte pas, je t'en supplie." Ses mots se mêlent aux sanglots, mais il sait, il ressent que tout est fini. Et dans un dernier souffle, Julie lui murmure son dernier "je t’aime", ces mots qu’il n’oubliera jamais, et qui marqueront sa vie à jamais.

Les mois qui suivent sont plongés dans la désolation. Amos peine à se souvenir de cette période, comme si tout était devenu flou, noyé dans la douleur. Il revoit pourtant sa mère, qui lui rend visite presque tous les jours, son père, le regard dur, lui ordonnant de se reprendre et de retourner au travail. Ses amis, un à un, viennent lui rendre visite, déterminés à ne pas le laisser sombrer dans la solitude. Mais lui, lui, il ne pense qu'à une seule chose : Julie. Il se réfugie alors dans son travail, trouvant dans chaque mission une bouée de secours. Sauver des vies devient son seul but, chaque existence qu’il parvient à protéger venant apaiser un peu le vide immense laissé par la culpabilité qui le ronge.

Hawaï - 2023
C’est une mission d’envergure, l’une de celles qui exigent des mois d’enquête minutieuse pour remonter à la source, pour identifier l’esprit qui orchestre tout. Leur travail les a conduits jusqu’à Hawaï, l’île paradisiaque des États-Unis, mais le décor enchanteur contraste cruellement avec la tension qui règne. Rien ne se déroule comme prévu : leur informateur a disparu, les laissant sans piste tangible. L’équipe, à bout, décide de faire une pause pour la soirée, et Amos, épuisé lui aussi, choisit de s’isoler. Il a besoin de réfléchir, loin des regards, loin des voix. Dans l’obscurité tranquille d’un bar en bord de plage, il s’enfonce dans ses pensées. Cette affaire est capitale. Un vaste réseau de trafic humain doit être démantelé, et il veut, il doit, sauver ces jeunes femmes arrachées à leur vie. L’enjeu personnel n’est pas moindre : si cette mission réussit, la promotion tant attendue au poste de chef de département lui sera enfin proposée. Pourtant, Amos n’en tire aucune satisfaction. Il ne se sent ni prêt, ni méritant, mais il sait qu’il l’acceptera, tout comme il a accepté tout ce qu’on a attendu de lui jusqu’ici. Ses pensées errantes trouvent un point d’ancrage lorsqu’il croise un regard, celui d’une jeune femme blonde. Il ne saurait expliquer pourquoi, mais quelque chose en elle le capte, l’intrigue. Il finit par l’aborder, une conversation s’engage, légère et inattendue. Elle se prénomme Sam, un diminutif. Elle est plus jeune que lui quasiment d’une dizaine d’années, mais il y a en elle une force et une vivacité qui le touchent. Avec elle, le poids du monde semble s’alléger. Pour la première fois depuis longtemps, il ressent un souffle de vie, une chaleur qu’il croyait perdue. La soirée prend un tour inattendu, bien plus agréable qu’il ne l’aurait imaginé. Pour quelques heures, Amos laisse son travail et ses responsabilités derrière lui. Quand vient le moment de se séparer, il lui propose de la raccompagner, simplement pour s’assurer qu’elle rentre en sécurité. Elle décline avec un sourire, affirmant sa liberté avec assurance. Il respecte son choix, la regarde partir, une étrange légèreté au cœur.

Une journée s’écoule, ordinaire en apparence, jusqu’au moment où le nom de Samuelle Harlow résonne sur toutes les chaînes d’information. Son prénom, désormais gravé sur la longue liste des disparues liées à l’enquête, s’ajoute à des centaines d’autres. Le choc le frappe de plein fouet, suivi de près par une vague dévastatrice de culpabilité. Il aurait dû insister pour la raccompagner. Il n’aurait jamais dû la laisser partir seule. Il se reproche cette insouciance, ce moment où il a baissé sa garde, permettant à l’ombre du danger de l’emporter. Cette culpabilité, aiguë et implacable, ravive en lui une détermination sans bornes. Amos se jure de ne pas rester les bras croisés. Il fera tout, absolument tout, pour la retrouver. Remuer ciel et terre, braver l’impossible s’il le faut. Ce n’est pas qu’une enquête, ce n’est pas qu’un devoir : c’est une promesse silencieuse qu’il se fait à lui-même. Il doit la sauver, il doit la revoir vivante.

Californie - février 2024
Il se l'était promis, et enfin, son objectif touche au but. Amos sait qu’il va la retrouver, il le sent au plus profond de lui. Leur enquête a progressé, démantelant patiemment les rouages de l’organisation criminelle. Une avancée décisive survient lorsqu’ils parviennent à la géolocaliser. Il apprend que Samuelle a trouvé un moyen de contacter sa famille, laissant derrière elle des indices qui les ont menés jusqu’à sa cache. Et là, enfin, il la voit. Une silhouette frêle au loin, sa chevelure blonde ondulant sous le vent, l’air perdu, déboussolé. Amos s’avance, son cœur battant à tout rompre, empli d’un soulagement qu’il n’avait plus ressenti depuis des années. Il est là pour la ramener, pour tenir sa promesse. L’émotion l’envahit lorsqu’il se tient enfin devant elle, prêt à lui assurer qu’elle est en sécurité désormais. Mais tout bascule en une fraction de seconde. Ses yeux, d’abord empreints de confusion, se figent soudain dans une expression de peur panique. Avant qu’il ne puisse prononcer un mot, Sam le désigne avec une terreur glaciale, l’accusant d’être l’un de ses ravisseurs. Ses paroles sont tranchantes, sans hésitation, comme si elle en était convaincue. Et le monde du brun vacille.

Monterey - fin novembre 2024
Ils ont réussi. L’organisation de trafic humain a été démantelée, réduite à néant. Pourtant, les regards admiratifs qui devraient l’accueillir ne sont pas au rendez-vous. Pas de la part de tous, du moins. Les accusations de Sam se sont répandues comme une traînée de poudre, ses mots glaçants l’accusant d’être l’un de ses ravisseurs. Si certains collègues restent fermes dans leur soutien, croyant en son innocence, d’autres commencent à douter. Les murmures se propagent, semant une vague insidieuse de suspicion au sein du département. Et tandis que son père martèle qu’il doit préserver son image pour sécuriser sa promotion, Amos n’y prête guère attention. Cela lui importe peu. Tout ce qui compte à ses yeux, c’est elle. Sam. La blonde hante ses pensées, inlassablement. Il ne veut qu’une chose : la voir, lui parler, lui expliquer. Lui prouver qu’elle s’est trompée, lui faire entrevoir la vérité.