(( trente-et-un ans )) Trente-et-une années qu'elle fait partie de ce monde, sur ces trente-et-une années, il y a en une vingtaine qu'elle rêve de le rencontrer, qu'elle collectionne un nombre inimaginable d'objets à son effigie, prête à payer pour la moindre chose, allant de mouchoirs usagés aux toast à moitié mangés. Nourrissant une obsession malsaine pour un homme qu'elle n'a jamais rencontré, allant jusqu'à traquer la moindre de ses apparitions publiques, se créant ainsi un univers intimement lié au sien. Active sur de multiples réseaux sociaux à l'aide de plusieurs faux comptes dissimulés, cherchant à obtenir la moindre information sur sa victime.
(( célibataire )) Son obsession pour une certaine célébrité la rend complètement invalide émotionnellement. Vous demanderez à Wilhem, son ex petit ami. Son obsession pour Eugene était telle qu'elle lui demandait d'agir exactement comme lui, de répliquer de la même façon qu'il le ferait, de copier la moindre de ses réactions.
(( photographe )) Devenue la photographe attitrée de l'Atmosphère depuis peu, décidant d'user aussi de ce métier comme de passion, passant par de simples photographies des habitants de Monterey à couvrir de grands événements, rêvant de s'immiscer dans le monde des célébrités. Métier parfait pour la personne effacée et discrète qu'elle est. Elle peut rester tapisser dans l'ombre et surgir seulement au moment opportun, rôle parfait pour une personnalité aussi obsessionnelle.
(( quartier est ))) Habitant le plus près possible de celui qu'elle convoite. Plus facile de pouvoir l'observer subtilement à travers la fenêtre alors qu'elle fait partie du même quartier. Appareil photo souvent près, elle réussit parfois à capter des moments intimes.
La première fois que j’ai ressenti cette même étincelle d’obsession, c’était des années plus tôt. Étant plus jeune, j’avais beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi je voulais tant me fondre dans la vie des autres, comprendre chaque détail de leur existence. Il y avait ce garçon au collège… Je me souviens encore de la façon dont il riait avec ses amis, ce rire que je ne pouvais qu’envier à distance, au travers d’un écran. Mais à l’époque, je ne savais pas encore comment manipuler les pièces du jeu. Maintenant, c’est différent. J’ai appris.
***
Ce matin, je me suis levée avec la ferme intention de me rendre au Andy’s Coffee. Pourquoi ? Parce qu’après avoir passé des semaines à observer l’objet de mes désirs, celle que je souhaite réellement rencontrer, j’ai tout noté de ses horaires, ses habitudes et les endroits qu’elle aime fréquenter. Elle ne sait rien de moi, mais bientôt, elle connaîtra mon nom. Bientôt, elle ne pourra plus me sortir de son esprit, tout comme je n’ai pu la sortir du mien depuis des semaines. Le choix du Andy’s n’est donc pas un choix laissé au hasard. Il suffit de créer le bon moment afin qu’elle ne se doute de rien. Le Andy’s coffee. Endroit maintenant marqué sur ma liste de lieux que je me dois de fréquenter régulièrement. Pourquoi ? Parce que je sais que c’est l’endroit de prédilection où Martha aime se rendre après une matinée bien occupée. L’ambiance chaleureuse du café en fait la place idéale pour se ressourcer ou même pour lire quelques pages de sa lecture du moment, allant jusqu’à connaître la façon dont elle tourne les pages et le nombre qu’elle lit en moyenne chaque jour. Toujours de la main droite, les yeux parcourant chaque ligne d’un geste mécanique. Des habitudes que j’ai appris à anticiper. Je peux même prédire à quelle table elle se positionnera. Celle tout près de la fenêtre, commandant le même café qu’à chaque jour et sortant son livre du moment. Routine que je maîtrise maintenant à la perfection. Il est donc temps de semer les premières graines.
L’étude minutieuse de ses habitudes de vie m’a permise de comprendre que je dois prendre quelques minutes après elle pour me rendre dans son endroit favoris. Un cadre tranquille et apaisant qui ne fait que renforcer mon sentiment de contrôle. Ici, tout semble couler de façon prévisible, exactement comme j’aime. Un terrain fertile pour ma stratégie. J’entre dans le café, naturellement, de façon désinvolte. J’évite de croiser son regard afin de me la jouer subtile. Je m'installe à une table avoisinante, là où je pourrai en profiter pour l’observer du coin de l'œil. D'ailleurs, elle porte toujours cette écharpe qu’elle arbore depuis plusieurs jours. Le genre de détails que j’aime bien noter sur sa routine méticuleuse. Elle penchait légèrement la tête à droite lorsqu’elle lisait, le menton se déposant sur sa main. Une position confortable qu’elle adoptait par réflexe. Cette petite habitude me permettait de la voir sous un autre angle, de façon plus vulnérable. J’avais l’impression de connaître une partie d’elle que personne d’autre ne remarquait. Pour elle, ce n’est qu’un hasard total, je ne suis qu’une cliente comme une autre. Patience Maggie, tout est dans le timing! Après avoir commandé mon propre café, je me tente à un geste subtil d’approche. Laissant volontairement tomber mon téléphone à ses pieds, je me penche pour l’empoigner et j’en profite au passage pour l’aborder.
- Oh je suis désolée… J’ai l’impression que je suis toujours aussi maladroite. Je vous dérange ?
Je fais mine de remarquer son livre.
- Ah, c’est un excellent choix de lecture ! J’ai toujours trouvé les romans policiers captivants, surtout quand ils mettent en scène des personnages aussi complexes.
Son regard se pose brièvement sur moi. J’y décèle une lueur de surprise dans ses yeux. Elle ne semblait pas s’y attendre, ce qui est parfait, complètement en ma faveur. Je crois qu’elle tente de dissimuler son malaise derrière un sourire. J’y perçois une première faille.
Un frisson me parcourt l’échine, une excitation subtile mais présente, à l’idée de me rapprocher un peu plus de mon objectif. De manière à ne rien laisser paraître, je me contrôle du mieux qu’il m’est possible. En arborant un sourire chaleureux tout en utilisant un ton calme et calculé pour m’adresser à elle, de sorte à ne pas paraître trop intrusive, mais suffisamment pour être capable d‘initier une première interaction entre elle et moi. Tout se cache dans le regard, dans les gestes et dans l’intonation parfaite. Mon sourire est doux, presque trop, un masque soigneusement sculpté pour ne rien laisser paraître de mes véritables intentions. Chaque mot est pesé, chaque intonation est bien dosée de façon à paraître accidentelle, même si rien ne l’est jamais vraiment avec moi.
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Cold, cold heart ♡
Martha Sighbury
340
cooks + she/her
la sublime emma stone
wild heart ♡ (avatar) + endlesslove (sign)
Colleen Princeton (E. Olsen) x Elisabeth Lockhart (C. Foy)
trente-cinq printemps, automne ou hivers. Qu'importe, tu foules cette terre depuis toutes ses années.
Et bien, célibataire au diable le harcèlement de maman Sighbury. Coeur légèrement handicapé, aimer avec un grand A est une forme bien trop étrangère à ta personne.
Cependant...
Tu prends conscience, petit à petit qu'eugene lawson est bien plus qu'un client à tes yeux. Il n'en sait rien et heureusement, tu sais qu'il est inconvenable, même impensable de craquer pour son client.
avocate, vous savez la personne qui arrive à sortir de l'embarras les gens dans des situations vraiment compliquées, portant une magnifique robe signé justice. c'est toi ce bout de femme.
Quartier ouest - dans un appartement avec sa soeur Capucine, avec vue sur mer.
gregory sutterlee - ton encrage sur cette terre, ton point de repère, ton tout. l'homme qui a accepté un jour, pour tes beaux yeux, de jouer les faux couples, sans penser aux conséquences. Le meilleur.
En suspens. Je regarde avec un silence solennel mon téléphone depuis plusieurs minutes. Je ne sais pas comment je vais faire. Je ne sais pas ce que j'attends réellement. Aucune réponse immédiate, mais je reste plantée là, à regarder un écran noir, il est peut-être temps de sortir de ma stupeur et de reprendre le cours de ma vie. Je reviens à moi, et je décide, comme tous les jours d'aller boire un café au Andy’s Coffee. Je suis clairement le genre de fille à avoir des habitudes bien encrées dans mon quotidien. Je ne fais rien d'étrange ou qui sorte de l'ordinaire. A vrai dire, je me rends compte que je suis d'une banalité déprimante. Je n'ai pas le temps de faire des choses un peu folle en même temps, entre le mariage de mon meilleur ami, et dire qu'il va dire oui à la femme de sa vie, que c'est beau, comme ma soeur. Ma petite soeur va également se marier. Et mon travail, je n'ai pas vraiment de temps pour moi. Je suis clairement le genre de femme, qui à 60 ans, une fois la retraite trouvée je lirais un livre dans un salon de thé, entourée de mes chats. Pourquoi cette perspective me rend étrangement nerveuse. Pourquoi je ne peux pas juste profiter de ma vie telle qu'elle est ? Ce n'est pas le moment pour faire une retrospective de mon existence. Je décide de me diriger au café, je prends comme souvent, ce café délicieux. Avec l'automne qui s'installe tout doucement, je décide de profiter de cette période que j'apprécie bien pour me vider l'esprit.
Je sors mon livre de mon sac, et je décide de lire un nouveau chapitre. Je reste perplexe quand à mon choix de livre. J'ai essayé le style polar et c'est imbuvable. Je n'arrive pas à laisser de côté mon côté professionnelle, je ne vois que des erreurs de jugement et encore plus dans la procédure. Qui aime ce genre de littérature. J'aurai du me refaire un grand classique de la littérature, même si mon péché reste quand même Emily Brontë. Je soupire, je crois que la dernière fois que j'ai lu ses livres j'étais au lycée, avec une tonne de boutons sur mon visage, et une vie bien trop naïve. Je souris toute seule alors que je reprends ma lecture. N'étant pas du genre à abandonner, même lorsque je n'apprécie pas vraiment. Alors je me dis que je vais finir par apprécier sa lecture, je tente de m'en persuader en tous les cas. Je sursaute légèrement quand j'entends quelque chose tomber. Je regarde la personne à côté de moi. Je fronce les yeux, un peu perplexe tout de même. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il y avait quelqu'un près de moi. « Oh je suis désolée… J’ai l’impression que je suis toujours aussi maladroite. Je vous dérange ? » Je fis un mouvement de la tête, ni un oui, ni un non. C'était la première fois qu'on me parlait comme cela. Je veux dire, je suis toujours dans ma petite bulle le plus clair de mon temps.
Je devrais peut-être consulté non ? Je me mordille la lèvre, un peu perplexe je dois admettre. « Ah, c’est un excellent choix de lecture ! J’ai toujours trouvé les romans policiers captivants, surtout quand ils mettent en scène des personnages aussi complexes. » Je regarde le livre dans mes mains. Et je ne peux m'empêcher de ricaner à ses mots. Je n'avais pas vu les choses dans ce sens là. Je ne voyais que des intrigues tirés par les cheveux et complètement inappropriés de mon point de vu. Hors je n'avais pas retourné le problème dans l'autre sens. « Surement. » Me rendant compte que je n'étais pas aussi chaleureuse que j'en avais l'habitude, je décidais d'ouvrir la bouche et de reprendre, pour expliquer ses paroles. « Je ne voyais pas les choses comme cela. À vrai dire, je ne suis pas très fan de ce genre de littérature. C'est un crash test. » Je grimace en disant cela. « Je m'essaye à de nouvelles expériences. » Je ris en disant cela, pas certaine que ma phrase n'a pas une étrange sonorité. Je l'observe me demandant si sa tête me dit quelque chose. Mais, non, je ne crois pas. Je passe mes mains autour de ma tasse avant de montrer du regard son téléphone. « Aucune casse, pour votre téléphone ? » Finissais-je par demander.
(( trente-et-un ans )) Trente-et-une années qu'elle fait partie de ce monde, sur ces trente-et-une années, il y a en une vingtaine qu'elle rêve de le rencontrer, qu'elle collectionne un nombre inimaginable d'objets à son effigie, prête à payer pour la moindre chose, allant de mouchoirs usagés aux toast à moitié mangés. Nourrissant une obsession malsaine pour un homme qu'elle n'a jamais rencontré, allant jusqu'à traquer la moindre de ses apparitions publiques, se créant ainsi un univers intimement lié au sien. Active sur de multiples réseaux sociaux à l'aide de plusieurs faux comptes dissimulés, cherchant à obtenir la moindre information sur sa victime.
(( célibataire )) Son obsession pour une certaine célébrité la rend complètement invalide émotionnellement. Vous demanderez à Wilhem, son ex petit ami. Son obsession pour Eugene était telle qu'elle lui demandait d'agir exactement comme lui, de répliquer de la même façon qu'il le ferait, de copier la moindre de ses réactions.
(( photographe )) Devenue la photographe attitrée de l'Atmosphère depuis peu, décidant d'user aussi de ce métier comme de passion, passant par de simples photographies des habitants de Monterey à couvrir de grands événements, rêvant de s'immiscer dans le monde des célébrités. Métier parfait pour la personne effacée et discrète qu'elle est. Elle peut rester tapisser dans l'ombre et surgir seulement au moment opportun, rôle parfait pour une personnalité aussi obsessionnelle.
(( quartier est ))) Habitant le plus près possible de celui qu'elle convoite. Plus facile de pouvoir l'observer subtilement à travers la fenêtre alors qu'elle fait partie du même quartier. Appareil photo souvent près, elle réussit parfois à capter des moments intimes.
présente
gold member
Sujet: Re: all too well w/martha Ven 1 Nov - 2:19#
Je laisse un léger sourire se former en coin à l'entente du mot "crash test" en parlant de lecture. Ce mot, à la fois désinvolte et un peu sérieux, me fait réfléchir plus profondément que je ne m'y attendais. Est-ce que je suis, moi aussi, en train de tenter ce genre de "crash test" sans même en être consciente ? J'ai choisi ce roman policier en espérant peut-être que ça m'amènerait ailleurs, à me surprendre... Mais je ne peux m'empêcher de me demander si Martha et moi n'avons pas un peu le même parcours. Peut-être qu'au fond, nous sommes toutes les deux en quête de quelque chose de plus vivant, quelque chose qui nous échappe encore, au-delà de la simple routine. Ça résonne de façon inattendue en moi, comme une invitation discrète à abandonner un instant mes propres filtres et jugements pour peut-être apprécier ce qui me parait banal. Ce "crash test", je l'ai toujours ressenti comme une menace envers mes habitudes, une zone de danger pour mon esprit méthodique... mais Martha m'intrigue. Elle s'essaye à de nouvelles expériences, un peu comme moi, sauf que je ne l'avais jamais formulé aussi simplement.
- Je comprends. Parfois, c'est aussi ce que je fais, sans même m'en rendre compte, dis-je en hochant légèrement la tête, posant mon regard sur ma tasse à moitié vide. On se dit qu'on reste là par curiosité, mais en réalité, c'est presque un défi, non ? Mon ton se fait un peu plus bas, et je me demande si elle partage ce même sentiment de vertige face à ces choses nouvelles, ces chemins de traverses que nous empruntons sans toujours oser l'admettre. Ce n'est pas un mauvais terme "crash test", je réponds, un sourire en coin. Je crois que ça nous prend tous, à un moment ou à un autre, cette envie de tester nos propres limites, même si c'est... un peu à contrecœur. Mon regard se pose sur son livre, mes doigts traçant distraitement les lignes de la couverture. Ce genre de choses nous pousse à quitter nos repères habituels, même si on ne le ferait pas spontanément.
Je la regarde, cherchant dans son expression un écho de ce que je ressens. Peut-être qu'elle aussi trouve dans ce café un moment pour échapper à ce qu'on pourrait appeler la banalité, même si c'est dit sur le ton de la plaisanterie. Ses mots résonnent en moi d'une façon presque troublante. Comme elle, j'ai des habitudes qui me suivent jour après jour, des gestes familiers auxquels je m'attache. Mais cette banalité qui se décrit comme une évidence, je la ressens moi aussi, comme une sorte de toile de fond sécurisante mais immuable. Et pourtant, on dirait que nous tentons toutes les deux de nous en extraire, au moins un peu, à travers ces "nouvelles expériences" qu'elle évoque.
À sa question sur mon téléphone, je le relève doucement du bord de la table, vérifiant une fois de plus qu'il est bien intact. Je réponds d'un hochement de tête, Non, pas de casse, heureusement, dis-je avec un léger soupir de soulagement. Je relève les yeux vers elle, mes doigts enroulés autour de la tasse encore tiède. C'est presque rassurant de voir que les choses qui nous échappent parfois s'en sortent mieux que prévu, je dis avec un sourire tranquille, laissant planer une petite note de réconfort dans l'air. Je me rends compte qu'il y a quelque chose d'inexplicablement apaisant dans ces mots. Comme si même dans nos "crash tests" un filet invisible finissait toujours par nous rattraper, du moins pour cette fois. Et peut-être que, malgré tous ces "crash tests" auxquels on s'expose, certains éléments, comme ce téléphone ou même cette rencontre improbable au café, finissent par persister, à trouver leur équilibre malgré tout.
Je reporte mon attention sur Martha, me laissant surprendre par l'idée qu'elle semble chercher, elle aussi, à sortir de sa zone de confort. Peut-être, au fond, sommes-nous plus proches que je ne l'aurais cru, deux âmes un peu marge, tentant maladroitement d'introduire de la nouveauté dans un quotidien qui nous rassure mais nous limite tout à la fois.