Cette opération, ils l’avaient préparé en amont. Cela faisait des mois que Jayson était sortit de prison mais il n’avait pas daigné revenir officiellement dans le club depuis tout ce temps. À l’époque, c’était Bobby qui gérait le club. Aujourd’hui, Logan avait pris sa succession. Killian avait informé Logan récemment qu’on pourrait tenter de le faire sortir de sa tanière pour le faire revenir au club. Le plan s’était monté doucement autour d’une table ronde dans le club en compagnie d’Ethan, son meilleur ami revenu tout récemment et Caleb, un motard qui commençait à peser dans le groupe mais surtout, le mari de Siobhan, sa cousine.

Dans ce monde, ils étaient tous liés. Et ce soir, ils feraient une surprise à Jayson : lui faire une fête en son honneur pour son anniversaire avec l’intention de le faire revenir. Le meilleur moyen de s’en sortir, c’était de lui tendre un piège pour qu’il vienne. Alors, Logan avait commencé par lui envoyer un petit message sur son portable.

Jayson a écrit:

Hey Jay ! 
Comment ça va depuis le temps ? Écoute, j’aurai besoin de toi samedi, est-ce que tu peux passer cinq minutes au bar s’il te plait ?

Ayant reçu une réponse positive, il avait prévenu Ethan, Caleb et Killian pour qu’ils installent tout dans le bar. Il avait eu l’aide merveilleuse de Mira qui avait eu son œil féminin pour permettre de tout mettre en place et désormais, ils n’attendaient plus que lui. Encore quelques dernières préparations et ils pourraient sortir soudainement de nulle part cette banderole « Happy Birthday » et ce gâteau pour lui permettre de souffler ses … quel âge il avait, déjà ?

« Tout est prêt ? Il va bientôt arriver ! Je vous laisse vous cacher ou faire semblant d’être en grande discussion avec moi. »

Il se mit derrière le bar, faisant semblant de sortir des verres et de réparer quelque chose. Avec un peu de chance, Jayson se pointerait sans faire demi-tour aussitôt.

Aujourd’hui, c’est le 9 mars 2024.
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire.
J’ai quarante et un an et je m’en fiche complètement.

Je n’ai jamais aimé mon anniversaire. Lorsque j’étais enfant, je n’avais jamais de fête d’anniversaire comme les autres, ma mère ne me préparait pas de gâteau à emmener à l’école pour célébrer ce jour. Je n’en avais pas non plus en rentrant à la maison, c’était un jour comme les autres. Lorsque je lui demandais pourquoi mon anniversaire ne se fêtait pas comme celui de mes amis, elle me disait que je ne le méritais pas avec toutes les conneries que je faisais. J’ai accepté ça, c’était même logique… En dépit de tous mes efforts, je n’arrivais pas à être sage comme les autres, à me concentrer sur mes livres, à me servir de mes crayons pour écrire et non pas à jouer aux fléchettes sur le tableau. Ma première fête d’anniversaire fut pour mes huit ans, j’étais désormais placé dans les services sociaux et une petite fête était organisée toutes les fins de mois pour tous les anniversaires. Nous étions six en mars, j’avais ma propre bougie et une part de gâteau. Ironiquement, ce que j’avais toujours souhaité avoir s’était avéré être décevant, finalement… Un anniversaire, ça n’est pas si extraordinaire.

Azara est née, j’avais passé 19 anniversaires déjà pour ma part, mais quand est venu le premier de ma fille ; j’ai découvert à quel point c’était fabuleux. En grandissant, elle a su donner aussi de la valeur à mon propre anniversaire, heureuse de célébrer une année de plus ensemble. Je n’ai jamais manqué l’anniversaire de ma fille, jusqu’à la prison. Passer cinq de mes anniversaires derrière les barreaux ne m’a pas fait grand-chose, mais manquer ceux d’Azara fut tellement douloureux. N’avoir qu’un appel, que quelques minutes au bout du fil, entendre sa voix, savoir qu’en fait… Lui parler depuis la prison lui faisait du mal à elle, le jour de son anniversaire. Quel genre de père ai-je été au final ? Un monstre sans nul doute.

Alors aujourd’hui, je n’avais rien de prévu. C’était un jour comme les autres. Je me persuade même que la plupart des gens ne savent même pas quel jour je suis né, ou qu’ils ont oublié avec le temps. Comme moi j’ai pu oublier tout simplement que Logan m’avait demandé de passer au bar. Si j’étais du genre à donner du sens à ce 9 mars, j’aurai fait le lien dans ma tête, j’aurais trouvé ça étrange qu’il me demande de passer pile à cette date ; mais je n’avais rien capté.

J’étais encore chez moi, après une matinée très active. Rappelé à l’ordre par mon bracelet électronique à ma cheville qui s’est mit à sonner. Je devais le charger, alors j’étais attaché à cette prise au mur de mon appartement. Et plus je sais que je ne peux rien faire, plus mon énergie intérieure se manifeste. Je faisais des pompes en faisant toutes les grimaces de douleur les plus extraordinaires au bout de la cinquantième, mais têtu comme je suis, j’continue jusqu’à m’affaler à plat ventre sur le sol. J’lance la balle à Goliath - mon chihuahua des poubelles - en perfectionnant mes rebonds contre les murs, pour passer l’temps et essayer d’oublier que je suis enchaîné à c’maudit chargeur.

 

Putain, Jayson fête son anniversaire aujourd'hui et tradition oblige, il faut que tout le monde soit là. Alors évidemment, quand j'ai appris la nouvelle j'ai tout de suite répondu présent. Jayson c’est mon pote de galère, mon frère et celui que j'ai soutenu tout au long de son incarcération. Je l'aime d'amour et il mérite réellement le meilleur ! Alors je vous jure que je guetterais la moindre personne qui s'approchera de lui. Même les femmes ! Personne ne brisera son petit cœur car ouais, il a une grande gueule et vaut mieux être son ami que son ennemi mais, il est sensible ce p'tit bonhomme. Et je connais la bête, il n’aime pas fêter son anniversaire et je le sais, il ne viendra pas. Je vois bien le genre à se foutre dans le fond de son canapé, bière en main devant un truc bidon à la télé. Afin de rester loin de toute festivité. Du coup Logan nous propose de se rejoindre au bar ou il a préparé ce qu'il faut pour faire la fête, l'idée est simple, on veut qu'il revienne avec nous au club. Seulement, pas une mince affaire. Il faut qu'on soit solide. Je débarque, Logan est là, David aussi et je souris. - Salut les gars ! - Je serre la main et offre une accolade à chacun. - J'ai une cagoule dans le sac, prêt à servir pour le kidnapping ! - Oui oui, dans ma tête c'est clair, je le sais il ne viendra pas. Il est clair que je ne vais pas me démonter face à cette petite broutille donc un kidnapping me semble être la meilleure solution. - Bah quoi ? Vous le connaissez le p'tit, il ne viendra pas ! Donc autant aller le récupéré à notre façon non ? - Je souris avec un air un peu barge je le conçois. J'étais excité comme un gosse mais, même si au fond je sais qu'il va un peu paniquer, je sais qu'il finira par en rire ! Il faut marquer le coup bordel, c'est son anniversaire et puis l'idée qu'il puisse refaire partie de l'équipe me plait énormément... Alors oui, je suis un enfoiré mais un enfoiré qui l'aime !

Jayson n’allait pas venir. Logan aurait dû s’y attendre. Pourtant, Jay, il le connaissait depuis des années. Mais Logan avait été naïf aujourd’hui. Le motard posa son regard sur David, son ami et trésorier, qui tentait de le rassurer, sans succès. « Ouais. » souffla-t-il en haussant les épaules. Il but une gorgée de sa bière, impatient. Quand Ethan arriva enfin au club, Logan haussa un sourcil. Un kidnapping ? « Nan mais vous êtes malades ou quoi ? » À voir la tête que tout le monde faisait, Logan comprit que c’était lui qui était malade : Jayson ne viendrait pas. Et la seule façon de le faire sortir de chez lui, c’était d’aller le chercher. Quitte à organiser un kidnapping pour lui faire croire qu’il était en danger. Au fond, l’idée plaisait beaucoup à Logan, si bien qu’il posa sa bière et éleva sa voix. « Très bien. Puisque Jayson ne viendra pas, allons le chercher » Logan passa derrière le bar, traversa une pièce avant de revenir avec des cagoules, les balançant sur une table. « Servez-vous, on a un mec à aller kidnapper. J’en veux sur les motos pour escorter le camion. Celui qui se sent chaud, il prend le volant de la camionnette. Je veux des gars à l’intérieur de la camionnette pour chopper Jay. Je pars devant avec ma moto pour vous ouvrir la route. » Avec un sourire mesquin, Logan attrapa ses gants, son blouson et son casque. Quelques instants plus tard, il faisait gronder sa moto. Il attendit que tout le monde soit prêt à partir pour se mettre en route. Destination : l’appartement de Jay, dans l’immeuble communautaire.

Non mais qui a eu c’te fichu d’idée d’faire un surprise party en l’honneur de Jay ? C’t’une idée franchement mauvaise, ennuyante et barbante à mourir. Paix à ton âme Lolo, bien qu’lui pour avoir de telles idées. Moi, j’le connais mon Jay depuis toutes c’tes années et j’sais très bien qu’c’est pas c’qu’il aurait voulu. Ça prend un peu d’action bon sang, on dirait qu’tout l’monde est en train d’s’endormir sur son putain d’tabouret, moi l’premier. Il s’rait temps que quelqu’un s’ramène avec une idée d’génie, c’que j’suis très loin d’avoir bien souvent. J’vois Logan qui est beaucoup trop investi dans c’t’anniversaire et ça m’fait vachement marrer. - Toujours aussi charmant Logan à c’que j’vois. Tu crois vraiment qu’Jay va s’pointer ? - J’peux pas m’empêcher d’laisser sortir mon rire pulvérisant. Ouais, j’le méprise un peu là. Mais j’trouve ça adorable en même temps d’voir à quel point il y croit. J’vous jure, ce mec. Alors qu’on est tous là à s’faire bien chier, Ethan débarque avec c’t’idée géniale. Un kidnapping. Enfin un peu d’action putain y’était pas trop tôt ! - Non mais t’as fini d’avoir des putains d'bonnes idées comme ça Ethy !? Tu m’donnes le goût d’t’embrasser sur l’champ, mais faudrait pas rendre Logan jaloux tout d’même ! - Que j’dis en m’tournant vers l’concerné, agitant mes sourcils d’haut en bas. J’mettrais bien une main sur ses jolies p’tites fesses mais bon, j’vais me retenir devant mon fils. J’avoue qu’l’idée d’voir Jay passer une initiation comme les p’tits nouveaux dans l’club me plait bien. Après tout, même si on l’connait tous et qu’on l’aime tous comme notre propre frère, il n’fait plus partie du clan. Il doit donc réitérer de la même façon qu’les p’tits nouveaux. Par un kidnapping. J’me tourne vers mon fiston qui est beaucoup trop emballé par l’idée et j’lui donne une taloche derrière la tête - Viens, qu’ton vieux père te montre comment ça marche un vrai kidnapping ! - Ouais, j’suis un peu décalé comme daron. Mais Mama m’la jamais reproché. J’m’empresse d’arracher une cagoule au vol et j’lève aussi tôt la main pour m’exclamer - J’conduis la camionnette et Maelan t’es derrière ! - J’accroche mon fils au passage, l’entrainant vers l’arrière de la camionnette. J’ouvre la porte et j’le garroche à l’intérieur - Allez, assis toi et boucle ta ceinture ! - Ça, c't'un véritable avertissement mon cher. Ton père est un pro des courses alors... Fais-attention à c’que tu sois bien attaché ! - Bon allez, qui d’autres embarquent ? Il nous reste d’la place ! - Que j’dis, toujours le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Et oui, j’compte bien dégommer la route et ce kidnapping ce fera à toute vitesse.

Croix d’bras, croix d’fer... si j’mens, j’vais en enfer.

Fête d'anniversaire surprise. Horreur pour toi. T'es pas fan de te faire surprendre. Mais là, ça te concerne pas. L'homme qu'on attend tous, tu ne le connais que par les faits qu'on t'a conté mais tu restes quand même impatient de le decouvrir en personne. Pour autant, quand les minutes s'egrennent et que vous comprenez que l'homme du jour ne va pas se pointer, vous savez qu'il va falloir changer de stratégie. Toi t'en dis rien, tu te sens pas légitime de l'ouvrir pour ramener un pair qui pourrait passer à côté de toi tous les jours sans y mettre un visage dessus. Alors t'écoutes les voix qui s'élèvent jusqu'à conclure sur un kidnapping. C'est toujours l'horreur pour toi mais déjà bien plus intéressant. - Dans la camionnette que tu lances à la volée. Tu veux savoir comment le frère de club allait digérer cette information. Tu liquides cul sec ta bière avant de suivre et t'installer dans le véhicule. - Il va dire quoi que tu questionnes par curiosité.

Une pause. Bordel, juste une petite pause.
Y’a pas à dire, ces derniers temps, j’ai un putain d’emploi du temps de ministre. Avec le mariage, Maddie, la grossesse de Sio, le boulot parce que cette… désagréable Madame Cooper ne cesse de me dégoter des enquêtes, je n’ai plus une seconde à moi. Loin de me plaindre de ce nouveau rythme de vie qui est, au fond, celui dont j’ai toujours rêvé, je ne peux pourtant m’empêcher de jeter des regards tendres et nostalgiques à Lucy, mon adorée moto. Et quand Logan m’avait averti d’un projet de grande envergure concernant les Angels of Hell, j’avais longuement réfléchi. Mon temps était compté, mes journées programmées au millimètre près.  
Sauf que là, pour une fois, j’ai envie de penser à ma gueule. Redevenir ce célibataire qui passait tout son temps libre au club des motards, là où est réunie ma seconde famille. Ces gars bourrus, au caractère de merde et aux sourires bien rares étaient sincèrement des âmes que je chérissais, une compagnie dont je ne pouvais jamais me lasser. Alors, quand Logan et Ethan, deux fortes du tête du club, m’avait averti d’un projet anniversaire, j’avais laissé mes aprioris de côté et j’avais hoché de la tête, tout en ajoutant:

J’vais faire comme si j’avais rien entendu, hein. J’suis pas détective sur ce coup-là, j’suis juste votre pote. Et on va aller au bout de cette idée de merde, hein. Bande de fous.

Et j’avais simplement souris, tout en descendant la moitié de ma bière en quelques gorgées seulement. Le jour J, j’avais rejoins Ethan, Logan et j’avais participé à la mise en place de cette décoration futile, avec un entrain plus que spontané. Perché sur ma chaise, à froncer des sourcils en réalisant que la bannière “Happy Birthday” n’était toujours pas droite, j’avais rapidement décidé de me planquer, tandis que Logan nous avertissait de l’arrivée prochaine de la star du jour, Jayson. Tout en riant en compagnie de David et Ethan, je réalise que le pauvre bougre, au fond, a totalement raison: c’est tellement surfait, les anniversaires, putain. Et puis, je me souviens d’une fameuse soirée, pour ma venue au monde… Celle qui a été savamment organisée par Delia, ma sœur adorée. Là où tout a changé, entre Sio et moi… Nos retrouvailles lors de cet évènement ont sonné le glas de notre mariage…
Alors, au fond, les anniversaires, on en a rien à foutre. Mais ce qu’ils peuvent apporter, sans le vouloir… Ça n’a pas de prix, putain.

Et puis, Ethan dégaine une cagoule, parle de kidnapping…
Hein? Quoi? Pardon?
Je ne pipe mot, me contente de hocher la tête. Après tout, Ethan a raison… On le connaît tous, le bougre, il va s’isoler, faire la gueule… Le pire d’entre nous, quand il s’agit de diffuser une certaine joie de vivre. Dos au mur, il ne nous laisse pas le choix. Et chacun des membres du club semble décidé sur ce point:
C’est à nous d’avancer nos pions en premier.

Déterminés, nous nous activons, chacun à notre manière. Les rires reprennent leur place, l’excitation est à son comble, et je ne peux m’empêcher une accolade fraternelle à Ethan et Logan, avec qui nous avions longuement parlé de ce projet. Les petits jeunes tel que le Rivers Fils semblent nous suivre, aveuglement ou non, peu importe. Ce qui semble nous unir, ce soir, est plus fort que tout.
Nous agissons au nom du club, pour le bien être d’un de ses anciens membres.

Lorsque je croise le regard de Killian, ce putain de moulin à paroles, la fugace pensée de Blake apparaît, mais je réussis, au prix d’un effort plus que profond, à la chasser. C’est pas le moment de foutre la merde, on a déjà suffisamment de choses à régler, pour la soirée. Attrapant au vol une cagoule apportée par Logan, j’finis par hausser le ton, légèrement impatient, disant:

Bon… On y va? Et j’arrive dans la camionnette, Lucy reste ici, elle est pas en forme en ce moment.

J’sais que j’suis pas le seul à avoir surnommer ma moto, tout le monde sait de qui je parle. Et puis, je préfère avoir une vision d’ensemble, tentant de garder la tête froide si ça dégénère.
C’est qu’il va sûrement se débattre, crier, refuser ce kidnapping.
Après tout, Jayson est comme chacun de nous: Une putain de sacrée tête de con.
Et lorsque nous arrivons devant l’immeuble communautaire, que je descends de la camionnette en compagnie de Nelo et Killian et que le reste du club nous encercle…
Je me dis que…
Putain, on est vraiment cinglés.
Mais toujours soudés.

Logan regarda tout le monde s’affairer à l’instant où il accepta ce kidnapping. Normalement, ce genre de farces étaient destinées aux prospects le jour où ils étaient acceptés dans le club. On les testait, pour voir s’ils étaient prêts à balancer le club ou s’ils étaient fièrement loyaux. Ils tentaient généralement de taper sur le point faible de la personne après l’avoir étudié pendant près d’un an. La plupart du temps, ça se passait bien. Logan prit la tête du convoi et fit démarrer lourdement sa moto au moment où la dernière personne grimpait sur sa bécane. Il roula jusqu’à l’immeuble communautaire, gara sa moto et attendit le fourgon. Lorsque la porte de celui-ci s’ouvrit, il s’approcha. « Ne mettez vos cagoules qu’en arrivant à son étage, je veux pas que tout l’immeuble pense que le club est complètement taré et qu’on soit signalés aux flics. J’ai déjà eu assez affaire à eux. » dit-il en faisant référence à ses deux mois de prison à cause d’un connard qui avait caché de la drogue dans son bureau pour le faire tomber. « Je veux que deux ou trois restent en bas, on sait jamais. Le reste, vous pouvez monter. Amusez-vous, je vous attends ici. » Il regarda son petit groupe comme un père fier de ses enfants, un sourire aux lèvres. Ramener Jayson au club de cette façon était la pire idée du monde et pourtant, ça le faisait marrer. Il tourna la tête vers Killian, qui était aux commandes de la camionnette, observant Maëlan, son fils, à ses côtés. Caleb était monté, lui aussi. Il se demandait qui allait décider de se mouiller et qui resterait à ses côtés. Au dernier moment, alors que le groupe partait, il ajouta : « Et pas de conneries, s’il vous plaît. » Il poussa un léger soupir, se demandant à quelle sauce allait être mangé le petit Jay.

J'avais lancé une idée un peu folle je dois bien l'avouer mais je connais la bête. Jayson pour le sortir de son lit ou de son canapé faut y aller un coup de pied au cul ! Résultat la seule solution pour le faire venir à nous c'est de le kidnapper. Je ne vais pas mentir, l'idée est alléchante car j'ai terriblement envie de voir sa tête face à tout ça. Les gars sont totalement emballés et je ne vais pas mentir, j'ai totalement hâte de m'y rendre. Killian sort une belle connerie, comme à son habitude et je ne peux m'empêcher de rire. Finalement chacun s'active à quelque chose et puis nous voilà prêt à rejoindre le logement de Jay. - Allez on y va ! - Je monte dans l'un des véhicules dispos, j'écoute les directives de notre cher Logan et puis j'hoche la tête. - Bien chef ! - Je souris et offre un clin d'oeil à celui-ci. J'étais comme un gamin, j'avais hâte d'arriver devant lui et l'attraper, je le connais il va totalement paniquer...

J’étais encore en train d’charger mon bracelet électronique quand Goliath, mon féroce chihuahua de garde, commence à s’agiter. C’te chien, c’était une grave erreur. En plus de servir à rien, il jappe tout le temps pour rien, il a un caractère merdique et des fois,  il me piétine les parties quand j’suis allongé dans l’canapé. Mais bon, vous savez… J’l’aime bien quand même.

- Ferme ta gueule, tu m’saoule.

Ouais, j’l’aime bien.

Pour une fois, j’aurais mieux fait d’prendre au sérieux ses aboiements.

La porte d’entrée s’ouvre avec un étonnant fracas, mes yeux s’écarquillent à la vue de types en cagoule qui déboulent chez moi. La sidération, elle dure une seconde, à peine. Ensuite, c’est l’instinct d’survie qui prend l’dessus.

- Putain d'merde !

Mais mon instinct de survie j’vous assure…
Personne n’a envie de le rencontrer.

Étape 1 : La bravoure = fuir

Nombre pair : Je fonce droit dans l'tas, j'tente la surprise et j'suis quasiment sûr de pouvoir m'frayer un passage jusqu'à la porte, mais... ouais, ce foutu bracelet électronique... Le chargeur m'fait trébucher et j'me vautre comme une merde aux pieds d'mes assaillants.

Nombre impair : J'tente l'esquive en zigzag, technique secrète de l'homme saoul. Ça débranche mon chargeur, mais à n'pas regarder où j'vais, bah j'me retrouve coincé dans un coin d'la pièce.

Étape 2 : La violence

J'envoie un uppercut à la tronche la plus à portée d'poing.

1 : Killian
2 : Maelan
3: Ethan
4 : Nelo
5 : Caleb
6 : Re Killian, parce que c'est comme ça    

Et j'en profite pour m'écarter un peu.

Étape 3 : La débilité profonde.

J'finis bien par comprendre que j'ai pas vraiment d'chance de m'en sortir face à cette agression, j'trouve alors rien d'plus intelligent à faire que d'insulter.

- Bande de salopards, vous faites bien d'être une vingtaine pour m'attaquer !

Une vingtaine, au moins ça...

'Pouvez m'croire, j'suis une vraie boule de nerfs moi. Et telle la fourmi qui peut soulever jusqu'à 100 fois son poids, j'pourrais soulever une montagne si on m'en donne la motivation.

J'suis surtout très capable niveau débilité...

Nombre pair : J'décide que j'suis l'seul maitre d'mon destin et qu'un malheureux étage à sauter c'est pas grand chose, j'suis déjà tombé de plus haut que ça, mais j'étais peut-être un poil plus jeune pour ce genre de connerie... Mais me v'la rendu à la fenêtre par laquelle j'tente de sauter bien qu'ils n'auront pas vraiment de difficulté à me retenir.


Nombre impair : J'attrape une arme sur la table basse et menace d'une main ferme mes adversaires... Putain, pourquoi y'avait qu'une foutue cuillère sur cette maudite table, hein ?