Tu es revenue de ta dernière mission il y a deux jours. Tu as dormi 24h, après une grosse soirée. Enfouie dans un plaid, les cheveux en vracs. Quelques cauchemars qui perturbent la qualité de ton sommeil. La sensation de revivre des scènes. Et les yeux qui s’ouvrent brutalement, les rayons du soleil qui passent à travers le rideau. Tu passes ta main sur ton visage.
Tu te lèves, café bien serré dans le fond d’une tasse, douche trop chaude qui fait rougir ta peau, enroulée dans une serviette, tu parcours ton appartement. Un léger souvenir vient faire émerger la fameuse soirée de retour. Ta mémoire te joue un tour, tu ne te souviens même pas du prénom de… ce mec qui a laissé un mot sur ton frigo avec son numéro de téléphone.
Pas le temps de chercher plus, l’horloge montre que si tu ne bouges pas plus vite, sachant qu’il est dimanche, tu seras en retard. Retard pour cette course clandestine. Tu as besoin de ta dose d’adrénaline. Ton corps est en chute libre.
Jean noir, débardeur, cheveux attachés, tu fonces sur le lieu du rendez-vous à bord de ta voiture, une Audi complètement noire qui te servira pour la course.  
La course démarre. Tu pilotes, tu pourrais le faire les yeux fermés. Prendre des risques, mettre ta vie en jeu, oublier l’espace d’un instant que tout peut s’arrêter. Avoir l’impression d’aller encore plus vite que le temps. Tu n’entends aucun bruit, hormis celui de ton moteur. SAUF, ton téléphone qui s’agite plusieurs fois. Le nom de ta grande soeur s’affiche. Tu l’attrapes pour répondre, te faisant doubler. Tu maintiens ta position, collant l’autre participant. Tu gueules sur ta soeur, lui disant que tu pensais qu’il s’agissait d’un appel urgent. Tu balances ton téléphone par la fenêtre. Perdre n’est pas dans ton vocabulaire et ce maudit téléphone a failli le faire.
Et tu arrives sur la ligne d’arrivée, battant ton adversaire après une remontada exceptionnelle.
Tu sors de ta voiture, joyeuse de ta victoire. Dans quelques minutes, l’adrénaline va redescendre et tu prendras conscience que tu as balancé ton téléphone.  
- Hey Dave, tu n'oublieras pas de me donner mes 500$.
Et tes yeux finissent par se poser sur ce brun, qui se tient face à toi. Séduisant !
- Bonsoir l'inconnu !

Cette course vient de te donner une bonne dose d’adrénaline. Tu en cherches constamment, pour te sentir vivante. Sans cette dose, ta vie devient trop maussade à ton goût. Alors, tu n’hésites pas à te lancer dans des aventures risquées. Tu as gagné cette course et tu en es fière. Tu sais manier une voiture, aussi bien qu’un autre véhicule. Ta passion pour la vitesse t'a permis de savoir contrôler n’importe quel engin. Tu sors de la voiture, victorieuse et réclamant déjà ton dû pour ta victoire.
Tes yeux se rivent sur le brun, regard ténébreux, sourire qui ne laisse pas de marbre. Il te ferait presque tourner la tête. Tu le salues, avec ta voix mélodieuse, ton regard de biche, tes lèvres rosâtres.
Tu aimes les compliments, surtout lorsque l’on te dit que tu es surprenante.
- Merci !
Tu checks l’heure sur ta montre. Le bar du coin est encore ouvert.
- Une bière pour fêter ma victoire ?
Oui, tu viens clairement de l’inviter à boire un verre, sans prendre de pincette, sans mettre les formes pour une invitation soudaine. Tu es comme ça, spontanée, sans détour.
Tu tentes de chercher ton téléphone dans ta veste, tes sourcils se froncent. Soudainement, tu as le flash qui revient à tone sprit, lorsque tu as balancé ton téléphone.
- Oh fuck ! Une légère grimace se dessine sur le contour de tes lèvres. Avant ça, je propose une balade à pieds pour retrouver mon téléphone ! Enfin si c'est ok !

Course finie, tu te réjouis de ta victoire. Un petit paquet de dollars qui terminera dans ta poche. Une belle façon selon toi d’arrondir la fin du mois, ou plutôt pour te permettre de mettre suffisamment de côté et envisager l’achat d’une nouvelle moto. Enfin, ce beau brun ténébreux posté à quelques mètres de toi applaudit ta victoire et t’en félicite.
Comme toujours, tu n’as jamais ta langue dans ta poche, alors tu lui proposes d’aller boire une bière. Tu n’attends pas qu’un homme le fasse en premier. La galanterie, toutes ces belles choses dont les femmes rêvent, toi, tu n’en as que faire et tu t’en détaches complètement. Il accepte. Un bar n’est pas très loin. MAIS ! Tu te rends compte qu’il te manque quelque chose : ton smartphone. Fiche course, tu te souviens soudainement de l’avoir balancé par la fenêtre parce qu’il sonnait. Tu croises les doigts, qu’il ne soit pas fendu en deux à cause de la chute brutale sur le béton.
Tu lui fais signe de te suivre, retraçant le chemin effectué durant la course.
- Je l’ai lancé par la fenêtre ! J’ai été distraite à cause de cette fichue sonnerie qui couinait dans mes oreilles. Tu grognes à moitié, marmonnant certains jurons contre ta soeur. Pourquoi avait-elle décidé de t’appeler durant un moment si important ? Oui, enfin tu peux aussi t’en prendre qu’à toi-même, le silencieux existe !
- Alors, tu es passionné par les voitures ? Je me permets de te tutoyer hein ! Pas de chi-chi non plus avec les formules de politesse. Tu es plutôt directe.