— BAR TEMPTATION, Vendredi soir

Pile AAAA rangeait ses patins dans son casier pour la dernière fois, dans les prochains jours c'est bien pour l'équipe nationale qu'elle courra aux côtés de Miss Météore.

Les filles allaient toutes lui manquer, c'est certain et cette sortie au bar promet autant de rires que de larmes.  Lorsqu'elle a rejoint l'équipe des Furies, jamais elle n'aurait imaginé y trouver des sœurs de cœur, elle qui n'a grandit qu'avec des frères, elle a trouvé en chacune d'elles, des copines sur qui compter en toutes circonstances. Si certaines comme Hope et Luna sont ses voisines, elle connait pourtant Valeria depuis bien longtemps, toutes les deux ont foulé les bancs du lycée en même temps et c'est tout naturellement qu'elles se sont retrouvées dans ce même sport. Ses yeux légèrement embués, elle passa son bras autour de la blonde pour quitter le gymnase et se dirigea vers le Bar Temptation où elles ont leur habitude depuis toujours.

Le sourire aux lèvres, elle chantonnait presque quelques paroles de la chanson Lethal Woman parce qu'après tout ne sont-elles pas des femmes fatales ? Des femmes léthales qui sont là pour gagner. Des battantes, prêtes à tout pour gagner. Son enthousiasme continua une fois à l'intérieur du bar. « Bon les filles, l'heure est grave ! C'est la tournée de qui ? » demanda-t-elle, amusée.

Elle marqua une pause avant de reprendre sur le même ton. « Qui est sortie du gymnase en dernier ? Je parie sur Hurry Kane. » lança-t-elle, en désignant Riley des yeux. Petit clin d'œil en direction de sa coéquipière, elle riait légèrement.

A l'intérieur du bar, elle se dirigea directement jusqu'au comptoir, le barman les connaissait et ainsi leurs verres étaient déjà prêts, elle ne pouvait que s'en réjouir. Se saisissant de son cocktail qu'elle levait en l'air, enthousiaste. «  A nous ! On est les meilleures. Vous allez me manquer, les filles mais je vous adore, sachez le. » déclara-t-elle, mélancolique.

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 — BAR TEMPTATION, Vendredi soir

Putain de merde.
Ce soir, je me la colle.

Cette phrase, je me la suis souvent répétée, sans doute trop. On ne peut pas dire qu’être raisonnable soit un compliment aisé à me faire, mais qu’est ce que j’en ai rien à foutre, bordel. Je suis Valeria Myers, revenue d’entre les morts. Je suis une Furie et d’ici quelques semaines, je deviendrais une Valkyrie.
Joueuse de roller derby, chieuse de service, boudeuse en chef. C’est pourtant avec un franc sourire que je termine de me préparer et que je quitte le manoir de ma tante avec une légerté que je ne cotôie pas si souvent qu’on ne pourrait l’imaginer. Je m’empresse de rejoindre notre bar favori, le point de ralliement d’une équipe qui m’a tant apporté, ces dernières années. La famille que j’ai choisi d’aimer, malgré les difficultés, malgré les prises de bec, malgré la douleur, malgré les échecs. Mais ce soir, je suis grisée par le meilleur de ces souvenirs, par nos plus belles victoires et surtout celle que je considère comme essentielle:

Ce n’est pas la fin, c’est le début d’une histoire encore plus belle. Et ce dont je suis certaine, c’est que c’est grâce à elle que j’ai pu m’en sortir. Quitter ma grotte, me sentir vivante, me dépasser et faire de mes rêves les plus fous une future réalité.
Et putain, qu’est ce que j’ai hâte de les retrouver, ces foutues guerrières!

Dès que je passe la porte de notre repère, je suis attirée comme un aimant par l’immense comptoir où se trouve déjà nos consommations et une Furie plus qu’en forme. Attrapant Bella par les hanches, ma future coéquipière dans l’équipe nationale, j’embrasse avec fougue sa joue et lui réplique, avec mon franc parler légendaire:

Oh, pas de chouinerie, ma Pile adorée, nous, on va pas avoir l’occasion de se manquer, on va se côtoyer tous les jours. Par contre, j’compte toujours participer aux matchs des Furies, j’sais pas comment j’vais m’organiser mais j’vais y arriver.

Val, laisse tomber pour ce soir, tu n’as pas à te tracasser davantage. Comment faire pour décompresser? Bah en descendant un shoot en une seule gorgée, pardi! Claquant ma langue contre mon palais en même temps que le verre regagne son plateau, je pousse un cri de joie et interpelle Ben, qui m’observe d’un air dépité:

Barmaaaaaaaaaan, la même chose! Bon, elles foutent quoi les autres, hein?

C’est pas qu’on s’ennuie mais bon…
La fête est plus folle avec des délurées que j’aime comme des soeurs! Je les attends de pied ferme, la soirée ne fait que commencer.

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 — BAR TEMPTATION, Vendredi soir

La mort dans l’âme, je ne peux que me rendre à l’évidence : ce soir, deux furies quittent le navire. Arabella, cette teigne à la grande gueule que j’apprécie énormément et Valeria. Ma Kirikou d’amour ! Putain, j’ai déjà envie de chialer alors que j’suis pas encore arrivée et j’ai promis de pas fondre en larmes comme vache qui pisse hein ! Ce soir, c’est surtout pour célébrer un nouveau départ pour ces deux jeunes femmes extraordinaires. Elles rejoignent l’équipe nationale des Walkyries d’ici quelques jours, ce n’est pas rien. Et on doit fêter ça, comme il se doit. J’ai un petit cadeau pour chacune d’elle pour compléter ce pot de départ dans de bonnes conditions.

J’ai juste eu le temps d’aller me changer, d’enfiler quelque chose qui claque de fou furieux, mais surtout qui me laisse libre de mes mouvements. Faire la fête, ça me connait, j’resterai pas dans mon p’tit coin à boire des shots de téquila ou de ce qu’il passera sur le comptoir. Ce soir on s’amuse, on rigole, on danse… et on remue un peu beaucoup cette tanière légendaire de Monterey. C’est pas pour rien qu’il y a du monde les fin de semaine, quand on y connait l’ambiance de feu, on n’a pas envie de manquer ça pour rien au monde ! Du coup, j’arrive un peu dare-dare, mais j’suis là ! J’ai sans doute manqué un bout mais j’arrive presque en courant vers mes copines en déposant mes sacs derrière le comptoir. Non mais pas  besoin qu’elles voient ça tout de suite.

J’entends du coup Riley qui demande un briquet  pour avoir droit à choisir la première chanson du groupe ! AH PUTAIN, j’arrive à pic comme on dit, alors je demande a un gars sur ma droite puis à la nana à côté de lui qui l’accompagne et j’obtiens le Graal pour Hurry Kane. Victorieuse, je tends le briquet à mon acolyte, marquant de ce fait ma présence à cette soirée :

Je veux…

Etj'exige, évidemment.

… Danse The Night ! C’est pour ça qu’on est là, non ?

Ouais bon, et l’alcool à profusion..

En piste les beautés, faut remuer toutes ces paires de fesses sexy, là !

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 — BAR TEMPTATION, Vendredi soir

TENUE | Depuis un peu plus d’un an, Hope est devenue McQueen. Une Furie. Qui aurait pu imaginer que cette asociale, indomptable, finirait par rejoindre une équipe de roller-derby ? Pas elle, en tout cas. Se socialiser, s’attacher, accorder sa confiance et gagner celle des autres… ce n’est pas son fort. Orpheline, trimballée de foyer en foyer avant de fuguer à quinze ans, elle a toujours appris à ne compter que sur elle-même. Mais le fait est qu’elle garde tellement de choses enfouies en elle que le roller-derby est devenu indispensable. C’est un exutoire, un défouloir. Sur le terrain, elle est un vrai boulet de canon. Elle ne fait pas de cadeaux, ce qui lui cause parfois des ennuis avec les équipes adverses. Mais son insolence fait qu’elle sourit à chaque fois, les rendant encore plus folles de rage.

Son entrée dans l’équipe, elle la doit à Valeria. C’est elle qui l’a embarquée dans cette aventure, et pour ça, Hope lui sera toujours reconnaissante. Malheureusement, Valeria et Arabella quittent l’équipe pour rejoindre les nationales. Intérieurement, Hope se bat entre la joie de les voir réussir et l’amertume de se sentir à nouveau abandonnée.

Tout le monde finit par partir un jour.
Hope connaît trop bien ce dicton.
Elle n’a connu que ça.

Ce soir, les filles ont organisé une soirée pour célébrer l’entrée des deux Furies chez les Valkyries. Sans être hypocrite – elle est bien trop franche pour ça – Hope n’avait pas vraiment prévu d’y aller. Elle préfère traîner sur son canapé avec Shadow ou filer un coup de main à Corban pour faire ses cartons. Lui aussi, il part…

Tout le monde part… sauf le crew.
Sa famille.

Le big boss, comme elle aime l’appeler, lui a conseillé d’y aller. Il lui a rappelé que ce n’est pas parce qu’elles quittent l’équipe qu’elle ne les verra plus. Elle continuera de croiser Val à la boutique, et Arabella est sa voisine.

Tu dois apprendre à faire la part des choses, Hope. Arrête de voir le verre à moitié vide. Profite de l’instant présent. Va t’amuser, mais sans te mettre la tête à l’envers, s’il te plaît. J’ai pas envie de devoir venir te chercher.

Un vrai grand frère.
Et puis, au pire, elle fera chier Lukas pour qu’il vienne la récupérer. Lui casser son coup s’il est en charmante compagnie, ça l’amuserait beaucoup.

C’est ainsi que la jeune métisse débarque finalement au bar, où l’ambiance bat son plein. Certes, elle arrive un peu plus tard que prévu, mais pas trop non plus. Les filles sont déjà en pleine forme. Hope jette un coup d’œil à Ben, le barman qu’elles connaissent bien. Le pauvre a l’air complètement dépité. Ça se comprend. Passant une main dans ses boucles, elle s’avance vers la table. Hormis avec le crew, Hope a toujours besoin d’une phase d’observation. Elle évalue son environnement, scrute les gens autour d’elle avant de pouvoir vraiment se détendre. Instinct de survie, peut-être.

Elle s’installe à la table après avoir salué d’un geste de la main les membres de l’équipe présentes. Sans perdre de temps, elle attrape l’un des shots de tequila, le boit cul sec et mord dans un quartier de citron, sans grimacer. Il lui faut quelque chose de plus fort pour ça. Le reste, ça passe comme papa dans maman.

- Hurry, si tu arrives à ne pas finir la tête dans les chiottes, je te file cinquante balles, la défie-t-elle avec un sourire taquin.

Ouais, elle connait sa manie à aller trop loin dans la picole.

Danseuse dans l’âme, chanteuse à ses heures perdues, Hope a envie de se lever et de fouler la piste de danse. Pourtant, elle reste scotchée à sa chaise, observant les autres filles s’amuser. Elle n’est pas la plus extravertie, du moins, pas en dehors du crew. Pourtant, son corps ne peut s’empêcher de suivre le rythme de la musique, bougeant sa tête et ses mains, même si elle reste assise. Il faut dire qu’elle l’a dans la peau.

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 — BAR TEMPTATION, Vendredi soir

C’était au tour de Joyce d’arriver au Bar, elle avait fait un petit détour par chez elle, pour se changer, tête en l’air qu’elle était, la jeune Prescott avait oublié la moitié de ses affaires. Mais avec ce détour rapide, elle était surprise de voir qu’elle n’était pas la dernière, surprise, elle venait s’approcher des autres. Faixa Rosa faisait partie des dernières à avoir rejoint l’équipe, elle n’avait pas une entente aussi grande que les autres entre elles, mais elle appréciait toujours passer, partager du temps avec elle. Elle d’abord féliciter @Valeria Myers et @Arabella Keller , de leurs promotions. C’était incroyable, de pouvoir vivre de leur rêve. Parce qu’ici, à Monterey, le niveau était déjà élevé, mais ce n’était pas du professionnel, là où, les Valkyries l’étaient. Une autre dimension, un passage au niveau supérieur qui faisait peur d’un côté, mais elle savait que ces deux combattantes allaient s’en sortir à merveille, aucun doute dessus.

Joyce venait se placer à côté de @Riley Holmes , faisant un geste de main doux à @Hope McAvoy et quand les autres filles buvaient chacune leur coup, Joyce faisait de même, avec une boisson sans alcool bien entendu, elle n’avait plus le droit au moindre gramme d’alcool dans le sang pendant encore quelques semaines. Elle comptait bien s’amuser d’une autre manière, celle de la danse pourquoi pas ? Et qui de mieux que sa comparse pour lancer l’idée. Elle regardait les furies foncer dans tous les sens, avant de voir @Magdalena Pastore être la plus rapide, et choisir la musique. Le moment était venu, celui d’aller danser. De rejoindre la piste sur le côté, ou plutôt entre quelques tables poussées. Faixa Rosa prenait la main de Val, et celle de Riley, pour les partir avec elle et commencer à se déhancher, à profiter de cette dernière fête tous ensemble. Elle venait chanter à plein poumon, profitant de ce moment de bonheur, si rare ces derniers temps pour elle, alors, Joyce s’était donné l’idée de venir dans un mood bien précis. Celui de rentrer dans le bar, et de ne jamais en sortir tant qu’elle n’avait pas passée une soirée d’enfer avec ses amies. Aucune autre alternative n’était autorisée. Et c’était bien ce qu’elle faisait. Dansant tantôt aux côtés de ces deux dernières, tantôt plus proche d’autres Furies, elle se lâchait complètement. Ça lui faisait du bien, tant de bien. Puis, c’était au tour de sa musique préférée de passer, elle devenait folle. Elle était aux anges. “Magda ! Apprend moi à danser comme toi !” Disait-elle, en admiration sur cette dernière, avant de se tourner trop rapidement et de ne pas voir la chaise derrière elle, s’écroulant sur une table de l’autre côté. Fort heureusement, aucune blessure, juste l’une des cadettes qui venait de faire un soleil sans le vouloir. Elle rigolait. “Rien de cassé, rien de cassé !” Elle pouvait presque se renommer Miss Catastrophe AAAA ce soir, en hommage à ses deux amies. Elle tendait la main à la furie qui venait s’approcher d’elle pour l’aider à se relever, lui souriant avant d’aller retourner à la danse

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