Chayanne ne savait pas où sa vie allait le mener. Depuis de longs mois, presque années, il était perdu. Il n’était plus la même personne qu’il était plus tôt, il s’était perdu sur le chemin et la vie avait réussi à le transformer en quelque chose qu’il n’aimait pas. Mais il ne trouvait pas la force pour combattre. Elle n’était plus là. Il subissait simplement, se laissant aller. Se disant que tout allait bien se passer la prochaine fois. Un espoir qui ne s’est toujours pas montré. Il continue d’y croire. Même si tout au fond de lui, il sait. Les choses dans son mariage sont complément cassé. Il n’y a plus de marche arrière possible. Il ne l’aime même plus. Elle non plus avec tout ce qu’elle lui fait subir. Il sait qu’elle le trompe, elle ne s’en cache pas, lui envoie même des photos lorsque les grammes dans son sang augmentent un peu trop. Une journée comme une autre pour lui. Piégé dans sa fausse vie, il a peur de tout chambouler, de repartir de rien, de perdre le peu qu’il a encore. C’était pourquoi le brésilien n’avait toujours rien fait. Pourtant, avec tous les efforts que sa cousine employait, c’était encore un miracle qu’il reste à rien à faire.

Aujourd’hui cependant était une journée un peu différente. Il avait appris qu’Arabella, une très bonne amie à lui, était dans le coin. Il s’était donc empressé de lui envoyer un message, n’ayant plus beaucoup d’ami, c’était l’occasion parfaite pour échanger un peu, avoir quelque chose d’autre à faire que de rester dans cette maison pleine de souvenir partagé. Il n’avait pas vu la femme depuis de longs mois. Il n’avait pas peur de la perdre de vue, puisqu’il n’était pas le genre de personne qui envoyait des messages tous les jours, mais avait peut-être un peu abusé sur la durée. Se rendant compte que maintenant de la dernière fois où il avait réellement eu la femme au téléphone. Petit sentiment coupable qui montait alors qu’il envoyait le message.

Le moment venu, un peu plus tard et lorsque la femme avait accepté de voir Chayanne dans un petit café non loin, l’homme venait s’habiller pour rejoindre l’endroit sans perdre de temps. C’était sa seule sortie de la journée. Il ne travaillait pas. Et n’avait pas l’envie de sortir, il n’avait rien qui l’enchantait. Alors pourquoi bon s’embêter ? Il avait rejoint le bâtiment en peu de temps avant d’envoyer un nouveau message pour lui dire qu’il était sur place. Le temps n’était pas mauvais, il venait donc s’asseoir en terrasse avant d’attendre son amie. Précisant à l’employé qui venait pour prendre sa commande qu’il attendait quelqu’un. Chayanne était à présent impatient de voir un visage familier, qui pouvait le faire penser à autre chose. Le sortir ne serait-ce que quelques heures de ses problèmes.

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Arabella a toujours cette impression que la vie lui échappe, qu'elle ne contrôle rien. Que sa vie est un enfer sans nom, qu'elle cherche peut-être à ses dépens. Les seuls piliers qui la maintienne sont ses frères, ses amis et depuis peu le Roller Derby. Elle a fuit tant de fois, chercher des réponses là où il y en avait pas. Voyager, encore et encore. Découvrir de nouvelles contrées, s'inventer une vie. Si elle devait résumer sa vie aujourd'hui, elle ne saurait pas par quoi commencer. Et quel mot employer même. Revenir à Monterey implique tellement de choses, le souvenir de sa mère qu'elle voit dans les photos de famille que son paternel lui sort par nostalgie. Perdre sa mère à un si jeune âge, c'est douloureux et elle n'a jamais pu s'en remettre. Onze ans qu'elle a rejoint les cieux, onze ans qu'elle vit avec ce manque. Et pourtant, elle garde la tête haute, rares sont les fois où elle le mentionne.

Son retour en ville après des mois à s'accrocher trop aveuglément à un homme pour finir lâchement abandonnée. Elle se souvient encore de son regard, de sa voix, de son accent, de tous ses moments partagés avant que tout n'explose en un millier de morceaux. Son cœur morcelé, brisé, piétiné. Comment guérir ? Il a suffit d'un regard, d'un coup de foudre, tout du moins c'est ce qu'elle s'est dit, foutaises, poudre aux yeux. Le mensonge, la trahison. Renouer avec ses amis qu'elle a laissé de côté pour poursuivre ses envies de voyage lui semble impossible, qu'est-ce qu'elle aura à leur dire ? Qu'elle a été stupide ? Pire que ça. Pourtant lorsque Chayanne l'a contacté, elle a été heureuse d'avoir de ses nouvelles, de se dire qu'elle peut toujours compter sur lui. Ami fidèle qu'il a toujours été là et même s'ils ne se parlent pas tous les jours, elle sait qu'elle peut compter sur lui. Tout comme, il peut compter sur elle.

Un rendez-vous dans un café de la ville est donné, impatiente et heureuse de retrouver le jeune homme, de rattraper tout ce temps perdu, elle quitta son lieu de travail en cette fin de journée. Nouveau boulot qu'elle occupait depuis peu, un job de guide et médiatrice culturelle au musée de la ville, ce qui lui permettait au moins de s'occuper l'esprit, de penser à autre chose. Chayanne était déjà arrivé comme lui indiquait le message qu'il venait de lui envoyer. Après quelques minutes de voiture, la voilà dans le quartier ouest où il l'attendait. Andy's Coffee, ce café si emblématique de la ville, cet endroit lui a un peu manqué. Garant sa bonne vieille Mini Cooper non loin de là, elle se dirigea ensuite vers les lieux où son ami l'attendait.

Elle le remarqua bien vite attablé, perdu dans ses pensées. Prise d'une envie de plaisanterie, elle posa ses mains sur les yeux du brun, amusée.

« Devines, qui c'est ! » s'écria-t-elle, amusée par sa propre blague.

Quelle gamine, Arabella, franchement. Mais pourtant, elle ne pouvait qu'être fière de sa connerie. Connaissant Chayanne, ça le fera forcément rire.

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Chayanne était assis à la table, attendant son amie. Il profitait pour regarder sa liste de chose à faire. Il voulait passer par le véto, désirant adopter un chien, il voulait d’abord y passer pour bien vérifier qu’il savait tout, qu’il ne prenait pas l’adoption à la légère. Il s’était même fait une petite liste des choses à vérifier. Il avait mit un peu d’argent de côté pour permettre l’achat. D’avoir des ressources pour payer la nourriture, les jeux. Les probables frais pour sa santé. Il était à fond dedans, si bien qu’il était perdu dans ses pensées. Il n’entendait pas la femme approcher, et des mains venaient presque le faire sursauter. Mais le blond essayait de garder son calme, avant d’entendre la voix et comprenant tout de suite de qui il s’agissait. « Hum, un kidnappeur ? Oh non. J’espère que vous n’avait pas attrapé mon amie avant, elle est pas très très grande, brune. Elle a un ton de voix similaire au votre. » Il énumérait, tout en se levant, les mains de la femme toujours sur son visage pour lui cacher ce qu’il pouvait voir. « Dans mes souvenirs, elle n’avait pas les cheveux trop longs. Super aimable, toujours prête à faire des farces. Vous l’auriez pas croisée par hasard ? » finissait-il, avant de tourner un peu la tête, permettant de voir son amie.

Avec un air faussement surpris, mais un rictus sur le visage, l’homme venait prendre la parole. « Oh ! Mais c’est toi ! » Avant de venir la prendre dans ses bras. Cela faisait trop longtemps que le brésilien n’avait pas vu son amie. Et ils avaient de quoi discuter. Mais avant tout ça, il voulait l’accueillir comme le se le devait. Étreinte, suivit d’une première question, tout en s’asseyant. « Alors, comment tu vas ? Ça fait si longtemps ! » Il avait l’impression que la dernière fois qu’il l’avait vu, il était quasiment nouveau dans le coin. Arabelle était l’une des premières personnes auquel Cha’ s’était lié d’amitié. Lui qui était si joyeux, si bon vivant plutôt. Ici, il feignait ces traits. Avant de rajouter. « J’ai encore rien commandé, j’ai dit que je t’attendais, tu veux quoi ? ». Finalement, il venait terminer par les nouvelles, les plus chaudes. Parce qu’en plusieurs mois, il se doutait que quelques phrases ne suffiraient pas à tout raconter. « Alors, qu’est-ce que tu dis en ce moment ? »

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Arabella riait aux paroles du brun qui rentrait alors dans son jeu, le sourire aux lèvres. Il a tellement l'air plongé dans ses pensées, ça lui donne presque un air sérieux. Elle le laissa se lever et finissa par retirer ses mains de ses yeux en s'esclaffant encore de sa connerie puis s'asseyait en face de lui. Elle continuait de plaisanter pendant encore quelques secondes.

« J'ai l'air de ressembler à un kidnappeur ? Mais ouais t'as raison de te méfier, on ne sait pas sur qui on peut tomber de nos jours. » s'écria-t-elle, amusée.

La brune a recemment coupé ses cheveux au carré. Coco Chanel a bien dit Une femme qui se coupe les cheveux est sur le point de changer sa vie. Peut-être que c'est son cas, après tout, elle a recemment emménagé dans un immeuble communautaire et a même commencé un nouveau travail au musée de la ville. Elle remettait alors une mèche derrière son oreille tout en fixant Chayanne.

« Je me suis coupé les cheveux, tu aimes ? Le carré est à la monde pour cet automne. Je pensais que tu m'aurais reconnu tout de même. » souffla-t-elle, ensuite.

Elle finissait par éclater de rire et mit une main sur sa bouche. Un fou rire qui dura quelques secondes avant qu'elle ne reprenne son sérieux pour répondre à son ami qui lui semblait bien songeur.

«  Super et toi alors ? Contente d'être de retour ici, tu m'avais manqué. Le roller derby aussi, ainsi que tous mes autres amis. » répondit-elle pour commencer.

Elle avait répondu à son étreinte avec douceur puis reporta à nouveau son regard sur lui avant de s'assoir à table. Elle fit mine de réfléchir à sa question bien qu'elle connaisse la carte du café par coeur.

« Mmh, c'est la saison des Pumpkin Space Latte, j'adore ça. J'suis allée dans un Starbucks à Paris, leurs cafés n'ont absolument pas le même goût. » ajouta-t-elle, ensuite.

Contente de retrouver le jeune homme, elle essayait de se souvenir de la dernière fois qu'elle l'avait vu avant son tour du monde, ça remonte à quelques mois déjà, il doit avoir beaucoup de choses à lui raconter, tout comme elle. Elle ignorait par quoi commencer, l'échec de sa dernière relation ou les choses plus positives, elle opta pour la seconde option et chassait de ses pensées le souvenir encore bien frais d'Hippolyte.

« J'ai emménagé dans un immeuble communautaire depuis peu, il y a aussi des copines du roller derby qui y habite et un de mes meilleurs amis, Célian. Il est sur le même palier. Oh et puis je travaille en tant que guide et médiatrice culturelle au musée d'art de la ville. Voilà pour les dernières nouvelles. » expliqua-t-elle, calmement.

Elle marqua ensuite une pause avant de lui poser également la question, curieuse de savoir ce qu'il s'était passé pour lui, ces derniers mois.

« Racontes moi tout ce que tu as fait, ces derniers mois. Fais moi rêver. » lança-t-elle, après coup.

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Le brésilien hochait de la tête à sa remarque, bien qu’il savait qu’il ne craignait rien du tout avec elle. Il lui vouait une confiance presque aveugle. Il réalisait en même temps que sa question son changement de coupe de cheveux. Arabella était une jolie femme, ce n’était pas une chose contestable, mais cette coupe venait lui apportait encore un peu plus. Chayanne venait l’observer une ou deux secondes de plus avant de lui dire. « Que beleza !! » (quelle beauté) Il ajoutait rapidement « J’aime trop, ça te va super bien ! Punaise, à une ou deux semaines près, j’aurais pu venir aussi avec un changement, genre les cheveux en vert » rigolait-il avant d’être heureux de l’entendre dire qu’elle allait bien. Il venait s’installer à la table où il se trouvait tout en continuant la conversation. « ça va aussi, tu dois tellement avoir à dire !  Faut pas partir comme ça aussi longtemps, j’fais comment moi sinon ? » Il aimait bien taquiner son amie. Le roller derby, une superbe excuse pour venir soutenir son amie mais aussi Valeria.

« Paris ?? C’est comment là-bas ? Me dit pas que tu repars tout de suite, j’saute dans ta valise sinon » il était tout souriant, cette sortie, ces instants qu’il partageait était une bouffée d’air de son quotidien bien trop anxiogène. « Ohh, ça à l’air génial comme habitation, c’est loin ? » pour ensuite rebondir sur la seconde information. « C’est top, tant que tu t’y plais ! J’suis vraiment content pour toi ! » au moins, il y avait de quoi être content pour l’une des deux personnes. Avant de se faire rétorquer la question. Comment lui dire qu’il n’avait rien. Que ces derniers mois étaient cauchemardesques. C’était trop compliqué, et son amie n’avait pas besoin de prendre sur les épaules quelque chose d’aussi lourd. Il venait simplement reformuler la vérité. Plutôt que dire qu’il se faisait tromper toutes les semaines, il lui disait. « Boarf, pas la meilleure période de ma vie. J’ai déjà peur que les beaux jours soient déjà derrière. » petit moue avant de reprendre. « Mais ça va » il n’était pas le plus doué pour tordre tout en étant convainquant. « Au boulot, c’est long mais c’est comme tout, faut juste serrer les dents. J’ai tellement envie de prendre deux semaines et de repartir au Brésil... » Il venait rêvasser quelques secondes avant de lui demander. « Et toi ? J’espère que ça se passe mieux, c’est quand que tu me présentes Miss ou Mister Arabella ? » Avant de faire un signe au serveur qui passait dans le coin.

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Faisant un mouvement avec ses cheveux, Arabella prenait presque une pause digne d'une actrice dans une publicité pour du shampoing. Elle lâchait un rire alors qu'elle jouait un rôle dans lequel, elle se sentait tout de même bien. Fixant son ami, elle restait dans son personnage jusqu'au bout.

« Merci, merci ! Le secret c'est mon shampoing en vérité. Pantenne Pro-V, tu connais ? Je ne jure que par ça. » lança-t-elle, le plus sérieusement possible avant d'éclater de rire.

A la suite des paroles du brun, elle se sentait un peu responsable, elle avait cette impression pour pas mal de personnes de son entourage. Ses amis comme ses frères. Retourner à la maison a du bon mais aussi du mal parce qu'au moins à des milliers de kilomètres, elle n'avait pas les éternelles leçons de ses grands frères.

« T'aurais dû me remplacer pour une fille moins ronchon, tiens. » poursuivait-t-elle, alors.

Après tout, Chayanne pouvait bien avoir un tas d'amis, elle n'est absolument pas territoriale quand il s'agit d'amitié, après tout elle aussi a un tas d'amis et a toujours été particulièrement populaire. Bien entourée et sociable, Bella n'a jamais eu de mal à se faire des amis mais aussi des ennemis en vérité.

« Alors, c'était sympa jusqu'à ce que je me retrouve seule dans une chambre d'hôtel. Mais passons, c'est pas important. » déclara-t-elle, presque agacée.

Que ressentir à part de l'agacement pour celui qui l'a laissé toute seule sans explication ? Non ça, Arabella ne savait pas ce qu'elle pouvait ressentir de plus ? De la peine ? Non, ça serait reconnaitre être faible. Préférant se concentrer sur le positif, elle hochait la tête en fixant son ami, le sourire aux lèvres.

« C'est dans le quartier est, faudra que tu viennes quand je serais bien installée. » répondit-elle, calmement.

Chayanne semblait se réjouir pour elle et elle le remerciait d'un sourire accompagné d'un clin d'œil. La suite de la conversation la rendait inquiète, elle fronçait les sourcils tout en cherchant à comprendre où il voulait en venir. S'il aimait pas son boulot, pourquoi continuer ? Arabella n'est peut-être pas de bons conseils mais elle s'est toujours tenue à suivre ses rêves, plutôt que la raison. La vie est déjà bien trop difficile à affronter pour s'enfermer dans un boulot qu'on aime pas.

« Pourquoi tu restes, si ça te plait pas ? J'sais pas, t'as pas l'air heureux alors fais ce dont tu as envie, te prives pas. Et honnêtement, j'ai pas envie de te voir finir par faire un burn-out. » s'écria-t-elle, sérieuse. Légèrement inquiète pour lui, elle fit mine de réfléchir et surtout chercher à trouver quoi dire pour relativiser.

« T'iras au Brésil, très bientôt. On pourra même y aller ensemble si tu veux. » proposa-t-elle, ensuite.

Le voyage a ce côté bénéfique et si Chayanne comptait profiter de celui-ci pour se ressourcer dans son pays natal pour la brune, c'était plus le moyen de fuir la réalité ou de s'amuser. A la suite de ses paroles, elle lâchait pourtant un rêve nerveux. Le moment où elle se mettrait véritablement en couple n'est pas prêt d'arriver.

« Mmh... Jamais ? Enfin, j'en sais rien mais j'ai aucune envie de relation sérieuse pour le moment. » confia-t-elle, le plus sérieux possible.

Tout ce qu'elle cherchait à masquer en réalité c'est qu'elle a le cœur brisé par un certain français et ça, elle se gardait bien de le dire.

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Chayanne rigolait quand il voyait son amie prendre la pause. Avant de lui parler d’un shampoing. Il n’était pas tellement calé dans ce domaine, il la croyait sur parole, avant de d’ajouter. « Du tout, mais j’ai l’impression que j’ai déjà vu la marque. » Des bribes de souvenirs montaient en lui pour ça. « Moins ronchon ? Ça va, y’a pire » disait-il pour venir taquiner son amie. Il aimait bien sa relation avec Arabella, même s’il ne la voyait pas aussi souvent que ça avec ses déplacements.

Il venait ensuite lui demander comme c’était, pour en savoir plus de son déplacement, de sur place. Elle venait lui dire que c’était sympa, avant d’être seule à l’hôtel ? Le brésilien avouait ne pas tout comprendre, mais il hésitait à vouloir en savoir plus, il sentait que Bella n’avait pas plus l’intention que ça de s’étendre sur le sujet, et Chay’ n’allait pas insister. Il préférait qu’elle amène le sujet si elle voulait lui en parler.

« Ah bah carrément, c’est un beau quartier en plus ! J’y passe des fois pour le travail. Tu penses y rester longtemps là-bas ? » Déclarait-il, intéressé de savoir la réponse de sa jeune amie. Il voulait qu’elle soit bien, et avoir un nouvel endroit était une bonne façon de bien repartir après tout.

Il soufflait ensuite, réfléchissant s’il voulait lui dire toute la situation, aurait-elle la patiente d’entendre tout ? Allait-elle le comprendre ? « Ouai… Mais c’est pas aussi simple… Enfin, déjà que c’est pas la joie avec madame, elle… Si je change de métier, c’est l’apothéose. Enfin, je sais pas. » Il venait attraper son téléphone pour jouer un peu avec, libérer ses doigts pour l’occuper. Il venait réussir à se contenir, à ne sortir que des choses qu’il pouvait filtrer. « J’commence à en avoir envie, mais si je commence à y penser, c’est que c’est déjà trop tard tu vois ?" Il venait poser son regard sur la table, avant d’y ajouter. « J’avais un ancien métier, enfin métier… Une passion qui pouvait m’apporter assez aussi en terme financier pour m’y retrouver. Mais elle veut pas en entendre parler... » Il soufflait avant de retrouver une petit lumière dans ses yeux quand elle mentionne le Brésil. « Tu peux pas savoir à quel point ça me manque ! » Avant de lui dire. « Bah écoute, carrément, t’as jamais été du tout là-bas ? »

Il venait terminer par lui demander s’il allait un jour rencontrer sa moitié, mais sa réponse négatif lui faisait bien comprendre que ce n’était pas encore d’actualité. Cela lui provoquait une petite point au cœur pour elle. Bella méritait autant que tous de connaître l’amour, de connaître les sensations que tout ça pouvait apporter. Elle l’avait peut-être déjà vécu, mais ce n’était plus le cas. Il venait simplement lui redonner un peu d’espoir. « Pour le moment, mais tu auras le droit, comme tout le monde. Ça prendra le temps que ça prendra, mais j’suis certain qu’il y a quelqu’un qui t’attends, et que tu le sais juste pas encore. » Finissait-il, avec un sourire au lèvre, sourire sincère pour son amie.

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Riant avec Chayanne, Arabella pouffait de rire et porta sa main à sa bouche pour masquer son amusement. Qu'il était bon de s'amuser et de ne pas se prendre la tête avec un ami.

« Je rigole t'inquiètes. Rien de mieux que L'Oréal. » s'écria-t-elle, toujours autant amusée.

Fière comme à son habitude, elle fixait alors le brésilien pour sonder un peu son regard. Il semblait rentrer dans son jeu, cela ne pouvait pas mieux la flatter. Elle a toujours eu ce besoin qu'on la remarque et elle ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer d'ailleurs. Les éclats de rire dans le café et tout le monde se retournait pour observer leur table. Etaient-ils jaloux d'avoir une vie triste ? Qu'est-ce qu'une vie sans amusement ? Bella ne pouvait se l'imaginer, ça serait bien ennuyant.

« Allez j'te fais marcher. Y'en a qu'une comme moi. » ajouta-t-elle, ensuite.

Parce que ce n'est jamais la modestie qui l'étouffe, la brune, son côté sûre d'elle cache pourtant des fêlures qu'on ne remarque pas au premier abord. Seuls, ses amis les plus fidèles le savent et elle en a une paire, sociable et souriante, elle n'avait jamais eu le moindre mal à se faire apprécier des autres. De part sa joie de vivre et son fort caractère. Chay' fait partie de ses amis récents mais avec qui elle aime passer du temps, que ce soit autour d'un café ou ailleurs. Reprenant son sérieux, elle se tournait vers lui pour poursuivre leur discussion. Elle appréciait le fait qu'il n'insiste pas plus sur la raison de son retour précipité à Monterey.

« J'espère oui. On verra, faut que j'évite de faire trop de fêtes sinon on va me virer. » déclara-t-elle, alors.

Fêtarde et particulièrement bruyante quand elle retrouve ses amis, elle ne pouvait pas garantir aux propriétaires de l'immeuble qu'elle serait calme parce que cela est tout bonnement impossible. Elle fronçait légèrement les sourcils lorsque Chayanne semblait chercher ses mots, elle ouvrait grand ses oreilles pour se montrer prête à l'écouter. Elle se montrait désolée d'apprendre que ce n'allait pas avec sa femme.

« Ce que je vais te dire va peut-être te paraitre rude mais c'est jamais bon de rester avec quelqu'un qui ne nous rend pas heureux. Je n'ai jamais été très douée pour les relations amoureuses mais tout ce que je peux te dire, c'est que si tu commences par repousser les choses en te disant que c'est la routine qui fait ça. Eh bah tu vas te perdre. La routine est une chienne, il faut la braver. »

Elle essayait avec ses mots de le faire réaliser que rien n'est jamais trop tard, qu'on peut toujours changer de vie, tout comme vivre de sa passion. Arabella n'a jamais laissé ses incertitudes dicter ses décisions. Elle s'est toujours employée à être maitresse de tout.

« Il n'est jamais trop tard, Chay'. Jamais. » répondit-elle, avec assurance.

Elle ne ratait rien de ce qu'il disait, elle interprétait aussi les choses et comprenait que sa relation n'était pas saine. Quand quelqu'un contrôle, ce n'est pas bon. Elle ne pouvait que se montrer triste de savoir la vérité sur ce qu'il vivait au quotidien.

« Mmh... Tu as le droit à ta liberté, tu peux choisir ce que tu veux faire. Marié ou pas, elle n'a rien à dire sur ce que tu veux faire. Réfléchis y pour moi au moins, s'il te plait. Je n'aime pas te savoir dans cette situation. » poursuivait-elle, sur le même ton.

Elle pensait vraiment ce qu'elle venait de dire, tout ce qu'elle cherchait à faire c'est uniquement lui faire réaliser que cela ne peut plus continuer. Pas dans ses conditions, elle ne lui disait pas non plus de la quitter mais seulement de réfléchir à l'éventualité d'une relation meilleure que celle-ci. La communication aussi est importante. La gravité de la discussion trouva enfin un peu de lumière quand le Brésil fut mentionné. Elle souriait alors en le voyant plus apaisé et avec une lueur dans les yeux.

« J'imagine. Je pensais pas que Monterey me manquerait mais c'est bon de revenir à la maison. » confia-t-elle, alors.

Jamais elle n'a eu l'occasion de se rendre au Brésil, ses voyages se résument à l'Europe et l'Asie en vérité. Un peu l'Amérique mais elle a encore tant de choses à voir.

« Non jamais, pas encore tout du moins. » disait-elle, ensuite.

Curieuse de découvrir de pays, elle avait bien un tas de question à lui poser mais la suite n'était pas spécialement propice à cela mais plutôt à plus de sérieux. Elle n'avait aucunement envie d'en parler, de se rendre vulnérable devant lui. Parce qu'elle n'a jamais ça aimé ça. Avouer qu'elle a eu le cœur brisé, l'a même encore, cela ne sera pas aujourd'hui ou peut-être surement jamais. Fierté mal placée de Keller.

« On verra, oui. » souffla-t-elle, simplement parce qu'elle n'avait rien de plus à dire. Parce que c'est toujours la même histoire, la déception ou encore la rupture. Difficile, elle l'est peut-être mais elle avait encore et encore ce malin plaisir ou déplaisir à s'enticher de gars qui ne sont pas pour elle. Les aventures sans lendemain, c'est mieux. Au moins, pas de déception au réveil quand il faut prendre des décisions sur ce qu'il faut manger au petit déj.

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