a life, a story -

Alors, commençons déjà par une petite chose. Vous voulez des réponses ? Vous en aurez. Je maîtrise l'art de la digression comme personne ! Ou alors, je m'y laisse avec plaisir tomber … Mais qu'importe ! Pourtant, cela ne m'empêchera pas de vous répondre. Maintenant, si vous êtes toujours prêtes et prêts, c'est partie.

Déjà, je préciserai que j'ai lu un peu vos questions avant de décider à vous répondre. Normal, je veux voir quel est l'espace que je vais habiter. Donc, il se peut que vous pourriez voir, dans ces réponses, un souvenir qui aurait dû être ici. En fait, j'ai simplement accepté que je n'ai pas qu'un pire souvenir. Mais passons. Arrachons le pansement, donc. Un de mes pires souvenirs. Je pense qu'il remonte à lorsque j'étais gosse. Cette idée, qui m'est venue en tête, que nos parents préféraient parfois leur travail à mes sœurs et moi. Un enfant de moins de dix ans, ça se monte vite la tête. Je voyais qu'il rentrait tard. Je n'avais pas mon père le soir avant de me coucher. Et ma mère, elle aussi travaillait. Moins, mais elle ne pouvait pas mettre de côté son propre emploi. Notre train de vie – j'en suis conscient – dépendait aussi du fait qu'il y avait deux personnes. Et je sais, d'ailleurs, que je n'ai pas été simple pour elle. Pas du tout même. Enfant compliqué. Et je suis toujours compliqué.

Il n'était pas là. Il oubliait sa famille.
Elle l'était, mais devait répondre à d'autres choses à côté.
J'ai cru. Et je crois, en effet, que cette idée est un souvenir très négatif.

Car je n'oublierais jamais quand j'ai posé cette question à ma mère, lui demandant si c'était ma faute s'il préférait son travail. Un enfant, c'est égocentrique. Il est le centre du monde de tout le monde. Je n'oublierai pas aussi ce que je ressentais quand je me réveillais et qu'il n'était pas là, et quand je me couchais et qu'il n'était toujours pas là.
Oui, mon père avait ses responsabilités. Il a décidé de faire le choix de les suivre. De s'y plonger. Je ne comprenais pas pourquoi – et même à l'heure actuelle, j'ai toujours l'impression qu'il ne sait pas se détacher de son travail. La pomme ne tombe pas très loin de l'arbre. Mais c'est ce qui m'a fait détester le mot responsabilité. C'est ce qui fait que, encore maintenant, j'essaye toujours d'opposer certaines valeurs à un besoin de liberté sans condition. C'était compliqué.

Mais quelles relations parents à enfants sont simples ? Nous sommes des humains. Nous imaginons sans véritablement savoir. On crée son monde, sa perception de celui-ci, en oubliant le regard de l'autre.

Mon meilleur souvenir, maintenant. Il est lié aussi à la famille. Mon père a réussi à se détacher à partir d'un temps à sa carrière – ou plutôt, elle a pris un tournant plus tranquille, sans doute. Dans tous les cas, les activités se sont multipliées et, sans doute, que j'ai même ressenti un peu de culpabilité à avoir pensé que mon père aurait pu nous détester. Enfin. Ce souvenir est plus lié à une activité. À la découverte d'une activité. Je savais déjà nagé – j'étais jeune, mais un peu plus vieux qu'à l'époque du souvenir précédent. Ce jour-là, j'ai découvert une activité amusante. Une sortie en bateau, qui accompagnait un stage de découverte de la plongée sous-marine. Vous imaginez ? Vous imaginez ?! Je ne suis pas un artiste, sincèrement. Je n'écris pas vraiment – et en plus, j'écris comme un médecin. Je peins avec les pieds. Mais, comme beaucoup d'enfants, j'étais sensible au monde. Et là. Là ! Le monde sous-marin. Le mouvement étrange des poissons. La manifestation des courants invisibles par le mouvement sur la combinaison.

Les couleurs. Celle du spectre lumineux qui arrive à percer la surface de l'océan. Les sensations. Celles née de cette masse, qui berce et qui accompagne chaque mouvement.
Le silence qui pourtant ressemblait – et ressemble encore maintenant – à une mélodie à mes oreilles.
Même cette peur de plonger pour la première fois et de ne pas être sûr de respirer. Un frisson.

Je pense que je n'oublierai jamais cet ensemble. Ce jour, j'ai trouvé un de mes plus grands plaisirs. J'aimais nager. Il y a un sentiment particulier dans l'eau. Et j'avais déjà plongé, dans le sens où je nageais sous l'eau. Mais, avec de simples lunettes et une respiration encore jeune, vous ne restez pas longtemps sous la surface. Là. J'ai pu profiter. J'ai pu admirer. C'était beau.

C'était le premier stage de découverte. Il y avait trois séances. Mes parents avaient payé pour les trois, bien entendu. Et ce souvenir ne couvre pas que la première séance. Il couvre les trois. Car il y a la théorie, avant. Savoir quoi faire. Savoir être attentif. Et puis, il y a cette pratique. Tout ce que je vous ai raconté. Et ce que je ne vous raconte pas. Oh, pourtant, ce n'était pas profond. Mais cela a été suffisant pour que je commence des stages plus précis, avec l'obtention de brevets de plongée pour enfants. Et le souvenir, oui, il s'étend jusque là. Sur ces semaines de stages. Car j'avais une activité qui me plaisait, qui me plaît toujours. Une activité qui m'a rendu fier comme un paon quand j'ai obtenu les certificats.
Encore maintenant, je pratique régulièrement quand je peux. Le club de plongée me connaît bien. Tout comme je commence à bien connaître les coins à plongée.

C'est l'un des souvenirs qui me fait apprécier mon enfance, ouais.


J'aurai bien voulu ne pas répondre à une question par une autre mais … pourquoi ? Vous comptez m'offrir plus de cadeaux à Noël parce que je choisis cette fête ? Oh, non, attendez, vous allez me préparer un Halloween à chaque anniversaire, car vous savez que j'adore cette fête ? Attendez … Oh. Ah. Bah, en effet, vous pouvez, si vous voulez, me préparer une fête d'anniversaire pour la prochaine soirée de l'horreur. Ce serait de rigueur … Bref, je vais tout de même répondre. Si je devais vraiment choisir – genre, vous me mettez le couteau sous la gorge, je le vois bien –, je choisirai Samain. Halloween quoi. Oui, si je peux me la péter un peu en vous envoyant le nom d'une fête religieuse celte, je le ferai, soyez prévenu. Donc. Halloween. Un peu égocentrique le garçon, vous êtes en train de vous dire.

Mais, imaginez un instant ! Vous arrivez dans une grande salle, vous êtes costumé. Une chose effrayante, sans doute. Ou peut-être un peu lubrique, si c'est ce que vous préférez – je ne juge pas. En tout cas, vous êtes dans cette pièce. Puis la lumière s'allume et le Chef d'Orchestre de cette soirée commence à chanter « When You're Evil » déguisé en Monsieur Loyal démoniaque. Vous voyez ? Eh bien, quand vous êtes cette personne, à ce moment précis, si vous n'adorez pas Halloween, c'est que clairement, vous n'êtes pas fait pour ce moment.

Un bon moment. Oui. Un bon souvenir. Ça s'est passé l'année dernière, on avait organisé une soirée, amis, amis d'amis … Bref. Ah. Oui, ce n'est pas la question.

Donc. Halloween – encore. Vous pouvez être n'importe quel être que vous rêvez d'être. Même si les gens savent que derrière ce masque, il y a votre visage, en cet instant précis, vous représentez une chose effrayante, diabolique, marrante, ou sexy – je me répète, mais je ne juge pas. D'ailleurs, vous représentez toutes et tous des putains de créatures démoniaques ou des monstres d'univers imaginaires. Qui peut vous juger ? C'est un peu pour ça, que je préfère Halloween. Bon, le sucre est un bonus non négligeable.
Alors. Bon, bien entendu. Certains diront, sans doute, qu'il est facile d'aimer Halloween, vu que c'est le jour des bêtises. Mais, sincèrement, pensez-vous que j'étais du genre à lancer des œufs sur une maison parce que je n'ai pas eu le droit à des bonbons ? Réfléchissez à la question et revenez me voir quand vous aurez la réponse. Rien de ce que j'ai pu faire lors d'un Halloween – diurne ou nocturne – ne peut me faire rougir.

Comment ça, des preuves ?


Avoir une poussée de croissance importante ? Un peu juste comme réponse, j'imagine – surtout que, là encore, je pose une question plutôt que d'affirmer. Non, puis en vrai ... Paye ton rêve qui fait que tu mesure 1M65 ... Bref ! Les rêves professionnels des enfants changent toujours d'un jour à l'autre. Une fois, je pouvais rêver d'être avocat et le lendemain de passer mes journées entourées de serpents. Oui, j'ai toujours beaucoup aimé les serpents et autres reptiles. Certes, ce n'est pas aussi câlin qu'un chien ou un chat – quand celui-ci ne décide pas de royalement vous ignorer – mais c'est tellement fascinant. Vous avez déjà vu un serpent attraper sa proie ? Ah. Oui, je digresse. Donc. Je rêvais de beaucoup de choses. Mais j'imagine que votre question ne précise pas clairement si c'est un rêve professionnel, personnel, ou autre chose ? Oui, je m'en doutais. Donc …

Vous allez sans doute rire. Mais je rêvais de ne pas grandir. Alors, maintenant, je refuse clairement cette idée. Elle est stupide. Car bon sang, c'est amusant, d'être enfin capable d'être indépendant. Mais, quand j'étais enfant, je voyais que mon paternel n'était pas souvent présent. Que ma mère s'occupait donc souvent seule. Pas de mauvais parents hein. Mais même en grandissant – tout en restant un gamin rêvant du Monde Imaginaire –, on remarque, les cernes, la fatigue, la tension. C'est présent. Parfois, on entend des trucs. Des discussions qu'un enfant ne doit pas entendre. Alors, on apprend que, bordel … les responsabilités d'un adulte, c'est une horreur sans nom – pour rester poli, car suis bien éduqué.

Donc, on apprend que c'est nul. Que bon sang, Peter Pan a raison. Pas de responsabilité. Pas de problème. On laisse les choses se faire. On imagine et on rêve. Et on refuse de quitter ce cocon tranquille, celui de l'enfance. Mais, eh, si c'était aussi simple. Non parce que, ce qu'on ne comprend pas, quand on a ce genre de truc, c'est que ce n'est pas que l'adulte qui finit par avoir des responsabilités.

Quand vous commencez à devenir quelqu'un, à vous arracher à l'enfance pour l'adolescence. Quand vous commencez à avoir des préférences, des idées. Et que des problèmes vous arrivent en pleine tête. Bah, la seule chose que vous avez envie de faire est de donner un coup de genou dans l'estomac de Peter Pan – mais on ne le fait pas, car tenter de frapper un être qui n'existe pas, c'est un peu chaud niveau comportement.

J'ai rêvé de vouloir rester un enfant. Maintenant je rêve de ne plus être dans cette incapacité de décision. Car, quand tout vous arrive dans la figure, le positif comme le négatif et que vous comprenez que vous avez la possibilité de faire vos choix. Bah vous aimez. Enfin, moi j'ai aimé. Clairement. Alors que, quand j'entendais sans le vouloir une tension. Quand je remarquais la fatigue et que l'inquiétude venait. Quand mon père n'était pas toujours présent – même s'il est venu à modifier son comportement. J'étais juste soumis à tout ceci. Je vivais, je voyais. Mais je ne faisais rien. Je ne pouvais rien faire. Oui. J'étais soumis à ce courant. Moi, j'aime remonter le courant comme … un saumon … Oui, bon cette métaphore n'est pas exceptionnelle. Attendez, j'en ai une meilleure.

J'aime être au milieu du carrefour et choisir si je vais à droite ou à gauche.

Ouais. Les choix ne sont pas toujours les bons – et parfois je m'amuse à faire le mauvais choix quand j'ai envie de faire une blague ou quoique ce soit. Parfois, j'ai fait des choix qui m'ont fait mal, parce qu'il y avait des personnes qui n'appréciaient pas cette direction. Alors, j'ai fait face aux conséquences. Ni plus. Ni moins.

Mais au moins. Ces conséquences, elles m'appartenaient. Je suis moi. Et c'est ce que je rêve d'être maintenant. Ou plutôt, de continuer d'être. Moi. Juste.


Ma plus grande peur ? Clairement, j'aime dire que je n'avais peur de rien étant gamin. J'ai tenu une araignée en main, j'aimais grimper aux arbres – cela n'est pas très visible, mais je me débrouille bien dans certaines activités physiques – et grosso modo, je n'avais pas vraiment d'anxiété sociale. Déjà, je peux vous rassurer : si je peux avoir peur de quelque chose, je n'ai jamais été face à une situation de phobie réelle. Ça, je pense que je m'en souviendrais. Après, en réfléchissant un peu à la question ... Bon. Déjà. Les scolopendres et conneries du genre. Les araignées, je veux bien - c'est pas fun, je pense, mais voilà. Ces trucs. Ces créatures du diable. Oubliez moi. S'il vous plaît.

Enfin, j'imagine que la précédente et celle-ci se retrouvent sur les réponses. Enfant, je rêvais de rester un enfant. Cela induit une peur du changement. Plus précisément – car je n'ai jamais véritablement été dérangé par certaines transformations –, une peur de grandir et de m'arracher à ce cocon dont je vous ai déjà parlé. Pourquoi avoir peur de ça ? Je vais éviter de me répéter, je pense, mais oui, la situation familiale – l'absence d'un père concentré sur sa carrière et les tensions qui existent dans un couple – n'est pas chose qui passe inaperçue.

Les parents sont souvent inconscients de l'image qu'ils transmettent à leurs enfants. Oui, ils transmettent des valeurs – et malgré mes excès, je ne peux les oublier –, mais ils ne peuvent pas tout contrôler. Alors. Parfois, il y a un regard. Un mot. Un geste. Un tremblement. Et les enfants sont sensibles à cela - peut-être pas tous, j'entends bien, mais moi, je l'ai été. Donc, oui. Ils remarquent. Et cela a un impact sur eux. Sur leur perception. Et sur la façon dont ils réagissent.
Moi, quand j'étais témoin de ça, quand je sentais que ce n'était pas le bon moment, eh bien … je ne réagissais jamais de la même façon. Aller se dépenser dehors. S'isoler dans sa chambre. Détourner l'attention avec une bêtise. J'ai clairement tout fait. Des psychologues traduiraient, sans doute, certaines réactions comme un moyen de créer une situation commune pour détourner de la tension, tout en me faisant remarquer pour que je puisse obtenir l'attention de mes parents.

Eh. Je ne compte pas me spécialiser dans l'étude de la psychologie de l'enfant, mais j'imagine qu'il y a une part de vérité. Ou alors, j'étais déjà un sale con. Ce qui, là aussi, est possible. Après, je poserai simplement la question : et pourquoi pas les deux ? Plus sérieusement. Je pense que j'ai commencé à avoir peur de grandir – et donc à espérer ne jamais grandir – quand je réagissais à ce genre de situation – qu'importe le moyen. S'isoler dans des mondes fantasques, dans une dépense constante d'énergie – ce qui était déjà quelque chose d'ordinaire dans ma façon d'être –, ou faire je ne sais quoi, tout cela, donc, n'empêche pas l'esprit de penser. Alors, je pensais. J'imaginais comment je pourrais devenir. Et j'avais peur. C'est … aussi simple et pathétique que ça.

Maintenant ? Eh bien, comme j'ai pu le laisser entendre, si je pouvais remonter dans le temps pour dire à mon ancien moi qu'il ne doit pas avoir peur de grandir, je le ferai. Le changement a du bon – maintenant la grande question est de savoir si les gens peuvent changer. Vaste interrogation, mais j'ai un peu la flemme de faire thèse, antithèse et synthèse hein. Alors, on va juste dire que ça doit dépendre. C'est un comportement un peu Suisse, mais ça passe.

Moi. De quoi ai-je peur ? Je n'ai pas changé, sur certains points. Je peux toujours vous tenir une araignée en pleine main, si je pouvais nager avec les requins, je le ferai – attendez, je crois que j'ai quelque chose du genre de prévu … - et je rêve de faire du parachute. J'adore les histoires d'horreurs. J'adore me mêler à la foule. Je ne vais pas vous faire toute la liste, mais je crois que vous avez compris le principe hein.
Non. Je n'ai pas peur de ça. Je pense que si je devais avoir peur de quelque chose, ce serait d'être définitivement seul. Je ne suis pas atteint d'une phobie sociale de la solitude. Je sais être seul. J'apprécie être seul. Car je sais que si je désire, je peux utiliser mon téléphone et appeler un ou une amie. Je peux sortir, me mêler aux gens. Aller dans un bar, discuter. Aller en boîte et danser. Donc, je sais que tout cela est possible. Mais s'il n'y avait pas tout ça ? Si les gens commençaient à comprendre qu'en fait, ils peuvent trouver mieux et qui en plus sait arrondir les angles ? Eh. Je pense qu'ils partiraient.

Alors, oui, je sais les écouter et être un bon ami, pour eux. Mais.

Ils peuvent s'inquiéter de certaines choses, pour finalement atteindre le moment où ils pensent qu'il n'y a rien à sauver de moi.
Ils peuvent considérer que je ne fais pas assez d'effort pour m'ouvrir et penser que, finalement, je ne fais suffisamment pas assez confiance et qu'ils n'ont pas à atteindre comme des mineurs cherchant un filon d'or.

Selon moi, ils auraient de nombreuses raisons de partir.

Et franchement. Je crois que j'ai peur de ce changement. De passer de la voix parlée, du hurlement, du murmure … au silence complet. Donc, j'imagine que je devrais faire quelques efforts pour m'arracher à la bulle dans laquelle je cache mes problèmes, mes inquiétudes. Mais, est-ce que j'ai le droit de me plaindre ? Moi, je milite pour avoir le choix. Moi, je milite pour qu'on me laisse expérimenter. Alors, pourquoi devrais je embêter tout le monde avec la pensée malheureuse qui vient me parasiter ?

Ah et. Ça n'a pas changé. Les créatures du diable peuvent brûler dans chaque Enfer existant dans les mythologies humaines.
Si ça pouvait se faire avant que je visite le Japon ou l'Australie, d'ailleurs, ce serait fort aimable. Merci d'avance.


Je vais vous dire, j'assume majoritairement mes conneries quand celles-ci sont découvertes – encore faut-il réussir à le faire – mais quand je suis certain de n'avoir rien fait, vous pouvez être sûr que la punition est injustifiée et que je saurai vous rappeler quelle erreur c'était. Pourquoi une petite introduction du genre ? Eh bien car la pire punition – vu que c'est le sujet que nous devons traiter maintenant – n'était clairement pas justifiée, selon ma boussole morale – et, selon celle de plusieurs personnes, j'en suis certain. Vous savez, dans l'être humain il y a de nombreuses nuances négatives. Il y a les imbéciles. Les menteurs - j'en sais quelque chose. Il y a les porcs. Les égocentriques. Il y a ceux qui ne respectent pas l'environnement. Alors, bien entendu, il y a autre chose. Je ne suis pas du genre à dire que tout le monde ment - quoique - mais je voulais prendre un instant pour lister à quel point nous ne pouvons pas que nous extasier de la nature humaine. Bref, dans tout cela, j'ai oublié un point. Il y a aussi les intolérants. Et j'aurai pu présenter cela plus vulgairement, je tiens à vous le signaler.

Bon. Je ne vais pas vous faire de dessin. Je l'ai clairement exprimé : en grandissant, un enfant commence à faire ses choix en se retrouvant face aux situations qui se présentent à lui – je ne reviendrai pas sur le fait que cela a été une grande avancée et un grand plaisir de finalement découvrir et d'apprécier cette liberté, j'ai suffisamment développé le sujet. Donc. Plus jeune. Je n'ai pas caché. Oh j'y ai un peu réfléchi, bien entendu. Mais franchement, pourquoi j'aurai caché ça ? Pourquoi j'aurai caché que je trouvais les courbes masculines plus agréables que celles des femmes ? Bon, c'est vrai, qu'importe l'époque, qu'importe le pays, des intolérants, franchement, il y en a partout – la Californie possède ses petits représentants de l'intolérance aussi.
Je tiens d'ailleurs à préciser une chose. Je n'ai jamais caché à mes parents cette partie de moi. Je n'avais pas véritablement de crainte par rapport à leur point de vue sur la question – et bon, si je m'étais loupé en leur disant, eh bien … qu'est-ce que j'aurais pu y faire, franchement ? Bref. Donc, cette punition.

Tout commence lorsde la première année en High School. J'avais une petite relation avec quelqu'un – elle n'a pas duré vraiment longtemps, mais nous sommes toujours bons amis, même s'il a quitté la Californie. Bal de fin d'année. Un choix à faire. Et nous n'avions pas vraiment envie de nous cacher. Quelques danses. Un baiser. Bref, vous avez déjà vu des Teen Movies. C'était mignon, ridicule, et clairement, ça nous faisait rire de caricaturer tout cela. J'aurai pu pousser la chansonnette pour accentuer le truc, mais bon, je n'en ai pas eu l'occasion. Donc. Aucun souci lors de cette soirée. Puis quelques lettres durant les vacances. Des insultes. Des photographies du bal, avec des graffitis insultants, obscènes. En résumé, la définition du harcèlement. Anonyme, bien entendu. Faut pas déconner, c'est toujours plus marrant de menacer quelqu'un sans donner son nom. D'ailleurs, une petite précision. J'ai beau ne pas être supportable, par moment – j'assume –, je n'ai jamais usé de tels procédés. Comme quoi, même dans les comportements de merde, il y a des degrés. Bien entendu, je pensais connaître le nom des quelques personnes qui jouaient à ce petit jeu. Un lycée, c'est grand. Mais bon, les comportements aussi pitoyables, ça se remarque.

Vous vous en doutez, après les vacances cela ne s'est clairement pas arrangé. Oh, je n'étais pas seul à vivre ça, bien entendu. Dorian, l'ami dont je vous parlais plus tôt, subissait le même traitement. Et j'ai donc toujours eu le droit à ces photographies. Ces insultes. Mais, j'ai aussi eu le droit aussi de savoir les noms de ceux qui participaient. Puisque, franchement, même des hyènes ne rient pas aussi forts. Les choses allaient de mal en pire, je ne peux pas le cacher. Une année difficile, je ne vais pas le cacher. Émotionnellement. Socialement. Je n'ai pas vraiment de bons souvenirs des mois qui ont composé cette période. Jamais vraiment impliqué. Toujours une pensée, un tremblement, à l'heure du courrier ou au moment d'ouvrir mon casier. Une forme de stresse constant. Une tension. Mais, malgré tout ça. Je n'ai jamais regretté. C'est contradictoire, peut-être. Mais je ne voulais pas me cacher. Par contre, je ne voulais pas montrer que cette situation me pesait. Je ne voulais pas de la pitié.

Et, plus que tout, je ne voulais pas que les parents s'en mêlent. Vous savez ce que c'est d'être le fils de deux agents du FBI dans un lycée ? Ils vous regardent bizarrement, parfois. Ils n'ont pas toujours confiance en vous. Ou, au contraire, certains vous jugent durement parce que vous n'avez pas le comportement adéquate. C'est ainsi. Alors, j'avais interdit à mon cercle d'amis de dire quoique ce soit s'il se passait un truc. J'avais décidé que s'il fallait régler ça, un jour, je le ferai, à ma manière. Je ne voulais pas avoir cette étiquette supplémentaire. Fils de deux agents du FBI qui a besoin d'appeler Papa et Maman à la rescousse. Si je le faisais, à mes yeux, ça n'allait pas bien se finir. Alors, je n'ai rien dit. Et je n'ai encore jamais rien dit sur cette période. Sur cette punition, qui a bien duré une année – pour vous rappeler le sujet qui m'a poussé à vous raconter ça.

Tout de même, j'ai fini par régler le problème. Bon, j'avais réfléchi a plusieurs moyens. D'utiliser leurs armes. De faire un exemple. De prévenir certaines personnes. Tout ça. En une année, j'ai imaginé beaucoup de choses – dont certaines illégales, mais ce n'est resté qu'en pensée Votre Honneur. J'avais un choix à chaque fois entre partir et tenter d'ignorer. Ou faire face. Le plus souvent j'utilisais la première méthode. Pas vraiment de la fuite. Imaginer plutôt que vous êtes à table avec une bactérie, est-ce que vous allez lui parler ? Non. Bon, bah je n'avais clairement pas envie de me prendre la tête avec des personnes qui recherchaient à se donner de l'importance au rythme de leurs insultes et leur intolérance. J'ai donc été face à ce choix, une nouvelle fois. La situation : cours d'éducation physique et sportive. J'avais pris du retard avec deux autres – une élève de ma classe et un autre, lui aussi de ma classe, qui faisait partie de cette ambiance bien pourrie. Une succession de petites conneries nous ayant obligé à tout ranger.

Donc bon. J'ai fais hein. Je voulais pas non plus erogter des heures avec un prof. D'autres trucs à penser. Puis, tout cela terminé, il fallait bien aller se rhabiller. Et dans le vestiaire, oh eh bien … les moqueries, les insultes. L'habituel. Je voulais juste prendre ma douche. M'éloigner loin de lui. Et reprendre mes affaires, plus passionnantes, plus intéressantes. Maintenant, quand il a commencé à dire que quitte à ce que Dorian et moi soient des « petites soumises » – je le cite textuellement – il devrait nous montrer quelle est « notre place ». Alors. Durant l'année, j'en ai entendu, des paroles homophobes. Et, ce n'était pas la première fois que les gens mêlaient homophobie et proposition de faire de moi une « petite crieuse » - là encore, je cite.
Mais cette fois, j'ai décidé de réagir. Sans doute parce que les propos étaient plus prononcés. Sans doute aussi parce que mon ami avait été ciblé par les insultes directement devant moi – pourtant ce n'était pas la première fois et Dorian avait clairement de grandes capacités à se défendre seul, il l'avait déjà prouvé. Sans doute aussi que le fait d'être seul avec lui dans un vestiaire et qu'il me bloquait légèrement le passage n'a pas aidé. J'aurai pu tenter de partir – et j'aurai sans doute pu. Mais, au pied du mur et considérant que personne ne m'arrêterait directement … j'ai décidé de réagir. Verbalement, déjà.

Je crois lui avoir proposé des choses qui ne devraient clairement pas être entendues par toutes les oreilles. Il se pourrait, par exemple, que je l'ai cordialement invité à apprendre déjà comment satisfaire réellement sa petite amie, malgré l'entraînement quotidien qu'il a avec l'une des surveillantes du lycée, plutôt que de viser le haut du panier, car il n'avait ni les épaules, ni le matériel. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. J'ai beau utiliser des mots faciles pour décrire des situations ou des caractères, j'aime aussi rappeler que certains sont parfois plus proches des plus bas échelons de l'évolution. Et la maîtrise du vocabulaire est un bon moyen pour cela. Un peu de condescendance pour pimenter votre sarcasme ? Enfin. Je me rappelle aussi avoir bien précisé que ça n'allait pas bien finir, après qu'il m'ait littéralement craché dessus.

Ce qui s'est avéré vrai. Nous nous sommes battus. Violemment. L'intensité de cette altercation a fini par attirer des témoins. Malgré que nous ayons été séparés au bout d'un certain moment, j'ai quand même dû aller aux urgences. Mon pronostic vital n'était pas en danger, mais j'ai quand même eu des blessures importantes à prendre en charge. Poignet cassé. Côtes fêlées – heureusement qu'il n'avait pas une batte de baseball. Hématomes. Traumatisme oculaire. Et d'autres petites choses immortalisées dans mon dossier médical.

Et le pire, vous savez quoi ? Je n'ai jamais vraiment expliqué les raisons du problème. J'ai juste raconté qu'il était allé trop loin – quant à l'autre, il préférait expliquer que je l'avais agressé en premier. Comme rien n'avait ressorti, nous avons, tous les deux, été exclus temporairement – ça va me suivre toute la vie cette décision. J'ai été puni par mes parents. Je ne leur en veux pas hein. Ils ne savaient pas. Je n'ai rien dit. Possiblement que c'est stupide, j'en conviens. Possiblement que cela aurait pu avoir une meilleure perception de la situation. C'est même certain. Mais, c'est comme ça. Je n'ai rien dit.

Après ? Je n'ai pas reçu de vendetta pour ce qui s'est passé. En fait, le fait d'avoir répondu a un peu calmé certains – pas beaucoup. Ensuite. Eh bien. Vie d'un lycée. Cela n'a pas vraiment beaucoup changé. Que voulez-vous ?

Personne ne change réellement dès qu'ils ont atteint une certaine mentalité.
Et des ordures, ça reste des ordures.

Mais voilà. Je pense qu'on peut en effet dire que je n'ai rien fait de mal pour être puni cette année là, non ?


Ah, un meilleur sujet hein ! Bon, en regardant bien ma dernière réponse à votre question, je pense que je vais essayer de faire un peu plus court. Ne serait-ce que pour éviter que vous vous endormez … Ah. Je crois que c'est déjà le cas de certains d'entre vous. Désolé pour cela, mais il faut vous réveiller. Bien.

Je tiens par contre à préciser une petite chose – non, non, je ne vais pas faire une quelconque digression. Le plus souvent, ce sont les autres qui fuient, pas moi. Si je rencontre un trait de caractère vraiment rédhibitoire et que je comprends qu'il n'y a aucune chance pour moi d'être en bonne compagnie, je ne garde pas pour moi que cela ne va pas être une bonne idée.
Bon. Après, ne vous attendez pas à voir ça tout le temps. Ne serait-ce parce que j'ai une grande capacité à tolérer les comportements qui m'agacent prodigieusement. Pour une seule raison : si je devais virer tous ceux que je n'apprécie pas, eh bien je peux vous dire qu'il y a de grandes chances que je devienne un ermite à reptiles.

Pour commencer, je crois qu'il n'est pas vraiment nécessaire d'expliquer pourquoi, mais je ne suis clairement pas porté sur la fermeture d'esprit. Oh, vous pouvez penser ce que vous voulez, sincèrement. Si vous êtes une ordure, bien. Mais je ne suis ni obligé de supporter votre présence, ni vos propos. Alors, oui, certains peuvent dire que je suis intolérant moi-même – ou en tout cas franchement condescendant et acerbe quand la situation s'y prête. Mais, je n'ai pas à rougir de mes interventions. Les seules choses auxquelles je suis intolérant sont la stupidité crasse et un esprit fermé a tout ce qui l'entoure. Donc, bon. Il y a pire comme comportement.

Mais bon. Le monde et les gens sont ainsi faits. Je ne suis même pas surpris d'entendre certains propos. Pas du tout même.

Quoi d'autre … ? Ah. Si. Dites moi que je dois faire quelque chose d'une façon. Que je dois me comporter d'une certaine manière. Ou encore que je n'ai pas le choix … et il se pourrait que nous ne soyons pas copains. Alors, vous pouvez me dire que je devrais revoir un peu mon jugement. J'accepte. Vous pouvez me dire que je fais une connerie. J'accepte. Vous pouvez aussi me dire que je suis têtu comme une mule. J'assume. Par contre, à part des éléments bien précis – questions d'éthiques, procédures, etc. - si vous commencez à me faire un speech sur comment je dois être, comment je dois me présenter et ce que je dois faire …

Oui, bah passez votre chemin.


Une soirée parfaite ? Sans vouloir vous agacez, cela dépend quand même de l'objectif de la soirée. Si je veux m'amuser avec des amis, je vous assure que je ne ferai pas la même chose avec un amant. Et je ne parle pas d'une soirée familiale ou encore les quelques soirées que j'aime faire en solitaire. La question est donc compliquée. Mais pas insurmontable, je vous rassure.

Je dirai que … La soirée parfaite en vrai pourrait être un mélange de plusieurs choses que j'apprécie. Pas un gros comité, déjà. Car bon, clairement, si on ne peut pas s'entendre, c'est pas la peine. Un bon repas, pas forcément gastronomique – ça peut même être du fast-food. Tant que personne ne me demande de faire la cuisine – je brûle tout ce que je touche. J'imagine que j'aurai sans doute la tête posée sur les genoux d'un ou d'une amie, que je parlerai longuement d'un sujet, que j'aurai des réponses, et qu'on refera le monde une, deux, ou trois fois. Je me ferai insulter une ou deux fois. Je répondrai. Je pousserai la chansonnette et s'il y a un piano, je peux même l'accompagner avec de la musique – c'est bien mes seules capacités artistiques. Ensuite, une partie de poker. Petites mises. Juste de quoi avoir quelque chose à faire de nos mains et avoir une sensation de défi et de pari. Non, dans une soirée parfaite, je ne gagne pas toujours. Je préfère perdre parfois, j'aime que la chance soit une compagne compliquée !
Sans doute que le poker durerait assez longtemps. Que les moins courageux partiront à la fin de la partie. Ensuite ? Eh bien, des discussions, à nouveau. En vrai, cela pourrait durer jusqu'au petit matin. Globalement, j'aime bien discuter. J'aime bien connaître l'avis des gens. J'aime bien débattre. Et j'aime bien m'engueuler.

Il y a aussi les soirées plus intimes. Avec comme unique comité : moi. Alors là c'est jeu vidéo ou piano. Bon, j'aime bien aussi me prélasser devant une bonne série ou un film, mais je préfère faire quelque chose plutôt que rester là.
Il y aussi les soirées avec moi et quelqu'un d'autres. Le plus souvent, le poker n'est pas réalisé, je ne vais pas vous mentir. Mais, certains jeux sont tout aussi passionnants.

Oh ! Attendez ! Non. Arrêtez tout. La meilleure soirée. Une soirée - voire une nuit - à la plage. Seul ou accompagné, bien entendu. Si je suis en groupe, sans doute que nous ferions certaines des activités décrites plus haut. Mais, une petite chose s'ajouterait. Je prendrai souvent le temps de retrouver mes origines ichtyennes et je nagerai. Si ça intéresse quelqu'un, on peut même tenter le bain de minuit. Non ? Personne ? Dommage.


Tout dépend de la situation. Je n'ai jamais ma langue dans ma poche. Alors, sans dire que je dis toujours la vérité, je suis quelqu'un de plutôt franc qui n'a pas vraiment peur de la réaction que quelqu'un aurait. Je suis capable de présenter mes excuses, si quelque chose était trop dur. Mais je ne le ferai qu'en voyant la réaction de mon interlocuteur. Je suis certes sociable, mais je suis aussi, selon certains, très peu adroit socialement – j'ai un peu transformé le texte. J'ai du mal à mettre les formes quand je dois dire quelque chose d'assez important et qui peut être dur à entendre – une constance quand une situation est délicate.

Ce n'est pas une publicité pour l'honnêteté valeur de tout. Non. Je considère juste que pour sortir d'une situation délicate, il est préférable de tout savoir. Si vous voulez résoudre une énigme et que la personne face à vous ne dit rien, comment pouvez le faire ?

Ce qui nous mène à une difficulté dont j'ai déjà pu parler. Les situations délicates qui m'impliquent personnellement – le fait d'être harcelé et de m'être battu contre un homophobe, par exemple – sont clairement des situations où je vais mentir sur un aspect. Je ne parle pas de moi, ou du moins très peu. Comme j'ai déjà pu le dire, si je subis les conséquences de mes choix, pourquoi je devrais agacer les gens avec ? Pourtant, j'ai confiance en eux. Mais je n'y arrive pas encore. Une envie de ne pas être faible ? Un besoin de contrôler mon environnement ? Peut-être. Tout est possible.
Face à la source du problème – par exemple l'homophobe – je ne mentirai pas. Si je veux insulter sa capacité à être utile à notre société, je le ferai. Si je veux lui foutre mon poing dans la figure, je le ferai. Dans les deux cas, je l'ai fais, d'ailleurs. Par contre, non. Je ne dirai pas à ma famille. Mes amis savaient, c'était déjà trop pour moi – et je ne me plaignais jamais. Tout va bien, c'est une phrase que j'aime prononcer.

Je pourrais en parler plus longuement, mais je pense avoir donné suffisamment d'exemple pour montrer cette petite contradiction. Une contradiction qui m'oblige à gérer mes situations délicates de façon solitaire. Sans une aide extérieure. Combien de temps peut-on tenir en faisant ça ?


Ah, voyager. Ils sont beaucoup à parler de faire un tour du monde. Est-ce que j'aimerais en faire un si j'en avais la possibilité ? Eh … Je pense que oui. Découvrir plusieurs destinations agréables, des cultures, des paysages. Mais, si je devais choisir une destination de rêve ce ne serait pas un endroit particulier. Je pense que ce serait une ville. Une grande ville. En Europe du Nord. Pourquoi exactement ?

Il y a plusieurs raisons à cela. L'une de ces raisons est que j'ai toujours été fasciné par les territoires du Septentrion. Le fait de vivre en ville ne peut pas m'empêcher de profiter de la campagne et des régions un peu isolées. Je ne suis pas le plus sportif de ma famille, mais je me débrouille plutôt à mon niveau, je suis certain qu'avec des amis nous pourrions faire certaines activités de plein air. Puis, entre la beauté des fjords norvégiens et la possibilité de nager dedans, franchement, rien que pour ça j'y vais – même si un kraken vivait dans ces profondeurs.
Le froid ? Je suis Californien, c'est vrai. Mais je n'ai jamais été mal à l'aise par rapport aux températures les plus basses. Pas frileux pour un sous. Je vais être honnête, s'il n'y avait pas l'air océanique, il est possible que la chaleur serait devenue un problème pour moi. Mais, merci Papa et Maman, vous vivez près de l'Océan Pacifique. Et rien que pour ça, je vous aime.

Mais alors, si je parle de territoires invitant au plein air, pourquoi une grande ville ? Car je ne suis pas réellement un campagnard. Et ça se sait chez les Adelson. Ouh, la tête que je peux faire quand on me dit qu'on va passer un moment loin de la ville. Alors, franchement, déjà que je trouve que Monterey est une municipalité un peu petite … alors je ne vous raconte pas quand je dois rester dans une maison, sans rien faire à part regarder le paysage. C'est beau hein. Mais clairement, heureusement – justement – qu'il y a des randonnées, les possibilités de se baigner ou d'autres activités. Non, ce que je préfère, c'est pouvoir avoir la multitude de choix pour trouver une occupation. J'aime aller dans la rue et flâner au milieu de la foule, de faire du lèche-vitrine ou me poser dans un bar et écouter les conversations autour en buvant un truc. J'aime le vacarme de la ville. Tout comme j'aime le silence de balade nocturne. Car je sais qu'il s'estompera bientôt. J'aime aussi, justement, avoir le choix de quitter la ville pour faire une activité plus physique, pour découvrir certains coins. Mais tout en sachant que je reviendrais dans mon cocon d'entropie.

Alors, si vous voulez me faire goûter à la campagne, donnez moi une grande ville, des amis qui aiment passer une semaine à se dépenser avant de retourner dans cette grande ville. Je sais. C'est un peu contradictoire. Mais si je marche et dors à la belle étoile pendant une semaine, je vous assure que je m'amuserai bien plus que dans la maison de mamie perdue dans la campagne profonde du Nebraska.

C'est un exemple hein.
S'il vous plaît, pas la campagne profonde du Nebraska.


[1] Je l'ai déjà dit un peu, je chante et je joue du piano. Ce sont les seules activités artistiques que je sais véritablement faire. J'ai commencé à prendre des cours quand j'étais plus jeune. Je voulais diversifier mes occupations – bon, clairement, là c'est un étudiant de 20 ans qui vous raconte ça, mais à l'âge où j'ai commencé, je ne présentais pas les choses ainsi. En fait, vous pouvez ne pas le croire, mais ces deux activités m'ont appris à réguler et contrôler mes possibles pulsions hyperactives. Prendre le temps d'écouter la musicalité de quelque chose. Sentir le rythme de celle-ci. Je continue de jouer régulièrement. Parfois à la demande. Parfois, pour offrir un petit cadeau - la chanson préférée d'une personne, par exemple. Je ne suis pas un génie dans ce domaine – et je ne me destine pas à une carrière de musicien ou de chanteur de piano bar. Mais je me débrouille. Et, plus que tout. Je prends plaisir à jouer ou chanter.

[2] J'ai choisi la Psychologie Médico-légale sans en parler à mes parents. Certes, ils savent que je suis en Psycho à l'heure actuelle. Mais, je pense qu'ils seront surpris de savoir que j'accompagne la tradition de ce cercle familial en m'intégrant dans une notion de la justice. Pour ceux qui l'ignorent, le Psychologue Médico-légal a autant des missions de profiler que d'accompagnement de victimes ou d'accusés et prisonniers. J'ai fais ce choix, parce que j'ai toujours été intéressé par le fait de comprendre les raisons d'un choix et les mécaniques derrière des choses parfois plus abstraites que simplement un corps. J'ai un goût pour l'énigme psychologique. Et, qu'on le veuille ou non, j'ai baigné dans cet environnement. Je m'en détache, pourtant. Certaines de mes décisions sont une forme d'opposition à l'autorité et aux valeurs. Mais elles restent. Je ne les oublie pas. Je sais qu'elles existent. Alors, quitte à vivre avec, autant le faire dans une notion qui m'intéresse. Poussé, inconsciemment, par les carrières de mes parents – alors que ma perception de la justice est parfois désabusé –, j'ai mêlé cette idée à mon goût pour l'esprit. Et j'ai un choix qui, je l'espère, me conviendra. Puis, franchement, je n'ai pas non plus envie de faire le fils à ses parents qui devient agent du FBI. J'ai mes limites dans la tradition familiale …

[3] Je n'ai pas de style de musique préféré : j'aime découvrir de nombreuses compositions. Mais, clairement, les titres que je préfère sont My Way (Frank Sinatra), The Escapist & Elan (Nightwish), I Put a Spell on You (Screaming Jay Hawkins) et Sweet Dreams (Eurythmics). Concernant la littérature, je pense que si je ne pouvais vivre qu'avec deux livres, ce serait Good Omens et American Gods – ou alors les livres de psychologie que je dois étudier pour les prochains cours, mais ce serait quand même assez triste.

[4] Je préfère les plats épicés. Je sais, vous vous en foutez, mais clairement, ne soyez pas avare avec les épices, voire le piment, si vous m'invitez à manger. Oh, parfois c'est dur, je ne vais pas le cacher, car il faut bien expérimenter certains mélanges. Mais clairement, c'est quelque chose que j'apprécie particulièrement. Par contre, comme je l'ai déjà dit, je suis un zéro pointé en cuisine. Donc invitez moi. Ou alors j'irai au restaurant. Ou je me ferai réchauffer un plat tout fait. Cette dernière option est d'ailleurs ma façon de manger habituelle. Personne ne veut voir dans le journal qu'un étudiant en psychologie est mort brûlé à cause d'une envie de plat épicé. En tout cas pas moi. J'ai quand même une dernière once de dignité.

[5] J'aime particulièrement deux activités sportives : la natation et la plongée. J'ai découvert que j'appréciais l'eau assez tôt, grâce aux sorties avec la famille. Je crois, sincèrement, que si je n'avais aucune occasion de nager en six mois, je serais franchement de mauvaise humeur. Ainsi, sans surprise, j'ai un abonnement à la piscine – normal quoi. J'essaie de m'imposer du sport quotidiennement, pas tant pour développer une quelconque masse musculaire mais plus pour rester en forme et suivre le rythme de ce que je peux parfois imposer au corps comme décision complètement démente. Par contre, les sports qui demande une certaine technique et d'équipe – football, ce genre de choses – ne m'ont jamais branché. Même le tennis, alors que ce sont des duels. Je pense qu'il y a deux raisons à cela. La première est que je ne suis pas inspiré par apprendre les techniques de jeu. La deuxième est que quitte à courir, je préfère courir en écoutant de la musique plutôt que de poursuivre une balle ou un ballon qui ne m'a rien fait.