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Aujourd’hui est un grand jour. Non, personne ne se marie chez les Hayes, enfin, pas à ma connaissance. Pas encore du moins, même si j’y travaille sans relâche.  Mais l’évènement d’aujourd’hui est encore plus marquant : celui du retour de Wallace à la maison. Le jeune cadet des Hayes nous a fait une belle frayeur, enchainant plusieurs nuits à l’hôpital suite à un accident grave de voiture. Mon fils a été dans le coma, a frôlé la mort, et à présent, le voilà prêt à revenir parmi nous. A présent, tous les mauvais souvenirs de son séjour à l’hôpital sont ancrés dans le passé, même si c’est un épisode que nous n’oublierons jamais, il est à présent derrière nous. Wallace, comme à son habitude est pleins de bonne volonté et accepte son bras bionique bien plus facilement que je ne l’aurais cru. Même si l’adaptation à son nouveau bras va certainement prendre un peu, voire beaucoup de temps, je m’accroche au fait qu’il soit en vie et arrive à positiver en me disant que le meilleur reste à venir.

Pour sa sortie d’hôpital, j’ai demandé à tout le monde de venir à la casa de l’amour, la maison familiale des Hayes, l’endroit où j’adorais voir mes enfants se réunir. J’ai pris un plaisir fou à tout préparer et à tout orchestré. Le repas de la soirée serait une paëlla préparé par mes soins, mais avant ça, un petit apéro s’imposait. J’avais préparé et disposé des mini salés, des petits donuts et autres sucreries dont tout le monde raffolait dans la salle à manger. J’eu la chance d’avoir les deux meilleurs commis à mes côtés. Va savoir qui a été le commis de qui, mais Maddy a été désignée comme gouteuse et responsable ainsi du bon assaisonnement des plats tandis qu’Adaline m’a accompagné derrière les fourneaux, responsable des desserts et de tout ce qui est sucré.
 
WELCOME HOME en ballon d’hélium flottait dans la maison avec des petits ballons par-ci par-là, éparpillés sur le sol. Wallace avait plus que jamais besoin de soutien, soutien sans faille que nous lui apporterons. Il ne traversera pas ça tout seul.

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Ces derniers temps, j’ai l’impression que tout me tombe sur la tête et que je me noie. Que je m’enfonce encore et encore, la tête sous l’eau. J’éprouve énormément de difficulté à immerger mais il y a une bouée, pas loin pour m’aider à sortir de là. Il y a même plusieurs mains tendues, oui, mais je peine. Je peine sincèrement à remonter. J’ai l’impression que ma vie est une vaste blague, qu’on s’amuse à jouer avec moi, mes sentiments et mes désirs. Loin de moi de vouloir m'apitoyer sur mon sort mais sincèrement, on dirait que l’univers c’est ligué contre moi et ce, depuis l’année dernière. Alors oui, la meilleure chose qui me soit arrivée il y a pratiquement un an, c’est la décision de Rosalie, de devenir ma tutrice. Elle n’a juste pas décidé de m’héberger chez elle quelque temps. Elle a carrément signé un espèce de contrat qui l’oblige à être responsable de moi jusqu’à mes vingt et un ans. Et ça veut dire que d’ici là, j’ai pas le droit de vivre ailleurs, j’ai pas le droit d’avoir un appartement à moi toute seule, et encore moins faire des conneries, si j’veux pas retourner d’où je viens.

Et d’ailleurs, parlons-en. D’où je viens ? Pas de l’orphelinat, comme je l’ai toujours cru. J’avais une mère, mais elle est morte et c’est pas de sa faute. J4ai un père. Enfin, pas vraiment il s’est barré avant même de me connaître. Et aujourd’hui, il a refait surface et j’dois faire comme si tout était normal, ou presque. J’ai envie de le connaître, bien sûr, j’ai vraiment envie de faire des efforts et en attendant je garde tout au fond de moi. Mais en vérité, j’suis tellement en colère, parce que j’aurais pu vivre avec lui, au lieu d’être dans des foyers où je ne me suis jamais sentie à ma place. Et pas seulement parce que je ne le voulais pas hein, c’est parce qu’on me l’a fait ressentir, à plusieurs reprises !! Ensuite, y’a eu Charlie. Elle lui ressemble tellement… J’veux dire à ma mère, celle qui m’a mise au monde et j’éprouve pas mal d’angoisse quand il s’agit de soutenir son regard. Jusqu’à présent, je n’ai pas vraiment réussi mais je fais des efforts. J’essaie de me dire que ce n’est pas elle, mais une copie d’elle… C’est assez compliqué dans ma tête, je dois le dire.

Et puis, il y a ce que j’éprouve pour Rosalie. Les choses changent entre nous, je le sais bien et je ne ressens pas toujours le besoin de me montrer ingrate avec elle. Bon, il m’arrive encore de mal me comporter vis-à-vis d’elle mais juré, je ne le fais pas exprès. ça doit être dans mes gènes, sans doute ? Charlie est peut-être comme ça aussi ? Un brin impulsive, tête de cochon… J’en sais rien, il faudrait que j’apprenne à la connaître davantage. Mais en vrai, mon cœur est littéralement en lambeaux et parfois, j’aimerais dire à ma tutrice ce qui me fait mal. Je ne sais juste pas comment m’y prendre, alors comme toujours quand j’y arrive pas où que la pression est trop forte, je me braque, j’y peux rien. J’suis tombée amoureuse du mauvais garçon et pourtant, il avait l’air d’être… d’être parfait. On s’entendait bien, et petit à petit on s’est rapproché. Le pire, c’est de lui donner ce que j’avais de plus précieux, et c’est comme si ça n’avait eu aucune importance à ses yeux, alors qu’aux miens, ça l’était, plus que tout. Fait ce qu’il a fait, ce n’était pas correct du tout, il m’a fait souffrir. Je souffre encore, d’ailleurs mais je dois me faire une raison. J’peux pas le laisser gagner, mais d’un sens, comment réussir à passer au travers quand l’unique personne que vous aimez à en crever ne veut pas de vous ? Je fais comment, moi, pour tourner la page quand mon coeur le réclame encore ???

Mais au travers de tout ceci, je dois sourire, je dois me montrer forte et disponible pour les miens, parce que ma famille à besoin que je sois là pour eux. Après tout, Rosalie est un très bon exemple de stabilité familiale pour moi et depuis que je vis chez elle, les Hayes sont devenus ma famille. Il y a celle du sang, et celle qu’on se choisit. De toute évidence, Rosalie m’a choisie pour que j’en fasse partie et même si je n’ai pas encore eu l’occasion de passer et du temps avec chacun d’eux, papy Hayes (J’crois qu’il détesterait que je l’appelle comme ça mais c’est sympa) reste tout de même LA figure d’autorité dans toute cette famille ! Depuis un an, j’ai eu le temps de me laisser apprivoiser par le senior, ou c’est l’inverse ? Je ne sais pas. En tout cas, j’adore venir le voir et surtout, parce qu’il fait tout pour que je me sente appartenir à cette famille. Je ne me suis jamais sentie aussi bien, que chez les Hayes, je dois bien le reconnaître et parfois, il m’arrive de regarder Rosalie en me disant, qu’elle ferait une merveilleuse mère si elle avait des enfants un jour. Elle… elle aurait pu être parfaite pour… pour moi. Mais j’suis une adulte presque majeur maintenant, j’suis plus une coloc qu’autre chose, nan ?? J’vais pas tergiverser pendant dix ans, j’pense pas que ce soit important pour quiconque. Enfin bref, j’suis au domicile de Sebastian, pour la préparation du retour de Wallace, à la maison.

J’appréhende son retour, je l’admets. J’ai une boule à l’estomac, qui ne me quitte pas depuis l’accident. Quand il était dans le coma, j’ai mis du temps à aller le voir et depuis son réveil, je n’y suis pas retournée. Je ne l’ai pas revu. Dans le fond, j’ai eu peur de le perdre, parce que je l’aime vraiment beaucoup. Tout de suite, je l’ai considéré comme un oncle, une sorte de confident. Je n’ai jamais eu de difficulté à lui confier mes secrets, parce qu’il est si facile d’être avec lui. Je me sens bien et surtout en confiance. La vie ne tient qu’à un fil, c’est vrai, et pendant une seule seconde, son destin, ainsi que les nôtres, ont failli prendre une toute autre tournure. J’ai eu peur pour sa vie et je m’en veux de ne pas avoir été assez présente pour lui, au début de sa convalescence mais je tiens à me rattraper, je tiens à m’excuser auprès de lui de mon comportement de petite fille ingrate, vraiment. J’ai participé autant que je pouvais pour son retour à la maison. J’ai demandé des conseils à Thomas pour que je puisse réussir au mieux, mes gâteaux et j’en suis fière, c’est le cas de le dire. Puis, je me débrouille pas si mal en cuisine, du moment que je suis secondée, pour ne pas tout faire foirer.

En regardant l’heure sur l’horloge de la cuisine, je me lave les mains et inspire profondément. Tout est prêt. La déco, les ballons, la bouffe. Une petite fête que Wally mérite plus que tout, puisqu’on veut lui montrer qu’il n’est pas seul dans cette épreuve. Qu’on sera tous là pour lui, quoi qu’il advienne de la suite. Le tout, c’est d’être optimiste? (Bon si seulement j’arrivais à m’écouter, ça serait pas mal en fait !) J’essuie mes mains avec le torchon à vaisselle et lance à Sebastian :  

Dis…, tu crois que ça va lui faire plaisir ?

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Lloyd n’était pas revenu depuis longtemps en ville et déjà, la famille Hayes avait eu le droit à plusieurs frayeurs. Lloyd avait appris qu’il avait une fille en ville, Wally avait eu un accident … Un accident grave de voiture, un coma, un bras bionique. Lloyd ne pouvait s’empêcher de repenser à sa femme et sa fille qu’il avait perdu dans un incendie. Elles lui manquaient terriblement, chaque jour, même dix ans plus tard.

Sebastian avait demandé à ce que les Hayes, même Lloyd, soient présents. Wally était une petite bouille d’amour, un jeune que Lloyd avait un peu pris sous son aile chaque fois qu’il était à Monterey. Il faut dire qu’il lui faisait penser fortement à son fils. Alors quand il avait appris qu’il lui était arrivé quelque chose, il n’avait pas hésité à être présent.

Il toqua à la porte, afin de venir aider Sebastian s’il restait des préparatifs. Il le salua d’une bonne accolade et arriva à la hauteur d’Adaline, la petite nouvelle de la famille, qu’il n’avait pas rencontré souvent jusqu’ici. Il la salua et en profita pour répondre à sa question.

« Connaissant Wally, je suis sûr que ça va lui faire plaisir. »

Comment ne pas être reconnaissant d’un accueil comme celui-ci à la maison, quand on vient de frôler la mort ? Lloyd était quelqu’un d’aigri, de bougon, le genre d’hommes auquel on ne fait pas tellement de fête de retour. Mais, aujourd’hui, ce n’était pas de lui qu’il s’agissait mais d’un jeune homme qui revenait d’un coma. D’un garçon d’une vingtaine d’années qui méritait qu’on lui montre haut et fort à quel point on tenait à lui et on l’aimait.

(outfit) - @Adaline Sharp @Jamie Hayes @Lloyd Hayes @Miles Hayes @Rosalie Hayes @Sebastian Hayes @Wallace Hayes - La fin d’année a été chaotique pour la famille Hayes. Depuis l’accident de son petit frère, Raphaël essaie tant bien que mal de garder le moral pour le bien de tous et surtout pour ne pas inquiéter sa fille mais c’est dur d’encaisser et de faire bonne figure. Il s’inquiète et pour la première fois depuis longtemps il a réellement eu peur de perdre l’un des hommes les plus important de sa vie. Cette journée, il en a besoin comme tout les membres de son clan et lorsqu’il passe la porte de la maison il sent immédiatement cette atmosphère bienveillante et rassurante qui les caractérisent si bien.  « Salut tout le monde » il embrasse chaque personne présente dans la pièce principale et serre tendrement dans ses bras cette jeune femme qu’il considère depuis le début comme un membre essentiel et vital de cette famille  « Ca va chouquette ? » dit-il avant de poser son regard sur sa fille qu’il a déposé un peu plutôt dans la matinée afin qu’elle aide son grand-père dans les préparatifs le temps que lui s’occupe des dernières courses. Le sourire aux lèvres, il s’approche d’elle, pique quelques pop-corn dans le bol qu’elle tient dans mains avant de passer sa main dans ses cheveux bruns  « Viens me faire un câlin au lieu de tout manger là » il les ébouriffe et l’accueil dans ses bras. Pendant quelques secondes, il serre la gamine avant de rapporter son attention sur ceux qui se trouve autour de lui  « Wallace arrive à quelle heure ? J’peux aider à quelque chose ? » il n’est pas doué en cuisine, au contraire même, il serait capable de faire brûler les gâteaux mais il peut terminer les dernières touches de décorations, ou même s’occuper de la musique ou des boissons si cela peut soulager son père qui s’est donné à fond comme toujours pour que la journée soit aussi parfaite que possible.

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Ici, tout le monde se sent chez soi, à la maison et c’est le but. La casa de l’amour car c’est ainsi qu’on la surnommait a vu naître quelques enfants Hayes, bien qu’elle ne ressemble plus du tout à celle qu’ils ont connu étant petit. Lorsque la famille a volé en éclat suite à ma séparation avec leur mère, je m’étais mis en tête de faire une rénovation totale de la maison pour y garder ses racines, mais également donner un coup de neuf qui ne nous ferait plus penser aux mauvais souvenirs. Un mélange de passé, de présent et surtout d’avenir. Un parfait mélange entre charme de l’ancien et contemporain. Lloyd débarque à son tour et je souris à mon frère en le saluant d’un signe de la main. Suite à l’accident tragique qu’il a vécu quelques années auparavant, il a déserté la ville pour y revenir il y a quelques mois pour rencontrer sa fille biologique dont il venait d’apprendre l’existence. Ensuite, c’est un de mes fils qui débarqua. “Salut Raph, nous avons presque fini.” Lui dis-je lorsqu’il demanda comment il pouvait nous apporter son aide. A vrai dire, avec la présence d’Adaline et Maddy, tout s’est enchainé et très bien passé, je n’ai pas vu les minutes s’écouler. En tout cas, elles ont donné le meilleur d’elles-mêmes et pourront être fières d’avoir contribué à tout cela.

Raphael pose la question sur l’arrivée de Wallace, évidemment, je n’ai pas oublié la tâche la plus importante de la journée : le ramener ici. “Il faudra que j’aille le chercher d’ici…” je m’arrêtais pour jeter un coup d’œil à ma montre. “Merde, je suis déjà en retard.” Il y avait des autorisations de sorties à signer et deux trois bricoles à faire pour qu’il puisse sortir et en tant que parent, c’était à moi de m’en occuper. Bien sûr. J’avais d’ailleurs imposé à Wallace de venir vivre à la maison jusqu’à ce qu’il se sente mieux. Je préfère le savoir tout près et être à sa disposition, je ne tout simplement pas accepter de le laisser retourner à son appart et le savoir seul. On ne peut imaginer ce qui peut lui arriver, il pourrait avoir besoin de quelque chose en pleine nuit, avoir des difficultés à bouger son bras… Je préfère ne pas penser au pire, mais même moralement, Wallace a besoin d’être soutenu. “Je vous laisse gérer en mon absence pour finaliser le tout ?” je dis en regardant Raphael, Maddy, Adaline et Lloyd.

Je les contourne ensuite pour récupérer ma veste et mes clefs de voiture. L’heure tourne et je constate qu’il manque encore beaucoup de membre de la famille. C’est incroyable, ces jeunes sont incapables d’être ponctuels. “Que quelqu’un envoie un message aux retardataires !” M’exclamais-je en avançant vers la porte pour en sortir et aller récupérer ma voiture. Il ne m’en faudrait pas beaucoup pour rejoindre l’hôpital et retrouver Wally. Mon fils allait pouvoir continuer sa vie là où elle s’est arrêtée. Reprendre ses activités. Voir ses amis. Rêver.

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Aujourd'hui, Wallace sort de l'hôpital. Son accident avait été un véritable bouleversement pour toute la famille. Miles se rappelait parfaitement de cet instant où il avait reçu le message de leur père, celui qui annonçait la mauvaise nouvelle concernant son état de santé. Un coup au moral et un véritable enfer dans l'attente. Ses pensées ne cessaient de faire un parallèle entre le récent accident et celui de Rosalie, il y a plus d'une décennie. Dès qu'il le pouvait Miles s'empressait d'aller vérifier l'état de santé de Wallace, si bien que ses supérieurs l'avaient mis en congés pour quelques jours. Mais le petit-frère était un véritable battant et la fin de l'année n'était plus qu'un mauvais souvenir, ou du moins en apparence. Pour célébrer son retour, leur père avait tenu à ce que tous les membres de la famille soient là pour l'accueillir. Et, pour l'occasion, Miles avait essayé de cuisiner une tarte (simple, au chocolat), mais le résultat ne ressemblait en rien à celui escompté, la pâtisserie n'a jamais été l'un de ses points forts. En retard sur l'horaire annoncé et la tarte dans une main, il passe la porte de la maison. Il fait toujours bon de revenir dans la maison de son enfance, une chaleur agréable embaume les pièces et il y a toujours cette pointe de nostalgie qui lui donne l'impression que c'était hier qu'il se chamaillait pour un rien avec ses frères. « Salut ! » Dans la pièce principale il retrouve les premiers arrivés. « Désolé, je suis en retard. » Pas tant que ça, finalement, voyant que Wallace n'était toujours pas arrivé et ne voyant pas certains visages familiers. Il serre d'une accolade son frère Raphaël, son oncle et Adaline avant de se pencher pour saluer sa nièce, Maddy. Cela fait un moment qu'il ne les a pas vus ou du moins dans un cadre plus convivial. « Mais j'ai fait une tarte. » Il s'empresse de soulever le tissu avec lequel il avait recouvert le plat avant de sortir de chez lui, le résultat est tout aussi affligeant qu'il l'était il y a une heure. Comme s'il avait espéré que ce soit différent. « Tout compte fait, sa place est probablement mieux dans une poubelle. » Sur ses mots, une grimace se forme sur son visage. Ça ne servait à rien, mais au moins il aura essayé et connaissant son père il doit y avoir suffisamment à manger pour nourrir la famille pendant plus d'une semaine. Son regard analyse rapidement la pièce, déjà bien décorée, des ballons sont éparpillés sur le sol et dans les airs. « Papa est parti chercher Wallace ? » Il demande en ne voyant, ni n'entendant son père dans les parages.

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Seul dans cette chambre d'hôpital, bien trop blanche pour ce jeune homme qui aimait tant la couleur, il soufflait, regardant ce petit pot de fleur, ce mur qui commençait à s’user avec le temps. Les douleurs, les nuits à ne pas réussir à trouver le sommeil, à se demander comment il allait vivre à présent ne lui manquerait jamais, bien au contraire, pour ce côté, c’était quelque chose qui le soulageait. Mais d’un autre, il aimait bien l’équipe qui s’occupait de lui, il ne les quittait pas réellement, puisqu’il avait un suivi à réaliser, mais c’était avec un petit pincement au coeur qu’il sortait de la pièce, petit sac à dos qui contenait le restant de ses affaires. Il venait placer une capuche au-dessus de sa tête avant de se diriger à l’extérieur du bâtiment. Il savait que son père venait le chercher, il n’attendait que ça, pouvoir retourner à la maison, sentir l’odeur de ces murs rassurants. Ce sentiment de sécurité, indescriptible mais si nécessaire pour lui en ce moment charnier.

Lorsqu’il voyait la voiture du paternel des Hayes arriver, il n’attendait pas une minute pour grimper dedans, avant de venir prendre son père dans ses bras tant bien que mal, et d’essayer de ne pas afficher une mine trop morose. Il n’était pas encore sorti de cette phase où il devait accepter que sa vie ne serait plus la même. Sans pour autant être synonyme de mauvaise chose. Elle allait simplement être différente. Mais c’était compliqué, dur pour le jeune garçon de voir autrement pour le moment… “J’ai peur papa…” Disait-il, avant d’ajouter finalement. “Et si je suis plus pareil?” Il le regardait avec les yeux humides. Finalement, la voiture atteignait la maison, pour qu’il puisse descendre. Sentir un mélange d’émotion le prendre au niveau du ventre. De l’excitation de revenir ici, de la peur d’entrer dans cette maison ayant changé à jamais. De ne plus être ce Wallace enjoué que tout le monde aimait. Comment allait-il faire? Lorsqu’il était devant la porte, il laissait son paternel ouvrir la porte avant d’être assaillit de couleur de partout, de la chaleur de chez lui, ainsi que des personnes qu’il aimait plus que tout. Contraste saisissant avec sa chambre de tantôt. Il n’avait pas le temps de voir tout le monde en un seul regard, il sentait simplement les traits de son visage se tirer, pour afficher l’un des premiers sourires sincères du jeune homme. Maddie était la première à capter son regard, content que la plus jeune des Hayes soit ici, en parlant de jeune Hayes, il était tout aussi soulagé d’y voir Adaline, avant de voir ses grands frères, il voulait tous les prendre dans ses bras, tous. Raph’, Miles, Jamie, Ada, Rosie, Lloyd, Maddie ainsi que son paternel. Tous d’un coup. Mais il n’y arriverait pas, alors, instinctivement, il venait faire quelques pas avant de venir se loger dans les bras de Raphaël. Ayant qu’un seul bras pour l’entourer, il venait s’y plonger avant de tendre son bras pour que d’autres personnes s’y ajoutent si l’envie leur en prenait. “J’ai eu si peur…” Il n’était pas loin de sangloter, “J’ai cru que j’allais jamais revenir à la maison” finissait-il, se cachant un peu plus dans l’épaule de son frère, symbole de protection et de réconfort.