tw : décès, maladie, deuil
(outfit) - 10 septembre 2015 // @Rosalie Hayes - Le contrôle a toujours eu une place essentielle dans la vie de Raphaël. Aussi loin qu’il s’en souvienne il a agit selon un plan tracé en se donnant les moyens de cocher les cases qu’il voulait et de réaliser ses rêves. Poussé par une volonté profonde de réussir, d’être la meilleure version de lui même et de rendre fier ses parents, il a travaillé d’arrache-pied dans chaque aspect de sa vie afin qu’elle soit le reflet exact de ce qu’il souhaitait. Et il a réussit Raphaël, il a lié des liens avec sa famille que personne ne peut détruire, il travail au quotidien dans un domaine qui le passionne et est sur le point d’épouser la femme de sa vie. Tout est parfait, tout est écrit, exactement comme il le désirait pourtant ce monde qu’il s’est acharné à construire à basculé en une fraction de secondes. Débout face au miroir du salon, il fixe le reflet de cet homme épuisé qui n’a rien mangé depuis des jours, qui n’a pas pris de douche depuis plus de quinze jours et qui ne se rappelle même plus de la dernière fois qu’il a fermé les yeux. Il est en train de sombre, petit à petit, Raphaël se noie dans un quotidien pour lequel il n’était pas préparé. A bout de force, il sort de ses pensées en entendant l’entendant pleurer à nouveau. Il voudrait hurler, partir en courant mais il se rappelle de la promesse qu’il a faite il y a plus de trois semaines maintenant, il n’abandonnera pas, il ne la laissera jamais, il a juré alors qu’elle quittait ce monde pour un endroit qu’il espère meilleur pour elle.  « S’il te plaît, il faut que tu arrêtes de pleurer, on fait équipe tout les deux maintenant et j’ai besoin que tu m’aides » il la supplie presque en se mettant à la hauteur de la petite fille aux yeux bleus qui est entrée dans sa vie de la manière la plus brutale qui soit. Face à elle, il se sent perdu, mais surtout il ne sait pas comment s’y prendre, comment lui parler, elle est si petite, elle vient de perdre la personne la plus importante de son monde et elle n’en mesure sans doute pas encore toutes les conséquences. Pourtant, face à sa détresse, elle s’arrête de pleurer, elle le regarde dans le blanc des yeux comme si elle cherchait à lui dire que tout irait bien, que le binôme qu’ils étaient en train de former serait plus fort que tout. C’est à cet instant, dans cet échange de regard, que Raphaël comprend qu’il n’y arrivera pas seul, qu’il a besoin d’aide et il sait exactement vers qui se tourner. Il attrape son sac, y balance le plus d’affaire possible avant de lui tendre les mains  « Allez championne, accroche-toi » il laisse les bras de la petite s’entourer autour de sa nuque, ses jambes se plaquer contre sa taille et il l’a porte à bout de bras. La porte claquée puis fermée il sort de son immeuble sans lâcher la petite avant de grimper dans un taxi ou il indique l’adresse de la seule personne en qui il a confiance, celle sur qui il pourra compter quoi qu’il arrive, pour toujours. Il est tard, la nuit est tombée depuis un moment maintenant et Maddy s’endort dans ses bras au bout de deux minutes de voiture, épuisé, il tente de lutter contre son manque cruel de sommeil et règle sa course avant de se rendre devant le logement de Rosalie. Il inspire, il ne l’a pas vu depuis des semaines, il a fuit l’ensemble des membres de sa famille, il a annoncé sa séparation dans un message rapide sur leur groupe whatsapp, il a donné des nouvelles brèves avant de laisser son téléphone se vider de sa batterie sans prendre le temps de le recharger. Il frappe à la porte, la gamine endormie dans ses bras, son sac dans sa main libre, des cernes bleutées sous les yeux et une allure qu’il ne lui ressemble pas. Il ne sait même pas qu’elle heure il est, il sait juste qu’il fait nuit depuis plusieurs heures maintenant et il espère de tout cœur que sa sœur jumelle est à l’intérieur et lorsqu’elle ouvre la porte il sent un poids immense se retirer de ses épaules  « J’ai besoin d’aide Rosie » elle ne l’a sans doute jamais vu comme ça mais pour la première fois de sa vie, il ne contrôle plus rien.