week-end des sept nains
ft. @Héra Hobbs, @Lewis Hobbs, @Calypso Hobbs, @Sacha Hobbs

Week-end en famille, loin de Monterey. Des petites vacances. Une grande première en famille… ou même en règle générale. La dernière fois que je suis partie de Monterey, c’était pour une formation obligatoire, à LA, pour ma certification en tant que professeur de plongée. J’ai, à peine, eu le temps de réaliser que Los Angeles, la ville des anges, n’était qu’un ramassis de merde, camouflé par des strass et des paillettes hollywoodesques. Franchement à chier. Même si je le montre pas, que j’ai râlé parce que je devais me lever tôt et alterner avec un autre frangin pour conduire, je suis heureuse de partir avec ces six crétins. Ils me manquent. Je le sais, je le sens, depuis que je suis avec Collin, je suis moins proche d’eux, je passe moins de temps à les emmerder et à illuminer leur quotidien. Je suis plus très présente à la maison, étant donné qu’on s’est trouvé un appartement, histoire d’avoir une vraie relation de couple, en tant que telle. Il faut dire que les fois où la maison était vide, sans aucun de mes frangins à l’intérieur ou devoir supporter la présence de sa sœur et de son meilleur ami, un poil envahissants, bien que très gentils, tous les deux, ce n’était plus vivable. Sauf que personne ne le sait, chez les Hobbs. Absolument personne. Cette relation est tenue secrète comme les codes de l’arme atomique. Alors, je me retrouve, comme l’imbécile que je suis, à payer deux loyers. Tout ça parce que je n’ose pas affronter les regards interrogateurs et inquiets de mes sœurs et mes frères. Ignorer, faire semblant et prétendre, c’est quand même vachement plus fun, non ?

Au bout de sept longues heures, dont trois à dormir comme un loir, on est enfin arrivé à destination. Je m’en suis pas rendue compte, complètement endormie, mais en sortant du véhicule, je suis frappée par la beauté de l’endroit. Bordel, l’air est si pur, si agréable, si doux. Bien loin de la pollution environnante de Monterey. Le cadre est magnifique, digne d’un film. La dernière fois que j’ai vu un si beau cadre, c’était dans Shining. Oh, merde, c’est peut-être pas la meilleure réf’... Néanmoins, c’est si calme, si apaisant. Complètement aspirée par cette atmosphère, c’est à peine si j’entends les dires de ma sœur. Je suis impressionnée par la nature autour de moi. Tout est si idyllique, paradisiaque. Je n’aurais jamais pensé, un jour, être dans un tel endroit. En tout cas, une chose est sûre, si le cadre est sublime au petit matin, je ne foutrais pas un seul pied dehors, seule. Téméraire mais pas inconsciente.

Aussitôt est-il question de choisir nos chambres, aussitôt je fonce à la recherche de la tanière parfaite. La décoration laisse à désirer mais ça n’en reste pas moins charmant, pour autant. La première chambre sur laquelle je tombe gagne mon cœur. Déjà, elle est suffisamment grande pour l’immense égo que je transporte tous les jours avec moi, mais, en plus, j’ai une très jolie vue sur la région montagneuse. Je pose mon sac sur le lit. Pas le temps de défaire mes affaires, il faut absolument que j’aille emmerder mon petit monde. Avec trois heures de sieste pendant que mes sœurs conduisaient, j’ai eu le temps de chopper assez d’énergie pour foutre mon zbeul habituel. Sauf que j’ai même pas le temps de faire quoique ce soit que Sacha m’attrape pour que je l’aide à cuisiner un petit-déjeuner digne de ce nom… Je peux pas laisser le frangin tout faire, tout seul. Je me retrousse les manches pour préparer un festin. Il faut dire que c’est pas demain la veille qu’on se permettra un autre week-end de la sorte, il faut en profiter. Vivre l’instant présent ou une autre connerie du genre.

« J’ai graaaaave de l’énergie. Sont trop nuls, à vouloir dormir. »

Il est clair que la raison pour laquelle Sacha et moi avons autant d’énergie c’est parce qu’on a passé une bonne partie du trajet à dormir, à ne pas en glander une pendant que les autres avaient les yeux rivés sur la route. On a été plus malins, ma foi. On a réussi à éviter de prendre le volant.

 
week-end des sept nains
ft. @Héra Hobbs, @Lewis Hobbs, @Calypso Hobbs

Les coups de onze heures sont vite passés. En même temps, faut dire que l’temps passe plus vite quand on galère. Là, en l'occurrence, j’galère avec le petit-déjeuner. Je suis pas exactement ce qu’on peut appeler une cuisinière hors-pair. J’suis une catastrophe ambulante. C’est à peine si j’sais faire des pâtes… et même comme ça, une fois, j’ai failli foutre le feu à la baraque. Aussitôt l’heure du réveil arrivée, j’arrête tout. J’m’en fou des pancakes que j’essaye d’assaisonner.

« J'vais aller réveiller Caly'. »

Sur ces mots, je quitte la cuisine. Grand sourire au visage. Ravie de voir que ma sœur jumelle somnole encore. D’habitude, j’suis un peu renfermée dans les réunions de famille sauf que celle-ci est particulière. C’est peut-être la dernière que j’passe tant que tout est “normal”... Normal pour les Hobbs, bien sûr. J’me rends bien compte que j’vais devoir leur dire que j’suis fiancée, à un type qu’ils ne connaissent pas, en plus. C’est stressant. Ça me fait peur. Leur réaction m’inquiète. C’est vrai que de toute la fratrie, personne aurait parié sur moi, la première mariée de la bande des sept. A juste titre, j’suis putain d’insupportable. De tous, je suis pas la plus facile à vivre. J’ai mon caractère et faut clairement pas me faire chier. J’suis ne suis Simplet que de surnom. D’autant plus que je sais très bien, qu’une fois que la bombe sera larguée, j’aurais le droit à un interrogatoire. J’veux retarder ce moment et profiter d’ma famille en toute insouciance. J’leur dis jamais et j’pense pas que j’leur dirais ce week-end mais j’les aime. Je sais que les choses changent, que j’dois l’accepter, faut dire que je suis à l’origine du changement, mais l’espace de quelques jours, j’veux profiter comme la gosse que je me suis jamais réellement permis d’être.

D’une allure discrète, digne d’un félin, la pointe des pieds, réussissant à slalomer entre les valises et les planches de bois grinçantes, je rentre dans la chambre choisie par sœur. J’reste bloquée sur la superbe vue qu’elle a, quelques millièmes de secondes avant de mettre à exécution mon plan. Encore portée par la bras de Morphée, Calypso est endormie, crevée de la route. D’une douceur qui m’est rare et inconnue par tous, je la porte utilisant l’une des nombreuses techniques que j’ai appris en tant que maître-nageuse sauveteuse. Elle se réveille doucement tandis que d’un pas rapide, un brin ralenti par son poids, je l’emmène à l’extérieur du chalet, une fois au bord du ponton, j’la largue comme un sac à patates dans la flotte. J’l’entends à peine crier mon prénom avant qu’elle finisse dans l’eau, encore douce en cette période. Je peux pas m’empêcher d’me marrer. Rien de plus revigorant pour un réveil, n’est-ce pas ?

« Allez, nage ! »

Deux p’tits mots qui sont bouffés par mon fou rire. Ça me fait toujours marrer quand j’vois les membres de famille galérer à nager. Faut dire que c’est bien l’un des rares trucs que j’fais mieux qu’eux. Au moins un truc… bon, c’est mon boulot, c’est plutôt normal, non ?

 
week-end des sept nains
ft. @Héra Hobbs, @Lewis Hobbs, @Calypso Hobbs  @Caroline Hobbs  

Mettre la table, quelle idée. Si son frère Grincheux ne semblait pas vraiment prêt à y mettre du sien, Uriel quant à lui mettait du cœur à l'ouvrage et ce malgré l'heure matinale. Encore légèrement endormi par sa courte nuit de sommeil rythmée par les ronflements de Grincheux. Pourtant le bébé de la famille ne perdait pas son sourire qui ne quittait quasiment jamais son visage. La joie de se retrouver en famille pour ce week-end de folie, il n'en faut pas plus pour lui, pour lui décocher sourire et reconnaissance. Le trajet en voiture fut parfait pour qu'il puisse finir sa nuit. Une fois arrivé, il s'était précipité hors de l'habitacle, espérant tomber sur la meilleure chambre. Il dut se résigner et se contenter d'une chambre partagée avec Grincheux et se maudissait d'avoir oublier ses boules quies. Encore une nuit à siffler pour qu'il cesse de ronfler.

La table mise, il se dirigea ensuite à l'extérieur pour retrouver le reste de la fratrie sur le ponton. Il réalisa que Calypso s'était retrouvée à l'eau. Il regarda autour de lui pour remarquer l'auteur de cette farce. Cela ne pouvait qu'être Caroline. Un rire s'échappa de ses lèvres alors qu'il alternait le regard entre les deux jumelles.

« Et si, on faisait tous un plongeon avant de manger ? » proposait-il, alors.

Après tout, le temps est parfait, autant en profiter non ? Le repas semblait loin d'être prêt en plus. Il ne se fit pas attendre pour retirer son tee-shirt pour ensuite sauter à l'eau. Bombe qui éclaboussa les autres restés sur le bord. Nageant jusqu'à sa sœur, il s'amusa ensuite à l'arroser, amusé.

« On les arrose un peu, tu crois ? Peut-être qu'ils se motiveront à nous rejoindre. » déclara-t-il, ensuite.

N'attendant pas l'approbation de la brune, il fit quelques brasses puis utilisa ses bras pour arroser Naïs, Lewis et Caroline. Il affichait un sourire satisfait alors qu'il les fixait. Amusé par cette petite blague. Pas de risque qu'ils se noient avec une maitre nageuse. Uriel se souvient encore du jour où Caroline lui a appris à nager alors qu'il n'était qu'un petit garçon. Continuant ses éclaboussures autant qu'il pouvait, il espérait que tout le monde finira par se laisser tenter par une petite baignade. Bien vite ce fut au tour de Simplette de se retrouver à l'eau, poussée par sa jumelle prise d'une envie de vengeance. Immédiatement, il eut envie de faire la même avec Grincheux. Sortant de l'eau, il secoua ses longs cheveux pour arroser encore plus le reste de la fratrie.