always here to clean up
your shit decisions
poste de police, parking. ft. @kenny harlow

Sur le chemin du retour. 22h et il n’est plus qu’une question de minutes avant que je rentre chez moi. Enfin, j’vais pouvoir rejoindre mon chéri et, surtout, mon lit ! Me poser, tranquillement, bouquiner. Une petite soirée sans la moindre embûche, comme je la rêve depuis que j’me suis levée, ce matin… Tel était le plan de base. C’était sans compter sur un message, envoyé par Kenny. Je suis au poste de police, sors-moi de cette merde. Ni une, ni deux, au feu rouge où j’ai lu le sms, je fais un détour pour aller au lieu indiqué. En temps normal, j’n’aurais même pas cherché à comprendre, j’l’aurais envoyé chier. Qu’il se démerde, non ? Mais pas là, pas actuellement, avec tout ce qu’il a vécu récemment. Je suppose que c’est sa façon d’assimiler les événements qui l’ont touché, qu’il a enchaîné malgré lui. Alors, j’me sens un peu obligée de l’aider. S’il m’envoie un message, à moi, c’est qu’il ne veut qu’aucune personne de sa famille ne soit au courant. C’est, en quelque sorte, un pacte que l’on s’est fait, y a un p’tit temps, maintenant. On se sauve d’une situation merdique et, comme ça, nos proches ne sont pas au courant.

J’me gare, sur deux places, comme j’en ai tant l’habitude. Je sors d’ma voiture, je jette un coup d’œil rapide à mon porte-feuille, je n’sais même pas si j’ai assez pour payer la caution de Mister Harlow… Peut-être qu’avec le liquide que j’ai et ma carte bleue, ça devrait l’faire ? Sinon, au pire, il reste entre les quatre murs d’la taule, non ? Peu importe, en tout cas, je dois bien essayer de le sortir de cette situation foireuse dans laquelle il s’est foutu. J’ouvre les portes du commissariat. J’tombe nez-à-nez avec un flic, certainement un novice, à l’accueil. Je lui explique vouloir payer et sortir Kenny de la cellule. Après avoir payé – et certainement gaspillé toutes mes économies –, le flic en question se barre, il va le chercher.

Je n’attends pas plus de cinq minutes avant de voir le blondinet sortir, encore menotté, suivi de près par l’inspecteur de police. En quelques mots, ce dernier m’explique la nouvelle connerie du jour de mon ami. J’peux pas m’empêcher de lui envoyer un regard jugeur… Qu’est-ce qu’il peut être con, parfois, c’est dingue ! Après quoi, il le libère. Ensemble, on quitte l'établissement policier, on rejoint ma voiture. Tous les deux installés, ceintures de sécurité mises, je n’allume pas encore le véhicule. Je tourne mon regard vers le jeune homme.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? », demandai-je, attendant sincèrement une réponse.

Je ne cherche rien d’autre qu’une explication à son comportement. Je me doute que rien de ce qu’il a vécu n’est facile à vivre mais il doit bien y avoir une solution pour l’aider ? Le sauver de lui-même, de la catastrophe ambulante qu’il devient, chaque jour, de plus en plus. Je ne cherche rien d’autre que lui apporter mon soutien. L’une des premières règles de notre pacte c’est de ne pas se juger. Et bien que cela soit difficile à tenir comme promesse, il mérite que je tienne celle-ci.