Outfit of the day. J'essaie de me dépêcher pour faire parti des premiers invités prévus pour cette occasion. Depuis plusieurs mois, Leila avait pour projet d'ouvrir ce gîte et comme un hasard, ayant croisé sa route, je me suis proposé pour l'aider, étant à ce moment-là, dans la rénovation. Mais les choses en amenant une autre, j'ai trouvé un travail entre temps, ayant été trop gourmand quant à la charge que je m'étais mise sur le dos pour retaper les meubles qui décorent l'espace, puis l'organisation pour cette soirée entre contacts et communication... Enfin! Tout un chantier en un temps très restreint. Donc pour rien au monde je louperais ceci, ayant proposé naturellement à @Albane Collins de me rejoindre plus tard si elle le désirait.

Une moto garée aux places indiquées, je marche d'une manière déterminée vers l'hôte de ces lieux, attrapant au passage deux flûtes de champagne d'un plateau d'un des serveurs que j'ai déstabilisé par ce geste. "Excusez-moi." lui lançais-je, un sourire accompagnant cette maladresse. Un tour d'horizon, les invités n'étant pas encore au rendez-vous, je me pointe aux côtés de @Leila Patterson en lui tendant son verre. "Pas trop stressée?" Les verres s'entrechoquent, je prends une gorgée, scrutant le résultat du tirage au sort prévu à cet effet. "Au moins, nous sommes sûrs d'avoir trois personnes présentes au minimum." Une pause. "Tes cousines prévoient d'être là j'espère."Un raclement de gorge. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer une seule pour le moment mais je ne doute pas qu'elles soient toutes aussi agréables que ma partenaire actuelle.

Et que le défilé commence! Une autre personne se ramène, cette dernière étant l'une de celles que je mentionnais à Leila. "Eh bien, quand on parle du loup!" je fais en m'adressant à la Patterson à mes côtés. "Enchanté à mon tour, Charles." lui répondis-je à cette fameuse  @Iris Patterson  en lui tendant la main. Et dans le courant des dix minutes qui défilent, ce ne sont que les seules paroles que je vois employer. Tout le monde semble connaître tout le monde, en bien ou en mal suivant les réactions de chacun que je peux observer en portant le verre à mes lèvres. De brefs "Bonjour." cependant, à chaque intervention, posant aussi un regard continu sur la gamine, ce fameux "au cas où" même si les parents sont à côté et que nous sommes les premiers à vouloir les éviter comme la peste. Les gagnants se reconnaissent sur le panneau d'affichage, deux sur trois s'étant pointés, c'est déjà ça. "Félicitations à vous!" lançais-je, histoire de à cet heureux vainqueur (@Daniel Keller). Et c'est dans un semblant de méditation que je reste là, à écouter ces derniers, l'ambiance se voulant joviale mais que je ressens mal à l'aise mais peut-être n'est-ce que moi, n'aimant pas particulièrement les foules. Bon, Charles. Tu es là de ton plein gré, pas comme à la fête des voisins donc reste cool, ne cherche pas à envoyer boulet les gens et surtout fais-le pour l'une de tes connaissances, copines. Un raclement de gorge avant de poser ma main sur l'épaule de @Leila Patterson et de lui souffler à l'oreille un "Je vais faire un tour du proprio, si tu as besoin, tu m'appelles et je rappliquerais." Un hochement de tête aux invités, je me décale légèrement de l'assemblée pour me défouler les jambes dans ce jardin préparé comme il faut pour l'évènement, observant la scène de ces jeunes femmes, au loin, avec un air amusé, bien que je ne pense pas que la maladresse dégénère.

Outfit, collant filé inclus

Pourquoi j’ai décidé de venir, déjà ? Ah oui, ça me revient. Quand je suis arrivée à Monterey, il y a de cela une paire d'années, on m’a vanté les mérites culinaires du clan Patterson. Ça m’a laissé rêveuse. En voyant passer l’annonce de l’ouverture, j’ai sauté sur l’occasion. Voilà comment, moi, Casey Holmes, je me retrouve à garer mon vélo jaune non loin de l’entrée du lieu de réception. Personne n’étant disponible pour m’accompagner, j’arrive seule, armée de ma seule et unique paire de chaussures à talons, acquise en friperie.

Depuis la porte, je dévore l’assistance des yeux. Ils sont beaux, ils sont classes ! En comparaison, je me sens insignifiante. Le monde est grand et moi, je suis toute petite. Tout le monde a déjà trouvé avec qui discuter. Par habitude, je dissimule mon malaise derrière un grand sourire. De mes doigts, j’accroche les manches de mon pull et tire dessus. Je ne vais jamais réussir à aller me présenter à la reine du jour. En plus, je ne sais même pas à quoi elle ressemble ! Putain, j’aurais dû mieux préparer ma venue ! Je vais mourir. C’est sûr. Ou me ridiculiser. Ou mourir en me ridiculisant. Ah oui, tiens, cette perspective me ressemble diablement. Je me mâchonne les lèvres pour m’empêcher de rire à ma propre sottise. Autant ne pas tout de suite montrer à tout le monde à quel point je suis barrée.

Dès mon arrivée, une jolie serveuse (@Rhea Stevens ) me propose quelque chose à boire. - Euh…. Sérieusement ? La question est simple, Casey ! Les mots sortent en cascade, accompagnés de hochements de tête précipités. - Ouai, ouai, carrément. Ouai. Bien sûr. Merci. J’envisage sérieusement d’aller me planquer derrière un ficus ! Rassurez-moi, il y en a ?

Une voix féminine (@Eleonor Barrows ) me rappelle que j’ai participé à cette tombola moi aussi. Ne sachant que faire d’autre, je me rapproche de la pancarte annonciatrice. La bouche m’en tombe. - Oh merde, j’ai gagné ! Je n’en reviens pas ! La surprise surpasse tout autre sentiment. La chance et le hasard jouent rarement de mon côté du terrain. - Pardon, euh… Waouh ! Je… Respire ! - Salut tout le monde, moi c’est Casey ! J’ai l’air un peu folle, mais je suis sympa dans le fond, quand on me laisse une chance. Qu’est-ce qu’on dit dans ces circonstances. - C’est vraiment un endroit sublime. Très chaleureux. Vous avez fait un sacré travail ici. Je m’adresse à tout le monde et à personne à la fois, en reculant d’un pas ou deux. Je poursuis un objectif très simple : me fondre dans la foule.

La petite s'appelait donc Maddy et était la fille de Raphael vraisemblablement. Je levais les yeux vers Emilie, hochant la tête pour le verre.

- Je veux bien merci, une coupe de champagne

Autant en profiter. Je reportais mon attention sur la gnome ensuite, fouillant dans ma poche pour lui tendre les fameuses vignettes.

- Oui je suis un ami de ton papa, je m'appelle Cain

Me présentais-je avant de me relever pour me tourner ensuite vers le jeune père.

- Merci beaucoup, ça me fait plaisir. Lequel as tu vu ? Celui où mon personnage est atteint d'aboulie ? Ou bien celui où je joue un écologiste essayant de sauver un Grimpoteuthis ?

Demandais-je avec curiosité. Il y en avait d'autres évidemment mais c'était les rôles qui m'avait fait débuter sur le sol américain si on pouvait dire cela ainsi. Jouer un dépressif n'était pas facile et encore plus d'en sortir lorsqu'on cherchait à être parfait. Cela m'avait toutefois changé de ce qu'on m'avait proposé quand j'étais en Corée du Sud, et que j'avais refusé d'interpréter. Toutefois, être acteur permettait aussi d'apprendre pleins de choses, sur des thèmes vers lesquelles on ne se serait jamais tourné. Saviez vous que le meretrix était un genre de palourde mais aussi le nom que l'on donnait aux prostituées chez les romains ? Pas moi.