a life, a story -

On ne peut pas dire que j’ai eu une enfance normale, comme tout le monde. Au début, oui, faut dire les choses comme elles sont. Ma mère était une junkie, qui n’a pas complètement décroché. Elle a essayé, quelques années, parce j’suis arrivé un peu clandestinement. Quand elle a su qu’elle m’attendait, mon père était fou de joie. Lui aussi a été camé pendant une longue période de sa vie mais il a réussi à se ranger, à mettre toute cette toxicité de côté, pour moi. Par contre, ma mère… ça été tout un défi, qu’elle n’a jamais pu relever. J’suis né avec un manque. J’ai été en sevrage, dès le berceau et c’est sans doute pourquoi j’ai toujours fui tout ce qui touchait à la drogue. Très peu pour moi, tout comme l’alcool. Je ne bois pas, jamais. J’ai toujours eu la frousse de lui ressembler, à cette femme qui m’a mise au monde. Pourtant, je l’aimais, Céline Norwood. Je l’aimais tellement que j’aurais fait n’importe quoi pour qu’elle m’aime en retour mais visiblement, j’étais pas assez bien pour elle. Visiblement, j’avais gâché sa vie… À croire que ça tient de famille, ce foutu trait de supériorité. Mon oncle, Nyls Norwood Senior était un homme très imposant, en plus d’être violent et manipulateur. Il savait s’y prendre à la perfection pour qu’on lui obéisse. Moi y compris, lorsque j’ai débarqué chez eux.

Et comment j’y ai atterri ? C’est simple : J’étais gamin quand mon père à décidé de se barrer. Il n’en pouvait plus des sautes d’humeur de ma mère, ni de son comportement imprévisible. En même temps, quand on se shoote à longueur de journée, c’est ça que ça donne. Il m’a lancé ce regard que je n’oublierai jamais. Il avait pitié de moi… Sa main sur mon épaule, il m’a dit « Désolé petit, bonne chance ! » Sur le moment j’ai pas compris pourquoi il faisait son sac. Il a disparu de ma vie et je n’ai plus jamais revu mon géniteur. Je peux même affirmer que je serais incapable de le reconnaître dans la rue si je venais à le croiser. Il est peut-être mort à l’heure actuelle, qui sait ? Enfin… Et pour en revenir à Céline Norwood, elle a fini là où tous les junkies atterrissent : à la morgue. J’ai pleuré, bien sûr. J’ai pleuré ma mère pendant longtemps jusqu’à ce que je prenne conscience que je n’aurais jamais pu changer qui elle était au fond. Que peu importe le nombre de pirouettes que je ferais pour elle, ça n’aurait rien changé : elle aurait toujours préféré sa ligne de coke plutôt que son fils unique…

Mais ma seconde maison n’était pas le paradis sur terre. Il y avait là aussi, une forme de l’enfer et c’était mon cousin qui en était le damné. Mon Oncle n’a jamais levé la main sur moi, mais je savais exactement quand il allait sévir. Nyls était à peine plus âgé que moi mais je n’ai jamais été rebelle. Je n’ai jamais élevé la voix plus haut que les adultes. Et puis, mon oncle me faisait peur. Quand mon cousin m'attrapait la main, cela voulait dire qu’il était temps de fuir. Fuir loin, quelques heures, le temps que le bourreau calme ses ardeurs, que l’alcool s’estompe et qu’il ne daigne plus vouloir lui cogner sur la gueule. Trop apeuré pour l’aider, je me suis senti si honteux, en grandissant. J’me suis toujours demandé si mon comportement aurait pu changer les choses dans le bon sens si seulement j’avais osé tenir tête à Nyls senior ? Probablement qu’on ne le saura jamais vraiment.

Mon cousin, c’est devenu le frère que je n’ai pas eu la chance d’avoir quand j’étais petit. (D’un sens, c’est pas plus mal que mes parents ne se soient pas reproduit plus que de raison. Au moins, il n’y a eu que moi, qui ait manqué d’affection.) Et c’est pourquoi j’ai littéralement eu le cœur brisé quand mon frère a décidé de quitter Monterey pour fuir sa misérable vie qu’il a toujours eu. De mon côté, les choses semblaient s’améliorer. Le frère de mon géniteur m’avait légué une partie de sa fortune, sans doute pour se donner bonne conscience quand il eut appris mon existence. Mon père est mort sans jamais avoir éprouvé de regrets quant à mon abandon. Son jeune frère, lui, était plus empathique, certainement. Je ne l’ai pas connu, malheureusement mais avant de mourir (parce qu’il était malade) il a voulu réparer une injustice. Et cet argent était plus que bienvenu, dans ma vie. Dans celle de Nyls. J’étais prêt à lui faire une place dans cette nouvelle aventure.. Je lui aurais tout donné mais il est quand même parti. La femme de cet oncle bienfaiteur m’a pris sous son aile, malgré le fait que je sois devenu débrouillard dans la vie. Elle a voulu m’offrir une chance d’avoir la vie que j’ai toujours voulu, que j’aurais dû avoir, sans doute. Elle m’a ouvert certaines portes, j’ai côtoyé tout un nouveau monde, pendant et après mes études.

Et il y a eu Charlie.
Rencontrée par l’intermédiaire d’une amie de tante Anna du club de Bridge. Elle me présentait toutes les fins de semaine comme son fils, vendait mes exploits universitaires, voulait que je me trouve une gentille fille. J’en avais que faire des filles à cette époque, bien trop occupé à vouloir percer dans le monde du cinéma mais pour faire plaisir à ma tante… vous savez ? Je lui devais ma renaissance, mon ascension dans le nouveau monde.  j’ai accepté ce rendez-vous arrangé. J’ai d’ailleurs été très apprécié d'Ophélia, la mère de Charlie. Et quelques mois plus tard, on se mariait un mercredi. Pourquoi un mercredi ? Sans doute parce que tout avait été organisé dans la précipitation ? Je n’étais pas amoureux, mais j’aimais tellement passer du temps avec elle. On se complétait, on ne cherchait pas le conflit. Elle est belle, drôle, intelligente et si indépendante… J’ai aimé chaque aspect de sa personnalité. Sauf quand elle a dégringolé les étages de notre vie de couple quand elle a perdu sa mère. On n’était pas fait pour être ensemble, malgré les apparences. Celles qu’on s’imagine quand on est plus jeune. Couple qui s’aime, qui s’achète une belle maison en banlieue, qui travaille et qui cherche surtout à fonder une famille. J’ai toujours voulu avoir des enfants malgré la peur de reproduire le schéma de mes parents, ou de ceux de Nyls, mon cousin, frère bien aimé que je n’ai pas oublié. Mais je sais que j’aurai pu faire toute la différence. Seulement Charlie n’en voulait pas, des enfants.

Elle n’en voulait sans doute pas avec moi. J’sais pas trop. J’ai vite quitté le navire de cette vie qu’on ne voulait ni l’un ni l’autre. La fin qui sonne le glas. Un mariage qui prend fin après plusieurs années. Bizarrement, on ne s’est pas querellé comme le font la plupart des couples qui se déchirent. On a juste… signé les papiers, et voilà. En vrai, son addiction à l’alcool a surtout scellé notre avenir. Il n’était pas question que ça recommence… J’voulais pas revivre l’enfer de mon enfance. J’voulais que ça s’arrête mais j’étais mieux d’aider Charlie en étant son ami, plutôt que son mari. J’ai fait au mieux, même si ce n’est pas parfait. J’adore mon ex-femme. Elle sera toujours la plus importante à mes yeux, quoi qu’il arrive. Elle pourra toujours compter sur moi, peu importe le jour, peu importe l’heure. Peu importe le problème, je suis là et je serais à jamais là. Et peut-être que dans le fond, je ne l'ai pas vraiment oubliée... ma Charlie.

Retrouver Nyls après plusieurs années a été une source de bonheur. Ce bonheur qu’on attend plus. Mon cousin, mon frère, il était de nouveau dans ma vie. Il n’avait plus rien avoir avec celui qui était parti, ce jour-là. Il avait mûri, pris des rides mais surtout, il avait appris. Il est devenu quelqu’un, à présent. Comme il le voulait. Il désirait s’élever au sommet, c’est ce qu’il a fait. Marié, père de famille… Quelle belle revanche sur son existence merdique. Mais dans chaque bonheur, il y a du malheur. Inévitablement. Tout comme à l’image de la descente aux enfers de ma femme, c’est la sienne qui prend place dans l’engrenage. Sylvia, son épouse, n’est plus vraiment là. Entre ciel et terre, c’est un défi de survivre à cette incompréhension chaque jour. Mon frère n’est plus le même et il ne le sera sans doute plus jamais. Je dois me faire à l’idée que l’ancien Nyls, celui qui se réfugiait dans la cave, n'est plus. Que quoi qu’il arrive, je lui dois mon soutien sans faille. Il y a des choses qui ne changeront jamais : comme ma loyauté envers lui…

Petit à petit, mon cœur s’est guéri, (Du moins, c'est ce que je croyais) il s’est épris d’une jeune femme, et puis d'une autre et encore une autre. Impossible pour moi de me poser, je cherche constamment la même personne qui a partagé ma vie durant des années. Charlie et moi, c'est de l'histoire ancienne, je dois m'en faire une raison. Je sais que nous n'avons pas les mêmes désirs et ce serait égoïste de ma part de lui demander de changer ou de me faire plaisir tout comme ce serait égoïste de sa part de me demander de changer ce que je suis au fond de moi. J'étais loin de me douter de ce qu'il allait m'arriver ces derniers mois. J'ai rencontré une fille... encore... et j'sais pas trop, y'a eu comme un os dans le pâté. Je la revois quelques mois plus tard, enceinte jusqu'au cou et m'annonce que j'suis le père. J'en croyais pas mes oreilles !!!! La première personne à qui j'en ai parlé, c'est Nyls, mon frère, bien sûr. J'ai eu seulement quelques semaines pour me faire à l'idée. Et en exigeant un test de paternité comme me l'a suggéré Charlie (Parce qu'à elle aussi, j'lui dit tout) j'ai reçu les résultats en ce début d'année : Carla est ma fille. C'est le nouveau centre de mon univers, sans l'ombre d'une hésitation. Alors oui, mon rêve le plus cher vient de se réaliser et pourtant... pourtant, il me manque quelque chose... il me manque quelqu'un à ce bonheur. Et Si seulement, elle en prenait conscience...


Cite moi 4 choses qu’il est bon de savoir sur toi ? (vrac) ○○ Il y a une chose chez moi qui m'obsède tout le temps et qui dérange assurément les gens qui m’entourent : je vérifie dix fois, vingt fois avant de partir que j’ai bien fermé toutes les fenêtres, que le gaz est coupé, que les lumières sont toutes éteintes et que la porte du garage est bien descendue et que l’alarme à bien été verrouillée. Je sais, c’est idiot mais j’ai besoin d’être sûr. Après, même quand je suis parti, je me pose encore la question une bonne centaine de fois. D’ailleurs, j’aimerais installer le système sur mon téléphone, juste pour être certain que mon obsession ne vire pas complètement à l’envers.

○○ Je suis un mordu de films d’horreur. J’abuse parfois mais j’aime ça. Je me souviens que le premier film d’horreur que j’ai regardé avec mon père, il s’agissait d'un remake de “Danger planétaire” (Le BLob). Sorti en août 1988, je n’étais pas encore né. Je devais avoir quatre ou cinq ans quand je l’ai vu. A moitié, parce que mon père me cachait les yeux dès qu’une scène qu’il jugeait trop terrifiante, surgissait. Mais je me souviens vaguement avoir aperçu “le monstre” entre ses doigts et surtout l’impression de ne pas avoir peur. D’être un grand garçon.

○○ Personne ne le sait mais, j’ai une passion débordante pour la mécanique. Bon, je ne sais pas faire les gros trucs mais changer une roue, ok ça je gère. En fait, je suis surtout un gars sur YouTube, il sort une vidéo toutes les trois semaines, et jamais je ne rate le rendez-vous. J’ai bien envie de me trouver une vieille caisse toute pourrie pour la refaire moi-même. Un projet qui fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête. Qui sait, je trouverai sans doute ma muse, un jour…

○○ Je suis allergique à l’ananas. Que ce soit, bonbon, jus, fruit ou tout aliment contenant des traces d’ananas me serait fatal. Ma dernière crise suite à l’ingurgitation d’ananas m’a valu une forte dose d'epiPen pour calmer mes symptômes. J’ai cru que j’allais mourir cette fois-là. Ma respiration était quasi inexistante, j’ai bien cru voir ma vie défiler devant mes yeux et finalement, une bonne âme est apparue, m’a enfoncé le stylo d'epiPen dans la cuisse, a appelé les secours et j’ai été pris en charge rapidement.