« Le début d'une ancienne vie »

ft. @Charlie Sharp & @Jonas Webber     
Fin Juin 2024 ; Base Militaire de Monterey, CA.

tw :: alcoolisme.

Putain. Putain. Putain.

Mais qu’est ce qu’il vient de m’arriver, bordel…?

Sortant du bâtiment où se trouve le bureau de mon ancien/nouveau supérieur, je ne peux m’empêcher de trembler. Comme une putain de feuille morte en plein automne. Pourtant, je n’ai pas avalé une seule goutte d’alcool qui pourrait provoquer cette réaction prévisible mais surtout incontrôlable. Et c’est là tout l’objet de ma visite du jour, sur les terres de mon ancien lieu de travail:
Je suis sobre.
Depuis de longues semaines et putain, qu’est ce que c’est dur. Sans doute l’épreuve la plus douloureuse de toute mon existence, je dois compter sur ma patience, sur ma résilience, sur mon courage pour enfin atteindre la lumière au bout du tunnel. C’est un espoir que je pensais être aux abonnés absents, que je pensais avoir disparu pour toujours du paysage de ma vie. Mais les certitudes, on s’en balance, n’est ce pas?
Depuis de longues semaines, je suis sobre et putain, qu’est ce que j’en suis fière. Je ne serais pas arrivé à ce fabuleux résultat sans l’aide d’Eugène, mon parrain chez les AA. Sans le soutien de Delia et aussi de Harmony, deux amies chères à mon cœur. Sans l’amour sans faille d’Ezio, mon ex mari… et plus encore? Mais ça, c’est un autre sujet. Un bordel sans nom que je règlerais plus tard, une chose à la fois. Car pour le moment, une seule chose compte à mes yeux, une seule vérité fait tambouriner mon coeur contre ma poitrine:
Je vais reprendre du service.
J’ai passé tous les tests médicaux et la batterie d’examens exigés par l’armée. Cela fait un petit moment maintenant que j’effectue ce véritable parcours du combattant seule, dans l’ombre de mes proches. Par peur du jugement mais surtout effrayée de les décevoir. Et aujourd’hui avait lieu l'entretien fondamental à ma réintégration. Il a duré plus de deux heures, il a été éprouvant, presque interminable. Mais j’ai tenu bon. J’ai souris, j’ai été affirmative, sûre de moi. J’ai puisé dans des ressources insoupçonnables pour réussir ce défi et le dossier que je tiens entre mes mains est la preuve que j’ai bien fait. Que j’ai atteint mon objectif. D’ici quelques jours, je reprends le chemin d’un cockpit, je pourrais enfiler de nouveau mon casque, je serais appelé par mon call sign. Et putain, qu’est ce que j’en suis heureuse!
Au point de siffloter comme une idiote et de bousculer un homme qui venait à contre sens. Écarquillant les yeux, je m’approche de cet inconnu, touchant du bout des doigts son épaule pour me confondre en excuses:

Pardon, je…

Il me suffit de croiser ses yeux bleus pour les reconnaître, immédiatement. Riant avec sincérité, sans aucune volonté de me moquer, j’ajoute, pointant du doigt, telle une impolie:

Oh… Mais je te reconnais, toi! Monsieur Hélico, c’est ça?! Oh bah putain, sacrée coïncidence… Ça va?

Charlie, plus banal que ça, tu meurs.
Mais ça sera toujours mieux que notre première entrée en matière. Je me souviens à quel point j’étais désagréable, bougonne, impossible à approcher.
Mais aujourd’hui, je suis une femme quasi neuve, aux portes de sa nouvelle existence. Ou plutôt de son ancienne.
Pilote de chasse Charlie Sharp, call sign Kizzy. Prête à reprendre du service.
Bordel, oui, j’y suis presque, enfin, je peux me sentir complète à nouveau…
Alors, je souris. Je me surprends à me demander si j’ai effectué ce geste lors de notre première rencontre, si j’ai été suffisamment polie et courtoise. La réponse est non, évidemment.
Mais il n’est jamais trop tard pour rattraper le coup, n’est ce pas…?

« Le début d'une ancienne vie »

ft. @Charlie Sharp & @Jonas Webber     
Fin Juin 2024 ; Base Militaire de Monterey, CA.

tw :: alcoolisme.

Aujourd’hui, Jonas avait une demande toute particulière. En effet, il devait passer dans le pôle de direction, il prévoyait déjà sa prochaine surprise pour la femme qui partageait sa vie. Avec le parfait amour qu’il coulait, il venait tout juste de lui proposer de venir vivre à ses côtés. Aujourd’hui, il voulait placer des congés. Il voulait déjà planifier ce voyage qui lui tenait à cœur. Il se souvient de cette discussion autour de la photo de Chine. Celle qui avait réussi à émouvoir non seulement le pilote, mais aussi Linh. Il s’était promis de l’emmener visiter son pays de naissance, et qu’un jour, ils puissent refaire ensemble cette même image. C’était une promesse qu’il se gardait de côté. Il ne lui fallait pas longtemps pour avoir la réponse de sa demande, il y passait souvent, au point de bien connaître les emplacements des bureaux et savoir qui travaillait où. L’avantage de travailler au même endroit. Contrairement à beaucoup de militaires, Jonas n’était pas muté, ou ne changeait pas d’endroit tout court. Lorsqu’il devait se trouver autre part, il prenait son coucou d’acier et s’y rendait. Sans jamais avoir besoin d’y rester plus longtemps que quelques jours, semaine tout au plus. Il venait saluer une dernière fois la personne avec qui il venait de converser avant de sortir du bureau et faire quelques pas dans les couloirs. Déjà dans ses pensées, il ne faisait pas attention à la femme qui arrivait dans le sens inverse, et venait se taper son épaule contre la sienne…

Inquiet d’avoir fait du mal à quelqu’un, il se retournait rapidement pour vérifier, avant non seulement de voir qu’il n’avait pas fait de mal, mais que de surcroît, il reconnaissait la personne. Charlie. Une femme plutôt dure, mais sympathique une fois la première couche de passée. Il l’avait rencontré sur le qu’une d’une plage, et avait même reconnu sa veste qui trahissait sa passion. Que faisait-elle ici? Aux dernières nouvelles qu’il avait, elle n’était plus en service. “Lui-même” Disait-il, avant d'acquiescer quand elle trouvait la coïncidence amusante. Il venait lui répondre naturellement. “Tout roule ! Et toi? Qu’est-ce que tu fais là?” lui demandait-il, bien surpris de la voir à nouveau sur un lieu militaire, elle qui semblait ne plus avoir à faire avec ce milieu, aurait-elle changé d’avis concernant ce sujet? Elle semblait d’ailleurs bien changée. Plus la même. Elle ne dégageait plus la même aura, la même sensation en la voyant. Elle semblait bien plus apaisée, plus… Elle. Même s’il ne la connaissait pas tant que ça, il était tout de même content de la voir ainsi. Peut-être même réconciliée avec des choses de son passé. Il entendait dans son dos, venant d’un des bureaux du sens inverse qu’il lui transmettrait ses horaires plus tard. Jonas arquait un sourcil en disant “Nan…” Avant d’avoir un sourire qui venait se placer, presque malicieux. “Charlie ? De retour aux commandes ?” Il venait lui faire une petite tape sur l’épaule, tout en ajoutant. “Comment tu te sens vis-à-vis de ça ?” Curieux d’avoir la réponse, mais aussi lui permettant d’en savoir un peu plus sur elle, il était toute ouïe.

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ft. @Charlie Sharp & @Jonas Webber     
Fin Juin 2024 ; Base Militaire de Monterey, CA.

tw :: alcoolisme.

C’est fou la vitesse avec laquelle je retrouve mes marques.

Cette base, autrefois, était comme mon second chez moi et les personnes qui y travaillent étaient devenues ma véritable famille. Je ne compte plus les heures que j’ai passé à déambuler dans ces couloirs, sur la piste de décollage, dans le pôle mécanique. Telle une infatigable curieuse, je bondissais de secteurs en différents métiers, je questionnais, je devenais incontournable. Ma mémoire infaillible me permet de me sentir comme un poisson dans l’eau, je me reconnecte à l’essence même de ma vie: ma passion. Je reconnais chaque visage que je croise et je me surprends à affronter leurs regards surpris et leurs mines interrogatives. Ces personnes que j’ai considéré comme des proches et que j’ai quitté, avec douleur, à cause de mes faiblesses et de mes mauvais choix. Prendre des décisions foireuses a toujours été ma spécialité et m’enfoncer dans l’alcool a sonné comme une évidence lente mais profonde. Je n’étais plus capable de contrôler ma vie privée et celle professionnelle était en chute libre, sans aucune possibilité d’utiliser un parachute. Non, j’ai préféré m’auto éjecter avant de me crasher dans la montagne. Et bien que la métaphore soit particulièrement bien trouvée et relativement amusante, elle résume parfaitement la situation.
Mais comme le dit un autre adage, il faut forcément remonter à cheval, et vite, pour ne pas en être effrayée toute sa vie.
Tremblante d’excitation, je peux sentir une véritable bouffée de béatitude me gagner tandis que je tombe par le plus grand des hasards sur Jonas, le pilote d’hélicoptère. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis bien moins grognon que durant notre première rencontre et je réponds à sa question, enjouée et terriblement fière de pouvoir le mettre dans la confidence:

Et oui… Bientôt, je serai officiellement réaffectée à mon poste.

Prononcer cette phrase emplie mon coeur de joie, contenir mon émotion est complexe. Alors, je souris. Si fort, jusqu’à en avoir mal à la mâchoire, histoire de prouver au monde entier à quel point je suis heureuse, si heureuse d’être là. Tout simplement. Je me sens un peu stupide aussi alors, comme un mécanisme d’auto défense, je gromelle, faisant quelques pas en direction des vestiaires histoire d’échapper à son regard sans doute suspicieux:

J’peux récupérer mon casier dès maintenant, j’ai prévu d’y installer quelques affaires, histoire de reprendre possession en douceur de mon ancien espace personnel. Tu veux m’accompagner?

C’est fou, je pensais être capable de surmonter cette épreuve seule, comme une grande.
À croire que les certitudes sont faites pour être défaites: Je réalise que j’aurais beaucoup de mal à retourner là où tout s’est terminé, il y a plusieurs années.
Face à cette porte d’acier déformée, la mienne, celle où est inscrit mon call sign, Kizzy.
J’ai raccroché et puis… Finalement, tout ça me manquait trop. Je me suis battue pour retrouver sa vie. En espérant que j’en sois digne, à présent…

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ft. @Charlie Sharp & @Jonas Webber     
Fin Juin 2024 ; Base Militaire de Monterey, CA.

tw :: alcoolisme.

Le petit moment d’inquiétude qui venait suite à la touche, à ce petit coup d’épaule qu’il venait d’asséner sans le vouloir. Il se retournait donc instinctivement, cherchant à voir s’il venait de faire du mal, il n'était clairement pas le plus volumineux en terme de carrure, bien loin de là. Mais ne serait-ce que pour la forme et la politesse, se retourner et s’excuser n’était que le strict minimum. De plus, il n’allait pas non plus très vite, mais avec de la vitesse, le choc pouvait être bien plus dur. Mais la surprise de tomber sur quelqu’un qu’il connaissait déjà venait lui tirer un petit sourire. Il était content de voir à nouveau Charlie. Il se souvenait plutôt bien d’elle, de la rencontre sur la jetée, du chien qu’il avait même gardé de ce jour, personne n’était venu le chercher. Pas de numéro, rien du tout. Il s’était dit qu’il allait lui donner un refuge le temps de trouver ses propriétaires. Avant de réaliser qu’il n’en avait tout simplement pas. Et qu’il avait désormais ce rôle. Jonas venait lui répondre de manière positive, avant d’être surpris de sa présence. Lui qui avait souvenir qu’elle n’était plus du tout en corrélation avec ce monde, ce côté de sa vie qui n’était définitivement plus quelque chose qu’elle voulait voir. Peut-être avait-il tout simplement mal compris. C’était en tout cas ce qu’il venait se dire une fois qu’elle lui disait que la femme allait se faire réintégrer. Une bonne nouvelle au vue de sa réaction se disait-il. Enfin, c’était ce qu’il pouvait en juger, Jonas n’était pas très bon pour lire et déchiffrer les comportements. “C’est super ça ? Tu l’as appris aujourd’hui?” Venait-il la questionner, curieux de savoir.

Puis, Sharp venait lui parler de son casier, qu’elle venait de récupérer en même temps que son poste. Il savait de vue où se trouvait le coin des pilotes d’avions, sans jamais y avoir été réellement. Lui qui était pilote d’hélicoptère, les hangars ne se trouvaient pas du même côté de la base, faisant que les vestiaires non plus. Mais il n’y voyait pas d'inconvénient à la suivre, pouvoir parler un peu plus avec elle. “Sans soucis ! C’était où?” Venait-il lui demander, avant de commencer à lui emboiter le pas, dans la direction que la femme prenait. “Je pensais pas te revoir ici, je dois bien avouer être surpris, qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis?” Se risquait l’allemand. Il était en tenue lui de son côté, et avec la nouvelle affectation de la femme, il n’aurait aucun soucis à traverser le coin sans avoir besoin de s’identifier. Son téléphone venait vibrer dans sa poche, lui rappelant ce qu’il avait à faire en rentrant chez lui plus tard, mais pour le moment, il n’avait pas besoin d’y penser plus que cela. Il venait poursuivre la discussion avec la femme. “ Tu retournes dans les airs quand ? Ça doit te manquer terriblement non?” Finissait-il. En tout cas, de son côté, il savait pertinament qu'il ne pourrait plus être le même s'il ne pouvait plus avoir son petit temps dans les nuages. Ce moment où il est seul, dans cet ange de fer. C'était quelque chose qui le définissait maintenant, une part de lui. Puis, tout en continuant de parler, il arrivait à un angle pour voir au fond du couloir l’endroit qu’elle parlait tantôt. La pièce ressemblait beaucoup à celle qu’ils avaient, les couleurs n’étaient juste pas les mêmes. Cela faisait même sourire l’homme que c’était uniquement la première fois qu’il venait ici alors que le temps commençait à s'empiler ici.

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C’est bon de revenir à la maison.

Cette base a été mon échappatoire pendant tellement d’années. Mon refuge quand tout allait si mal dans ma vie, le lieu où je pouvais me sentir complète et surtout, utile. Mon choix de carrière a été certes une manière pour moi de m’affirmer face au regard accusateur de mon père mais désormais, ce métier est devenu une véritable fierté. Devoir lui tourner le dos a été si déchirant mais j’avais besoin de faire une pause et de régler tous les tracas qui m'empoisonnent la vie. Le chemin reste encore long mais je sais que je suis sur la bonne voie. Et que mon triomphal retour n’est plus qu’une question de jours.
Je ferais tout pour que ça fonctionne, je me donnerais les moyens de cette réussite.
Il est hors de question que l’échec soit de la partie. Mais je reste positive, ne laisse aucune peur me grignoter et tandis que je rencontre Jonas, par hasard, j’y vois une formidable manière d’aller dans le bon sens, de suivre ce chemin qui se nomme “Bienveillance”. Une magnifique assurance se fait entendre dans ma voix, tandis que je réponds à sa première question, me redressant et plantant mes mains sur mes hanches:

Oui, Monsieur, c’est la bonne nouvelle de la journée! Kizzy est de retour.

Prononcer mon surnom à voix haute, c’est comme serrer dans ses bras son doudou d’enfance. C’est si réconfortant. Ce callsign, un hommage à ma défunte mère, ce titre que j’avais choisi d’abandonner, pour protéger les autres de l’attitude déplorable que j’avais adoptée. Dans la vie, tout est une question de choix. J’ai fait le mauvais autrefois mais désormais, j’agis pour le bien. À commencer par le mien. Je chasse donc toutes les foutues mauvaises ondes qui me collent à la peau et fait mine de réfléchir, juste une poignée de secondes, avant de poursuivre à l’attention de Jonas:

Logiquement, ma première mission a lieu dans une semaine… J’avoue que j’ai un peu la frousse, mais bon… Nous y voilà Ah… Mon casier…

Nos rapides foulées nous ont portés jusqu’à mon vestiaire, que je dévore des yeux, une certaine émotion gagnant ma poitrine. Moi qui suis d’ordinaire si pudique, je ne ressens aucune gêne quant à la présence de Jonas à mes côtés. Bien au contraire, je m’amuse en enfilant mon casque et lui offre une grimace tout en lui demandant, entre deux rires:

Alors, il me va toujours? Je ressemble à quoi?

À ce que tu as toujours été, tout au fond de toi, Charlie: une pilote de chasse, une des meilleures de sa génération. Sentant que le moment est opportun, j’ajoute, gênée:

Tu sais, je tenais à m’excuser… Pour mon attitude, quand on s’est rencontré. Demander pardon, ça fait partie des phases pour me sortir de mon addiction. Je suis alcoolique.

Voilà, je l’ai dit. Cet aveu est sorti tout seul, trois mois incontrôlables, qui ne vont pas me caractériser bien longtemps. Mais accepter celle que j’ai été est essentiel pour construire celle que je souhaite présenter au reste du monde. À commencer par Jonas, ce coéquipier des airs qui pourrait devenir un ami et un allié de taille, si seulement je lui laissais l’occasion d’en placer une…

« Le début d'une ancienne vie »

ft. @Charlie Sharp & @Jonas Webber     
Fin Juin 2024 ; Base Militaire de Monterey, CA.

tw :: alcoolisme.

Réellement content pour elle, c’était plutôt avec un bon sentiment qu’il apprenait la nouvelle. Il voulait tout d’abord savoir comme elle de son côté vivait ça. Il se souvenait de ses paroles au bar. Du fait que c’était quelque chose qu’elle ne voulait pas, qu’elle ne voulait plus. Et ce changement devait bien être quelque chose de surprenant, elle n’avait plus l’air d’être la même. Comme si la vie était revenue, qu’elle avait retrouvé cette petite chose qui lui manquait, cette lumière qui n’était plus là. Jonas était vraiment souriant, de la voir dans cet état de joie. Il venait répondre à sa phrase. “Bon retour parmi l’air force, Kizzy !” Avec un regard mi-sérieux, mi-amusé de la voir ainsi. C’était le jour et la nuit avec cette Charlie qu’il avait entrevue. Presque même cette impression qu’elle avait une jumelle, tant la personnalité n’était plus la même. Intéressé par la suite, il venait lui demander quand elle reprenait les airs, pour de bon, le plus tôt possible espérait-il Alors qu’il la suivait, il ne fallait pas tellement longtemps pour arriver dans ce vestiaire, où il venait se placer, son épaule contre le métal alors qu’il observait la femme s’approcher pour la première fois depuis si longtemps de cette endroit spécial pour tout pilote, tout membre de l’air. Le casier. Beaucoup pensait que ce n’était qu’un jeu d’acteur, qu’une vieille tradition vétuste. Mais pas l’allemand. Qui de son côté aussi, vouait une affection toute particulière pour son endroit à lui. Il lui souriait même, toujours autant surpris de voir ses nouvelles émotions, nouveaux traits de caractères qu’elle pouvait posséder aussi. “L’impression qu’il ne t’a jamais quitté.” disait-il, pour lui confirmer son look, qu’elle n’avait pas perdu. Ce casque aussi. Ce fameux casque. Celui où se trouvait, inscrit juste au dessus de la visière son callsign…

Puis, ce qui sortait ensuite de la bouche de la femme n’était clairement pas ce à quoi il s’attendait. Il était même si surpris qu’il lâchait sa position, pour venir s’approcher d’elle, pour lui répondre, à son courage qu’elle avait de s’excuser. Il n’était pas rancunier pour un sous, Jonas, il venait donc lui répondre tout de suite. “Oh, ne t’en fait pas. On a tous le droit d’avoir des phases plus dures que d’autres.” Il venait la regarder dans les yeux avant de continuer. “L’important, c’est comment on s’en sort, et qu’on ne se laisse pas abattre.” Il venait s’asseoir lui tendre la main, “Sans rancune, enchanté, Charlie”. Ajoutait-il, heureux de finalement voir la vraie femme qui se trouvait en dessous. Et elle était bien plus belle, agréable à discuter, semblait différente du tout au tout. Il venait ensuite reprendre. “C’est très courageux ce que tu fais, ce que tu me dis. Je ne sais pas si je l’aurais, moi.” Il venait s’asseoir ensuite, pour discuter un peu avec elle, si elle en avait le besoin, sans rentrer trop dans les détails si elle ne le souhaitait pas. “ C’est vraiment grand ce que tu fais déjà Charlie” Avant d’ensuite se taire, et l’écouter si elle souhaitait ajouter d’autres choses, lui dire d’autres secrets ou s’étendre un peu plus sur celui-ci. Jonas savait écouter, être cette oreille qui pouvait tout entendre, surtout si ça lui ferait du bien, à cette amie qui se dessinait en elle. Si elle lui faisait assez confiance. Tout était dans son camp à présent. Quoi qu’il en était, Jonas serait à son écoute.