Le voilà propulsé vers le chemin de la quarantaine. Ezio a fêté ses quarante ans, à la fin de l’été, le 21 septembre.
Ezio a Divorcé de Charlie, il y a un peu plus de deux ans, maintenant. Comme un commun accord, ils ont signé les papiers du divorce, parce qu'ils n'avaient pas les mêmes aspirations. Lui voulait des enfants, Charlie pas du tout et au fil du temps, cela a dressé un mur entre eux. Malgré tout, l'affection demeure, parce qu'au fond, il l'a aimé plus qu'il ne l'imaginait au départ. Depuis peu, la flamme entre les deux jeunes gens semble se raviver. Est-ce une passade ou une nouvelle promesse d’engagement l’un envers l’autre ?
Il a souvent cherché à combler l'absence de son ex épouse. Il a rencontré une jeune femme, qui est rapidement tombée enceinte. Et même s'il n'est pas amoureux d'elle, devenir père est un cadeau du ciel. Sa fille, Carla est née le 14 décembre 2023.
Depuis quelques années, Ezio est concepteur de production : Un peu comme à l’image d’une décoratrice d'intérieur, il est chargé de créer l'univers du film par le biais de la conception visuelle. Cela inclut la sélection des couleurs, des textures, de l'architecture et d'autres éléments de conception qui créent un environnement pour le film. Du coup, il travaille en étroite collaboration avec une équipe de choc pour déterminer le style général du film, ainsi que la palette de couleurs et l'esthétique visuelle. Ezio participe notamment à la sélection des lieux de tournage pendant la pré production, ce qui le fait beaucoup voyager, à travers le monde.
Ezio vit dans un bel appartement style loft au centre-ville de Monterey. L'animation au cœur de cette ville l'apaise, lui et son esprit turbulent. Il ne se sentirait pas en paix, sans un bruit, à l'écart de toute agitation.
○• Ezio a des tocs, il vérifie cinquante fois la même chose mais n'est jamais sûr ○• Allergique à l'ananas, il se trimballe toujours de l'épiPen sur lui ○• Véritable mordu de films d'horreurs, chaque semaine, il découvre de nouvelles pépites ou redécouvre des classiques ○• D'ailleurs c'est un grand fan de Stephen King, il a lu ses livres plusieurs fois ○• Même les films, il les connait par cœur ○• Passionné de mécanique, il visionne des tutos sur YouTube d'un gars qu'il suit depuis quelques années , aimerait développer ses compétences, à ce sujet ○• Le matin, il déjeune des céréales avec du lait, mais il met le lait AVANT ses céréales, très important pour lui ○• Ezio ne boit qu'une seule sorte de café : le Kopi Luwak. Produit en Indonésie et à environ 400$ le kilo, il fait attention à ne pas le gaspiller. ○• Il ne boit pas d'alcool, jamais.
I'm here !
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Sujet: I'm coming home soon, my love ; w/Charlie Lun 5 Aoû - 2:41#
Un mois. Un mois que j’ai quitté Charlie. Un mois que j’ai quitté Carla.
J'ai toujours voyagé. J’ai toujours aimé ce que je faisais. J’aime encore mon métier, d’ailleurs mais quelque chose a changé dans ma vie, ces derniers temps. Je suis devenu père, ce qui fait que mon enfant est devenu le centre de mon univers, la priorité numéro un de mon existence. Ce n’était certes pas prévu, elle est arrivée dans ma vie comme un boulet canon mais quel formidable bombardement dans mon coeur ! Je ne conçois plus la vie sans elle, même si je ne vis pas avec sa mère. Elle et moi, nous ne sommes pas ensemble. Je ne suis pas amoureux d’elle. Pourtant, Carla est le résultat d’une nuit folle, passionnée, mais sans amour. Je fais ce que je peux pour être le plus disponible possible pour la mère et l’enfant, que ce soit physiquement ou monétairement. Il n’est pas question qu’elles manquent de quoi que ce soit alors je compose au meilleur de mes capacités. Seulement, mon métier me prend beaucoup de temps et je me rends compte que mes déplacements m’obligent à manquer énormément de choses avec ma fille, ce qui me désole beaucoup. Je songe de plus en plus à restreindre mes déplacements et à accepter des contrats plus proches de Monterey.
Et puis, il y a Charlie. Ex-femme avec laquelle je nous donne une seconde chance. Je n’ai jamais cessé de l’aimer et je ne peux être que comblé de nos sentiments réciproques. Il nous aura fallu du temps pour comprendre que nous sommes fait l’un pour l’autre, mais aujourd’hui je tiens à faire les choses autrement. Je tiens à ce qu’elle soit heureuse à mes côtés. J’ai besoin de lui montrer que notre histoire est importante à mes yeux et que je ne risque pas de m’éloigner d’elle comme je l’ai fait auparavant. Je sais qu’il y avait tout un tas de raisons qui ont fait qu’elle a préféré s’éloigner de moi mais ça sera différent, je le promets. Premièrement, je tiens à la soutenir dans son souhait de retrouver sa place au sein de l’armée. Elle a besoin de se retrouver dans les airs comme avant, alors même si je suis angoissée à l’idée de la savoir là-haut, je ne peux que l’accompagner à poursuivre ses rêves. Comme je l’ai dit, son bonheur m’importe, je suis prêt à tout pour Charlie, même à effacer mes craintes de la perdre, devant elle. En arrivant à l’aéroport de Tokyo où j’attends impatiemment de rentrer à la maison, je comprends aussitôt que mon vol est annulé. Le panneau d’affichage annule systématiquement tous les vols. La raison ? Les pluies diluviennes causent énormément de dégâts dans toute la région et obligent l’aéroport à garder tous ses appareils au sol. Confus, je demande des renseignements à l’hôtesse qui se trouve à l’accueil de mon embarquement.
Celle-ci est catégorique : tous les vols sont annulés pour les prochaines heures. Elle n’en sait pas plus que ça. Je vais devoir patienter. Déçu, je vais m’asseoir sur l’un des sièges de la salle d’attente et décide d’envoyer un message à Charlie, qui avait prévu de venir me chercher à l’aéroport de Monterey demain en fin de journée, après mon escale à San Francisco.
—Hey mon ange. Mon vol est annulé à cause des pluies au pays. Je ne sais pas quand je pourrais rentrer. Je te tiens au courant.—
J’avais hâte de rentrer à la maison, pour la retrouver. J’hésite à envoyer un message à Savannah pour lui parler de mon retard mais comme je lui ai dit il y a quelques jours qu’à mon retour en début de semaine j’aimerais prendre Carla, elle sait que je ne vais pas tarder alors, je n’en fais rien. J’envoie un second message à Charlie, presque aussitôt.
—Si tu savais à quel point j’ai hâte de te retrouver. Je t’aime.—
Je m'adosse davantage à mon siège, tout en étirant les jambes et je soupire bruyamment. L’attente risque d’être longue mais je n’ai pas le choix.
De toute façon, qu’est-ce qui pourrait être pire que de rester coincé à l’aéroport, quelques heures de plus ?
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☾☾ Moonchild, you shine
Come on, ya'll, moonchild, moonchild. That's how it's supposed to be.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.
Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternellement éprise de cet homme...
Qui a dit que l'Amour échouait toujours au premier coup?
Qui a dit que l'Amour réussissait à vous briser?
Qui a dit que l'Amour que je ressens à son égard s'éteindrait, un jour...?
Pilote de chasse, ayant anticipé ma retraite il y a deux ans mais désormais capable de reprendre le chemin d'un cockpit. Ce métier, putain, qu'est ce que je l'aime. Forcée de battre en retraite, je n'en ai pourtant pas oublié l'essentiel: de réaliser mes rêves et de les vivre tant que cela est possible. Je suis rouillée, certes, mais prête à en découdre. Et puis, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas!
Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do
✸ Son callsign est Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
✸ Adore regarder des émissions de paranormal
✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner
Cela serait-il possible de ne pas me transformer en vieille pie aigrie?! Qu’est ce que je deviens insupportable, quand je suis émotive. Depuis mon réveil, je ne cesse de soupirer bruyamment et dès que je croise mon reflet dans la glace, je m’aperçois à quel point ma mine est terriblement boudeuse. Et pourtant, je suis sobre! Mes traits tirés, ce visage affligé, non, rien n’est la faute de l’alcool cette fois-ci. Pourtant, c’est bien une sensation de manque qui me gangrène, une carence terrible que je ne pensais pas éprouver de nouveau: je ne cesse de penser à Ezio. Il hante mes pensées et bien que notre mariage soit une histoire ancienne, le passé rattrape le présent et c’est désormais son absence qui m’apporte ces émotions négatives en pagaille. Il est parti au Japon, pour son travail, me promettant de me retrouver rapidement mais je trouve le temps terriblement long. Tourmentée, je tente d’occuper ma journée tant bien que mal, je n’ai pas encore officiellement repris le manche, comme on dit dans le jargon, je dois attendre de terminer une longue et contraignante batterie d’examens afin de me lancer dans ma toute première mission. Luttant contre l’ennui, excluant l’immonde possibilité de descendre une bonne bière bien fraîche en trois ou quatre gorgées, je m’occupe comme je peux, faisant un peu de rangement, attrapant un livre dans la gigantesque bibliothèque trônant dans le séjour d’Ezio. Vivre avec un divorcé, d’ordinaire, ce n’est pas amusant. Mais quand il s’agit du beau brun aux yeux bleus qui a su reconquérir mon cœur meurtri et quasiment brisé, rien n’est impensable, tout paraît surmontable. Je me sens toutefois comme une étrangère, ne m’étant pas officiellement réappropriée les lieux. Mais je ne veux pas mettre des bâtons dans les roues de notre seconde histoire naissante, je mets de l’eau dans mon vin… Enfin, façon de parler, évidemment.
Et si cette cave à vin pouvait cesser de l'œil, ça m’arrangerait, au passage! PUTAIN.
Incapable de terminer la lecture de la première page du bouquin que j’ai débusqué, je jette l’ouvrage à l’autre bout du canapé, m’allonge, décontracte mes muscles et remue les doigts de pied. Le regard fixé sur le plafond, je suis interrompue dans ma méditation express par une vibration, juste sous mes fesses. Mon téléphone portable que j’ai abandonné lâchement et qui me prie de le délivrer, j’imagine. Faufilant ma main jusqu’à mon postérieur, le monde peut dire adieu à mon renfrognement persistant. Découvrir les messages d’Ezio emplit mon cœur de joie et également de soulagement. Très rapidement, une pointe d’excitation grimpe dans ma poitrine et je réalise à quel point je l’aime. Et qu’il me manque. Mais ça, je l’ai déjà expliqué, n’est ce pas…?
Après tout, quand un être vous manque, tout est dépeuplé.
Extrêmement enthousiaste, je lui écris ces quelques mots, souriant comme une adolescente connaissant son premier amour, ce qui est loin d’être une métaphore idiote:
Peu importe le temps que cela prendra, on se retrouvera, n’est ce pas? Love You. Miss You. Want You. À très vite Mon Amour.
De justesse, je me retiens d’insérer un cœur à la fin de ce message poignant et si sincère, comme si ce simple ajout serait un affront que je ne pourrais assumer. Et puis, après tout, tout est dit, n’est ce pas?
Guillerette, je bondis hors du canapé plus que confortable, direction la cuisine dans l’intention de me faire à manger. Mon ventre gargouillant, criant famine, doit se taire, cela devient insupportable. Mais mon regard est attiré par une enveloppe, posée à même le sol. C’est curieux. Fronçant les sourcils, je m’approche à pas de loup de ce courrier, me faisant immédiatement la remarque qu’il a dû être glissé sous l'interstice de la porte. Encore plus curieux. L’attrapant du bout des doigts, comme si son contenu pourrait m’exploser en plein visage, je n’aperçois aucune adresse, aucune indication sur sa provenance. Ça alors. Et si cette missive était exclusivement adressée à Ezio? Après tout, je ne suis pas officiellement domiciliée ici, alors…
Oh et puis merde, la curiosité est un vilain défaut mais certainement pas le plus destructeur que je compte à mon actif.
Pourtant, cette lecture, je m’en serais bien passée. Sans que je puisse contrôler mon regard, il se pose sur le prénom apposé à la fin de cette lettre. Et immédiatement, un pincement gagne mon âme, je me sens si blessée, trahie, presque trompée. Étrangement, je découvre le corps du message à l’envers, dans le mauvais sens. Ce qui cause sans doute ma complète incompréhension. Non, ce n’est pas possible. Je dois rêver.
…
Mais… Qu’est ce que c’est que ça…?
Après avoir été muette comme une carpe durant les secondes nécessaires afin de digérer l’écrit que je tiens entre mes mains, une gigantesque boule de colère et d’indignation se forme dans mon ventre pour gagner ensuite ma gorge et s’échapper de mes lèvres de la plus brutale des manières:
ET PUTAIN DE MERDE!
Et voilà la Charlie que je connais et qui revient au galop à la moindre occasion! Mais je ne peux contenir ma colère, elle est bien trop grande, loin d’être disproportionnée. Interdite, médusée, sous le choc, je réalise ce que je viens de découvrir à travers les lignes de cette monstrueuse confession écrite: La mère de l’enfant d’Ezio l’a abandonnée. Elle a fait cette horreur de laisser son enfant je ne sais où, confiant à son père qu’elle ne peut plus s’en occuper, que tout ça, c’est trop pour elle. Mais tout ça quoi, hein? Sa propre chaire, son propre sang? Et Ezio qui est bloqué au Japon! Et… Je dois le prévenir. Tout de suite. Me ruant sur mon smartphone, le doigt suspendu au-dessus de mon clavier virtuel, je me retiens, sans même savoir pourquoi. Ensuite, je comprends. Je comprends que je dois gérer la situation, seule. Que je peux sauver les apparences en réglant le problème. En autonomie, comme une grande. Que je dois agir, vite, vite, vite.
LE TEMPS NOUS EST COMPTÉ!
Alors, je change de page et m’empresse de contacter Delia, ma meilleure amie, en appuyant directement sur l’onglet “Appel”. Contrôlant autant que faire se peut ma voix, elle décroche dès la troisième sonnerie, à mon grand soulagement et je balance, réalisant bien trop tard à quel point je dois paraître hystérique:
DELIA? CARLA… LA FILLE D’EZIO… ELLE A DISPARU! Sa… Sa mère, elle a déposé une lettre… Expliquant son geste… Elle l'a abandonné! Et Ezio est toujours coincé au Japon et… et… et…
Ça y est, je manque d’air, je perds les pédales, je vais PÉTER UN PUTAIN DE CÂBLE! Et dire qu’il y a moins de vingt minutes, j’étais en pleine méditation…
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I wish that I was a stranger in a crowd, You say my name
∟Apollo, né le 3 mai 2017
∟Jacob, né le 3 février 2023
Célibataire elle a quitté Connor. Depuis son retour de mission, Délia n’est plus vraiment la même. Elle s’est éloignée de lui. Cependant, son coeur bat toujours pour un ancien amant, qu’elle n’a jamais pu oublier, finalement…
« Pourquoi ne reconnaissons nous pas toujours l'amour qui commence, mais reconnaissons nous toujours le moment où il se termine ? »
« Je t'ai aimé sincèrement et quelque part, je t'aimerais toujours, et garderai en moi une affection particulière pour toi »
Elle était Lieutenant au sein de la US Army. De retour de mission depuis le fin février 2024. Elle n’est plus tout à fait la même… souffre de trouble de stress post-traumatique (TSPT) Actuellement sans emploi
Elle vit depuis peu dans l’appartement de Charlie, dans le quartier Est de la ville, en attendant de se retourner, puisqu’elle vient de quitter Connor.
Je n’ai pas revu Matt depuis le mois dernier. En fait, depuis qu’on s’est embrassés et que je lui ai dit que j’avais besoin de temps pour réfléchir. Réfléchir à nous ? Possiblement, oui. Je sors à peine d’une histoire, je ne suis pas prête à franchir cette nouvelle ligne avec quelqu’un d’autre, même si au fond de moi, je sais ce qu’il est en, de Matt. Je ne veux pas le priver de ses enfants, bien qu’il sache que, pour le bien d’Apollo, nous ne lui dirons rien sur ses origines, je n’ai jamais été fermée à l’idée qu’il connaisse son fils. Le jour où il apprendra la vérité, nous serons trois à lui apporter les réponses aux questions qu’il se posera forcément. Tony a un droit de regard peu importe les lois de ce pays. De plus, je ne veux pas le perturber davantage. Ma relation avec Connor n’a jamais été cachée et aujourd’hui, nous ne vivons plus ensemble et mon fils ne comprend pas ce qu’il se passe. J’ai essayé de lui expliquer les choses comme elles se sont déroulées sans pour autant forcer sur les détails et mes réponses semblent l’avoir satisfait. Il me demande encore s’il pourra continuer à aller chez Connor et j’avoue que pour l’instant, ce n’est plus possible. La situation est bien trop tendue, voire gênante. C’est toujours nos enfants qui en pâtissent quand des amis de longues dates décident de devenir plus que ça, avant que tout soit fichu en l’air. Parce qu’il n’est plus question d’être amis, à présent… Harper est ma filleule, je ne cesserai jamais de la voir, de l’aimer et de lui apporter du réconfort même si c’est tendu avec son père. Cela ne change en rien ce que je ressens pour elle…
Je suis chez mes parents. Caleb m’a un peu forcé pour ce repas en famille. Depuis mon retour à Monterey, je les évite le plus possible et cette fois-ci mon frère ne m’a pas vraiment donné le choix. C’était tout le monde ensemble et fin de la discussion. Je sais qu’ils se font un véritable sang d’encre, tout autant qu’ils sont, mais je ne le fais pas exprès. J’ai besoin d’espace. Je n’ai surtout pas besoin qu’on me materne ou qu’on me surveille comme si je n’étais pas capable de rester seule. ça me fait du bien d’être entourée des miens, c’est évident mais j’ai juste… j’ai juste besoin de retourner chez moi avec mes garçons, dans notre bulle à tous les trois et c’est tout. Je débarrasse la table après le dessert, avec l’aide de Siobhan. Maman profite des enfants. Je jette d’ailleurs un œil, par-dessus mon épaule tandis que nous faisons la vaisselle avec ma belle-sœur. Maddie joue avec Jacob sous le regard attentif de leur grand-mère, Apollo sur sa console portable tandis que papa est en grande conversation avec Caleb à propos de la dernière enquête de ce dernier qui a l’air de lui donner du fil à retordre. En tête-à-tête avec Siobhan, nous échangeons à propos de places disponibles dans une garderie en septembre et j’avoue, j’aimerais que Jacob s’épanouisse dans ce genre de milieu. Je lui demande des infos, qu’elle se fera un plaisir de m’envoyer le tout par mail afin que je regarde ça, au calme.
La soirée se poursuit, les petits s’endorment sur le canapé et Apollo devient irritable. Il veut rentrer. J’enveloppe Jacob dans une couverture, Caleb fait la même chose avec Maddie et nous nous embrassons, avant de quitter les parents. En installant les enfants dans ma voiture, mon téléphone sonne et le nom de Charlie s’inscrit. Je décroche, inquiète de son appel tardif. Elle n’a pas pour habitude de m’appeler si tard en général mais je comprends assez vite qu’il s’agit d’une urgence. La panique, c’est tout ce que j’entends.
— Attends Charlie, je ne comprends pas… Elle a fait quoi ??
Il semblerait que la mère de l’enfant d’Ezio, l’ait abandonnée et Charlie ne sait pas où elle se trouve. Ezio quant à lui est au Japon. On fait face à une crise d’une extrême urgence. Je regarde mon frère qui a toujours sa fille dans les bras, à quelques centimètres de moi, se demandant ce qu’il se passe. En raccrochant avec Charlie après lui avoir dit que j’arrivais immédiatement, je confie à Caleb:
— Il y a un problème avec Charlie, je dois y aller… ça t’embête de prendre les enfants avec toi ?
Évidemment que ça ne le dérange pas. Je demande à Apollo de sortir de la voiture pour monter dans celle de son oncle et sa tante et mon frère prend Jacob dans les bras après avoir attaché Maddie dans son siège auto. Étant donné qu’ils n’ont pas de second siège, je leur donne celui de Jacob puis les remercie tous les deux et dix minutes plus tard, je me gare devant l’appartement de Charlie. Je monte quatre à quatre les escaliers et frappe à la porte, essoufflée. Quand celle-ci m’ouvre la porte, je souffle et la prends dans mes bras :
— Je suis là, Cha’. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Tu as appelé la police ? Ils arrivent quand ? Et Ezio ? Tu l’as appelé ?
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l’amour, Le vrai, c’est lui qui donne le désir et la force de tout reconstruire …
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.
Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternellement éprise de cet homme...
Qui a dit que l'Amour échouait toujours au premier coup?
Qui a dit que l'Amour réussissait à vous briser?
Qui a dit que l'Amour que je ressens à son égard s'éteindrait, un jour...?
Pilote de chasse, ayant anticipé ma retraite il y a deux ans mais désormais capable de reprendre le chemin d'un cockpit. Ce métier, putain, qu'est ce que je l'aime. Forcée de battre en retraite, je n'en ai pourtant pas oublié l'essentiel: de réaliser mes rêves et de les vivre tant que cela est possible. Je suis rouillée, certes, mais prête à en découdre. Et puis, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas!
Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do
✸ Son callsign est Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
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✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner
Et je n’ai jamais su les gérer, putain. Y’a qu’à dresser le constat de toutes les merdes qui sont arrivées dans ma vie depuis un paquet d’années, je tire un zéro pointé sur la manière d’aborder ce genre de conneries. Je ne suis pas celle qui sauve les gens, je suis plutôt la pauvre petite chose qui a perpétuellement besoin d’aide ou qui gère ses tracas de la pire manière qui soit. J’ai été attrapé par les griffes de l’alcool, de la dépression, de la solitude… Jusqu’à faire le vide autour de moi, jusqu’à quitter l’homme qui pourtant m’a tellement rendue heureuse, à sa manière. Mais je n’ai jamais su me satisfaire de ce que la vie m’offrait, je préférais piétiner des certitudes rassurantes pour me perdre dans d'incontournables pulsions. Et elles ont fini par gagner. Juste un temps. Désormais, je me suis réveillée de cette torpeur, de cet engourdissement, et mes sens en alerte ne sont pas préparés à ce qui suit. Personne ne peut réagir correctement à ce genre de drame. De cataclysme. Rien que de relire la lettre que je tiens entre mes doigts fébriles, je sens un couteau se planter dans mon cœur, la panique s’insurger dans mon esprit confus. Je me répète ces mots, cette vérité angoissante, pour y faire face, comme il se doit:
Carla a disparu. Ce bébé sans défense a été abandonné par sa connasse de mère. Ezio est encore au Japon, à cause de son vol qui a du retard. Et dans l’histoire, l’héroïne… c’est moi. Serais-je seulement capable d’apporter un dénouement heureux à ce scénario catastrophe…?
Je doute, je tourne en rond, j’ai envie de pleurer, de jeter mille objets contre un mur, de hurler à la mort. Seul réflexe qui comporte un certain sens: demander de l’aide. Pour cela, je n’hésite pas une seconde de plus et je contacte Delia. Ma meilleure amie est non seulement la femme en qui je fais le plus confiance au monde mais saura, grâce à son sang froid légendaire, m’aider à réfléchir et à trouver une solution. Je compte sur elle, à juste titre. Quand enfin elle franchit la porte, je sens un certain soulagement dans ma poitrine, rapidement compensé par l’angoisse qui se délecte de tout cet espace, qui s’installe confortablement, qui prend ses aises. Cette saloperie. Dévastée, je me jette littéralement dans ses bras, attrape ses épaules afin d’éviter à mes mains de trembler. Avoir une prise, cela me permet de me concentrer. Je ne sais pas ce qui m’arrive, j’ai la sensation de pouvoir craquer à tout moment et pourtant, je suis paralysée par la peur, par la suite des évènements. Les questions de Delia, légitimes, trouvent une réponse confuse, de par ma voix plus rauque que jamais:
Non, j’ai appelé personne… J’ai… Putain, merde, Delia, qu’est ce que je dois faire…?
Heureusement qu’un mur se tient derrière moi pour me retenir, je manque de m’écrouler au sol, telle une marionnette dont les ficelles ont été coupées. Mon cerveau fonctionne à cent à l’heure, il s’active, pédale, mouline, travaille et se creuse, à la quête d’une solution, d’une option, d’une situation qui pourrait me sauver de ce cauchemar impensable. Mais je n’ai pas le temps de me morfondre, je dois agir. Je dois trouver quelque chose à faire, quelque chose pour avancer, quelque chose pour empêcher ma chute vers ce trou béant, non, je dois éviter l’impensable, je dois, je dois, je dois… Et soudain, mon regard qui est attiré par une des photos tendrement affichées sur la porte du réfrigérateur. Un cliché de Ezio avec sa petite fille, qu’il presse contre son torse, débordant d’amour à l’égard de ce petit être qui sourit. Ce bonheur qui dégouline de ce papier glacé, qui m’atteint, qui coule sur le sol et qui m’apporte l’éclat de lucidité qui me manquait tant. Une piste, voilà ce que c’est. Même à plusieurs milliers de kilomètres, Ezio m’envoie un signe. Je serais bien stupide de ne pas le remarquer, de ne pas le considérer. De ne pas admettre que c’est une chance d’apporter un dénouement heureux, celui pour lequel je serais prête à tout. Me relevant à peine, préférant ramper jusqu’à la photo que j’empoigne avec fermeté, je murmure à l’attention de ma meilleure amie, ressemblant sans doute à une folle furieuse droguée ou alcoolisée ce qui pourtant, n’est pas le cas, à mon plus grand regret:
Je… Delia… Attends, je…
Les neurones, bordel, les neurones! Allez, activez-vous! Faîtes votre travail, putain, je n’ai jamais eu de quoi me vanter de mon esprit ingénieux mais pour le coup, j’ai une intuition… Je sens que quelque chose vient, monte en moi et que ce sentiment, rien ne pourra le refouler. Et puis, la lumière fût, au bon étage et tout prend du sens. Après une longue expiration, ponctuée d’un rire bien maladroit, j’explique à Delia ma théorie, qui, je l’espère, s’avèrera être la bonne:
Et si elle l’avait déposé au parc, hein?! Ezio m’a déjà raconté… C’est l’endroit préféré de Carla. Je… Allez, viens, on y va!
Ni une, ni deux, j’attrape une veste, les clés de l’appartement et claque la porte, après que Delia soit sorti, cavalant pour démarrer aussi vite que possible sa voiture. Je vois flou, tandis que je dégringole les escaliers et que je m’engouffre dans le véhicule, mettant ma ceinture de sécurité, par réflexe. À mon plus grand étonnement, je me mets à prier, tous les dieux possibles, pour que ma théorie soit la bonne. Je me surprends à avoir la foi, comme ça, au moment opportun. Je compte sur le peu d’empathie que pourrait ressentir une mère qui vient d’abandonner son enfant… Putain, Charlie, tu te crois dans le monde de Oui-Oui ou quoi?! Mais quelque chose, tout au fond de mes tripes, me dit que c’est loin d’être une piste à exclure. Que ce simple “peut-être” pourrait devenir un “c’est certain”. J’ai besoin d’être dans l’action, d’agir. De remuer les bras, de les mouliner, de patauger et de m’en sortir. Comme toujours. Durant le trajet, je n’ai pas ressenti le besoin de parler, d’entretenir une conversation basée sur un vain espoir. Je m'accommode de ce silence, il m'oppresse mais je n'ose le briser. Dès que je sens Delia freiner à l’approche du parking du parc de la ville, j’ouvre la portière et descends, la voiture quasi en marche, et me met en route, me dressant face aux rares passants, leur foutant sous les yeux la fameuse photo que je n’ai pas quitté et leur demandant, de ma voix si chaude, si paniquée:
CARLA?! CARLA?!... Excusez moi, vous avez vu cette petite fille….? Excusez-moi, je… PUTAIN DE MERDE!
Dévastée, je me retourne vers Delia, prête à abdiquer. C’était une mauvaise idée de venir ici, de croire que l’issue était aussi simple. Que je pourrais tout résoudre, comme ça, grâce à une simple intuition, alors que j’ai toujours été la cause des problèmes et non leur fin heureuse. Tu es maudite, Charlie, et tu détruis tout ce que tu touches, c’est comme ça, tu ne peux rien y faire…
Et dans ma poche, je sens une vibration. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’espère que ce n’est pas un message de la part d’Ezio. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ose espérer que le temps ne s’est pas écoulé à la vitesse qui m’effraie tant, que ce n’est pas vrai, qu’il ne soit pas revenu avant que la situation s’est arrangée. Avant que moi, j’ai pu sauver sa fille. Une soirée tout ce qu’il y a de plus normal pour Charlie Sharp, bien entendu, comment pourrait-il en être autrement…
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I'm coming home soon, my love ; w/Charlie
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