a life, a story

Quand tu étais gosse, ta maison ressemblait à l'arche de Noé. Ta mère, vétérinaire, récupérait tous les animaux qui avaient besoin d'aide. Alors tu avais grandi dans cette atmosphère, avec cette aisance pour aller vers eux. Curieux de nature, c'est en observant ta mère que tu as appris peu à peu le métier. Parce que pour elle, c'était plus qu'un métier, c'était une passion. Tu l'admirais pour ça. Ton père aussi, pour la patience et l'amour qu'il lui portait. Ils s'étaient rencontré deux ans avant ta naissance pendant une manif' Ta mère avec sa pancarte « Non aux expérimentations animales » Et lui, pilote de Canadair, mais présent en tant que secouriste volontaire qui devait veiller sur le cortège. Un échange musclé, un sourire en coin et la magie avait opéré. Ils se sont mariés quelques mois plus tard et tu es né l'année suivante, l'année de ses trente ans.

Avec ton père, elle voyageait souvent pour son métier, surtout en Afrique. Elle avait un amour sans fin pour ce continent et sa population. Et quand on lui a proposé de diriger un centre de soins à la frontière Kényane, elle a accepté. Ton père qui était pilote, l'aidait dans ses tournées. Ensemble, ils survolaient les réserves, s'assurant que les terres n'étaient pas braconnées. Et malgré le fait qu'ils adoraient ce qu'ils faisaient, ils étaient conscient du danger, pas seulement avec les animaux sauvages, mais aussi avec les rebelles de certaines régions, de l'influence grandissante des islamistes dans la région. Voilà pourquoi il t'avait fait rentré à Monterey parce que cela devenait trop dangereux. Et c'est un an plus tard, que le drame est arrivé. L'avion de ton père avait été abattu par un lance-roquette. Ton père, ainsi que les quatre autres personnes à bord, sont mort sur le coup. Les débris de l'avion ont été éparpillé sur plusieurs kilomètres et les corps n'ont jamais été retrouvés.

Ta mère est revenue à Monterey. C'était trop dur pour elle de rester là bas, sans lui. Elle a repris un travail comme vétérinaire avant d'ouvrir sa propre clinique, deux ans plus tard. Peu à peu et avec ton aide, elle a retrouvé un peu de bonheur. Tu l'aidais parfois à la clinique même si tu n'avais que quinze ans. Tu avais déjà des gestes très précis et tu faisais un excellent assistant. Tu passais parfois tes week-end à la clinique. Cela a duré deux ans jusqu'à ce que tu rencontres Iris. Après ça, tu lui consacrais ton temps libre. Même si tu n'oubliais pas pour autant tes études. Tu avais postulé à plusieurs écoles vétérinaires, dont la plus réputée, celle de Davis. Tu espérais que tes excellents résultats allaient te donner le choix. En attendant, tu profitais de ta vie à Monterey, entre potes, clinique et Iris. Au début, tout le monde pensait que c'était juste une histoire sans lendemain. Mais non, tu étais amoureux même si tu avais mis du temps à l'admettre. Si bien que lorsque tu as été admis à Davis, tu revenais le plus souvent possible à Monterey pour les voir, ta mère et elle.

Tes études étaient pourtant très prenantes. Tu avais de longues journées et parfois tu étais tellement épuisé que tu t'endormais en cours. Heureusement que la bourse que tu avais reçue, couvrait la plus grande partie de tes études. Ta mère te téléphonait chaque semaine pour avoir son petit recap de ta semaine. Ce qui t'amusait. Tu avais appris aussi qu'elle avait décidé de recueillir sous son toit, Maya. La fille de son frère. Ce dernier, militaire, était souvent en opération. Et il avait proposé à sa sœur de garder Maya et de lui permettre d'avoir une scolarité normale. Tu étais ravi pour elle. Tu connaissais Maya depuis qu'elle était bébé. C'était un peu comme ta sœur. Tu passais du temps avec elle, lui faisant découvrir la ville et ses bonnes adresses.

Puis à l'obtention de ton diplôme, tu revenais enfin à Monterey. Tu ne savais pas trop ce que tu allais faire. Tu avais reçu quelques propositions mais ton choix n'était pas fait. Tu voulais profité un peu de Monterey, de ta famille, de ta chérie. Cinq ans que vous étiez ensemble et finalement, tu avais un peu de mal à imaginer ta vie sans elle. Tu savais l'amour qu'elle avait pour les vignes Patterson. Et que pour elle, son futur était là, à Monterey. Alors que toi, tu voulais voyager, consacrer ta vie aux animaux, et leur venir en aide. Puis tu avais reçu une proposition. Celle que tu n'espérais même pas. Une ONG avait besoin d'un vétérinaire pour la réserve du Serengeti. Pour toi, il n'y avait même pas à réfléchir. Et pourtant, tu l'avais fait. Parce que tu n'étais pas seul. Tu ne voulais pas gâcher le rêve d'Iris, de rester au domaine, mais tu ne pouvais pas faire une croix non plus sur ton rêve.

Tu lui avais donné rendez-vous à l'aéroport. Tu lui avais dit que tu l'attendrais jusqu'à l'embarquement. Et que si elle voulait venir, même quelques semaines, quelques mois avec toi, elle était la bienvenue. Sauf qu'elle n'était pas venue. Tu avais été le dernier passager à embarquer. Et ton avion s'était posé des heures plus tard en Afrique. Tu avais essayé de contacter Iris, de téléphoner à plusieurs reprises. Mais tu étais tombé à chaque fois sur Katherine, la mère d'Iris. Cette dernière t'avait dit que sa fille ne voulait plus rien avoir à faire avec toi. Ce que tu trouvais étrange. D'accord, sa mère ne t'avait jamais vraiment apprécié mais tu ne pensais pas qu'elle pouvait œuvrer pour briser votre histoire. En plus tu savais que ce n'était pas le genre d'Iris de ne pas répondre à tes appels. Parce que même si elle était restée à Monterey, tu n'aurais jamais pu lui en vouloir. Pourtant, Katherine avait tout fait pour vous séparer. Ça plus le fait que Maya avait dit à cette dernière que tu avais une copine là bas au Kenya... Sans le savoir, la gamine avait ruiné les minces chances que tu puisses retrouver ta belle à ton retour.

Tu étais donc resté cinq ans au Serengeti. Tu avais mis en pratique tout ce que tu avais appris à l'école et tu étais devenu un excellent vétérinaire. Tu étais sur le terrain, cherchant à préserver les espèces et à faire en sorte que l'homme ne fasse pas trop de dégats sur leurs habitats naturels. Tu avais appris à côtoyer les animaux sauvages qui peuplaient le pays. Tu avais beaucoup appris. Tu étais assez émerveillé par leurs comportements, par leurs instincts. Tu voyais à quel point certaines de leurs réactions étaient semblables à celle des êtres humains. Tu trouvais ça fascinant. Et il n'y avait pas plus défenseur acharné à leur cause que tu l'étais. En tant que vétérinaire et membre de l'équipe de préservation du parc, tu avais ton mot à dire sur la vie de ce dernier et surtout la façon dont tu voyais le tourisme. Tu n'étais pas contre, mais à petite dose et surtout de façon réfléchie. Tu ne voulais pas que les touristes perturbent les animaux, au point de changer leur comportement.

Tu ressentais parfois le mal du pays. Et tu savais finalement, qu'un jour ou l'autre, tu allais repartir. Et c'était ce qui s'était passé. Tu avais reçu une proposition d'emploi de la part d'un ami que tu avais connu à l'université vétérinaire. Il travaillait en tant que responsable à la réserve naturelle de Rocky Mountain dans le Colorado. Il avait besoin d'aide pour entreprendre le recensement des espèces présent dans le parc. Tu avais accepté. Et tu avais quitté le Serengeti de cette façon. Même si bien sûr, tu restais en contact avec les équipes présentes là bas. Là bas, tu avais pu observer plus de trois cent espèces, dont des cerfs, des pélicans, des coyotes et divers rapaces. Cela te changeait des animaux d'Afrique. Mais cela te permettait de travailler avec un autre public. Ce que tu appréciais toujours. Puis il y a un an, ta mère t'a demandé de rentrer. Elle prenait sa retraite et elle voulait une personne de confiance dans la clinique qui portait le nom de ton père. Bien sûr, tu ne pouvais pas dire non. Même si jusque là, tu avais toujours tout fait pour ne pas revenir ici...

Tu étais rentré à quelques reprises sur Monterey mais jamais de façon définitive. A vrai dire, tu fuyais un peu la ville et surtout une femme... Parce que malgré le temps, elle n'avait jamais quitté tes pensées. Iris faisait partie de toi, et de ton histoire. Tu appréhendais à l'idée de la revoir, de la découvrir marié, maman... tu ne savais pas comment tu allais réagir à tout ça. Alors qu'une partie de toi avait encore une folle envie de la prendre dans tes bras... Mais votre histoire faisait partie du passé. Le temps avait filé entre vos doigts tu en étais conscient. Malgré tout, tu avais été incapable de te caser. En même temps, ton métier te prenait beaucoup de temps. Mais tu savais que tu aurais pu prendre du temps pour elle. Pour elle oui, mais pas pour une autre femme. Tu t'en étais rendu compte. Maintenant te revoilà à Monterey et tu espérais, comme tu redoutais de revoir à nouveau ses prunelles ambrées.


en vrac
+ 1m84 + Ambidextre + Non fumeur et buveur occasionnel + Très bon cuisinier +  Végétalien + Sportif + Tu as ton brevet de pilotage d'hélicoptère + Une passion que tu as hérité de ton père, ancien pilote de Canadair aujourd'hui disparu +  T'adores la musique et tu te balades souvent avec des écouteurs dans les oreilles + Par contre, t'as un peu de mal avec les nouvelles technologies, d'ailleurs tu oublies souvent ton téléphone + T'aimes les vieux films en noir et blanc, le café sans sucre, l'odeur de l'herbe après la pluie, les pistaches, le cassis, les gaufres + Tu possèdes une collection impressionnante de films + Tu souffres d'insomnie depuis que tu es gosse + Fan de football européen, fervent supporter de Manchester + Croyant et spirituel, tu crois à une vie après la mort et au karma + Tu es vétérinaire bénévole pour l'un des refuges de la ville + Tu as beaucoup voyagé + Tu portes la montre de ton père. Un cadeau qu'il t'avait donné quand tu avais quitté le Kenya, un an avant sa mère. Tu ne t'en sépares jamais + Passionné de mythologies, tu es un puits de science quand il s'agit d'aborder les contes qui s'y rattachent + Tu aimes observer les étoiles quand le ciel est bien dégagé + Superstitieux, tu crois aux signes que le Destin met sur ta route +