@Joanne Prescott    

Avocat. Ezeckiel détestait ce métier à vrai dire et pourtant c'était bien ce qu'il faisait. Il le faisait avant tout pour protéger ses sœurs de son père mais s'étant maintenant rendu compte qu'elle pouvait se débrouiller seul, il pouvait maintenant chercher ailleurs. Rosalie avait donc réussi à lui faire ouvrir les yeux et c'est ainsi un peu grâce à elle qu'il se reprenait en main. Bref, tout cela pour dire qu'en attendant de trouver un autre métier qui lui plaisait, il continuait à faire son métier au cabinet familial de son père bien qu'il n'en ait plus la motivation ni l'envie.

En parlant du paternel, celui-ci l'avait d'ailleurs convoqué dans son bureau aujourd'hui afin de lui parler d'une affaire en cours. Affaire assez importante au vu du ton employé. Le jeune homme s'était donc assis face à lui et l'avait écouté puis une fois cela fait il était reparti et avait prit la direction d'un hôtel se trouvant dans le quartier est de Monterey afin de rencontrer le client. Sortant de l'immeuble, il s'installa donc au volant de son Impala, son bébé , puis après avoir inséré ses clefs dans la fente et démarrait la voiture il commença à rouler. Le trajet se déroula d'ailleurs assez rapidement n'ayant pas beaucoup de circulation en ville malgré une légère déviation qui le retarda de quelques minutes.

Une fois arrivé là-bas au bout de quelques minutes, le jeune homme gara sa voiture dans le parking puis il pénétra ensuite dans l’hôtel où l'attendait son client. Prenant les escaliers voulant éviter l'ascenseur qui lui rappelait trop sa claustrophobie, celui-ci marcha donc jusqu'au neuvième étage. Arrivé à destination et après avoir repris son souffle, le jeune homme pénétra ensuite dans la chambre où l'attendait son client puis après une discussion sur l'affaire qui dura quelque temps il fut enfin temps de partir. À la base, Ezeckiel aurait dû reprendre les escaliers, mais ceux-ci étant bloqué parce qu'il venait d'être nettoyé il n'eut d'autre choix que de prendre l'ascenseur. Pénétrant dedans rempli d'appréhension il s'apprêtait à partir laissant les portes se refermait lorsqu'il entendit une voix lui demandant de retenir l'ascenseur. Appuyant sur le bouton, celui-ci s'exécuta donc et laissa la jeune femme le rejoindre à  côté de lui tandis qu'elle le remerciait et que lui la saluait par politesse. Laissant suite à cela les portes se refermaient, l'ascenseur commença sa descente puis tout à coup celui-ci s’arrêta net faisant presque tomber Ezeckiel l'action l'ayant surpris. Les lumières elles vacillèrent pour finalement s'éteindre les plongeant dans le noir. Quant au jeune homme, celui-ci commença à ressentir une accélération du rythme cardiaque ainsi qu'une sensation de vertige.

"Excusez-moi..." dit-il le teint livide et s'appuyant contre la paroi de l'ascenseur.

 @Ezeckiel Caldwell    

Voilà à peine quelques jours que ma fille Alba et moi venons de débarquer à Monterey, prêtes à démarrer une nouvelle vie remplie de belles promesses. Notre départ soudain de Seattle, notre ville natale à toutes les deux, semblait être l’unique solution afin de tirer définitivement un trait sur notre passé tourmenté. L’agression dont j'ai été victime en sortant du travail, tard le soir, m’avait transformée. Bien plus que je ne voulais l’admettre, moi, la tête de mule, maman célibataire, souhaitant tout gérer de front, avec ferveur. Je tentais pourtant de garder la face mais rien n’y faisait. Ayant pour habitude d’affronter la vie et ses aléas toute seule, notamment depuis le départ de l’amour de ma vie alors qu’Alba n’avait que quelques mois, je pensais être suffisamment forte pour pouvoir surmonter cette crise mais je me fourvoyais. Alors, une nuit, j’avais décidé de partir, de tout quitter. Ma famille, mon travail, les quelques amis solides que j’avais depuis l’enfance. J’avais embarqué quelques bagages, ma fille sous le bras et nous voilà dans une nouvelle cité californienne, prête à savourer tout ce que la vie pouvait m’offrir avec grâce. Le temps de trouver la maison parfaite qui nous conviendrait à toutes les deux, nous avons élu domicile dans un hôtel du centre ville. Bien entendu, la situation ne pouvait pas durer trop longtemps: c’est que mes finances n’étaient pas au beau fixe. Sans emploi, j’allais pourtant résoudre ce dernier problème en me rendant à un entretien d'embauche à l’hôpital de la ville, où j’espérais pouvoir trouver un poste au sein du service de pédiatrie. Travailler au contact des enfants était une véritable vocation, je me refusais donc à me plier à d’autres options. Confiante mais quelque peu stressée, je venais de quitter ma chambre et je me rendais d’une démarche assurée en direction de l’ascenseur. Petit coup d'œil sur ma montre: j’étais largement dans les temps, ce qui m’apportait un sentiment de sécurité qui n’était pas de trop. Levant les yeux vers l'ascenseur que je souhaitais emprunter afin de rejoindre le rez-de chaussée, je remarquais que les portes n’allaient pas tarder à se refermer. Alors, pressant le pas, je levais la main en direction de son occupant et demandant, d'une voix pressée:

Oh, vous pouvez le retenir, s’il vous plaît?! Merci!

Haletante, je faisais mon entrée dans la cabine, lançant un regard reconnaissant envers mon compagnon pour ce court voyage. J’étais déjà en train de me passer les potentielles questions que l’on me poserait en revue quand soudain, la cage s’immobilise. Pestant de tous les diables, je commence à comprendre ce qui se passe. Une panne! Me retenant de lâcher un juron bien grossier, je me tournais vers l’homme qui venait de murmurer quelques mots, fronçant des sourcils.
Perdant mon sourire en détaillant le visage de ce pauvre inconnu qui semblait frissonner, je me penche vers lui et lui demande d’une voix compatissante:

Ça ne va pas? Asseyez-vous, tout va bien se passer. Vous voulez un peu d’eau?

Je lui tends la bouteille que je viens de sortir de mon gigantesque sac à main, me laissant porter par cette générosité naturelle. Ayant appris à devoir anticiper chaque situation en tant que maman célibataire, je ne sortais jamais sans quelque chose à manger et de quoi s’hydrater. C’est bien ma veine, tiens! Me retrouver bloquée dans cet ascenseur de malheur alors que je dois me rendre à mon entretien d’embauche! Mais à priori, il y a plus urgent: trouver une solution pour quitter cet endroit et le plus rapidement possible, de préférence!
Réfléchissant à toute vitesse, je finis par appuyer sur le bouton d’urgence, croisant les doigts pour que quelqu’un vienne rapidement à notre secours.

@Joanne Prescott    

Se trouvant désormais dans cette ascenseur, Ezeckiel appréhendait la descente de celui-ci ne supportant pas de rester enfermé dans un lieu clos pendant ne serait-ce que quelques minutes. Il aurait préféré prendre les escaliers, mais ceux-ci étant bloqué il n'eut pas le choix et dût se résoudre à prendre cette option-là. C'était un véritable calvaire pour lui et il se mit donc à prier intérieurement pour que tout se passe bien et sans encombre tout en se rendant compte que s'il était seul il n'aurait personne pour l'aider à aller mieux. Pensée vraiment angoissante… Le jeune homme chassa au plus vite cette mauvaise pensée de son esprit et fut ensuite tiré de ses pensées lorsqu'une jeune femme l'interpella et lui demanda de retenir l'ascenseur tout en le remerciant. Ezeckiel s'exécuta retenant les portes de l'ascenseur pour laisser entrer la jeune femme puis après lui avoir adressé un sourire il se concentra tandis que la cage commença sa descente. Descente qui ne dura pas longtemps puisque tout à coup l'ascenseur s'immobilisa piégeant les deux occupants. Les lumières s'éteignirent également les plongeant dans le noir. Le blond quant à lui commença à ressentir une accélération du rythme cardiaque ainsi qu'une sensation de vertige tout en devenant livide. Il savait très bien ce qu'il se passait et s'adressa donc à la jeune femme espérant que celle-ci l'aide.

"No... Non… ça ne vas pas… Je ne me sens pas bien… Et oui je veux bien un peu d'eau." dit-il le teint toujours livide et commençant à paniquer.

S'asseyant sur le sol, celui-ci prit ensuite la bouteille que lui tendait la jeune femme puis après l'avoir ouvert bu une gorgée espérant que cela l'aide à se calmer. Malheureusement cela ne fut pas le cas et son état s'empira tandis qu'il regardait la jeune femme appuyer sur le bouton d'urgence. Celui-ci se mit donc à avoir tout à coup très chaud ainsi que l'impression d'étouffer. Il ressentit aussi quelques tremblements parcourant son corps tout en ayant la sensation que son corps va le lâcher.  Ne supportant pas cela et voulant sortir au plus vite, la jeune femme se mit à enlever sa veste ainsi que son tee-shirt espérant que cela l'aide à avoir moins chaud.

"Je dois sortir d'ici ! Et au plus vite !!!" dit-il plus pour lui même que pour la jeune femme ignorant que celle-ci l'avait quand même entendu.

Le blond ne se sentait vraiment pas bien bloqué dans cet ascenseur croyant même qu'il allait mourir sa claustrophobie prenant petit à petit le dessus sur lui avec tous les symptômes qui allaient avec. La crise de panique n'était également pas loin et cela n'était vraiment pas bon signe le jeune homme commençant à s'imaginer le pire. Essayant de parler du mieux qu'il put, Zeck s'adressa à nouveau à la jeune femme.

"Aidez-moi... dit il le souffle coupé et ayant la sensation d'étouffé.

Je ne veux pas mourir ! pensa t-il.

 @Ezeckiel Caldwell    

L’ambiance devient pesante, l’air irrespirable. Certes, je ne suis pas des plus à l’aise, enfermée dans cet ascenseur de malheur. J’ai d’autres choses à faire, notamment trouver un emploi, ce qui est quand même l’urgence absolue en tant que mère célibataire. Je ne peux pas me permettre de manquer ce rendez-vous important… et je ne suis pas certaine que l’excuse de l’ascenseur sera facilement acceptée, ça paraît gros, quand même. Mais la situation semble bien plus complexe pour mon compagnon d’infortune. S’étant assis, tremblant comme une feuille, je jette vers lui un regard paniqué mais aussi attendri. Le pauvre, il doit souffrir de claustrophobie… Mon cœur explose de douleur rien qu’à ressentir son angoisse, mon empathie fait violemment surface tandis que j’appuie frénétiquement sur le bouton d’urgence. Allez, que quelqu'un nous vienne en aide! Il s’agit d’une situation extrême, nous ne pouvons pas rester comme ça plus longtemps!
Contrôlant tant bien que mal ma respiration, l’inconnu accepte ma bouteille d’eau, m’exprime sa panique et sa volonté de sortir d’ici au plus vite. Comprenant parfaitement son point de vue, je m’agenouille pour être à sa hauteur et lui murmure, posant ma main moite sur la sienne, compatissante:

Ça… ça va aller, ne vous inquiétez pas! Je…

Mais je suis interrompue par la voix du technicien, qui enfin répond à notre appel. Ce n’est pas trop tôt, tiens! Bondissant, je m’approche de l’interphone et discute quelques minutes avec le professionnel qui m'apprend que l’intervention devra attendre une heure, minimum. Ayant une réelle envie de conserver mon sang froid, je le remercie et tourne à nouveau un regard rempli d’inquiétude envers l’homme blême. Le pauvre, il est au plus mal! Mais notre souffrance sera bientôt un mauvais souvenir, nous devons faire preuve de patience. D’ici une heure, nous serons enfin libérés. Mais afin de tuer le temps, je dois m’occuper de lui. Mon métier d’infirmière revient à la charge, alors, tandis que je pose mon sac dans l’angle de la cage, je m’approche de nouveau de lui et demande, timidement:

Je… Je peux? Ça pourra vous détendre. Faîtes moi confiance.

J’approche lentement mes doigts de ses tempes et commence un massage doux mais ferme, qui a pour but de le libérer de ses tourments. Quelques secondes passent, dans un silence de mort. Je retrouve enfin mon éternel sourire tandis que je décide de me présenter officiellement:

Je m’appelle Joanne. Et vous…?

Oui, faire la conversation, même si elle est banale à souhait. Ça ne peut pas lui faire de mal, à ce pauvre homme, il est au bord du malaise. Hors de question que j’affronte ce cauchemar seule! Je sais qu’il finira par retrouver son calme et que je pourrais même apprendre à le connaître.
Nous n’avons pas mieux à faire, de toute manière. Nous avons même tout notre temps…

@Joanne Prescott    

Difficile de rester calme lorsqu'on est bloqué dans un ascenseur et atteint de claustrophobie. C'est précisément ce qui était en train d'arriver à Ezeckiel qui avait de plus en plus de mal à garder son sang-froid ne supportant pas de rester enfermé dans un espace clos. Espace qui ressemblait plus à une prison qu'à autre chose à l'heure actuelle… Il n'avait qu'une envie à l'heure actuel, c'était de sortir de cette cage de métal et cela au plus vite. Se retrouvant donc au plus mal à cause de cette situation, le jeune homme finit par s'asseoir pour essayer de calmer sa respiration cardiaque ainsi que sa sensation de vertige tout en appréciant le fait que la jeune femme qui était avec lui essaie de l'aider. Savoir qu'elle était là le rassurait un peu puisque n'étant pas seul dans cette galère. Il était clair que s'il avait été seul, la situation n'aurait pas été la même et qu'il aurait très vite sombrer dans la panique. Une panique encore pire que maintenant. Suite à cela et une fois assis, le blond prit donc la bouteille d'eau que lui tendait la jeune femme puis après avoir bu une gorgée posa celle-ci sur le sol et reporta son attention sur la personne en face de lui. Celle-ci s'agenouilla d'ailleurs pour être à sa hauteur posant une main sur la sienne tout en essayant de le rassurer. Le blond, lui se mit s'en sans rendre compte à serrer la main de la jeune femme appréciant ce contact qui le rassurait un peu. Ce n'était pas grand-chose, mais un bon début tout de même.

"Merc... Merci… de m'aider !" dit-il reconnaissant.

Essayant toujours de garder son sang-froid, Ezeckiel regarda ensuite la jeune femme s'éloigner de lui pour allez répondre au technicien qui daignait enfin répondre à l'appel.  C'était pas trop tôt tiens… Le blond n'entendit pas grand-chose de la conversation essayant toujours de réguler son rythme cardiaque ainsi que de calmer ses tremblements qu'il ressentait et ayant enlevé sa veste ainsi que son tee-shirt parce qu'il avait trop chaud. Tout ce qu'il entendit ce fut le mot 1 heures, ce qui était beaucoup trop pour lui… Blême il regarda ensuite la jeune femme s'approchait de lui puis lui répondit lorsqu'elle posa la question.

"Oui vous pouvez. Et d'accord je vous fais confiance alors ! dit-il.

La laissant donc faire, Ezeckiel laissa celle-ci poser ses doigts sur ses tempes puis ses muscles se détendirent quelque peu lorsqu'elle commença le massage. Il faut dire aussi que cela était un bon moyen de détendre la personne et de faire en sorte que celle-ci se sente un peu mieux. Parler était aussi un bon moyen d'aider la personne et apparemment la jeune femme l'avait compris puisqu'elle engagea la conversation avec Ezeckiel. Cela eut pour effet de l'aider à se calmer petit à petit même s'il avait quand même hâte de sortir d'ici. Il n'était plus au bord du malaise et cela c'était un bon point déjà. Sa respiration et ses tremblements se calmait également petit à petit.  Il en profita donc pour essayer de lui répondre tout en lui adressant un faible sourire.

"Enchanté Joanne. Et sinon je m'appelle Ezeckiel." lui dit-il."Merci de m'aider en tout cas ! Sans toi je crois que j'aurais fait un malaise." rajouta il reconnaissant. La savoir à ses cotés le rassurait. Il savait qu'au besoin elle serait là pour lui.

 @Ezeckiel Caldwell    

La situation n’évolue pas d’un pouce et nous n’y pouvons absolument rien. Et cette incapacité d’agir me rend complètement folle mais je réussis à garder mon sang froid, malgré tout. La pression est grande, la frustration l’est tout autant et pourtant, je reste focalisée sur mon objectif: obtenir des informations, me projeter sur notre très prochaine, je l’espère, libération. J’ai toujours été ainsi, à me contrôler, à réfléchir malgré l’urgence ou l’horreur d’une situation. La faute à des expériences de vie qui m’ont traumatisés à tout jamais? Sûrement… Et c’est pour cette raison que j’ai choisi une carrière où je pourrais être au service de l’autre. Ou alors, cette attitude spontanée, je l’ai obtenue grâce à un caractère naturellement constitué ainsi. J’aime également à penser que je possède cette fabuleuse qualité de ma défunte maman. Cela m’adoucit, de penser à elle. De son visage, tel dont je m’en souviens, malgré la mémoire qui fait son œuvre et qui commence à l’effacer, bien que je ne me sens pas prête pour cela. Refusant de me laisser emporter par des pensées négatives, je secoue la tête, prends les devants. Et avance. Un pied, l’autre ensuite. Je reste farouchement enracinée dans le sol, je redresse la tête, mon regard planté tout droit. Je ne faiblit pas, malgré… malgré la situation.
Je suis en colère contre ce fâcheux contretemps, c’est certain, mais je réalise surtout que je ne peux rien y faire. Je n’ai aucune prise sur les évènements, je ne désire pas basculer pas vers une hystérie loin d’être productive. Je ne suis pas de ce genre. Et puis, de toute manière, j’obtiens enfin ce que je désirais apprendre, de la part du technicien: Nous en avons pour une heure. Plus que soixante minutes et nous serons sauvés. Je décide donc de me détendre, je focalise toute mon attention sur l’inconnu, à qui j’offre un instant relaxant et qui, en contrepartie, m’informe de son prénom. Murmurant à voix basse, je lui réponds, tout en me souvenant d’une anecdote amusante à son sujet:

Ezeckiel, c’est un très joli prénom. Vous savez que cela signifie “Force de Dieu”? Il faut lui rendre hommage, dans ce cas. Vous allez tenir bon, je suis convaincu que vous y arriverez.

Je termine de masser ses tempes tout en douceur, ralentissant mes gestes pour finalement m’arrêter. Lui offrant un sourire rassurant, je m'assois à côté de lui, mon épaule gauche frôlant la sienne et j’avale une gorgée d’eau, le regard planté sur l’interphone grâce auquel j’ai communiqué avec le fameux technicien. Un peu perdue mais déterminée à entretenir nos échanges, je fronce des sourcils et jette un coup d’oeil sur ma montre, tout en demandant au fameux Ezeckiel:

Vous… Tu penses qu’il s’est écoulé combien de temps, depuis que je lui ai parlé? Je suis désolée mais je pense que se tutoyer est beaucoup plus simple… Ça ne te dérange pas?

J’ose de nouveau croiser son regard et je suis particulièrement déstabilisé par cela et aussi, son torse nu. Je comprends la raison qui l’a poussé à se dévêtir et je n’ose pas aborder ce sujet. Je détourne donc les yeux vers le sol poisseux de l’ascenseur et ajoute, sur un ton ironique:

Et dire que j’avais un entretien professionnel à honorer! Ils ne croiront jamais cette explication… Je vais passer pour une folle… Et toi, qu’est ce que tu faisais, avant que ton programme ne soit gâché par ce fâcheux… détail?

Je ris en repensant au terme que je viens d’utiliser. Sur le point d’exploser, nerveusement parlant, je tente pourtant de me raccrocher à du tangible, à du concret, à une certaine normalité.
Et puis, il faut dire que comme lieu et contexte de rencontre, c’est franchement original.
Moi qui souhaitait me faire des amis dans cette ville, je suis gâtée…

@Joanne Prescott    

Le temps. D'habitude il passe vite, mais là étant claustrophobe celui-ci parait être une éternité pour Ezeckiel qui essayait de se contrôler du mieux qu'il le pouvait. Un vrai calvaire pour lui ! Et encore plus lorsqu'il apprit qu'il allait devoir attendre encore 1 heures pour que le technicien débloque la situation. Tout aurait d'ailleurs pu très mal finir à cause de ça, mais heureusement pour lui il n'était pas seul et pouvait compter sur le soutien d'une jeune femme qui s'était retrouvé bloqué en même temps que lui dans cet ascenseur. Celle-ci avait d'ailleurs très vite compris la situation du blond et s'était donc empressé de l'aider à aller mieux tout en essayant de le rassurer. Chose pas évidente, mais qui au bout d'un moment commença à faire son effet. Le massage qu'elle lui procura lui fit un bien si fou qu'Ezeckiel commença à se calmer un peu son malaise se dissipant petit à petit et sa respiration ainsi que ses tremblements reprenant un rythme quelque peu normal. Ou du moins moins saccadé qu'auparavant. Parler lui faisait également du bien étant moins concentré sur l'urgence de la situation et fixa donc son attention sur Joanne tout en lui indiquant son prénom. Le jeune homme écouta ensuite son interlocuteur lui répondre tout en lui disant qu'elle trouvait ce prénom joli et lui racontant même une anecdote à propos de celui-ci. Elle l'encouragea également à tenir bon.

"Merci du compliment. Et non je ne savais pas que cela voulait dire "force de dieu". Je viens de l'apprendre ! On ne peut pas vraiment dire que ce soit moi en ce moment… Sinon oui je vais essayer de tenir bon, mais je ne promets rien." dit-il tout en lui adressant un faible sourire. "En tout cas suis en bonne compagnie et entre de bonnes mains donc ça devrait m'aider." rajouta-il.

Suite à cela le blond laissa Joanne finir son massage bien qu'il aurait aimé qu'elle continue encore un peu. Après tout cela l'avait bien aidé à se calmer et à se détendre, mais bon dans la vie toute bonne chose à une fin. Il la regarda ensuite s'asseoir à côté de lui leurs épaules se frôlant puis tout en essayant de rester concentré il répondit à sa question. En tout cas la peur de mourir ne l'avait toujours pas quitté et il pouvait rechuter à tout moment surtout que pour lui le temps s'écoulait si longuement. Il avait l'impression que seulement 5 min venait de s'écouler.

"Non ça ne me dérange pas. Et je ne sais pas… J'essaie de pas trop y penser à vrai dire… J'ai l'impression que les minutes qui passent devienne des heures. C'est insupportable !!!" dit-il un peu fébrile. " Et toi tu penses qu'il va bientôt arrivait ?" rajouta il n'ayant même pas remarqué la montre qu'elle avait aux poignets.

Reportant par la suite son attention sur la jeune femme Ezeckiel fut surpris lorsqu'il croisa son regard et que celle-ci fuit très rapidement le sien. Il ne le releva cependant pas et se concentra donc sur sa question tout en fixant l'interphone en face de lui.

"C'est sûr qu'ils ne te croiront certainement pas. Ils ne te prendront pas pour une folle non, mais ils vont certainement prendre cela pour une excuse. En tout cas si tu as besoin d'un témoin pour confirmer ton histoire je serais là. Enfin si on sort d'ici…"dit-il. "Et sinon moi je sortais d'un rendez-vous professionnel avec un client. J'avais fini et je rentrais chez moi là" rajouta-il.

Une fois sa réponse finie, le blond suivit la jeune femme et se mit également à rire trouvant la situation vraiment risible. Tout ça à cause d'escaliers en train d'être lavé, il avait dû prendre cet ascenseur. La vie avait parfois un sacré sens de l'humour. Ezeckiel se calma par la suite lorsque tout à coup il sentit une vague de chaleur l'accablait ainsi qu'une sensation de vertige à nouveau. Essayant de se relever il abandonna très vite à cause de ça.

"Il fait chaud non ?" dit-il le teint un peu livide tout en lui attrapant le bras sans s'en rendre compte. Son contact l'apaisait un peu.

 @Ezeckiel Caldwell    

La promiscuité aide à faire connaissance et je décide, finalement, de tirer le meilleur parti de cette situation improbable. Tout d’abord, j’agis comme l'infirmière que je suis en permanence, souhaitant le soulager de cette pression qui pourrait le faire basculer dans un inconfort extrême. Et la tension finit par s’échapper, grâce au massage que j’offre à ses tempes, se faufilant à travers les parois de l’ascenseur dans lequel nous sommes piégés de force. Le tutoiement aidant à cette chaleur entre Ezeckiel et moi, nous tentons de faire passer le temps, en nous comportant comme deux êtres humains normaux, qui se seraient rencontrés de la plus traditionnelle des manières. Nous apprenons qu’avant d’être enfermés, nous avions tous les deux des projets et il me parle de rendez-vous avec un client, ce qui me pousse à lui demander, curieuse dans l’âme:

Tu exerces quel métier, dis moi? Et honnêtement, je ne dis pas non pour que tu sois mon témoin! Je postule en tant qu'infirmière pédiatrique… Heureusement que je ne sollicite pas le service psychiatrique, il se demanderait sûrement si je ne ferais pas mieux d’être admise en tant que patiente!

Une nouvelle fois, je tente l’humour, proposant ainsi une blague qui s’avère désastreuse. Tant pis, j’aurais essayé! Ça m’apprendra à tester de nouvelles choses. Et quand je jette un nouveau coup d'œil à Ezeckiel, je remarque son teint blême et entend sa question au sujet de la température. Mon trait de caractère de femme maternelle reprenant le dessus, je marmonne fébrilement, tout en posant ma main sur son avant bras, très inquiète:

Je sais bien que je suis mauvaise quand il s’agit de faire rire… Mais tu n’es pas obligé de te mettre dans cet état, tout va bien… Bois une nouvelle gorgée d’eau, tout va bien se passer! Ne t’en fais pas, je te le promets.

Je me montre bien sûre de moi, mais je ne travestit pas pour autant la réalité. D’une minute à l’autre, le technicien va finir par nous secourir, j’y crois dur comme fer. Nous serons ainsi libérés, nous allons pouvoir reprendre le cours de nos journées paisibles. Mais pour le moment, je dois me concentrer sur mon partenaire qui n’est clairement pas au top de sa forme. Ses paupières se ferment, je suis effrayée à l’idée qu’il tourne de l'œil. Alors, sans réfléchir, j’attrape la bouteille d’eau, m’installe à califourchon sur ses cuisses et lui jette le contenu en plein visage. Ne sachant pas réellement ce qui m’a poussé à agir de la sorte, je suis tout de même plutôt fière de ma réaction. Je ne m’en pensais pas capable mais je réagis plutôt bien sous la pression! Après quelques secondes à offrir une mine figée à Ezeckiel, je finis par éclater de rire, retrouvant mon sérieux entre deux longues respirations pour commencer à lui expliquer:

Je pense que…

Et soudainement, un bruit métallique se fait entendre, à travers la paroi. Tournant brusquement la tête dans sa direction, j’ai l’immense soulagement de voir apparaître le fameux technicien, qui a forcé l’ouverture de la porte. À priori, nous étions coincés à un étage où l’accès était facilité. Dans notre malheur, nous avons tout de même récolté un peu de chance! Mais à en croire la mine surprise et affligée de notre sauveur du jour, notre proximité physique porte à confusion. Il ose même ajouter que ce n’est pas la première fois qu’il interrompt ce genre de scène. Me levant précipitamment et ajustant autant que possible mon chemisier, je finis par tendre la main en direction d’Ezeckiel, lui proposant le plus simplement du monde, en offrant mon sourire le plus sincère:

Et si nous sortions de cet enfer pour rejoindre le simple Paradis de la vie, qu’en dis-tu?

Ce n’est pas que je n’apprécie pas sa compagnie, mais tout nous avons tant à faire! Et qui sait, quitter cet espace clos ne veut pas dire que nous ne pourrions pas nous retrouver, un jour peut-être… Ou plus tard dans la soirée, qui sait…