Joyce était assise dans le canapé de sa soeur, elle lui racontait comment elle allait, n’essayant de ne pas oublier de détails bien qu’elle lui disait de manière assez concise. Elle n’aimait pas lorsque le temps n’était pas chaud, étant bridé sur ce qu’elle devait mettre. Elle aimait bien les vêtements sans manches, ou du moins, assez courtes pour qu’elle puisse montrer ses tatouages, symbole de fierté pour la Brésilienne. Début d’inquiétude qui montait en elle quand sa Joanne lui annonçait qu’elle ne se sentait pas très bien. Elle venait lui poser les questions basiques, pensant d’abord à quelque chose lié à une maladie, sans savoir trop quoi y penser. “Tu es quoi?” Disait-elle, avec un regard qui se voulait interrogateur, sourcil un peu relevé. Elle attendait la réponse avant de continuer, lui donnant son avis sur Alba. Joyce la comprenait peut-être un peu plus que sa mère sur ce moment. Bien qu’elle n’aurait jamais ce même lien, et qu’elle ne voudrait bien entendu jamais l’avoir, Alba et Joyce partageaient quelque chose de spécial, quelque chose d’unique. Alba étant une personne très importante pour elle. Elle était tout de même quelque peu peinée de ne pas avoir plus de temps à partager avec elle. Mais elle se faisait la promesse intérieur d’y remédier tôt ou tard.

Puis, c’était au moment de lui parler de son futur tatouage, celui où elle allait introduire Joanne sur son corps. Elle lui avait dit qu’elle voulait ajouter quelque chose, en faire un nouveau. Mais elle ne lui disait pas tout de suite que ça allait être elle. Joyce laissait un peu de suspense, à lui décrire qu’elle allait mettre un dessin très spécial, très personnel. Avant de lui expliquer que ça allait être son héroine. Elle lui faisait donc la surprise plutôt que de lui montrer le résultat. Elle en était toute fière, bien qu’un peu timide de savoir la réaction de l’intéressée. Elle s’appuyait un peu plus contre elle, pour chercher un peu plus de contact, d’affection. “T’as pas besoin de l’être… Tu sais ?” Elle relevait un peu la tête vers elle, pour voir une partie de son visage. “Personne n’est parfait, tout le monde à des failles. Mais l’important, c’est de savoir comment les combler.” Elle baissait la tête, pensant aux siennes, failles qu’elle n’arrivait pas à fermer. “Que ça soit moi, ou Alba, on a la même vision de toi, elle est juste dans la période où dire que t’aime ta maman est… Compliqué, mais fait lui confiance.” Elle souriait un peu avant d’ajouter. “Je le sais qu’elle t’aime.”

Elle restait quelques secondes encore contre, avant de se figer quand elle entend qu’Elliot est de retour dans sa vie. Joyce doit bien mettre une ou deux secondes à assimiler l’information. Avant que son cerveau ne commence à traiter l’information, ce qui faisait se relever directement la blondinette. “Hein?” Disait-elle, préférant penser qu’elle avait simplement mal entendu Joanne. Elle dirait une tête, avant de lui dire. “ Nana…” Commençait-elle. Elle soufflait avant d’ajouter. “Tu sais ce qui va se passer, il va revenir, te briser le coeur encore une fois avant de partir à nouveau…” Elle venait se replacer, dos contre le siège. Avant de pester. “Je le déteste…”. Elle jurait dans sa tête. Elle n’aimait pas voir sa soeur comme ça. Et elle savait que fatalement, il allait encore lui apporter des problèmes. Peut-être même que son coup de mou venait aussi de lui? C’était sûr même, elle faisait la liaison entre les deux, et le maillot même. “Nana, fait attention à toi s’il te plait…” Elle regardait à présent Joanne avec une petit mine triste, la mine de celle qui savait ce qui allait suivre. Le coeur de Joyce se serrait à l’annonce de cette nouvelle, elle ne voulait plus Joanne triste, et le retour de ce dernier était clairement une raison pour l’avoir dans cette état…

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW

Cette journée ne connaîtra donc jamais aucune fin...?

Voilà la question que je me pose, que dis-je, qui me taraude, tandis que mon regard se perd dans la contemplation de la porte de mon réfrigérateur, parfaite représentation du chaos qui règne actuellement dans ma vie. Une multitude de documents s’y trouve placarder, qui aide à retracer mon quotidien parfois houleux: des factures que je compte payer en temps et en heure car je refuse de recevoir un rappel de la compagnie d’électricité mais dont je n’ai pas encore eu le temps de m’occuper, des photos d’Alba entourée de ses copines, la dernière consultation de Baya chez le vétérinaire qui m’a coûté un rein, la prochaine sortie scolaire de ma fille à laquelle je me suis proposée en tant qu’accompagnatrice mais qui tombe sur une mauvaise journée, mon planning de travail plutôt chargé pour la semaine prochaine à la merveilleuse clinique Mom & Me, l’emballage d’un bonbon dégusté le fameux soir d’Halloween qui m’emporte dans une profonde nostalgie, le résultat d’une fameux prise de sang qui ne laisse planer aucun doute sur mon état de santé actuel…
Et, bien entendu, un selfie de ma petite et adorée sœur Joyce et de moi-même, prise lors de notre dernière sortie à la plage, l’été dernier. À la vision de ce cliché, mon cœur s’adoucit quelque peu, je me sens tellement plus calme et apaisée… Alors que depuis des semaines, un véritable conflit interne fait rage dans mon esprit que je canalise pourtant très bien d’ordinaire.
Devant mes yeux s’étale ma vie. Celle qui me tient tant à coeur, celle pour qui je suis un véritable petit soldat.
Mais là, à cet instant précis, j’aimerais tout simplement arrêter cette folle course. Je ne peux plus respirer, je dois m’arrêter, je dois…
Faire une pause. L’épuisement me guette, je sens que je suis sur le point de craquer… Ce qui n’est jamais bon signe, dans mon cas. Car si j'explose, le feu que je vais dégager risque de faire pas mal de dégâts...

J’expire longuement, tentant de m’apporter un certain courage afin de poursuivre mes activités quand l’envie me prend soudainement de me préparer une boisson chaude. Et pas un simple expresso fait à la va vite, non, au contraire, plutôt un chocolat chaud si réconfortant, recouvert de mousse onctueuse au délicieux arôme de vanille. Je m'attèle donc à cette concoction, tout en allumant la radio, afin de profiter d’un des derniers titres d’une quelconque chanteuse dont je ne connais rien, tant je ne suis clairement pas à la page quand il s’agit d’actualité musicale. Je suis tellement plongée dans ma tâche que je me sens dans une bulle protectrice du reste du monde. Je sifflote, je retrouve progressivement une bonne humeur que je pensais avoir perdu. Tendant l’oreille, je finis par m’apercevoir de la présence d’un autre être humain dans la maison, qui ne doit pas être considéré comme une menace étant donné que je n’ai pas entendu Baya aboyer. Posant ma tasse sur le comptoir de la cuisine, je fronce des sourcils, cherche à découvrir l’identité de ce fameux visiteur et je finis par découvrir ma petite sœur Joyce, installée sur le canapé, qui, comme d’habitude, est un véritable moulin à paroles.
Si seulement elle savait à quel point elle tombe à pic.
Souriant à pleines dents, soulagée de découvrir son visage, je finis par lui dire, d’une voix douce:

Joyce! Je… Quelle bonne surprise, tu vas bien?

Je n’arrive plus à me concentrer sur ses dires car… un terrible détail attire mon attention. Du coin de l'œil, je repère un tee shirt au sol, possédé par… un homme dont le prénom pourrait presque porter malheur quand il est prononcé à voix haute. Extrêmement gênée et confuse, j’hésite entre agir en le cachant aussi rapidement que possible dans le panier des plaids, installé contre le canapé ou jouer la carte de l’ignorance. Après quelques secondes de courte réflexion, cette option paraît la plus faisable et je redouble d’affection dans la voix en disant à ma petite soeur:

Joyce, comme d’habitude, tu es une véritable pile électrique! Je suis désolée, je ne partage pas ton énergie, je ne me sens pas très bien, ces derniers temps…

Je fronce les sourcils et plisse des yeux car je sens qu’une affreuse migraine est à venir. Quelle poisse, franchement! Ce n’est clairement pas le moment pour me sentir aussi vaseuse, Joyce mérite que sa grande sœur focalise toute son attention sur elle. Alors, inspirant longuement pour me donner de la contenance, je ris en lui disant:

Alors, dans l’ordre: Arrête de gâter cet enfant, Alba est pourrie gâtée et rentre dans une phase où elle ne mérite aucun cadeau, je peux te l’assurer. Ensuite, j’ai prévu de faire Noël à la maison, Papa se déplace et je croise les doigts pour que notre grand frère soit de la partie. Et dis moi donc ce qui te tracasse, hein?

Je m'affale donc aux côtés de ma petite sœur, posant une main tendre sur sa cuisse que je presse affectueusement.
Je sens qu’elle a besoin de moi, de se confier, d’évacuer un certain conflit qui la terrorise.
Et toi, Joanne, aurais-tu le courage nécessaire afin d’avouer à celle que tu considères comme la femme la plus importante de ta vie le tourment qui te paralyse, depuis des jours déjà?
Auras-tu ce cran, tandis que tu dévisages avec amour et tendresse le visage de celle qui ne peut tout entendre…?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW

Joyce était sur le canapé, à regarder son téléphone, faignant le fait d’avoir trouvé un t-shirt qui n’était clairement pas celui de sa sœur. Elle l’avait en tête. Mais d’un autre côté, Joanne était une femme libre. Elle ne devait rien à personne, alors elle avait tout ses droits d’inviter et de faire ce qu’elle voulait. Joyce n’avait pas à juger. Elle ne le faisait même pas à vrai dire, elle était simplement surprise. Pas autant que le jour où elle apprendrait à qui appartient ce bout de tissus. La blondinette souriait à sa grande sœur tout en lui répondant, sourire au visage de voir cette personne qui comptait tant à ses yeux. Son modèle, sa grande sœur. « Toujours, enfin nan, pas toujours, surtout quand il fait froid comme ça, comment j’suis censé porter des trucs légers avec un temps comme ça ? » Elle parlait toujours trop, mais c’était une partie de son charme.

Elle écoutait Joanne lui parler, avant d’entendre qu’elle se sentait pas très bien, fronçant le visage, ainsi que ses sourcils, la jeune femme regardait sa sœur. « T’es malade ? » Elle se redressait un peu, avant de reprendre. « Tu couves quelque chose ? Qu’est-ce qui va pas ? ». Elle s’inquiétait de par ses paroles mais aussi son comportement, elle était quelqu’un de bien vivante, de tactile, mais aussi qui vivait directement les choses sans forcément les penser ou les cacher. Sur-réagir était dans sa nature, tant elle vivait tout à 200 %. Elle se laissait tomber une nouvelle fois en soufflant. « Rohh, tu sais juste pas t’y prendre avec elle, regarde, quand elle est dans un magasin qu’elle aime bien, elle dit non à rien. » Ajoutait-elle, avec un long sourire sur ses lèvres. Proche de pouffer de rire. « Tu dis ça, mais attends de voir une photo, j’suis certain que tu changerais d’avis ». Puis, la nouvelle sur le Noël venait à son cerveau. « Oh, papa vient ? Okay, chez toi. Tu veux que je vienne t’aider à tout préparer ? » Elle ne rechignerait pas à devoir mettre la main à la pâte pour aider son aînée. Surtout si elle ne se sentait pas en forme en ce moment.

Elle venait rejoindre sa jeune sœur, avant de venir lui offrir un contact qui réchauffait le cœur de cette jeune femme. Son soucis semblait si petit, si insignifiant quand Joanne était à ses côtés. Elle venait se laisser aller, avant de glisser pour venir se mettre à la hauteur de l’épaule de Joanne. Joyce laissait sa tête se placer doucement sur elle, avant de ne pas sortir de mots pendant quelques secondes, profitant de ce nouveau contact, profitant de cette personne qui lui donnait tant de force. Qui lui donnait l’envie de toujours être meilleure. C’était tout ce que Joanne représentait pour la cadette des Prescott. De la fierté, beaucoup même. Elle regardait son aînée de la même manière que les gens regardaient Wonder Woman. Elle n’en avait pas besoin d’héroine, parce qu’elle avait la sienne en chair et en os. Elle venait tendre son bras gauche, avant de lui dire. « J’ai envie d’ajouter un tatouage dessus. Mais je sais pas encore lequel, sans que ça perturbe tout l’équilibre que j’ai déjà. » Elle faisait une petite moue avant de relever un peu la tête pour la regarder une ou deux secondes, avant de baisser le regard pour le poser sur son bras. « Je veux que mon prochain tatouage soit celui de mon héroine. » Avant d’attendre quelques secondes et de reprendre. « Je veux qu’il soit en référence à toi. » Avant d’appuyer le contact contre elle. Joanne, son modèle.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW

Même si je tente de me concentrer sur la discussion plaisante que je mène avec Joyce, je n’arrête pas de penser à ce fichu tee-shirt. Je m’en veux de paraître aussi distraite, presque impolie alors que la visite de ma petite sœur me comble de bonheur. Je ne veux pas me comporter comme une intruse dans sa vie, je tente de lui laisser un maximum d’espace pour mener l’existence qui lui ressemble. Mais les évènements que nous avons vécus dans notre jeunesse nous ont rapprochés, c’est une évidence. Je n’y peux rien, je suis une grande soeur hyperprotectrice, qui aime savoir si la femme de sa vie est heureuse et nage dans l’épanouissement personnel. Nous avons toujours été fusionnelles mais là, à cet instant, je dois sans doute naviguer dans une autre dimension et Joyce s’en aperçoit. Mon regard se veut fuyant, je me vois agir dans l’espace, n’écoutant que d’une oreille distraite la voix fluette et si agréable de ma petite soeur.
Mon corps est présent mais mon esprit est ailleurs, c’est aussi simple que cela.
J’ai sans doute manqué de jugement en lui expliquant que je ne me sentais pas très bien, ces derniers temps. Car immédiatement, je la vois se tendre, me demander des explications tout en produisant des expressions faciales que je ne connais que trop bien. Serrant sa main dans la mienne, je me précipite afin de lui répondre:

Non, non, ne t’en fais pas, je ne suis pas malade, je suis…

… Enceinte? Joanne, tu n’as qu’à prononcer ce simple mot. Offrir à Joyce une vérité si brutale et à la fois si… naturelle? Après tout, je m’apprête à donner la vie. C’est une nouvelle qui réjouirait n’importe quelle femme. Je vais offrir une petite soeur à Alba, mon premier enfant, qui vit une période difficile. Mais je sais qu’elle compte énormément pour sa Tante et vice versa. Je serais presque jalouse de leur relation tant je me sens éloignée de ma fille, ces derniers temps. Le sourire que j’offre à Joyce est plutôt crispé tant je me sens à mille années lumières de mon enfant. Je peux réaliser à quel point nous nous sommes éloignés ces derniers temps et bien entendu, je me sens coupable. Je suis plongée dans ces réflexions tandis que Joyce me propose son aide, pour l’organisation du repas de Noël. Me contentant d’un simple hochement de tête afin de la remercier, j’espère réussir à donner le change. Le repas de Noël? Je dois dire que c’est le cadet de mes soucis. Bien entendu, je suis ravie de recevoir tout ce petit monde pour festoyer, j’ajouterais que je suis même honorée de permettre aux Prescott de se retrouver. Mais j’ai la tête ailleurs, mes préoccupations sont bien plus stressantes que l’organisation d’un repas de famille… Reniflant et jouant nerveusement avec mes mains, je sursaute presque en sentant la tête de Joyce se poser doucement sur mon épaule. Je me sens gonflée d’amour et de tendresse, je faufile donc mon bras sur son épaule afin de lui offrir une tendre étreinte. Entre nous, il a toujours été question de cela: parfois du silence mais toujours de l’amour. Jamais d’animosité, un soupçon de dialogue, énormément de complicité. Et quand ma petite soeur me tend son bras afin de m’expliquer son projet de futur tatouage, la symbolique qu’il pourrait comporter, je bégaye et laisse quelques mots incohérents s’échapper de mes lèvres tremblantes:

Oh… Joyce, ma puce, je…

Très émue, je pose quelques doigts tremblants sur mes lèvres. L’envie de fondre en larmes me guette, mais je n’arrive pas à craquer, je reste encore et toujours parfaite maîtresse de mes émotions. Je garde le contrôle et finit par souffler, le regard fuyant:

Tu sais, Joyce, je ne suis pas si parfaite que tu ne le penses, je…

Et là, soudain, je réalise. Que je suis en train de mentir à ma petite sœur adorée, que je travestis une vérité, que je cherche à brouiller les pistes. Alors, sans même réfléchir une seconde de plus, je finis par lâcher la bombe la plus explosive de toute mon existence:

Joyce, il faut que je te parle. Que je te le dise… Eliott est revenu.

Et là, autour de nous, tout semble s’écrouler.
J’assume enfin un évènement que je préfèrerais éviter. Mais ma petite sœur, en m’avouant à quel point elle m’aimait, me respectait et admirait ma personne, au point de vouloir me graver à tout jamais dans sa peau, vient de m’apporter le plus intense des électrochocs.
Je dois être digne d’elle et cesser de vivre dans le déni.
Alors, enfin, j’assume. Je réalise.
Et de manière toute aussi imprévue, je fonds en larmes, tout simplement.
Tu vois, Joyce, même Wonder Woman possède des failles…

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW

Joyce était assise dans le canapé de sa soeur, elle lui racontait comment elle allait, n’essayant de ne pas oublier de détails bien qu’elle lui disait de manière assez concise. Elle n’aimait pas lorsque le temps n’était pas chaud, étant bridé sur ce qu’elle devait mettre. Elle aimait bien les vêtements sans manches, ou du moins, assez courtes pour qu’elle puisse montrer ses tatouages, symbole de fierté pour la Brésilienne. Début d’inquiétude qui montait en elle quand sa Joanne lui annonçait qu’elle ne se sentait pas très bien. Elle venait lui poser les questions basiques, pensant d’abord à quelque chose lié à une maladie, sans savoir trop quoi y penser. “Tu es quoi?” Disait-elle, avec un regard qui se voulait interrogateur, sourcil un peu relevé. Elle attendait la réponse avant de continuer, lui donnant son avis sur Alba. Joyce la comprenait peut-être un peu plus que sa mère sur ce moment. Bien qu’elle n’aurait jamais ce même lien, et qu’elle ne voudrait bien entendu jamais l’avoir, Alba et Joyce partageaient quelque chose de spécial, quelque chose d’unique. Alba étant une personne très importante pour elle. Elle était tout de même quelque peu peinée de ne pas avoir plus de temps à partager avec elle. Mais elle se faisait la promesse intérieur d’y remédier tôt ou tard.

Puis, c’était au moment de lui parler de son futur tatouage, celui où elle allait introduire Joanne sur son corps. Elle lui avait dit qu’elle voulait ajouter quelque chose, en faire un nouveau. Mais elle ne lui disait pas tout de suite que ça allait être elle. Joyce laissait un peu de suspense, à lui décrire qu’elle allait mettre un dessin très spécial, très personnel. Avant de lui expliquer que ça allait être son héroine. Elle lui faisait donc la surprise plutôt que de lui montrer le résultat. Elle en était toute fière, bien qu’un peu timide de savoir la réaction de l’intéressée. Elle s’appuyait un peu plus contre elle, pour chercher un peu plus de contact, d’affection. “T’as pas besoin de l’être… Tu sais ?” Elle relevait un peu la tête vers elle, pour voir une partie de son visage. “Personne n’est parfait, tout le monde à des failles. Mais l’important, c’est de savoir comment les combler.” Elle baissait la tête, pensant aux siennes, failles qu’elle n’arrivait pas à fermer. “Que ça soit moi, ou Alba, on a la même vision de toi, elle est juste dans la période où dire que t’aime ta maman est… Compliqué, mais fait lui confiance.” Elle souriait un peu avant d’ajouter. “Je le sais qu’elle t’aime.”

Elle restait quelques secondes encore contre, avant de se figer quand elle entend qu’Elliot est de retour dans sa vie. Joyce doit bien mettre une ou deux secondes à assimiler l’information. Avant que son cerveau ne commence à traiter l’information, ce qui faisait se relever directement la blondinette. “Hein?” Disait-elle, préférant penser qu’elle avait simplement mal entendu Joanne. Elle dirait une tête, avant de lui dire. “ Nana…” Commençait-elle. Elle soufflait avant d’ajouter. “Tu sais ce qui va se passer, il va revenir, te briser le coeur encore une fois avant de partir à nouveau…” Elle venait se replacer, dos contre le siège. Avant de pester. “Je le déteste…”. Elle jurait dans sa tête. Elle n’aimait pas voir sa soeur comme ça. Et elle savait que fatalement, il allait encore lui apporter des problèmes. Peut-être même que son coup de mou venait aussi de lui? C’était sûr même, elle faisait la liaison entre les deux, et le maillot même. “Nana, fait attention à toi s’il te plait…” Elle regardait à présent Joanne avec une petit mine triste, la mine de celle qui savait ce qui allait suivre. Le coeur de Joyce se serrait à l’annonce de cette nouvelle, elle ne voulait plus Joanne triste, et le retour de ce dernier était clairement une raison pour l’avoir dans cette état…

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW

Ma douce Joyce. Ma Bichette, mon trésor, ma complice de toujours.
J’ai toujours réalisé la sincère chance, l’immense privilège et l’honneur éternel de compter une sœur dans mon existence. Bien que je me sois toujours comportée comme une aînée exemplaire, je n’en oublie pas pour autant la force sans précédent que m’offre cette relation dans mon quotidien. L’écart d’âge, les modes de vie différents et les caractères souvent en décalage ne favorisent pas une bonne entente, sur le papier, et pourtant. Notre famille n’a rien d’ordinaire et ce depuis la perte de notre mère chérie. Cette absence aurait pu creuser un fossé entre les trois enfants Prescott, mais il n’en est rien. Nous menons la barque de notre vie en solitaire mais tout en comptant sur le soutien indéfectible des deux autres, de manière équilibrée, adulte et responsable. J’ai toujours cherché à protéger Joyce, quelque peu fragile, empathique inconditionnelle, douceur somptueuse et adorable à souhait. C’est plus fort que moi, je la préserve de ce monde parfois cruel, toujours injuste, et ce depuis que notre père a poussé son dernier souffle.
Une fois de plus, dans ce salon, sentant sa tête sur mon épaule, son souffle sur ma peau et son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, la seule chose qui compte à mes yeux est de la protéger, envers et contre tout.
Je n’arrive donc pas à expliquer la direction que prend notre échange, mis à part le fait que je souhaite être transparente, honnête et profondément complice avec ma sœur chérie.

Eliott.
Ce prénom provoque tant d’émotions en moi, tout comme chez Joyce. Mais clairement, les sensations ne sont pas les mêmes. Deux salles, deux ambiances. Joyce se montre véhémente, brutale dans ses propos. Elle affirme le détester, me conjure de rester prudente. Si seulement elle savait! À quel point j’aurais aimé l’oublier, ne plus me souvenir de chaque trait de son visage. Si seulement elle savait à quel point j’aurais aimé ne rien éprouver, tandis que nous nous sommes retrouvés, en cette soirée d’Halloween.
Mais le coeur d’une femme est un océan de secrets, c’est un adage bien connu…
Me redressant d’à peine quelques centimètres, je cherche consciencieusement mes mots tout en lui apportant cet argumentaire bien incertain:

Je… Joyce, écoute moi. Il m’a expliqué pourquoi il était parti… Pourquoi il avait fait ce choix terrible, à l’époque. Nous nous sommes revus, nous nous sommes embrassés mais…

À ce souvenir, je ne peux m’empêcher de sourire timidement, pouvant presque de nouveau sentir les lèvres de mon premier amour caresser les miennes. C’était un bonheur parfait, inespéré, savoureux et puissant. Fermant les yeux, juste quelques secondes, je finis par me connecter à la réalité qui me hurle de continuer et j’ajoute, la voix brisée:

Je ne pardonne pas, tu sais. Je n’oublie pas non plus. Et puis… Je dois te parler d’autre chose.

S'il existe une âme en ce monde qui mérite de connaître cette nouvelle avant tous les autres, c’est bien Joyce. Je tremble comme une feuille, je me sens nauséeuse et à la fois bouillonnante. N’arrivant pas moi-même à croire à cet évènement imprévu, je m’apprête pourtant à le verbaliser, à le concrétiser, à voix haute.
Il est temps d’affronter son avenir bien surprenant, Joanne.
Longue inspiration avant de prendre mon courage à deux mains. Regard planté bien devant moi, ayant bien trop peur d’y lire une réaction dans les prunelles de Joyce qui pourrait me paralyser à tout jamais. Serrant pourtant sa main avec une franche détermination, je finis par avouer le secret qui me grignote depuis plusieurs jours déjà:

Joyce, je suis enceinte.

Il y a tant à expliquer au sujet de cette simple phrase. Tant de détails à lui apporter, tant de connexions à prouver, tant de complexité dans cette évidence.
Espérons seulement qu’elle n’est rien d’autre de prévu, aujourd’hui. La discussion n’est pas prête de s’achever sur ce cliffhanger…

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :

Avatar
Brenda- Panicstation    ; MBW