Ma vie est fini.
Toute forme d’espoir vient de me quitter à tout jamais. À l’heure actuelle, je n’ai plus de petite-amie et je me retrouve sans projet de carrière. Tout est terminé. Un tourbillon de pensées noires me submerge. Même si je suis conscient d’avoir mis fin à ma relation au moment où j’ai choisi de quitter Monterey sans un seul mot, j’ai toujours souhaité au plus profond de ma personne, que Val soit capable de m’attendre. Qu’elle m’aime assez pour faire abstraction du fait que je n’étais pas capable d’entrer en contact avec elle. Qu’à chaque moment partagé ensemble, une peur grandissante naissait en moi. La peur de ne plus être capable de partir. De choisir de privilégier mon amour pour elle, plutôt que l’amour que je portais à ce jeu. Ce jeu qui était toute ma vie. J’ai quitté Valeria pour ce jeu. J’ai fait tous les sacrifices possibles et inimaginables pour l’amour de ce jeu. Et en choisissant de privilégier ce sport, c’est ainsi que j’ai aussi mis fin à une amitié longue de plusieurs années. Jeremy n’est plus du tout dans ma vie. Il a choisi de renoncer. Il a choisi de baisser les bras. Chose que je n’aurais jamais faite. J’ai toujours été fidèle. Que ce soit en amitié ou même en amour. Jamais je n’aurais eu la force de les trahir comme eux ont osé me le faire.

Mais en choisissant de partir pour Monaco, la plupart de mes relations ne sont pas la seule chose que j’ai réussi à entacher. J’ai aussi choisi de mettre fin à ma carrière de basketteur lorsque j’ai pris la mauvaise décision de m’éprendre de certains stupédiants, au point d’en devenir accro. D’avoir le besoin viscéral de m’enfiler ma dose quotidienne.
Un seul malaise.
Étendu sur le sol, les cris de mes coéquipiers qui me parviennent aux oreilles, mais je ne peux leur répondre. Mon esprit est déjà ailleurs. Il est trop tard. J’ai déjà quitté mon corps.
Un seul malaise.
Et c’est toute mon existence qui s’en retrouve malheureusement gâchée.

Du coup, Monterey, ma ville natale, ne me semble plus si sure. Ne me semble plus être ma maison, ni l’endroit où j’ai envie de retourner. Mes années à Monaco viennent de prendre fin et je me rends compte que, je n’ai nul part où aller.

***

Mais je me rappelle d’un adage bien populaire qui dit que la maison est là où j’ai grandi et que j’ai souhaité quitter, mais où en grandissant je souhaite retourner. Et encore mieux, la maison n’est pas un endroit, mais plutôt un sentiment. Et ce sentiment, je le partage avec une seule personne.
Ce soir, je sais où je dois aller. Je retourne à la maison.
Un billet aller simple, sans retour. Il y a une seule place où j’ai envie d’être. New-York. C’est là où je dois être. C’est là où j’ai besoin d’être. C’est là où mon coeur me cri d’aller. Je dois aller la rejoindre. Cette personne merveilleuse, spéciale et si chère à mes yeux.

11h20
C’est la durée du vol de Monaco jusqu’à New-York.
Vous savez tout ce qu’on peut faire en onze heures ?
Eh bien moi, j’vous jure que j’ai maximisé mon temps. J’ai dû passer mon temps à dormir, visionner des films... j’ai même lu un livre pour vous dire. Le préféré de Val. Eh oui, Collin Fraser qui lit un livre, ça arrive à peu près... jamais ? J’ai même dû taper la discute à un vieillard tellement que le temps était long. J’ai fini par tellement me faire chier que j’ai fait un... sudoku. Mais vous imaginez ?! Mais le pire dans tout ça, c’est que j’ai dû finir par m’inventer des p’tits jeux tels que compter le nombre de têtes visibles devant moi ou encore, retenir le prénom de toutes les hôtesses. Et puis enfin, un message pour annoncer que nous allons enfin attérir.

Ça me prend pas plus d’une minute pour m’empresser d’aller chercher mes valises pour sortir de cet enfer. Mes yeux s’émerveillent devant la beauté de cette ville.
La fameuse grosse pomme, j’y suis enfin
C’est ma première fois dans une ville telle que New-York. C’est assez effrayant de débarquer seul dans la plus grande ville des États-Unis et l’une des plus grandes villes du monde. Je n’ai aucune idée où aller. Je sais que j’ai entendu le nom de Détroit glisser de sa bouche la dernière fois que je l’ai eu au téléphone.
M’approvisionnant d’une mappe de la ville, j’essaye de localiser quelques repères qu’elle a déjà prononcés. Je me souviens aussi, au détour d’une conversation, avoir réussi à empocher son adresse.

Détroit
Me voici, me voilà. Après quelques kilomètres en taxi, je suis enfin à destination. C’est enfin le moment de la retrouver. De la serrer dans mes bras pour une millième fois. Ça fait si longtemps que je n’ai pas eu la chance d’apercevoir ce minois s’illuminer à ma simple présence. Elle n’est pas du genre à s’ouvrir à tout le monde la petite, mais à moi, elle me fait confiance. Et cette confiance qu’elle me voue, elle est inversément réciproque.
Je ne l’ai pas du tout prévenu de ma «visite» surprise. Et encore moins que j’ai l’intention de m’installer chez elle pour un petit moment. Je débarque carrément à l’improviste. Et si elle n’était pas chez elle ?
Toc toc toc
Mais depuis quand je toque moi ? J’ouvre grand la porte en criant

- Ce n’est pas bien de ne pas barrer ta porte, et si j’étais un psychopathe ? Quoi que, faut bien avouer que je le suis un tout petit peu.

À cette charmante introduction, je m’avance vers ma beauté. Ma Hope. Eh oui, mon espoir. C’est bien ce qu’elle représente à l’instant. Mon dernier espoir.

@Hope McAvoy