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Tempest ↯ Victor & Tori

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Victor Nash
Victor Nash
401
spf (il)
Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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☾⋆⁺₊⋆ VICTORI ⋆⁺₊⋆☽
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
Our story was tragedy.


Absent du 11 au 29 septembre.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyMer 21 Aoû 2024 - 21:29#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Ils roulèrent vers le sud. Direction Fort Carson. Tori manipulait gauchement la boite 10 vitesses du F-150 Raptor. Un bon véhicule. Moteur V6 de 3,5 L à double turbo, pas facile à domestiquer lorsqu’on roule habituellement en Honda Civic. Suspension avec débattement supérieur à 13 pouces, pneus et roues tout-terrain de 35. Avec pareil engin, on observait la ville et ses habitants de haut. Victor avait l’impression de se déplacer sur un trône, comme les seigneurs d’antan. Il préférait nettement la Chevy, moins hautaine et plus adaptée à la conduite urbaine. Le Raptor excellait sur les pistes accidentées des montagnes, un atout dénué d’intérêt dans l’agglomération de Colorado Springs. Paradoxalement, l’imposant pick-up attirait moins les regards qu’une Camaro SS peinte à la manière du drapeau national.
Quoi qu’il en soit, Tori avait mérité de conduire ce monstre de 2500 kilos. Elle avait géré la négociation d’une main de maître. Victor ne s’était guère privé de la congratuler. Il regrettait le Vieux Bill, néanmoins Bob semblait lui aussi compétent. Sauf pour résister aux demandes de jolies clientes aux yeux de biche. Victor souligna un excès de zèle sur la partie séduction, une attitude dangereuse à tenir en présence du fiancé. La boutade eut pour effet de faire rire Tori, d’amenuiser son stress, de détendre sa conduite. Fastoche.
Jusqu’à ce qu’une voiture de police déboule à un croisement et joigne la file. Allure modérée, vigilante. En patrouille ou en recherche. Victor se tendit. Bob avait peut-être appelé le 911 une fois le charme de Tori estompé. Peu de chance d’échapper à un véhicule taillé pour l’interception, à moins de rouler plein pot jusqu’à la montagne et se frayer un itinéraire parmi les chemins escarpés. Le plus difficile viendrait ensuite : Colorado Springs disposait d’une flotte d’hélicoptères prêts à intervenir 24h/24. Le CSPD laissait rarement échapper ses proies.
Les flics se détachèrent sur la double voie, doublèrent le Raptor en se livrant à un rapide contrôle visuel. Carrosserie, vitres et phares vierges de tout dommage, respect de la limitation de vitesse, ceintures bouclées : tout était bon pour eux. Aucune réaction face au spectacle d’une belle latina conduisant un homme blanc à l’allure militaire. Ils dépassèrent le pick-up puis continuèrent vers l’est, à l’opposé du Peak Auto Service. Victor se relaxa.

L’entrée monumentale de Fort Carson se découpa dans le ciel matinal. Toutes les constructions alentour paraissaient frêles en comparaison du bastion de la 4e division d’infanterie. Victor eut un pincement au cœur. Des grands bâtiments austères chargés de souvenirs s’élevaient au-delà des hautes grilles. La nostalgie déferla en lui avec une ampleur inattendue, s’engouffrant dans un vide que rien n’avait remplacé depuis son transfert à Monterey. Les entrainements impitoyables avec les fiers Lethal Warriors. Les repas dégueulasses au réfectoire. Les parties de fléchettes dans les baraquements. Les blagues avec ses frères d’armes. Les taloches sur l’épaule. La camaraderie présente à chaque seconde. Vivant dans chaque souffle. L’infanterie lui manquait terriblement.
Le sergent referma la boîte à souvenirs et verrouilla son esprit. Un jour prochain, il réintégrait peut-être l’Ivy. Pour l’heure, seule comptait la mission.
— Avance vers cette guérite, commanda-t-il à Tori. La blanche hachurée de rouge.
Victor songea que les plantons allaient passer une journée épouvantable. Des colonnes de véhicules se massaient aux deux entrées principales. Contrôles renforcés. Victor craignait d’en connaitre la raison. Ainsi que les conséquences.
Le Raptor prit la file relativement discrète du personnel militaire en visite. Trois véhicules devant eux. Une équipe de deux plantons armés. L’un, en sueur sous son équipement de combat, contrôlait les véhicules et les papiers des occupants. Le SUV de tête passa rapidement. Puis une berline allemande avec la même fluidité. Pour la camionnette en troisième position, le planton abrité dans la guérite passa un appel interne. La réponse arriva après trente-sept secondes d’attente. Se transmit d’un planton à l’autre, comme un passage de témoin. Le planton en sueur retourna à la camionnette d’un pas lourd et ordonna au conducteur de faire demi-tour. Dura lex, sed lex.
Victor demanda à Tori sa CAC, le badge semblable à une carte d’identité fédérale qui authentifiait son statut d’employée civile du département de la Défense.
— Laisse-moi parler. Ces gars-là ne rigolent pas. Ils ont reçu des ordres, ton numéro de charme ne marchera pas sur eux.
Le Raptor avança prudemment jusqu’à l’impressionnante barrière mobile. Selon la légende qui circulait à Fort Carson, un camion de livraison avait embouti la structure un matin de 24 décembre. Le chauffeur ivre avait enfoncé l’accélérateur au lieu de la pédale de frein. La barrière n’avait pas résisté, mais le camion n’avait pas été plus loin, stoppé net par les dents de dragon qui émergeaient du sol. Au-delà du dispositif défensif, un véhicule non autorisé s’exposait à une ultime sommation réputée facultative avant d’acquérir le statut de cible à abattre. À lui seul, le 12e régiment d’infanterie détenait une puissance de feu suffisante pour réduire en miettes une division blindée.
Victor baissa la vitre de sa portière.
— Papiers, s’il vous plait.
Victor salua et obtempéra. Sa carte militaire indiquait son rattachement au Presidio de Monterey, la CAC de la linguiste lui octroyait un accès théorique à toutes les bases américaines. Le planton en sueur, un jeune caporal, contrôla les documents ainsi que l’exigeait sa fonction. Il portait à l’épaule le blason d’un wigwam planté devant une muraille crénelée. Un dragon des mers armé d’une épée volait au-dessus de la place forte, et plus haut encore un bras humain caparaçonné brandissait la hampe brisée d’un oriflamme de guerre. L’emblème du 12e régiment d’infanterie que Victor avait fièrement porté.
— Le colonel Kiser commande toujours le 12e ? Il cite toujours Patton à tout va ? J’étais sous ses ordres dans la 2e brigade Stryker. Le vieux lion nous en a fait baver, mais on était contents d’avoir un chef qui connaissait parfaitement le boulot.
Victor afficha un sourire de connivence. Bien qu’il n’était plus officiellement des leurs, il espérait susciter la sympathie d’un quasi-camarade.
Le caporal s’essuya le front. Puis leva sur Victor un regard dénué d’émotion.
— Je fais partie de la 1re brigade, sergent. Je croise rarement le colonel.
Il contrôla le visage de Tori, les photos sur les documents.
— Motif de votre visite ?
— Invitation du sergent-chef William Wool. Nos expériences respectives dans la gestion des flux logistiques contribueront à améliorer l’efficacité de nos protocoles. Fort Carson et le Presidio de Monterey peuvent apprendre l’un de l’autre.
Le caporal demeura stoïque. Son regard insista sur Tori.
— Mademoiselle Espinoza m’accompagne en tant que consultante. Elle possède toutes les accréditations et son père est commandant dans la PM.
Le planton tiqua. Tous les bidasses craignaient la police militaire. L’embarras se lisait sur son visage.
— Avez-vous un document signé d’un officier supérieur pour justifier cette visite ?
— Non, seulement l’accord du sergent-chef William Wool. Vous pouvez le contacter, il confirmera.
Soupir las du caporal.
— Je regrette, mais les visiteurs extérieurs doivent avoir l’accréditation d’un officier supérieur de la base. Dois-je contacter le bureau du colonel Kiser ?
Tu parles. Kiser ne se mêlait pas au menu fretin. Des sous-officiers, il en voyait défiler comme à la parade et les oubliait illico. Aucune chance qu’il se porte garant d’un sergent expulsé de Fort Carson.
— Pourquoi ces mesures drastiques ? La Corée du Nord n’a pas déclaré la guerre à l’Amérique, que je sache.
Le planton jeta un œil derrière le Raptor. Un nouveau véhicule venait de joindre la file, attendant son tour.
Victor aperçut la berline dans le reflet du rétroviseur. Sa présence l’aidait autant qu’elle lui compliquait la tâche. Avantage : sous la pression, le jeune caporal commettrait plus facilement une erreur. Inconvénient : il serait également prompt à se débarrasser des deux intrus californiens.
Le caporal s’humecta les lèvres et commit une erreur :
— Le corps d’un civil a été retrouvé à deux rues d’ici, horriblement mutilé. La police soupçonne des militaires de chez nous, alors le commandement nous serre le collier.
Une information qu’un planton n’était pas supposé lâcher à des « visiteurs extérieurs ». Les craintes de Victor se vérifiaient.
— C’est des conneries. Un soldat qui a perdu la boule peut commettre toutes sortes de crime affreux, mais pas une bande. Pas sur le sol américain. Pas en abandonnant le corps juste à côté de la base. Ce serait une erreur tactique impardonnable, on est mieux formés que ça.
Le caporal détourna le regard. Lequel exprimait plus de fatigue que d’intelligence. Il cuisait dans son équipement lourd. On avait dû le tirer du lit avant le réveil réglementaire, lui bourrer le crâne, puis il avait tiré la mauvaise pioche à la courte paille pendant que son collègue de la guérite se la coulait douce. Victor comprit qu’il ne parviendrait pas à la convaincre.
— Contactez le capitaine Murray. 2e brigade Stryker, 2e bataillon. Il se portera garant pour nous. Dites-lui qu’un Lethal Warrior a besoin d’entrer et que ça ne peut pas attendre.
— Attendez une minute.
Le planton rétablit la rigidité de sa posture, adressa un signe d’attente au deuxième véhicule, puis rejoignit la guérite d’un pas rapide. Quelques mots au collègue, lequel saisit son téléphone.
Victor tourna le visage vers Tori :
— J’ai sous-estimé Castillo. Il ne faut pas nous fier à ses méthodes barbares ; ce salopard est rusé. Il connait le terrain et il est bien renseigné.
Le caporal revenait déjà. Rapide, le coup de fil.
— Le capitaine Murray et sa compagnie ne sont pas à la base présentement.
En OPEX, comprit amèrement Victor. En train de rappeler les bonnes manières à des crapules à l’autre bout du monde. Pendant ce temps, des Vénézuéliens mutilaient un jeune immigré à deux pas de la base et on pointait du doigt les militaires. Son sang bouillonnait de colère. Il avait le sentiment qu’on lui crachait au visage, qu’on crachait au visage de Tori, qu’on crachait sur l’emblème de son ancien régiment et qu’on insultait le drapeau. En outre, un mur infranchissable venait de s’ériger sur la route menant à Ruben Espinoza. Victor songea qu’il aurait mieux fait d’abattre cet imbécile de Jose et brûler le corps avec celui de son complice. Moins de souffrance pour le jeune Hondurien, moins de peur pour les habitants de Colorado Springs, moins d’audimat pour la presse à sensation. En raison de sa clémence, Castillo avait réussi une opération magistrale.
— Sergent Nash, mademoiselle Espinoza, je vais devoir vous demander de…
Il posa la main sur la cuisse de Tori pour la dissuader d’intervenir. Le meurtre de Jose était lié à Maku Okampo et la disparition de Maku Okampo menait à eux. Ce n’était pas le moment d’attirer l’attention.
— C’est bon, caporal. Merci pour tout. On repassera.
Ils firent demi-tour.
La berline derrière eux franchit la barrière fortifiée en moins de quinze secondes.

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Tori Espinoza
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Emi
Jessica Alba
Emi
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36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyDim 25 Aoû 2024 - 17:53#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Je n’arrive pas à y croire ! pestai-je en déboîtant la troisième vitesse de notre lourd véhicule. C’est totalement insensé qu’on nous barre le passage, et plus insensé encore que Castillo soit le chef d’orchestre de tout ce remue-ménage !

Je me calmais, grâce à la voix de Victor qui m’expliquait sa théorie. Nous avions tout fait pour offrir une porte de sortie à Jose, mais d’une façon ou d’une autre, Castillo lui avait mis le grappin dessus. Les Vénézuéliens ne l’avaient pas seulement exécuté en châtiment de sa désertion, mais aussi pour mettre Fort Carson en alerte et freiner notre enquête. Son raisonnement tenait la route, l’armée était coutumière des mesures drastiques, obtuses et idiotes. Dans ce genre de moment, je comprenais mon frère et son esprit de rébellion envers l’institution militaire.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est que les Vénézuéliens ont peut-être des alliés parmi la police ou l’armée... une chance que tu aies pris des précautions pour faire disparaitre les preuves matérielles et nous plonger dans l’anonymat !

Au début de notre voyage, la prudence de Victor me paraissait un peu exagérée, quoi que rassurante, mais à présent j’étais très heureuse de sa rigueur militaire méthodique. Il restait sa voiture amochée comme pièce à conviction, mais je faisais confiance à Bob (et à mon charme irrésistible !) pour résoudre le problème. Encore deux jours avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes...
En tournant à droite, j’aperçus un groupe de policiers et des rubans colorés qui délimitaient un tronçon de rue. La scène du crime... J’eus un frisson en imaginant le pauvre Jose abandonné là, affreusement mutilé, près d’une poubelle. Un officier de la police militaire droit comme un piquet discutait avec deux enquêteurs de Colorado Springs.

Si on n’a pas de piste sérieuse avant ce soir, annonçai-je à Victor, j’appelle mon père. Je ne voulais pas le mêler à tout ça, surtout avec l’affaire difficile qui lui est tombée dans les bras, mais c’est le seul qui pourra nous aider. Cette histoire est en train de nous dépasser !

Franchement, il y avait de fortes chances que papa m’ordonne de rentrer une fois que j’aurais mentionné l’assassin qui nous avait tirés dessus, mais c’était un risque à courir. Nous n’étions toujours que deux contre une bande de criminels organisés, et Victor lui-même admettait qu’il avait sous-estimé leur chef... Le sergent cinglé qui avait fait un massacre dans l’Ohio, en plus d’avoir détruit des vies et des familles, nous affectait aussi indirectement. Je n’avais reçu aucune nouvelle de maman et les médias ressassaient les mêmes informations en boucle, me portant à croire que le meurtrier de masse courrait toujours... De toute façon, avant de contacter papa, nous avions d’autres recherches à effectuer loin du monde militaire. Des recherches en principe peu risquées pour nos vies. Je dis bien "en principe", car depuis ma rencontre avec Victor le danger surgissait de toute part, spécialement là où on ne l’attendait pas.

En route pour Spring Creek ! Tu connais le quartier ? Peu fréquentable, apparemment...

J’avais fait quelques recherches sur mon téléphone avant de partir, lesquelles m’avaient appris que ce quartier à bas revenus cumulait les problèmes de drogue et de délinquance. Charmant, l’environnement de June ! Colorado Springs était réputée pour sa qualité de vie, mais toutes les villes ont leur part d’ombre et Spring Creek se trouvait en plein dedans. Cela confirmait la mauvaise opinion que je me faisais de June la stripteaseuse et ses choix de vie. Elle avait tout de la séductrice jouant la carte de l’oiseau blessé pour trouver un valeureux pigeon capable de la sortir de son nid nauséabond.... Mon rêveur et naïf de frère avait le profil idéal, en plus d’être carrément mignon comme tous les Espinoza ! (ne comptez pas sur moi pour parler de la famille avec modestie.)
Je guidais notre tout terrain à l’aide de mon téléphone fixé sur le tableau de bord, suivant la flèche sur l’application de cartographie. Ce n’était pas compliqué puisque le quartier se trouvait un peu au nord de Fort Carson.

Victor, regarde ça ! m’exclamai-je en pointant l’écran. Monterey Road ! Curieuse coïncidence, non ?

Eliza, la gentille maquilleuse du Deja Vu, m’avait parlé d’un restaurant coréen qui se trouvait justement le long de cette route. June habiterait "pas très loin". Cependant il y avait énormément d’habitations aux alentours et je ne savais pas par où commencer.

On n’a même pas une photo de June... pensai-je à voix haute.

Dans les séries policières, on voit généralement les détectives faire du porte-à-porte et trouver la bonne maison après deux essais. Dans la réalité, les inspecteurs de police ont une armée d’agents sous leurs ordres et le ratissage d’un quartier prend quand même des heures, voire plusieurs jours...

Comment procède-t-on ? demandai-je à Victor. Peut-être que cette fois, on devrait se séparer pour aller plus vite ? Il fait jour et on est dans un quartier populaire. Je ne risque rien, et en cas d’agression, je suis armée !
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyVen 30 Aoû 2024 - 21:15#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
— Si on n’a pas de piste sérieuse avant ce soir, j’appelle mon père. Je ne voulais pas le mêler à tout ça, surtout avec l’affaire difficile qui lui est tombée dans les bras, mais c’est le seul qui pourra nous aider. Cette histoire est en train de nous dépasser !
Victor garda le silence. Pas d’approbation, pas de réprobation. Il s’agissait de la famille de Tori : la décision était sienne et le serait toujours. Sa responsabilité à lui était de faire en sorte qu’elle échappe aux décisions douloureuses.
Huit à dix heures pour décrocher piste sérieuse menant à Ruben Espinoza. Il pouvait se passer beaucoup de choses, en huit à dix heures. Spécialement lorsqu’on ratisse un territoire inhospitalier.

Victor ne connaissait pas Spring Creek. Sauf de réputation. Raison pour laquelle il n’y avait jamais les pieds. Des gars de la 4ID s’y rendaient pour se fournir en substances chimiques introuvables en pharmacie. De jeunes recrues insouciantes avant une fête débridée, des vétérans amochés au retour de déploiement, des ambitieux à l’occasion d’un examen particulièrement difficile. Personne n’était dupe. Les drogues accompagnaient les forces armées américaines depuis la Guerre d’Indépendance. Leur consommation s’étendait à toute la planète depuis les premières luttes intestines entre peuplades civilisées. Les guerriers mésoaméricains mâchaient des feuilles de coca, les aviateurs et les G.I.s avalaient des comprimés d’amphétamines pour repousser le sommeil ou tenir le coup en mission. Certains élargissaient la gamme de produits pour repousser les cauchemars et tenir le coup hors mission. Tant qu’un soldat gardait sa consommation sous contrôle et demeurait opérationnel, ça se passait plutôt bien. Lorsque la drogue prenait le contrôle du soldat, sa carrière s’achevait sur un renvoi abrupt et définitif. Une belle hypocrisie. Victor avait eu vent de cas tragiques impliquant des militaires défoncés en OPEX, lesquels avaient sérieusement déconné au sein de leur campement ou pire encore auprès des populations locales. Il n’avait jamais touché à ces saloperies pour cette raison.
Nul besoin d’être fin psychologue pour deviner les préjugés de Tori envers la copine de Ruben, stripteaseuse et habitante du quartier. Victor ne fit rien pour la dissuader. Lui aussi avait des préjugés, toutefois il s’efforçait de garder l’esprit ouvert. Les fréquentations de Ruben l’intéressaient pour une seule raison : le débusquer où qu’il se cache, puis contempler la joie exubérante de Tori lorsqu’elle serrerait son petit frère dans ses bras.
— Victor, regarde ça ! Monterey Road ! Curieuse coïncidence, non ?
L’enthousiasme de la linguiste dissipa les sombres nuages qui recouvraient Victor depuis Fort Carson. Il avait très mal vécu leur renvoi de la base militaire. Pas seulement à cause des criminels vénézuéliens qui roulaient tout le monde dans la farine. Fort Carson était ce qui se rapprochait le plus d’un chez lui. Home sweet home. Le bastion de ses frères d’armes partis combattre sans lui. Le bastion qui fut le sien pendant des années et qu’il espérait réintégrer un jour prochain. Le destin lui avait asséné une nouvelle gifle au visage, morigénant un casse-toi ! sans appel. À présent, à travers la voix ensoleillée de Tori, ce même destin envoyait un signe favorable. Des forces mystérieuses continuaient peut-être à les guider, indifférentes aux plans que Victor élaborait.
— Je ne crois pas à une coïncidence. Suis cette route.
Il plissa les yeux face au petit écran, étudiant l’urbanisme alentour pendant que Tori s’engageait sur Monterey Road. Des tas d’informations utilitaires, impersonnelles. Victor détourna le regard et choisit d’observer à travers la vitre.
Ils passèrent devant des habitations bon marché, des petites maisons plein-pied disposées sans imagination. Une banque Western Union sur la droite, accolée à une supérette 7-Eleven. Futé. Les pauvres allaient directement du distributeur de billets aux produits de consommation indispensables. Articles d’hygiène bourrés de substances nocives, nourriture industrielle et addictive du même acabit. Un centre de réhabilitation moribond sur la gauche, accueillant les rejetons de ces mauvais choix de vie. Le pansement à côté des poisons, unis par la toute-puissance du dollar. Plus loin, une laverie et une épicerie mexicaine arborant Carniceria La Hacienda en lettres stylisées sur le fronton. Victor était incapable de traduire l’appellation, cependant les affiches colorées mettaient en valeur d’éloquentes illustrations de mets traditionnels.
— On n’a même pas une photo de June...
Pas besoin, pensa Victor.
Le Raptor s’arrêta à un carrefour. Feu rouge. En face, un Dollar General. Magasin « tout à un euro » qui ouvrait les valves de la consommation aux populations pauvres. D’après le GPS, le restaurant coréen dont la maquilleuse du Deja Vu avait parlé à Tori se trouvait cent cinquante mètres plus loin.
— Comment procède-t-on ? Peut-être que cette fois, on devrait se séparer pour aller plus vite ? Il fait jour et on est dans un quartier populaire. Je ne risque rien, et en cas d’agression, je suis armée !
Victor prit le temps de réfléchir à la première question. Pas la seconde, qu’il balaya d’une voix impérieuse :
— On reste ensemble. Je vais avoir besoin de ton charme et de tes autres compétences.
Le feu passa au vert.
— Prends à droite et gare-toi où tu peux. Il y a un commerce qu’on doit visiter.

Faute de parking à proximité immédiate, le Raptor monta sur le terre-plein central. Manœuvre risquée avec une voiture à assise basse comme la petite Honda de Tori. À bord de son nouveau mastodonte, la linguiste pouvait se le permettre. Elle découvrait les joies d’un véhicule conçu par des ingénieurs américains pour la population américaine. Une fierté patriotique que la police de Colorado Springs ne partagerait pas. Victor assura que le stationnement illégal serait bref et la probabilité de verbalisation réduite en conséquence. Il désigna un long bâtiment.
— Puisque notre dame de cœur fréquente Ruben depuis des mois, je parie qu’elle s’est approvisionnée plus d’une fois à l’épicerie mexicaine afin de lui préparer un bon diner. Elle a sans doute demandé des conseils aux vendeurs, sur les produits et la cuisine. D’après ce qu’on a entendu, notre Goldie est une personne sociable.
Victor ne développa pas davantage son analyse au sujet des aptitudes sociales de June. Lorsqu’il s’agissait de sa famille, Tori était un livre ouvert et ses pages décrivaient June en lettres rougeoyantes.

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Tori Espinoza
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-

36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
On reste ensemble. Je vais avoir besoin de ton charme et de tes autres compétences.

Trépignant devant le feu rouge, je tournai la tête et décochai un sourire malicieux à Victor.

Alors comme ça, le sergent Nash est incapable de se débrouiller seul ?

Pour être honnête, j’adorais qu’il me parle sur ce ton ! Un autre homme que lui aurait senti la colère de ma main sur sa joue. "On reste ensemble" prononcé sur un ton irrévocable sonnait pour moi comme "Je t’aime" puissance mille. Il y avait une manière tendre et une manière forte d’exprimer les trois mots magiques, je trouvais les deux extrêmes... extrêmement sexy. Quelques amants m’avaient déjà dit "je t’aime" dans le feu de la passion, parfois avec une affection sincère, mais sans la profondeur capable d’atteindre mon cœur. Le pire étant "je te kiffe", un tue-l’amour pour moi depuis que j’ai dépassé treize ans d’âge mental. Oui, je suis exigeante et difficile, et non, je ne le regrette absolument pas...

Quel est ton plan ?

J’acceptais docilement son autorité, car désormais je savais sans l’ombre d’un doute que Victor me considérait AUSSI comme son équipière, sa binôme dotée de compétences indispensables. Les militaires fonctionnent sur la base d’ordres incisifs, car sur le terrain, la rapidité d’exécution est une question de vie ou de mort. Depuis que je fréquentais Victor, j’en faisais chaque jour l’expérience terrifiante et il a bien fallu m’adapter.

Prends à droite et gare-toi où tu peux. Il y a un commerce qu’on doit visiter.

Je relançai le gros pick-up et tournai à droite. Concentrée tout du long sur la route et l’écran de mon téléphone en mode GPS, je ne voyais pas de quel commerce parlait Victor. Pour moi, notre destination était le restaurant coréen qu’avait mentionné Eliza, et pour l’atteindre il fallait continuer tout droit...
Il n’y avait aucune place de parking en vue, alors je profitai de conduire un gros véhicule à la place de ma petite citadine pour nous hisser sur le terre-plein. Je commençai à comprendre un peu (un tout petit peu !) la sensation agréable de puissance qui rend beaucoup d’hommes accros à leurs grosses cylindrées. Je claquai ma portière et Victor me montra le bâtiment que j’avais manqué.

Puisque notre dame de cœur fréquente Ruben depuis des mois, je parie qu’elle s’est approvisionnée plus d’une fois à l’épicerie mexicaine afin de lui préparer un bon diner. Elle a sans doute demandé des conseils aux vendeurs, sur les produits et la cuisine. D’après ce qu’on a entendu, notre Goldie est une personne sociable.

Mon nez se plissa.

Sociable, oui...

"Dame de cœur" et "personne sociable", comprendre "Marie couche-toi là" ! C’était en tout cas ma vision personnelle de la copine de mon frère. Malgré tout, l’idée de Victor se tenait. J’avais moi-même fait un gâteau pour appâter Victor alors que je ne suis spécialement une bonne cuisinière, et nous étions nombreuses à flatter les estomacs des personnes qu’on aime avoir près de soi.

Si tu as vu juste, j’espère que Goldie n’a pas empoisonné Ruben avec un picadillo !

Car l’épicerie dont parlait Victor, Carniceria La Hacienda, était une boucherie spécialisée, bien qu’elle proposait quelques sauces et produits accessoires. La traduction de Carniceria avait sans doute échappé à sa compréhension, laquelle me semblait pourtant évidente. Mon beau militaire n’était vraiment pas doué avec les langues... sauf avec la sienne, quand elle m’offrait des plaisirs indicibles. J’utilisais la mienne (avec décence !) pour sympathiser avec le vendeur et l’interroger sur sa clientèle. Je cherchais un profil particulier et appris qu’une blonde d’environ vingt-cinq ans venait faire des emplettes depuis le début de l’année afin de "faire plaisir à son compagnon". L’expression m’arracha un rictus. Notre aimable commerçant avait prodigué florilège de conseils et astuces sur la gastronomie mexicaine à cette blonde mystère et je sentais bien qu’elle lui avait tapé dans l’œil. Cette cliente passait tous les quinze jours environ. Le vendeur ne connaissait pas son nom, mais curieusement, il savait qu’elle résidait rue St Paul tout près d’ici. J’affichais une nouvelle grimace en imaginant le nombre d’hommes que Goldie, s’il s’agissait bien d’elle, attirait dans ses filets. Je ne demandai pas si la blonde de la rue St Paul était mignonne, mes oreilles avaient entendu suffisamment d’éloges sur la stripteaseuse qui ensorcelait mon frère ! Malgré mon ressentiment, je remerciai l’aimable commerçant avec chaleur.

Ton idée était la bonne ! dis-je à Victor en quittant la boutique. Je glissai ma main dans la sienne, le cœur gonflé d’espoir. Cela semblait presque trop facile, après les difficultés que nous avions traversées depuis notre arrivée à Colorado Springs, et même auparavant... Si c’est bien June, je me demande comment les Vénézuéliens sont passés à côté en cherchant mon frère. Ou alors, ils l’ont déjà interrogée et elle n’a pas été en mesure de les renseigner. Si Ruben ne répond plus à sa propre famille, il n’a pas gardé contact avec une fille douteuse qu’il connait depuis seulement quelques mois !

J’en étais persuadée, en dépit des rumeurs les expédiant à Las Vegas. Mon frère savait qu’il pouvait compter sur toute sa famille et que jamais nous le trahirions. La passion amoureuse fait faire des bêtises, mais Ruben n’était pas stupide au point de révéler à sa petite amie l’endroit où il comptait disparaitre.
Il était aussi urgent de déplacer l’imposant véhicule de Bob avant qu’une voiture de police le signale et nous l’embarque à la fourrière. Nous regagnâmes le terre-plein d’un pas rapide, j’arrivai à suivre mon sergent aguerri grâce aux chaussures d’été confortables achetées dans une petite boutique près de l’hôtel. Moins sexy que mes escarpins, elles étaient quand même mignonnes et ménageraient mes pieds durant les longs kilomètres qui nous attendaient aujourd’hui.

Tu crois que les Vénézuéliens auraient pu faire à June ce qu’ils ont fait à Jose ? demandai-je soudain à Victor, les doigts sur ma portière. Je craignais de connaitre la réponse, et frémis d’horreur en repensant à la lame de rasoir ensanglantée qu’un des tueurs de Fresno avait agitée sous mon nez. Je ne sais pas si je le supporterais, si on découvre son cadavre sauvagement mutilé...
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Victor Nash
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39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyJeu 5 Sep 2024 - 21:21#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Ce que Victor avait pris pour une épicerie mexicaine était en réalité une boucherie. Il ferait un mauvais flic de ville et le savait. La vie civile n’était pas son domaine de prédilection. Pour éviter de confondre June avec la madame Michu du quartier, il laissa donc Tori interroger le vendeur sans intervenir. Le charme de la métisse opérait sous ses yeux, imparable. Grâce à cette femme étonnante, volontaire, infatigable, Victor sentait sa bonne humeur revenir doucement. Après une période d’ajustement et une série de remontrances brûlantes, leur binôme fonctionnait désormais à merveille. Victor n’avait plus fait l’expérience de cette alchimie depuis son renvoi de la 4e Division. La sensation de fonctionner merveilleusement ensemble était agréable par elle-même, indépendamment des sentiments de tendresse et de leur puissante compatibilité sexuelle. Un fantassin éprouve toujours des sentiments particuliers à l’égard de son binôme, de son unité. L’infanterie forme un corps ; chaque membre dépend des autres et contribue à l’ensemble ; la relation de confiance est totale. Le héros solitaire n’existe pas au sein de l’armée. Un soldat isolé est un membre amputé gisant sur le champ de bataille, une bête perdue séparée de son troupeau. Tori avait suffisamment de sang militaire dans ses veines pour lui offrir cette complémentarité. Victor avait besoin d’elle autant qu’elle avait besoin de lui.
Ils quittèrent la boutique avec des renseignements exploitables. La linguiste avait le sourire, le soldat demeurait sur la réserve.
— Ton idée était la bonne !
— Je l’espère. Ne nous réjouissons pas prématurément. Une jeune femme blonde du quartier qui fricote avec un amateur de cuisine mexicaine peut être n’importe qui. June ou une autre.
— Si c’est bien June, je me demande comment les Vénézuéliens sont passés à côté en cherchant mon frère. Ou alors, ils l’ont déjà interrogée et elle n’a pas été en mesure de les renseigner. Si Ruben ne répond plus à sa propre famille, il n’a pas gardé contact avec une fille douteuse qu’il connait depuis seulement quelques mois !
Victor ne dit rien. Il espérait que Tori avait raison. Toutefois, il en doutait. D’après son expérience, un homme fou amoureux ne réagit pas de façon rationnelle. La passion l’emporte sur les liens familiaux, spécialement quand la famille est susceptible de mépriser la personne aimée. Par conséquent, June alias Goldie la stripteaseuse était la plus susceptible de savoir où Ruben Espinoza se terrait. Les Vénézuéliens en étaient arrivés à la même conclusion. Aucun doute là-dessus. Sur ce point, Victor était d’accord avec sa binôme.
Ils arrivèrent au Raptor. Aucun PV sur le parebrise, pas de pneu crevé ou de rayure sur la carrosserie. En plein jour, Spring Creek n’était manifestement pas si terrible.
— Tu crois que les Vénézuéliens auraient pu faire à June ce qu’ils ont fait à Jose ?
La tête dépassant du toit sombre, Victor avisa l’expression d’épouvante sur le visage de Tori. Ils pensaient tous les deux la même chose. Inutile de chercher à la réconforter avec un mensonge.
— Je crois que si mes Vénézuéliens l’avaient fait, l’information aurait fait les gros titres de la presse locale. La police et la presse feraient aussitôt le lien avec le meurtre de Jose. L’affaire monterait en épingle. Castillo est trop futé pour ça.
Le militaire songea qu’il existait néanmoins une infinité de méthodes abjectes pour torturer, assassiner, et faire disparaître un être humain.
Ils s’installèrent dans leurs sièges. Tori était toujours disposée à conduire et Victor y était favorable. La concentration nécessaire à la conduite aiderait à tranquilliser ses nerfs.
— Je ne sais pas si je le supporterais, si on découvre son cadavre sauvagement mutilé chez elle...
Une infinité de méthodes abjectes. Elle avait réfléchi aux mêmes hypothèses. Difficile d’orienter les pensées d’une femme intelligente. Victor posa la main sur l’avant-bras qui enfonçait la clé de contact sous le volant, puis regarda Tori dans les yeux.
— J’irai en éclaireur. Tu ne verras pas de scène d’horreur aujourd’hui.

Victor n’eut pas besoin de partir en éclaireur. Il n’eut même pas besoin de faire du porte-à-porte ou de quitter le Raptor. Sur le palier du numéro 25, rue St Paul, une jeune blonde coquette embrassait un homme. Elle avait le teint pâle, presque brillant à la lumière du soleil. L’homme se tenait de dos, les bras glissés autour de la taille de son amoureuse. Silhouette trapue, nuque foncée, une casquette en travers de sa chevelure foncée. Victor songea que l’homme replacerait machinalement la visière vers l’avant après avoir quitté sa dulcinée. Songea que l’homme à la casquette de traviole correspondait à la description de Ruben. Une description somme toute commune chez les jeunes latinos aptes au service.
Le Raptor pila.
Tori quitta précipitamment le véhicule.
Victor ouvrit sa portière, une main sur la crosse du Sig Sauer dissimulé sous sa chemise. Il scruta les alentours, le cœur battant, refoulant l’envie d’observer d’heureuses retrouvailles. Les Vénézuéliens étaient eux aussi partis en chasse.

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Les amants maudits, ça vous parle ?
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyDim 8 Sep 2024 - 18:53#

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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Je crois que si mes Vénézuéliens l’avaient fait, l’information aurait fait les gros titres de la presse locale. La police et la presse feraient aussitôt le lien avec le meurtre de Jose. L’affaire monterait en épingle. Castillo est trop futé pour ça.

Le raisonnement se tenait. Castillo n’allait pas courir le risque de semer un champ de cadavres à Colorado Springs et attirer l’attention des autorités sur ses affaires, quelles qu’elles fussent. Mais avec des cinglés pareils, comment être sûre ? Surtout que Victor avait outrageusement provoqué le chef des Vénézuéliens...

J’irai en éclaireur. Tu ne verras pas de scène d’horreur aujourd’hui.

Je souris à mon protecteur et caressai sa main posée sur mon avant-bras. Sa voix rassurante et son regard inflexible d’homme d’action valaient tous les grands discours. Je lui étais reconnaissante, car la mort horrible de Jose m’affectait déjà et je ne sentais pas capable d’affronter la vision cauchemardesque d’un autre cadavre mutilé sur l’itinéraire de notre enquête. Et puis, en parfaite franchise, je ne souhaitais aucun mal à cette June ! J’espérais mieux qu’une stripteaseuse dévergondée pour mon frère, voilà tout.

Comme vous dites chez les militaires : espérons le meilleur et préparons-nous au pire !

Je rallumai le moteur, fis demi-tour et m’engageai dans la rue St Paul. Celle-ci serpentait en longueur et quadrillait un lotissement d’une cinquantaine de maisons bon marché. Notre plan consistait à rouler les yeux grands ouverts et interroger gentiment le premier résident venu. L’horaire matinal jouait à notre avantage puisque les gens partaient au travail. Assez vite, nous aperçûmes une mère de famille qui rentrait chez elle après avoir conduit ses enfants à l’école, du moins je le supposais aux petites vestes et consoles de jeu portables qu’elle ramassait sur la banquette arrière. Non, Ruben et June n’en étaient pas encore là ou alors mon frère était un sacré cachotier... ! Je détournai vite le regard, attirée par une autre scène de vie plus loin sur la rue. Mon cœur fit une embardée. J’appuyai violemment sur l’accélérateur et faillis caler l’imposant tout-terrain de Bob. Un couple se bécotait à l’entrée d’une maison. De dos, l’homme avait exactement la même silhouette que Ruben ! Mon petit frère avait hérité de la carrure de papa, en moins massif, ainsi que de ses magnifiques cheveux noir corbeau. Mon cerveau refusait d’y croire, c’était trop beau ! Mon cœur n’avait pas cette retenue et tambourinait éperdument à l’intérieur de ma poitrine. Je glissai mes doigts sur le volant afin de toucher mon bracelet Huichol, copie conforme de celui de mon frère. Le portait-il toujours ? Aucune importance tant que je le retrouvais enfin, sain et sauf !
Je freinai brusquement, tirai le frein à main, puis propulsai ma portière vers l’extérieur comme une furie.
Merde, la ceinture de sécurité !
Je la détachai de mes doigts fébriles, jurant et admonestant Victor qui ne m’aidait pas à me libérer. Je ne prêtai aucune attention à son pistolet, seul mon frère comptait.

Ruben ! hurlai-je en posant le talon sur la route goudronnée.

L’homme se détourna de sa blonde et pivota le haut de son corps dans ma direction. Il avait un visage large et rond, un menton quasi inexistant, pas du tout le visage fin dont Ruben et moi avions hérité de maman. Il me regardait comme si j’étais folle et... il avait raison. Le dépit me percuta comme un boulet de canon et je m’effondrai sur le siège derrière moi.

C’est pas eux... croassai-je à l’intention de Victor, plaçant mes jambes sous le tableau de nord et refermant la portière avec les mouvements d’une automate.

J’étais bien évidemment certaine pour Ruben, mais j’étais aussi affirmative à propos de June. La femme sur le palier était une fausse blonde avec des racines foncées très visibles. A vrai dire, sa teinture avait besoin d’un rafraîchissement. Le pire dans tout ça ? Le boucher de la Carniceria La Hacienda m’avait glissé ce détail capillaire dans la conversation. J’étais tellement obnubilée par l’espoir de retrouver mon frère, que je percutais seulement maintenant. A ma décharge, personne n’avait non plus affirmé que Goldie était une vraie blonde...

Ils ne sont pas là... Je crois qu’ils n’ont jamais été dans ce lotissement...

Je m’affaissai sur le volant, traversée de sanglots.
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 9 EmptyMar 10 Sep 2024 - 21:59#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Aucune menace aux alentours. Un énorme type en caleçon sortait un sac poubelle cliquetant, un vieil aspirateur vrombissait derrière une fenêtre ouverte, une quadragénaire fatiguée promenait un chien miniature. Le train-train matinal ordinaire d’un quartier résidentiel. Victor regagna l’intérieur du véhicule après Tori et rangea son arme.
— C’est pas eux...
Pincement au cœur. Purement empathique, en réaction à la peine de sa partenaire. Victor éprouvait une déception infime car l’espoir lui-même était infime. C’eût été trop facile pour l’âpreté de ce monde, trop beau pour être vrai, incohérent. Si Ruben Espinoza était stupide au point de dormir chez la stripteaseuse, les Vénézuéliens l’auraient attrapé depuis belle lurette. Castillo, lui, n’était pas stupide. Il avait ratissé Colorado Springs en long et en large avant d’envoyer deux tueurs aguerris, peut-être ses meilleurs éléments, à Fresno en Californie. Le frère de Tori avait certainement quitté la ville depuis des jours. Avec ou sans June.
La porte du numéro 25 se referma. Le latino au visage rond jeta un regard intrigué en direction du Raptor. Monta à bord d’une camionnette professionnelle d’un blanc sale. Executive House Cleaning Services peint en grosses lettres décaties sur le flanc, au-dessus de coordonnées peu lisibles et d’une liste de services de nettoyage à moitié effacée. Victor songea que le véhicule encrassé faisait une mauvaise publicité à l’entreprise. Après un démarrage en pétarade, il s’éloigna en toussant une fumée noire. La misère de Spring Creek. Ruben n’aurait pas accepté de vivre là avec sa dulcinée. Pas un militaire de vingt-neuf ans. Question d’orgueil et de dignité.
— Ils ne sont pas là... Je crois qu’ils n’ont jamais été dans ce lotissement...
Victor acquiesça. Il posa une main sur le dos de Tori, en sanglots sur le volant. Leur intimité l’avait rendu particulièrement perméable à ses émois ; son désarroi lui comprimait la poitrine. Il affirma sa présence, décrivit des cercles réconfortants jusqu’à ce que la linguiste s’apaise. La voix encore rauque, elle lui expliqua l’ambiguïté des cheveux teints. Victor l’attira contre lui et l’étreignit.
— Tu n’as rien à te reprocher. Ce détail n’aurait rien changé puisque nous ne connaissons pas avec certitude la couleur naturelle de Goldie. C’est moi qui te dois des excuses, j’avais faux sur toute la ligne.
Les signes étaient pourtant là : Monterey Road, le restaurant coréen dont Goldie avait parlé à la maquilleuse, la boucherie mexicaine qu’il avait confondue avec une épicerie.
Victor ajouta ses dernières observations : des logements à bas prix, un obèse en caleçon, un vieil aspirateur, une femme en mauvaise santé avec un petit chien, une jeune femme coquette aux cheveux teints en blond, son compagnon latino au volant d’une camionnette Executive House Cleaning Services.
Il avait le sentiment de rater quelque chose, à la manière d’un automobiliste errant au milieu de panneaux indicateurs sans parvenir à trouver sa route.
Le militaire libéra son étreinte, posa une main sur celle de Tori et pointa la rue de l’autre.
— On continue. On va d’abord fouiner autour du restaurant coréen, comme nous l’avions prévu au départ. On explorera toutes les pistes jusqu’à trouver celle qui nous conduira à ton frère.
Tori ferma la boucle de la longue rue St Paul. Retour à la case départ. Arrêt au long feu rouge du carrefour de Monterey Road. Deux véhicules devant eux ; d’autres arrivaient derrière et s’immobilisaient en face, de l’autre côté de la voie transversale. Victor promena son regard le long des routes, scruta les bâtiments et les parkings. Il comptabilisa plusieurs pick-ups chargés de matériel, des SUVs plus nombreux qu’à son départ de Colorado Springs, quelques motos rutilantes. La circulation était fluide. Les véhicules parqués des résidents étaient en moyenne plus petits, plus sobres et plus anciens que les engins de passage. À nouveau, son instinct lui souffla que la piste menant à June, et donc à Ruben, se déroulait dans ce labyrinthe d’asphalte et de béton. Il ne discernait toujours aucun segment, aucune entrée. Les secondes s’égrenaient implacablement. Moins de neuf heures avant que Tori appelle la cavalerie.
Enfin, le feu de circulation passa au vert. Les véhicules entassés derrière la ligne blanche se mirent en branle. Victor aperçut un grand panneau publicitaire pointant le restaurant coréen droit devant.
Il vit autre chose. Pressa instamment l’épaule de Tori et désigna un petit bâtiment blanc et rouge sur leur gauche, dissimulé derrière une ligne d’arbres touffus.
— Jetons d’abord un œil ici, si tu veux bien.
Une pancarte plantée dans la pelouse desséchée annonçait TACO EXPRESS – Mexican Fast Food en lettres blanches sur un fond coloré.

Onze minutes plus tard, ils ressortaient avec l’adresse de l’ancienne colocation de June. Une serveuse habitant le quartier les avait abondamment renseignés. Elle connaissait un peu June. La jeune stripteaseuse résidait chez une certaine Abby. Elle venait parfois au Taco Express avec son compagnon latino, puis les deux tourtereaux n’étaient plus réapparus. Leur dernière commande remontait à début août. June avait confié à la serveuse qu’elle ne raffolait pas des recettes mexicaines, trop grasses et trop épicées. Victor la comprenait fort bien. Son gosier avait souffert le martyre quand il avait déjeuné chez Tori. D’après leur informatrice, June consentait à ce petit sacrifice culinaire afin de faire plaisir à son amoureux. Un second point que Victor comprenait. Il avait compris d’autres choses. De retour à l’intérieur du Raptor, il confia à Tori :
— J’aurais dû tirer les bonnes conclusions depuis le début. Eliza t’a dit que June se faisait conduire au Deja Vu par sa sœur, puis raccompagner par d’autres samaritains. Cela signifie qu’elle ne possède pas de véhicule. Parce qu’elle n’avait pas le budget. Le coin est rempli de commerces pour population défavorisée. Fast Foods, Dollar General, une laverie pour les gens qui n’ont pas les moyens ou la place de caser un lave-linge. La blonde rue St Paul va à la boucherie deux fois par mois parce qu’elle n’a pas les moyens de garnir son congélateur plus souvent. June a parlé du restaurant coréen à sa maquilleuse parce qu’il s’agit de son unique plaisir à tarif abordable au sein du quartier, et sans doute parce qu’elle ne sait pas cuisiner.
Il plaqua une main contre la joue de la métisse, la caressa doucement du pouce, fixa ses beaux yeux sombres.
— June n’est pas une stripteaseuse qui fait des extras pour s’offrir la belle vie. Si elle fréquente ton frère depuis des mois et mangeait des tacos dégueulasses avec lui, c’est pour des raisons qui ne sont pas matérielles. Elle éprouve des sentiments.
Qu’il éprouvait.

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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Tu n’as rien à te reprocher. Ce détail n’aurait rien changé puisque nous ne connaissons pas avec certitude la couleur naturelle de Goldie. C’est moi qui te dois des excuses, j’avais faux sur toute la ligne.

J’étais dépitée, à cause de notre échec, mais sans aucun soupçon de rancœur envers Victor. Elle se serait de toute façon très vite dissipée dans la chaleur de ses bras réconfortants. Et sa voix, plus que son explication rationnelle, dissipa à son tour ma propre déception. J’étais incroyablement sensible à toutes ses attentions, à tout ce qui venait de lui... Quand je me sentis enfin capable d’affronter la suite de cette maudite journée, nous rompîmes notre étreinte et je m’essuyai les yeux.

On continue. On va d’abord fouiner autour du restaurant coréen, comme nous l’avions prévu au départ. On explorera toutes les pistes jusqu’à trouver celle qui nous conduira à ton frère.

Spontanément, je lui souris. Le Victor tendre et câlin avait remis l’uniforme du pugnace sergent Nash. J’avais vraiment une chance inouïe de voyager avec un homme qui me soutenait tendrement lorsque je trébuchais, et qui savait aussi tenir fermement le cap que nous nous étions fixé. Il se trompait quelquefois, mais c’était la preuve qu’il ne craignait pas de prendre des risques pour atteindre son objectif. J’étais prête à les courir avec lui, je me sentais brave et puissante en sa présence. Et nous avions besoin de toute cette somme d’audace et de courage pour retrouver mon frère. Alors je me calai dans mon siège deux fois trop large et effectuai le salut militaire.

A vos ordres, sergent !

Je tournai dans la rue St Paul et nous immobilisai au feu rouge qui coupait Monterey Road. J’étais plongée dans mes souvenirs avec Ruben quand Victor proposa une nouvelle alternative au restaurant coréen :

Jetons d’abord un œil ici, si tu veux bien.

Pas de directive militaire, cette fois, mais une suggestion sans certitude. Je suivis son regard et compris pourquoi il prenait des gants. Le Taco Express était une variante de son idée précédente, avec la boucherie mexicaine. J’étais sceptique, mais puisque c’était tout près...
Moi qui n’appréciais pas les fast foods, fussent-ils mexicains, j’en sortis avec un grand sourire... et l’adresse que nous recherchions depuis notre renvoi de Fort Carson ! Pleine de joie, j’embrassai Victor et lui demandai :

Comment tu as su, pour le Taco Express ?

Il m’expliqua tout dans le tout-terrain, avec ce merveilleux sens de la déduction qui m’avait déjà impressionnée dimanche, lorsqu’il était venu me proposer de partir à la recherche de Ruben. Je tombais peut-être déjà amoureuse de son esprit à ce moment-là, et de nouveau j’observais Victor avec des étoiles dans les yeux. Avec un père comme le mien, on est très sensible à cette intelligence particulière que possèdent les bons enquêteurs, mêlée à une éthique et une rigueur très militaires.

June n’est pas une stripteaseuse qui fait des extras pour s’offrir la belle vie. Si elle fréquente ton frère depuis des mois et mangeait des tacos dégueulasses avec lui, c’est pour des raisons qui ne sont pas matérielles. Elle éprouve des sentiments.

Elle pouvait aussi ouvrir les cuisses pour le plaisir et des cadeaux non monétaires, et je pouvais rétorquer qu’elle avait accepté quelques rendez-vous au Taco Express pour mieux embobiner mon frère ! Il ne faut jamais sous-estimer la détermination d’une femme. Troublée par la main rugueuse de Victor qui m’offrait sa tendresse, par l’intensité de son regard renversant, je commençais cependant à entrevoir la possibilité de me tromper au sujet de June... Elle et moi nous ressemblions peut-être beaucoup plus que j’étais prêtre à l’admettre. Je tendis le cou et déposai un baiser suave sur les lèvres de mon amoureux, réveillant les papillons dans mon ventre, puis je m’attelai maladroitement à redémarrer notre imposant véhicule. Mes émotions et mes sentiments me perturbaient, et pas qu’un peu.

Si l’infanterie ne veut plus de toi, tu devrais tenter ta chance chez la police militaire, sergent Colombo ! suggérai-je.

Seigneur... la bourde ! J’étais sincère et lui faisais un beau compliment, mais je réalisai aussitôt mon erreur. D’abord, Victor avait été exilé à Monterey après une intervention brusque et humiliante de la police militaire. Ensuite, Victor était extrêmement attaché à son bataillon d’infanterie, plus qu’à n’importe quoi ou qui d’autre. Dans mon fol espoir d’occuper la première place dans son cœur, j’avais tendance à oublier cet obstacle de taille dans notre relation.
Bravo, Tori, tu as vraiment merdé !
Je nous conduisis à l’adresse d’Abby dans un silence gêné. La serveuse ne nous avait pas dit s’il s’agissait de son vrai prénom, ou d’un diminutif pour Abigail. Je renonçai à l’idée de collecter des renseignements sur mon Samsung, impatiente d’arriver à destination et de reformer notre super binôme après mon affreux lapsus. Heureusement, le trajet fut de courte durée. La maison d’Abby se situait dans le même quartier que notre première piste, pas très loin de la fausse blonde. Ici, le lotissement faisait vraiment sale et misérable, avec par contraste une poignée de voitures hors de prix et des grosses paraboles sur certains toits. On devinait les trafics illicites qui se jouaient derrière les murs... L’ambiance me mettait mal à l’aise, j’avais des frissons malgré la chaleur. Je garai notre monstre mécanique devant la porte, mangeant le trottoir de la rue étroite.

Je m’en occupe, annonçai-je à Victor avec un regard furtif. L’avais-je profondément blessé avec ma bourde ?

Je pressai le bouton de la sonnette, mais n’entendis aucun son. Après une courte attente, je décidai de toquer à la porte couverte de crasse, sans plus de résultat...
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Tempest ↯ Victor & Tori

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