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Tempest ↯ Victor & Tori

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Victor Nash

Victor Nash
304
spf (il)
Chris Evans
ichi
//

39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptySam 2 Sep - 10:27#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, lundi ☆ Baker, CA
— Chaque chose en son temps, fripon !
Victor émit un grondement de frustration, bien que ses lèvres s’étiraient irrésistiblement entre les paumes douces, mais fermes de Tori.
Un partout ; arrêt de jeu avant le prochain round. C’était de bonne guerre. Avec le visage ravi que lui offrait son amante, Victor ne se sentait guère lésé. Elle rayonnait comme un soleil d’été, détentrice d’une magnifique et puissante énergie.
— Laisse-toi faire. Laisse-moi faire.
Les yeux de Tori en disaient plus que ses mots. Deux globes étincelants, brillants comme les étoiles au commencement de l’univers. Fascinants. Hypnotiques. Deux portails à travers le temps et l’espace. Les prémices de sensations inouïes, d’un voyage sans pareil.
Victor ne dit rien. Une part archaïque de son être refusait de s’abandonner – refusait le principe même de l’abandon. Abandonner, c’est renoncer à la vie. C’est accueillir la défaite et la mort. Pourtant, Tori s’était déjà abandonnée à lui et ne s’en portait pas plus mal, bien au contraire. L’abandon, c’est aussi la manifestation ultime d’une confiance absolue. Par conséquent, la clé d’une communion absolue : sans abandon total de soi, on ne dépasse jamais l’expérience d’une belle et harmonieuse dualité. On n’atteint jamais la symbiose.
Victor ancra son regard combattif à celui de Tori. Depuis longtemps, le militaire croyait que le sacrifice de sa vie sur un champ de bataille était la mort idéale. L’abnégation de Tori, sensuelle et spirituelle, ébranlait ses convictions.
Une boule de chaleur gonfla à l’intérieur de sa cage thoracique. Une énergie douce et diffuse parmi les désirs turbulents qui enflammaient son corps.
Il s’abandonna.
Ce fut une expérience très différente de son ancienne unité de combat où il fallait obéir aveuglément aux directives claquantes des officiers. Victor se laissa docilement diriger, motivé non par un impératif de cohésion ou de survie, mais par l’envie impérieuse de s’unir corps et âme à sa partenaire. Tori n’était que tendresse et passion.
Allongé sur le dos, il soupira d’aise alors que Tori lui ôtait son dernier vêtement. Le regard de braise de la métisse dévoilait ses lubriques intentions.
— Tous les hommes ont apprécié.
Victor n’en doutait pas. Son corps manifestait déjà un vif enthousiasme.
Il rétorqua, joueur :
— Laisse-moi deviner : tu n’es pas une nonne ?
Ou alors une nonne dévergondée, particulièrement féline et aguicheuse.
(contenu sexuel en hide)


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It is to be useful, to be honorable, to be compassionate,
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Jessica Alba
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36 ans.
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyDim 3 Sep - 18:52#

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Septembre 2022, lundi ☆ Baker, CA
Laisse-moi deviner : tu n’es pas une nonne ?

Hihi, s’il savait ! Bon, d’accord, il savait déjà... Mais j’étais déterminée à aller encore plus loin avec lui, et lui fis un massage très impudique qu’il n’oublierait pas de sitôt.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyJeu 7 Sep - 21:30#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyDim 10 Sep - 18:38#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptySam 16 Sep - 11:21#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyDim 17 Sep - 18:53#

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Septembre 2022, lundi ☆ Baker, CA
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J’avais tenu ma promesse. J’avais tout donné, et offert à Victor Nash la plus fantastique de nos "communions". Pantelante, je m’écrasai contre son torse et repris lentement mon souffle. Depuis notre rencontre pourtant récente, je ne comptais plus les fois où je me reposais sur le roc solide qu’il représentait aussi pour moi.

Si cette nuit était vraiment notre dernière... je voudrais qu’elle ne finisse jamais...

Nous continuâmes à nous bécoter, longuement et tendrement, avec bien plus de complicité que des amants éphémères. J’adorais nos petits baisers, nos caresses alanguies qui m’offraient une descente en douceur après la culmination phénoménale de nos ébats. Mon cœur continuait à battre vivement, mais la frénésie l’avait quitté. Bien qu’épuisée, je me sentais bien, heureuse et en paix. Nous nous allongeâmes sur le lit, je me lovai contre mon beau militaire, ronronnant de plaisir et incapable de trouver des compliments à la hauteur de ce que nous avions vécu. Une linguiste à court de mots, un comble ! Et ça devenait une habitude, avec lui... Victor non plus ne disait rien, et je lui en étais reconnaissante.
En fait, je me rendis compte que je n’allais pas si bien. J’étais bouleversée, chamboulée de l’intérieur, écrasée sous le poids d’émotions intenses. Une grosse larme coula sur la poitrine de Victor qui se soulevait à un rythme lent et régulier. Cette larme condensait des émotions indescriptibles que je n’avais jamais ressenties avec... un amant ? un compagnon ? n’importe qui ?

Victor… ?

Un ronflement feutré me répondit. J’étouffai de justesse un rire qui aurait réveillé tous les clients du motel. Bâti comme un dieu, fort comme un lion, Victor n’était pourtant qu’un homme ! Lui aussi sombrait dans un sommeil profond après avoir vidé la totalité de ses bourses. (Jusqu’à la dernière goutte, j’avais fait le nécessaire pour !) J’aimais ses petites faiblesses qui l’humanisaient et le rendaient encore plus craquant. J’aimais sa force magnifique et ses failles émouvantes. Il savait à quel moment me résister, me tenir tête, et quand au contraire il fallait me céder. Pas objective, moi ? L’idée saugrenue, aberrante pour qui me connaissait, que je tombais vraiment amoureuse de Victor me traversa l’esprit.
Je fis un détour par la salle de bain pour une toilette rapide, rafraichis également les parties intimes de monsieur, puis j’éteignis les lumières et regagnai ma place. Je couchai mon visage contre son torse musclé, l’étreignant de mes bras possessifs. Bercée par les soulèvements réguliers et rassurants de sa poitrine, mon oreille contre son cœur, je plongeai à mon tour dans le sommeil. Un sourire immense étirait mes lèvres et une nuée de papillons déployait leurs grandes ailes à l’intérieur de mon ventre.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMer 20 Sep - 21:45#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Baker, CA
Le réveil interne de Victor l’extirpa du sommeil à 5h00. Heure à laquelle il avait prévu de reprendre la route. Tori, Britney, Miranda et un enfoiré de lieutenant-commandant avaient chamboulé son programme. Tori plus que les autres. Pour la deuxième fois, la fougueuse métisse l’avait mis K.O. au lit. Un volcan infatigable pulsait sous la cage thoracique de cette créature de feu ; sous sa peau brûlante, des torrents de lave irriguaient ses veines. Victor allait devoir mettre au point une stratégie gagnante avant leurs prochains ébats. Tori l’avait mis au défi de l’épuiser, son regard incendiaire planté dans le sien. Il était tombé dans le piège comme un jeune débutant.
Alors que le sergent souriait, ses paupières clignèrent dans la pénombre. Par automatisme, il ouvrit ses sens et opéra un contrôle de son corps. Fonctionnel à 100%. Déjà chaud, bourré d’énergie. Passé le sommeil de plomb, le sexe avec Tori produisait un remarquable effet revigorant. Plus efficace qu’un cocktail de produits anabolisants. Entièrement naturel et infiniment plus agréable.
La linguiste dormait contre lui, un bras hâlé en travers de son torse. Légère, nue et fraiche. Une somptueuse couronne de cheveux étalés autour de la joue posée sur son cœur. Victor se demanda par quel miracle la peau de Tori avait conservé sa douceur. Par quel miracle il ne détectait aucun relent de stupre entre les plis de l’aine. Explication, embarrassante : Tori s’était nettoyée dans la salle de bain, puis elle avait pris soin de lui pendant qu’il dormait comme un mort. Pas terrible, comme protecteur. Si Max Huddleston avait lancé une attaque, Victor aurait perdu des secondes critiques avant de réagir.
Pourtant, un souffle paisible caressait les poils de sa poitrine. Le corps de Tori n’exprimait aucune inquiétude. Une grande sérénité habitait le visage qui montait et descendait au rythme de sa respiration. Ému d’inspirer un tel niveau de confiance après l’attaque brutale et les stress qu’elle avait subis, Victor demeura immobile plusieurs minutes, savourant chaque sensation. Des minutes plus précieuses que des rubis.
Il n’avait pas le luxe de s’y complaire.


Jambes en feu, poumons en ébullition, Victor regagna le Santa Fe Motel après vingt minutes de course à fond de train. Aucune menace dans le secteur. Un gars longiligne occupait la place de Britney à la réception ; Victor aperçut le rougeoiement d’une cigarette à travers la vitre. Alignés sur le parking goudronné, les mêmes véhicules que la veille – moins les citadines de Miranda et Britney, ainsi que l’imposant Chrysler de Max Huddleston. Le lieutenant-commandant se tenait visiblement à carreau. La peur des conséquences, un sursaut d’intégrité, ou la combinaison des deux. Une petite victoire pour Victori et la paix dans le monde.
Le sergent lança ses dernières foulées sur la langue de terre battue qui faisait face aux préfabriqués. Une faible clarté stellaire tenait l’obscurité en respect. Victor songea que l’aube éclairait déjà le Colorado. Puis Baker environ une heure plus tard. Les rayons du soleil frapperaient alors le parebrise de la Camaro, Tori assise à sa droite. Peut-être que leurs mains s’enlaceraient face à l’apparition romantique des premières lueurs sur l’horizon. L’idée lui plaisait.
S’interdisant de rêvasser, Victor enchaina plusieurs salves de prises et coups millimétrés. Mouvements vifs, gestes techniques, frappes puissantes contre une horde d’ennemis invisibles. Vêtu d’un simple short, le sergent transpirait à grosses gouttes. Entraînement difficile, guerre facile. Une doctrine parmi les plus célèbres de l’institution militaire. Un mode de vie à part entière, ainsi qu’un impératif vital. Le prochain adversaire ne serait pas un gringalet désarmé comme Max Huddleston. Peu de chances. Victor se remémora le paramilitaire vénézuélien qu’il avait sérieusement amoché, se demanda si cette force de la nature avait survécu. Ni espoir ni remords, simplement de la curiosité. Ce tueur-là ne menacerait plus personne dans l’immédiat. Peut-être à jamais. Mais si l’organisation qui traquait Ruben Espinoza comptait d’autres spécimens de ce calibre, plus jeunes et endurants, le meilleur entraînement du monde ne suffirait pas à les vaincre. Il faudrait recourir à des méthodes radicales et expéditives.
Victor termina avec une série d’étirements dynamiques. Visibles de loin, les gros caractères rouges du thermomètre géant affichaient déjà 24,9°C. Bientôt la fournaise. Victor prit le contrôle de son souffle, puis actionna précautionneusement la poignée de la chambre 16. Discret comme l’amant qui prend la fuite au petit matin, il avait quitté le lit sans réveiller Tori. Quitté la chambre après avoir posé une bouteille d’eau sur la table de chevet jouxtant la dormeuse. Dans moins de soixante secondes, le bruit de la douche la réveillerait en douceur. Dans dix, quinze minutes grand maximum, ils rouleraient en direction de Colorado Springs.

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Dernière édition par Victor Nash le Dim 24 Sep - 19:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyDim 24 Sep - 18:15#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Baker, CA
Une sensation de manque me tira du sommeil. J’entrouvris une paupière et distinguai les fesses nues de Victor, masse blanchâtre s’éloignant dans la pénombre sur la pointe des pieds. Je fis ce qu’aurait fait toute femme attirée par les beaux mecs et reluquai de mes deux yeux grands ouverts. C’était un vrai régal, du large dos en V aux galbes puissants des jambes, mais alors ce CUL DE DINGUE ! Il portait encore des traces de griffures, et j’en étais plutôt fière... Mon amant glissa une jambe dans un short, jura dans sa barbe, puis l’enfourna dans l’autre sens. Là, par contre, ça cassait un peu le charme ! J’étouffai un fou rire, puis rebaissai mes paupières quand il repartit avec la même discrétion. Mon cœur s’accéléra quand je l’entendis approcher de mon côté du lit. Je sentis son souffle et m’attendis à un baiser, mais non... Le claquement à peine audible de la porte, suivi du crissement de ses chaussures de sport, m’informèrent qu’il était sorti. Je rouvris les yeux et devinai la forme allongée d’une petite bouteille sur ma table de chevet. Je m’en emparai afin de me réhydrater après la nuit torride que nous avions passée, songeant que Victor avait pris d’infinies précautions pour que je me repose plus longtemps. Sa prévenance me touchait, et malgré une petite frustration je respectais son droit à une séance de sport matinale. Un militaire qui partait le matin vêtu d’un simple short ne pouvait pas faire autre chose.
Je me rallongeai et m’étirai dans le lit cruellement vide, ronronnant comme une panthère. Je me sentais à fleur de peau, encore sous l’euphorie de nos ébats. J’aimais le sexe bien avant de rencontrer Victor, mais je n’étais pas sûre d’y trouver le même plaisir après lui. J’étais même persuadée du contraire. Nous avions une compatibilité extraordinaire au niveau charnel, mais aussi une complicité qui allait très loin au-delà et sublimait tout... Pour donner une comparaison gastronomique, je passais des plats préparés au menu primé. Les premiers nourrissent convenablement, et certains sont même goûteux, mais le restaurant étoilé vous ouvre à d’autres dimensions. Victor Nash, c’était ça : des dimensions supplémentaires qui me transportaient hors du monde que je connaissais, parmi les étoiles. Je me touchai, soupirai lascivement et glissai le drap entre mes cuisses, regrettant soudain de ne pas avoir emporté mon vibro. Plus qu’à attendre le retour de mon sergent favori ! En espérant qu’il ne brûle pas toute son énergie... ne l’avais-je pas mis au défi de m’épuiser ?
J’allumai l’applique murale et consultai l’heure : 5h12 ! Même pour moi, c’était tôt. Au début de notre escale, Victor m’avait certes annoncé un réveil à 4h30, de sorte à joindre Colorado Springs suffisamment tôt pour débuter les recherches, mais nous avions prévu de nous coucher à une heure appropriée... Je flânai quelques minutes de plus, puis me glissai à l’intérieur de mon peignoir en soie. Notre lit semblait avoir subi les assauts d’un ouragan, je me couvris la bouche en voyant le carnage, puis laissai mon rire emplir la chambre. Je préparai le nécessaire pour la douche quand j’entendis les mêmes crissements que tout à l’heure, en provenance du dehors. Je me hâtai de fermer la petite lumière, me dirigeai dans le noir jusqu’à la fenêtre, puis entrouvris discrètement les stores vénitiens.
Victor s’entrainait, bien que sa silhouette me donnât plutôt l’impression de danser sous la voûte céleste. Une danse guerrière, faite de mouvements précis et puissants. La faible clarté couvrait d’une teinte surnaturelle ses muscles saillants, luisants sous l’effort. Il était beau comme un dieu ! Un frisson parcourut mon corps, pétrifié par le spectacle de ses épaules larges et mobiles, de ses bras qui m’avaient étreinte avec passion et prodigué leur tendre réconfort, de ses grandes mains qui m’avaient touchée partout et offert mille plaisirs... Et voilà, maintenant j’avais très chaud vous savez où ! Que disais-je, à propos de mon vibro ?
Par bonheur, mon sergent favori achevait son entrainement matinal. Je me précipitai dans la salle d’eau, puis attendis qu’il ouvre la porte. J’actionnai alors l’interrupteur. Dès qu’il leva les yeux dans ma direction, je fis glisser le peignoir le long de mes courbes, avec lenteur et sensualité, pivotant afin d’exposer mes atouts sous leur meilleur angle. Je voulais que Victor me voie entièrement, et qu’il me désire autant que je le désirais.

On prend une douche ensemble avant de partir ? proposai-je, ma voix en accord avec les petites cornes de succube invisibles sur mon crâne. Et pas question d’y passer cinq petites minutes, à la façon militaire ! Je méritais mieux qu’une voiture au Lav'Auto du coin...

Il referma la porte derrière lui, braqua son regard intense sur moi, et les papillons dans mon ventre s’affolèrent...
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptySam 30 Sep - 22:28#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Baker, CA
La vigueur matinale de Victor s’était affaiblie après onze minutes de course à fond de train. Tori la raviva en trois secondes. Un regard sulfureux, un peignoir de soie glissant sur sa silhouette de nymphe. Elle n’avait même pas eu besoin d’ouvrir la bouche.
— On prend une douche ensemble avant de partir ?
La sentence finale. À en juger par la suavité de la linguiste, elle avait d’autres motivations que la propreté ou l’économie d’eau dans une région qui manquait cruellement.
Victor se déshabilla en silence. La douche était une nécessité. Employer du temps et de l’énergie à satisfaire leur libido était une option – une option avec des conséquences : aggravation de leur retard, dépense d’énergie, engourdissement, sensation de bien-être.
Il entra dans la salle de bain et cueillit Tori par la taille. Elle se blottit contre lui. Belle et séductrice. Un sourire à se damner.
— En plus de la reine des friponnes, tu es l’impératrice des bonnes idées, dit-il avec un accent de flatterie, avant d’amadouer au moyen d’un baiser enjôleur. Pas plus de dix… (Froncement de sourcils réprobateur de Tori, signifiant l’échec de son entreprise de modération.) Vingt minutes.
Choix du plaisir et de la facilité, contraire à la discipline et aux intérêts de leur expédition. La distraction est l’ennemie du soldat en mission. Le sergent se rappelait l’avertissement tout en étant incapable de l’appliquer avec une rigueur exemplaire. Sans uniforme sur le dos, il n’était qu’un homme.

Ils n’eurent d’autre choix que se serrer dans l’étroite cabine de douche. Chacun s’imbiba les mains de gel douche, puis se mit à frictionner l’autre. L’eau tiède ruisselait sur leurs peaux. Les visages souriants se firent face, des étincelles de lubricité dans les iris. Paumes baladeuses, gloussements, nettoyage des poitrines. Celle de Tori était particulièrement sensible : Victor émoustilla sans vergogne les adorables manifestations de désir, puis frotta le dos et le ventre anormalement chaud. Des odeurs de jasmin chassèrent les relents âcres de transpiration. Les quatre paumes glissèrent doucement le long des lombaires, contournèrent les hanches avec une sensualité exacerbée, puis s’abimèrent entre les reins. Souffles saccadés et soupirs voluptueux succédèrent aux éclats de rire. Il ne fallut pas longtemps avant que des effusions rauques et gémissantes emplissent l’espace confiné, se mêlant au ruissellement de la douche. Le muscle cardiaque du militaire tambourinait avec force ; Tori entra en effervescence. La cabine vibra, grinça, accueillit des râles embués. Après un ultime élan de passion, les mains et les lèvres de Victor abreuvèrent son amante d’affections romantiques.
Enfin, il coupa l’arrivée d’eau. Son torse épais reposait contre le dos svelte de Tori. Elle sentait merveilleusement bon, le parfum de ses cheveux embaumait la cabine. Aucune matière ne rivalisait avec la texture veloutée de sa peau brune. Il entoura tendrement sa sauveuse et protégée de ses bras. Tori croisa les siens par-dessus et se blottit. Cœur battant contre l’omoplate. Magique.
— Je te remercie de tes bienfaits, bel ange. Maintenant, il nous faut partir.
Un baiser délicat sur l’épaule humide, un second dans le cou. La métisse tourna la tête. Un troisième baiser unit leurs lèvres avec une complicité irréelle. Tori avait un visage magnifique, des yeux brillants et expressifs. Victor s’en détourna afin de ne pas vaciller.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission.

À 5h47, Victor se présenta à la réception et restitua la clé de la chambre 16. Derrière le comptoir, un homme émacié au teint cendreux. La quarantaine qui en paraissait cinquante. Clope au coin du bec, yeux rougis par la fumée et les horaires décalés.
— Z’êtes en r’tard, commenta le réceptionniste en tapotant le registre. Victor avait noté leur départ à 5h00.
— Nous sommes désolés. Le lit était si douillet qu’on a joué les prolongations.
Le fumeur ne sourit pas. Il ramassa la clé de ses doigts osseux.
— Vous prenez la route de Vegas ?
— Ouais. On va s’éclater comme des fous.
Leur alibi devait rester cohérent jusqu’à la frontière.
— Z’irez pas bien loin, l’I-15 est bloquée à Moutain Pass. Un accident avec un camion-citerne. Super dangereux. (Le fumeur élargit les bras en soufflant un bruit d’explosion. Des cendres tombèrent sur le comptoir.) Y doivent faire gaffe, avec cette chaleur et tout. Y vont passer des heures à dégager c’bouzin, l’temps qu’des engins spéciaux arrivent de Vegas.
Victor se gratta la barbe. En se levant à 4h30 comme prévu, ils auraient peut-être franchi Mountain Pass avant l’accident. Pas de veine.
— Merci du tuyau. On va prendre un autre chemin.
Le fumeur acquiesça.
— Z’avez qu’à prendre la 127 qui monte vers l’nord, pis à droite après Soshone. La 178, et ensuite la 160. C’est l’plus direct pour Vegas. Enfin, l’plus direct après l’I-15.
Il sourit, dévoilant des dents gâtées.
— On va faire ça. Merci de vos bons conseils, l’ami.
Victor déposa un généreux pourboire qui partirait certainement en fumée de Malboro. Mes poumons, mon choix.
— À vot’ service, soldat !

Victor engagea la Camaro sur la 127, phares allumés. À sa gauche, le promontoire rocheux et son nid de crotales. Au-delà, à une cinquantaine de kilomètres à en ligne droite, Fort Irwin. À la lumière des étoiles, le paysage stérile ressemblait à un ancien volcan écrasé par le poids des millénaires. La chaleur continuait à s’élever du sol et n’allait pas tarder à grimper. Ils dépassèrent le petit aéroport de Baker : une courte piste, une vieille installation électrique reliée à des sémaphores, un parking craquelé. Aucun appareil en vue. La route ne suivait pas un tracé rectiligne en direction du nord, mais déviait légèrement vers l’ouest jusqu’à Soshone. Ensuite, un tracé en dents de scie jusqu’à Las Vegas – Tori avait vérifié sur son téléphone. La déviation rallongeait leur trajet de 85 kilomètres par rapport à l’I-15, toutefois elle leur épargnait la longue attente des gros engins en provenance de la ville du péché. Une partie du retard était rattrapable en dépassant la limitation de vitesse que Victor dépassait allègrement sur la route déserte. Victor avait une motivation supplémentaire d’appuyer sur le champignon : il voulait dépasser Soshone et rouler vers l’est avant 6h23. L’horizon brillant à travers le pare-brise ; la main de Tori dans la sienne face à l’aurore.

Deux pickups contrarièrent ses plans. Un vieux Toyota rouge poussiéreux, immobilisé au bord de la chaussée. Aucune lumière. Un Ford bleu nuit, illuminé comme un arbre de Noël, bloquait la route à sa gauche. Le capot du Toyota était ouvert. Quatre types autour, deux avec des lampes. Victor ralentit. Les phares de la Camaro éclairèrent une antique pancarte en bois à droite de la route, fixée à une potence à l’aide d’un fil de fer épais. Une inscription annonçait : SILVER LAKE CEMETERY. Deux rôdeurs munis de lampes déambulaient parmi les stèles de pierre décorées de drapeaux américains. Au ras du sol, des pierres posées les unes à la suite des autres dessinaient d’étranges tombes rectangulaires. Peut-être des vestiges de la guerre américano-mexicaine.
Il freina derrière les deux véhicules.
— Je vais voir, annonça-t-il à Tori. La batterie du Toyota semble à plat.
Victor n’y connaissait pas grand-chose en mécanique, mais la paire de câbles et de pinces logés dans son coffre ferait l’affaire si son diagnostic était le bon.
Tori lui confia la lampe qu’il gardait à l’avant. Ils échangèrent un rapide baiser sur les lèvres, puis Victor descendit de voiture. Il avança vers le petit groupe et leva une main amicale.
— Salut les gars. Un ennui de batterie ?
Deux fusils d’assaut émergèrent de sous le capot, braqués sur sa poitrine. Modèle militaire, canon court. Les deux types avec des torches pointèrent des pistolets, difficiles à identifier à présent que leur lumière aveuglait Victor.
— C’est pas trop tôt, putain ! Ça fait bientôt une heure qu’on poireaute. Lève tes mains au-dessus de ta tête, et pas d’entourloupe !
Fusil de gauche, plus sombre que ses complices, voix forte. Les quatre hommes en rang faisaient à peu près la même taille, pas très grands.
Du coin de l’œil, Victor vit les deux promeneurs du cimetière contourner la Camaro. Un fusil et un pistolet. Trois binômes de deux, chacun équipé pour une chasse à l’homme.
— Mains en l’air, connard ! aboya un pistolet, reflets roux dans les cheveux. Me force pas à t’flinguer les rotules.
Accélération du rythme cardiaque. Afflux d’adrénaline. Analyse des options tactiques. Victor n’avait rien d’autre sur lui que ses vêtements, sa montre et une torche. Son Sig Sauer reposait sous le siège conducteur, inaccessible. Il leva les deux mains au-dessus de sa tête. Utilisa l’une pour masquer le faisceau de la torche tenue par l’autre, dirigée vers la Camaro. Point-point-trait-point, et ainsi de suite. Fuis, en morse. Une linguiste de l’armée comprenait ce langage désuet.
— Vous auriez dû prendre rendez-vous, dit Victor sans afficher d’émotion. Je serais venu à l’heure pour le concours de pétoires.
Le deuxième fusil s’esclaffa. Il rigolait comme un porc en train de se gaver de glands.
— Moi, j’parie qu’y tringlait sa latina comme un malade. Ces gonzesses ont la chatte en feu.
— Vos gueules, les gars. On se met au boulot.
Le deuxième pistolet, que Victor identifia comme le chef. Pas un bon : manque d’initiative, manque d’autorité dans la voix. Le chef se courba, manipula le tableau de bord du Toyota qui s’éclaira de mille feux.
Le fusil au rire porcin se dirigeait vers l’avant de la Camaro, côté passager. Il passa à côté de Victor, hors de portée d’une frappe opportuniste. Cheveux clairs, dressés sur le crâne à même hauteur. La parfaite coupe en brosse en vogue au siècle dernier.
Tori n’avait toujours pas actionné le moteur.
— Il n’y a aucun accident sur l’I-15, n’est-ce pas ? articula Victor, une colère froide grondant entre ses tempes.
— Ma parole, notre petit soldat est un futé ! s’amusa le Rouquin au pistolet, progressant en formation avec son binôme à la peau sombre.
À vot’ service, soldat ! avait dit le réceptionniste du motel. Victor était pourtant habillé en civil et cet enfumeur aux yeux de lapin psychopathe n’aurait pas reconnu un soldat décoré à une parade militaire. Britney n’avait rien raconté à son collègue – aucune chance. Victor réalisa sa faute. Il n’avait rien vu venir. Il s’était fait mener en bateau par un minable et l’avait même rétribué.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission.
Le regard brillant de Tori et son parfum envoûtant. La perspective d’un lever de soleil romantique.
Derrière lui, la Camaro n’avait toujours pas bougé.
Le chef qui avait allumé le Toyota rejoignit les deux autres. La cinquantaine grisonnante, un officier sorti du même moule que Max Huddleston.
— L’avantage de ce contretemps, c’est qu’on n’a plus beaucoup à attendre avant le clou du spectacle.
On vint le fouiller. Peau noire, crâne rasé, appliqué. Méthode militaire, enseignée à Fort Irwin et toutes les bases du continent. Aucune chance de s’emparer du fusil sans s’exposer à une riposte des autres.
— Combien de temps ? Quel spectacle ?
Le Rouquin gloussa :
— Qu’est-ce que ça peut foutre, ce qui va arriver ? T’es pas prêt de repartir, Nash.
Victor toisa toute la bande d’un regard orageux. Il tonna :
— Le réceptionniste en aura quelque chose à foutre quand je me pointerai au Santa Fe Motel pour reprendre mon pourboire. Après que j’en aurai fini avec vous.

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Tori Espinoza

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptySam 7 Oct - 23:04#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Baker, CA
J’étais super contente de reprendre la route avec Victor ! Après une rapide séance maquillage et soins du corps, bien sûr. J’avais envie de resplendir, d’éblouir mon chauffeur chaque fois que ses iris bleutés se posaient sur moi. Peu d’efforts m’étaient nécessaires, alors je mettais l’accent sur les cils, les paupières, ainsi que la malédiction des lendemains de nuit animée, j’ai nommé les cernes ! Résultat dans le miroir : un regard captivant de beauté fatale.  J’hydratai ma peau hâlée, abondamment exposée grâce à un débardeur à bretelles fines et un short en jean, en prévision des rayonnements intenses prévus dans la journée. En mettre plein la vue à Victor, oui ! Mais pas sans prendre soin de moi en premier lieu. A partir du moment où on ne se respecte plus, on perd aussi le respect des autres. J’ai eu la chance de grandir au milieu de gens affirmés et méritants, qui ont élevé mes standards et mon amour-propre sans tomber dans l’excès de la pétasse imbue d’elle-même. Je me sentais bien, heureuse, gonflée à bloc. Même le petit contretemps de l’autoroute bloquée échoua à saper ma bonne humeur. Certaines personnes me jugeraient avec sévérité de ne pas broyer du noir et prier le Seigneur à cause de la disparition de mon frère, mais vous savez quoi ? Il faut savoir profiter de ce que la vie nous offre, et des cadeaux comme Victor Nash ne tombent pas du ciel tous les jours. Jusqu’à preuve du contraire, Ruben se terrait quelque part, sain et sauf. Je touchai le bracelet huichol enroulé autour de mon poignet avec la conviction que mon frère était en vie. Moi aussi, j’étais en vie. J’étais même plus vivante que jamais ! Cette douche tendre et sensuelle de bon matin... Madre de Dios ! Comment ne pas avoir un sourire éclatant après ça ? J’allais compter les heures jusqu’à notre prochain arrêt...
Deux véhicules bloquaient la route secondaire à cause d’une panne. Quelle poisse, ce matin ! Un baiser sur la bouche avant que Victor descende de voiture, et je songeai que nous nous comportions déjà naturellement en couple, comme le voulait notre alibi qui me convenait très bien. A travers la vitre de ma portière, j’observai d’un œil curieux l’étrange cimetière, éclairé par les faisceaux lumineux de deux visiteurs. J’attrapai mon téléphone et me renseignai sur cet endroit singulier, accueillie par une carte Google Maps centrée sur notre localisation. J’étais fière de palier les lacunes technologiques de mon beau militaire et d’endosser le rôle de copilote.
Soudain, des phares m’éblouirent. Je levai aussitôt un bras pour me protéger les yeux. Mon cœur bondit contre ma poitrine quand j’aperçus des hommes armés, dont un approchait de moi. Plusieurs mètres devant, Victor tenait ses mains en l’air et, par des signaux lumineux en morse, m’ordonnait de fuir. Un jour, papa m’a dit que nos réactions face au danger sont révélatrices de notre nature profonde. Victor cherchait à me protéger, quant à moi je refusais de fuir. De mes doigts tremblants, je naviguai à toute vitesse dans ma liste de contacts afin d’appeler l’homme de toutes les situations : Antonio Espinoza. Une main arracha brutalement mon Samsung à l’instant où mon doigt effleurait le bouton d’appel.

Fini de jouer, pétasse ! Sors de la bagnole, les mains en l’air.

Je relevai la tête vers mon agresseur, un blond pas beaucoup plus grand que moi avec une coupe en brosse ridicule, puis levai lentement les bras en priant à l’intérieur de ma tête.
Faites que l’appel a été lancé ! Faites que papa décroche et entende !
Je n’entendis rien pour le confirmer, pas même un écho numérique. Par contre, j’entendis distinctement la semelle de Coupe en brosse s’acharner sur mon téléphone et le briser en mille morceaux.

De quel droit est-ce que... m’écriai-je, furieuse.

Ta gueule, ou j’t’en colle une, coupa le blond en me menaçant de son arme.

Le cauchemar recommençait... J’ouvris la portière et descendis de la voiture les mains levées, mon rythme cardiaque en état de panique. Mon cerveau essayait piteusement de réfléchir. J’identifiais ces hommes comme des militaires américains, sans aucun doute possible. Victor semblait tout aussi impuissant que moi à leur opposer une résistance. Il ne pouvait s’agir d’une coïncidence, ces hommes étaient liés au lieutenant-commandant indigne que nous avions admonesté...

Pourquoi faites-vous ça ? Qu’est-ce que vous nous voulez ? lançai-je au plus âgé qui semblait donner les ordres.

Je reçus pour seule réponse un coup de crosse au bas du dos, ferme mais pas aussi violent que j’aurais pu le craindre. Le regard électrique de mon protecteur, quelques mètres devant moi, m’infligea un frisson d’épouvante. Il brillait d’une intensité glaciale, effrayante, et me rappelait Fresno quand Victor fut à un cheveu de prendre une balle mortelle pour que je m’échappe. Je hochai la tête de gauche à droite pour le dissuader de reproduire une folie de cette nature. J’aurais difficilement accepté son sacrifice deux jours plus tôt, mais à présent l’idée même qu’il risque sa vie me nouait la gorge.
Nous écopâmes tous deux de menottes en plastique autour de nos poignets, attachés derrière le dos. La présence de Victor à mes côtés atténuait ma peur, bien qu’il était aussi captif que moi. On nous conduisit à l’intérieur d’un étrange rectangle de pierres brutes, où nos agresseurs nous agenouillèrent face au paysage obscur. Mes genoux à nu souffrirent au contact du sol aride, mais je ne leur offris pas le plaisir de geindre. Une vieille croix lugubre plantée devant nous me fit cependant frémir...

C’est Max qui a tout manigancé, tu crois ? chuchotai-je à Victor.

Je me demandai quel sort l’officier misogyne réservait à l’homme et à la femme qui l’avaient menacé de violentes représailles s’il faisait à nouveau usage de brutalité. Puis je songeai à tout ce que papa m’avait appris de son métier, et à ce que Victor m’avait dit la veille. Les militaires règlent souvent leurs différends de façon peu subtile, mais la peur des conséquences les empêche de recourir à des solutions extrêmes.

Ils ne vont pas nous tuer, affirmai-je en toisant la croix devant nous.

J’en étais même persuadée. Le coup de crosse mesuré en était une preuve supplémentaire. Puis je revis la main de Max autour du cou de Melissa, le regard mauvais qu’il nous avait jeté... Toute cette mobilisation d’hommes armés ne visait pas seulement à nous faire peur ! Ils pouvaient nous infliger mille sévices et humiliations sans nous tuer pour autant. Je tremblais malgré la température encore élevée en fin de nuit.

A ton avis, qu’est-ce qu’ils ont l’intention de faire ? Comment vas-tu les empêcher de nous faire du mal ?
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Victor Nash

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304
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Chris Evans
ichi
//

39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMer 11 Oct - 21:29#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
La mâchoire de blondinet compterait plusieurs dents en moins avant midi. Victor l’avait décrété. Il appliquerait lui-même la sentence. On ne frappait pas sa passagère impunément. Même en dosant sa force.
Agenouillé et menotté à côté de Tori, il réfléchit à ses options de riposte. Un combattant expérimenté contre six aux capacités incertaines, que néanmoins Victor évaluait inférieures aux siennes. Deux mains vides, liées derrière le dos, contre trois fusils et trois pistolets. Il ne comptait pas la linguiste qui n’était pas formée à ce genre de situation. La guerre ne s’improvise pas. Foncer sur l’ennemi en hurlant donne de piètres résultats. Sauf dans les piètres films d’action.
Deux gardiens derrière eux. Victor pourrait passer rapidement ses mains menottées sous ses jambes, ramasser du sable et le jeter dans les yeux du gardien au pistolet. Saisir l’arme du gars frappé de stupeur, utiliser celui-ci comme bouclier humain, puis flinguer le deuxième gardien. Le fusil est moins pratique en combat rapproché et inutilisable avec les poignets attachés. Il faudrait compter sur le seul pistolet pour abattre le reste de la bande. Une fusillade dans la nuit avec un chargeur réduit à quinze balles maximum. Chances de réussite : faibles. Risque de blessure par balle : très élevé. Aussi bien lui que Tori. La voiture était trop loin et exposée pour l’atteindre indemne. Le sergent d’infanterie scruta le vieux cimetière plongé dans la pénombre : aucun abri décent. Quelques pierres empilées, des croix avec des crânes et des os enterrés dessous. Le décor macabre ressemblait à une parodie d’Halloween. Un murmure effrayé résonna à sa gauche.
— C’est Max qui a tout manigancé, tu crois ?
Victor tourna la tête. Opina du menton, mâchoires serrées.
Il avait promis à Tori de la protéger et déméritait avant même d’atteindre le Colorado. La culpabilité et la honte pesaient comme une lourde pierre sur son cœur. Un cœur suffisamment aguerri pour résister et lutter. La dernière chose dont la linguiste avait besoin, c’était d’un geignard pathétique qui baisse la tête. Il maintint la sienne fièrement dressée et proclama d’un ton pugnace :
— Autant que ça se passe ici et maintenant. Ça nous évitera de refaire toute la route depuis Colorado Springs pour lui botter le cul.
— Vos gueules ! réagit un gardien.
Victor se tut. Inutile de prendre des coups inutilement.
— Ils ne vont pas nous tuer.
Les chuchotements de Tori troublaient à peine le silence du désert. Avantage féminin, accentué par des années de pratique linguistique.
Victor acquiesça. Elle avait raison. Le guet-apens, les six hommes armés, le cimetière, la tombe de pierres qui les entourait, l’attente devant la vieille croix : toute cette mise en scène visait à impressionner et à effrayer. Malgré une angoisse perceptible, Tori ne tombait pas dans le piège de la terreur. Victor était admiratif de sa force de caractère. Des civils souillaient leur pantalon pour moins que ça.
Derrière eux, un pickup démarra et s’éloigna vers le nord. Au bruit, le vieux Toyota. Victor avait aperçu deux panneaux routiers ROUTE BLOQUÉE couchés à l’arrière. De quoi leur assurer un carnage en toute tranquillité. Qui bloquait l’entrée sud, au carrefour de Baker ? Probablement leur complice local, le réceptionniste du Santa Fe Motel. Deux panneaux identiques à l’entrée de la 127, l’affaire de trois à quatre minutes en voiture. Aucun client ne se rendrait compte du bref abandon de poste.
Tori reprit :
— A ton avis, qu’est-ce qu’ils ont l’intention de faire ? Comment vas-tu les empêcher de nous faire du mal ?
Victor réfléchit. Longuement. Enfin, il lâcha entre ses dents :
— Je ne sais pas encore. Mais au moment où la tempête se déchainera, je te garantis qu’ils auront plus mal que nous.

La tempête s’annonça par un bourdonnement lointain. Des vibrations sous les genoux. Un séisme qui fit trembler la terre desséchée et les pierres alentour. La croix en bois trémulait, comme investie d’un pouvoir mystique. C’était peut-être le cas. Victor n’était pas extralucide, cependant il croyait aux forces rémanentes qui habitaient les lieux rituels. Un ancien cimetière baptisé Silver Lake au cœur du désert racontait une histoire, couvait des mystères oubliés ou dédaignés.
Victor cligna des yeux, émerveillé, puis donna un léger coup d’épaule à Tori. L’horizon devant eux se parait de couleurs mirifiques. Une couronne de flammes dorées jaillissait des reliefs lointains, enveloppée d’un halo rougeoyant qui envahissait les ténèbres. Par un phénomène d’irisation, un voile gris ardoise couvrit le paysage désertique, aplani par la ténacité des éléments. Silver Lake, le lac argenté au milieu du désert. Victor sourit. Se tortilla afin d’approcher ses mains liées de celles de Tori. Elles se frôlèrent, s’unirent du mieux qu’elles pouvaient. Ensemble face à la beauté de l’aurore, comme il l’avait souhaité. En dépit du stress et des entraves, Tori sentait encore le jasmin, sa peau conservait son incroyable douceur.
Le grondement mécanique s’amplifiait. Évoquait la puanteur des gaz d’échappement et la brutalité de l’acier. Victor tendit l’oreille. Perçut le chuintement des chenilles, le vrombissement menaçant d’une turbine à gaz. Le crissement de pierres à l’agonie – témoins muets de bouleversements géologiques immémoriaux, réduits en poussières gémissantes par la folie des hommes.
Victor considéra le visage gracieux de Tori, magnifié par les rayons délicats du soleil levant. Il n’y eut pourtant aucune tendresse dans sa voix :
— Je m’occupe de faire diversion. Accède à ton téléphone dès que tu auras une ouverture. Contacte Miranda. Qu’elle avertisse immédiatement le commandement d’Irwin d’un code 2052, Old Ass, avec nos coordonnées.

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Victor était d’accord avec moi. Cette bande de militaires lamentables n’avait pas l’intention de nous zigouiller. Quand on est lâche au point de violenter des femmes, on n’a pas le courage d’affronter son pire ennemi en combat singulier, et encore moins le cran de l’abattre en s’exposant à des conséquences. Il fallait quand même éviter de leur fournir un joli prétexte sur un plateau... Je ravalai ma colère et me résolus à attendre la suite, puisque Victor n’avait pas plus d’idées que moi. Pour occuper le temps, je songeai de quelle façon j’expliquerais cette situation ubuesque à papa dès que j’aurais mis la main sur un téléphone. Ces crapules allaient regretter leur piège minable ! Ils pouvaient dire adieu à leur carrière dans l’armée ! On ne kidnappe pas la fille d’un commandant de la police militaire avec un simple blâme en retour ! Leurs insultes de "latina avec la chatte en feu", courantes chez les débiles dans leur genre, ne m’atteignaient pas. S’ils traitaient leurs copines avec plus de respect et de tendresse, ils s’apercevraient que la "chatte en feu" traduit notre désir envers l’amant qui sait l’attiser. Une preuve ? Le coup d’épaule complice de Victor qui m’invita à observer le lever du soleil. Un spectacle éblouissant qui réussit à me faire oublier notre calvaire pendant une précieuse minute, et que nous partageâmes du bout des doigts. Victor enflammait mon corps parce qu’il avait gagné mon cœur avec ce genre d’attention. Pour être parfaitement honnête, il y avait d’autres raisons plus superficielles et j’avais certes le sang chaud, mais j’étais aussi une femme très exigeante !
Un affreux bruit de véhicule que je craignais de reconnaître résonna derrière nous, imposant une fin abrupte à notre spectacle romantique.

Je m’occupe de faire diversion. Accède à ton téléphone dès que tu en auras l’occasion. Contacte Miranda. Qu’elle avertisse immédiatement le commandement d’Irwin d’un code 2052, Old Ass, avec nos coordonnées.

Hein ? Quoi ? Comment ? Je regardai Victor d’un air ébahi. Il m’avait promis qu’il saurait quoi faire le moment venu, mais là...

C’est quoi, un code 2052 ? Et qu’est-ce que ça veut dire, "Old Ass" ?

Les militaires et leurs codes nébuleux ! La linguiste en moi se sentait frustrée de ne rien y comprendre. Je n’eus pas le temps d’expliquer à Victor que le soldat avec la coupe en brosse avait brisé mon Samsung en morceaux, et qu’en plus de ça, je n’avais pas mémorisé le numéro de Miranda... J’étais douée pour les mots, mais un vrai poisson rouge avec les chiffres. De toute façon, si je pouvais accéder à un téléphone, je ferais davantage confiance à papa qu’à une jeune civile pour remuer les supérieurs de ces crapules ! J’aimais bien Miranda, mais elle n’avait pas la carrure et l’autorité d’un commandant dévoué à sa famille !

Debout ! beugla l’un de nos gardiens. La pause est finie, les tourtereaux. Venez dire bonjour à Cruncher Bull !

Le soldat roux m’attrapa le bras pour me mettre debout, je le repoussai énergiquement.

Je suis assez grande pour me relever toute seule, merci ! feulai-je.

Je gardai suffisamment de maîtrise pour ne pas lui cracher un torrent d’insultes au visage. Victor me soutenait de sa présence étrangement calme et je me rappelai son discours monumental au sujet de la colère et de la haine. S’indigner du mal et des injustices, mais ne pas se laisser dévorer... Je fermai donc mon clapet et me drapai dans ma colère légitime. Victor n’exprimait pas la sienne, mais je la savais présente. Je me tournai alors en direction de la route. Le vieux pickup avait disparu, l’autre s’était déplacé un peu plus loin. Les débris de mon téléphone gisaient au pied de la Camaro bleue de Victor qui n’avait pas bougé. Au-delà, soulevant un nuage de poussière dans son sillage, mes craintes se matérialisaient sous la forme d’un char de combat. Je n’étais pas experte en blindés et ne connaissais ni la puissance, ni l’armement de ce modèle, mais je voyais très bien la masse que ce monstre d’acier représentait par rapport à la voiture de Victor, et la trajectoire qu’il empruntait....

Jolie caisse, hein ? exultait le blond à la coupe en brosse qui avait piétiné mon téléphone. Son visage hilare allait du char à notre véhicule, puis à nous. Oh, Seigneur !
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Victor Nash

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39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMar 17 Oct - 21:58#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Victor avisa le char qui arrivait de l’ouest. Plus de cinquante bornes – et autant de litres de carburant – depuis Fort Irwin pour venir les saluer. Si le lieutenant-commandant Huddleston n’agissait pas en malade mental, Victor se serait senti honoré. Il identifia les attributs caractéristiques d’un M1 Abrams. Cinquante-six tonnes propulsées par un turbomoteur de mille cinq cents chevaux. Modèle des années 80, couvert d’un blindage composite criblé d’impact. Canon de 120 mm fièrement pointé devant lui, CRUNCHER BULL peint en lettres noires sur sa longueur. Trois mitrailleuses venaient en renfort de l’artillerie, toutes capables de déchiqueter la piétaille – façon pastèques mûres. Victor connaissait par cœur le colosse d’acier. Il connaissait les forces et les faiblesses de chaque blindé sur le bout des doigts. Pas seulement à travers les manuels d’infanterie : son stage à Fort Irwin s’était révélé particulièrement formateur. Il y avait rencontré des soldats généreux et pédagogues, proches de leurs forteresses mobiles et passionnés. Les DATs (Dumb Ass Tankers), comme on les appelait affectueusement au sein de l’armée. Les DATs ne sortaient pas un vieux M1 de la zone militarisée pour des motifs personnels. Ce n’était pas seulement interdit par le règlement, mais contraire à leur éthique. Huddleston et sa bande formaient une verrue sur le visage noble et fier du 11e bataillon de blindés. Un cancer qu’il fallait traiter.
Victor allait combattre ces cafards. Rabattre leur caquet. Faire le spectacle, afin de les divertir et donner une chance à Tori de passer un appel. Seul le commandement de Fort Irwin détenait le pouvoir de clore proprement ce conflit qui allait trop loin.
— Jolie caisse, hein ?
Victor avisa la trajectoire du M1. Sa belle Chevrolet Camaro SS aux couleurs du drapeau. Racée, sportive, éblouissante à la lumière du soleil levant. Un fragment de la grande âme des États-Unis. Sa fidèle compagne de voyage. Son amie.
Bande de salopards.
Victor fit deux pas en avant. Aussi droit et fier que le permettaient ses mains menottées. Torse bombé, voix forte et claire.
— Sergent d’infanterie Victor Nash. Je parie que je peux prendre le contrôle de votre vieille boîte à sardines et mettre au tapis votre équipe de DATs.
Stupéfaction générale. Les DATs n’étaient plus que cinq – les quatre qui l’avaient pris au piège, plus un de ceux qui se baladaient dans le cimetière à leur arrivée. Un brun aux yeux clairs et froids. Son binôme était reparti avec le vieux Toyota et les panneaux ROUTE BARRÉE.
Puis le rire porcin de Coupe en brosse s’éleva, rejoint par les autres militaires qui se fendaient la poire.
— Et tu comptes t’y prendre comment, le crunchie ? Tu vas sortir un Javelin de ton cul ?
Victor se fendit d’un sourire. Il était effectivement un crunchie – un fantassin formé pour opérer à proximité des chars – et maîtrisait le dispositif antichar Javelin. En revanche, il n’avait guère emporté un de ces petits bijoux dans ses bagages.
— Pas besoin de missile, brosse à chiotte. Il me faut juste les mains libres.
Victor évalua l’armement de ses cinq adversaires. Trois pistolets inutiles. Deux fusils d’assaut, dont un HK moderne à canon court, apprécié des DATs pour sa compacité et son recul limité. À l’intérieur d’un char, chaque centimètre compte et les opérateurs dépassent rarement soixante-dix kilos.
— Et ton flingue, ajouta Victor en désignant l’autre fusil, un banal M16 dont il connaissait chaque spécificité par cœur.
Les DATs se concertèrent. Ils semblaient intéressés.
— On va demander l’avis du lieutenant-commandant, annonça le second de Max Huddleston en désignant le char Abrams.

Les chenilles tonitruantes changèrent de trajectoire à cinquante mètres de la Camaro. Le vacarme était assourdissant. L’engin vibrant de cinquante-six tonnes manœuvra sur la route goudronnée, qui se craquela. Il s’immobilisa à deux mètres du trait blanc patriotique qui liserait le capot. La Camaro semblait défier le mastodonte.
L’écoutille de la tourelle principale se débloqua. La tête et les épaules de Max Huddleston émergèrent, ridiculement petites au centre du M1. Le lieutenant-commandant portait képi et tenue de combat. Il jubilait.
— On fait moins le fier, troufion de mes deux. Qu’est-ce que t’en dis ?
Victor dressa le menton. Fixa les yeux délavés de Max Huddleston et répondit calmement :
— J’en dis que ton engin est rudement petit pour vouloir compenser avec un Abrams.
Sidération chez les DATs.
Victor en rajouta une couche :
— Rappelle-toi que j’ai tout vu, hier soir. Tu la ramenais pas, sans ton Abrams. Le seul moment où tu faisais le coq, c’était sur une jeune femme nue et désarmée.
Le lieutenant-commandant explosa :
— Je vais t’écraser comme une merde ! En commençant par ta putain de bagnole !
Victor le toisa sèchement.
— Sors de ta boîte de conserve, si tu as le cran. On verra quelle merde finira sous mon talon. Même avec les mains dans le dos, je parie que je te fais lécher le bitume.
Huddleston escalada un barreau supplémentaire de la petite échelle située à l’intérieur du char. Victor sourit intérieurement. Spectacle assuré ; prise de risque minimale.
— Lieutenant-commandant, intervint son second. Le crunchie prétend qu’il peut battre Cruncher Bull et tout l’équipage avec un fusil.
Huddleston eut un rire nerveux, puis redescendit d’un barreau. L’option facile venait de capoter. Victor allait devoir se farcir le cinquante-six tonnes. David contre Goliath.
— Le crunchie ? persifla Huddleston. Alors comme ça, t’es un bouseux de l’infanterie ?
Victor ne dit rien.
— Soit t’es complètement dingue, soit tu racontes des salades. Même sans utiliser la mitrailleuse, on risque de te rouler dessus. Tu vas perdre une jambe, ou les deux.
Huddleston tourna plusieurs fois la langue à l’intérieur de sa bouche, confirmant qu’il n’avait l’intention de tuer personne. Ce connard bouffi d’orgueil était suffisamment dingue pour sortir un Abrams de la zone militarisée, pour organiser une embuscade sur une route secondaire et jouer au rouleau compresseur sur une Camaro, mais assez raisonnable pour ne pas s’exposer aux conséquences d’un homicide.
— Ils font d’excellentes prothèses, de nos jours. Je songeai justement à prendre ma retraite et me la couler douce dans le civil. L’armée me verserait une belle pension. Nous savons tous comment l’affaire se règlerait : un bête accident de manœuvre comme il s’en produit tous les ans. Vous écoperiez d’un blâme, pour la forme. Une année blanche dans votre évolution de carrière, pas plus, dans l’éventualité où je me prendrais les pieds dans une chenille. Et je sais pour ma part que ça n’arrivera pas. Vous êtes lâches à ce point, au 11e bataillon de blindés ?
Victor tourna la tête vers Tori.
Calme. Froid. Un orage en formation derrière les orbites.
— J’ai pas raison, ma chérie ? Avec du pognon, on s’éclaterait comme des fous à Vegas. La megafiesta de notre vie. Ça me donne presque envie de perdre.

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
J’ai pas raison, ma chérie ? Avec du pognon, on s’éclaterait comme des fous à Vegas. La megafiesta de notre vie. Ça me donne presque envie de perdre.

A vrai dire, j’étais plutôt d’accord avec Max Huddleston. Attention, je refuserais d’avouer cette connivence sous la torture ! Mais là, Victor était complètement dingue ! J’avais étouffé un gloussement quand il avait provoqué l’officier sur la taille de son engin, attirant l’attention sur lui pour que les autres commencent à m’oublier, mais là je n’avais plus du tout envie de rire ou de me taire !
UN CHAR D’ASSAUT, nom de dieu !!
Je ne doutais pas de la capacité de Victor à battre n’importe lequel de ces militaires professionnels avec les mains menottées, mais que pouvait-il faire contre une énorme machine de guerre conçue pour résister aux balles, aux grenades et aux obus ? Monsieur "le crunchie" voulait me rendre complice de sa folie ? Qu’il aille au diable ! S’il cherchait à m’impressionner de sa voix autoritaire, ou à m’amadouer avec son "ma chérie" qui sonnait agréablement à mes oreilles, c’était raté ! Je ne pardonnerais jamais mon approbation s’il perdait l’usage d’une, ou même deux jambes comme l’avait suggéré l’affreux Max. Tout ça pour ne pas abimer sa précieuse voiture de sport ! Un violent NON !! se forma à l’intérieur de ma gorge, mais ne franchit jamais la barrière de mes lèvres...
Victor avait ce regard puissant qui mettait mordicus en confiance, d’un bleu électrique qui me happait et me faisait retomber sous son charme. Le regard d’un homme combattif, volontaire et lucide, qui savait très bien ce qu’il faisait. Je repensai au crotale qu’il avait attrapé à mains nues avec une habileté phénoménale, au combat qu’il avait remporté avec un simple tournevis contre deux tueurs professionnels, à sa démonstration de force et de souplesse la première fois que je l’avais aperçu dans la base militaire de Monterey. Victor avait eu le même regard avant de pénétrer dans la chambre de Max et Miranda, puis il avait géré la crise d’une main de maître. Pensait-il vraiment capturer un char d’assaut à lui seul ? Ou était-ce un gros coup de bluff pour me permettre d’appeler les renforts comme il me l’avait demandée ? Je l’ignorais. Nous étions devenus intimes, je commençais à déchiffrer ses émotions et à anticiper certaines de ses réactions, mais une part importante de ses pensées me restait inaccessible. Aargh, quel dilemme ! Parce que s’il comptait sur moi, je risquais fort de le décevoir bien qu’une idée germait dans ma petite tête pour contacter nos alliés...
Je choisis de noyer mes craintes dans la confiance que mon protecteur m’inspirait. La confiance est la base du couple, non ? D’accord, Victor et moi ne formions pas véritablement un couple, mais nous avions entrepris ce voyage unis pour le meilleur et pour le pire. Nous nous étions unis pour le meilleur au cours de la nuit précédente, à jamais gravée dans ma mémoire, et à présent, nous devions rester unis et solidaires dans le pire. Pas question de lui faire faux bond ! (Si une conseillère conjugale vous recommande de tout faire pour dissuader votre compagnon de mener un combat insensé et potentiellement mortel, par pitié, soyez plus raisonnable que moi...) Tous les regards étaient braqués sur moi, je répondis en me donnant l’air d’une gourde :

Tout à fait, orage de mes nuits. Je lui adressai un sourire complice, à l’assurance un peu feinte, mais c’était pour la bonne cause. Je suis sûre que le spectacle sera extrêmement... divertissant. Et s’il ne l’est pas, on se rattrapera sur le fameux Strip de Las Vegas ! En tant que fille et compagne de militaire, je connais les risques et respecte la loi du silence, spécialement quand elle est bien rémunérée. J’ai tellement hâte de vous voir tous manœuvrer, votre énorme engin...

Je rabattis mes longs cheveux sur le côté gauche de mon visage, me donnant une allure lascive (pas une franche réussite avec les mains attachées !). La bouche béate d’admiration, appuyée d’un regard ingénu et peu subtilement séducteur aux crapules qui avaient orchestré ce guet-apens. J’avais proféré un mensonge aussi énorme que leur char d’assaut, mais ces idiots n’y virent que du feu. Evidemment, un crétin misogyne comme Max ne s’entourait pas des couteaux les plus aiguisés du tiroir. N’empêche que si Victor échouait, je m’en voudrais sans doute toute ma vie...
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMar 24 Oct - 21:30#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Victor hocha la tête avec satisfaction. Il avait l’habitude d’opérer avec des soldats formés et entrainés, pas des civils. Tori n’avait pas suivi de formation militaire, toutefois elle se débrouillait remarquablement bien dans l’art de tromper l’ennemi. Tout en lui glissant des allusions à son complice. Victor avait confiance en son intelligence, en sa débrouillardise. Elle allait réussir.
Il refit face au groupe de DATs. Lesquels reluquaient Tori sans aucune décence. Trop belle pour vous, les gars. Sous tous rapports.
— Tu espères quoi, Nash ? Qu’on va oublier tout ça et vous laisser partir avec une petite tape sur les fesses ?
Le second. Plus cérébral et âgé que les autres. Certainement un capitaine.
Victor le regarda dans les yeux.
— Je ne suis pas en train de négocier. Je vous informe qu’on partira après que j’aurai botté le cul à votre chef, bousillé votre Abrams, et pété des dents à celui-ci.
Il désigna du menton le blond avec la coupe en brosse. Le salopard qui avait porté un coup à Tori.
— T’es un putain d’malade ! rigola celui-ci.
— Ouais, c’est tes jambes de crunchie qu’on va péter, s’amusa le Rouquin en ployant les genoux de façon comique.
Victor perçut néanmoins le poison subtil du doute dans leur attitude. Dans celle des autres DATs qui se bidonnaient de concert.
Il pivota sur le côté et suréleva ses mains attachées.
— On ne va pas y passer la journée. Mes poignets. Mon flingue.
Huddleston donna son accord. Le Rouquin sectionna les menottes en plastique au couteau de combat. Victor se massa les articulations, étira ses bras ankylosés. Crâne rasé ôta le chargeur de son M16, vida la chambre par précaution. Le soleil luisait sur le côté de son crâne sombre. Aucune munition 5,56 mm OTAN ne tomba sur le bitume dans un tintement métallique. On lui fourgua le M16 vide dans les bras.
Tous les DATs ricanaient.
Bande d’amateurs, songea Victor.

Le char Abrams se mit en branle. Vacarme, puanteur de gaz d’échappement. Il repartit en marche arrière, puis braqua vers le terrain plat d’où il était venu. Une trajectoire en arc de cercle assez grossière, que Victor étudia avec soin. La maniabilité du M1 s’était améliorée au fil de multiples évolutions techniques, mais Cruncher Bull accusait son âge. L’équivalent blindé d’un vieillard grabataire. Trajectoire facile à esquiver. Ce qui valait mieux, sous peine de finir comme un chewing-gum sous le sabot d’un taureau en colère.
Victor glissa la bandoulière du M16 autour de sa nuque, puis marcha à la rencontre du mastodonte blindé sans un regard en arrière.

Il fut très vite contraint de trotter, puis d’opérer de brusques pas de côté pour éviter de finir en bouillie. Le footing matinal avait mis ses muscles en condition. Préparés à l’effort, approvisionnés en énergie, pas fatigués. Les derniers résidus d’endorphines consécutives à l’activité sexuelle disparaissaient de son organisme comme des nuages alanguis chassés par l’orage.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission. La piqûre de rappel avait produit son effet. Victor était totalement concentré sur le combat. Pas un regard vers Tori. Pas même une pensée.
Il manœuvrait le char tel un matador dans une arène ouverte. L’attirait peu à peu vers le nord. L’idée de remplacer ses membres par des prothèses le déplaisait fortement ; Victor aimait son corps et entendait bien le préserver de toute mutilation. Il prenait cependant le risque de frôler les chenilles indestructibles afin de donner des coups de crosse sur le blindage impénétrable. Premier objectif : faire le spectacle. Les cris et sifflements des DATs saluaient ses acrobaties, appuyés en rang sur le pickup. Tori à mi-chemin de la Camaro, prudente. Victor savait que son public se lasserait vite.
Il était temps de passer à l’objectif numéro deux.

Victor chargea le M1 de face. Au pas de course. Distance : trente mètres. Foulées souples, maîtrisées. Contrôle visuel du terrain. Il ne s’agissait pas de trébucher sur un caillou et se faire broyer. Loin derrière lui, les DATs demeuraient silencieux. Se demandant si le crunchie est maboul ou audacieux. Distance : quinze mètres. Des cris s’élevèrent depuis la route ; les DATs optaient pour la folie. Le char lui-même sembla marquer une hésitation, bien qu’aucun système de freinage ne peut arrêter net cinquante-six tonnes lancées sur un sol glissant. Distance : cinq mètres. Victor allait offrir assez de distraction pour que sa complice danse la zumba sans que les DATs la remarquent.
À deux mètres cinquante du char, le crunchie bondit sur ses jambes. Il fallait tenir compte de la vitesse, de la hauteur, du canon de 120 qu’il valait mieux éviter de prendre en pleine face. Ou nulle part ailleurs. Fractures internes assurées, organes éclatés par la pression subite. Un désastre organique. Victor adopta une trajectoire quasi verticale, dosant sa force avec la sagacité de l’expérience. S’il retombait trop tôt ou ne sautait pas assez haut, cinquante-six tonnes d’acier en mouvement lui passeraient sur le corps. Chances de survie : nulles. S’il restait en l’air trop longtemps ou sautait trop haut, les conséquences de l’impact étaient imprévisibles.
Victor atterrit comme une fleur à l’avant du M1 ; s’accroupit aussitôt afin d’assurer son équilibre. Pluie d’acclamations depuis la route. Sifflets, applaudissements. Ça hélait du crunchie ! crunchie ! comme on supportait son champion de catch à un tournoi de la WWE.
Victor se redressa. La tourelle s’activa à gauche de sa tête et l’inscription CRUNCHER BULL sur le canon montra l’intention de lui faire la bise. Victor évita de justesse le baiser fatidique en se basculant de l’autre côté, le M16 serré contre lui. Tout allait se jouer dans la dernière étape.
Il s’élança vers la tourelle ; avisa l’absence de munitions sur la mitrailleuse M240.
Sentit une main agripper sa cheville droite.
Trébucha sur le char qui manœuvra un virage sec dans la direction opposée.
Victor fut projeté hors de l’engin. Mordit la poussière. La violence du choc l’étourdit. Douleur au crâne, sifflement dans les oreilles. D’instinct, il roula sur le flanc pour s’éloigner de la chenille meurtrière, fusil serré contre lui. En périphérie de sa vue trouble, il aperçut la moitié d’un DAT émergeant de la trappe avant du M1, paré d’un doigt d’honneur et d’un sourire triomphant. L’opérateur de char beuglait, mais le vrombissement du moteur empêchait Victor d’entendre distinctement. Facile à deviner : « Dans ton cul, le crunchie ! » ou une fanfaronnade du même ordre.

Le vaincu se redressa en titubant. Un genou fléchit contre sa volonté, sa tête tournait comme un manège fou. Il se cramponna au M16 comme à une béquille et cligna des paupières. Le fantôme du sergent Thomas Libbs apparaissait dans son champ de vision, flottant au-dessus du vieux cimetière tel un feu follet à la surface d’un lac argenté. Un sentiment de tristesse inonda le cœur de Victor. La présence calme et lumineuse de son vieil ami lui manquait. Thomas utilisait sa tête mieux que n’importe ; avec de l’ambition, il aurait commandé un bataillon d’infanterie. Une balle avait traversé sa gorge sur la route de Kaboul, alors qu’il était assis sur un véhicule blindé. Mort pour rien alors que l’armée américaine se retirait d’Afghanistan, abandonnant le pays aux fanatiques religieux qu’ils avaient âprement combattus.
Victor laissa la colère monter en lui, régénérer ses muscles engourdis, chasser la douleur et le chagrin.
Ces salopards de DATs ne méritaient pas de porter le même uniforme que Thomas. Ils ne méritaient pas de fanfaronner sur un vieil Abrams qui avait connu le sacrifice de soldats valeureux et intègres.
Ils corrompaient l’âme de leur régiment. Ils corromptaient leur serment et leur drapeau.
Victor se remit droit sur ses jambes. S’essuya le visage, épousseta ses vêtements. Fit craquer sa nuque. Renvoya un doigt d’honneur belliqueux aux cinq DATs de la route – tous surexcités.
Thomas avait disparu.
Il désapprouvait sans doute la méthode, vulgaire.
Mais pas la stratégie.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission.
Le crunchie en rajouta une couche. Attisa la clameur de son public avec des imprécations viriles, typiquement militaires. Un monde à part, codifié, qui n’était guère réputé pour la finesse de ses altercations.
Il jeta un œil à la Camaro et à Tori que plus personne ne surveillait.

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Quel badass, ce Victor ! On aurait cru que c’était lui, l’homme qui dictait ses quatre volontés sur le char. J’avais des frissons, et ils n’étaient pas seulement dus à l’angoisse... Mon protecteur avait obtenu ce qu’il désirait, c’est-à-dire la possibilité de se faire écraser sous un char contre celle de réaliser trois promesses impossibles. Je commençais vraiment à me dire qu’il ne bluffait pas.

Bonne chance, mon chéri ! Montre-leur de quoi tu es capable !

Hum. "Mon chéri." Prononcer ces mots me fit un effet étrange. C’était pour jouer notre rôle de faux couple, mais... brefouille ! Le char d’assaut s’éloigna dans le désert, suivi de "mon chéri" au pas de course. Je peux vous dire que la différence de taille entre ce monstre d’acier et un homme seul, même baraqué comme Victor Nash, est vraiment impressionnante. Je n’arrivais pas à concevoir comment il espérait prendre le dessus. De toute façon, je n’avais pas de temps à perdre à y réfléchir. Si je voulais aider Victor (à garder ses deux jambes valides !), il me fallait mettre la main sur un téléphone...
Je me dirigeai lentement vers notre voiture, un pas de côté opportuniste après l’autre. Le show du "crunchie" captait l’attention des militaires, mais à l’inverse de mon complice je me déplaçais avec prudence. Mon cœur bondissait dans ma poitrine chaque fois que le char rasait Victor dans un tourbillon de poussière. J’avais beau avoir confiance en ses stupéfiantes capacités physiques, mes yeux voyaient parfaitement les risques énormes qu’il prenait pour me couvrir. Un faux pas de sa part, et des prothèses ne suffiraient pas à réparer les dégâts ! Avisé, Victor progressait vers le nord et contraignait ainsi mes gardiens à regarder dans la direction opposée à la mienne.
Il est complètement dingue ! entendis-je soudain hurler à l’intérieur de ma tête.
Vous connaissez les films d’action où le héros, machiavélique dans sa voiture, joue au plus dégonflé (ou au plus timbré, de mon point de vue) en fonçant droit sur le camion qui lui fait face ? Victor faisait la même chose avec le char d’assaut, sauf qu’il était à pied et qu’on n’était pas dans un film stupide.
Calme-toi, Victor n’est pas stupide. Il sait ce qu’il fait !
Il y a des jours, je vous jure, où il faut vraiment avoir la foi... J’adressai quand même une prière, à tout hasard, car Victor donnait VRAIMENT l’impression de chercher à se faire aplatir comme une crêpe. Je profitai que les militaires étaient scotchés à ce face-à-face épique et fis quelques pas en direction de la voiture, jusqu’à ce que mon corps se fige de lui-même. Incroyable ! Victor venait de bondir sur le char ! J’osai enfin une respiration. Victor se redressa. Non, pas la tourelle ! Ouf, belle esquive ! J’en oubliai mon appel téléphonique, happée comme les autres par le numéro d’acrobate. La totalité de mon être vibrait pour que Victor réussisse, bien que je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il essayait d’accomplir. Le char était hermétique et inviolable, non ? Etrangement, les hommes qui nous avaient piégés l’encourageaient à pleins poumons. Je ressentis une pointe de fierté envers mon chéri, capable par sa bravoure de gagner le cœur de ses adversaires. L’officier Max, d’après ce que je voyais, ne leur inspirait aucune ferveur. Il commandait avec son insigne et exacerbait leurs mauvais comportements. Et si Victor avait réellement une chance de battre ce goujat à son propre jeu ?
Non ! Victor trébucha sous mes yeux horrifiés. J’étouffai un cri. Un coup de poing invisible me frappa la poitrine quand je le vis chuter de l’énorme véhicule, fauché par un petit sournois. Le temps parut se suspendre, un nuage de poussière voilait l’endroit où Victor avait chuté. L’air s’éclaircit enfin, un sergent Nash empoussiéré et chancelant se matérialisa. Bon sang ! Il ne fallait pas être cardiaque pour fréquenter cet homme...
Victor provoqua les autres militaires. Malgré la distance, je sentis le poids de son regard qui m’incitait à agir. Devinez quoi ? Mes jambes acceptèrent enfin de se remettre à bouger. Je me plaçai devant la portière passager et m’accroupis. Malgré la liesse, un militaire tourna machinalement la tête dans ma direction. Toujours ma bête noire, le blond coiffé à la brosse qui avait brisé mon téléphone avec son air narquois. Je ne pouvais pas le blairer, celui-là, pire que les autres ! Il vit ma tête, ma position, et crut sans doute que je déversai le contenu de ma vessie sur le bas-côté. Aucun homme n’aime regarder ça, hormis une poignée de tordus, et il cessa de prêter attention à ma personne. Ouf ! J’entrepris de fouiller les débris de mon téléphone à l’aide de mes chaussures. Enfin, je trouvai le morceau qui m’intéressait et l’écrasait du talon. Mon pauvre téléphone ! Je me déplaçai en canard, me penchai en arrière et touchai les fragments du bout des doigts. Pas facile d’attraper un petit objet avec les mains menottées derrière le dos ! Mais c’était aussi grâce à ces entraves que les militaires ne se méfiaient pas de moi, persuadés que j’étais inoffensive. Enfin, je réussis à attraper ma carte SIM et la glissai dans la poche arrière de mon short. Grâce à cette puce électronique, j’appellerais depuis mon numéro personnel. En principe, mon répertoire de contacts était également stocké dessus, avec les numéros de papa et de Miranda... Avant de trancher ce dilemme, il me fallait dénicher un vieux modèle de téléphone non sécurisé et y substituer ma carte SIM. L’antique appareil de Victor conviendrait parfaitement. Je me redressai et l’aperçus à travers la vitre de la portière, posé dans un compartiment du repose-poignet.
Dirigeant mon visage en direction de Victor, je secouai la tête de gauche à droite pour lui signifier que je n’avais pas encore accompli la tâche qu’il m’avait confiée...
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Victor Nash

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39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMer 1 Nov - 17:51#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Un coup d’essai pour rien. L’assaut raté du char n’avait guère profité à Tori. Pas suffisamment. La linguiste avait certes rejoint la Camaro, mais soit elle n’avait pas eu le temps de contacter Miranda, soit elle n’était pas en mesure de le faire. Seul aspect positif : les DATs semblaient davantage attirés par le spectacle que l’éloignement de leur prisonnière.
Victor sut ce qu’il devait faire.
Transformer l’essai et toucher au but.
Gagner.
Fin des provocations vulgaires. Le sergent reprit une posture digne, respira profondément, fit craquer sa nuque endolorie par sa chute. Considéra le char Abrams qui paradait à vitesse réduite, trajectoire parallèle à la route. En bon crunchie, il se mit à courir derrière.
Il évaluait l’équipage à trois membres, au lieu des quatre réglementaires : Max Huddleston, le chef de char ; un pilote auquel Victor prêtait un réel talent ; le type qui lui avait crocheté la cheville et remplissait les fonctions inutiles de chargeur et tireur. Les armes étaient à sec. Victor le soupçonnait depuis le début, l’absence de tir de semonce et la M240 vide avaient gommé ses derniers doutes. Huddleston était venu frimer avec un tigre géant dépourvu de griffes et de crocs. Un canon de 120 et trois mitrailleuses aussi inoffensives que le M16 de Victor. Zéro munition. Mais le crunchie préférait de loin son bon vieux M16. Le fusil emblématique de l’US Army allait une fois encore apporter une belle victoire.

Foulée sûre et puissante. En accélération tandis que le char maintenait sa vitesse. Victor gagnait du terrain. Il plissa les yeux et ajusta sa trajectoire pour une interception optimale. Approche par le flanc, de sorte à éviter de courir dans un nuage de poussières et de résidus de combustion. Tous les crunchies en ont fait l’expérience au moins une fois : les fumées grasses d’échappement les rendent encore plus collantes ; une vraie saleté pour les yeux et les bronches. Autre avantage : les DATs restés sur la route le voyaient galoper derrière leur champion de métal et s’en amusaient. Victor avait promis de faire le spectacle et s’y tenait. Un spectacle qu’ils n’allaient pas oublier de sitôt.
Parvenu au flanc droit du char, Victor observa le mouvement cyclique de l’épaisse chenille qui écrasait le sol aride. Il se rappela les consignes aboyées de l’instructeur de Fort Irwin, enfoncées à coup de pelle dans le crâne de chaque crunchie : « Ne sautez jamais sur un char en mouvement, encore moins par le côté ! C’est une idée complètement débile. Vous êtes à la merci d’un brusque changement de trajectoire ; la tourelle occupe presque toute la largeur et elle aussi peut pivoter à tout moment. Sur un terrain sec, la plateforme cahote et à cause de la poussière, le blindage composite glisse comme une foutue patinoire. Personne ne peut tenir une seconde dessus. Vous vous casserez la gueule, les roues vous happeront et briseront vos membres comme des allumettes. »
Victor ne se considérait pas comme un débile. Il sauta néanmoins sur l’étroite plateforme blindée couvrant la chenille. Atterrit dessus, les pieds joints. Se sentit soulevé par un léger renflement du terrain …la plateforme cahote… Les semelles de ses godillots glissèrent sur la surface poussiéreuse …le blindage composite glisse comme une foutue patinoire… Victor composa la force qui l’entrainait vers l’arrière en se ramassant sur lui-même. Personne ne peut tenir une seconde dessus. Victor y demeura une seconde et demie. Le temps de fléchir les genoux, pousser sur ses talons et bondir en hauteur. Ses phalanges agrippèrent le tube de la mitrailleuse lourde. Il balança ses jambes et en moins de deux, Victor se propulsait sur la tourelle.
De vives acclamations saluèrent sa prouesse. Indifférent, tendu par la concentration, Victor examina l’écoutille menant à l’intérieur du monstre d’acier. C’était le moment de vérité. Il empoigna le M16 sanglé autour de son dos, glissa le canon dans la poignée soudée à la trappe, puis tourna de toutes ses forces dans le sens horaire. Rien. Moqueries depuis la route. Le M1 Abrams reprenait de la vitesse et le secoué dans tous les sens. Victor inversa la position : tirage de la main gauche, poussée de la droite. Ferma les yeux, grogna afin d’accroître sa puissance. Il sentit un frémissement. Léger, mais perceptible. Il emplit ses poumons, banda ses muscles et tourna de toutes ses forces. La structure du M16 allait-elle tenir ? Clic. Victor rouvrit les yeux, le souffle court et le front en sueur. Le fusil était intact. En apparence, rien n’avait changé. Il exécuta une nouvelle rotation dans le sens horaire. C’était la bonne combinaison. Le sésame que les DATs de Fort Irwin lui avaient montré durant son stage, sur le même char d'entrainement. Un défaut d’usure après plusieurs décennies de loyaux services. CRUNCHER BALL n’était qu’un pachyderme de métal inapte au combat. Tout juste bon à rouler et écraser des structures inertes sous ses chenilles.
Victor se redressa, puis tira simultanément sur la crosse et le canon du M16. L’écoutille se décolla comme une vulgaire bouche d’égout. Victor se débarrassa de la lourde plaque métallique avec le respect dû à un déchet. Aucun bruit depuis la route. Victor n’entendait plus que le grondement de l’engin blindé. Les DATs affichaient des visages aussi consternés que celui de Max Huddleston, à moins d’un mètre sous lui.
Il plongea le M16 dans l’ouverture et partit à la pêche.
— Pas très étanche, ta boite à sardines.
La sangle du fusil d’assaut captura le cou du lieutenant-commandant, juste sous le menton. Victor tira brutalement à l’aide de ses jambes et de ses bras. La sangle ne supportait qu’un poids limité, mais Huddleston n’était pas bien lourd. Victor le hissa sans problème sur la tourelle. Les doigts du pendu cherchaient vainement à soulager sa gorge. Victor lui rendit ce service, glissant la sangle du M16 par-dessus la tête du haut gradé qui faisait face à son équipe sur la route 127. Le crunchie leva un genou, cala le plat du pied au centre du postérieur, puis expédia sèchement le chef de char par-dessus bord.
Botter le cul de Max Huddleston : fait.

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36 ans.
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyDim 5 Nov - 18:21#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Victor était complètement DINGUE. En le voyant bondir sur le côté du char, mon sang ne fit qu’un tour pour la vingtième fois et j’étais certaine qu’il y aurait une vingt-et-unième dans très peu de temps. Les militaires supposés me surveiller semblaient du même avis, en particulier leur leader que je sentais plus correct et raisonnable que les autres. Si seulement il ouvrait les yeux sur le comportement de son affreux lieutenant-commandant !
Je trouvai le courage de détourner les miens de mon compagnon équilibriste et collai mes mains à la portière, tâtonnant pour trouver la poignée que je tirai discrètement. Par négligence ou excès de confiance, nos gardiens n’avaient pas verrouillé la voiture de Victor. En m’installant sur le siège passager, je constatai que la clé était restée sur le contact ! L’idée de fuir me traversa l’esprit, mais j’aurais du mal à conduire avec les mains attachées derrière le dos... De surcroît, les militaires n’auraient sans doute aucun scrupule à tirer sur la belle Camaro qui me faisait concurrence dans le cœur de Victor. (Les mecs et leur bagnole !) Ratatinée sur le siège pour ne pas attirer l’attention, je revins au plan initial : le vieux téléphone de mon sergent favori. Je parvins à m’en emparer du bout des doigts, le posai derrière mes fesses, puis entrepris de trouver le logement de la carte SIM. Quelle galère ! J’entendis des cris et sursautai. Est-ce qu’on m’avait vu ? Non ! A travers le pare-brise, j’aperçus Victor arracher une lourde trappe en métal du char et la jeter au loin.
Hein ??!! Quoi ??!! Mon valeureux "chéri" était fort et athlétique, mais pas au point de démonter un char d’assaut à mains nues ! Cherche pas à comprendre, Tori ! Au boulot !
Je profitai de la distraction spectaculaire pour me contorsionner, rabattre les genoux contre ma poitrine et faire glisser mes mains menottées sous mes fesses. La transition me fit mal aux bras, mais j’étais beaucoup plus à l’aise avec les mains devant ! Je songeai à ronger les menottes en plastique avec mes dents, mais l’opération prendrait du temps et un sentiment d’urgence me pressait d’agir. Victor sortit un homme du char à la façon d’un Inuit pêchant dans un trou de banquise, et ça ne m’aidait pas à garder mon sang-froid. Pour la vingt-et-unième fois (j’en étais sûre !), je pensais que Victor était dingue.
Je réussis à extraire sa carte SIM du vieil appareil et insérai la mienne à la place. Le temps que le téléphone se réinitialise, je jetai un œil en direction du désert. J’écarquillai les yeux, ma bouche entrouverte, figée et muette. Mon amant, impressionnant de maîtrise et de tranquillité, congédiait sa proie comme un malpropre. Pas n’importe quelle proie : Max en personne ! Je fus témoin de choses incroyables au cours de ma longue existence parmi les militaires, mais jamais rien d’aussi fou. J’imaginais papa, très à cheval sur l’étiquette et la hiérarchie militaire, se mettre en colère devant cette humiliation délibérée. Il a toujours fait les choses dans les règles. Mais vous savez quoi ? Moi, j’étais fière et viscéralement satisfaite de la défaite cuisante que Victor venait d’infliger à cette pourriture. Max récoltait ce qu’il avait semé en nous provoquant, après avoir traumatisé des femmes douces et crédules. Pour la première fois de ma vie, je me sentais plus d’atomes crochus avec un étranger qu’avec mon modèle masculin, le père qui m’avait énormément appris et que j’admirais depuis toujours...
Le téléphone de Victor vibra pour me demander mon code PIN. Alors que je le tapai sur l’écran tactile (un des premiers modèles !), je sus qui je devais contacter.
J’envoyais un SMS à Miranda, dont le numéro se trouvait comme je l’espérais sur ma puce électronique. Je possédais une excellente mémoire en général, mais dès qu’il s’agissait de chiffres ou de codes... Heureusement, j’avais retenu le "code 2052, Old Ass" que Victor m’avait communiqué.

Hé ! Descends d’là, salope !

Flûte ! Le "salope" vous a mis la puce à l’oreille, pas vrai ? C’était bien lui, Coupe en brosse, ma bête noire qui avançait vers la voiture en braquant son fusil droit vers ma tête.
Je sautai sur le siège conducteur et démarrai le moteur, défiant le plus odieux de mes gardiens. J’en avais assez de me plier aux ordres de ce porc ! Leur lieutenant-commandant avait ordonné de nous garder en vie, pas vrai ? Oui, mais c’était avant que Victor l’humilie devant ses hommes... Le militaire m’adressa un regard effrayant de malveillance.

J’t’avais prévenue.

Oh seigneur, son index pressait la détente !
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyJeu 9 Nov - 21:37#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Bras serrés, M16 tenu à la verticale, Victor sauta à pieds joints dans le trou béant de l’écoutille. Se trouve face à un soldat de première classe hébété. Le crocheteur de jambe sournois, bien que son visage juvénile exprimait plutôt la candeur. Grandes oreilles en chou-fleur. Mâchoire carrée à la solidité plus que satisfaisante. Le crunchie lui asséna un coup de crosse vengeur.
La violence du choc projeta le jeune DAT sur une caisse de munitions. Des balles à blanc pour les mitrailleuses d’appoint, selon le code imprimé dessus. Victor s’était trompé à moitié. Le char freina.
Victor braqua illico le canon du M16 sur le pilote à moitié couché derrière son guidon. Haut dessus, un écran et un tableau de commande remplissaient chaque millimètre d’espace. La conduite d’un Abrams exigeait des semaines de formation.
— Mets les gaz. Plein sud.
Cruncher Bull ne ralentissait plus, cependant il ne reprenait pas de la vitesse. Concentré sur sa conduite, le pilote de char faisait preuve d’un sang-froid remarquable.
— Monsieur, au sud il y a…
Victor pressa le canon du M16 sur la nuque du pilote. Cachant au mieux l’espace vide où devrait se trouver le chargeur – l’écran installé sur le cockpit renvoyait son reflet.
— Je sais. Maintenant, à toi de savoir que je déteste me répéter.
— OK, d’accord !
Le jeune chargeur-tireur se tenait la mâchoire, en sanglots. Victor reconnaissait difficilement le fanfaron à l’avant du char, tout joyeux après lui avoir crocheté la jambe. Bande d’amateurs, songea Victor. L’unité de Huddleston ne valait pas un clou. Quelque part, c’était rassurant. Cohérent. Mauvais chef de char, mauvais équipage. Probablement que Max Huddleston n’était pas monté au feu depuis des lustres. Il ne dirigeait plus que des chars d’entrainement, inaptes au combat. Aucun officier digne de ce nom ne veut d’un Huddleston à ses côtés sur un champ de bataille.
Victor observa l’écran du pilote. Affichage monochrome tactique. Une masse sombre se découpait deux cent soixante-treize mètres devant. Électronique de précision.
— J’êtes jinglé ! mugit le jeune aux oreilles en chou-fleur.
Victor tourna la tête. Nota un léger décalage entre le maxillaire inférieur et son jumeau du dessus. D’où l’élocution de soulard après une bagarre de bistro. Peut-être qu’un coup de crosse de l’autre côté, dosé avec la même force, rétablirait la symétrie de la mâchoire. Victor lui fit cependant une autre proposition :
— Protège ton crâne entre tes bras, rentre la langue, serre les dents, serre les fesses, et tout ira bien, mon garçon.
Cent cinquante-huit mètres.
Victor recula vers la tourelle et hissa une tête. Il n’aimait pas l’écran verdâtre et préférait l’examen visuel direct.
Le monticule rocheux paraissait bien plus effrayant que la nuit dernière, lors de la promenade vespérale avec Tori. Victor distinguait des arrêtes acérées, des parois massives. Une couche de sable cristallin couvrait les blocs de pierre, brillant au soleil comme des diamants. Dessous, la roche basaltique engloutissait la lumière dans un abime infini.
— Plus vite, ordonna Victor. La turbine en a encore sous le pied.
— Monsieur, on se dirige tout droit sur…
— C’est le but.
Victor se courba, puis alla se cramponner à un poste de tir. Tête protégée d’un choc violent, langue rentrée, fesses serrées.
Le char Abrams percuta le massif à plus de 50 km/h. Cinquante-six tonnes de métal et de génie humain s’écrasant contre plusieurs millions de roches, jaillis des entrailles de la Terre longtemps avant l’apparition des premiers organismes rampants. La Terre demeura stoïque. Tout juste un frémissement, une pichenette alanguie dans sa longue histoire de cataclysmes. Cruncher Ball, en revanche, s’ébranla telle une vieille boîte à biscuits géante lancée sur un mur indestructible. Victor aurait dû protéger ses oreilles. Catapulté vers l’avant de l’habitacle, le vacarme assourdissant fut plus douloureux et déstabilisant que l’impact. Ses perceptions s’altérèrent, et avec elles l’écoulement du temps. L’arrière du char se souleva au ralenti, tassant ses occupants vers l’avant. Du coin de l’œil, Victor aperçut le jeune chargeur-tireur roulé en boule. Certaines espèces d’animaux adoptaient la même posture instinctive pour se protéger du danger. Le pilote était mieux loti, calé dans son siège conçu pour préserver son intégrité physique en cas de tir de missile.
Puis le temps reprit son cours. L’arrière du char retrouva le contact du sol dans un grondement étouffé. Il y eut des secousses, semblables à un mini-séisme. Une pluie minérale s’abattit sur le blindage ; des fragments de roches ricochèrent à travers l’écoutille supérieure, du sable coula.
L’écho puissant du choc monumental avait dû s’entendre jusqu’à Fort Irwin. Un code 2052 à l’ancienne, sans téléphone.
Bousiller le char Abrams : fait.

Victor n’avait pas la tête à célébrer. Plutôt à vomir. Son estomac lui était remonté jusqu’à sa gorge. Un sifflement continu abrutissait ses oreilles. Il fit deux pas en titubant, se raccrocha à la manette de tir du canon. Les troubles auditifs altéraient l’équilibre et Victor encourageait son cerveau à vite s’adapter.
— Tout le monde va bien ? s’écria-t-il, bien que le son de sa propre voix lui parvenait à travers un filtre déformant.
Il toucha l’épaule du pilote. Secoué, celui-ci tentait maladroitement de s’extraire de son siège. Victor lui prêta le soutien de son bras et le regarda dans les yeux.
— T’as fait du bon boulot, pilote. N’importe qui aurait paniqué à ta place, mais tu as tenu bon jusqu’à la dernière seconde. Tes baisses de régime ont failli me duper ; tu as fait le maximum pour préserver ta machine. Dis-toi que son heure était venue. (Victor tapota le blindage avec respect.) Ce bon vieux Cruncher Bull a fait son temps. Ne t’inquiète pas pour la suite : tu es venu jusqu’ici sous la férule d’un sale enfoiré de merde. Fort Irwin t’assignera un nouvel équipage de char. Meilleur que cette bande de racailles.
Sourire timide, fugace du pilote. Victor perçut une lueur de soulagement dans son regard. Le reste du corps montrait divers signes d’anxiété.
— Et vous, monsieur, vous allez faire quoi ?
— Déchausser des dents. À commencer par les tiennes si tu continues à m’appeler « monsieur », ça me fait sentir vieux.
Il se détourna. Ratatiné par terre, agité de sanglots, le jeune chargeur-tireur avait nettement franchi ce cap. Victor se servit du M16 comme d’une béquille et se porta jusqu’à lui. S’accroupit et tira le bras maigre.
— C’est fini, mon garçon, déclara-t-il d’une voix douce. Joli baptême du feu, pas vrai ? Je parie qu’on ne vous fait jamais exécuter ce genre de manœuvre, durant votre formation. Tu pourras le raconter à tes potes, et ils te respecteront pour ça. Mais pour mériter ce respect, tu dois faire une dernière chose : te lever et sortir de cette boîte à sardines avec ton équipier. Les yeux secs et la tête haute. Crois-moi, tu repenseras à cette journée toute ta vie. Il ne tient qu’à toi d’en être fier.
Victor prit la main du jeune DAT et la serra. Après quelques instants, il sentit une pression sur ses doigts. Victor confia le novice à son équipier.
Ses oreilles allaient mieux, toutefois le sifflement persistait.
Il se dirigea vers la tourelle du char. Du sable quartzeux continuait à pleuvoir doucement, évoquant une bruine d’automne.
Un crotale en position défensive juste en dessous. La tête triangulaire ballante comme si lui-même était sonné.
Il y avait un air de famille avec le serpent que Victor avait attrapé la veille. Difficile à dire. La lumière du jour modifiait les apparences et pour Victor, les crotales avaient tendance à tous se ressembler.
Il assomma le reptile d’un coup de bottillon dans les crochets. Pas le temps pour un concours d’adresse.
Un rocher obstruait partiellement l’écoutille. Victor s’aida du M16, fit levier et dégagea l’obstacle. Puis il sortit à l’air libre. Inhala l’air pur tel un détenu quittant son cachot.
Le paysage offrait une scène de dévastation. Blocs de roche épars, arrachés au promontoire écorchée. Sol tavelé, sauvagement tailladé, couvert d’arbustes déracinés et de cailloux extravagants. On aurait dit que le poing d’un titan avait frappé le massif et planté ses ongles dans la terre.
Victor aida les deux équipiers à sortir. Se percha sur l’épave de Cruncher Bull et porta son regard en visière vers Silver Lake.
Vers Tori.

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Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

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Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Le blond coiffé en brosse me tira dessus ! La détonation me fit tressauter et je me recroquevillai instinctivement sous le volant, la terreur me rendant plus vive qu’un lapin chassé par un renard. Il y avait quand même deux problèmes : petit un, je n’étais pas assez rapide pour éviter une balle de fusil, et petit deux, je ne perçus aucun impact. Aucun bruit de verre qui explose, pas de projectile claquant contre la carrosserie de la voiture.

Stop ! entendis-je aboyer. Ressaisis-toi, bordel ! C’est une citoyenne américaine ! Seulement des dégâts matériels et une bonne frousse, ce sont les ordres. On est là pour leur donner une leçon et laver l’honneur de notre unité, on n’est pas des foutus gangsters.

C’était la voix du leader, celui qui m’avait fait bonne impression. Je relevai prudemment la tête et vis son bras dévier l’arme de mon agresseur. Bon sang, il allait vraiment me tuer ?! Le chef avait l’air très mécontent. Mon intuition ne m’avait pas trompée ! Ce n’était pas un sale type comme les autres, Max l’avait trompé et monté contre nous avec une histoire fabriquée de toutes pièces. Les trois autres militaires semblaient hésiter sur la conduite à tenir, leurs regards basculaient incessamment du désert à nous. En fait, ils avaient l’air très affolés.
Je baissai la vitre électrique et m’écriai, intrépide :

Vous avez tout faux ! C’est votre lieutenant-commandant de pacotille qui a déshonoré votre unité en se comportant comme une brute misogyne, et c’est mon homme, celui que vous appelez le crunchie, qui lui a donné une leçon pour la deuxième fois !

Je braquai mon index en direction de Max qui se relevait lamentablement après sa chute humiliante. Et comme les autres témoins, qui bizarrement ne m’accordaient plus aucune attention, j’entendis le fracas phénoménal de la collision. Et je vis le reflet miniature, à peine croyable, du monticule ébranlé dans le rétroviseur de la Chevrolet.
Il n’y a pas de mot pour décrire la violence démesurée du choc, ça dépassait l’entendement. Des vibrations terribles et puissantes faisaient frémir mon corps jusqu’aux os, à la manière d’un diapason. Les militaires, autant que moi, fûmes pétrifiés par l’énormité du télescopage. Eux, pourtant, avaient l’habitude des tirs d’obus et des explosions.
M’agrippant à la portière, j’élançai brusquement le buste à travers l’ouverture pour mieux observer la scène. C’était bien le promontoire où Victor et moi avions marché la veille, avec le nid de crotales dans lequel j’avais failli tomber... Là où se trouvait le char d’assaut, on ne voyait plus qu’un épais nuage de poussière. Des débris rocheux projetés en hauteur tombaient dans le silence inquiétant du désert. Un sentiment d’horreur m’envahit.

Victor ! hurlai-je à m’en déchirer les poumons.

Je me renfonçai nerveusement dans mon siège et lançai la voiture à pleine puissance, manquant de percuter Coupe en brosse et le chef statufiés. Mon cœur s’affolait, je respirai par saccade. Fichues menottes en plastique ! En plus d’entraver mes mouvements, je n’étais pas habituée à conduire un bolide aussi réactif. J’évitai les autres militaires de justesse, manœuvrant le volant avec désespoir.

Aide-moi ! intimai-je à la voiture de sport. On va chercher Victor !

Voilà que je devenais aussi folle que son propriétaire et m’adressai à un assemblage de boulons comme à un cheval sensible et intelligent. En tout cas, la voiture cessa de rabrouer et fonça vers le massif en ligne à peu près droite. Je plongeai mes dents contre les menottes en plastique, paumes en appui sur le volant, et mordis de toutes mes forces. Cette saloperie ne voulait pas me lâcher ! J’étais furieuse, paniquée, féroce, morte d’inquiétude, tout à la fois. Les suspensions prenaient cher sur le sol desséché, pas aussi plat qu’il en donnait l’impression, néanmoins la Camaro de Victor me paraissait plus stable que ma vieille Honda Civic sur une belle route goudronnée...
A mi-chemin, le voile de poussières commença à se dissiper. Je distinguai les contours du char accidenté, couvert de débris de roches et de sable, ainsi qu’un homme gesticulant dessus. J’ignorais pourquoi le char avait heurté le massif, si les choses avaient mal tourné parce que Victor se battait avec l’équipage, ou si mon sergent favori complètement dingue ( pour la vingt-deuxième fois !) avait provoqué cette manœuvre insensée. En tout cas, c’était bien lui, sur l’engin blindé. Aucun doute ! Sa carrure paraissait encore plus imposante au milieu des deux membres d’équipage qu’il aidait à sortir. Vous savez comment j’ai compris que cet accident fut provoqué intentionnellement ? Le sourire triomphant de Victor, le même qu’il avait eu en attrapant un crotale à mains nues et qui me mettait hors de moi.
Je freinai au dernier moment. L’idée d’administrer à sa précieuse voiture le même coup de folie que le véhicule blindé me traversa l’esprit, mais contrairement à Victor je n’étais pas assez stupide pour risquer ma peau aussi bêtement. D’un claquement de dents rageur, j’infligeai le coup de grâce à mes entraves et m’élançai hors du véhicule avec l’allure sauvage d’une lionne. Victor, paré de son sourire agaçant, avança dans ma direction et nous nous rejoignîmes à mi-chemin. On se serait cru dans un film d’action, quand la jolie blonde émerveillée accueille le héros après un exploit grandiose, battant des cils comme un papillon à la période des amours. Sauf qu’on n’était pas à Hollywood, et j’avais du sang mexicain à la place d’une chevelure décolorée. Plutôt que me jeter à son cou, c’est ma main tendue que je propulsai violemment à la rencontre de sa joue. Puis je hurlai :

Espèce d’idiot ! Tu avais promis de ne plus jouer avec ta vie ! Tu avais promis de ne plus m’effrayer inutilement !

D’un index encore tremblant de peur et de colère, je pointai le char embouti contre la falaise. Les deux militaires que Victor avait sortis de là se tenaient derrière lui, l’air gêné. Je clignai des paupières, abasourdie. Ces deux jeunes hommes se montraient solidaires de l’étranger qui avait démoli leur char !
On n’était peut-être pas à Hollywood, mais à présent que le feu de ma colère avait jailli, d’autres sentiments brûlaient d’impatience de s’exprimer. Parmi ces sentiments... une pointe de jalousie, à cause de la fraternité palpable qui s’était nouée incongrument entre les trois hommes. Victor était à sa place parmi ces jeunes soldats, ça crevait les yeux. Son regard brillait et il s’épanouissait dans ce genre de situation complètement dingue. Tout le contraire de son attitude de la veille, où il m’écoutait poliment discourir pendant les longues heures de route, avant de se mettre encore plus en retrait dans le restaurant mexicain convivial que nous avions choisi. Il semblait bien plus épanoui avec eux qu’avec moi...
Finalement je me jetai au cou de mon beau militaire, incapable de résister au besoin de le toucher, d’embrasser farouchement son visage et me rassurer contre ses lèvres. Il était vivant, il était magnétique, et à son contact j’éprouvais un millier de sensations grisantes...

Ne fais plus jamais ça... implorai-je.

Je me blottis contre lui, à la fois heureuse et triste.
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39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyVen 17 Nov - 21:01#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Victor s’inquiétait pour sa Camaro. C’était une excellente voiture, mais peu adaptée à la conduite hors piste. La calandre, basse, fauchait cailloux et broussailles à toute vitesse. La gomme des pneus, modelée pour l’accélération et l’adhérence sur l’asphalte, glissait sur le terrain aride en soulevant un nuage de poussière. On aurait dit un cheval fou monté par une cavalière intempérante.
Avec du retard, le pickup des DATs se mit en marche et la prit en chasse à une allure plus modérée. Les blindés n’étaient pas à l’aise avec les hautes vélocités. Moins qu’une linguiste à moitié mexicaine, visiblement.
Victor se tourna vers les deux rescapés du M1 :
— Il va falloir choisir votre camp, les gars. Vos potes arrivent. S’ils décident de nous foutre la paix, mon amie et moi, ça se passera bien. Sauf pour le blondinet. Mais si votre équipe continue à nous chercher des noises, je ferai ce que je sais faire. À la fin, quoi qu’il advienne, vous perdez.
Victor brandit son M16.
— Même pas besoin de chargeur, précisa-t-il.
Les deux recrues observèrent le logement vide avec effarement. Ils croyaient l’arme chargée depuis l’intrusion de Victor. Le pilote partit d’un rire nerveux ; l’autre l’imita, puis secoua la tête.
— C’est fini pour nous, clama-t-il, et son collègue acquiesça. Cette histoire est allée beaucoup trop loin et on va déjà avoir de gros ennuis. (Ils observèrent le M1 hors d’usage, à plusieurs dizaines de kilomètres de la zone d’entrainement où il était sensé de trouver.) À vot’ place, je ferais gaffe au lieutenant-commandant. Il était déjà furax quand il nous a rassemblés. Son humeur a pas dû s’améliorer après c’que vous lui avez fait.
Victor suivit le regard des jeunes DATs. Max Huddleston marchait dans leur direction. Brassant l’air de ses bras pour attirer l’attention du pickup, lequel se détourna de la Camaro pour intercepter l’officier supérieur.
Victor reporta son attention sur les deux jeunes. Qu’il dévisagea sévèrement.
— Vous saviez que votre chef de char se tape des nanas au motel de Baker ? Et quand je dis il se tape, je veux aussi dire qu’il tape. C’est là que notre conflit a commencé. On n’a pas laissé faire.
Malaise en face. De l’étonnement, de l’embarras, du doute, l’ombre de la mauvaise conscience.
— C’est ce que je pensais. Il va falloir apprendre à ouvrir les yeux, les gars. En grand. Votre serment militaire s’étend au-delà de votre char, au-delà de votre régiment. Et ces dames méritent qu’on les traite avec respect et délicatesse. Chacune d’entre elles.
En réponse, les pneus de la Camaro crissèrent sauvagement sur le sol aride. Tori en sortit comme un fauve de sa cage, la portière claqua brutalement. Aucune blessure apparente.
Victor glissa le M16 en bandoulière et avança sa rencontre, heureux de la retrouver libre et indemne.
Encaissa une gifle qui résonna jusqu’à Fort Irwin. Qui lui tordit le cou. La douleur le mordit plus vivement qu’à sa première chute de Cruncher Bull, sa tête tournait davantage qu’après l’impact sur la roche.
— Espèce d’idiot ! Tu m’avais promis de ne plus jouer avec ta vie ! Tu m’avais juré de ne plus me faire peur inutilement !
Humpf. Victor était trop occupé à remettre sa mâchoire en place pour donner la réplique. Les DATs derrière lui devaient bien rigoler. Victoire sans appel de la dame à traiter avec respect et délicatesse sur le crunchie. Imprévisible, Tori le gratifia ensuite de baisers volcaniques qui effacent toutes les douleurs. Le feu qui brûle impitoyablement, mais aussi le feu qui réchauffe le cœur. Tori incarnait les deux extrêmes. Intense, captivante, et fatale. Il la serra entre ses bras.
— Ne fais plus jamais ça...
Aucune réponse.
« Ne plus jamais faire ça » signifiait un renoncement à sa vocation de soldat. Une démission de l’armée au profit d’étés paisibles à vendre des crèmes glacées sur la plage, d’hivers mornes à paresser sous un plaid. Impensable. Il pensa en revanche que Tori serait magnifique en bikini, sillonnant les dunes avec grâce – sa peau brune chauffée par les rayons du soleil, son sourire chaleureux qui étreint le cœur, ses regards enjoués qui dissipent le temps.
Victor se reconcentra sur le pickup en approche et mit ses sentiments de côté. La distraction est l’ennemie du soldat en mission. Il avait failli une fois et retenu la leçon. Communication prioritaire :
— Tu as pu contacter Miranda ?

Vrombissement énervé, menaçant du pickup. L’imposant véhicule freina juste à côté de la Camaro. Cinq militaires armés en sortirent. Huddleston avait récupéré le pistolet du brun aux yeux froids, assis derrière le volant avec un téléphone à l’oreille.
— Enculé de crunchie ! Tu viens de foutre en l’air un Abrams de l’armée américaine, après outrage à un officier supérieur ! (Il balaya ses hommes du regard.) Voilà ce qui s’est passé. Un crunchie complètement givré nous a attaqués avec un M16. Nous, on a tout fait pour éviter qu’il y ait des blessés graves, alors on a toléré le détournement de ce bon vieux Cruncher Bull. Tout ce grabuge, c’est la faute de ce malade et sa putain !
Grabuge. Le mot-clé ramena Victor vingt-quatre heures en arrière au Presidio de Monterey, dans le bureau du capitaine Beckett : « Quoi qu’il arrive, ne faites pas de zèle. Je ne veux pas de grabuge. »
Des ordres formels.
Son sang se glaça.
Puis bouillonna de colère.
Après tout, Victor avait quitté le bureau de Beckett sans rien promettre.

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Tu as pu contacter Miranda ?

Nous avions mille choses à nous dire, et voilà la question qui sortait de sa bouche ? Un banal "Tu vas bien ?" lui arracherait la gorge ? Ou même un simple "Pardon" pour commencer ? Ma gifle et mes baisers n’avaient produit aucun effet apparent, c’était à la fois frustrant et vexant. Je reconnaissais bien là le pragmatisme des militaires, ultra efficace mais d'une froideur franchement déplaisante dès lors qu’on a besoin de plus... Le sergent Nash se comportait comme sur un champ de bataille et me considérait au mieux selon le statut d’une VIP, au pire d’un soldat à ses ordres. Ravalant un geyser de paroles salées, je croisai les bras sur ma poitrine et répliquai :

Oui, mais je n’ai pas eu le temps d’envoyer plus qu’un SMS avec tes instructions. Figure-toi qu’une explosion atomique a semé la pagaille, et que la seconde d’avant le blond a voulu me tirer dessus !

J’aurais bien aimé que monsieur s’explique à ce sujet, entre autres choses, mais le reste de la bande débarqua à cet instant toutes armes dehors. Je croyais que le lieutenant-commandant Max se ferait tout petit après l’humiliation que Victor lui avait infligée, mais voilà qu’il jacassait comme un perroquet vulgaire…

Tout ce grabuge, c’est la faute de ce malade et sa putain !

Non mais quel culot ! Quelle lâcheté ! Quel gros connard ! Voilà pourquoi j’aurais dû appeler papa au lieu de contacter Miranda. Je voyais clairement dans le jeu de Max, il allait retourner toutes ses fautes contre nous ! Le blond coiffé en brosse ricanait comme le porc qu’il était, tandis que la perplexité du second confirmait son statut d’allié dans cette odieuse mascarade. Je m’adressai à lui :

Vous savez très bien que c’est faux ! Cette enflure dégénérée est responsable de tout, c’est lui qui a tout orchestré ! Je pointai sur Max un index accusateur. Vous allez devoir rendre des comptes à votre hiérarchie pour le char, mais dois-je vous rappeler à qui vous avez juré loyauté ? A la nation et au drapeau, pas à un chef misogyne, un sale hypocrite infoutu de protéger ses hommes d’un soldat armé d’un fusil vide !

La bouche de Coupe en brosse se tordit méchamment, il me braqua. J’eus un mouvement réflexe de recul, encore échaudée du tir qui m’avait manquée de peu. Son collègue au crâne rasé l’imita par automatisme, déconcerté, mais solidaire. Le Rouquin, discret jusque là, retroussa ses manches et sortit du rang.

Laissez-nous régler ça, lieutenant-commandant ! Dale, Vince et moi contre le crunchie, pour laver votre honneur et celui de l’escouade. Le capitaine surveillera la fille, on dirait qu’il l’a à la bonne.

Pas très futé, le Rouquin... Depuis le début, les militaires avaient pris soin de ne jamais prononcer leurs noms et leurs grades. Une précaution certes inutile, puisque je pouvais obtenir leurs identités en téléphonant à papa. Cette boulette ne sembla guère troubler Dale et Vince, qui échangèrent un claquement de paumes enthousiaste. Max donna son accord, bien qu’il ne semblait pas très sûr de lui. Quel chef minable ! Son second, le capitaine, évita mon regard. Son visage impuissant exprimait la honte. La belle affaire ! J’aurais voulu qu’il porte ses couilles d’officier, prenne notre défense et fasse front ! Moi, en tout cas, je le fis et m’accrochai fièrement au bras de Victor. Le seul homme digne de ce nom à des kilomètres à la ronde. Je savais que son bras puissant et rapide était capable de terrasser ces trois crapules l’un après l’autre. Mais les trois à la fois ? A mains nues ? On parlait quand même de militaires formés au combat, pas de citoyens lambdas...

Attendez ! s’écria le conducteur du pickup. S’il y a une sauterie, je veux en être.

Le brun quitta son véhicule, une batte de baseball à la main. Je croisai son regard opalin qui me glaça le sang. Instinctivement, je me blottis contre Victor. Je cherchais sa protection, alors que j’avais déclenché une tempête et qu’elle fonçait droit sur nous...
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMer 22 Nov - 21:34#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
— Laissez-nous régler ça, lieutenant-commandant ! Dale, Vince et moi contre le crunchie, pour laver votre honneur et celui de l’escouade. Le capitaine surveillera la fille, on dirait qu’il l’a à la bonne.
Victor fixa avec mépris le Rouquin qui lançait ce défi inepte. Un combat inéquitable entre frères d’armes américains pour l’orgueil blessé d’un connard avec des galons. Victor chérissait les valeurs de loyauté et d’honneur comme des trésors de l’âme – l’âme d’une nation, l’âme des individus qui la composent –, cependant Tori avait raison. La loyauté envers des crapules, des causes souillées d’infamie, est un dévoiement de l’honneur. Un prétexte pour donner libre cours à ses bas instincts. Un vernis fallacieux.
— Vous n’avez pas plus d’honneur que les serpents nichés dans ce massif, gronda-t-il. Une piscine remplie de soude caustique ne suffirait pas à laver l’épaisseur de crasse qui vous recouvre, tous autant que vous êtes. Je ne tirerai aucune gloire à aplatir des sous-merdes comme vous, mais je vais le faire. Je vais le faire par devoir envers le drapeau que vous ne méritez pas de saluer chaque matin.
Victor passa un bras autour de la taille de Tori, blottie contre son épaule. Il la serra avec vigueur puis déposa un baiser tendre sur son front.
— Bien parlé, mademoiselle Espinoza.
La linguiste générait en lui un puissant sentiment de fierté. L’opposé de l’indignation et du mépris que Max Huddleston et ses odieux sbires lui inspiraient. Tori témoignait plus de courage que toute leur bande réunie. Elle ressentait la peur, mais elle luttait bravement avec les armes greffées à son cœur : une énergie impressionnante, des réparties incendiaires, la capacité de galvaniser les autres. Pour la première fois depuis son exil, le sergent Nash eut la sensation d’une force noble et indomptable qui le soutenait avant une bataille. La sensation galvanisante d’appartenir à une entité plus vaste. Tori Espinoza combattait avec lui. Elle combattrait avec lui jusqu’au bout.
— Attendez ! S’il y a une sauterie, je veux en être.
Le conducteur du pickup aux yeux glacials. Une batte de baseball. Arme contondante, capable de briser un crâne comme un œuf avec la force suffisante. Ça devenait intéressant. Quatre DATs et une batte contre un sergent d’infanterie et le support moral d’une linguiste au cœur de lionne.
Victor massa doucement le dos de sa complice.
— Ça va aller, assura-t-il à voix basse, regard plongé dans le sien.
Il se détacha, puis effectua deux pas en avant.
— Je relève le défi. Autant vous prendre tous en même temps, ça m’évitera de réfléchir à faire le tri entre les sans-couilles qui suivent un commandement inepte et les salopards qui prennent leur pied.
Selon le jugement de Victor, toute la bande qui avait participé au guet-apens était coupable. Il regrettait l’absence du sixième larron et ses panneaux ROUTE BARRÉE.
Et il savait comment les battre. Tous.

Victor toisa le Rouquin. Pointa son index.
— Tu lèches le cul de ton maître avec tellement de zèle que plus personne ne s’étonne que tu racontes de la merde. Le plus difficile, quand je t’aurai allongé, ce sera de renifler ton haleine.
L’index implacable de Victor désigna ensuite Coupe en brosse. Celui qui en avait après Tori depuis le début.
— Toi, la brosse à chiotte, tu cumules. Je t’ai identifié comme un salopard sans couilles dès le début. Je ne vais pas me contenter de te péter les dents. Quand on aura fini, tu ne pourras plus tourmenter personne avec la vilaine paluche qui a menacé la femme derrière moi. Tu ne pourras même plus te branler avec.
L’accusé éructa.
— C’est toi qu’on va démolir, enculé de crunchie !
Victor gratifia les deux derniers d’invectives similaires, quoique moins virulentes. Le crâne rasé à la peau sombre, probablement un sergent expérimenté, avait l’air figé dans sa posture d’obéissance aveugle aux ordres. La discipline est un sentiment confortable, jusqu’au jour où on obéit à des ordres qui nous plongent dans un malaise profond. Victor espérait que son confrère évolue à l’issue de cette journée. Après leur défaite. Quant au batteur aux yeux de glace, Victor ne parvenait pas à le cerner. Son âme était insondable. Peut-être qu’il n’en possédait pas.
— Ta mère pourra plus te reconnaitre ! poursuivait Coupe en brosse.
Arrosé d’insultes, Victor confia calmement le M16 à Tori. Dans la stratégie qu’il avait mise en œuvre, le fusil devenait un encombrant. Le feu qui brûlait dans le regard de la métisse amplifia sa combattivité. Victor saisit délicatement les doigts graciles, se pencha en avant, baisa le dessus de la main avec déférence. Au moment de se redresser, il s’imprégna de la beauté farouche de son visage. Les empereurs d’antan conquéraient des nations pour les joyaux rares de son espèce.
— Je te demande de rester avec les deux nourrissons.
— Les nourrissons vous entendent, sergent Nash ! dit l’un.
— Et ils vous rappellent respectueusement qu’ils savent piloter les M1 Abrams ! ajouta l’autre.
Victor gloussa. Caressa le bras de Tori.
— Ils sont meilleurs qu’ils en ont l’air. Mais ils n’ont pas encore le courage de l’assumer.
— On vous entend toujours…
Il fit signe aux deux rescapés du char et leur confia la protection de la linguiste. En cas de manœuvre sournoise d’un cinquième larron, il faisait davantage confiance à ces deux-là qu’au capitaine. Le mieux intentionné de la bande, néanmoins trop faible pour s’opposer aux autres.
Puis Victor verrouilla son esprit.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission.
Rouquin, Coupe en brosse et Crâne rasé se débarrassèrent de leurs armes. Yeux de glace conserva sa batte. Ils avancèrent en arc de cercle, pareils à une meute de loups acculant une proie.
Victor tourna la tête vers Huddleston.
— Toi, je te garde pour le dernier acte.

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
J’avais versé de l’huile sur le feu, en crachant mes propres flammes au passage, et pourtant...

Bien parlé, mademoiselle Espinoza.

Mon cerveau ne me jouait pas des tours, la voix forte et claire de Victor portait bien et j’entendais correctement. L’homme qui proférait des menaces glaciales après avoir lancé un char d’assaut contre une falaise, qui avait reçu ma gifle et encaissé mes reproches sans broncher, me félicitait sans ambages. Mieux encore, il me serra contre lui et m’offrit un doux baiser sur le front. Par ce geste tendre et élégant, Victor rabroua mille pensées incendiaires qui se bousculaient à l’intérieur de mon crâne. Mon protecteur passait de la rudesse à la délicatesse avec une soudaineté qui me laissait pantoise. Je frissonnai contre son buste réconfortant, mais ce n’était plus à cause de la peur. Son bras puissant m’enveloppait dans un cocon protecteur, et ses iris d’un bleu pénétrant dissipaient mes inquiétudes comme la lumière chasse les ténèbres. Il communiquait énormément de choses sans dire un mot, ou peu de mots, à l’inverse de moi qui parlais beaucoup pour ne rien dire de percutant... Je ne me dévalorisais pas pour autant, mais Victor avait ce truc en plus, un charisme qui irradiait de son attitude et que peu de gens possèdent. Depuis notre grande discussion de la veille, je comprenais mieux sa façon de penser et d’agir. Il éprouvait les mêmes émotions que moi et n’importe qui, mais celles-ci étaient assujetties à son conditionnement militaire et une philosophie de vie singulière. Je possédais aussi cette formidable capacité de maîtrise, elle nous avait sauvé d’une situation critique à Fresno, mais elle ne venait pas sur commande comme pour lui. Partager la vie de cet homme était une expérience à la fois fabuleuse et... éprouvante. Dans l’action, Victor était difficile à suivre et rien ne l’arrêtait ! Tantôt il éprouvait mes nerfs, tantôt il les apaisait, mais chaque pas à ses côtés valait le coup. L’intégralité de mon être le ressentait très fortement après trois jours plus intenses que des années.

Ça va aller.

Sa voix grave et rassurante qui ne laissait planer aucun doute... Pour autant, est-ce que j’avais envie qu’il me délaisse pour affronter ces crapules de l’armée ? Non ! Je me sentais tellement bien, ma tête contre son épaule, la chaleur de son corps robuste qui pénétrait le mien... Mais je le soutenais aussi totalement dans son combat. Victor faisait toujours ce qui lui paraissait juste, et si je fondais pour cet homme, c’était plus pour cette raison que son physique d’Apollon. En fait, son assurance et sa détermination le magnifiaient.

Fais attention, souris-je après m’être raclé la gorge. Je te veux indemne pour le massage de ce soir. Voilà, rendez-vous était pris !

Victor m’abandonna et une boule d’inquiétude réinvestit ma gorge. Que disais-je à propos de mes nerfs ? Franchement, avec ses menaces et ses injures, on aurait dit qu’il cherchait à provoquer un carnage ! Encore un truc de militaires dont je ne saisissais pas les subtilités, si toutefois il y en avait... J’avoue qu’une part de moi se régalait du spectacle, ces minables l’avaient bien cherché !
Je jetai un œil derrière mon épaule et plissai les yeux. Les deux jeunes militaires que Victor avait sortis du char accidenté se faisaient plus que discrets.

Vous êtes dans quel camp, vous ? leur demandai-je.

Ils paraissaient en bon terme avec Victor, mais qui ne se méfierait pas à ma place ? En matière de réponse, j’obtins une série de "euh...", "eh bien...", "mademoiselle...", "nous...". D’accord, j’ai compris... A classer dans les "sans-couilles" que houspillait Victor ? En parlant du loup, mon protecteur revint drapé d’un calme olympien et me confia son fusil que je glissai à l’épaule.

Victor...

J’imagine très bien ce que vous vous dites : Tori n’a pas plus d’élocution que les deux bidasses sévèrement critiqués ! Sauf que j’avais une excellente justification. Quelles femmes restent insensibles à un baise-main digne d’un chevalier galant ? Car la bouche qui avait ulcéré nos ennemis m’offrait à présent les hommages dus à une reine. Quant à son regard orageux... il me cloua sur place. J’y distinguai les prémices terrifiantes d’une violence sourde, explosive. A contrario, le visage étonnamment serein de Victor m’assurait que ce déferlement de violence ne m’atteindrait pas.

Je te demande de rester avec les deux nourrissons.

Ah, finalement j’obtenais ma réponse au sujet des deux zigotos... Si Victor leur faisait confiance, alors moi aussi ! C’est vrai qu’ils n’avaient pas l’air méchants, mais je ne leur confierais certainement pas ma vie si celle-ci était en danger. Avant de nous séparer, je crochetai la nuque de mon champion avec l’intérieur de mon coude et imprimai un baiser à la commissure de ses lèvres. Nous étions supposés jouer un couple, pas vrai ?

Ne t’inquiète pas pour moi, susurrai-je à son oreille. Mets-leur une raclée, à ces salauds !

Victor avança vers ses quatre adversaires pendant que je me laissai entrainer à l’écart par mes deux nouveaux gardiens, près de la carcasse du char à moitié enseveli sous la roche...
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Victor Nash

Victor Nash
304
spf (il)
Chris Evans
ichi
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39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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☾⋆⁺₊⋆ VICTORI ⋆⁺₊⋆☽
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
Our story was tragedy.



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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 5 EmptyMer 29 Nov - 21:18#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Nord de Baker, CA
Un contre une meute de quatre. Victor se décala d’un pas souple, flottant sur le sol compact à la manière d’un boxeur. La falaise et le M1 Abrams protégeaient ses arrières. Le soleil matinal dardait ses rayons sur le côté droit de son crâne, épargnant les cellules photosensibles de la rétine.
Les quatre DATs attaquèrent.
En matière de manœuvre d’engins sur un champ de bataille ou de tir d’artillerie, ces types étaient sans doute des pros. En combat rapproché, ils ne valaient pas mieux qu’un soldat d’infanterie après sa formation de base. Victor le voyait rien qu’à leur façon de se mouvoir. Aucune coordination, zéro synergie de groupe. Chaque tête chevauchant son orgueil blessé par les provocations du crunchie. La distraction est l’ennemie du soldat en mission. Leurs cerveaux se perdaient entre les velléités de représailles, la confiance qu’apporte la supériorité numérique, et la technique à employer pour attaquer un homme à quatre sans se gêner. « Des moitiés de sous-hommes », aurait commenté le sergent-instructeur Highway. Victor, son poulain de l’époque, n’éprouvait aucune peur face à ces branquignols. Un stress bénéfique tendait son esprit, affûtait ses sens, préparait ses muscles à la mêlée.
Yeux de glace frappa le premier. Manœuvra sa batte comme sur un terrain de baseball : grand arc de cercle, plan horizontal. Un large espace l’entourait, personne n’ayant envie de se prendre un coup par accident. Personne sauf Victor, qui bondit dans la brèche. Au contact. Les poignets tenant la batte heurtèrent sans force le flanc gauche du fantassin. Victor abattit son front sur le nez du batteur. Os contre cartilage. Il y eut un craquement sinistre, du sang gicla. L’arête du nez avait gagné en largeur ce qu’elle avait perdu en profondeur. Victor cueillit l’arme tenue par une poigne molle. Il tourna sur lui-même, contourna Yeux de glace et lui fracassa l’arrière du genou. L’homme s’effondra en hurlant de douleur. Tafiole. D’un geste du pied, Victor le poussa face contre terre. Gémissements étouffés. Lamentations.
Dès lors, le combat était gagné.
La brutalité de l’attaque avait paralysé les DATs. Pas longtemps. Quelques secondes, le temps que le cerveau traite l’information et reconsidère une attaque.
Victor ne leur accorda pas ce répit. Aguerri par des milliers d’heures d’entrainement et la violence de plusieurs guerres, son cerveau à lui traitait le combat rapproché de manière intuitive, coordonnant ses muscles sans faire appel aux mécanismes de la conscience.
Il s’en prit d’abord à Crâne rasé, isolé à sa droite. Une violente estocade dans l’estomac, la batte tenue comme un bélier. Crâne rasé se plia en deux, l’air s’expulsant violemment de ses poumons. Victor l’acheva d’un coup de coude sur l’occiput. Sec, puissant. Le sergent à la peau sombre chuta tête la première à moins d’un mètre de son collègue. Inerte. Inconscient.
Victor se rua aussitôt en direction du Rouquin. Celui-ci opéra un mouvement de recul face à la charge furieuse. Victor rugit. Cette petite ordure avait reluqué Tori comme une hyène lorgne une carcasse. Coupe en brosse, le plus instinctif du lot, lança une attaque sans imagination sur le flanc gauche. Inarrêtable, Victor dégagea le malotru d’un brutal coup d’épaule. Retour sur le Rouquin. Un salopard à la fois. La batte du sergent d’infanterie tournoya au-dessus de ses orbes crépitant de rage. Il abattit férocement l’extrémité contondante de l’arme à la base du cou de son adversaire, menaçant de broyer la clavicule et d’éclater l’artère sous-clavière. Impact létal. La batte s’arrêta in extremis. Le Rouquin se laissa choir à genoux, bouche tremblante et suppliante.
— Pitié…
Du mucus suintait de ses narines.
— J’aime pas les morveux.
Victor saisit la batte par le haut et frappa le côté du crâne avec la base plate.
K.O. instantané.
Troisième DAT à terre.
Coupe en brosse le percuta violemment dans le dos. Victor fut projeté au sol. La batte glissa de ses mains. Sans elle, il aurait eu plus de difficultés à maitriser ses quatre adversaires. Une roulade instinctive remit le sergent sur ses pieds. Sa tête avait frotté le sol caillouteux et du sang perlait sur son front. D’emblée, un coup de genou sournois le cueillit sous les côtes. Victor accusa l’impact avec un grognement, puis riposta d’une gauche contre la tempe de son adversaire. Coupe en brosse recula en secouant la tête. L’irascibilité empourprait son visage, une veine haineuse traversait son front bombé. Des arcades sourcilières proéminentes lui donnaient un air rustre, primitif. Ses muscles palpitaient. Rien qui impressionnait Victor.
Les deux adversaires se tournèrent autour. Attaquèrent, feintèrent, esquivèrent, encaissèrent plusieurs frappes. Le DAT se débrouillait mieux que Victor l’aurait cru. Il était assurément le meilleur combattant des quatre. Au niveau d’un fantassin de 1re classe. Mais il ne faisait que reculer son châtiment, inéluctable comme le courroux de la foudre dans un ciel d’orage.
Coup en brosse projeta sa jambe droite. Un joli kick, selon les standards militaires. Le bras gauche de Victor dévia la frappe du plat de la main. Mentalement, il saisissait la jambe suspendue, crochetait l’autre et concluait le combat en trois coups. Trop expéditif. Tori observait et méritait une vendetta plus aboutie.
Coupe en brosse poursuivit ses assauts. De beaux enchainements. Poings, coudes, genoux, jambes, des coups bien exécutés dans l’ensemble, mais de plus en plus désespérés. La hargne mua en impuissance dans son regard. Il transpirait à grosses gouttes.
Victor choisit ce moment pour contre-attaquer.
Feinte de jambes, rotation du bassin, frappe brutale au plexus solaire. Le DAT se figea, le souffle coupé. Victor se décala, concentra toute sa force dans son poing vengeur, puis décocha un crochet foudroyant à la mâchoire. Coupe en brosse cracha. Une paire de dents ensanglantées jaillit de sa bouche pour aller se fondre dans le sable du désert.
Péter les dents du blondinet : fait.
Sans compassion pour son adversaire, Victor acheva le travail. Le DAT souffrit de coups supplémentaires. Après l’abdication du mental, l’abdication du corps. Aucune destruction définitive. Hormis les deux dents – une sanction décidée préalablement à son acharnement sur Tori. « Le blond a voulu me tirer dessus ! » Conséquence : un châtiment alourdi.
Victor s’ébroua afin de disperser les grosses gouttes de sueur coulant sur son visage. Il n’avait pas eu besoin de forcer, toutefois l’afflux d’adrénaline combiné au soleil déjà vif élevaient drastiquement sa température corporelle. Il ramassa la batte. Attrapa le DAT gémissant par le col et le traina sur le sol aride. Fixant Huddleston. Le chef de char ne bougeait pas, comme pétrifié, phalanges blanchies autour de la crosse du pistolet attaché à son ceinturon. Peur des conséquences.
Victor plaqua la main de Coupe en brosse sur une pierre plate. Écrasa le poignet sous la semelle épaisse de son bottillon militaire. Batte pendue à son bras le plus fort. Il chercha Tori du regard, prêt à réduire en bouillie la main du salopard. Celui-si se rappelait le terrible avertissement du crunchie : « Tu ne pourras même plus te branler avec. »

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Tempest ↯ Victor & Tori

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