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Tempest ↯ Victor & Tori

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Tori Espinoza
Tori Espinoza
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Emi
Jessica Alba
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36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 19 Mai - 18:36#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Seigneur... ce fut la conversation téléphonique le plus incroyablement dingue à laquelle j’ai jamais assistée ! Quelques années plus tôt, j’avais servi d’interprète entre un négociateur de l’armée et une faction rebelle d’Amérique du Sud, et je peux vous dire que les échanges pourtant vifs n’avaient rien de comparable ! J’étais sidérée, muette de stupéfaction, sonnée comme une cloche d’église frappée par son lourd battant. Je me sentis successivement déboussolée, inquiète, terrifiée, puis en confiance et... conquise. Mon cœur s’ensauvagea et bondit farouchement à l’intérieur de ma poitrine. Il y avait une force phénoménale dans la voix de Victor, en plus d’une subtilité déroutante dans ses mots belliqueux. La linguiste en moi était complètement sous le charme, mais il y avait aussi tout le reste. Il y avait nos batailles que Victor remportait toujours, les promesses qu’il honorait et la "mission" qu’il ne perdait jamais de vue... Je n’étais pas fille de militaire pour rien ! Quand on tombe amoureuse, il y a une limite au-delà de laquelle la chute est inévitable. C’est une certitude, on ne peut plus se redresser. Je crois bien que j’ai franchi cette limite à ce moment-là, dans les montagnes du Colorado. J’entrais dans un territoire qui m’était jusque-là inconnu, avec de nouvelles sensations qui m’exaltaient et qui aussi me terrifiaient.

Victor... murmurai-je, les larmes aux yeux.

Bien qu’il ne l’avait pas déclaré explicitement, Victor craignait que Maku Ocampo eût exécuté mon frère, et sans doute June avec lui, avant de s’en prendre à nous. J’en avais eu l’intuition quand il avait tenté de me reprendre le téléphone, puis à travers son comportement froid et implacable, notamment envers Jose, et ses regards qui me fuyaient délibérément. Au téléphone, avec Castillo, il avait joué le militaire agressif, insultant et faussement arrogant pour obtenir la confirmation tacite que les Vénézuéliens n’avaient pas encore trouvé Ruben. Les huit mille dollars de l’assassin correspondaient à la prime pour nos deux vies ! Alors oui, c’était flippant d’avoir un contrat sur nos têtes, mais nettement préférable à la mort de mon frère... Et puis, j’avais Victor pour me protéger et il excellait dans ce domaine. Je désirais me jeter à son cou, me blottir contre lui, le remercier avec mes mots et mes baisers. Mais je ne pouvais pas, tenue par ma propre mission de surveiller Jose au bout de mon pistolet jusqu’à ce que nous décidions de son sort. Je ne pouvais même pas hurler ma joie de savoir Ruben en vie. J’avais maintenant compris que si je voulais aider Victor efficacement, il fallait que je me comporte moi aussi en militaire forte et disciplinée dans les moments critiques comme celui-ci. Mes effusions attendraient que nous soyons enfin tous les deux à l’abri, dans l’intimité, sans nouvelle crise à gérer. Je séchai discrètement mes paupières et lui demandai :

Qu’est-ce qu’on décide au sujet de Jose ?

J’éprouvai de la sympathie pour ce jeune Hondurien, car j’étais bien informée des épreuves que les jeunes immigrés enduraient avant de fouler le sol de notre pays. Les filières n’étaient pas dirigées par des enfants de chœur aux intentions altruistes. La cupidité était leur moteur principal et la corruption sévissait à tous les niveaux. Les migrants étaient souvent traités comme du bétail, spécialement dans les réseaux clandestins...

Ce jeune homme en a bavé pour arriver ici, les choses n’ont pas été faciles pour lui, plaidai-je en faveur de notre prisonnier. Au téléphone, Victor avait laissé entendre qu’il était déjà mort... Je crois aussi qu’il nous a dit la vérité et qu’il n’a fait de mal à personne.

Jose avait certes collaboré avec les crapules qui essayaient de nous réduire au silence, mais il y avait une différence entre avoir les mains sales pour avoir plongé dans la boue, et les mains rouges de sang... Le nœud du problème, c’était que Jose risquait de rapporter aux Vénézuéliens ou à d’autres tout ce qu’il avait vu et entendu. Il était pour nous un témoin particulièrement gênant. Je savais ce que papa aurait fait à ma place, mais avions-nous réellement le choix de tout raconter à la police ? Ruben restait introuvable, Victor et moi nous rapprochions de lui par nos propres moyens, et maintenant nous avions un cadavre sur les bras...
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Victor Nash
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Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyMer 22 Mai - 21:01#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Signe de tête à Tori. Victor s’était assuré qu’elle entende toute la conversation. Elle avait gagné ce droit, elle l’avait mérité. À présent, ses yeux sombres brillaient à la lueur des phares. Bien que le cacique ne l’avait pas reconnu de manière explicite, tout indiquait que les Vénézuéliens n’avaient pas encore trouvé Ruben Espinoza. Victor s’était trompé : les deux liasses de billets étaient pour eux. Tarif unique pour la linguiste et un sergent de l’US Army. Aucune idéologie derrière, juste du business. Maku Ocampo avait reçu l’argent avant de se rendre au Deja Vu Showgirls et les prendre en filature. Cela signifiait que la bande à Castillo avait établi ses quartiers dans un périmètre restreint, à Colorado Springs ou sa périphérie immédiate. Il fallait agir vite.
— Qu’est-ce qu’on décide au sujet de Jose ?
Le militaire dirigea son fusil sur le jeune Hondurien. Lui aussi avait tout entendu. Il psalmodiait une prière comme si sa dernière heure était venue. Quatre assaillants ; trois cadavres. Puisqu’un tueur de Fresno avait survécu, les deux sbires de Colorado Springs devaient mourir pour un comptage juste.
— Ce jeune homme en a bavé pour arriver ici, les choses n’ont pas été faciles pour lui.
Argument irrecevable. Jose avait pris la fuite au lieu de se battre pour son pays et ses proches. Une décision peu honorable ayant conduit à diverses fréquentations et actions peu honorables.
— Je crois aussi qu’il nous a dit la vérité et qu’il n’a fait de mal à personne.
Victor n’était pas aussi catégorique que Tori. Il y a différentes manières de nuire à autrui. Un trou large comme une balle de golf, et Jose ne serait plus en mesure de nuire à la mission en parlant aux mauvaises personnes. Il ne serait plus jamais en mesure de nuire à quelqu'un.
— Fous le camp, décréta Victor en déviant le canon de son arme vers la berline. Roule sans t’arrêter vers le nord, l’ouest, ou le sud, mais ne remets jamais les pieds à Colorado Springs. Castillo te croit mort. Il n’en a rien à branler de toi. Mais tu sais ce qui arrivera si un Vénézuélien te met la main au collet, pas vrai ?
Jose demeura figé dans la position que Tori lui avait imposée, chercha confirmation sur le visage de celle-ci, puis acquiesça nerveusement. Le Hondurien connaissait les méthodes des trafiquants sud-américains. Tortures poussées jusqu’à l’agonie, exécutions brutales et sordides. Ces gars-là savaient obtenir des aveux et se débarrasser des corps.
Victor fit signe à Tori de le couvrir. Non qu’il craignait un coup d’éclat de Jose, mais la linguiste brillait dans son rôle de gardienne. C’était plaisant à voir pour lui, formateur pour elle. L’équipe Victori se renforçait. Fusil en main, il jeta le téléphone de Jose à terre et le détruisit à coup de crosse.
— Ils pourraient s’en servir pour te localiser, justifia-t-il. N’en rachète pas dans l’immédiat. Garde le silence radio jusqu’à lundi, ne contacte personne. Castillo ne représentera plus une menace à partir de là.
Jose jeta un regard désabusé aux débris de son téléphone, pareil à un toxicomane dont on viderait les sachets de coke dans la cuvette des WC. Victor songea que le jeune immigré aurait du mal à rebondir après sa fuite. À repartir de zéro comme il l’avait déjà fait. C’était un candidat à la petite criminalité.
— Attends, ordonna le militaire.
Il fouilla la veste de Maku Ocampo, sortit les deux liasses de 4000 dollars. Préleva 2000 pour les réparations de la Camaro, puis confia le reste au jeune Hondurien. Leur otage n’en revenait pas. Victor lui chipa son paquet de Malboro.
— Si j’entends parler d’un Jose du Honduras qui deale du crack, rackette des petits vieux ou cambriole des magasins, c’est moi qui viendrai te botter le cul. Compris ?
Jose bafouilla remerciements et bénédicités, puis décampa sans se faire prier. La voiture bondit sur le sentier caillouteux comme si l’enfer était à ses trousses.
Victor se tourna vers la linguiste.
— Un mort suffit pour ce soir.
La bataille semblait terminée. À présent, le calme de la nuit les enveloppait comme un cocon. Il réprima l’envie de serrer longuement Tori dans ses bras.
— Je pourrais louanger la manière dont tu as géré la situation, mais il n’y a pas une seconde à perdre. On n’est pas encore tirés d’affaire.
Il ralluma la torche et se dirigea vers la falaise.

Ils dénichèrent une crevasse à un point haut. Dimensions conformes, loin des lieux de passage. Victor y jeta la dépouille de Maku Ocampo. Se déshabilla et rendit les vêtements à son ancien propriétaire. Victor se retrouva en boxer. La température baissait plus drastiquement en altitude, cependant il n’éprouvait aucune sensation de froid. La pente abrupte avec soixante-dix kilos sur le dos avait réchauffé son organisme. Cependant il frissonnait, à cause de son triceps à vif qu’il prenait soin de dissimuler à Tori. La plaie s’était rouverte en attaquant le sniper. Cautérisation trop superficielle, méthode trop artisanale. Victor ne valait pas un clou en soins médicaux. Il payait son incompétence par une douleur lancinante.
Sur le chemin du retour, Victor se nettoya rapidement à la source. Chassant le gros de la boue et la sueur qui le recouvrait. Puis il rejoignit la Camaro et se rhabilla à la lumière des phares. Pesta en découvrant le trou de balle sur son pantalon noir – au niveau de la raie des fesses à l’arrière, des boutons à l’avant. Diamètre plus large que la munition de 7,62mm qui l’avait créé, à cause de la célérité de l’impact et des frottements.
— Pas de commentaire, grogna-t-il à Tori que sa déconvenue semblait amuser. Son rire cristallin fut le plus beau son qu’il avait entendu depuis le premier tir dans la source.
Il porta le lourd jerrycan d’essence jusqu’à la crevasse. Aspergea le corps et les vêtements tachés de sang, cassa le téléphone inutile, ajouta les restes de bois sec que Tori avait ramassé. Le bucher funéraire ne ressemblait à rien de connu. Si des peuples avaient brûlé leurs morts dans des crevasses, Victor n’en avait pas connaissance. Il glissa une main dans sa poche et sortit le paquet de Malboro taxé à Jose. Alluma une cigarette à l’aide du briquet logé à l’intérieur. Tira plusieurs taffes et relâcha la fumée vers le ciel obscur, formant un cercle irrégulier. Le cercle éternel de la vie et de la mort, où le commencement et la fin se rejoignent en tout point. Le symbolisme de la forme importait davantage que sa précision. Victor leva les mains vers le firmament voilé de petits nuages.
— Puisse ton âme aspirer à la paix et trouver la force de se purifier, Maku Ocampo. Accepte l’aide des Esprits bienveillants. Ose le chemin vers la Lumière, en dépit de la honte qui t’accable à présent que tu contemples les vicissitudes de ta vie avec les yeux de la Vérité. Entends mon conseil, rejette avec détermination l’appel perfide des Ténèbres. En ce qui me concerne, nous n’avons plus aucun grief et je te souhaite bon voyage.
Il jeta la cigarette sur le combustible imbibé d’essence, suivie du paquet de Malboro, puis du briquet.
Victor avait gardé le fusil et les chargeurs.

— Contacte l’hôtel, commanda-t-il à Tori en déchainant le moteur de la Camaro. Demande-leur si quelqu’un s’est renseigné sur nous. Cite nos deux noms. Dis-leur aussi qu’on rend la chambre dans une vingtaine de minutes, le temps d’arriver et de faire nos bagages.
La musclecar criblée de balles dévala la montagne à la vitesse d’une piste de rallye, puis vrombit sans ralentir dans les rues de Colorado Springs.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 26 Mai - 18:29#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
C’est super, ce que tu as fait pour lui, dis-je en regardant la voiture de Jose prendre le large. J’espère qu’il va suivre tes conseils et que tout ira bien pour lui.

Je n’eus pas le temps d’en dire plus. Avec Victor, les répits ne duraient jamais plus longtemps qu’une poignée de secondes et je vous assure qu’il fallait une bonne paire de gambettes pour le suivre ! Cet homme était une vraie machine. Je retins cependant avec un sourire fier qu’il "louangeait" mes actions, et son compliment me donna du baume au cœur. J’avais encore des papillons dans le ventre et retrouvai ma capacité à rire en remarquant son fascinant "trou de balle". Ensuite, j’assistai silencieuse au rite funéraire étrange de Maku Ocampo. C’était ça, la compagnie de Victor, des montagnes émotionnelles incessantes qui tantôt me charmaient ou me malmenaient. Je voulais les franchir à ses côtés, profiter des ascensions fantastiques et le soutenir de mon mieux dans les descentes effrayantes.
De retour dans son bolide lui aussi malmené, je passai l’appel visant à garantir notre sécurité. Mon Samsung, qui ne captait rien dans la source entourée de roche ferromagnétique, retrouva deux barres une fois sur la route. Dieu merci, personne n’avait posé de questions sur nous à l’hôtel ! Victor craignait que Castillo envoie ses limiers à notre recherche afin de "terminer le boulot", c’est-à-dire nous assassiner. Il m’expliquait tout ça tranquillement tandis que ses virages, accélérations et freinages brusques me ballotaient sur mon siège dans toutes les directions. Il fallait avoir l’estomac bien accroché, je vous jure ! Sa conduite était encore plus tumultueuse qu’un circuit de parc d’attractions et mes cheveux volaient partout autour de mon crâne. Je repoussai une énième fois les mèches devant mes yeux et ma bouche, puis posai une question inspirée par cet excès de brusquerie :

Pourquoi as-tu sciemment provoqué Castillo au téléphone ? Je veux dire, plus que nécessaire. Tu sais, le Venezuela est un beau pays qui ne se limite pas au narcotrafic. Et on dit qu’il ne faut jamais tirer la queue d’un tigre...

Je ne lui reprochai rien. Au contraire, j’avais particulièrement aimé sa façon d’acculer et de déstabiliser le responsable de tous nos problèmes, à Ruben et à nous. C’était carrément jouissif de ne plus se sentir une proie ! Avec Victor, j’avais plutôt le sentiment que c’était nous, les tigres que des chasseurs imprudents avaient énervés... Un joli couple de félins, non ? Voilà que mon cœur ne battait plus seulement vite à cause de la conduite sportive de Victor... J’avais croisé des tas de militaires au cours de ma vie, j’avais aperçu (de loin) des forces spéciales à l’œuvre, mais jamais rien de comparable aux actions du sergent Nash. Nos unités d’élite sont super équipées et travaillent en groupe aux talents complémentaires, alors que lui se débrouillait seul et combattait avec un tournevis d’électricien, un fusil vide, ou une simple pierre ramassée au sol ! Si une personne extérieure m’avait raconté tout ça, j’aurais cru à des vantardises de soldats... Mais j’étais présente, j’avais même modestement participé à ces exploits, et ce n’étaient pas seulement pour ses prouesses guerrières que je tombais amoureuse de Victor. On peut être fort et courageux, en ayant un caractère de cochon ! La clémence et la compassion qu’il avait témoignées à Jose, sous couvert d’autorité et de dureté, reflétaient des traits de personnalités bien plus estimables que la capacité à se battre. Et surtout, nous avions trouvé la façon de fonctionner ensemble. J’avais la sensation grisante, galvanisante, que nous nous complétions à merveille. Moi la femme indépendante, je n’aurais jamais cru ressentir ce sentiment d’unité, de complétude. Peut-être la recherchais-je inconsciemment ? Son histoire de "communion" m’avait intriguée dès le début et nos corps furent les premiers à l’expérimenter. Il avait fallu une dispute pour que nos personnalités se mettent réellement en phase, puis les cœurs avaient suivi... Le mien, en tout cas. Je ne doutais pas que Victor éprouvait des sentiments à mon égard, mais étaient-ils aussi puissants ? Etais-je simplement à ses yeux une "mission" avec quelques avantages ?
Nous arrivâmes à l’hôtel en cinquième vitesse, avec ces questions qui tournaient incessamment à l’intérieur de ma tête et me nouaient le ventre. Vous vous imaginez que nous allions en discuter le soir même sur l’oreiller ? Je n’étais même pas sûre d’avoir droit à ce confort, puisque Victor ordonna de "lever le camp" pour un gîte où nous serions anonymes et à l’abri.

On se réfugie sous un pont, ou tu connais un endroit où passer la nuit ?

Au rythme où allaient les choses, je ne serais pas surprise de dormir dans la voiture... L’euphorie du couple de tigres régnant sur la jungle trébuchait sur une réalité impitoyable, peuplée de menaces. Nous étions devenues des cibles ambulantes, nos têtes étaient mises à prix comme au temps du Far West et je pressentais que les heures, nuits et journées à venir allaient être particulièrement stressantes...
Nos poursuivants connaissaient à présent nos deux noms, alors je réglai la note de notre chambre d’hôtel confortable pendant que Victor transportait les bagages jusqu’à la ruelle sombre où il avait garé la voiture criblée de balles. Les Vénézuéliens n’étaient pas les seuls auxquels nous devions échapper, il fallait aussi faire attention à ne pas attirer l’œil de la police ! Le sergent Nash avait tué un homme, improvisé un crématorium dans la montagne, volé un fusil vraisemblablement à l’origine de plusieurs meurtres, et j’en passe... C’était ça, la folle réalité que je bâtissais avec cet homme. On aurait dit le scénario d’un thriller ! Et vous savez quoi ? En dépit de mes frayeurs, en dépit des désagréments, cette vie rocambolesque m’excitait diablement ! Seigneur, je devenais folle... folle amoureuse ?
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyMer 29 Mai - 20:58#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Victor ne lâchait pas la route des yeux. Il roulait à vive allure, car il se savait capable de rouler à vive allure sans représenter un danger pour lui-même ou pour les autres.
— Pourquoi as-tu sciemment provoqué Castillo au téléphone ? Je veux dire, plus que nécessaire. Tu sais, le Venezuela est un beau pays qui ne se limite pas au narcotrafic. Et on dit qu’il ne faut jamais tirer la queue d’un tigre...
Virage serré à droite, crissement des pneus. Remarques pertinentes. Accélération agressive dans la dernière ligne droite.
— On dit aussi que face à un tigre, il faut rapidement choisir entre la fuite et le combat. Tant que nous n’aurons pas retrouvé ton frère, la fuite ne sera jamais une option.
Dépassement du panneau BIENVENUE À COLORADO SPRINGS à plus de quatre-vingt-dix. Une Chrysler arrêtée un peu plus loin, au feu rouge.
— Je l’ai provoqué afin de le tester et le pousser à la faute. Sous l’emprise de la colère, les hommes commettent des erreurs. (La Camaro bondit dans une voie de traverse.) Vous les Latino-Américains avez souvent le sang chaud ; c’est un trait de caractère à double tranchant. Côté positif : fascinant, charismatique, séduisant. Côté négatif : coléreux, instable, prévisible. J’ai fissuré le positif et stimulé le négatif. Je pense aussi avoir réussi à semer le doute dans leur esprit. Sous l’emprise de la vexation et du doute, les hommes commettent encore plus d’erreurs. Les Vénézuéliens vont revoir leur stratégie et éparpiller les ressources qu’ils dédiaient à la traque de Ruben. Après les renseignements que nous avons obtenus, les chances de réussite de la mission se sont considérablement améliorées ce soir.
Hôtel à cent mètres. Victor immisça la Camaro dans une impasse obscure, capot tourné vers la route.

Victor ne faisait pas totalement confiance au réceptionniste de l’hôtel, un homme au regard gris aussi indéchiffrable qu’une tablette d’argile mésopotamienne. Je vais doubler la prime et vous prendre vivants. Castillo avait les moyens de cracher des billets. Les moyens de menacer un homme et sa famille de tortures indicibles. Désormais, Victori n’avaient plus le luxe de faire confiance à des inconnus.
Le militaire savait également que le cerveau humain surévalue le danger après avoir frôlé la mort. Chaque ombre dissimule une menace ; un coupe-papier devient une lame mortelle, un cliquetis arme un pistolet automatique ; un réceptionniste qui réfléchit avant de répondre à une question dissimule quelque chose, et s’il répond trop vite les mots sont convenus à l’avance afin de tromper son monde. Le système d’alerte s’emballe, amplifiant les signaux sensoriels et leur traitement par le cerveau. Réaction instinctive de survie. Vitale quand les hommes préhistoriques se faisaient poursuivre par des tigres à dents de sabre. Gênante dans une ville civilisée. Au sein de l’infanterie, Victor avait appris à domestiquer ses émotions sous la menace et s’obliger à raisonner. Quand il portait l’uniforme, ce mode de fonctionnement était devenu une seconde nature.
Auprès de Tori, le contrôle devenait une gageure. Les regards de la métisse, le battement de ses longs cils mettaient son cœur en émoi. Les notes musicales de sa voix compliquaient ses capacités de raisonnement. Chaque contact avec sa peau magnétique était douloureux à rompre. Le moment était mal choisi pour s’énamourer, mais résister était aussi vain que tenter d’interrompre la course du soleil.
Ils débarrassèrent la chambre. Victor traversa le hall avec les bagages. Un client habillé comme un styliste de mode venait dans l’autre sens et darda un regard pincé sur le trou de balle à l’avant du pantalon. Dépassa le militaire et constata une aération identique à l’arrière. Il hocha la tête à la manière d’un artiste frappé de la flèche d’une muse. Victor venait peut-être de lancer une nouvelle tendance vestimentaire, cinquante ans après l’apparition des jeans déchirés aux genoux.
En rejoignant la voiture, un vent frais lui rafraichit les parties intimes. Une sensation déplaisante – il ne faudrait pas compter sur lui pour surfer sur la tendance. Surtout que Tori le voyait maintenant comme un sans-abri :
— On se réfugie sous un pont, ou tu connais un endroit où passer la nuit ?
— Pas question qu’on se tapisse dehors comme des bêtes apeurées. Je veux que tu aies un lit confortable, et je veux une douche.

Le lit était peu confortable. Deux crans en dessous du kingsize de Baker et deux fois moins large. Plus étroit encore que le lit de Tori dans son appartement à Monterey. Victor s’était rappelé un établissement vieillot au nord de la ville, relativement sûr, situé dans la zone d’influence de l’Air Force. Les chasseurs-bombardiers à guidance laser avaient un côté dissuasif. Personne n’y faisait attention à personne, personne ne posait de question. Toutefois la discrétion et la sécurité avaient un coût : 150 dollars la nuitée, le double pour obtenir la promesse formelle du veilleur d’oublier le couple de la chambre 1B. Pas même une mention dans le registre. Le service comprenait un accès wifi illimité. Rien d’autre.
Victor déposa leurs affaires dans l’espace réduit entre le lit et la porte d’entrée. Affaires qui incluaient le fusil de sniper. Le militaire verrouilla, tira l’unique chaise et la cala sous la poignée. Il vérifia l’extérieur, glissant d’une extrémité à l’autre de la fenêtre. D’abord en plissant les yeux, puis avec la lunette électronique du fusil. Rien à signaler. Une petite cohorte de véhicules stationnés dans le parking en contrebas, un chat en vadrouille sur le toit du bâtiment en face, aucune présence humaine.
Victor enclencha les fermoirs de la fenêtre et tira les rideaux. Fusil contre le mur à côté, prêt à faire feu. Puis il étendit une couverture au pied du lit, roula une veste et s’en fit un édredon. Glissa son pistolet dessous. Enfin, il s’adressa à Tori :
— Je t’ai promis un lit. Il te paraitra plus confortable si tu dors seule dedans.
Pour la troisième fois de la soirée, Victor se déshabilla. Pas de gel ou de petit savon dans la douche. Du carrelage fissuré d’un blanc passé, des canalisations qui flairaient le saturnisme. Le militaire avait connu pire et la fatigue qui pesait sur ses épaules favorisait les compromis. Dissimulant son côté gauche, il emprunta le flacon senteur jasmin de Tori.
— Surveille la porte avec ton M18, je ne serai pas long.
L’eau chaude n’allait pas au-delà du tiède. Suffisant pour décrasser sa peau des résidus de boue. En dépit de la température modérée, le jet brûlait la blessure à l’arrière de son bras gauche, signe que l’organisme mettait en œuvre divers mécanismes pour régénérer les tissus. Une croûte sale s’était formée sur la plaie. Victor commença par le plus facile : se débarrasser des relents de sueur, de l’odeur corporelle de Maku Ocampo, du charbon de bois et de la chair carbonisée. Rapidement il se sentit mieux ; les sens baissèrent leur seuil d’alerte, les muscles se détendirent. Il prit alors une grande respiration, serra les dents et nettoya la chair à vif.

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Tori Espinoza
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Emi
Jessica Alba
Emi
-

36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

You held my hand, and everything is okay again. You make me feel beautiful, loved, taken care of, and protected...

Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 Xzov

Hold me tight tonight,
take me...


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Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Notre nouvel hôtel était loin d’avoir le standing du précédent. Mais j’étais avec Victor, alors je m’en fichais. J’étais totalement sérieuse quand j’avais émis l’idée de dormir dans la voiture sous un pont ! Les murs offraient une sécurité supplémentaire, mais je savais très bien à quoi je devais la vie, ou plutôt à qui... J’observai le sergent Nash dans un rôle où il excellait, c’est-à-dire nous défendre contre les dangers extérieurs. D’autres militaires l’avaient déjà fait pour moi au cours de missions à l’étranger, mais jamais dans mon propre pays. C’était une première, avec une menace de mort bien réelle que je n’aurais même imaginée avant que nos chemins se croisent...

Qu’est-ce que tu fais ? demandai-je à Victor alors qu’il aménageait un couchage austère sur le sol.

Je t’ai promis un lit. Il te paraitra plus confortable si tu dors seule dedans.

Mes yeux s’arrondirent, je considérai l’unique petit lit de la chambre sur lequel j’avais posé ma valise, puis je calai mes poings sur les hanches et jetai sur Victor un regard noir.

Je te remercie de ta sollicitude, rétorquai-je sèchement. Je vais être super à l’aise à me prélasser dans ma couche royale pendant que mon aimable protecteur monte la garde sur un vieux tapis !

En fait, mon indignation ne venait même pas de la couverture miteuse qui lui servait de matelas. En d’autres circonstances, j’aurais trouvé admirables son abnégation et le respect qu’il donnait à sa parole. Ce qui me mettait hors de moi, c’était la séparation qu’il m’imposait. Victor retombait dans son travers de décider les choses à ma place, sans demander mon avis. Et mon avis était clair, je préférais mille fois dormir par terre avec lui que seule dans un lit, même ultra douillet ! J’avais besoin de sentir sa chaleur, son odeur, sa présence sécurisante contre moi. L’idée même de me retrouver seule dans le noir me plaçait dans un état de panique. Faut-il rappeler que j’étais dans une ville inconnue, où je ne connaissais personne, et qu’une bande de criminels voulait notre peau ?
Je donnai à Victor le fichu gel douche dont il avait besoin et ravalai provisoirement ma langue. Son visage tiré me rappela qu’il n’était pas un super héros indestructible et infatigable, mais un homme de chair et de sang qui avait grand besoin d’une douche relaxante et d’un moment de solitude après les événements stressants de la soirée. J’avais ressenti un besoin analogue après mon agression à Fresno et notre situation était encore plus éprouvante. Un homme était mort de façon brutale après avoir essayé de nous assassiner, nous avions également appris qu’un autre avait péri des blessures que Victor lui avait infligées...

Surveille la porte avec ton M18, je ne serai pas long.

Je levai les yeux au plafond et pris mon pistolet en main.

Oui, sergent !

Il se dirigea vers la douche, et bien sûr je reluquai son corps d’Apollon au lieu de surveiller la porte. (Franchement, vous feriez quoi à ma place ?) Mes sentiments envers Victor continuaient à croître minute après minute, à la façon d’une bulle qui allait bientôt éclater... Je n’avais jamais ressenti une attirance aussi puissante envers un homme, et je n’étais pas la plus douée pour garder les choses à l’intérieur. D’ailleurs, je ne le voulais pas ! Je remarquai alors sa vilaine plaie à l’arrière du bras qu’il essayait de cacher.

Attends ! Je me levai et désignai sa blessure de l’index. Nettoie la zone avec précaution, ou ça prendra plus de temps pour cicatriser. Je m’occuperai de toi ensuite, ordre de ton infirmière ! souris-je.

Mes connaissances médicales étaient limitées, toutefois je me sentais belle et bien investie du rôle crucial de soigneuse attitrée. Victor n’était plus seulement mon chauffeur, mon protecteur, mon amant et compagnon de voyage éphémère. Il était devenu plus que ça en un temps record. J’observais avec déchirement la cloison étanche et transparente qui nous séparait, lui et moi.
Mon Sig Sauer posé sur le matelas, je fouillai l’intérieur de ma valise à la recherche la petite trousse de soins que j’emportais à chaque voyage. Toujours prévoir le nécessaire pour les petits bobos et les affreux boutons !

Non, non, non...

Je croyais pourtant l’avoir rangée sous la trousse de toilette ? Je recommençai à paniquer. Comment soigner Victor sans matériel ? Le réceptionniste patibulaire aurait peut-être de quoi nous dépanner ? (en échange d’une rétribution indécente, bien sûr...) Je trouvais enfin la petite boîte blanche marquée d’une croix rouge entre une robe d’été et le bikini sexy que j’espérais porter à Colorado Springs. J’eus un rire nerveux en songeant au gouffre qui séparait mes espoirs de la veille et la réalité du présent...
Victor sortit de la douche, serviette autour de la taille, les muscles saillants et la peau luisante d’humidité. Spontanément, je mordis ma lèvre inférieure alors que mon bas-ventre se réchauffait. On aurait dit que mon beau militaire avait servi de modèle aux sculpteurs de l’ère gréco-romaine.

Sur le lit, sergent Nash ! ordonnai-je avec un sourire fier.

Il avait l’air plus détendu, plus serein qu’à notre arrivée. L’inverse de moi alors que mon ventre papillonnait de désir amoureux. J’allai au lavabo pas très propre et me lavai soigneusement les mains, profitant de l’occasion pour apporter quelques retouches coquettes à mon visage. Que voulez-vous, c’était plus fort que moi ! Je nouai rapidement mes cheveux en queue de cheval. Sous ma robe de soirée, le reste de ma peau avait gardé la fraîcheur de l’eau pure des montagnes. Une fraîcheur qui se dissipait rapidement... Enfin, je retournai auprès de Victor et m’agenouillai à côté du lit où j’avais disposé mon petit matériel.

Tourne l’arrière de ton bras vers moi.

Je n’avais jamais eu à traiter de blessure par balle jusqu’à maintenant, mais heureusement l’estafilade de Victor était peu profonde. Il disait vrai, à propos de sa chance !

Attention, ça va piquer  !

Je suturai précautionneusement la plaie, mordant ma langue chaque fois que la pointe de l’aiguille perçait la peau épaisse. Cet homme n’avait pas seulement de la chance... il avait un corps bâti pour endurer les chocs et les blessures. Ensuite, je coupai le fil de suture et appliquai la crème cicatrisante, comme jadis sur les bobos de Ruben lorsque nous étions enfants. La différence la plus criante ? Victor ne geignait pas comme mon frère cadet. La ressemblance la plus invraisemblable ? J’éprouvai le même sentiment de bonheur à prendre soin d’une personne chère, d’une personne que j’aimais véritablement. Que m’était-il arrivé pour que je me prive de ces précieux contacts humains ? Je n’avais pas su veiller sur mon petit frère, et même si je restais proche de toute ma famille, nous nous retrouvions trop rarement. Je bougeais et voyageais toujours, trouvant du plaisir auprès d’amants éphémères, et ce faisant je me coupais du bonheur intense et incomparable que je ressentais auprès des personnes qui comptaient vraiment...

Tu sais... chevrotai-je en retirant le film protecteur d’un large pansement. Au nightclub, c’est pour Ruben que je suis montée sur scène, mais c'est pour toi que j'ai dansé.

Ma voix sonnait étrangement, avec une dissonance entre les mots qui sortaient de ma bouche et ceux qui frémissaient sur mes lèvres.
Je t’aime, Victor. Je suis tombée amoureuse de toi.
Je posai le pansement en m’efforçant de contrôler le tremblement de mes doigts, passant un ongle sur les bords pour éliminer les petites poches d’air. Les battements de mon cœur pulsaient jusqu’à mes tempes et m’assourdissaient. Victor me fit face... son intense regard bleuté acheva de me déstabiliser. Où était partie ma belle assurance au moment où j’en avais grandement besoin ?

Tout à l’heure, pendant que nous baignons tous les deux dans la source, j’allais te dire quelque chose d’important...

Mes yeux se posèrent sur ses lèvres, peut-être dans l’espoir qu’elles me précèdent ?
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Victor Nash
Victor Nash
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Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyMer 5 Juin - 21:01#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
— Sur le lit, sergent Nash !
Le militaire s’exécuta. Il fit tout ce que Tori lui commandait. Il était dans son intérêt et celui de la mission que sa blessure cicatrise le plus rapidement possible. D’autres combats auraient lieu. Très certainement brutaux. Potentiellement mortels. Victor aurait besoin de toutes ses capacités physiques pour en sortir vainqueur. Ainsi que d’une concentration à toute épreuve.
La distraction est l’ennemie du soldat en mission. Le mantra revenait avec insistance, pareil à l’annonce vocale d’un danger imminent. Un signal d’alarme impossible à mettre en sourdine.
Retour à la case départ, comme à Baker.
Le show endiablé de Tori avait distrait Victor au point de ne pas accorder suffisamment d’attention à la voiture qui les filait. Le bain de minuit romantique l’avait détourné des protocoles de sécurité élémentaires. Castillo n’avait pas entièrement tord : ils avaient eu de la chance. À cette heure, l’eau de la montagne aurait dû gonfler leurs cadavres exsangues.
Le militaire serra les dents sans un bruit pendant que Tori traitait sa blessure. Armée de matériel de suture, elle referma les lambeaux de peau avec une précision étonnante pour une profane. La linguiste fut moins bonne sur l’atténuation de la douleur. Un rappel saisissant que la chance ne rendait pas invulnérable. Victor croyait en l’influence mystérieuse de forces invisibles, cependant il estimait que ces forces, capricieuses par nature, délaissaient communément les imbéciles et les incompétents. Pour rester en vie et gagner, il fallait d’abord compter sur l’application rigoureuse des enseignements militaires. Ainsi, Victor jugea nécessaire d’ériger une muraille haute et épaisse autour de son cœur. Une voix d’ange l’anéantit :
— Tu sais... Au nightclub, c’est pour Ruben que je suis montée sur scène, mais c'est pour toi que j'ai dansé.
Victor tourna la tête et dévisagea Tori. Émouvante, vulnérable, magnifique. Terriblement attirante. Il leva le bras affublé d’un pansement et moulina sans rien dire. Le muscle couturé ne tirait pas plus que nécessaire, le pansement tenait bon.
— Merci, c’est de l’excellent travail d’infirmière.
Il lui prit la main, baisa les doigts fins et appliqués. Une odeur infime d’antiseptique flottait à leur surface. Il releva les yeux et aussitôt se sentit captif de ceux de Tori, pénétrés de lueurs envoûtantes.
— Tout à l’heure, pendant que nous baignons tous les deux dans la source, j’allais te dire quelque chose d’important...
Les lueurs mirifiques se détournèrent. S’ancrèrent aux lèvres de Victor.
Il se rappelait la fraicheur de l’eau, le rire cristallin de la linguiste. La douceur de leurs peaux accolées et de leurs caresses langoureuses. Il se rappelait la voix suave de son bel ange alors que soudain la nuit s’illuminait : « Je t’ai… » Deux syllabes tronquées par le sifflement d’une balle.
Se forcer à contrôler ses émotions et à raisonner, se rappela le sergent d’infanterie. Il ignora les battements intenses dans sa poitrine, plissa le front et raisonna.
Première possibilité : passé composé d’un verbe quelconque, comme « je t’ai dit qu’il ne pleuvrait pas ». Toutefois la météo n’avait jamais particulièrement ému Tori – le violent orage qui s’était abattu sur Fresno ne l’avait guère perturbée. Mauvaise pioche. Deuxième possibilité : présent de l’indicatif du verbe avoir. Un « je t’ai à l’œil » espiègle, ou un « je t’ai dans la peau » incendiaire juste avant que leurs lèvres s’unissent. Une hypothèse valable, néanmoins contrariée par la solennité de l’instant. Troisième possibilité : l’amorce d’une déclaration telle que « je t’aide à dépasser ton statut de soldat et devenir un homme ». Une vérité dont Victor s’approchait chaque fois qu’il prenait la main de Tori et qu’elle lui offrait son sourire éblouissant en retour. Alors, tout devenait alors évident. Évident comme le psaume d’un « je t’aime » né au commencement du monde.
La Tori agenouillée au bord du lit ne souriait pas. Sa voix suave s’était éteinte. Son visage grave, parcouru de frémissements nerveux, attendait qu’il dise quelque chose. La distraction est l’ennemie du soldat en mission, pensa Victor. C’était la parole la plus sensée à fournir. Mais un rejet qui lui coûterait sans doute une gifle, une nouvelle dispute, ainsi qu’une coopération désastreuse pour la suite de la mission. L’entente est la plus grande alliée d’un binôme, et la mésentente son pire ennemi, se rappela alors le sergent. Dilemme. Il était pris entre deux feux, tiraillé entre le cœur et la raison. Deux extrêmes inconciliables. Un équilibre à trouver absolument ; des vies étaient en jeu.
Il dit la vérité :
— Je sais, mon ange.
Silence. Respirations coupées, regards électrisés. Leurs doigts s’entremêlèrent.
— Lorsque nous étions à ton appartement, dimanche, je t’ai dit autre chose d’important. (Il dirigea successivement la main de Tori sur son front, puis sa poitrine.) Je t’ai dit que tu possèdes la capacité rare et précieuse de faire la synthèse entre la tête et le cœur. C’est à cette capacité que je fais appel aujourd’hui, pour notre salut à tous les deux et celui de Ruben. Nous devons rester concentrés, garder les idées claires jusqu’à ce que nous soyons tous en sécurité. Il ne s’agit pas de renier les sentiments qui font battre nos cœurs, mais de canaliser leurs forces. Si nous laissons la passion nous envahir, elle nous rendra sourds et aveugles aux dangers qui nous guettent. Elle nous éloignera de la victoire.
Il raffermit l’étreinte de leurs phalanges. Leva sa main libre et lui caressa tendrement la joue, le pourtour des lèvres.
— Nous avons fait des progrès considérables en seulement quelques heures. On a réussi à avancer et à survivre parce que nous avons travaillé en équipe, en conjuguant nos capacités. Demain sera une journée cruciale. Nous savons que les Vénézuéliens ne tiennent pas Ruben, mais nous ignorons toujours où se trouve ton frère, comment il va, et le motif de leur querelle. J’aurai besoin de toi à cent pour cent pour le découvrir. J’aurai besoin de la Tori Espinoza forte et intelligente capable d’initiatives, de suivre mes ordres quand nécessaire, de rectifier mes erreurs quand je m’égare. Puis-je compter sur cette équipière indispensable jusqu’à la fin de notre mission ?

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Je sais, mon ange.

Victor savait, vraiment ? Il savait que mon cœur et mon corps le réclamaient à grands cris, et que mon expertise de linguiste échouait à décrire l’ampleur de mes sentiments à son égard ? Nos mains se nouèrent en silence et je sentis nos pouls se confondre au creux de nos doigts, leurs pulsations rapides se synchroniser. Ressentait-il la même chose pour moi ? Son regard me disait que oui, mais sa bouche prononça un autre discours...

Lorsque nous étions chez toi, dimanche, je t’ai dit autre chose d’important. Je t’ai dit que tu possèdes la capacité rare et précieuse de faire la synthèse entre la tête et le cœur. C’est à cette capacité que je fais appel aujourd’hui, pour notre salut à tous les deux et celui de Ruben. Nous devons rester concentrés, garder les idées claires jusqu’à ce que nous soyons tous en sécurité. Il ne s’agit pas de renier les sentiments qui font battre nos cœurs, mais de canaliser leurs forces. Si nous laissons la passion nous envahir, elle nous rendra sourds et aveugles aux dangers qui nous guettent. Elle nous éloignera de la victoire.

Je me rappelais très bien ce moment, dans la cuisine, et l’émotion que j’avais ressentie. Les mots et l’attitude de Victor m’avaient profondément touchée. Je crois que je commençais déjà à tomber amoureuse, sans m’en apercevoir. Mais ce soir, j’attendais plus de lui. Je voulais plus, tout en reconnaissant qu’il avait raison... Des vies étaient en jeu, à commencer par les nôtres. J’étais la fille qui raisonnait ses copines quand elles tombaient follement amoureuses et perdaient leur discernement, mais aujourd’hui je me retrouvai dans le camp des victimes de Cupidon et sa flèche ne m’avait pas loupée ! Sourde et aveugle, je le devins alors que mon pouls battait contre mes tempes et que mon champ de vision se brouillait. J’avais la gorge nouée et aucun son ne s’en échappait. Par contre, je sentais la main de Victor sur ma joue avec une sensibilité exacerbée, son contact me soulevait la poitrine... La boussole qui guidait depuis toujours ma conduite, et qui avait commencé à s’affoler le soir de notre rencontre, tournait dans tous les sens à la recherche de son pôle magnétique.

Nous avons fait des progrès considérables en seulement quelques heures. On a réussi à avancer et à survivre parce que nous avons travaillé en équipe, en conjuguant nos capacités. Demain sera une journée cruciale. Nous savons que les Vénézuéliens ne tiennent pas Ruben, mais nous ignorons toujours où se trouve ton frère, comment il va, et le motif de leur querelle. J’aurai besoin de toi à cent pour cent pour le découvrir. J’aurai besoin de la Tori Espinoza forte et intelligente capable d’initiatives, de suivre mes ordres quand nécessaire, de rectifier mes erreurs quand je m’égare. Puis-je compter sur cette équipière indispensable jusqu’à la fin de notre mission ?

Il était là, mon pôle magnétique. Victor, Ruben, nos parents, la semaine dans le Colorado, les Vénézuéliens, tout ça formait un seul et unique objectif à atteindre. Mon pôle magnétique, la synthèse dont parlait mon guide dans cette aventure périlleuse, c’était la "mission". Et pour l’atteindre, il faudrait que je donne le meilleur de moi-même.

Tu es pas mal non plus, comme synthèse entre le sergent pugnace et l’homme adorable, parvins-je à dire d’une voix éraillée.

Victor était un compagnon de voyage qui n’abandonnait jamais, un combattant hors pair, redoutable et intelligent, un ami aux conseils avisés, à l’écoute quand il le fallait, autoritaire quand il fallait, un amant tendre et passionné, un homme qui me respectait et que je respectais. J’ai toujours retiré de la fierté de ma vie nomade et épanouie, sans autre attache que ma famille, de mes réussites de femme indépendante, et pourtant je n’étais jamais sentie autant femme qu’à ce moment, auprès de lui. C’était ça, l’amour romantique ? Un cataclysme dans notre existence ? Je remis à plus tard mes questions existentielles et séchai l’humidité de mes yeux, penchai la tête sur le côté où la paume chaude de Victor me caressait tendrement le visage, puis recouvris sa main de la mienne.

Tu peux compter sur moi, lui assurai-je avec encore quelques trémolos dans mon élocution. Je serai ta meilleure alliée et ne faillirai pas.

Je lui offris ensuite un grand sourire, car je savais que Victor adorait ça et cette mimique me représentait mieux qu’une mine grave et pleureuse. Alors, le haut de mon corps se tendit spontanément et se lova contre le sien. Mes lèvres partirent en quête des siennes, porteuses d’un message qu’elles renonçaient à articuler "pour notre salut à tous". A leur rencontre, un feu se déclara dans mon ventre. C’était le baiser d’un homme aimant à une femme aimante, pouvais-je encore en douter ? En quelques instants, mon rythme cardiaque partit au galop et la sensibilité de mes nerfs décupla. Mes besoins à moi étaient clairs et il n’était pas question de les brider. Nous pouvions communiquer autrement qu’au moyen des mots... Prenant appui sur les genoux de Victor, je me relevai puis me posai au travers de ses cuisses, ma robe moulante remontant très haut sur les miennes. L’absence de culotte rendait mon approche encore plus excitante. Depuis le début de la soirée, mille fantasmes indécents avaient fait palpiter mon intimité et ma libido recommençait à bouillonner. Mon coude crocheta la nuque de Victor, je l’embrassai encore une fois et fermai les yeux, m’enivrant de son étreinte protectrice. Je sentais la chaleur agréable de son torse nu contre ma poitrine, plaquai une main sur sa musculature... et la glissai sensuellement jusqu’à la serviette enroulée autour de sa taille.

Tu parles de canaliser nos sentiments et de faire des choses ensemble... susurrai-je. Ne nous refuse pas ça...

Je brûlai de désir, exutoire ardent de l’amour que j’éprouvais pour lui.
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyVen 14 Juin - 20:59#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
— Tu es pas mal non plus, comme synthèse entre le sergent pugnace et l’homme adorable.
Victor demeura silencieux. Il n’était pas convaincu et avait plutôt l’impression de basculer de l’un à l’autre au gré des circonstances, ce qui était beaucoup plus facile. Sa synthèse n’était guère harmonieuse – au contraire d’une poignée de gradés éminents qu’il avait connus, respectés de tous. D’après son expérience, les hommes et les femmes accomplis étaient rares au sein de l’institution militaire. Victor ne leur arrivait pas à la cheville. Il n’arrivait pas à la cheville de Tori en tant qu’individu. Il n’était qu’un soldat pourvu d’un seul talent : combattre. Sans nulle beauté à offrir au monde.
— Tu peux compter sur moi. Je serai ta meilleure alliée et ne faillirai pas.
Le sourire lumineux de la linguiste fut comme les rayons de l’aube après une nuit tourmentée. Victor avait conscience de sa bonne fortune. Pleinement.
— J’ai totalement confiance en toi, mon ange. Le destin ne nous a pas réunis au hasard ; Victori détient le pouvoir de réussir.
Ils s’embrassèrent. Se cajolèrent. La température de la pièce monta. Victor était incapable de modérer l’ardeur de sa passion, de faire mentir les sentiments intenses et sublimes qui fleurissaient à l’intérieur de sa poitrine. Il accueillit la nymphe voluptueuse sur ses cuisses découvertes, entoura la taille svelte de son bras. Répondit au baiser brûlant alors qu’une main coquine avivait le dessous de sa serviette.
— Tu parles de canaliser nos sentiments et de faire des choses ensemble... Ne nous refuse pas ça...
Habile appropriation de son discours. Le souffle court, Victor glissa sensuellement l’arête de son nez contre le visage de Tori, lui souleva le menton et goûta sa gorge. Câlina une cuisse de velours de sa paume rugueuse. Son cœur battait puissamment. À l’intérieur de leur chambre misérable, il ne voyait que splendeur. N’entendait et ne respirait que volupté.
— Je n'en ai pas l'intention, souffla-t-il.
Il y avait pourtant le risque que les Vénézuéliens débarquent, malgré la discrétion du propriétaire des lieux, la proximité de l’Air Force et la porte bloquée. Un risque que Victor jugeait extrêmement faible. Du coin de l’œil, il vérifia l’accessibilité de leurs armes de poing et du fusil. Une puissance de feu létale, efficace, à portée de bras.
Le militaire émit un grognement sourd, déposa une ligne de baisers incendiaires sur le cou, la mâchoire et les lèvres de la métisse. Sa peau était exquise. Ses manières sulfureuses. Lieu confiné, relativement sûr ; elle le désirait et il la désirait : l’issue était inévitable.
Langoureusement, Victor remonta la cuisse découverte jusqu’à la lisière de l’indécence. S’insinua sous la robe, eut la surprise d’effleurer des plis chauds et moites. Aucun tissu. Il se rappela alors que Tori n’avait pas revêtu sa culotte, trempée et froide, avant de reprendre la route. Le destin orchestre parfois de singulières grivoiseries. Il la regarda dans les yeux, sourire canaille au coin de la bouche.
— Je n'en ai pas l'intention pour un motif très valable : une jolie linguiste qui se prétend mon infirmière attitrée m’a déjà recommandé la gaudriole comme préambule à un sommeil réparateur. Cette petite friponne m’a prouvé son assertion avec brio. En soldat avisé, j’applique ses bons conseils à la lettre pour qu’on se lève en forme demain matin.
Rires. La tension baissa d’un cran. Flottait cependant une atmosphère électrique qui harassait leurs peaux de picotements. Qui les galvanisait et frappait leurs points érotiques tels des impacts de foudre. Canaliser nos sentiments. Victor fit basculer Tori sur le lit, gronda sauvagement, balaya l’indésirable matériel médical d’un revers de main, puis dévora la bouche de son amante. Un courant électrique traversa ses muscles, prélude à un orage dantesque. Il empoigna un sein à travers la robe et se mit à le pétrir avec audace. Le haut de son crâne heurta brusquement le mur.
— Bordel, maugréa-t-il en se massant la tête. Ce foutu lit est minuscule !

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Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Je n'en ai pas l'intention.

Je sentais bien que Victor était immensément réceptif à mes avances, mais vous savez quoi ? J’avais également la certitude qu’il refuserait toute forme d’intimité physique s’il jugeait que ça compromettait sérieusement les chances de réussite de "la mission". Victor Nash était ce genre de militaire. En cédant à nos besoins d’amours charnels, il m’apportait la preuve qu’il me faisait confiance, qu’il NOUS faisait confiance. Je frissonnai d’envie en sentant sa main sur ma cuisse, et en descendant la mienne un peu plus bas je constatai que son envie à lui était déjà... vaillante.

Vraiment ? le provoquai-je, arquant un sourcil.

La température de notre petite chambre grimpa de plusieurs degrés. Je penchai lascivement la tête en arrière alors que mon amant embrassait mon cou, happant à nouveau mes lèvres après un tracé sensuel. La tension sexuelle était tellement palpable que je m’attendais à voir la foudre nous tomber dessus.

Je n'en ai pas l'intention pour un motif très valable : une jolie linguiste qui se prétend mon infirmière attitrée m’a déjà recommandé la gaudriole comme préambule à un sommeil réparateur. Cette petite friponne m’a prouvé son assertion avec brio. En soldat avisé, j’applique ses bons conseils à la lettre pour qu’on se lève en forme demain matin.

J’éclatai de rire, claquai une tape mutine sur son épaule musclée... tout près du pansement ! Tu parles d’une infirmière... on dira que ça fait circuler le sang, et puis mon beau militaire était sacrément robuste ! Sans me démonter, je le dévisageai amoureusement et lui pinçai le bout du nez.

Tu n’es pas un soldat avisé, tu es un idiot.

Il avait son sourire joueur qui me faisait craquer. Victor était l’homme terriblement sérieux quand il fallait, et qui savait aussi me faire rire au moment opportun. Tout au long de la soirée, j’avais aperçu toutes les facettes de son être et je les aimais toutes. Il me rendait incroyablement heureuse en dépit de la situation terrifiante dans laquelle nous nous trouvions. La flèche de Cupidon était diablement efficace ! Je mordis ma lippe et caressai son torse d’Apollon, joueuse à mon tour parce que j’adorais aussi nos répliques épicées, avant et pendant nos ébats...

Ton infirmière attitrée te conseille de passer à l’acte sans plus attendre, et te rappelle angéliquement que plus c’est fripon, plus c’est efficace !

Je plantai mon regard de braise dans les siens, avec l’intention délibérée de lui faire perdre ce contrôle qui l’empêchait de s’ouvrir totalement à moi. J’avais soif de son amour, faim de sa "communion" et de nos émotions magnifiques et intenses. Mon dos s’enfonça dans le matelas fin, le fatras de ma trousse de soins jetée au pied du lit éleva mon excitation, la masse grondante et puissante de Victor au-dessus de moi m’arracha un petit cri. Son odeur m’enivrait. Ma féminité était en feu ! Dans l’état où je me trouvais, mon amant avait peu d’efforts à accomplir pour me conduire au septième ciel. Après mon numéro de cowgirl sexy au nightclub, notre bain romantique, l’attaque dans la montagne et notre course effrénée, mon système hormonal était en surchauffe. Mais Victor était Victor... il connaissait les réactions de mon corps et s’attaquait à ma poitrine, ultra érogène quand l’euphorie sexuelle s’emparait de mon être.

Mmmh... Encore, j’en veux plus ! Ouuiiii... Continue, ne t’arrête pas !

Je n’étais pas douce, ce soir, et n’avais pas envie qu’il le soit... Je raclai sa peau de mes dents voraces, lui offris la passion de mes lèvres, mes ongles griffèrent les reliefs saillants de son dos... tout fut parfait jusqu’au boum.

Bordel. Ce foutu lit est minuscule !

J’aurais pu être frustrée de cet incident avec le mur, mais non. J’explosai de rire ! Un fou rire que je parvins difficilement à étouffer d’une main contre ma bouche.

Mon pauvre chou... m’amusai-je en prenant son visage en coupe. Le redoutable sergent Nash, terrassé en pleine action par un mur en toc !

En tant que son infirmière attitrée (et non qualifiée, rappelons-le !), je déposai un petit bisou au sommet de son crâne, puis descendis sur son visage bougon, le plus beau à mes yeux, en semant un parterre de baisers attendris. Je terminai par ses lèvres et ne les quittai plus durant une éternité. A l’instar de mon rythme cardiaque, ma température interne ne baissait pas. Chaque cellule de mon corps réclamait la poursuite de nos ébats.

On n’a pas besoin du lit... affirmai-je sans délicatesse.

J’avais tellement envie de faire l’amour avec lui que le confort n’importait plus. Je trouvais même que l’austérité de notre chambre ajoutait du piquant à la situation. Mon sang latino était en ébullition, je me levai avec du feu dans les veines. Du bout des doigts, j’imposai à mon beau militaire de rester assis sur le lit.

Regarde-moi, lui ordonnai-je. Ne regarde que moi, mais je t’interdis de me toucher avant que je t’en donne l’autorisation.

J’éprouvais un plaisir jubilatoire à contrôler ce formidable guerrier, capable d’attraper un crotale à mains nues ou tenir tête à un groupe d’hommes formés au combat. Un plaisir jubilatoire décuplé par ses iris électrisés de désir, brillants d’admiration et de respect à mon égard. M’aimait-il de la même façon que je l’aimais ? La question m’obsédait, et une part de moi angoissait de ne jamais connaître la réponse. La nuit d’avant, nous avions décidé de "passer la nuit comme si c’était notre dernière" à cause d’une menace incertaine. Depuis, le danger s’était concrétisé. Cette journée mortelle, hallucinante du début à la fin, m’avait prouvé que nos vies pouvaient basculer d’un moment à l’autre.
Face à lui, je marchai pieds nus à reculons, ondulant les hanches et les épaules avec volupté. Mes doigts traînaient à mi-cuisses, là où tombait ma robe moulante. Je la tirai jusqu’à l’orée de ma féminité et mordillais ma lippe avec luxure. Quelle magnifique idée j’avais eue de ne pas remettre ma culotte ! D’un rapide regard en arrière, je vérifiai la distance me séparant de la chaise que Victor avait calée contre la porte pour retarder d’éventuels assaillants. Ouf ! Un pas de plus et je lui rentrais dedans, pas très glamour... Je disposais d’un faible espace pour me produire, mais je comptais utiliser chaque centimètre carré de notre petite chambre ! Ce que je m’apprêtais à faire était complètement dingue, surréaliste, à la hauteur insensée du bouillon émotionnel qui tordait lascivement ma silhouette. Je levai haut les bras, léchai ma peau en toisant Victor sur le côté, puis me mis à danser.
L’ambiance n’était pas du tout comparable à celle du nightclub. Seul le bruit de ma respiration et de mes pas étouffés déchirait le silence et dictait mon tempo. Il y avait pourtant une constante essentielle : la présence de mon public, Victor Nash, assis tout près, ses yeux d’orage braqués sur moi. Il me faisait sentir incroyablement belle et désirée. Je dansais dans ma bulle, ondulais, tanguais, me trémoussais pour lui et pour lui seul. Je l’aimais et voulais son amour. Je m’appropriais l’espace avec souplesse et intrépidité, enchaînant les mouvements sensuels et les poses érotiques. Je me caressais les seins à travers ma robe, je me caressais partout en songeant à ses mains sur mon corps. Chacune de mes contorsions provocatrices suggérait à mon amant comment nous offrir des minutes d’ivresse hors du lit trop étroit.

Pas touche... lui rappelai-je en le défiant du regard.

Dos tourné à mon beau militaire, j’écartai les cuisses avec impudeur et me penchai en avant, ma robe remontant à ras des fesses et même un peu plus haut... Mon sourire s’élargit en observant la réaction de Victor. Cette vue devait lui rappeler des souvenirs mémorables, et c’est peu de le dire ! Allais-je réussir à lui faire perdre le contrôle ? Animée de cette intention, je me redressai et plaquai mes paumes contre le mur. Ensuite, je me cambrai contre la paroi et poussai des gémissements suggestifs, mimant une saillie passionnée alors que j’exposai à Victor mon visage implorant.

Sergent Nash... susurrai-je.

Je faisais volontairement appel au militaire, plutôt qu’à l’homme. Je voulais voir si son désir pour moi outrepassait son sens imparable de la discipline. Dans ma petite tête complètement chamboulée, s’il se levait et me touchait maintenant, alors Victor m’aimait aussi follement que je l’aimais. Par contre, s’il restait obstinément sur le lit à me dévorer sagement des yeux, notre relation n’aurait aucun avenir au-delà de notre "mission". Sa vocation passerait toujours avant moi, comme j’avais toujours fait passer mon indépendance et ma carrière avant mes histoires de cœur...
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Victor Nash
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39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyJeu 20 Juin - 21:16#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
— Mon pauvre chou... Le redoutable sergent Nash, terrassé en pleine action par un mur en toc !
Le crucifère répondit par un grognement. Il n’allait pas avouer que la douleur sur son crâne s’était rapidement dissipée alors que Tori le cajolait de baisers doucereux. Parfois, il faut savoir fermer son clapet et profiter du moment. La tendresse est un cadeau trop rare et précieux pour s’en priver.
— On n’a pas besoin du lit...
Il cessa de grommeler. Subjugué par la suavité incendiaire de la belle métisse. Chez Tori, les ondes éphémères de la tendresse s’embrasaient rapidement en une flambée de passion ardente. Elle possédait un caractère de feu qui le fascinait. Elle possédait la force d’attraction du soleil et son énergie inépuisable.
— Exact. Tu as entièrement raison.
Victor la prit par la taille et poussa sur ses cuisses afin de les extraire du lit. Il s’était livré à des activités libertines dans des conditions plus insolites. Une chambre miteuse avec un lit trop petit, un fusil de sniper prêt à faire feu et un Sig Sauer M17 sur une veste roulée en boule en guise d’oreiller ne le décourageaient aucunement.
Deux doigts sur le front le contraignirent à se rassoir.
Victor afficha un visage perplexe.
Tori répondit par un sourire jubilatoire.
— Regarde-moi. Ne regarde que moi, mais je t’interdis de me toucher avant que je t’en donne l’autorisation.
Nul besoin d’une intelligence affûtée pour deviner la suite. Tori allait s’amuser à ses dépens. Un quart d’heure douloureux l’attendait – douloureux et merveilleux.
— Si tu veux, bougonna le militaire. De toute façon, il n’y a rien d’intéressant à observer dans cette chambre. Et puis j’ai des crampes aux doigts à force de te faire des massages.
Il donnait toutefois l’impression qu’au centre d’un musée d’art, son regard captivé ne dévierait point de la silhouette sculpturale. Et que ses doigts témoigneraient une souplesse imprégnée de dévotion au toucher des courbes divines.
Tori ne réagit pas aux taquineries.
Elle dansa.

« Au nightclub, c’est pour Ruben que je suis montée sur scène, mais c'est pour toi que j'ai dansé. » L’aveu prit forme devant ses yeux, s’épanouit tel un papillon en vol. Tori paraissait en transe. À la fois libérée et habitée. L’incarnation désinhibée de la danseuse extrêmement sensuelle du nightclub. Ses mouvements habiles la faisaient virevolter au sein du faible espace de la chambre, métamorphosant celle-ci en amphithéâtre de sa grâce. Chacun de ses gestes fendait l’air avec un frou-frou envoûtant. Sa robe noire, plus classique que le costume exubérant du Deja Vu Showgirls, gainait délicieusement ses hanches et son buste mobiles.
Peu à peu, la mâchoire de Victor se décrochait à son insu. Son pouls s’accélérait. Tori dansait comme une possédée, réceptacle à la beauté sans pareille d’une déesse de l’amour et de la sensualité.
Elle dansait pour lui.
Elle simulait de somptueuses scènes érotiques.
Elle l’hypnotisait.
Victor serra les poings sur ses genoux. Ses paumes étaient chaudes et moites.
— Pas touche...
Le regard ardent de la métisse proclamait pourtant le contraire.
Elle lui tourna le dos, puis, aguicheuse, tira une longueur indécente de sa robe avant de ployer le buste. Victor déglutit avec difficulté. L’extase de la nuit précédente lui revenait en mémoire, inonda son sang d’effervescences licencieuses. La serviette entre ses cuisses se tendit.
Poursuivant ses mimes lascifs, Tori se cambra contre le mur. Bouche entrouverte, cuisses écartées, la totalité de son corps lançait un appel à la luxure. Victor était en sueur. Brûlant d’envie de se jeter sur la séductrice aux lèvres ensorceleuses. De presser son corps contre le sien. De céder aux pulsions d’un coït endiablé.
— Sergent Nash...
Voix suppliante. Visage suppliant. Croupe suppliante.
Victor bondit sur ses jambes.
Il fondit sur la provocatrice en deux pas. Ses mains épousèrent – sans les toucher – les contours aguicheurs de Tori. Depuis les mollets fins, en position accroupie, se redressant ensuite pour encadrer les hanches renversantes. Campé juste derrière elle, pareil à un magnétiseur, Victor survola la taille svelte de ses paumes électrisées. Il ceignit le ventre plat, détectant sa chaleur volcanique. S’éleva jusqu’aux galbes de la poitrine, rasa avec langueur les pointes tendues sous la robe. Chaque parcelle de son corps semblait avide de ses attentions, et Victor éprouvait le désir ardent de les prodiguer. Enfin, il immobilisa ses paumes à un demi-centimètre des épaules et approcha ses lèvres de la nuque échevelée.
— Je combattrais sans hésiter des légions de paramilitaires vénézuéliens afin que tu sois libre, à l’abri de toute menace. J’assouvirais tes désirs avec ferveur afin que tu m’octroies les privilèges d’admirer ta beauté nue, d’entendre le chant merveilleux de ta voix, de humer le parfum aphrodisiaque de ta peau et goûter son miel. Toutefois il n’existe aucun monde, aucun fragment d’éternité dans lequel je braverais ton interdit de poser mes lèvres sur les tiennes, ou même d’effleurer ton corps divin avec la pulpe de mes doigts.
Il souffla au creux du cou gracile, ébloui par sa ligne parfaite. Se porta au plus près des yeux stellaires et plongea dans leur immensité spectaculaire.
— Deux mots de ta part, et je ferai ce qui est en mon pouvoir pour te satisfaire. Deux mots de ta part, et je serai l’artisan zélé de ta jouissance. Nous communierons une fois encore dans un magma d’euphorie et de passion.

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36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 23 Juin - 18:47#

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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Aurais-je été contrariée que Victor me saute dessus et me baise sauvagement ? Certainement pas ! C’était ça, le désir qui me consumait. Le rendre fou au point d’abandonner sa formidable maîtrise. Quand il a quitté brusquement le lit avec une bosse prometteuse sous la serviette, j’y ai cru. J’ai cru réussir à arracher l’uniforme de soldat, à faire en sorte de me sentir aimée follement de lui, de la même façon que moi je l’aimais. A la place, mon défi stupide se retourna contre moi... La chaleur de son corps m’enveloppa, je sentis le magnétisme de ses mains me caresser en préservant une distance insupportable. L’entièreté de mon corps frissonnait d’impatience, mes lèvres se tordirent de frustration, exhalant des geignements plaintifs. Victor me rendait complètement dingue, épisode cent soixante-douze ! J’étais si bouleversée que des larmes me montaient aux yeux. Putain de merde ! Il ne pouvait pas simplement arracher sa foutue serviette et me prendre contre le mur ? Après ma danse torride, n’importe lequel de mes anciens amants l’aurait fait ! Mais pas lui. Non, son souffle dans mon cou sensible alimenta le brasier de mon désir, et quand sa voix résonna au creux de mon oreille, les battements de mon cœur se suspendirent.

Je combattrais sans hésiter des légions de paramilitaires vénézuéliens afin que tu sois libre, à l’abri de toute menace. J’assouvirais tes désirs avec ferveur afin que tu m’octroies les privilèges d’admirer ta beauté nue, d’entendre le chant merveilleux de ta voix, de humer le parfum aphrodisiaque de ta peau et goûter son miel. Toutefois il n’existe aucun monde, aucun fragment d’éternité dans lequel je braverais ton interdit de poser mes lèvres sur les tiennes, ou même d’effleurer ton corps divin avec la pulpe de mes doigts.

Les larmes roulèrent sur mes joues. Je n’avais plus la force de les contenir et ne le voulais plus. Elles étaient l’expression de ma désolation intérieure, des angoisses qui m’avaient conduite à provoquer Victor et le mettre à l’épreuve. Il restait fidèle à lui-même, un homme intègre et un soldat admirable, et c’était ainsi que je l’aimais. Oui, j’aimais la droiture de son caractère, j’aimais la poésie martiale de ses mots. J’aimais sa formidable dualité, quoi qu’elle implique pour le futur de notre relation... J’essuyai mes sécrétions lacrymales et affrontai le regard bleuté qui à lui seul affolait mon palpitant.

Deux mots de ta part, et je ferai ce qui est en mon pouvoir pour te satisfaire. Deux mots de ta part, et je serai l’artisan zélé de ta jouissance. Nous communierons une fois encore dans un magma d’euphorie et de passion.

Je redescendis le bas de ma robe jusqu’à mi-cuisses et me retournai, appuyant mon dos contre le mur. Je ne respirai plus mais haletai, l’aura magnétique de Victor agissant sur moi comme un aphrodisiaque. Le faible espace entre nous me faisait l’effet d’un précipice déchirant. Il n’avait même pas eu besoin d’effleurer une mèche de mes cheveux, je me consumais d’envie pour lui... Cet homme pouvait obtenir de moi tout ce qu’il voulait, et je savais très bien ce qu’il voulait que je dise. Il attendait mon autorisation en deux petits mots simples : "touche-moi". Alors, il me toucherait à sa façon qui me propulsait au-delà du septième ciel et qui m’avait déjà comblée plus d’une fois. Mais c’était avant cette journée incroyable qui avait secoué, malmené, chamboulé mon être en profondeur. Mes besoins avaient changé. Je lui souris avec défi et déclarai d’une voix pleine d’assurance :

Baise-moi.

Sans le quitter des yeux, je dénouai la serviette autour de sa taille et la jetai en direction du lit. Mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que j’étais persuadé que Victor entendait ses battements. Masquant mes émotions suffocantes derrière l’écran de mon audace, je précisai ma requête, tremblante de tous mes nerfs, choisissant chaque mot avec soin :

Baise-moi comme si tu m’aimais à la folie, sergent Victor Nash.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyVen 28 Juin - 20:57#

Tempest ↯ Victor & Tori
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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
— Baise-moi.
Victor cilla. Tori le prenait au dépourvu. Ces deux mots crus résonnaient vulgairement dans la bouche cultivée de la linguiste, entre ses lèvres exquises. Le militaire ne les appréciait pas. Baise-moi lançait un appel aux zones souterraines de son être. Des zones habitées de bas instincts et de pulsions sauvages, incompatibles avec le comportement d’un homme vertueux ou d’un soldat discipliné. Victor les autorisait à gagner la surface avec parcimonie, de manière sporadique et toujours contrôlée. Tori fut témoin de force brutale dans leurs combats. Elle fut la complice d’élans sauvages au cours de leurs ébats.
À présent, son regard émotionné exigeait davantage qu’un interlude bestial entre deux épisodes de tendresse. Les orbes sombres et hypnotiques réclamaient ce que plus bas, deux mains habiles accomplissaient avec audace : une mise à nu totale. Tori invoquait une puissance brute et démesurée, à l’instar de la sienne. Elle en avait besoin. Elle en avait besoin pour aller mieux. Son appel n’était pas une simple lubie ; elle lançait un violent cri d’angoisse auquel il fallait apporter une réponse congruente.
— Baise-moi comme si tu m’aimais à la folie, sergent Victor Nash.
Le sergent Victor Nash reçut le message cinq sur cinq. Entendit l’ambivalence volontaire, sciemment destinée à le déstabiliser. Tori en appelait à l’homme de parole, à l’ami attentionné, au protecteur dévoué, à l’amant passionné, au combattant féroce. Tous à la fois, privés de la tempérance de la raison.
Deux mots de ta part, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te satisfaire, avait-il promis. Deux mots : « Baise-moi. » Le souffle en deux temps de Tori, diaboliquement séductrice entre le mur et lui, répétant l’ordre à la manière d’un écho sulfureux.
Victor laissa s’effondrer les barrières de son esprit. À l’intérieur de sa cage thoracique, les battements tempétueux de son cœur semèrent un chaos considérable. Les veines gonflaient sous sa peau, irriguaient ses muscles fougueux. Enfin, ses articulations se tendirent comme au prélude d’un assaut.
— Friponne, tonna-t-il.
Plaquant une main derrière le crâne de Tori, il prit contrôle de la crinière soyeuse, puis se jeta contre elle.
(contenu sexuel en hide)


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Septembre 2022, mardi (jour 4) ☆ Colorado Springs
Friponne.

Oh oui, mon beau militaire, plus que jamais... Son intonation puissante me fit frissonner, et... ENFIN !!! Enfin, Victor me rejoignait dans ma folie. Je ne me posais plus la question de savoir si c’était bien ou mal, subjuguée par l’intensité de ses iris électriques. JE TE VEUX, criai-je à l’intérieur. JE TE VEUX TOUT ENTIER. Mais seuls des gémissements remontaient ma gorge alors que je laissais sa bouche me conquérir, que j’associai ma langue au désir impétueux de la sienne. Je sentais sa masse impressionnante, sa force redoutable qui m’écrasait contre le mur tout en assurant ma protection... C’était l’homme-soldat pour qui je brûlais d’amour, chaque seconde plus ardente que la précédente. J’agrippai ses cheveux courts et l’encourageai à m’embrasser, encore et encore, avec la passion sauvage qui nous consumait. Ondulant mon bassin, je frottai l’intérieur sensible de mes cuisses contre son sexe, à travers le tissu de ma robe. Mais pourquoi donc l’avais-je redescendue, celle-là ? Je crevais de chaud et d’envie, les cellules de mon corps s’embrasaient. Et là, Victor me lança droit dans les yeux :

Je vais exaucer ton souhait. Je vais abandonner la raison et te faire l’amour de tout mon être.

SOS, appelez les pompiers ? La force de son regard, la puissance de sa voix, le volontarisme et le dévouement de sa déclaration : je sus à cet instant que j’allai connaître un bonheur absolu, inédit, inégalé. Mon cœur s’était maintenant ouvert à mes sentiments, j’étais devenue capable d’accueillir et d’offrir plus d’amour que jamais. Victor Nash était le premier homme que j’aimais de cette façon qui n’a pas de mots pour la décrire, et je l’acceptais enfin.
(contenu sexuel en hide)

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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyMer 10 Juil - 21:02#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 14 Juil - 18:41#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 21 Juil - 18:26#

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 28 Juil - 18:54#

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Pantelante, épuisée, haletante, mes genoux enfoncés dans le fin matelas, je ne tenais plus qu’au moyen des bras forts qui m’enveloppaient. Je les caressai faiblement, tournai le cou et offris à Victor mon visage frémissant, charmé, béat d’émerveillement. Ses iris brillaient d’un bleu céleste, ses bras attentionnés se resserrèrent autour de mon ventre, mon dos moite reposa contre son torse chaud et puissant. Il m’appelait mon ange, mais c’était lui, l’ange fabuleux qui me couvrait de ses ailes ! Pétrifiée par cette émotion que je ne lui avais jamais vue, j’accueillis son baiser du bout des lèvres. A cet instant, je sus avec une certitude absolue qu’il m’aimait. Je le sentis à travers notre baiser, contre toute attente le plus beau de tous. Victor Nash m’aimait réellement, avec une intensité qui m’emplissait de joie et de bonheur. Je douterais peut-être le lendemain, quand mon beau militaire n’aurait plus que sa mission en tête, mais pas maintenant, alors que nous baignions dans un état de grâce. Mes paupières alourdies se fermèrent, j’avançai langoureusement ma langue à la rencontre de la sienne et lui fis don de mon amour absolu. Je n’avais jamais vécu ça, avec personne. Pour la première fois je m’offrais à un homme avec la totalité de mon être, inscrivant ce moment dans le panthéon de mes souvenirs...

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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Le réveil interne de Victor l’extirpa du sommeil à 6h00. Un sommeil agité, peuplé de rêves atroces. Dans l’un, des Irakiens armés de kalachs les traquaient Tori et lui à travers les rues hostiles de Bagdad ; la linguiste mourrait d’une balle dans la gorge, comme Thomas, et Victor était impuissant à la sauver. Dans un autre, elle déclenchait un EEI alors qu’ils trouvaient enfin un refuge au milieu du désert. Un autre scénario horrible plaçait Ruben Espinoza à genoux au milieu d’un stade afghan : les talibans ôtaient le sac opaque qui lui couvrait la tête, vociféraient un discours de haine envers l’Occident, puis décapitaient le malheureux avec un couteau de boucher. Des scènes cauchemardesques, émotionnellement éprouvantes. Physiquement, Victor s’en tirait toujours sans une égratignure. L’Univers ignorait ses supplications de prendre sa vie à la place des leurs.
Une lumière diffuse filtrait à travers les rideaux. Tori reposait contre sa poitrine, légère et paisible. Chaude en dépit de sa nudité. Une jambe gracile en travers des siennes, comme pour l’empêcher de faire un pas sans elle. Ils avaient dormi par terre. Après leurs ébats intenses, le lit étroit n’avait plus servi. Victor songea que la nuitée était chère payée pour dormir sur une couverture étalée au sol. Ses souvenirs étaient tempétueux, comme s’il avait fait l’amour à Tori dans un état de transe. C’était probablement le cas. Seule certitude : leur relation avait franchi un nouveau seuil. Il était trop tard pour reculer, mais il faudrait freiner toute avancée supplémentaire jusqu’à la fin de la mission.
Victor essuya les restes de larmes issues de ses terreurs nocturnes, puis déposa un baiser délicat sur l’épaule de la belle endormie. Un sentiment de bonheur spontané l’envahit. Il consacra une longue minute à admirer l’harmonie du visage posé contre son cœur. Les sourcils volontaires, la ligne droite et gracieuse du nez, la courbure élégante des longs cils qui prolongeaient les paupières closes, les lèvres charnues qui offraient de somptueux baisers. Chaque jour, Tori paraissait embellir. Elle remua, eut un bâillement, puis s’étira les membres tandis que ses paupières papillonnaient joliment. Il la serra contre lui.
— Bonjour, mon ange.
Ils s’embrassèrent non plus comme des amants, mais comme deux amoureux. Des relents de stupre flottaient dans la chambre. Ils se mirent debout en se touchant plus que nécessaire, le militaire vérifia la rue à travers la fenêtre et aéra. Le couple se lava ensemble, animé par le plaisir de prendre soin de l’autre. Tori nettoya l’éraflure du tir assassin et changea le pansement. Le triceps portait une marque rouge ainsi qu’un léger gonflement. Aucun signe d’infection. Par chance, le système immunitaire de Victor était plus affûté que son esprit. Celui-ci voguait avec obstination sur un océan de tendresse heureuse. Sa poitrine gonflait d’allégresse et il souriait bêtement chaque fois que le regard de Tori croisait que le sien. Leurs lèvres cédaient à toutes les occasions de s’unir, brièvement ou langoureusement. La linguiste avait le rire cristallin d’une nymphe, l’attrait irréel d’une divinité. Victor était sous son charme puissant. Foutu. Inapte au combat.

Il sortit en reconnaissance afin de s’aérer la tête, invoquant leur sécurité. La fraicheur matinale et l’exercice physique produisirent l’effet escompté. Il partagea une conversation téléphonique complice avec Tori, puis regagna la chambre sans céder à l’envie de refaire l’amour avant de partir.
Ils remirent le mobilier en place, regroupèrent un nouveau lot de vêtements abimés dans un sac poubelle.
— On va finir ce voyage à poil, maugréa Victor en dressant le bilan de leurs vêtements hors d’usage depuis le départ de Monterey.
Trente secondes plus tard, ils rendaient la clé au gérant patibulaire. Aucune formalité. Pas de bonjour, pas d’au revoir, pas de sous-entendu graveleux. Le visage plat du quinquagénaire fixait une petite télé de laquelle s’échappaient des vrombissements de moteur. Sur l’écran, des pilotes de Formule 1 optimisaient leur trajectoire afin de grappiller quelques centièmes de seconde et économiser le carburant de leur véhicule. Dans une ruelle voisine, Victor rangea les bagages et le fusil à lunette dans le sien. À la lueur du jour, la Camaro SS paraissait mal en point, défigurée. Le pare-brise ressemblait à une vitrine de magasin vandalisé. La gaieté quitta la poitrine du militaire, cédant à la tristesse et à la volonté d’en découdre. Il jeta un œil aux environs, la main proche du pistolet dissimulé sous sa veste.
— On mange, puis on va au garage, annonça-t-il à Tori.
Un café-restaurant siégeait opportunément à quelques encablures de leur position. Victor choisit leur table : bon angle d’observation sur la rue, une issue de secours à trois pas. Il commanda des pancakes et des œufs en quantité conséquente, ce qui leur offrait du temps pour bavarder. Il parla à la linguiste du Vieux Bill, son ancien garagiste.
— C’est lui qui m’a conseillé le bijou de Chevrolet qui nous sert de carrosse. J’avais une Impala de 2013, avant. Une excellente routière, mais elle n’a pas résisté longtemps aux chemins rustiques du Colorado. Le Vieux Bill est un spécialiste de la Camaro depuis les années soixante-dix. C’est un authentique passionné. Il connait chaque pièce de chaque modèle et comprend le fonctionnement de chaque mécanisme. Il sera affligé de voir notre chérie criblée de balles. Mais je crois que Bill sera content de me revoir après trois ans d’absence.
Victor eut un sourire nostalgique, le regard perdu dans ses pensées. Enfin, il fixa Tori avec une pointe d’embarras.
— En revanche, Bill risque de t’ignorer. N’y fais pas attention. C’est un type bien, mais il a cessé d’évoluer – et de vivre, d’une certaine manière – le jour où sa femme est décédée. Son amour de l’automobile est tout ce qui lui reste.

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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 11 Aoû - 17:59#

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Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Saviez-vous qu’il est possible de passer une nuit rassérénante en dormant par terre, quelques heures après avoir échappée à une tentative d’assassinat ? Avant cette nuit, j’aurais contesté toute réponse positive à cette question. Spécialement dans un hôtel une étoile de Colorado Springs ! En fait, je crois que c’est effectivement impossible... quand on est seule. Mais quand on se blottit contre l’homme qu’on aime, qui nous sécurise parce qu’on le sait capable de repousser n’importe quelle menace, ça change complètement la donne. Il y avait aussi que nous avions baisé comme des bêtes, n’ayons pas peur des mots, et que le sexe débridé m’avait libérée de tensions extrêmes en plus de libérer quantité d’hormones bénéfiques dans mon organisme. Et... il n’y avait pas que ça, évidemment.

Bonjour, mon ange.

L’accueil parfait au réveil, je vous jure ! Surtout avec le beau sourire de Victor et son regard qui me faisait sentir la femme la plus précieuse de son existence. Une part grandissante de moi lui appartenait, de mon plein gré, et j’étais effectivement aux anges. Il ne manquait plus qu’un baiser pour parfaire ce réveil paradisiaque, que bien sûr nous partageâmes avec une tendresse extraordinaire. Mon corps en émoi montait déjà en température, et des picotements électrisaient ma peau. Impossible de remettre en doute la nature de mes sentiments... j’avais le cœur au bord des lèvres et mon ventre abritait une nuée de papillons sensationnels.

Bonjour, sergent Victory. Une formulation pas très sexy, sauf en considérant que son ancien sobriquet militaire unissait très positivement nos deux prénoms. Tu as bien dormi ? Moi, comme une marmotte ! Tu es confortable, comme matelas. Je ris et caressai ses pectoraux magnifiquement sculptés, m’attardant sur le gauche qui m’avait bercée grâce aux battements du cœur logé dessous... Allez, debout, soldat ! ça m’éclatait de vociférer cet ordre emblématique, moi la civile évoluant dans un univers d’uniformes.

Contrairement à ce que j’affirmais, je n’étais pas une marmotte qui peinait à s’extraire du lit. J’avais même rarement connu une telle pêche matinale ! Nous étions tous les deux nus, avec un peu de temps devant nous, et dans ces conditions ma libido réclamait spontanément un plaisir coquin avant ou pendant la douche. J’en avais envie, mais pas de la façon urgente et capricieuse de la veille. Il faut dire que nous étions encore souillés de luxure... Nous procédâmes à une toilette sensuelle et appliquée, sans geste purement sexuel (enfin, presque !). Il était clair que Victor avait dépassé son statut d’amant... Il prit soin de moi, et j’adorais ça. Je pris soin de lui, et j’adorais ça. En changeant son pansement, j’étais fière de constater que sa blessure certes bénigne cicatrisait bien. Mes modestes compétences d’infirmière y étaient (un tout petit peu) pour quelque chose !
Pour cette journée où nous devions enquêter auprès de l’institution militaire, j’avais opté pour un top sans manches qui descendait sous le nombril, ainsi qu’une jupe mi-longue de couleur blanche. Une tenue relativement sobre et professionnelle qui ne sacrifiait pas à mon confort personnel.

On va finir ce voyage à poil, bougonna-t-il en jetant nos vêtements troués ou déchirés. Entre les attaques que nous subissions, nos sorties imprudentes dans la nature et nos ébats très fougueux, ça n’arrêtait pas !

J’espère bien ! enchéris-je. Victor et moi, nus dans un lit confortable, Ruben à l’abri dans la chambre à côté, n’était-ce pas le meilleur Happy End imaginable ?

Ensuite, il sortit faire du repérage. Je restai dans la chambre et me glissai dans sa veste, appréciant sa chaleur et son odeur... Incapable de rester tranquille, je l’embêtais au téléphone et nous eûmes une conversation à la fois intéressante, émoustillante, et terriblement frustrante pour ma libido en ébullition !
L’attitude de mon amoureux se durcit à la sortie du motel, jusqu’à s’assombrir face à sa voiture martyrisée.

On mange, puis on va au garage.

Je commençais à avoir l’habitude de ses revirements, et à présent, je les comprenais avec lucidité. On dit que l’amour rend aveugle et débile, mais c’est uniquement vrai quand les sentiments ET un défaut de communication nous embrouillent. Nous avions mis les choses au point, et je savais que Victor s’astreignait à une vigilance et une concentration maximales maintenant que le danger pouvait survenir n’importe où, n’importe quand. C’était son rôle, son devoir, et il était vain de chercher à l’en détourner. D’ailleurs, je n’en avais aucunement l’intention. J’avais besoin du sergent Victory pour assurer ma propre sécurité et retrouver Ruben. Alors je jouais mon rôle de soutien, d’assistante et de guide, comme j’étais supposée le faire depuis notre départ de Monterey.

D’accord ! La santé des humains d’abord, celle des véhicules ensuite !

Je commandais la même chose que Victor, en quantité trois fois inférieure. Ah, et j’ajoutais mon péché mignon sous la forme d’un grand café.

Quel appétit d’ogre ! Pourtant, j’ai brûlé plus de calories que toi hier soir, le taquinai-je.

Je ne m’étais jamais autant investie, défoulée, dévergondée à travers une danse, y compris à la fête de mes dix-huit ans ! Et que dire de la suite... Je n’éprouvais plus de honte ou de gêne, bien au contraire. Ce fut une expérience libératrice, le piment fort et intense qu’on rêve de goûter sans toujours oser. La moitié mexicaine de mon ADN me donnait le courage d’y croquer à pleines dents, tandis que mon héritage nord-européen raisonnable fixait les limites nécessaires. Victor et moi nous accordions vraiment à merveille. Sauf pour les histoires de mécanique et de voitures, qui ne m’intéressaient pas du tout... J’écoutais cependant Victor me parler du "Vieux Bill", un garagiste qu’il semblait beaucoup apprécier.

C’est lui qui m’a conseillé le bijou de Chevrolet qui nous sert de carrosse. J’avais une Impala de 2013, avant. Une excellente routière, mais elle n’a pas résisté longtemps aux chemins rustiques du Colorado. Le Vieux Bill est un spécialiste de la Camaro depuis les années soixante-dix. C’est un authentique passionné. Il connait chaque pièce de chaque modèle et comprend le fonctionnement de chaque mécanisme. Il sera affligé de voir notre chérie criblée de balles. Mais je crois que Bill sera content de me revoir après trois ans d’absence.

Je voyais bien que les dégâts de sa chère Camaro l’affectaient. J’avais ressenti le lien spécial que Victor entretenait avec sa voiture lors de notre déplacement à Fresno. Il la croyait habitée d’une âme, rejoignant les croyances animistes de nombreux peuples à travers le monde. J’étais assez ouverte sur la composante spirituelle des créatures vivantes, moins sur celles des voitures !

Comment ça, "notre chérie" ? feulai-je en arquant un sourcil.

Moi, jalouse d’une voiture ? Si on fait le bilan des heures et des attentions que certains hommes dévouent à leurs chers véhicules d’une part (ça vaut aussi pour les motos !), et à leur compagne d’autre part, je pense qu’il y a matière à s’indigner ! Je fis comprendre à Victor que je plaisantais, bien que l’idée de partager son cœur avec un tas de boulons me déplaisait.

En revanche, Bill risque de t’ignorer. N’y fais pas attention. C’est un type bien, mais il a cessé d’évoluer – et de vivre, d’une certaine manière – le jour où sa femme est décédée. Son amour de l’automobile est tout ce qui lui reste.

Quoi ?! Ce Bill était un genre de misogyne, si je comprenais bien, et Victor prenait des pincettes pour que je le tolère...

C’est triste pour lui, mais je ne crois pas qu’on puisse être "un type bien" en ignorant la moitié de l’humanité. Je resterai à ton côté quoi qu’il arrive, sûrement pas derrière à jouer la potiche, et on verra sur place !

Je n’avais nulle intention de faire un scandale, mais je n’aimais pas non plus me sentir exclue pour des motifs ineptes.
Cette partie de la conversation étant close, je consultai mon téléphone pendant que Victor terminait son petit déjeuner gargantuesque. Mon pouce se figeait sur le fil des actualités locales et je poussai une exclamation horrifiée.

Victor ! La police a retrouvé le corps d’un jeune homme d’origine sud-américaine près de Fort Carson... Je lisais des passages à voix haute. Multiples hématomes et scarifications sur le corps... Un félin gravé sur le front à l’aide d’une lame...

Je levai des yeux effarés, effrayés, choqués, espérant que Victor balaie mes inquiétudes...
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Victor Nash
Victor Nash
398
spf (il)
Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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☾⋆⁺₊⋆ VICTORI ⋆⁺₊⋆☽
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
Our story was tragedy.



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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyJeu 15 Aoû - 20:53#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Dans la chambre :
— Tu as bien dormi ?
Victor répondit par un sourire contrit. Il ne voulait guère mentir à Tori, ou ternir sa belle gaieté en confiant ses multiples cauchemars.
— Moi, comme une marmotte ! Tu es assez confortable, comme matelas.
— Je suis flatté.
Et heureux pour elle. Quoi qu’il advienne, la linguiste aurait besoin de toutes ses forces dans les heures à venir.
— Allez, debout, soldat !
Il se sentit comme à l’armée. Ce qui n’était pas pour lui déplaire.
— À vos ordres !

Au café-restaurant :
— Quel appétit d’ogre ! Pourtant, j’ai brûlé plus de calories que toi hier soir.
Victor prit le temps de mâcher et déglutir proprement son pancake aux œufs.
— Je t’aide à refaire le plein. Tu n’as jamais remarqué que les spectateurs se goinfrent dans les tribunes pendant que les étoiles du sport se dépensent sur le terrain ? Un bel exemple de solidarité, si tu veux mon avis.
La bonne humeur de Tori déteignait sur lui. La surveillance continue de leur environnement et la planification de leurs actions futures n’empêchaient pas de glisser une boutade par-ci par-là.
Victor évoqua le garage et son propriétaire, le Vieux Bill qui lui avait transmis sa passion pour l’extraordinaire Chevrolet Camaro.
— Comment ça, "notre chérie" ?
Dangereux choix de vocabulaire. L’expression de la linguiste n’augurait rien de bon. Victor botta en touche :
Chérie en analogie à Chevy. En tant que linguiste chevronnée, je suis sûr que tu saisis la consonance entre les deux termes familiers. Et je me permets de relever que la jalousie te rend prodigieusement mignonne.
Victor se fendit d’un sourire innocent. Plus c’est gros, plus ça passe. Il ne sut jamais si Tori avait cru au jeu de mots, en revanche le compliment eut l’effet réparateur escompté. À peu de frais, car Tori était prodigieusement mignonne en toutes circonstances. Et terriblement honnête :
— C’est triste pour lui, mais je ne crois pas qu’on puisse être "un type bien" en ignorant la moitié de l’humanité. Je resterai à ton côté quoi qu’il arrive, sûrement pas derrière à jouer la potiche, et on verra sur place !
Il lui jeta un regard laudatif. Tori avait raison. Victor avait une vision biaisée du Vieux Bill, en raison de leur amitié et leur passion commune. Le veuf n’était pas mauvais pour autant. Entre les deux, comme la plupart des gens. Tori avait également raison d’affirmer sa présence, de ne pas chercher à s’effacer. Le militaire acquiesça, fier de sa compagne de route, espérant néanmoins qu’il n’y ait pas d’esclandre. Il fallait que les traces de fusillade disparaissent de la Camaro. Discrètement et rapidement. Bill était le seul garagiste en qui Victor avait une confiance totale.
Il finit d’avaler son petit déjeuner copieux.
— Victor ! La police a retrouvé le corps d’un jeune homme d’origine sud-américaine près de Fort Carson... Multiples hématomes et scarifications sur le corps... Un félin gravé sur le front à l’aide d’une lame...
Le militaire se tendit, serra les poings. Son regard se chargea d’éclairs et observa les alentours. La menace se concrétisait.
— Les salopards, ils ont attrapé Jose.
Tori était horrifiée. Compréhensible. Elle avait passé suffisamment de temps avec l’immigré hondurien pour bâtir un début de relation amicale. La linguiste possédait une capacité louable à établir des liens. Elle avait nourri des espoirs sincères pour ce garçon au parcours méandrique.
Victor ne développait pas autant d’empathie envers les criminels et leurs associés. Il n’aurait pas misé un billet sur l’avenir de Jose, cependant une fin aussi abrupte le prenait par surprise. Une surprise de mauvais aloi. Castillo avait les nerfs à vif, en partie à cause de ses provocations au téléphone. Il envoyait un message. Vous croyez m’impressionner ? Voilà de quoi je suis capable. Voilà ce qui arrive aux crétins qui osent me défier. Revirement supplémentaire, le cacique avait récupéré l’argent de Maku Ocampo que Victor avait confié à Jose, amputé des mille dollars pour les réparations de la Camaro. Riposte brutale, crapuleuse et sinistre de Castillo.
La bonne humeur matinale s’éteignit comme un feu de camp sous une pluie d’automne. Victor tendit le bras au-dessus de la table, prit la main de Tori dans la sienne et la serra.
— On y va, mon ange.
Il n’y avait rien d’autre à dire.


L’enseigne du garage avait été refaite à neuf. Un Peak Auto Service rutilant s’affichait sur le fronton. Graphie moderne, logo tape-à-l’œil. Victor ne se rappelait même plus l’ancien nom. S’il en avait. Pour tout le monde, c’était « le garage du Vieux Bill ». Et le Vieux Bill faisait de la mécanique, pas du marketing.
— Le garage a été rénové, résuma-t-il à Tori.
Il avança la Camaro devant les baies vitrées du local encadrées de murs en dur. Arrêt au centre, de sorte à réduire au maximum les angles de visibilité depuis l’extérieur. Un pare-brise criblé de balles attirait l’attention de loin.
Descente de voiture. Victor franchit une porte de sécurité récente, la tint grande ouverte pour Tori. Grands espaces, bureau propre, affiches vantant les qualités de pneumatiques et plaquettes de frein. Des plantes synthétiques au feuillage convaincant. On sentait encore la peinture, mêlée aux odeurs habituelles d’essence, de graisse et de métal. Le son d’une radio se propageait depuis l’ouverture menant à l’atelier.
Nuit macabre à Colorado Springs. Un corps non identifié portant d’horribles traces de mutilation a été découvert ce matin à seulement deux rues de la base militaire de Fort Carson. Selon une source policière, la victime serait un homme de moins de trente ans d’origine sud-américaine…
Victor et Tori se regardèrent en silence.
Une surprise de mauvais aloi.
Un homme en bleu de travail surgit de l’atelier. La quarantaine, bien portant, forte pilosité des avant-bras, sourcils broussailleux. Le reste du visage était rasé du matin, mais on discernait déjà une forte densité de points noirs autour de la bouche et sur le collier. Le Vieux Bill employait des assistants, des jeunes qu’il formait avec rudesse et bienveillance tant que ceux-ci ne lambinaient pas, mais il avait toujours géré seul son affaire ainsi que la clientèle. Victor considéra l’inconnu avec méfiance.
— Le Vieux Bill ne travaille plus ici ?
L’inconnu haussa les sourcils, comme s’il n’avait plus entendu ce nom depuis belle lurette.
— Nan, m’sieur. L’ancien proprio est mort l’an dernier, c’est moi qu’ai repris l’affaire.
Victor accusa le choc. Sale matinée. Le Vieux Bill fut l’un des rares civils dont il se sentait proche durant ses années de service à Fort Carson. Un camarade passionné qui l’avait instruit sur l’univers automobile, à la conversation enrichissante quand on parvenait à le lancer sur d’autres domaines. À soixante-dix ans passés, ses gestes étaient encore sûrs ; ses doigts habiles ne tremblaient pas. Victor l’imaginait rafistoler des moteurs à son centième anniversaire. Recevoir un gâteau honorifique de Chevrolet avec une Camaro en chocolat sur le dessus. Il se réjouissait de le revoir et évoquer la bonne époque.
— Mort comment ?
Le nouveau proprio s’essuya les mains avec un chiffon. Tic universel chez les garagistes de tous les continents. Celui-ci semblait peu enclin au bavardage.
— Dans son sommeil, à c’qu’y parait. Un arrêt du cœur ou j’sais pas quoi qui a surpris son monde. Comme une bagnole qui veut plus démarrer.
Victor soupira avec soulagement. Le Vieux Bill n’avait pas eu à souffrir d’une longue maladie. Il était resté actif jusqu’au bout.
Son remplaçant pointa la Camaro SS garée à l’extérieur :
— Il lui est arrivé quoi, à la vôtre ?
Victor le regarda dans les yeux.
— Accident de chasse. Elle a besoin de quelques rustines.
Le type plissa les yeux, l’air de dire tu me prends pour un jambon.
— Z’êtes militaire ?
Un corps non identifié portant d’horribles traces de mutilation a été découvert ce matin à seulement deux rues de la base militaire de Fort Carson.
— Basé en Californie. On passe nos vacances dans le Colorado avec ma fiancée.
La plaque de la Camaro attestait l’état de résidence. Quant aux fiançailles, Tori ne formula aucune objection. Victor estimait qu’une relation de cette nature réduisait les soupçons à leur encontre. On évite de massacrer un jeune Sud-Américain ou d’animer une fusillade criminelle avant son mariage.
Ils suivirent le garagiste à l’extérieur. Celui-ci fit le tour de la voiture, examinant avec suspicion les impacts de balle. Le passage nocturne à Fresno et la conduite en montagne avaient infligé d’autres dégâts mineurs.
— Et z’avez réussi à rouler avec ça ?
Silence. Les muscles de Victor se bandaient spontanément, ses poils se hérissaient. Il n’appréciait guère la nonchalance de cet usurpateur. La manière dont il décrivait sa superbe chérie choisie avec l’aide du Vieux Bill, bichonnée par celui-ci.
Le garagiste enfourna un gros pouce sale dans le trou qui perforait l’appui-tête. Victor avait pris soin de retirer les balles. Cinq munitions qui telles des échardes torturaient la Camaro après avoir percé métal et rembourrage. Il en restait peut-être d’autres, inaccessibles sans un démontage poussé. Le Vieux Bill aurait tenu sa langue, aucun doute. Mais Victor n’avait aucune raison de faire confiance au type qui avait rebaptisé le garage Peak Auto Service. Initiales : PAS. PAS faire confiance.
— Vous chassiez quel genre de bestiau ? Le bison ?
Il observa Victor et Tori, l’un après l’autre, cherchant l’indice louche qui le déciderait à prévenir la police.
Selon une source policière, la victime serait un homme de moins de trente ans d’origine sud-américaine.
Victor fit un pas en avant, résolu à reprendre la route avec sa Camaro fusillée.
— Le genre de bestiau qui se mêle de choses qui le regardent pas, gronda-t-il.

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☆ The purpose of life is not to have fun.
It is to be useful, to be honorable, to be compassionate,
to have it make some difference that you have lived and lived well.
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Tori Espinoza
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Emi
Jessica Alba
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36 ans (2022).
Les amants maudits, ça vous parle ?
Linguiste et formatrice pour le compte de l'armée.
Un appartement dans le quartier ouest.

You held my hand, and everything is okay again. You make me feel beautiful, loved, taken care of, and protected...

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Hold me tight tonight,
take me...


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MessageSujet: Re: Tempest ↯ Victor & Tori Tempest ↯ Victor & Tori - Page 8 EmptyDim 18 Aoû - 18:31#

Tempest ↯ Victor & Tori
He who fights, can lose. He who doesn't fight, has already lost.

Septembre 2022, mercredi (jour 5) ☆ Colorado Springs
Avant même d’entrer dans le local commercial, je le sentais mal. Victor paraissait perplexe, et l’annonce à la radio ne fit qu’accroître mon inquiétude. Cet endroit n’avait rien du garage discret à l’ancienne tenu par un irréductible passionné. J’interrogeais Victor du regard quand... surprise ! Le garagiste en combinaison n’était pas beaucoup plus âgé que nous (et donc pas vieux, hein !) et il ne s’appelait pas Bill. Du moins, je le supposais puisqu’il sauta les politesses d’usage. Je perçus très vite l’hostilité de Victor, qui se murait derrière son conditionnement militaire alors qu’on apprenait le décès du Vieux Bill... Je n’aurais donc jamais la malchance de connaître cet homme. Je n’étais pas triste pour lui, cependant je l’étais pour Victor qui perdait (encore !) un ami de son ancienne vie dans le Colorado. J’approchai ma main de la sienne, encouragée par mon nouveau statut de "fiancée" qui ne me dérangeait pas du tout, mais il fila dehors avec le garagiste. Celui-ci ne montrait aucune disposition à avaler les explications de Victor et la situation tournait à l’aigre ! J’en vins à souhaiter que le Vieux Bill émerge de sa tombe et chasse ce malotru. J’aurais même accepté de fermer ma bouche et jouer la femme invisible après de Victor, probablement...

Le genre de bestiau qui se mêle de choses qui le regardent pas.

Ma parole, Victor voulait que le garagiste fasse le lien entre les impacts de balle et les tueries de la nuit dernière ? Parce que la police n’y manquerait pas, après son signalement ! La tension était palpable, l’atmosphère électrique. J’avais déjà entendu Victor adopter ce ton orageux, et il n’augurait rien de bon !
Et si je simulais un malaise pour nous tirer de ce guêpier ?
Non ! J’en avais assez de fuir, et nous avions besoin d’un véhicule correct pour enquêter sur mon frère. Alors je passai devant Victor, le réduisant au silence d’un froncement de sourcils impératif. Moi aussi, je savais m’imposer pour notre bien à tous.

Vous avez sûrement bataillé ferme pour obtenir la propriété de ce garage, le Vieux Bill avait une excellente réputation ! Mon fiancé ne tarissait pas d’éloges à son égard et son décès l’affecte beaucoup. N’est-ce pas mon chéri ?

Je tournai la tête derrière moi, plissant les yeux pour quérir un minimum de coopération de sa part. J’étais meilleure que Victor pour les tractations diplomatiques, et c’est de diplomatie dont nous avions besoin pour nous tirer de ce mauvais pas.
Je refis face au garagiste, qui récompensa mes efforts d’un hochement de tête où se lisait la compassion. Il n’avait pas l’air totalement convaincu, mais j’avais d’autres atouts dans ma manche. Pas de précipitation... je le laissai doucement parler, tendant mon visage affecté vers lui.

En fait, m’dame, j’ai pas eu besoin de batailler. Voyez-vous, j’étais dans son testament. J’suis le mari d’sa nièce, Hilary. Mais croyez pas que l’vieux était l’genre à faire du favoritisme ! On s’connaissait pas tant qu’ça, mais on savait tous les deux comment on travaillait, et j’crois qu’y m’respectait autant que moi j’le respectais. J’ai pas son doigté pour c’qu’y est d’la motorisation, mais l’vieux était pas franchement doué pour remettre une carrosserie à neuf. Et sans m’vanter, j’ai appris à régler des suspensions et colonnes de direction sur les circuits de Nascar.

Passionnant ! En tout cas, j’essayais d’avoir l’air captivée par son charabia duquel je retenais un lien familial et professionnel entre le Vieux Bill et son successeur. Je croyais vraiment que c’était bien engagé, jusqu’à ce qu’il croise les bras sur sa poitrine comme un ours boudeur.

Alors j’pose les questions qui m’chantent !

Seigneur, un quadragénaire avec une mentalité d’ado ! Le garagiste jeta un regard défiant envers Victor qui restait de très mauvais poil. On aurait dit que les dégâts de sa chère Camaro, ainsi que la déception de ne pas retrouver son garagiste préféré, le dérangeaient plus que les assassins lancés à nos trousses ! Les hommes et les voitures, ma parole ! Je levai les yeux au ciel, puis adressai un grand sourire à mon "fiancé".

Tu vois ! Cet homme est le digne héritier du Vieux Bill et il a toutes les compétences dont nous avons besoin !

Je tapotai ensuite le capot de la voiture, comme si j’y connaissais quelque chose, puis minaudai en faisant le tour.

Le moteur tourne comme un charme, il y a juste quelques trous à boucher sur la carrosserie, plus le pare-brise et quelques coussins à changer. Vous nous ferez aussi une révision complète, avec les super réglages de suspension dont vous êtes spécialiste, et nous serons vos clients comblés !

Mais...

Pas de "mais" ! Une main sur la taille, roulant des hanches avec grâce, j’approchai du garagiste qui sentait le gras et le carburant. Monsieur avait épousé la nièce de l’ancien propriétaire, mais ses doigts étaient libres de tout anneau encombrant. C’est à ça qu’on reconnait un vrai travailleur manuel, paraît-il, et j’en tirai avantage. A son corps défendant, il ne me dévorait pas des yeux. Toutefois, je voyais bien qu’il n’était pas insensible aux charmes de ma silhouette et de ma voix.

Pourriez-vous travailler dessus en priorité, s’il vous plaît ? suppliai-je en battant des cils. Nous devons quitter Colorado Springs ce soir, et...

Le garagiste écarquilla les yeux.

Ce soir ? Madame, j’pourrai pas avant...

Victoire ! Il acceptait ! Ne restait plus qu’à régler quelques détails...
Je touchai sa combinaison sale du bout de mes ongles joliment manucurés.

Je vous en prie, appelez-moi Tori, le coupai-je avec un grand sourire. Peut-être qu’en travaillant un peu plus tard, la voiture sera prête demain ? Vous comprenez, c’est une question de vie ou de mort...

Je fis de gros yeux effarouchés, que je dirigeai vers les impacts de balle de la carrosserie. En diplomatie, il fallait faire preuve de ruse et d’audace...
Le garagiste s’épongea le front, y déposant une belle tache de graisse, puis bascula son regard de la voiture à mon visage de jolie femme en détresse.

Le problème, mad’moizelle Tori, c’est l’parebrise. Les Camaro SS comme celle-là, ça court pas les rues. Y faut passer commande. J’connais bien l’gars qui fournissait Bill, et ça prendra deux jours. Le Vieux aurait pas fait mieux. J’peux faire tout l’reste d’ici là, mais la voiture s’ra pas prête avant vendredi. J’ suis désolé, m’dame Tori.

Il avait l’air tellement navré que je le pris en pitié. Il s’appelait Bob... la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Je le crus quand il nous assurait qu’aucun garagiste sérieux et honnête ne travaillerait plus vite. Très aimable, Bob accepta de nous louer un tout terrain "à la suspension parfaite", selon ses dires, et dont il paraissait très fier. A nouveau, je crus Bob sur parole et le remerciai chaleureusement pendant que Victor faisait les adieux (non définitifs !) à sa chère Camaro. Je songeai avec espoir que vendredi, Ruben serait peut-être nos côtés pour la récupérer...

C’est moi qui conduis ! décrétai-je en agitant les clés avec triomphe. Je n’étais pas une grande fan de conduite, et pas habituée à manœuvrer ce genre de véhicule imposant, mais je voyais bien que Victor n’était pas emballé. En plus, il s’était déjà farci toute la route jusqu’à Colorado Springs ! Ma gaieté n’était pas feinte, j’étais heureuse de me rendre enfin utile et de faire quelque chose pour lui... pour nous. Je suis désolée pour la perte de ton ami Bill. Maintenant, où va-t-on ?
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