Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

« BONNE ANNÉE ! » premier janvier 2024. Il a fêté, comme chaque année, avec ses potes et cette année, avec sa petite copine ainsi que des amis à lui. La soirée, c'est plutôt bien passé et à minuit pile il a pu embrasser sa dulcinée pour lui souhaiter la nouvelle année. Un baiser rempli de tendresse et de sincérité. En 2023, il a rencontré cette personne. Cette personne qui vous fait comprendre que le sentiment amoureux. Ce sentiment qui fous fait tourner la tête et faire des choses stupides. A peine une année à ses côtés qu’il a décidés de lui demander sa main. Il voulait que ce soit elle et personne d’autre. A ses yeux, elle est devenue une véritable étoile brillante et il croit en elle. Elle a accepté son passé qui est remonté à la surface tel un corps échoué. Oui, son vieux démon a repris le dessus et il a succombé. Mais maintenant, les combats de rues étaient terminés et point barre, il a failli la perdre à cause de ça et ce n’était pas possible. Bien-sûr quand la confiance a repris le dessus, la réalité lui a foutu une gifle en pleine gueule à cause d’un faux témoignage. Heureusement, avec l’aide son meilleur ami et de son beau-père, il n’a pas fini la nouvelle année entre les barreaux. Et il a pu passer les fêtes de fin d’années avec ses proches et il ne les remerciera jamais assez. Jayson, lui a fait comprendre la signification du mot famille et même si, sa belle-mère ne l’apprécie pas des masses, aujourd’hui, ils formaient une véritable famille. La soirée se termine et le jour de lève. Il a envoyé ses vœux à ses proches, Gaby, Ezio, et surtout Valéria. Chaque année, ils s’adressaient un petit message très intime et venant du cœur, mais là pas de réponse… bizarre. Az décide d’aller voir sa mère et il décida de sortir en même temps qu’elle. Ça fait plus d’une heure et demi qu’il a envoyé un message et pas de nouvelle. Ce n’est pas normal et il n’avait pas trop de nouvelle depuis cette conversation téléphonique. Non, mais là, il fallait qu’il la voie et plutôt qu’il lui parle, cette histoire devenait urgente et il ne fallait pas qu’elle le croise. Et oui, Collin était de retour dans leur vie, il l’a croisé lors d’une soirée et avec la justice qu’il lui collait au cul il n’a pas pris le temps de prévenir sa meilleure amie. Cadeau de noël entre les mains, il prit sa voiture pour se rendre au manoir des Myers. Il toqua une fois, pas de réponse. Une deuxième fois, pareille. Bizarre… Il finit par envoyer un message à Valeria. Sans doute qu’elle était en train de dormir encore.

Jer a écrit:

Val, je suis devant ta porte, vient m'ouvrir s'il te plait. Je sais que tu es chez toi !

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Foutue soirée du Nouvel An. J’pouvais pas plus mal commencer l’année qu’avec le genre de nuit que je venais de vivre. Je la revis en boucle, encore, encore et encore. Elle me hantera pour longtemps, j’en suis certaine. Toujours tremblante, comme pétrifiée, je suis assise sur mon lit, en tailleur. Je porte les mêmes vêtements que la veille, je n’ai pas pris le temps de me brosser les dents, ni même de me démaquiller. En réalité, je crois même que mon coeur a cessé de battre. Que mes yeux ne pourront plus jamais cligner, qu’ils sont souillés à tout jamais. J’ai mal, putain. J’suis de retour à cette foutue époque où je me contente de subir, les dents serrées et l’âme meurtrie. Je croyais avoir mis de côté mes démons. Jusqu’à ce qu’ils fassent un retour triomphant.
Bordel, j’suis maudite.
Je sursaute quand je sens mon smartphone vibrer contre ma cuisse. J’avais presque oublié sa présence et quand je découvre le prénom de Jeremy, je suis à la fois soulagée et très inquiète. Putain, Val’, il t’avait envoyé un message pour te souhaiter une bonne année et tu n’as même pas pris le temps d’y répondre…
Faut dire que j’viens de me manger la plus douloureuse des émotions, au cours des dernières heures: l’ultime désillusion.
Mais lire ces mots me force à retrouver la terre ferme.
PUTAIN, Val! Réveille toi. Allez, le cauchemar est terminé. Ou alors, il vient tout juste de démarrer…
Bondissant de mon lit, je dégringole les marches à la vitesse de l’éclair, manquant plusieurs fois de me casser la figure. Faut dire que j’ai encore quelques grammes d’alcool dans le sang, j’suis loin d’être parfaitement étanche. La main sur la poignée, je n’hésite pas une seule seconde à ouvrir, retrouvant le visage de Jerem’, son regard qui me pousse à sourire timidement, mes yeux plantés dans les siens, tout en bredouillant, plutôt penaude:

Jerem… Désolée, j’... j’avais pas entendu, j’avais pas fait gaffe… Entre, vas-y.

Je tends mon bras gauche afin de joindre un geste à ma proposition, prend un temps infini pour fermer la lourde et imposante porte d’entrée du manoir Myers. J’inspire profondément, ferme les yeux, tente de trouver une sortie à tout ce merdier, mais je me sens comme piégée. En réalité, je n’ai plus aucune option. J’vais devoir me retourner, jouer la comédie face au seul homme qui a été présent pour moi quand je pensais que tout était perdu. Jeremy ne mérite pas un comportement aussi hypocrite, je lui dois la vérité…
Mais une révélation du style: “Mon ex, dont j’étais folle amoureuse, est de retour en ville” sonne comme un affront bien trop douloureux à supporter. Je n’oublie pas que Collin était son meilleur ami, comme un frère… Et qu’à présent, ces relations saines et réconfortantes ne font plus parties de nos quotidiens.
Allez, Val’. Show Time.

Me dirigeant vers la cuisine, je finis par lui proposer, d’une voix légère mais un peu trop aiguë:

Alors, Jerem, tu veux un café? Une bière?

… Ou un mensonge servit sur un plateau d’argent, peut-être? Voyons, Val’, tu es pitoyable…
Il te connaît par cœur. Ton secret finira tôt ou tard par être mis en lumière, révélé au grand jour…
Et t’es certainement pas prête pour ce qui va suivre, ma grande…

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Ses dernières semaines, il fallait faire ce qu’il a fait. Prendre les distances avec Valeria était nécessaire pour eux. Cette histoire n’avait ni queue ni tête… autant il avait mal pris le fait qu’elle joue les protectrices envers lui et se faire passer pour quelqu’un d’autre pour rencontrer Az, autant, il avait envie de faire la même chose. Ce fameux voisin, prenait de plus en plus de place et il comprenait le ressentit que Val avait au moment où il lui a parlé d’AZ. Il ressentait une sorte de jalousie, l’impression que sa petite blonde préférait était en train de s’éloigner de lui. Mais n’avait-il pas commencé à le faire ? Lui annoncer qu’il allait se marier par téléphone et deux mois après la demande en mariage, ce n’était pas eux ça. Ils étaient toujours vu le plus souvent possible, avant. Maintenant, c’est à peine si il s’envoie un message pour prendre de leur nouvelle. D’ailleurs, au moment où il l’a recroisé, son ancien meilleur ami, elle aurait dû être la première à être au courant, mais vu ce qu’il s’est passé avec Azara, ce n’était pas vraiment une bonne idée ET dans sa tête, il était hors de question de perdre sa fiancée. Nouvelle année, nouvelle résolution, et tout commence par Valeria. Les derniers messages échangé était clair, il fallait qu’il arrête de jouer à ce jeu et qu’il reste à la bonne place dans la vie de chacun. Ça serait mentir que cette distance commençait à lui peser, sa petite tête blonde lui manquait terriblement. La porte s’ouvrit enfin, ouf, ce n’est pas la tante Rebecca qui se trouve derrière. Bouché bé, il se passa la main sur son visage avant d’exploser de rire en voyant la tête de son amie. « Hé ben ! Je te réveille ou quoi ? » Il rentra dans le manoir, avant de la suivre dans la cuisine. Les réveillons de la nouvelle année où il met des heures à décuver et à immerger sont bien loin derrière lui. Plutôt sage, préférant largement à passer la soirée chez lui. Ça ne veut pas dire qu’il ne s’amusait pas, bien au contraire. « Avant tout chose. » Il se rapprocha doucement de la jeune blonde avant de la prendre doucement dans ses bras et de lui donner un baiser sur sa joue. « Bonne année ma puce. Et le père noël est passé chez moi t’apporter un petit cadeau. » Il lui tendit son petit cadeau. Connaissant son amour pour les bougies, il lui en avait apporté une et également un gros paquet d’ourson en chocolat. « Assieds-toi ! je m’occupe de nous servir à boire. » Il sourit, avant de se diriger vers le placard où se trouvent les tasses à café pour en sortir deux tasses. Au moment où Collin avait décidé de quitter brusquement Val, il est resté un moment à s’occuper d’elle et à force, il connaissait cette maison, comme la sienne. Enfin, certaine partie de la maison. « Bon alors, raconte-moi ta soirée, en vue de ta tête, je dirais qu’elle était pas mal, non ? » Et si il savait la vérité. Il aurait très bien pu éviter tout ça si il avait pris le temps d’annoncer le retour de ce dernier.

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Je suis en train de vivre un putain de cauchemar. Bordel, je me sens comme une lionne en cage, je peste, je tourne en rond et à la fois… je suis figée dans une contemplation de moi-même qui ne me ravit pas. Bien au contraire, je me dégoûte de me montrer aussi faible, aussi vulnérable. Le reflet que je peux croiser dans le miroir ne m’apporte aucune fierté, aucune gloire, aucune satisfaction. Il n’a fallu qu’une seule seconde, celle où j’ai retrouvé le regard de Collin, pour comprendre que rien n’était achevé dans notre histoire. Qu’il me restait en bouche un sentiment de non accomplissement entre nous… Putain, Val’, voilà que tu te mets à parler de lui, de toi… en utilisant… Nous? Mais t’as vraiment rien compris, ma grande! Tu ne te débarrasseras donc jamais de son emprise. T’es foutue. Bonne pour la casse. Plus rien à sauver. T’es plus capable de rien.
Voilà donc les philosophiques pensées qui me gagnent tandis que j’agis de manière robotique avec un des hommes qui est censé me connaître le mieux au monde. Mon meilleur ami, celui qui m’a relevé alors que j’étais écroulé au sol, celui qui a connu la déchéance qui m’a lentement contaminé, ma descente aux Enfers mais également mon incroyable remontée jusqu’à une atmosphère respirable.
Il ne mérite que la vérité, Valeria Myers, et tu le sais, mieux que quiconque. Cette mascarade ne pourra le convaincre bien longtemps, tu es incapable de mentir ou encore de travestir tes émotions, en sa présence. Pourtant, je persiste et signe: j’y arriverai. Je saurais donner le change.
Enfin, c’est ce que je pense dur comme fer, en tout cas. Et croire, c’est toujours mieux que lâcher prise…
Le rire de Jeremy est si bon qu'il devrait sonner comme une libération inattendue. Il est franc, spontané, sincère. Pourtant, je me contente de froncer les sourcils, de me figer et surtout, de me murer dans un silence qui en dit long. C’est que le bougre me connaît par cœur et ne tardera pas à comprendre l’origine de la supercherie. Je sais que ce n’est qu’une question de temps pour que la vérité éclate au grand jour, pour que les révélations finissent par être mises en lumière. Tous les spots braqués sur la soirée de la veille, qui ne peuvent être ignorés plus longtemps. Jeremy et moi, c’est une longue histoire. Pas toujours très simple, loin d’être saine mais les sentiments qui nous unissent ont toujours été plus forts que tout.
L’amitié a dépassé l’amour, les sentiments se sont amplifiés, jusqu’à trouver un semblant d’équilibre. Mais ce dernier résistera-t-il à cette tornade qui s’annonce…?
Putain, quand il me touche, baise ma joue et m’annonce avoir un cadeau pour moi, je frissonne, je pourrais presque bondir à l’autre bout de la pièce. Bonne année? Non mais c’est une blague, n’est ce pas? Elle n’aurait pas plus mal démarré, de mon côté. J’ai vécu la pire soirée de mon existence, et pourtant, j’ai quand même vécu un foutu accident de moto qui m’a complètement détruite et qui a failli me coûter la vie, lors d’une ténébreuse nuit.
J’ai vécu le pire. En tout cas, c’est ce que je me répète, comme un mantra, tentant de me convaincre que… Je pourrai toujours me relever.
Putain, Val’, t’es butée, t’es stupide, mais pas à ce point-là, n’est ce pas…? Et puis, je suis rattrapée par la normalité de notre échange, par un geste qui me touche et qui est parfaitement de circonstance au vu de l’époque de l’année. Interdite, je répète, m’en voulant de paraître aussi distante:

Un… un cadeau? C’est quoi?

D’ordinaire, j’aurais bondis dans ses bras et je l’aurais bombardé de questions afin de connaître avec exactitude mon offrande. J’aurais souris, rigolé, j’aurais été… aux anges d’une telle attention. Mais cette Valeria répond aux abonnés absents. Elle a quitté le navire. Je n’y arrive plus. À écarter ces sentiments qui me submergent, qui grondent, qui se fracassent contre une dingue qui va rompre, d’ici peu… Je le sens, c’est devenu si fragile, ça se fissure, ça…
Et puis, le couperet tombe. La question de trop, lancée d’une voix bien trop légère. Celle qui me fait vriller. Littéralement. Ouvrant lentement la bouche, je répète, croyant à une mauvaise plaisanterie:

Ma soirée…? Pas mal…?

Et là, c’est trop pour moi. Je finis par sortir de mes gonds, attrapant la bougie que Jeremy vient de m’offrir, la jetant avec violence sur le sol, faisant preuve d’une incroyable fureur. Sans surprise, elle finit par exploser en mille morceaux et je laisse ma colère parler afin de lui apprendre la fameuse et surprenante nouvelle:

PUTAIN JEREMY, J’AI VU COLLIN, D’ACCORD?! J’AI ÉTÉ À UNE PUTAIN DE FÊTE ET JE SUIS TOMBÉE SUR LUI! IL EST DE RETOUR, BORDEL DE PUTAIN DE… IL EST DE RETOUR!...

Je pourrais m’en péter les cordes vocales tellement la puissance de mes cris est intense. Les fenêtres sont sur le point d’exploser, je rugis, je fulmine, je ne sais me contenir et puis… et puis… et puis…
Je baisse enfin ma garde. Éprouvée et ne pouvant jouer la comédie plus longtemps, je finis par m’effondrer sur le parquet, à genoux, et pleurant à chaudes larmes.
Et voilà, Jeremy, ta Val’ est plus bas que terre, littéralement parlant…
C’est un pitoyable retour à la case départ.

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Tu ne t’attendais pas à une telle-chose. Ton sourire toujours agrippé sur tes lèvres, tu es content de la voir aujourd’hui. Elle a une tête affreuse et n’a même pas pris le temps de se démaquiller. Sans doute que sa soirée, c’est bien passé et tu veux savoir. Tu es le genre de personne à se tenir au courant des aventures de tes amis, et même si tu n’étais pas présent, tu as toujours le curieux. Cependant, ce que tu ignorais, c’est que cette bombe a déjà éclaté… Alors que tu as passé une bonne soirée avec tes amis et ta fiancée. Tu rentres dans le manoir avant de suivre ta blonde dans la cuisine. Avant toute chose, tu décides de te rapprocher et de prendre ta meilleure amie dans tes bras pour lui donner un petit baiser en lui souhaitant tes meilleurs vœux. Mais en te rapprochant d’elle, tu sens qu’il se passe quelque chose ? Tu fronces les sourcils, car la personne qui est en face de toi n’est pas du tout la Valeria que tu connais… En fait, tu l’as déjà connue comme ça, il y a quelques années. À l’époque où cet être qui vous a lié tous les deux à prise valise et s’en est allé loin de vous. Cette personne ? Colin. Mais contrairement à elle, les relations étaient bien différentes. Ton meilleur ami à l’époque et entre vous deux, c’est Valeria qui a très mal vécu son départ. Ce qui est plus compréhensible, tu pensais tellement qu’entre eux, c’était « pour la vie ». Tu recules ton visage avant de regarder la blonde d’un air assez inquiet. Elle t’aurait déjà arraché son propre cadeau des mains. « Toi, il y a un truc qui ne va pas … » ce n’est pas une question, mais bien une affirmation. Tu lui tends quand même son cadeau. Tu ne dis rien, mais tu vois bien qu’elle ne parle pas… Tu décides de changer de sujet et de parler de sa soirée, tu ignores simplement que ça allait être l’élément déclencheur à toutes cette furie. Tu te décides de faire deux cafés, tu es ici comme chez toi après tout, alors tu te retournes pour aller chercher deux tasses de café. Tu te retournes subitement en attendant le bruit de verre brisé. Le bruit fus impressionnant avec toute la force qu’elle a mis. « Val ?! » Tes yeux sortent presque de leurs orbites. Et là, tu la vois s’effondrer au sol, tu es presque bouche bée, car tu ne t’attendais pas à ça. Ton cœur se met à battre plus fort que la normale et tu as l’impression que l’histoire se répète. Elle avait été déjà dans cet état une fois… Et c’est pour la même personne. Tu fermes le placard sans prendre ce que tu es venu chercher. Elle prononce ce prénom… Collin. Hier soir, elle a croisé son chemin ! Et merde ! Putain, mais quel genre de meilleur ami es-tu. Tu te sens coupable, car tu étais parfaitement au courant qu’il était de retour… Tu le sais parce que c’est le cousin d’Azara et surtout, car tu lui as collé ton poing dans sa tronche ! Tu t’avances vers elle pour te mettre face à face. Tu t’asseoir en évitant les bouts de verres, tu ne réfléchis pas, tu te décides de la prendre littéralement dans tes bras. Tu veux essayer de la calmer avec la chaleur de ton corps. Elle n’est pas toute seule. « Essaie de te calmer, ça va aller ! » Tu lui caresses le haut de son crâne avant de poser ton menton sur sa tête. Un regard inquiet qui s’affiche sur ton visage. Là, ton objectif, c’est de la calmer et après, tu lui diras que tu étais au courant…. Tu la laisse contre toi. « Cet enfoiré ne mérite pas l’état dans lequel tu trouves… » Surtout que toi, tu risques de prendre plusieurs insultes mérité… Oui, vous avez décidé de prendre des distances, mais écrire un message pour lui annoncer qu’il est de retour ça n’a fait de mal à personnes. « Tu as toujours été la plus forte… il faut que tu essaies de reprendre ton souffle. Inspire/Expire. » D’ailleurs, c’est exactement ce que tu es en train de faire pour qu’elle fasse la même chose. Bordel, tu t’en veux… Tu as l’impression d’être responsable de tout ça alors que contrairement à lui, tu as toujours été présente dans la vie de ta meilleure amie. Tu l’as garde contre toi le temps qu’il faut.

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Non, finalement, je ne suis pas plongée dans un affreux cauchemar. Je dois cesser de me fourvoyer, de fuir, de chercher des explications irrationnelles à ce que je suis en train de vivre.
Valeria, c’est la réalité. TA réalité. Et tu te dois de l’affronter, tu ne peux pas flancher. Tu reviens de l’Enfer, littéralement. Ta souffrance fût tout autant physique que psychologique, tu t’es comporté comme une putain de guerrière et ce malgré toutes les épreuves que la vie t’a imposé. Tu ne peux pas abandonner, pas comme ça, pas maintenant. Ce serait l’échec de trop, l’affrontement qui viendrait anéantir tous ces efforts.
Mais, foutue conscience, tu ne réalises donc pas à quel point je suis à bout…?

Le pire, dans toute cette histoire? Jeremy et moi étions censés nous rejoindre, pour cette soirée du Nouvel An. Voilà la vérité, le plan était prévu comme tel mais ne s’est pas appliqué. Jamais l’un sans l’autre, voilà l’adage qui peut qualifier notre relation. Depuis des années, nous chérissons ce rituel, celui de passer à une nouvelle année ensemble, main dans la main, pouvant toujours compter sur l’indéfectible soutien de notre coup de foudre amical. Oui, mais voilà, les choses se sont déroulées autrement, cette fois-ci. Après, je n’ai pas eu mon mot à dire et quelque part, la volonté de Jeremy de passer cette soirée en compagnie de sa fiancée est parfaitement légitime. J’accepte son couple, Az’ est une femme adorable, que j’ai appris à connaître et que j’apprécie sincèrement. Elle possède tout ce que mérite mon meilleur ami: de l’amour, un brin de folie et une volonté de fer de rendre Jeremy heureux. De l’eau a coulé sous les ponts, je ne ressens plus de jalousie à son égard. Enfin… Si, un peu. Un léger soupçon. Mais qui reste dans la limite du raisonnable et qui ne fera plus jamais de tort à son couple, je me suis fais moi-même la promesse solennelle de ne jamais interférer dans son bonheur.
Oui, mais voilà, à présent, je suis la bonne poire de l’histoire et je souffre. À en crever. À espérer que cette douleur finira par me terrasser, par me mettre à mal…
J’aimerais, parfois, m’endormir et ne jamais me réveiller. Oui, mais voilà, je reste un véritable volcan, j’explose, agis, brise tout sur mon passage. À la seconde où je casse le cadeau de Jeremy, je me sens coupable mais c’est plus fort que moi.
La colère prend toujours le dessus, je n’y peux rien. Je suis fait comme tel et même si je le voulais, je ne pourrais pas changer. Ce geste est l’essence même de mon caractère de feu.

J’aimerais me sortir de l’emprise que m’offre Jeremy, avec ses bras. Tout simplement car j’estime ne pas mériter cette étreinte. Je suis en rage, je n’ai pas envie de le blesser par inadvertance. Et pourtant, je viens justement de le faire en envoyant valser son présent. Quelle piètre amie je fais! Je suis vraiment en dessous de tout. Petit à petit, je me focalise sur la voix de Jeremy. Comme à l’époque où j’étais réduite au simple statut de victime. Des secousses me parcours le ventre et pourtant, je réussis à lui avouer, entre deux sanglots venant du plus profond de mes entrailles:

Pourquoi…? Comment…? Jerem’, dis moi que tout va bien aller. Que ce n’est qu’un mauvais rêve, que je vais finir par me réveiller…

Je me balance dans les bras de mon meilleur ami, je m’y sens bien, en sécurité. Pourtant, un instinct inconnu me pousse à lever la tête en direction de son visage, plantant fermement mon regard dans le sien tout en demandant, le plus sérieusement du monde:

Jeremy, pourquoi Collin Fraser est de retour? Tu le sais…?

Question rhétorique à laquelle je ne m’attends pas spécialement à une réponse.
J’ai si mal. J’ai l’impression d’avoir avancé de trois pas et d’à présent en reculer d’un millier. Grâce au soutien infaillible de mon meilleur ami, j’avais réussi à sortir la tête de l’eau et voilà que Dame Destin me la pousse précipitamment, tentant sans doute de me noyer.
Mais aux côtés de Jeremy Hopkins, je suis invincible.
Nous sommes des alliés, certainement pas des ennemis.
Et nous n’avions rien à nous cacher, n’est ce pas…?

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Tu es dans cette cuisine et tu te décides toi-même de préparer le liquide noir remplit de caféine. Tu penses qu’elle a passé une bonne soirée et qu’elle sans doute un peu trop bue. Tu ne t’attends pas à cette rencontre. LA rencontre. La rencontre qui lui a briser le cœur des années plutôt. Cette personne, qui était, avant, ton meilleur ami, est devenu ton pire ennemi. Non, tu as su qu’il faisait partie de la famille d’Azara et franchement, ce n’était pas la meilleure des nouvelles. Cet homme que tu ne peux plus voir en peinture va être présent le jour de ton mariage. Tu l’as clairement dit à ta fiancée, tu ne vas pas jouer les hommes et prendre une photo avec lui, il vient pour Azara et tu vas tout faire pour l’éviter au maximum et surtout qu’il adresse la parole à ton témoin. Et aux lieux de regarder ta petite personne, tu aurais clairement dû lui dire que tu l’as croisé dans ce bar… que tu soupçonnes d’être au courant pour votre écart avec la jolie blonde et surtout que tu as fini par lui coller un bon pin dans sa figure. Tu étais peut-être bourré, mais tu te rappelles clairement cette soirée. Juste… Tu as oublié un instant ta Valeria. Elle a toujours été ta priorité, c’était elle et toi contre le reste du monde et personne ne peut vous séparer. Pourtant, tu peux avoir l’awars du pire ami qu’il soit. Ce genre de chose, ça ne s’oublie pas.
Au moment, tu entends la bougie s’exploser au sol, tu ne t’attendais pas à ça. Pas à une telle hystérique. Le genre de scène que tu as déjà vécu auparavant et tu revis ce premier janvier. Tu comprends clairement qu’elle parle de son ex petit ami qu’elle a croisé ce Collin Fraser. Tu te mets à la hauteur de la blonde faisant attention de ne pas t’appuyer contre un bout de verre que tu ramasseras après. Avant de parler et de dire quoi que ce soit tu essaie de calmer la blonde. Tu l’as fait expirer. Inspirer et tu répètes ça plusieurs fois. « Si je pouvais te dire que tout ça, c’est faux crois-moi, je le ferais ! Contrôle ta respiration Valeria d’abord ! » Tu répètes l’exercice en plongeant ton regard dans le tien. « Je sais que c’est dur et que n’y crois pas pour le moment, mais tu es la plus forte et ça va aller…   » Tu sais ce que représenter Collin aux yeux de Valeria, tu sais que quand elle a compris qu’il ne reviendrait pas, elle a été anéantie. Tu as été présent pour elle et tu ne comptes pas la lâcher une nouvelle fois. Elle risque de t’insulter dans les quelques minutes à venir, mais il faut que tu lui dises que tu étais au courant. Tu passes tes bras autour de la jeune femme pour venir l’enlacer. Tu ne dis rien, tu laisses ta main se balader le long de son dos quelques minutes.  « Je ne sais pas… Il ne m’a pas dit… » Tu viens lui avouer que tu l’as croisé. Tu fais une grimace en réalisant ça. Tu finis par t’écarter. Tu as sur ton visage un air complètement désolé et gêner. « Azara m’a annoncé son retour et je n’ai pas voulu le croire… Puis je l’ai croisé, début décembre….  Je sais que ... il aurait fallu que je te le dise, mais il sait passé tellement de chose dans ma vie. Azara qui a failli annuler le mariage, j’ai eu des problèmes personnels, le retour de ma jumelle et mon travail, j’ai…   »  Tu te stoppes. Vraiment avant de reprendre. « Je voulais te le dire, je suis désolé. On sait croisé au Temptation et on a fini par se battre lui et moi… Si ça peut te rassurer, il a complètement changé… c’est un idiot et un véritable connard maintenant…   »  Ton cœur bat plus fort que la normal  « Je suis sincèrement désolé, j’aurais du te le dire à la seconde où je l’ai vue… je ne voulais pas que tu en arrives à cet état-là !   »

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Collin Fraser. Ce salaud fini.
Celui qui t’a brisé le cœur, qui t’a volé le merveilleux souvenir que tu pouvais entretenir du premier amour. Celui qui t’a abandonné, sans le moindre remord. Et celui, surtout qui t’a gâché le premier jour de cette année qui était chargée de belles promesses.
Mais qu’est ce que je croyais, hein? Que j’allais pouvoir être forte, passer au dessus de ces retrouvailles ô combien traumatisantes? Que j’allais pouvoir oublier son regard hypnotisant, que son charme n’allait pas s’abattre sur moi, comme à la bonne vieille époque…?
Foutaises.
Ma respiration s’accélère, je manque de m’étouffer. Les yeux écarquillés, je me contente de suivre les indications de Jeremy, j’attrape ses épaules, je plonge mon regard dans le sien, tout en tentant de maîtriser mes inspirations et expirations. Je réussis à me calmer, juste un peu. Du coin de l'œil, je repère le massacre de la bougie, désormais éparpillé autour de nous. Je m’en veux, je croque fortement dans ma lèvre inférieure, la faisant même saigner, tant je me sens coupable d’avoir céder à une telle violence. Ce n’était clairement pas intelligent de ma part, mais je n’ai jamais su faire autre chose que de me comporter comme une gamine capricieuse, de toute manière.
Je suis ainsi: Complexe dans mon naturel. Quel putain de bordel…

Trouvant l’apaisement, ma tête contre le torse de Jeremy, je l’écoute se confier, sans y croire. Non, ce n’est pas vrai… Dîtes moi que je rêve?! Entre deux longs reniflements, je me redresse, plantant mon regard dans le sien, tout en murmurant:

Tu l’as croisé… Début Décembre…?

Je répète l’information qu’il vient de me délivrer, mais je n’y crois pas. Non, non, non, c’est impossible. Jamais Jeremy ne m’aurait caché une information aussi monumentale. Jeremy est ma représentation de la Confiance, j’ai foi en lui, je ne jure que par lui, je pourrais lui donner ma vie. Quel intérêt aurait-il eu à ne pas me parler de cette rencontre? Me protéger? Putain mais c’est pas vrai! Commençant à perdre patience, je me contente de remuer la tête dans tous les sens, cherchant mes mots:

Pourquoi… Qu’est ce que…

Un épais coton s’insinue dans mon esprit, pourtant, je n’ai jamais été aussi lucide qu’à cet instant. Déglutissant, je finis par trouver le courage de m’exprimer, aussi sincèrement que possible:

Qu’est ce que j’ai fait pour mériter aussi peu de considération, hein? C’est parce qu’on a couché ensemble, Jeremy? Parce qu’on a fait de la merde, hein? J’étais malheureuse Jeremy mais je n’ai jamais rien regretté, à tes côtés… Collin était tout pour moi, mais grâce à toi, j’ai compris qu’il ne m’aurait jamais rien apporté de bon… Et toi, Jeremy… Toi, tu le revois… Tu le frappes… Et tu ne me dis… RIEN?!

J’ai conservé mon calme tout du long de ce ridicule monologue mais j’appuie fortement sur le dernier mot. Je poursuis notre affrontement, notre jeu de regards, tout en tremblant des mains. Jeremy, dis moi que c’est une blague. Que tu ne me racontes que des bêtises, que c’est un Poisson d’Avril un peu en avance… Mais que ce n’est pas vrai. Dis moi que tu viens de me mentir… Je préfère mille fois cette option à celle que je viens de me prendre en plein visage.

Je réussis à me lever, dévorant des yeux le carnage que j’ai provoqué en réduisant son offrande à néant. Passant ma main dans mes cheveux, je me contente de bredouiller, paniquée:

Je… Je… Je vais chercher un balai… Je vais… Je vais ramasser ce merdier, excuse-moi…

Qu’est ce que je viens de faire, là? Je m’excuse?!
Pourquoi donc, hein?!
Parce que je suis ainsi. J’ai toujours été de cette trempe.
J’ai beau gueuler, me comporter comme la pire des connasses que cette Terre n'ait jamais porté…
Je reste une pauvre petite chose. Une victime de tous ces hommes qui n’ont fait que me faire souffrir.
Mais pas toi, Jeremy. Non, pas toi, ce n’est pas possible.
Tu m’avais promis…

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Il a encore cette emprise sur elle ! Il arrive encore à faire en sorte d’être dans une crise de nerf incontrôlable. Pas cette fois-ci, il faut qu’elle se calme et surtout, tu lui dois la vérité. La vérité est que tu n’as pas été la hauteur d’elle. Elle avait confiance en toi, vous vous êtes promis fidélité et d’être présent dans les pires comme dans les meilleurs moments de leurs vies. Là, toi, tu n’as pas été à la hauteur de ses attentes. Tu n’as pas pris le temps de l’appeler pour lui dire que cette enfoirée était à nouveau en ville. Tu as appris également que vous allez faire partie de la même famille… Et oui, cet homme est un cousin d’Azara… Mais ça, c’est une autre histoire. Au sol, tu essaies de calmer ta meilleure amie lui indiquant plusieurs exercices qui a bien marché à l’époque. Tu l’as enfin contre toi. Ton cœur est vraiment anéanti. Une fois qu’elle est plus calme, tu te décides à lui dire la vérité. Tu es au courant de son retour. Et bien sûr, il a fait ça à la perfection en ne prévenant personne et il a fait la même chose en partant. Tu finis par lui dire toute la vérité, tu l’as revu dans un bar et les choses ont fini par dégénérer. Entre l’alcool de cette soirée, ta dispute avec Azara plutôt et sa putain de présence qui n’a rien arranger, tu as fini par mettre le premier coup. Un coup bien mérité. C’est pour le mal qui l’a fait autour de lui, le mal qui la fait en étant égoïste. Ton estomac est en train de nouer, tu as mal. Mal de voir que tu viens de décevoir celle qui ne t’a jamais laisser tomber. Tu es mal … Vraiment, ta gorge est en train de nouer. « Je suis désolé. » Tu baisses un peu la tête. Et puis tu as l’impression qu’elle te donne une claque par les penser. Les mots qui suivent son très dur à entendre. Très dur. Tu restes muet. Tu ne réfléchis pas, tu es touché par ses mots. Le fait qu’elle puisse penser ça te brise le cœur. Réellement. Alors qu’elle décide de se lever, tu restes à genoux au sol, tu penses à tout ça. Tu n’y crois pas… il est loin de vous deux et pourtant, il est réellement en train de siniser involontairement dans votre amitié. Stop. Tu sors de tes pensées, de ses mots blesser. Elle se lève pour se décider de passer me balai pour enlever les boues de verres. Tu te lèves sans rien dire. Ce silence est beaucoup trop lourd pour toi ! Pour vous. Elle se commence nettoyer. Non. Stop, ce silence est bien trop douloureux. Tu t’avances vers elle. « Stop ! Aller, passe moi ça !   » Tu lui arraches le balai des mains avant de positionner face à elle. « Tu ne mérites pas ce peu de considération que je te ne te donne pas… Alors maintenant, tu vas m’écouter et jusqu’au bout. » Tu soupires avant de te lancer dans cette discussion que tu ne voulais jamais avoir. Mais si elle a besoin de le savoir. Elle a besoin de savoir que tu seras toujours là pour elle ! « Ce qui sait passer entre toi et moi, le fait qu’on est couché ensemble ça n'a pas été une erreur. A AUCUN moment tu es une erreur dans ma vie Valéria. » Tu le penses sincèrement, ce petit dérapage à l'époque vous a encore plus rapprocher qu'autre chose. « Si je ne t’ai pas dit que Fraser était de retour c’est pour te protéger. Cet enfoiré t’a fait tellement du mal que je ne voulais pas qu’il ait cette emprise sur toi, comme il l’a sur toi actuellement. Tu peux me détester, me haïr, je n’en ai rien a foutre Valéria et tu sais pourquoi ?   » Tu reprends quand même ton souffle. « Parce que tu aurais fait EXACTEMENT la même chose que moi si les rôles étaient inversés et ne me dit pas le contraire parce que toi et moi   » Tu pointe ton doigts vers et toi assez rapidement. « Parce que toi et moi, on a toujours été très protecteur l'un en vers l'autre et ça sera toujours ainsi. Collin a été un enfoiré de te laisser tomber du jour au lendemain. Oui, j'aurais sans doute du t'en parler, mais pourquoi faire au juste ? Que tu espère le croiser ? Le recontacter ? non, mais je suis désolé Valéria tu vaux tellement mieux que ça s'il te plait et lui, il aujourd'hui, il s'en fou royalement du mal que ça peut te faire ! crois-moi et tu le vois de tes propres yeux !   » Durant tous ton monologue, tu as regardé la blonde droite dans les yeux.

Bonne année ! puisse le sort vous être favorable. ; ― / lieu : Manoir Myers.

Putain de chaos.
Mon cœur a explosé en un millier de débris, que je ramasse, d’un geste distrait, avec ce fichu balai. J’viens d’apprendre le genre de choses dont on se passerait bien, surtout pour le premier jour d’une nouvelle année. Je me sens torturée, acculée, rabaissée. Ne m’étant toujours pas remis de mes retrouvailles avec Collin, j’accuse le coup, tente de donner le change à mon meilleur ami, en vain. Il faut dire que je n’ai jamais su trafiquer quoi que ce soit en compagnie de Jeremy, mon visage parle à ma place. Mine déconfite, attitude étrange, brutale et ensuite désolante…
Oui, je laisse toute ma spontanéité prendre le dessus. Je me livre… En toute transparence. Jusqu’à ce que les aveux de Jeremy succèdent aux miens, et que la vérité éclate, tel le sommet d’un iceberg bien plus gros, bien plus imposant, bien plus dramatique dans nos existences.

Collin est de retour et Jeremy le savait très bien.

J’ai besoin de temps pour digérer l’information, pour accepter ce que je considère comme une trahison. Complètement sous le choc, la respiration bloquée dans ma poitrine, je cherche une occupation, en focalisant tous mes efforts sur ma bêtise à réparer. Baissant la tête, reniflant de manière presque dédaigneuse, je suis stoppée dans mon élan par un Jeremy agacé. Merde. Que lui arrive-t-il? Dépassée, je recule de quelques pas, croise les bras sur ma poitrine et marmonne, interdite:

Mais qu’est ce que…

Qu’est ce qu’il lui prend, hein?! J’peux m’en occuper toute seule, de ce merdier! J’suis une spécialiste en la matière, faut dire. Mais au son de la voix de Jeremy, je réalise à quel point je dois l’écouter et surtout obéir. Ne bougeant plus d’un pouce, pétrifiée sur place, telle une statue, j’abdique et l’écoute sagement.
Son monologue me foudroie le cœur. Tout ce que j’en retiens, c’est une vérité absolue que je sais, mieux que personne. Je saisis ce qui a poussé Jeremy à me cacher une telle information. Je réalise à quel point sa situation était loin d’être évidente et par la même occasion, je me vois agir dans l’espace et je comprends à quel point je suis pitoyable et égocentrée. Jeremy a pris une décision, dans mon intérêt et je devrais m’estimer chanceuse de compter sur un ami aussi fidèle, aussi protecteur, aussi bienveillant.
Oui, je le sais tout ça.
J’aimerais lui dire.
Mais je reste Valeria Myers, putain. Toutes ces belles paroles, chargées d’une vérité si crue qu’elle me paralyse. Je laisse quelques secondes s’écouler, après son discours.
Je sais qu’il a raison.
Je sais qu’il a fichtrement raison, bordel de merde.
Mais je me renferme sur moi-même, je me recroqueville dans ma coquille, littéralement. Passant mes mains autour de mes bras, je soupire, ose plonger mon regard dans celui de Jeremy et lui offre une réponse loin d’être à la hauteur de sa confidence:

J’comprends. Je t’assure, j’comprends, maintenant. Mais j’crois que j’ai besoin de temps pour accepter... tout ça. Jeremy, rentre chez toi, retrouve Az’. Transmet lui mes amitiés… Putain, on dirait une sacrée vieille, de dire ça. Mais… J’ai besoin de temps. Je vais monter prendre un bain… Dormir. Tenter d’oublier. M’en veux pas.

J’en dis pas plus.
Je n’ai plus rien à rajouter.
Pas pour le moment.
Au revoir Jeremy…
Soyons adultes, pour une fois, terminons cette discussion. Mettons lui un point final.
Avant d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire, basée sur des fondations bien plus réjouissantes…
Ne le laissons pas gagner.
Pas cette fois.
Plus jamais…


FIN DE CE FABULEUX, QUE DIS-JE, INCROYABLE RP! ON REMET ÇA QUAND TU VEUX