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Eugene Lawson

Eugene Lawson
374
wild heart/louisa + elle.
ryan gosling.
self (av, sign, b&w gifs), margotrobie, emilyjeanstone (gifs), sam tinnesz/can't take me anywhere (lyrics sign).
naveen, le geek charmant (m. cornett) ; caroline, la simplette grincheuse (e. mackey) ; niamh, la maman badass (m. moore) ; caron, la rebelle (m. barrera).

trente-neuf ans qu'j'suis là. trente-neuf ans que j'fais semblant de tout gérer. trente-neuf ans, presque quarante ans et la mentalité proche d'un gosse de sept ans. c'pas facile tous les jours d'être moi.
un cœur foutu en l'air par la mère d'mon fils qui a préféré s'barrer, toute seule, comme ça, du jour au lendemain. j'assume mon rôle de père célibataire, grandement aidé par ma p'tite-sœur. déjà pas grand fan d'l'amour, là, c'est sûr, ils peuvent tous aller se faire foutre ceux qui sont amoureux, j'les déteste.
j'essaye d'penser à autre chose qu'à l'échec d'ma carrière et le couteau dans l'pain (ndlr : couteau dans la plaie) qu'a mis le documentaire netflix. j'suis réceptionniste chez mom&me. un taff qu'j'adore… même si mon ex y travaille aussi. fallait qu'j'apporte mon lot de dramas sinon, c'pas drôle.
modeste petit appartement dans l'est de la ville. rien de très prétentieux. juste de quoi être à l'aise avec mon fils.

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❃ se vente un peu trop souvent de ces deux golden globes et de sa nomination aux tony awards.
❃ acteur à la carrière impressionnante, particulièrement quand on apprend que tout s'est arrêté violemment à l'âge de dix-huit ans.
❃ passe ses mercredis soirs aux alcooliques anonymes et ses vendredis soirs aux narcotiques anonymes, sans exception depuis un an.
❃ un documentaire, très peu flatteur, est sorti sur lui, il y a peu. impossible de l'avoir loupé, il a fait les gros titres dans tous les journaux et a été la tête d'affiche et numéro 1 de la plateforme netflix pendant deux semaines.
❃ danse comme un dieu. il n'a pas un genre qu'il ne maîtrise pas, il a foncièrement la danse dans le sang. il donnait quelques cours avant que le documentaire ne sorte.
❃ sportif, il tente de converser un corps en bonne santé (malgré toutes les saloperies qu'il s'est ingurgité pendant des années), il n'est pas rare de le voir traîner à la salle de sport.
❃ a été surnommé le prince de la comédie, au pic de sa carrière, surnom affectueusement donné par le times. très drôle, il garde souvent quelques mimiques de comédie au quotidien.
❃ ne sait toujours pas déplier cette foutue poussette. a abandonné l'idée d'y arriver un jour, du coup, il porte constamment son fils dans les bras. tout le temps.
❃ à défaut de jouer dans de grands films ou dans des grandes pièces de théâtre, quand il s'agit de raconter une histoire à son enfant pour qu'il dorme, il se donne à fond dans le récit. c'est un passionné !
❃ depuis peu, il a repris les bancs de l'école. il part de loin ! il n'a jamais été scolarisé par ses parents, ayant préféré qu'il se concentre sur sa carrière. choix très peu judicieux.
❃ fan incontesté de dolly parton. ne la critiquer sous aucun prétexte, à vos risques et périls.

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w/ charlie ; w/ rebecca #2 ; w/ nikki ♡ ; w/ kej ; w/ persé ; w/ the quator ; w/ martha.


présente, autant que possible.

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MessageSujet: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMar 25 Juil - 23:27#



here for the bad and good times
ft. @Charlie Sharp coeur
En sursaut, j’me fais réveiller. Des pleurs, ceux de mon fils. J’regarde l’heure sur mon téléphone. 2h du matin. Pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. J’me dépêche de me lever, de foncer dans la cuisine, de préparer son biberon. Pour ne rien changer, j’fous de la poudre de lait partout. Une scène de crime dans “Le Meilleur Pâtissier”. Tant pis, pas le temps de nettoyer. Flemme de nettoyer, à vrai dire. J’mets son lait sacré, celui qui le nourrira et rendormira, dans le micro-ondes. A peine quelques minutes après que ce petit être m’est réveillé, le voilà avec l’objet de ses convoitises et de ses larmes de crocodile : son lait. Je le prends dans mes bras, chuchotant quelques mots à celui qui est ma personne préférée sur ce monde avec cette voix ridicule, enfantine qui ne l’aide absolument pas à mieux comprendre quoique ce soit. Quel tissu de conneries, Internet ! Dans mes bras, assis confortablement, si ce mot est adéquat pour parler de cette chaise à bascule à la con en bois qui me foudroie l’os des fesses.

Il boit, me regarde avec attention pendant que je lui chante une de ces chansons pour gosses qu’il est conseillé de leur chanter… Certainement un énième faux conseil d’Internet, j’en suis sûr. Je pourrais lui chanter “I Don’t Fuck With You” de Big Sean, il ne comprendrait pas les paroles. Si ? En tout cas, je reste fidèle à la comptine sur les pommes et les bananes. Apprise par cœur pour mon enfant. Enfant qui, même après avoir fini son biberon, n'est pas décidé à fermer les yeux. En voyant la chose, je souffle légèrement. De toute évidence, je suis le seul que cette chanson à épuiser !

Au même moment, dans ma chambre, j’entends mon téléphone sonner. Quel con ! J’l’ai pas en silencieux ! Une chance qu’il sonne quand le petit est bien réveillé. En même temps, faut dire que c’est rare qu’on m’appelle. J’suis pas le genre à crouler sous les appels. J’croule plutôt sous le vomi que mon fils vient de lâcher en même temps que son rot.

« Merci, fiston. »

Dans ma lancée, je me lève, toujours avec lui dans les bras, je vais dans ma chambre. J’prends mon téléphone, j’l’allume et j’vois un appel manqué de Charlie ainsi que quelques messages. Parrain depuis peu, je comprends rapidement que ma filleule a besoin de moi. Problème immédiat. Elle est dans un de ces moments de doute. Des moments que j’ai bien trop connus, subis d’la pire des façons. J’les ai vécues seul, sans l'aide de quiconque et s’il y a bien une chose que je ne souhaite à personne, c’est d’les vivre comme moi j’les ai vécues. Je me dois d’être à la hauteur, j’me dois de l’aider comme elle le mérite. C’est une femme forte, de ce qu’elle semble projeter, elle a juste besoin qu’on lui ouvre les yeux. D’une main, je lui envoie un message pour lui dire que je la rejoins dans quelques minutes à l’adresse qu’elle m’a destiné. Pas simple d’le faire avec un bébé gigoteur dans les bras.

Pas le choix que de le ramener avec moi, ce p’tit bonhomme. Je ne peux dignement demander à personne de le garder à cette heure-ci. Alors, on fonce dans sa chambre, je le nettoie, je le change et je l’habille de son plus beau body et de sa grenouillère la plus tendance, le petit bonnet qui va avec, sa capuche sur le crâne aussi. Quant à moi, je change vite de tee-shirt, je ne peux quand même pas me présenter avec un tee-shirt sali par les régurgitations de mon fils. J’enfile un jogging, des chaussures, ma veste en cuir et j’rejoins ma voiture. A une rapidité folle, j’attache le bébé à son siège-auto installé à l’arrière de la voiture. Il semble toujours être dans une forme olympique. Il s’égosille comme si les voisins n’existent pas, comme s’il était à un karaoké. Un comportement qui a le don de m’amuser, de me faire lâcher un p’tit rire. A l’intérieur du véhicule, je démarre le moteur, je n’oublie pas de mettre la radio sur une playlist spéciale “Sleepy Baby”, en espérant qu’il s’endorme pendant le chemin.

Au bout d’une quinzaine de minutes, j’arrive. J’me gare dans le parking d'un pub. A vue d’œil, ce lieu, je ne le connais que trop bien. J’y étais, il y a encore cinq mois, à me bourrer la tronche, à ne plus voir clair, à sortir de force, par les proprios qui ne voulaient plus voir ma gueule, à être même banni tellement la dernière fois que j’y ai foutu les pieds, j’ai détruit l’établissement avec mon ivresse et ma défonce. Je fais tout sauf le malin, à l’heure actuelle. J’en reviens même à trembler légèrement en quittant mon véhicule. Du regard, je vois immédiatement Charlie, devant le pub, assise sur le banc à côté. J’ai l’impression de me voir, il y a quelques mois en arrière, coupable, faible. Non pas qu’il y ait eu une réellement différence, de ce côté-là mais de ce que j’ai pu apercevoir de la jeune femme, elle ne mérite pas de se sentir comme cela. Avec moi, en direction du banc où est installée ma filleule, mon fils, dans mes bras, emmitouflé dans sa plus belle couverture bien chaude. Il semble toujours en pleine forme, bien décidé à ne plus dormir, pour l’instant, toutefois, il reste calme.

Elle me fait de la place sur le banc, je m’assois. Un long silence s’installe. Elle n’ose rien dire. Son regard est plongé ailleurs. Certainement est-elle dans un processus de destruction intérieure. Processus dont je suis rapidement devenu fervant exécuteur. Première fois que je suis parrain pour un alcoolique anonyme. J’ignore comment agir pour agir correctement. Peut-être parce que je suis un peu con sur les bords, j’ai peur de tout gâcher. Je regarde Charlie et rien qu’à son visage, on voit une femme forte, courageuse et intelligente.

« Bonsoir. », dis-je dans l’espoir qu’une conversation puisse en découler, savoir ce qui l’a mené ici.

Est-ce que, moi, Eugene « Eric » Lawson, déclaré comme étant un débile fini dans la plateforme de streaming la plus réputée dans le monde au travers d’un documentaire qui a accumulé les 90 millions d’heures de lecture, est dans son droit pour conseiller une telle femme ? C’est à se le demander… Probablement est-elle déçue de la personne qu'elle a en face d’elle.

Merde ! Il faut pas que j’laisse toutes ces pensées à la con interagir dans mon rôle de parrain. D’autant plus qu’il a fallu que je fasse mes preuves pour prouver que je pouvais assumer de telles responsabilités. C’est le moment de le montrer, Eric. Il est temps de passer outre mon foutu manque de confiance en moi concernant tout ce qui lie de près ou de loin mes addictions.

« Qu’est-ce que tu ressens, là, à cet instant précis ? »

Une question qui pourrait paraître stupide, sans intérêt, un peu naïf mais il n’en est rien lorsque l’on y répond sincèrement. Peut-être bêtement, j’attends une réponse franche de sa part. Bien qu’il soit compliqué, presque un calvaire de faire preuve de franchise dans un état tel que le sevrage. Mentir semble si facile, à la portée de tous. Un p’tit mensonge pour camoufler la honte qui se nourrit en nous, les addictes. Je jette un regard à mon fils, dans mes bras, à l’aise, apaisé, d’une douceur rare, ne réalisant pas une seule seconde la misère qui est tout autour de lui.

_________________

Can't take me anywhere
i’m really good at being good for nothing. you might get canceled just because we’re something. i’m drinking holy water self-destructing.
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Charlie Sharp

Charlie Sharp
883
The Red Feather (Camille ; elle)
La déterminée Hayley Atwell
Wildheart ♥ (av.) _ alcara (sign.) _ WildHeart ♥ (bannière)
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Ezra Keller // Oonagh Fitzgerald

Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.

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Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternelle célibataire...
Les histoires d'amour ne sont jamais faciles, tant elles sont incontrôlables, surprenantes et dévastatrices.
here for the bad (& good) times ; w/ charlie  Giphy

Ancienne pilote de chasse, à la retraite depuis deux ans à présent. Et maintenant? Je flotte dans l'espace, cherche à m'occuper de manière constructive. Spoiler alerte: c'est un échec.
Enfin, je suis devenue récemment bénévole dans une association qui aide les jeunes défavorisés en leur proposant des activités. Une manière de me confronter à la colère de ces ados alors que je suis moi-même une vraie grenade dégoupillée...

Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
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Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do

here for the bad (& good) times ; w/ charlie  F8384b1b449b6a5df7a14a05c1a25791cfa15b82

✸ Son callsign était Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
✸ Adore regarder des émissions de paranormal
✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner


MES RPS EN COURS:

Eugene
Jonas
Ezio_2
Delia

MES CONVOS SMS:

Ezio
Delia
Camaël
Harmony
Albano


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Here, my dear.

staff - to help you
https://basique.forumactif.com/t6665-don-t-see-you-around https://basique.forumactif.com/t6706-i-tried-reading-between-lin
MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyJeu 10 Aoû - 10:43#



here for the bad and good times
ft. @Eugene Lawson coeur
L’assourdissante tension qui règne au sein de ce bar pourrait presque me forcer à perdre la raison. Mais après tout, n’est ce pas la fin que je désire, soir après soir? Ne plus me souvenir, laisser mon âme s’écouler au fur et à mesure que mon barman favoris me serve diverses consommations que j’avale sans réfléchir aux conséquences d’un tel acte. Dédaignant ce petit ange qui se pose sur mon épaule et qui me supplie de prendre mes jambes à mon cou, j'accueille avec plaisir son exact contraire, ce Démon que j’ai choisi d’épouser, vendant mon âme au Diable sans penser aux intérêts éternels que je suis contrainte de lui verser. Ayant presque prit racine sur ce haut tabouret qu’est devenu mon fief, je descends un nouveau verre de scotch, le regard dans le vide, le geste bien huilé, presque mécanique.

Et puis, je me souviens.
Naomi.
Cette sœur jumelle qui était mon tout, mon exact contraire ainsi que le plus beau reflet dans le miroir que j’avais la chance de découvrir chaque matin en tournant la tête vers l'autre lit qui était dans cette chambre que nous partagions, adolescentes. Cette amie que la vie m’avait offert en m’apportant une sœur, ce roc sur lequel je pouvais m’appuyer en toutes circonstances. Cette formidable âme qui m’avait été arrachée bien trop tôt, foutue maladie qui n'épargne personne sur son passage.

Et puis, je me souviens.
Maman.
Son doux sourire, cette manière bien à elle de m’aimer, me couvrant d’une infinie tendresse dès que cela lui était possible. Ses mains qui se posaient sur mes joues avant de me déposer un baiser sur le bout du nez. Ce surnom qu’elle m’avait donné et qui m’avait suivi tout au long de ma vie, jusqu’à l’adulte et pilote de chasse que j’avais fini par devenir, au bout d’un long travail acharné. Sa force qu’elle savait partager, généreuse au possible, aimante sans rien demander en retour.

Et puis, je me souviens.
Ezio.
Cet homme que je n’avais pas vraiment choisi, qui m’avait apprivoisé, avec le temps. Qui n’avait pas eu peur de m’aimer, à sa manière, bien entendu. Que j’avais adoré, avec qui j’avais tenté de construire une vie de famille, sans succès. Qui ne m’avait jamais manqué de respect mais que je n’avais pas su rendre heureux, malgré mes vaines tentatives. Qui était à présent un ex mari que je respecte, bien entendu, mais qui représente un échec de plus dans ma longue liste d’éléments négatifs qui remplissait ma vie.

Quel gigantesque gâchis.

Ressasser le passé ne me réussit pas, je le crains. Je me lève d’un bond, sentant la nausée me gagner. Bon Dieu, j'en suis à combien de verres? Je titube, tente de me rendre au petit coin. Mais l’affluence est si forte, dans le bar, que je finis par me faire bousculer par un rustre client, bien trop impatient de rejoindre ses amis pour descendre une pinte et sans doute tromper sa potentielle petite amie. Je sens que ma poche ne contient plus mon smartphone alors je pousse un cri ridicule et sans même réfléchir une seule seconde, je tente de récupérer mon téléphone portable, qui a dû chuter vers le sol crasseux de ce bar que je ne devrais pas fréquenter. À genoux, dégoûtante alcoolique, je me raccroche à ce simple détail qui réussit à me faire vriller. Non, je ne peux pas être séparée de cet objet! Je ne peux pas supporter une perte de plus. Sanglotant, je gémis, souffle même quelques affreux jurons qui n’ont rien à faire dans la bouche d’une si jolie jeune femme, comme aimait le souligner ma mère.
Non, Charlie, ne fait pas ça. Ne pense pas à elle. Ne vois-tu pas à quel point tu souffres? Pourquoi donc cherches-tu perpétuellement de nouvelles raisons d'être malheureuse? Pourquoi donc enfonces-tu toujours plus profondément ce poignard dans ton cœur?
De longues secondes s’écoulent, ou peut-être des heures. Je pense avoir sincèrement perdu la notion du temps, je flotte, hors du temps et de l’espace. Me redressant, m’asseyant sur mes fesses rebondies, je finis par abandonner: jamais je ne pourrais remettre la main sur mon téléphone, c’est peine perdue.
Et puis, le miracle. Une effroyable pimbêche, perchée sur de hauts talons aiguilles, finit par m’envoyer mon précieux smartphone, sans le faire exprès, bien entendu. À quel moment une femme aussi superficielle pourrait se préoccuper d’une pauvre loque telle que moi? Mais je n’ai que faire des tenants et aboutissants: Tout ce qui compte désormais, c’est que j’ai de nouveau l’opportunité de crier à l’aide.
Mais à qui?
Mon ex-mari? Mauvaise idée, je ne veux pas lui confier mes tourments, même s’il les connaît que trop bien, j’en ai peur.
Raphaël? Non, et encore moins Wyatt, ces anciens collègues envers qui je porte un respect sans vergogne ne méritent pas de me découvrir dans ce pitoyable état.
Oui, la boisson t’a transformé, Charlie. T’as rendu mauvaise, laide au possible, difforme et t’insuffle l’idée qu’aucun espoir n’est permis, dans ton cas.
Tu es fichue.
Oui, c’est donc ça la vérité que je prends en pleine poire, en redemandant, prête à me relever afin de commander une nouvelle tournée de shots que j’avalerais, l’un après l’autre, pleurnichant comme la femme capricieuse et immature que je suis.
Et puis, en déverrouillant mon téléphone, un prénom me saute aux yeux, celui de l’homme avec qui j’ai échangé dernièrement, m'agrippe de toutes ses forces, illumine mon âme que je pensais pourtant noircie de tous les côtés.
Eugène.
Aussi soudainement que l’envie de picoler est apparue dans mon ventre, elle disparaît. Je n’ai plus envie de boire, la seule pensée qui m’engloutit est la suivante:
Qu’est ce que je fais là? Suis-je tombée assez bas pour trahir la promesse que je lui avais faite, profondément sincère, croyant de toutes mes forces à une possible rédemption?
Je suis pitoyable.
Mais comme me le répète suffisamment mon parrain chez les AA: Rien n’est perdu tant que tu y crois.
Alors, je tente de l’appeler. Pulsion incontrôlable, qui se retrouve inassouvie quand je finis par tomber sur son répondeur. Penaude, je lui envoie plusieurs textos, sans doute incompréhensibles. Je crois réussir à lui envoyer l'adresse du bar, lui demande sans doute de me rejoindre. Pour assister à ma défaite.
De longues minutes s’écoulent, je suis toujours assise à même le sol, luttant contre la profonde envie de fondre en larmes. Quand le barman vient me relever et me sortir de son établissement, manu militari, je me dis que cette fois-ci, j’ai vraiment touché le fond.
Que je n’ai plus aucune échappatoire.
L’air de cette soirée est frais, me fout un sacré coup de fouet. Du coin de l'oeil, je repère un banc sur lequel je m'affale, soufflant fortement, la tête me tournant toujours aussi violemment.
Et puis, un homme s'avance dans ma direction.
Mon sauveur.
L’apercevoir, là, dans l’incroyable filet de lumière qu’apporte la lune m'insuffle une profonde bouffée de tranquillité. Mais aussi de gêne.
Le spectacle qu'il contemple est le dernier que j'aurais aimé lui offrir. Et pourtant.
Répondant à son entrée en matière, je poursuis, prononçant ce simple mot:
Salut.
Ma voix est sèche, si dure, presque intransigeante. Cherchant comment je pourrais justifier un tel comportement, je finis par lâcher les chevaux et poursuis, d’une voix grave et loin d’être maîtrisée:
Je… Je me dégoûte, Eugène. J’ai… j’ai flanché… Je… Je suis… Désolée…
La manière si hachurée que j’ai de m’adresser à mon parrain me paraît si éloignée de ma fidèle confiance en moi, de mon éternelle assurance.
J’ai besoin d’aide, Eugène, voilà ce que j’aurais dû lui dire. Ce dont j’aurais du avoir le courage d’avouer.
Mais quand rien n’est sûr, tout est possible…
On ne peut pas tomber plus bas, la chute est rude… et inévitable.
Connaître le pire afin de savourer le meilleur…
Quand est-ce que l’éclairci finira par revenir, dans ma vie?
Me cachant derrière mes deux mains, je finis par murmurer, honteuse:
T’as rien à faire là… Enfin… T’es drôlement bien accompagné. Coucou, bébé…
Je n’ose pas m’approcher de cette nouvelle vie, de son fils si magnifique qu'il porte dans ses bras, symbole d’un espoir envers qui je ne crois plus. J’aurais bien trop peur de l’abîmer. De le détruire.
Comme tout ce que je touche dans mon existence, actuellement…

_________________
I wish that I was a stranger in a crowd,
You say my name
and yet I don't hear any sound


Dernière édition par Charlie Sharp le Mar 19 Sep - 10:30, édité 1 fois
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trente-neuf ans qu'j'suis là. trente-neuf ans que j'fais semblant de tout gérer. trente-neuf ans, presque quarante ans et la mentalité proche d'un gosse de sept ans. c'pas facile tous les jours d'être moi.
un cœur foutu en l'air par la mère d'mon fils qui a préféré s'barrer, toute seule, comme ça, du jour au lendemain. j'assume mon rôle de père célibataire, grandement aidé par ma p'tite-sœur. déjà pas grand fan d'l'amour, là, c'est sûr, ils peuvent tous aller se faire foutre ceux qui sont amoureux, j'les déteste.
j'essaye d'penser à autre chose qu'à l'échec d'ma carrière et le couteau dans l'pain (ndlr : couteau dans la plaie) qu'a mis le documentaire netflix. j'suis réceptionniste chez mom&me. un taff qu'j'adore… même si mon ex y travaille aussi. fallait qu'j'apporte mon lot de dramas sinon, c'pas drôle.
modeste petit appartement dans l'est de la ville. rien de très prétentieux. juste de quoi être à l'aise avec mon fils.

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❃ se vente un peu trop souvent de ces deux golden globes et de sa nomination aux tony awards.
❃ acteur à la carrière impressionnante, particulièrement quand on apprend que tout s'est arrêté violemment à l'âge de dix-huit ans.
❃ passe ses mercredis soirs aux alcooliques anonymes et ses vendredis soirs aux narcotiques anonymes, sans exception depuis un an.
❃ un documentaire, très peu flatteur, est sorti sur lui, il y a peu. impossible de l'avoir loupé, il a fait les gros titres dans tous les journaux et a été la tête d'affiche et numéro 1 de la plateforme netflix pendant deux semaines.
❃ danse comme un dieu. il n'a pas un genre qu'il ne maîtrise pas, il a foncièrement la danse dans le sang. il donnait quelques cours avant que le documentaire ne sorte.
❃ sportif, il tente de converser un corps en bonne santé (malgré toutes les saloperies qu'il s'est ingurgité pendant des années), il n'est pas rare de le voir traîner à la salle de sport.
❃ a été surnommé le prince de la comédie, au pic de sa carrière, surnom affectueusement donné par le times. très drôle, il garde souvent quelques mimiques de comédie au quotidien.
❃ ne sait toujours pas déplier cette foutue poussette. a abandonné l'idée d'y arriver un jour, du coup, il porte constamment son fils dans les bras. tout le temps.
❃ à défaut de jouer dans de grands films ou dans des grandes pièces de théâtre, quand il s'agit de raconter une histoire à son enfant pour qu'il dorme, il se donne à fond dans le récit. c'est un passionné !
❃ depuis peu, il a repris les bancs de l'école. il part de loin ! il n'a jamais été scolarisé par ses parents, ayant préféré qu'il se concentre sur sa carrière. choix très peu judicieux.
❃ fan incontesté de dolly parton. ne la critiquer sous aucun prétexte, à vos risques et périls.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMer 30 Aoû - 19:42#



here for the bad and good times
ft. @Charlie Sharp coeur
J’suis pas un exemple à suivre. Dans le genre des rechutes, j’suis vraiment très bien placé dans le podium. J’compte plus le nombre de fois que j’ai poussé les portes de ce centre d’alcooliques anonymes dans l’espoir d’un renouveau. Au moins cinq fois, les cinq fois où j’ai la faculté d’m’en souvenir. Cinq fois où j’étais au bord du gouffre, désespéré, ayant besoin d’aide à tout prix, presque au point de non-retour. Quatre fois où j’ai lamentablement échoué. A croire qu’échouer n’est qu’une simple épreuve de mon existence, fatale, sur laquelle je n’ai absolument aucune sorte de contrôle. Destinée à me foutre en l’air, à chaque fois. Cette fois-ci, la cinquième fois, j’prends les choses plus à cœur. J’suis plus tout seul, j’suis plus Eric Lawson, l’acteur déchu d’Hollywood. Non, maintenant, je suis Eugene Lawson, le père de famille. C’est à peine croyable que j’sois père, à vrai dire. Davantage que je sois père célibataire. Malgré tout, ça m’a aidé à réaliser, à prendre conscience de mes décisions, des choix que je faisais. Putain, qu’ils étaient foireux. Bien sûr, il y a de fortes chances pour que je continue de me foirer, après tout, ne serait-ce donc pas l’essence même de ma vie ? Question à poser, à tout prix, à ma psychologue, tiens.

Alors, pour être honnête, j’ai encore du mal à comprendre comment on a bien pu me choisir pour devenir le parrain d’un autre alcoolique. De Charlie, plus précisément. De toute évidence, la cause de son alcoolisme est triste et sombre, comme elles le sont si souvent. Dans ses yeux, à l’instant même où je l’ai croisé, totalement par hasard, j’ai compris, j’ai vu toute la peine qu’ils dissimulaient. Une force de caractère qui laisse planer un doute, à condition que vous ne soyez pas un alcoolique. Lorsque vous l’êtes, que vous l’avez été, c’est presque instinctif, ce regard, cette envie de cacher sa peine derrière quelque chose, peu importe ce que cela peut être, on le reconnaît, on se reconnaît. Et par bienséance, pour ne froisser personne, on ne dit, on continue son bonhomme d’chemin, tout en sachant pertinemment que cette personne est en détresse. Et ça, j’l’ai vu immédiatement chez Charlie. Je ne saurais expliquer pourquoi ou même comment mais j’ai été profondément touché, instinctivement. Si j’doute de mes capacités de parrain, au vue de sa situation, enfin, ce que je crois être sa situation, je dois être à la hauteur, j’n’peux pas me permettre d’avoir des doutes. Aider les autres, c’est une tâche compliquée. Foutrement compliqué lorsque, comme moi, j’ai été habitué à être le centre de l’attention, à être égoïste et à m’en foutre, un peu, sur les bords, des autres.

J’ai conscience qu’à une heure aussi tardive, être sur le banc extérieur d’un bar, avec un bébé dans les bras, c’est peut-être pas la chose la plus flatteuse qu’il peut y avoir et j’n’imagine même pas les réactions et pensées des gens dans l’coin. On doit passer pour des fous complètement inconscients. Une chance que je ne sois plus la cible de paparazzis, j’vois déjà dans les gros titres sinon. Sauf que, comme souvent, la situation m’a dépassé. J’ai été rattrapé par mon envie d’aider, vite et bien. A l’instar de mon parrain. Personne formidable qui, peu importe l’heure, était toujours là pour me soutenir dans mes pires moments, ceux où je menaçais de rechuter ou que je rechutais. J’veux être cette personne pour Charlie. Bien que je ne la connaisse que très peu parce que bon Dieu qu’elle parle peu d’elle, du peu que j’en sais, j’ai l’image d’une femme forte, qui a perdu pied à un moment mais qui veut retrouver une once d’équillibre. J’ignore encore comment m’y prendre, j’n’ai aucune pédagogie, ça va être compliqué avec mon fils, plus tard. Mais j’ai cette volonté, l’ambition d’l’aider à s’en sortir. Au fond d’moi, j’suis persuadé qu’elle peut le faire, qu’elle y arrivera. Prendra le temps qu’il faudra mais j’veux, j’peux pas la lâcher.

Quand elle m’avoue avoir flanché, j’suis rassuré. Elle réalise ce qu’elle fait, elle n’est pas dans une spirale de déni, spirale que je n’ai que trop bien connu, pour ma part. Non, elle, certainement parce qu’elle est foutrement plus intelligente que moi, elle s’rend compte de ses erreurs, qu’elle doit les réparer, qu’elle peut y faire quelque chose. L’espoir est bien présent, j’ai raison de croire en elle et en sa guérison. J’ose pas l’interrompre, notamment pour lui dire qu’elle n’a pas à s’excuser. Quand une addiction nous tombe dessus, même toute la volonté du monde ne peut faire de miracle. J’l’ai réalisé tard et parce que je n’ai ouvert les yeux que tardivement, j’m’en suis voulu pour tellement de choses, des choses qui dépassaient mon propre contrôle. Alors, j’peux qu’imaginer, comprendre comment elle se sent actuellement. C’est certainement l’un des pires sentiments que quelqu’un puisse ressentir. Et même si j’l’ai vécu, j’pourrais pas lui dire comment aller outre ce sentiment parce que la vérité c’est qu’il m’habite encore aujourd’hui. Moins souvent qu’avant mais il reste tout de même là, dans un coin, prêt à ressurgir à n’importe quel instant pour me mettre plus bas que terre et me donner envie de retourner à mes pires démons.

C’est le moment où j’suis censé dire quelque chose. Il faut que je sois rassurant sans être intrusif. Il faut que je sois convaincant mais sans que je ne la brusque. Un mélange subtil et toutes personnes me connaissant, un tant soit peu, sait que c’n’est pas mon genre. J’suis du genre à faire une gaffe toutes les six secondes et à me foutre dans des situations délicates. Sauf que là, il ne faut pas que j’me foire, comme à mon habitude. C’est le risque qu’elle revienne complètement sur sa décision d’être membre des AA. Qu’est-ce que mon parrain ferait ?

« T’as pas à être désolée. C’pas de ta faute. C’est ce qui rend l’addiction si longue et compliquée à soigner. On a plus le contrôle sur rien. L’addiction joue sur le mental, le physique, le spirituel, si on y croit. C’pas une maladie à prendre à la légère. C’pas juste, bon, bah, arrête de boire. C’est tellement plus complexe. Personne peut comprendre avant d’y être confronté. »

J’crois que j’ai dit ce qu’il fallait. Enfin, j’pense ? Merde, c’est compliqué d’imaginer ce qu’une personne a besoin d’entendre dans ce genre de moment. Dans ces moments-là, avec mon parrain, j’étais tellement à côté d’mes pompes, torché à la mort, que j’me souviens pas d’un traître mot qu’il a pu me dire dans une situation similaire. Bordel, j’suis vraiment l’pire des parrains, si ça se trouve. La seule chose positive que j’vois en ressortir c’est que mon fils commence doucement mais sûrement à s’endormir. Dingue comment les bébés peuvent s’endormir n’importe où. Et comme si j’attendais qu’il retourne dans les bras de Morphée, j’pose cette question si délicate mais qui peut avoir un effet positif, un effet de lâcher prise lorsqu’on raconte tout ce qu’on a sur le cœur.

« Ça a été quoi ? Ton élément déclencheur ? Celui qui a fait qu’à partir de ce moment-là, t’as eu besoin d’la bouteille pour te sentir mieux ? »

C’est jamais une question évidente. Généralement, ça fait ressasser les pires souvenirs qu’une personne puisse avoir. Ça fait mal, très souvent. Et quasiment tout le temps, on préfèrerait oublier tout cela parce que c’est plus simple d’entasser tout ça, d’le cacher dans un coin et d’jamais y retourner, d’jamais être confronté à nos plus sombres côtés. J’sais d’quoi j’parle. Ce foutu documentaire à éveiller tout ça, m’a foutu plus bas que terre parce que j’avais enfoui chaque instant qu’ils ont rabâcher une bonne dizaine de fois dans ce film à la con.

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Can't take me anywhere
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Charlie Sharp

Charlie Sharp
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The Red Feather (Camille ; elle)
La déterminée Hayley Atwell
Wildheart ♥ (av.) _ alcara (sign.) _ WildHeart ♥ (bannière)
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Ezra Keller // Oonagh Fitzgerald

Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.

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Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternelle célibataire...
Les histoires d'amour ne sont jamais faciles, tant elles sont incontrôlables, surprenantes et dévastatrices.
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Ancienne pilote de chasse, à la retraite depuis deux ans à présent. Et maintenant? Je flotte dans l'espace, cherche à m'occuper de manière constructive. Spoiler alerte: c'est un échec.
Enfin, je suis devenue récemment bénévole dans une association qui aide les jeunes défavorisés en leur proposant des activités. Une manière de me confronter à la colère de ces ados alors que je suis moi-même une vraie grenade dégoupillée...

Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
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Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do

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✸ Son callsign était Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
✸ Adore regarder des émissions de paranormal
✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner


MES RPS EN COURS:

Eugene
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MES CONVOS SMS:

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Here, my dear.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMar 19 Sep - 10:30#



here for the bad and good times
ft. @Eugene Lawson coeur
J’ai jamais été de la trempe de ceux qui ont besoin d’aide. Bien au contraire. Tout au long de mon existence, j’ai toujours été celle qui soutenait les autres. Qui prenait les coups, en silence, contractant la mâchoire, ne pipant mot quand les désastres se sont accumulés, avec les années, tout autour de ma pauvre carcasse.
La mort de Naomi, le meurtre de ma mère, mon divorce avec Ezio.
Rien de bon ne semble s’échapper de ces tristes constats.
Et j’ai décidé d’enfoncer le clou avec l’alcool.
Pauvre de moi.
J’en avais marre d’être heureuse, il faut croire.
Je ne suis plus rien. Plus rien du tout. Mise à part une gosse capricieuse, assise sur un château de sable qui menace de s’écrouler à tout moment.
Sauf qu’il est hors de question d’embarquer Eugène dans ma chute. Il est là, il a sa vie, ses propres combats. Je réalise, malgré l’alcool, malgré la fatigue, malgré la peine, à quel point mon geste est d’un égoïsme extrême. Et pourtant, je n’arrive pas à me sentir coupable, ne serait-ce qu’une seule microseconde.

J’sais même plus très bien pourquoi il est là, à mes côtés. Ou plutôt, je me souviens avoir appeler à l’aide et que tout naturellement, c’est son visage qui est apparu dans mon esprit ravagé. J’me souviens à peine de notre rencontre, je devais encore être chargée comme jamais, ce jour-là, m’étant enfilé deux ou trois bouteilles de vodka sur toute la longueur d’une journée qui ressemblait à toutes les autres. À un gâchis que je désirais, que j’encrais dans ma réalité à chaque gorgée avalée. Mais quand je l’ai vu, j’ai su.
Qu’il pourrait me comprendre, sans que je ne lui explique quoi que ce soit.
J’ai trouvé en lui une raison de me battre. Comment une telle volonté a pu naître, susciter chez moi un espoir alors que je ne le connaissais ni d’Ève ni d’Adam? Aucune idée.
Parfois, dans la vie, il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Et ce n’est pas si mal, dans le fond.
Mais qu’il est cruel et autoritaire de penser que remonter la pente ne sera un succès assuré qu’à condition qu’Eugène soit présent à mes côtés. Me remettre aux autres, ça, c’est une grande première dans ma vie. Mais il ne faut pas confondre indépendance et autonomie.
La pente est raide. Je la remonte à plat ventre, je rampe, je glisse, des obstacles se dressent sur mon chemin, on m’attrape même par les chevilles pour m’attirer vers le fond.
Mais quelque part, au fond de mes tripes, je sens que je peux arriver au sommet. Je le sais. Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment.
Mais je sais que j’y arriverai. J’ai le meilleur des parrains pour cela.

J’ai fait ma part du job, je me suis livré. J’ai parlé, j’ai expliqué. En quoi cette soirée est l’exemple même d’un fiasco parfaitement huilé. Et Eugène me livre un discours posé, rassurant et à la fois parfaitement objectif. Mais… qu’est ce que ça veut dire, à la fin? J’crois que j’suis en pleine redescente, je sens que ça remue, là, dans mon ventre. Que ça danse et qu’en plus, ça ne connaît pas la chorégraphie. J’comprends strictement rien à ce qu’il me dit et pourtant, je réalise à quel point c’est capital dans ma gestion de l’alcool. Posant deux doigts sur ma bouche, sentant que mon haleine ne doit pas être bien fraîche, je murmure, retenant un profond hoquet:

Euh… Quoi? J’ai… J’ai pas compris, là.

Putain, qu’est ce que ça danse, sous mes yeux. C’est horrible, une sensation que je ne veux plus jamais ressentir. Je ne touche pas terre mais je n’atteins pas encore le ciel. J’suis comme qui dirait quelque part entre les deux. Dans l’atmosphère de ma propre galaxie.
Et là, il me pose LA question. Celle qui fâche, celle qui me pousse à me livrer, avec toute la franchise dont je peux faire preuve.
Je me concentre, enfin, j’essaie. L’exercice n’est clairement pas évident, mais après tout… Qu’est ce que je risque? Je n’ai plus à perdre. Et je lui dois des explications, il n’a pas fait tout ce chemin en pleine nuit pour m’entendre baragouiner quelques paroles d’alcoolo. Alors, je fronce les sourcils et espère sincèrement que mes phrases seront intelligibles:

C’est… C’est l’anniversaire de la mort de Naomi. Ma jumelle. Et… Putain, j’sais pas, j’arrive plus. J’y arrive plus. À avancer. J’avais besoin d’aide et faut dire que c’est tentant, un verre de whisky. Et puis deux. Et puis dix. Et puis…

Bon, là, c’est trop pour moi. La tête me tourne, encore et toujours plus. Mais pour le coup, je ne sais pas dire qu’elle en est la raison. Mon trop plein d’alcool qui semble vouloir jaillir hors de mon corps ou le souvenir de ma sœur qui ne peut pas me quitter, malgré tous mes efforts? Je me sens tellement pitoyable. Vidé. Et à la fois, rempli d’une haine, d’une colère et d’une désolation qui sont, de toute évidence, bien trop intenses pour une seule femme. J’sens que j’suis sur le point d’imploser. Les dégâts vont être affreux. Alors, je retarde cet instant fatidique, comme je le peux. Entrouvrant les lèvres, je ne sais pas pourquoi, mais je prononce ces mots:

J’étais si forte, avant. Si courageuse. J’ai surmonté les épreuves, je me suis battue pour devenir la femme que je voulais… Une pilote. Voilà, c’était ça, le centre de mon quotidien, c’était mon ambition et à la fois MA raison de vivre. Parce qu’au moins, je savais que je n’allais pas tout faire foirer. Et puis, j’ai rencontré l’alcool…

Je renifle, je sais bien que j’suis qu’une putain de connasse qui brise tout sur son passage. Passant mon avant bras sur mon nez dégoulinant, j’adopte une attitude qui me correspond bien: l’attaque. Ou plutôt, dans ce cas précis, la contre attaque. Je me sens bien trop vulnérable, à cet instant, je dois faire quelque chose. Ériger ce bouclier qui s’occupera de me protéger, de m’accorder un peu de temps pour remettre de l’ordre dans mes souvenirs chaotiques. Je ne veux plus penser à Naomi, mon coeur ne pourra bientôt plus s’en remettre. Alors, je tourne la tête vers Eugène et lui demande:

Comment t’as fait, toi, pour rompre avec elle? Avec cette garce, cette amante si désirable? Franchement, donne moi ton secret. J’serais prête à tout, pour ça. J’en peux plus, en fait, j’suis tellement fatiguée…

Las, j’expire longuement, pousse un gémissement, pose ma tête sur son épaule, avec toute la douceur dont je peux être capable dans un moment pareil.
Ouais, Charlie. Ouais, c’est ça. Baisse tes armes.
Tu ne sais plus t’en servir, de toute manière…


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I wish that I was a stranger in a crowd,
You say my name
and yet I don't hear any sound
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Eugene Lawson

Eugene Lawson
374
wild heart/louisa + elle.
ryan gosling.
self (av, sign, b&w gifs), margotrobie, emilyjeanstone (gifs), sam tinnesz/can't take me anywhere (lyrics sign).
naveen, le geek charmant (m. cornett) ; caroline, la simplette grincheuse (e. mackey) ; niamh, la maman badass (m. moore) ; caron, la rebelle (m. barrera).

trente-neuf ans qu'j'suis là. trente-neuf ans que j'fais semblant de tout gérer. trente-neuf ans, presque quarante ans et la mentalité proche d'un gosse de sept ans. c'pas facile tous les jours d'être moi.
un cœur foutu en l'air par la mère d'mon fils qui a préféré s'barrer, toute seule, comme ça, du jour au lendemain. j'assume mon rôle de père célibataire, grandement aidé par ma p'tite-sœur. déjà pas grand fan d'l'amour, là, c'est sûr, ils peuvent tous aller se faire foutre ceux qui sont amoureux, j'les déteste.
j'essaye d'penser à autre chose qu'à l'échec d'ma carrière et le couteau dans l'pain (ndlr : couteau dans la plaie) qu'a mis le documentaire netflix. j'suis réceptionniste chez mom&me. un taff qu'j'adore… même si mon ex y travaille aussi. fallait qu'j'apporte mon lot de dramas sinon, c'pas drôle.
modeste petit appartement dans l'est de la ville. rien de très prétentieux. juste de quoi être à l'aise avec mon fils.

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❃ se vente un peu trop souvent de ces deux golden globes et de sa nomination aux tony awards.
❃ acteur à la carrière impressionnante, particulièrement quand on apprend que tout s'est arrêté violemment à l'âge de dix-huit ans.
❃ passe ses mercredis soirs aux alcooliques anonymes et ses vendredis soirs aux narcotiques anonymes, sans exception depuis un an.
❃ un documentaire, très peu flatteur, est sorti sur lui, il y a peu. impossible de l'avoir loupé, il a fait les gros titres dans tous les journaux et a été la tête d'affiche et numéro 1 de la plateforme netflix pendant deux semaines.
❃ danse comme un dieu. il n'a pas un genre qu'il ne maîtrise pas, il a foncièrement la danse dans le sang. il donnait quelques cours avant que le documentaire ne sorte.
❃ sportif, il tente de converser un corps en bonne santé (malgré toutes les saloperies qu'il s'est ingurgité pendant des années), il n'est pas rare de le voir traîner à la salle de sport.
❃ a été surnommé le prince de la comédie, au pic de sa carrière, surnom affectueusement donné par le times. très drôle, il garde souvent quelques mimiques de comédie au quotidien.
❃ ne sait toujours pas déplier cette foutue poussette. a abandonné l'idée d'y arriver un jour, du coup, il porte constamment son fils dans les bras. tout le temps.
❃ à défaut de jouer dans de grands films ou dans des grandes pièces de théâtre, quand il s'agit de raconter une histoire à son enfant pour qu'il dorme, il se donne à fond dans le récit. c'est un passionné !
❃ depuis peu, il a repris les bancs de l'école. il part de loin ! il n'a jamais été scolarisé par ses parents, ayant préféré qu'il se concentre sur sa carrière. choix très peu judicieux.
❃ fan incontesté de dolly parton. ne la critiquer sous aucun prétexte, à vos risques et périls.

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w/ charlie ; w/ rebecca #2 ; w/ nikki ♡ ; w/ kej ; w/ persé ; w/ the quator ; w/ martha.


présente, autant que possible.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMer 29 Nov - 21:05#



here for the bad and good times
ft. @Charlie Sharp coeur
L’histoire de Charlie m’touche. Pas mal égoïste, plutôt du genre à penser avoir tout vu et vécu, que toutes les saloperies me sont tombées dessus, écouter l’expérience d’une telle femme est inspirant et me remet les pieds sur terre. Ma relation avec l’alcool est complexe, pratiquement quarante balais et plus d’la moitié d’mon existence est en lien avec cette merde. J’pensais, un peu naïvement, que l’alcool n’était réservé qu’aux faibles, aux p’tits cons d’mon genre. Charlie est la preuve que non. Comme elle le dit si bien, elle était courageuse, elle s’est battue pour être ce qu’elle voulait dans ce monde. Et pourtant, la chute est terrible. A des années lumières de ce que j’ai vécu. Moi, tout m’est toujours tombé tout cuit dans l’bec, jamais eu besoin d’allumer le four… ou un truc du genre. Un peu subi la carrière d’acteur, un peu subi leur pression, un peu subi la chute de ma carrière, un peu subi mes addictions, un peu subi mes échecs amoureux, un peu subi ma propre existence, putain. Contrairement à ma filleule des AA, je n’ai jamais connu la perte, la vraie, celle qui fait véritablement mal, celle qui est pour toujours. Certes, j’ai perdu mon père mais je n’ai jamais ressenti un tel manque, à proprement parlé. C’type était un tel salaud, m’a forcé à tellement de conneries, à des choix qui n’étaient pas les miens, a foutu une bonne partie d’ma vie en l’air à ne pas me scolarisé. Il a basé sa vie, celle d’ma mère, d’ma sœur et la mienne sur mon “talent”, laissant tout se casser la gueule si ça ne marchait plus. Et ça n’a pas loupé, dix-huit ans, treize ans de carrière, un accident de bagnole et tout est foutu en l’air. Une chance qu’ma mère est une débrouillarde, qui n’a jamais réellement cru en moi. Quand mon père est mort, c’peut-être horrible de dire ça, mais j’me suis senti bien, allégé d’un poids qui n’était autre que sa déception visible à des kilomètres, qui n’avait aucun scrupule à montrer, tout le temps, à tout le monde et surtout à moi. J’n’étais plus son fils, j’n’étais qu’un con égoïste qui a détruit son plan parfait et idéal de se faire d’la thune sur son fils, qu’il a même pas pris l’temps d’élever.

Alors, quand Charlie m’parle d’sa perte, j’tente de me mettre à sa place, d’imaginer la peine que ça peut faire. J’m’imagine perdre ma petite-sœur… putain, ça serait une catastrophe. Elle me porte sur ses épaules depuis aussi longtemps que j’m’en souvienne. Elle n’a jamais arrêté d’me soutenir, envers et contre tous. Elle m’a épaulé quand j’étais devenu l’pire des connards à cause de la drogue, que je lui faisais vivre un enfer sur terre avec mon comportement de star incomprise. A quelques détails près, j’pense que c’est ce genre de relation qu’l’ancienne pilote avait sa jumelle. Un lien fusionnel, un lien inexplicable, un lien indestructible… si ce n’est par la mort.

En pensant à d’telles choses, j’suis bien heureux d’avoir mon fils dans mes bras. Il me procure cette présence rassurante et pure. Je jette un p’tit regard vers lui, rapidement, j’vois qu’il commence doucement mais sûrement à s’endormir. J’peux pas m’empêcher d’lâcher un p’tit sourire en coin. J’devrais pas, la situation ne s’y applique pas du tout mais j’suis heureux, rassuré d’voir que de belles choses, de beaux moments, peuvent encore avoir lieu. Mais j’me reprends rapidement. J’tourne mon regard vers Charlie. La pauvre est dans un sale état après la race qu’elle vient d’se mettre. Ça me fait d’la peine d’la voir d’la sorte. A chaque fois que j’l’ai vu chez les AAs, elle était triste, assez fermée mais jamais dans un tel état. J’sens ce – presque – point d’non-retour. Sauf que comme l’a dit mon parrain, il n’y a pas ce point n’existe pas. Un retour est toujours possible, tant qu’on essaie, tant qu’on tente d’faire d’son mieux, même si les rechutes sont possibles et, voire, normales.

« Et puis tu t’arrêtes plus. »

J’me souviens d’cette nuit, vaguement, évidemment, parce que j’m’étais mis une sacré mine. Cette nuit où j’ai réalisé que j’suis allé trop loin. Cette nuit où j’ai compris que j’devais faire quelque chose, histoire de ne pas détruire la vie de mon fils. Cette nuit où j’ai compris que j’peux pas lui faire subir toute cette déception, toute cette colère, tous ces sentiments d’merde que j’ai ressenti envers mon père. J’veux pas être la définition même de l’échec, d’la peine. Ce petit être mérite largement mieux. Il mérite d’avoir quelqu’un de capable à ses côtés. Davantage maintenant qu’il doit grandir sans la présence de sa mère. Bien sûr, j’dis pas que j’suis le parent idéal, qu’on peut pas m’faire des reproches. Putain qu’on peut m’en faire. D’ailleurs, le simple fait que j’sois là, avec mon enfant, à cette heure-ci, sur un banc, dans un coin pas franchement fréquentable, c’est questionnable. J’m’en rends compte. Sauf que j’commence à prendre confiance dans le rôle d’la vie, celui d’père, j’commence à avoir le sentiment d’être assez bien… ou du moins, j’essaye.

J’prétends pas être un exemple. Là où j’ai toujours eu la sensation que mes parrains voulaient que je prenne exemple sur eux, pour rien au monde, je ne veux que Charlie copie mon comportement. Qu’est-ce que j’peux être un véritable con. Bien que j’la connaisse pas, je crois saisir sa personnalité. Cette carapace se brise, me laisse entrevoir la personne qu’elle est véritablement. Elle vaut mieux qu’moi. Ce courage, bien qu’elle ait l’impression qu’il ne soit plus que d’l’histoire ancienne, moi, j’le sens encore bien ancré en elle. Il faut juste affronter les épreuves de la cure, du sevrage. Cette période où on se sent comme la dernière des merdes. Un vulgaire étron sur le passage. Un putain d’épave aussi imposante que le Titanic, s’il a vraiment existé. A tous les coups, c’est une création d’Hollywood. En tout cas, j’sais à quel point c’est dur de relever la tête, de se croire capable quand les premiers jours, les premières semaines sont si douloureuses, si lentes, si cruelles, si pénibles à vivre.

« Au moins, t’as déjà fait preuve de courage. Moi, jamais. J’ai toujours laissé tout le monde faire ce qu’ils voulaient d’moi. Pendant des années et des années, et même très récemment, je n’avais aucun contrôle sur ma vie. Tout ce que je pouvais contrôler ce sont mes ressentis et même là, j’me sentais pas légitime d’les exprimer. Je devais être exactement comme les gens l’attendaient d’moi. J’ai eu trop peur d’m’infirmer, de montrer qui j’étais. Bon, faut dire que j’suis certainement un p’tit con dans l’fond. »

Mes pensées sont très brouillon, j’ai du mal à m’exprimer. Parait-il que c’est le résultat de nombreuses années d’auto-destruction et d’une mauvaise influence parentale. Qu’est-ce qu’ils peuvent utiliser des mots compliqués, les docteurs du mental.

« Ce que j’veux dire c’est qu’il y a pas de remèdes miracles. Tous les alcooliques s’en sortent à leur façon. Ça peut être plus ou moins rapide chez certains et très long chez les autres. Et c’est ok. »

J’pivote mon corps en sa direction, j’me permets de poser ma main sur la sien, lui rapporter un brin de support dans cet instant complexe.

« Tu l’as dit toi-même, tu es forte et courageuse. J’sais que ça t’parait impossible, qu’pour toi, t’as perdu toutes ces qualités mais c’est faux. Elles sont camouflées sous l’addiction, sous le deuil, sous la perte de ta sœur, sous la fatigue mais elles sont toujours présentes. Ces qualités ne te quittent jamais. Crois-moi. Peu importe le temps que ça va te prendre, tu les retrouveras et tu te dépasseras. Tu seras encore plus géniale que tu n’l’es déjà. »

Si j’ai très peu d’estime pour ma propre personne, que j’suis un peu méfiant, que j’ai très peu d’foi en l’humanité, j’serais pas expliquer pourquoi et comment mais j’ai confiance en Charlie. J’sais pas vraiment si mes paroles vont l’aider ou même si elle s’en souviendra demain mais une chose est sûre : je lui répéterai autant de fois qu’il faut pour qu’elle comprenne, qu’elle l’imprime dans sa tête et qu’elle prenne conscience de la personne forte qu’elle est.

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Can't take me anywhere
i’m really good at being good for nothing. you might get canceled just because we’re something. i’m drinking holy water self-destructing.
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Charlie Sharp

Charlie Sharp
883
The Red Feather (Camille ; elle)
La déterminée Hayley Atwell
Wildheart ♥ (av.) _ alcara (sign.) _ WildHeart ♥ (bannière)
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Ezra Keller // Oonagh Fitzgerald

Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.

here for the bad (& good) times ; w/ charlie  Bd59d00aa9c7a79ce54b59dd899a75abed1148ac
Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternelle célibataire...
Les histoires d'amour ne sont jamais faciles, tant elles sont incontrôlables, surprenantes et dévastatrices.
here for the bad (& good) times ; w/ charlie  Giphy

Ancienne pilote de chasse, à la retraite depuis deux ans à présent. Et maintenant? Je flotte dans l'espace, cherche à m'occuper de manière constructive. Spoiler alerte: c'est un échec.
Enfin, je suis devenue récemment bénévole dans une association qui aide les jeunes défavorisés en leur proposant des activités. Une manière de me confronter à la colère de ces ados alors que je suis moi-même une vraie grenade dégoupillée...

Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
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Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do

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✸ Son callsign était Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
✸ Adore regarder des émissions de paranormal
✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner


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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyDim 3 Déc - 16:33#



here for the bad and good times
ft.  @Eugene Lawson coeur
C’est con, la mémoire. Et la concentration. Deux putains de conneries qui vont de paire. Qui sont censés fonctionner ensemble et surtout, servir une attitude adulte et responsable. Surtout à cet instant.
Tandis que je plisse des paupières afin de réfléchir convenablement au discours sincère et profond que m’offre mon parrain, j’y peux rien, je dérive. J’pense à autre chose, à un souvenir. Si lointain et pourtant si clair, limpide, presque comme une vision.

J’me revois, haute comme trois pommes, à l’école de Monterey. Il faisait beau, ça devait être un des derniers jours de classe, avant les grandes vacances d’été. Dans la cour de récréation, Steve Robinson, ce petit connard qui n’a pas arrêté de m’emmerder de l’année, tourne autour de moi en cercle en me baragouinant qu’il me trouve moche et dans la foulée, il me pique la sucette que j’suis en train de lécher. Moi, je boude, je fais la gueule, comme d’habitude, de toute manière, quand j’étais enfant, ma mère n’arrêtait pas de dire qu’il fallait me brûler pour que je puisse sourire, sur les photos de famille. Je ne geins pas pour autant, j’reste fière, même si je me sens blessée. J’me rappelle m’être dit: “mais il se prend pour qui, ce petit con?” mais n’avoir prononcé aucun juron. Ça, c’était l’affaire de Naomi, qui s’est précipitée sur lui, et après lui avoir tiré une oreille, fait cracher la sucette et lui avoir exigé des excuses à mon encontre. Steve, il est parti pleurer dans les jupons de la surveillante et Naomi, elle, elle a jeté sa propre sucette à la poubelle. Parce que, comme elle le disait souvent, si on ne peut pas être heureuses à deux, alors, un plaisir solitaire n’a aucune saveur. Et que si je devais souffrir d’un manque, elle en ferait de même. Qu’on était pas jumelles pour rien.

Et tandis que je rejoins la terre ferme, la réalité et non pas ce souvenir émouvant, mon visage s’illumine.
Parce qu’elle savait toujours comment me remonter le moral. Comment me faire sourire, me tordre de rire, même. Elle était spéciale, unique en son genre.
Et à travers les quelques rayons émis par la lune, je la vois, en Eugène. Lui aussi est intense, particulier, une perle rare et un peu trop précieuse.
Le genre de gars qui vole au secours de sa filleule des AA avec son fils dans les bras, qui s’assoit sur un banc dégueulasse pour remonter le moral d’une troupe au bord de l’abandon.
Et pour ça, j’sais pas trop comment le remercier. J’me contente de me redresser, d’inspirer et d’oublier ce mal de tête imminent tout en disant, la bouche pâteuse:

T’as les mots qu’il faut, Eugène. Franchement, t’as réussi l’impossible ce soir. Ton garçon peut être fier de toi… Tu lui sors les mêmes discours d’encouragement, quand il doit faire son rot après son biberon?

Ok, la vanne est dégueulasse, à mon image, ce soir, pourtant, j’suis pas vraiment capable de produire mieux. Je reste figée, le menton sous mon poing fermé, lui même en équilibre sur mon genou, mes jambes croisées, je maintiens fermement l’équilibre, je reste solide. Pour une durée déterminée, évidemment, la rechute n’est pas loin.
Mais maintenant qu’Eugène est dans les parages, j’sais pas, j’me sens si merdeuse. Et j’ai la sensation d’une promesse à tenir, à maintenir même, celle de ne jamais recommencer. À boire, à me foutre minable, plus bas que Terre.
Putain, qu’est ce qu’elle dirait Naomi, si elle me voyait comme ça…? Et ma mère? N’en parlons pas! Et c’est pas simplement une expression, j’veux dire, j’veux vraiment pas en parler. J’ai pas envie de chialer, pas comme ça, pas devant lui ni son merveilleux petit bébé.
Enfant, on ne devrait pas connaître une telle désolation. On devrait encore être protégé du monde extérieur, de sa cruauté, de ses épreuves et de sa fatalité.
J’en paie le prix, de ce début d’existence bien tranquille. Comme si j’en avais marre d’être heureuse, dans le fond… Comme si je devais m’infliger une souffrance ultime pour avoir connu le bonheur.

J’tiens à peine debout et pourtant, j’sais que je dois me relever. Que c’est la seule putain de chose à faire. Quitter ce banc… Pour aller où? Pour quoi faire? Rejoindre une solitude oppressante et qui me pousse à faire des conneries? À enchaîner les mauvaises décisions, à picoler, à obéir au petit Diable sur mon épaule qui m'intimide et m’ordonne de prendre la mauvaise direction?
Non, j’ai pas envie d’être seule. J’ai pas envie d’aller dormir, me doucher ou quoi que ce soit.

Vas-y, Charlie. Parle. Ton parrain, il est là pour t’écouter et tu devrais pas avoir peur.
Plus jamais.

Les jambes tremblotantes, pas très sûre de moi mais déterminée à quand même faire quelque chose, je fais quelque pas, hésitante et attachant fébrilement ma chevelure en un chignon désorganisé, je propose à Eugène:

Ça te dirait pas, de venir prendre un petit déjeuner avec moi? J’sais que c’est pas l’heure mais j’connais un endroit qui sert des pancakes avec du bacon et de la confiture de cerise à n’importe quelle heure. Et promis, y’a pas d’alcool. Ton petit bout de chou serait au chaud, aussi, c’pas rien, ça, j’voudrais pas qu’il attrape la crève.

Je souris tendrement en observant son fils dans le creux de ses bras. Protégé, aimé…
Ce sont deux sensations que je ne connais plus. Mais qui ne me sont pas interdites pour autant.
Hein, qu’un jour, j’vais les retrouver, pas vrai…?

_________________
I wish that I was a stranger in a crowd,
You say my name
and yet I don't hear any sound
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Eugene Lawson

Eugene Lawson
374
wild heart/louisa + elle.
ryan gosling.
self (av, sign, b&w gifs), margotrobie, emilyjeanstone (gifs), sam tinnesz/can't take me anywhere (lyrics sign).
naveen, le geek charmant (m. cornett) ; caroline, la simplette grincheuse (e. mackey) ; niamh, la maman badass (m. moore) ; caron, la rebelle (m. barrera).

trente-neuf ans qu'j'suis là. trente-neuf ans que j'fais semblant de tout gérer. trente-neuf ans, presque quarante ans et la mentalité proche d'un gosse de sept ans. c'pas facile tous les jours d'être moi.
un cœur foutu en l'air par la mère d'mon fils qui a préféré s'barrer, toute seule, comme ça, du jour au lendemain. j'assume mon rôle de père célibataire, grandement aidé par ma p'tite-sœur. déjà pas grand fan d'l'amour, là, c'est sûr, ils peuvent tous aller se faire foutre ceux qui sont amoureux, j'les déteste.
j'essaye d'penser à autre chose qu'à l'échec d'ma carrière et le couteau dans l'pain (ndlr : couteau dans la plaie) qu'a mis le documentaire netflix. j'suis réceptionniste chez mom&me. un taff qu'j'adore… même si mon ex y travaille aussi. fallait qu'j'apporte mon lot de dramas sinon, c'pas drôle.
modeste petit appartement dans l'est de la ville. rien de très prétentieux. juste de quoi être à l'aise avec mon fils.

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❃ se vente un peu trop souvent de ces deux golden globes et de sa nomination aux tony awards.
❃ acteur à la carrière impressionnante, particulièrement quand on apprend que tout s'est arrêté violemment à l'âge de dix-huit ans.
❃ passe ses mercredis soirs aux alcooliques anonymes et ses vendredis soirs aux narcotiques anonymes, sans exception depuis un an.
❃ un documentaire, très peu flatteur, est sorti sur lui, il y a peu. impossible de l'avoir loupé, il a fait les gros titres dans tous les journaux et a été la tête d'affiche et numéro 1 de la plateforme netflix pendant deux semaines.
❃ danse comme un dieu. il n'a pas un genre qu'il ne maîtrise pas, il a foncièrement la danse dans le sang. il donnait quelques cours avant que le documentaire ne sorte.
❃ sportif, il tente de converser un corps en bonne santé (malgré toutes les saloperies qu'il s'est ingurgité pendant des années), il n'est pas rare de le voir traîner à la salle de sport.
❃ a été surnommé le prince de la comédie, au pic de sa carrière, surnom affectueusement donné par le times. très drôle, il garde souvent quelques mimiques de comédie au quotidien.
❃ ne sait toujours pas déplier cette foutue poussette. a abandonné l'idée d'y arriver un jour, du coup, il porte constamment son fils dans les bras. tout le temps.
❃ à défaut de jouer dans de grands films ou dans des grandes pièces de théâtre, quand il s'agit de raconter une histoire à son enfant pour qu'il dorme, il se donne à fond dans le récit. c'est un passionné !
❃ depuis peu, il a repris les bancs de l'école. il part de loin ! il n'a jamais été scolarisé par ses parents, ayant préféré qu'il se concentre sur sa carrière. choix très peu judicieux.
❃ fan incontesté de dolly parton. ne la critiquer sous aucun prétexte, à vos risques et périls.

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w/ charlie ; w/ rebecca #2 ; w/ nikki ♡ ; w/ kej ; w/ persé ; w/ the quator ; w/ martha.


présente, autant que possible.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMer 3 Jan - 12:37#



here for the bad and good times
ft. @Charlie Sharp coeur
En tant que parrain, la première chose que l’on apprend, c’est de ne pas prendre la situation trop à cœur, faire preuve de distance et d’adultère (ndlr : pour Eugene, adultère, c’est être un adulte). Sauf que, plus le temps passe, plus j’apprends à connaître Charlie, moins je me vois rester dans cet optique-ci. D’ailleurs, en y repensant, j’me souviens de mes parrains suivre parfaitement les règles, n’les enfreindre sous aucun prétexte. J’me rappelle être au bord du gouffre, avoir besoin d’aide, d’empathie, de présence, de compréhension et de bienveillance et n’avoir eu que des phrases à deux cents, sans réel intérêt, sans aucune volonté de m’aider avec des paroles tout droit sorti d’un bouquin à la con pour les alcoolos. C’peut-être pour ça qu’j’ai sombré tant de fois, qu’mes démons m’ont toujours attaqué de plus belles. J’n’avais aucun soutien d’la part de ceux qui connaissent ce sentiment, cette addiction. Que des citations que l’on pourrait croire tout droit sorties d’Instagram. J’peux pas être ce genre de parrains, j’peux pas faire vivre cette inactivité, ce j’m’en-foutisme légendaire et inquiétant. Si j’suis pas sûr de grand-chose dans c’bas monde, j’sais une chose, c’est que Charlie Sharp, en dehors d’avoir un nom super cool, mérite toute l’aide que je peux lui apporter. Et bien que j’n’ai pas instauré d’limites, que j'ignore même réellement de quoi il s’agit, j’veux l’aider. J’veux qu’elle sorte de ce merdier, j’veux qu’elle ait une vie digne de ce nom, j’veux qu’elle prenne conscience d’la nana incroyable qu’elle est. Qu’l’alcool, c’est juste un p’tit obstacle, tout à fait surmontable pour une femme telle qu’elle est, et qu’après ça, sa vie sera formidable, tout c’qu’elle mérite. J’suis peut-être un peu con… non, ça, c’est sûr que j’le suis… En attendant, j’prends peut-être les choses trop à cœur mais j’préfère ça, qu’on m’pointe du doigt pour avoir été moi-même plutôt qu’m’on dise, un jour, « tant pis, t’as fait d’ton mieux » alors que j’serais allé chercher mes discours d’motivation sur Pinterest. J’ai passé la première partie d’ma vie à réciter ce qu’un tel avait écrit pour moi, c’pas envisageable pour moi d’continuer d’la sorte… sans être payé, of course !

« Tu rigoles ? C’est avec ce p’tit bout qu’j’m’entraine. Impossible qu’il fasse son rot ou sa sieste, sinon. »

J’suis content d’la voir lâcher un p’tit sourire, d’la voir prendre un brin d’plaisir, juste un p’tit peu de bonheur, l’espace de quelques secondes, aussi courtes soient-elles. Ce sont les plus petits détails qui font tout, absolument tout, dans une reconstruction. Surtout après une soirée aussi chaotique où le manque d’confiance en soi est de mise. Pour l’avoir vécu, cet instant où tu réalises que tout ce que tu as fait ne sert plus à rien, que tout l’effort que tu as mis dans le fait d’arrêter d’te bourrer la gueule sont foutus, c’est l’pire que tu puisses vivre. J’me souviens encore du dégoût j’avais envers ma propre personne. P’tain, qu’est-ce que j’pouvais me haïr après ça. Une chance que j’ai jamais été un fervent défenseur d’ma propre personne. Sauf qu’à chaque fois, j’repense à la déception d’ma petite-sœur, qui a toujours fait d’son mieux pour l’cacher mais qui n’a jamais réussi à m’cacher quoique ce soit. J’comprends totalement que les premières pensées de Charlie aille vers sa jumelle, malheureusement décédée, si j’ai bien compris ? J’suis pas encore doué pour les sous-entendus, les images de style comme dit ma prof’ d’grammaire. Y a encore quelques mois, j’pensais que les hyperboles, c’était pour les hyper-soupes. Comme quoi, j’ai pas mal trucs à apprendre. En tout cas, j’sais qu’pour moi aussi, quand j’me déçois, quand j’suis au fond du trou, j’me fous encore plus en l’air, à penser à ceux qu’j’peux décevoir davantage dans toute cette histoire. Parce que l’addiction ne nous touche pas que nous, personnellement, elle touche toutes les personnes qui nous entourent. Et bordel, c’pas juste. Toutes ces personnes que j’ai blessé et qui, pourtant, n’avait rien fait d’mal, jamais. Nicole, Bec’, Zeus… et même sa mère. J’suppose que j’ai dû merder dans la colle pour qu’elle se barre, comme ça, du jour au lendemain ? Elle d’vait se douter qu’j’avais recommencer à boire en cachette. Oh… Est-ce que j’suis en train d’trouver des excuses à cette peau d’vache ? Oh, putain, heureusement que Nicole m’entend pas, elle m’détruirait direct !

« Y pas d’heure pour des pancakes ! Ça va t’aider à décuver, en plus. Une pierre, deux pierres ! » (ndlr: une pierre, deux coups)

Sur cette expression qu’j’ai jamais comprise, j’me lève doucement, histoire de ne pas réveiller ce bébé qui semble si paisible et qui, enfin, dort. Je prends mon temps et j’essaye de le laisser à Charlie. J’me doute qu’au vue d’l’état dans lequel elle est, elle ne sera pas en capacité d’être aussi rapide que Flash McQueen. Je reste près d’elle, en cas d’coup dur. J’les connais assez bien pour savoir qu’on a toujours besoin d’aide dans un tel état d’ébriété. Une fois arrivés au niveau du véhicule, j’ouvre grand la porte arrière pour installer ce prince, toujours endormi tendrement. J’l’installe dans la plus grande douceur possible avant de fermer le plus doucement mais sèchement possible la porte du véhicule. A travers la fenêtre, je remarque que ça ne l’a même pas réveillé. Grâce à Seal ! (ndlr: grâce au ciel) J’m’assois côté conducteur. Du coin d’l’œil, en mettant ma ceinture, j’vérifie que Charlie a bien mis la sienne. RAS. J’peux commencer à nous diriger vers le café en question. Elle m’a donné d’nom mais j’sais exactement lequel c’est. J’compte pas le nombre de fois où j’me suis dessoûlé là-bas. Faut croire que c’est le lieu où aller en cas d’coup dur.

En quelques minutes, parce que j’suis un pilote hors-pair, j’me gare dans le parking du roi des pancakes à toute heure d’la journée et d’la nuit. Bien évidemment, il est ouvert et si on en croit l’peu d’voitures qu’il y a sur le parking, y a pas grand monde. Un soulagement. C’est jamais agréable de s’rendre dans un lieu blindé, où on peut à peine respirer dignement. J’sais qu’en c’moment, j’en ai assez d’être des lieux bondés, y a toujours un connard qui m’reconnait et qui m’fait chier sur ce foutu documentaire Netflix. Là, au moins, j’sais que j’aurais la paix. C’est tout c’qu’j’demande. J’sais pas si c’est parce qu’en ouvrant la porte, j’sens cette douce odeur mais immédiatement, mon estomac se réveille et crève la dalle. J’prends mon fils dans mes bras, toujours couvert généreusement de sa couverture et manteau et on rentre, enfin, dans le café aux fausses allures de diner des années 60. Une ambiance vintage pas désagréable. On s’place sur une table, un peu au fond, le plus loin possible de la porte d’entrée. Plus j’en suis loin, mieux j’me porte, c’est complètement un toc que j’ai.

« Tu te sens mieux ? »

Sinon, comme à chaque endroit que j’fréquente, j’connais la recette ultime pour la gueule de bois, j’sais ce qu’ils font de mieux pour que ce sentiment désagréable d’être complètement à côté de ses pompes, se dissipe le plus rapidement possible. J’ai été obligé d’l’apprendre pour pas me sentir mal à chaque seconde que faisait ce monde. Certes, elle me détestera certainement après avoir goûté à ma solution miracle mais elle se sentira mille fois mieux après.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyDim 21 Jan - 17:40#



here for the bad and good times

ft.  @Eugene Lawson coeur
Même dans mes cauchemars les plus effrayants, les choses n’auraient pas plus mal tourner que ça.

Et faut dire que, depuis le premier drame de ma vie, la mort de ma soeur jumelle Naomi, j’en ai une sacrée putain de collection, de rêves traumatisants. Parfois, j’ai mon petit Top 5 qui vient me rendre une charmante visite en s’enchaînant dans la même semaine. Ce qui, bien entendu, me prive de mon sommeil, et qui réussit l’exploit impossible de me faire pleurer et dévorer le contenu de mon placard à friandises en un temps record. C’est plus fort que moi, j’ai dû compenser le manque de l’alcool par autre chose, du genre, un moins quelque part, un plus de l’autre. Et comme j’ai, enfin, la plupart du temps, aucune envie de décevoir les gens qui me soutiennent dans ma lutte contre l’alcool, je me fais violence, je me force à ne pas flancher, je puise dans mes insoupçonnées ressources pour refuser la facilité. Pour ne pas plonger la tête la première vers une option qui paraît alléchante, de prime abord, mais qui serait aussi décevante que malsaine. L’alcool, oui, c’est devenu mon putain de meilleur ami. Celui qui me tient la main, qui m’écoute, qui me sourit, qui réussit à faire disparaître tous mes problèmes ou en tout cas à en effacer la gravité. Mais c’est un lourd prix à payer, celui d’oublier. Car tel un boomerang, les composantes de ma vie me reviennent, tel un boomerang. Et ils viennent me cogner en pleine gueule, bordel. Ils ne font preuve d’aucune complaisance, aucune pitié, aucune retenue.
Oublier, c’est bien. Se souvenir, c’est pire.

Parfois, j’essaie aussi de me souvenir de la version que j’étais… avant. Mais le plus difficile est de trouver le point où tout a basculé. Le jour où je suis passée d’une adolescente pleine de rage et d’incompréhension à cette jeune femme dégoûtée de la vie, perpétuellement déçue, condamnée à souffrir. À partir de quelle heure suis-je devenue si défaitiste? À partir de quelle seconde ai-je enfin cessé de voir le verre à moitié plein?
Tout est si vide, autour de moi. J’ai beau crié, tout résonne, à l’infini.
C’est pas réellement faute d’avoir cherché de l’aide. Mais j’ai toujours accordé ma confiance à des hommes qui ont été soit désastreux par maladresse soit profondément méchant par gratuité. Je pense bien évidemment à Ezio, qui a été le plus merveilleux des maris, jusqu’à ce que nos chemins se séparent à cause d’envies non partagées, qui ont eu raison de notre mariage. Je pense bien évidemment à mon père, à cet homme qui a toujours désiré avoir un fils et qui a décidé de décharger sa déception sur une jeune femme qui ne demandait qu’à le satisfaire, lui et ses irraisonnées ambitions.
Les hommes, c’est tous des cons.

Sauf Eugène.

Eugène il me prouve, encore une fois, qu’échouer, bah… Ce n’est pas si grave, tout compte fait. Il est simple, tellement spontané. Il me fait rire. Et genre, je ne me moque pas de lui, en fait, surtout pas. J’ai beau avoir la redescente d’alcool qui me rend malade et surtout un peu gauche dans mes mouvements, je sens bien que ma tête est décidée. Elle l’adore, ce Eugène. Elle apprécie chacune de ses actions, chacune de ses mimiques, chacune de ses paroles. Elle les boit, même. Elle s’abreuve de cette bénédiction bien plus savoureuse et salvatrice que des verres et des verres de vodka.
Être addict n’arrange rien. Mais je ne peux pas non plus me permettre de reporter une nouvelle fois mes angoisses… Je ne peux pas bondir éternellement de sujets attractifs à de délicieuses distractions.
Eugène, il ne le mérite certainement pas. Ce gars est formidable, si tendre, bienveillant et à la fois si lucide.

Putain, mais qu’est ce qu’il fout sur ce banc, à cette heure de la nuit, à m’écouter pleurnicher, à me tenir la main…?
Ouais, Charlie, qu’est ce qu’il fout, à part te prouver que c’est… juste possible, de pouvoir se reposer sur quelqu’un…?

Bon, j’suis un peu perdue, là. D’un côté, j’ai bien compris, à l’intonation de la voix d’Eugène, que mon projet de petit déjeuner hyper matinal l’intéressait vraiment mais sa réponse me laisse sur le cul. Je suis presque tentée de m'asseoir à nouveau sur le banc… Putain, ok, j’ai une sacrée gueule de bois qui est en train de sournoisement s’installer mais… J’peux pas être bourrée au point d’avoir entendu ce que j’ai… Alors, histoire d’en avoir le coeur net, je répète, fermant un oeil tremblotant:

Une pierre deux pierres…? Je... je comprends pas trop là... Boh, tu sais quoi, on s’en fout. Allez, en avant!

Ouais, Charlie, tu fais ta vaillante mais ta démarche est encore bien fragile, oublie pas. Tu viens de t’enfiler le contenu d’une bouteille et demie de whisky, enfin, au bas mot, c’est tout ce que ta mémoire peut te fournir, et on ne peut pas dire qu’elle est au top de sa forme. Tu t’obstines à vouloir la détruire, ne t’étonnes pas si elle ne répond pas toujours présente, à 100% de ses capacités. Déjà, j’arrive jusqu’à la voiture d’Eugène sans ramper, ce qui est un véritable miracle. Je ne quitte pas des yeux son bébé qui dort aussi paisiblement que possible, alors franchement, quand je m’installe côté passager, on dirait une délurée, les yeux écarquillés, incapable de battre des cils, le souffle coupé, prenant toutes les précautions du monde afin de ne produire aucun son qui pourrait le déranger dans son sommeil. Je fais de grands gestes, bougeant au ralenti, prenant littéralement… quarante six secondes afin d'enclencher ma ceinture de sécurité. Ouf, je crois que… Attends que je regarde… OUIIIIII! Je hurle intérieurement, mission réussie. Je suis installée en toute sécurité et Bébé Eugène Junior a toujours les yeux clos. Ouf! Petit geste silencieux de victoire, je souris de toutes mes dents en direction d’Eugène.
Et quand mon ventre se met à gargouiller, je panique, je me dis que putain, j’ai beau tout faire, c’est toujours mon corps qui a le dernier mot…

Le chemin jusqu’au café est une véritable torture. Je manque de rendre mes verres avalés au moins… dix huit fois, mais je tiens bon. Ça serait vraiment pas sympa de repeindre la voiture de mon Parrain alors que clairement, il fait tout pour m’aider. Je reste aussi discrète que possible, bien entendu, hors de question de faillir à ma mission. J'ose pas ouvrir la fenêtre, j'ai pas envie de refroidir l'habitacle, Bébé Eugène Junior, il aimerait vraiment pas ça. Mais quel n’est pas mon soulagement tandis qu’Eugène finit par se garer sur le parking quasi désert. Le trajet le plus long de toute mon existence! Tandis qu’il embarque son fils dans ses bras et qu’il se dirige vers l’entrée de l’établissement, je me détache, quitte mon siège en glissant, manquant de tomber, mais je tiens bon. C’est la faute à ces putains de talons, bordel! Quelle idée j’ai eu de les enfiler, vraiment… Alors, je finis par m’en débarrasser, bougonne, les jetant dans la poubelle jouxtant la porte d’entrée. Je souris péniblement à Eugène, tout en m’installant face à lui, tentant d’en mener large.
Alors que putain, je suis encore au fond du trou…
Mes pieds nus contre le sol crasseux, c'est clairement le détail le moins dérangeant de cette nuit étrange. Eugène me pose une question toute bête, à la réponse... évidente. Il suffirait juste de lui dire "Oui" ou "Non"... Mais je me sens prise de panique en voulant y répondre, alors, je lève mes mains des genoux sur lesquelles elles étaient installées, tente de répondre en usant d’un langage verbal bien maladroit et finit par faire tomber le pot de sucre sur la table, y déversant quasiment la totalité. Après un cri de surprise, je finis par bougonner:

Oh, je… Merde, putain, je…

Charlie, sérieusement… Ok, tu n’es plus vraiment étanche mais faudrait faire un effort, là, y’a un gamin entre ton parrain et toi. Vous formez un espèce de trio à la Very Bad Trip, sauf que dans l’histoire, c’est toi la délurée et irrécupérable de la bande. Tu fais tâche, tu le sais. Et t’es une vraie catastrophe ambulante.
Fermant les yeux et soufflant, je finis par me dire que Eugène, il mérite une franche et simple vérité, alors, j’essuie mon petit bordel et finit par abaisser mon dernier bouclier:

Non, ça va pas, Eugène. J’ai faim. Et j’ai mal à la gueule. T’as pas quelque chose contre ça…?

… À part me dire que ça va aller? Parce que j’en suis pas aussi sûre, tu vois.
Après, il paraît qu’on réfléchit mieux l’estomac plein. Et pas d’alcool, cela va de soi…


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Eugene Lawson

Eugene Lawson
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wild heart/louisa + elle.
ryan gosling.
self (av, sign, b&w gifs), margotrobie, emilyjeanstone (gifs), sam tinnesz/can't take me anywhere (lyrics sign).
naveen, le geek charmant (m. cornett) ; caroline, la simplette grincheuse (e. mackey) ; niamh, la maman badass (m. moore) ; caron, la rebelle (m. barrera).

trente-neuf ans qu'j'suis là. trente-neuf ans que j'fais semblant de tout gérer. trente-neuf ans, presque quarante ans et la mentalité proche d'un gosse de sept ans. c'pas facile tous les jours d'être moi.
un cœur foutu en l'air par la mère d'mon fils qui a préféré s'barrer, toute seule, comme ça, du jour au lendemain. j'assume mon rôle de père célibataire, grandement aidé par ma p'tite-sœur. déjà pas grand fan d'l'amour, là, c'est sûr, ils peuvent tous aller se faire foutre ceux qui sont amoureux, j'les déteste.
j'essaye d'penser à autre chose qu'à l'échec d'ma carrière et le couteau dans l'pain (ndlr : couteau dans la plaie) qu'a mis le documentaire netflix. j'suis réceptionniste chez mom&me. un taff qu'j'adore… même si mon ex y travaille aussi. fallait qu'j'apporte mon lot de dramas sinon, c'pas drôle.
modeste petit appartement dans l'est de la ville. rien de très prétentieux. juste de quoi être à l'aise avec mon fils.

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❃ se vente un peu trop souvent de ces deux golden globes et de sa nomination aux tony awards.
❃ acteur à la carrière impressionnante, particulièrement quand on apprend que tout s'est arrêté violemment à l'âge de dix-huit ans.
❃ passe ses mercredis soirs aux alcooliques anonymes et ses vendredis soirs aux narcotiques anonymes, sans exception depuis un an.
❃ un documentaire, très peu flatteur, est sorti sur lui, il y a peu. impossible de l'avoir loupé, il a fait les gros titres dans tous les journaux et a été la tête d'affiche et numéro 1 de la plateforme netflix pendant deux semaines.
❃ danse comme un dieu. il n'a pas un genre qu'il ne maîtrise pas, il a foncièrement la danse dans le sang. il donnait quelques cours avant que le documentaire ne sorte.
❃ sportif, il tente de converser un corps en bonne santé (malgré toutes les saloperies qu'il s'est ingurgité pendant des années), il n'est pas rare de le voir traîner à la salle de sport.
❃ a été surnommé le prince de la comédie, au pic de sa carrière, surnom affectueusement donné par le times. très drôle, il garde souvent quelques mimiques de comédie au quotidien.
❃ ne sait toujours pas déplier cette foutue poussette. a abandonné l'idée d'y arriver un jour, du coup, il porte constamment son fils dans les bras. tout le temps.
❃ à défaut de jouer dans de grands films ou dans des grandes pièces de théâtre, quand il s'agit de raconter une histoire à son enfant pour qu'il dorme, il se donne à fond dans le récit. c'est un passionné !
❃ depuis peu, il a repris les bancs de l'école. il part de loin ! il n'a jamais été scolarisé par ses parents, ayant préféré qu'il se concentre sur sa carrière. choix très peu judicieux.
❃ fan incontesté de dolly parton. ne la critiquer sous aucun prétexte, à vos risques et périls.

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présente, autant que possible.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptyMer 27 Mar - 21:54#



here for the bad and good times
ft. @Charlie Sharp coeur
J’ai pas la science infuse, d’ailleurs, j’sais même pas réellement c’que ça veut dire. J’crois que c’est être intelligent ou une connerie du genre. En tout cas, j’le suis pas. J’m’y connais pas franchement sur beaucoup de sujets. Et, tristement, l’un des rares sujets qui n’est pas tabou chez moi, c’est l’alcool et la drogue, la dépendance qu’on ressent vis-à-vis de ces saloperies. Une large partie d’ma vie à essayer de combattre cette merde. J’ai dû attendre la naissance de mon fils pour espérer changer les choses. C’est un putain d’combat difficile. Bordel, même encore aujourd’hui, malgré toutes les thérapies, les psychologues que j’consulte une fois toutes les semaines, les médocs que j’prends pour m’aider dans mon addiction, c’est compliqué. Chaque jour, tout le temps, à chaque instant, j’suis exposé à ces merdes, au quotidien. Parfois, ça  va, j’y pense pas trop, j’arrive à tracer ma route, sans trop d’regrets. Puis, y a des jours, putain, ça m’détruit. J’suis à ça d’replonger, d’foutre en l’air tous les efforts que j’ai fait. J’l’ai déjà fait, d’ailleurs, tout gâcher pour un verre à la con d’un whisky dégueulasse, vendu 7$. J’me rappelle, à chaque fois, d’la déception que j’ai ressenti en moi et d’celle que j’faisais subir à mes proches.

Dans un certain sens, j’me sens comme un escroc. J’suis là, à faire croire à Charlie que j’ai la solution, que j’fais c’que j’fais, c’que j’dis alors que pas du tout. J’fais d’mon mieux, j'essaye d’lui apporter des conseils et astuces. Après tout, l’expression dit bien “fake it until you make it”, non ? C’est totalement c’qu’il se passe, là. J’essaye d’lui faire croire qu’j’sais c’que j’fais alors que j’suis en roue libre, purée. J’ai de vagues souvenirs de ce que me disait mon parrain, y a encore quelques mois. Sauf qu’il faut que j’me souvienne que ce n’est pas parce que ça a marché pour moi que ça va marcher pour Charlie. De toute évidence, et ça se voit directement, elle est mille fois plus intelligente que moi. A côté, j’ai vraiment l’air d’un débile de première. D’autant plus que son addiction relève d’un mal-être totalement différent du mien. Du moins, de ce qu’elle m’a très rapidement expliqué. A chaque fois que j’tente d’aborder le sujet, j’vois bien le malheur qui vient obscurcir son regard, déjà assombri par la tristesse. Alors, j’le fais pas souvent. J’sais à quel point c’est compliqué d’parler de ce genre de choses. Moi le premier, j’parle jamais d’cet accident. J’parle jamais du procés. J’parle jamais des victimes de mes addictions. Ces femmes dont j’ai pratiquement gâché la vie, juste parce que j’suis qu’un pauvre con.

J’pose qu’une simple question à Charlie, si elle se sent mieux. J’devrais me douter qu’une question aussi simple, en apparence, quand t’es dépendant à une telle saloperie, elle devient si complexe, voire impossible à répondre. J’le sais. Aujourd’hui, j’pourrais, à peu près, y répondre sans souci. Maintenant, oui. Mais y a un an ? C’était impossible. Entre la position délicate dans laquelle la met cette question, son état d’ivresse certainement au maximum, forcément, ces gestes sont maladroits. J’ramasse alors la poudre de sucre qu’elle a fait tomber, du mieux qu’j’peux avec un bébé dans les bras, avant qu’un employé arrive, arrange tout ça.

« Excusez-nous.
- Pas d’mal, voyons ! »

Sur ces mots, la table est de nouveau propre, accompagnée d’un nouveau pot d’sucre. Dans la lancée, je profite de sa présence pour commander de quoi se remplir le bide. Des pancakes, des cookies, un jus d’orange et de l’eau. Le strict nécessaire mais qui nourrit efficacement. Les pancakes aident à éponger tout l’alcool qu’on a dans l’sang, en plus. Rien d’mieux pour un p’tit déj’ avec la gueule d’bois. Il part préparer la commande. J’voudrais bien dire quelque chose d’rassurant sauf qu’j’suis bien l’premier à savoir qu’il y a rien d’rassurant à dire dans ces moments-là. Quand t’es au bord du gouffre, t’as pas besoin d’quelqu’un qui dit que “tout va bien s’passer”. Surtout qu’la plupart du temps, c’est même pas vrai. Le pire ne fait que commencer. J’le sais. Sauf que Charlie, non. Elle se doute pas une seule seconde de l’état dans l’quel elle va se trouver pendant le sevrage. Rien que d’penser dans quel état j’étais, ça m’fait d’la peine d’l’imaginer comme ça. Elle mérite tellement mieux… Dans l’immédiat, pour répondre à sa question, je ne peux faire qu’une chose. J’fouille dans les poches d’ma veste, j’trouve la plaquette de médicaments. Je le mets sur la table.

« Baclofène. Ça annulera les effets du manque pendant quelques jours. Crois-moi, ça aide vachement dans l’processus de sevrage. »

La nourriture est posée sur la table. Immédiatement, je serre un verre d’eau à Charlie avant d’m’en servir un, à moi aussi. Je lui tends son verre, lui faisant comprendre qu’elle doit le boire absolument. Ça aidera à éternuer le mal de crâne. C’est sûr et certain.

« Avant d’prendre le médoc’, mange quelque chose. »

Avant toute chose, avant qu’elle ne fasse quoique ce soit, je me dois d’la prévenir. Dans le sens où, dans son état, j’la vois mal lire les instructions sur la boîte et encore moins lire la notice. J’connais bien c’médoc. J’sais ce qu’il s’passe quand tu l’as dans l’corps. Tu te sens comme une merde… enfin, plus que d’habitude. Rien ne va. Tout corps donne la sensation qu’il va t’lâcher, l’enfoiré. C’est horrible. Le prendre et en subir ses effets est horrible. Affreusement douloureux dans tous les sens du terme. J’peux pas la laisser vivre ça, toute seule. Jamais. J’l’ai vécu seul. Un jours où j’voulais m’prendre en main tout seul. Bordel, j’l’ai regretté chaque seconde. D’autant plus que ça n’a pas marché, que j’suis retombé de plus belle dans cette merde qu’est l’alcoolisme.

« C’est un médicament très, très puissant. Il faut surtout pas que tu restes seule pendant qu’il fait effet dans ton corps. Tu peux rester chez moi, s’tu veux. J’prendrai soin d’toi. »

Et j’le pense vraiment. A chaque maux, j’serai là. Ça fait partie des épreuves horribles et longues par lesquelles on doit passer pour aller mieux. L’une des pires. En tant qu’parrain… et en tant qu’humain, j’peux pas la laisser. J’ne peux prendre que soin d’elle. J’sais bien qu’ça fait partie des limites des AAs mais qu’est-ce qu’j’m’en fous. Ça saurait si j’étais du genre à écouter c’qu’on m’disait. D’ailleurs, si j’écoutais c’qu’on m’disait, j’serais peut-être pas là. J’serais certainement en train d’admirer mon étoile sur le Walk Of Fame. Tant pis, hein…

« J’espère que t’aimes les pâtes, c’est un peu près le seul truc que j’sais cuisiner. Après, y aura peut-être ma sœur qui passera pour me filer des plats. »

J’essaye de détendre l’atmosphère parce que, putain, qu’elle est lourde ! Et j’veux pas qu’elle ressente une sorte de pression, qu’elle se sente mal, qu’elle se sente piégée. J’sais c’que ça fait et c’est pas du tout agréable. J’me sentais jamais aussi mal qu’dans ce genre d’instant.

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Charlie Sharp

Charlie Sharp
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The Red Feather (Camille ; elle)
La déterminée Hayley Atwell
Wildheart ♥ (av.) _ alcara (sign.) _ WildHeart ♥ (bannière)
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Ezra Keller // Oonagh Fitzgerald

Lorsque cet âge file entre mes lèvres, je n'en reviens pas: 36 ans, une existence brodée de fils décousus et de pas en avant qui se soldent par des échecs. Mais après tout, je suis toujours là: un genou à terre, l'autre déjà prêt.

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Statut variable, indéfinissable: tantôt divorcée d'Ezio depuis deux ans maintenant mais aussi éternelle célibataire...
Les histoires d'amour ne sont jamais faciles, tant elles sont incontrôlables, surprenantes et dévastatrices.
here for the bad (& good) times ; w/ charlie  Giphy

Ancienne pilote de chasse, à la retraite depuis deux ans à présent. Et maintenant? Je flotte dans l'espace, cherche à m'occuper de manière constructive. Spoiler alerte: c'est un échec.
Enfin, je suis devenue récemment bénévole dans une association qui aide les jeunes défavorisés en leur proposant des activités. Une manière de me confronter à la colère de ces ados alors que je suis moi-même une vraie grenade dégoupillée...

Un appartement dans une résidence du quartier est de Monterey, à deux pas de la plage, de l'océan, de l'infini et du reste.
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Just dancin' with my eyes closed
'Cause everywhere I look, I still see you
And time is movin' so slow
And I don't know what else that I can do

here for the bad (& good) times ; w/ charlie  F8384b1b449b6a5df7a14a05c1a25791cfa15b82

✸ Son callsign était Kizzy, le surnom que sa mère lui donnait petite
✸ Collectionne les casquettes
✸ A peur de l’orage
✸ Accro aux sucettes
✸ Adore regarder des émissions de paranormal
✸ Déteste le bleu
✸ Adore nager dans l'océan, surtout au lever du soleil
✸ Dépose une bille à chaque fois qu’elle se rend sur la tombe de sa mère
✸ Peut dépenser des fortunes pour entretenir ses cheveux
✸ Dévore des séries en quelques jours à peine
✸ A la main verte, adore jardiner


MES RPS EN COURS:

Eugene
Jonas
Ezio_2
Delia

MES CONVOS SMS:

Ezio
Delia
Camaël
Harmony
Albano


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Here, my dear.

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MessageSujet: Re: here for the bad (& good) times ; w/ charlie here for the bad (& good) times ; w/ charlie  EmptySam 20 Avr - 18:16#



here for the bad and good times

ft.  @Eugene Lawson coeur
Putain, j’suis vraiment qu’une merde.
L’épais coton dans ma tête ne semble pas bouger d’un iota. Je suis là, je ne suis plus là. On me voit, on ne me voit plus. C’est chaud, c’est froid. C’est dur, c’est mou. L’alcool se propageant encore dans mon esprit, j’ai la sensation qu’il me contrôle, je ne suis qu’une marionnette impuissante face à sa volonté de fer. Implacable, meurtrière, royaliste et irréfutable.
Faut que j’trouve une raison de me battre, et fissa. Mais c’est sans doute pour cette raison que je me laisse aussi facilement attraper par les griffes de cette addiction de merde. Parce que j’suis la proie facile, parce que je me laisse faire, parce que j’ai cessé de lutter depuis belle lurette.
Que faire, de toute manière, quand plus aucune raison de se battre ne se présente à l'accueil…?

Quand un employé du café se rue sur la table afin de ramasser mon massacre, je vois rouge. Mais intérieurement seulement. Putain, Charlie, bouge toi! Relève toi, aide le, fais quelque chose. Mais j’ai la sensation que je ferai pire, si je me décidais à lui donner un coup de main. J’étalerais le sucre au lieu de le réunir, je serais capable d’ajouter le sel, le ketchup, la moutarde. Un joyeux bordel.
Non, Charlie, ne pense pas à ce genre de mélange infâme, ça te fait pas du bien, cette histoire, ça te donne la nausée, et elle est juste là, elle rôde dans le coin, prête à se matérialiser.
Et puis, comme par magie, tout est nettoyé. La commande est transmise par Eugène, qui se complait dans un silence que je ne remarque même pas. Je suis trop occupée à baisser les yeux sur la netteté de la table, sur la facilité qu’il a eu d’arranger les choses. J’écarquille les yeux, mes lèvres s’étirent dans un sourire admiratif.
Est-ce aussi simple que cela…?
Demander… Et voilà. Hop, c’est fait.
Charlie, tu as toujours pensé que ton absolution était utopique, mais il n’en est rien. Dans la vie, tout est une question de volonté.
Tu veux arrêter l’alcool? Alors, fais le. Ni plus, ni moins.
C’est simple à dire, hein, fichue voix de ma tête?! C’est facile pour toi, t’existe simplement pour propager le bien. Et l’alcool, lui aussi me fait du bien. Enfin… Je crois? J’y crois, oui. Je n’ai pas envisager autre chose, de toute manière. L’alcool est un allié, pas un ennemi. Pourtant, Eugène, lui, sait bien que c’est faux. Il me parle, tente de me convaincre et aborde le sujet qui fâche. Il claque dans l’air, comme un fouet, et je sursaute, reprenant mes esprits, bredouillant, la mine déconfite:

Du sevrage…?

Bah ouais, ma belle, va falloir sérieusement que tu y penses. Que ce mot qui t’effraie tant fasse enfin partie de ton vocabulaire quotidien. Du bout des doigts, j’attrape la plaquette, la retourne dans tous les sens, la dévore du regard. J’ai la sensation d’approcher du feu, tout me brûle, entre les mains, voilà pourquoi je me contente de la rejeter, l’envoyant valser de l’autre côté de la table.
Reprends la, ta merde.
Ouais, je le pense, mais je ne le dis pas. Je laisse mes lèvres closes, j’suis pas sûre de l’issue si je décidais de les laisser agir. Et puis, j’en ai assez fait pour aujourd’hui. Je dois simplement accepter que j’ai perdu la partie, cette fois-ci.
Mais que le jeu est loin d’être terminé. J’ai des ressources, je sais comment m’en sortir. Enfin… J’crois bien. Replonger, c’est facile. C’est attirant. C’est séducteur.
Et la volonté, ouais, cette garce, elle s’est envolée pour toujours.

Le repas arrive, tout a l'air si alléchant. Les odeurs, les textures, le goût, aussi. J’ai des hauts le cœur mais docile, j’opine du chef tout en attrapant le verre d’eau, avalant de longues gorgées. C’est frais, ça passe tout seul. Et surtout, ce n’est pas une boisson alcoolisée.
C’est parfait, en fait, l’eau, hein. Vraiment pas si mal.
Et y’a ce pancake, là, il me fait les yeux doux. Il roucoule, ne perds rien pour attendre. Viens là, Monsieur le Pancake, que je te mange le cul… Pouffant comme une enfant, je découpe un large morceau, que je dévore sans l’ombre d’une élégance féminine. On est seuls, ici, j’ai rien à prouver. Je ne drague pas, je fais pas semblant. Jamais réussi, je sais pas jouer la comédie. Eugène, lui, oui. Mais il n'a pas sorti ses armes d’acteur, non, rien n’est factice, cette nuit-là. À des années lumières d’écouter le discours pourtant capital prononcé par Eugène, je fronce soudainement les sourcils en répétant, ayant tout de même perçu cette phrase:

Rester chez toi? Pourquoi faire?

Quelle drôle d’idée. Moi, dans son salon? Dans son lit? HAHA! J’suis pas une SDF, hein. Il le sait, au moins? Faut que je lui dise. Que tout va bien aller, que je suis capable d’y arriver toute seule. Oui, j’vais lui dire. J’vais faire ça. Et autre chose, aussi. Oui, j’en ai, de la réserve. J’sais ce qu’il me reste à faire. Agir, ne plus subir, tel est le choix que j’aurais dû faire depuis le début. Enfournant le dernier morceau de pancake dans ma bouche, je le mâchouille, distraite, et j’offre le sourire le plus hypocrite qui soit tandis que je l’informe de mon acte de politesse:

Attends, j’vais… J’vais payer le repas. Je reviens.

Je prends une minute, deux heures ou dix ans pour me lever mais je tiens bon. Je lance un vain sourire à Eugène, lui assurant ainsi que je gère la situation. Que je peux y arriver. C’est une petite victoire mais j’atteins le comptoir du dinner, sur lequel je me repose avec trop peu d’assurance. Dégainant ma carte bleue, faisant tomber mon portefeuille au sol, je refuse de m’agenouiller pour le récupérer. Je ne me relèverais pas, de toute manière, faudrait une grue pour me remettre debout. L’employé s’occupe donc de cette tâche qui me paraît insupportable, sans croiser mon regard.
Charlie, tu te donnes en spectacle. Tu es pitoyable, méprisable.
Tu me fais horreur.
Ces mots qui vibrent dans mon esprit, je les entends avec la voix de mon père.
Non. Non, pas toi. Vas-t-en. VAS-T-EN!
Tremblante de fureur, je ne remercie pas l’employé quand il me tend ma carte ainsi que le reçu. J’oublie que je suis accompagnée d’Eugène, de son bébé. Et qu’entre nous règne une dynamique de confiance, d’écoute et de partage.
Je n’ai plus rien à offrir, encore moins à promettre.
Cette soirée est un carnage qui est loin d’être terminé.
Fronçant les sourcils, je me dirige vers les toilettes pour femme, poussant la porte en ayant en tête de la verrouiller. Mais pas de serrure. Et merde. Il existe donc un risque, mais n’est ce donc pas le lot de chacune de mes décisions…? Vivre dangereusement, dormir quand on sera mort.
Les mains agrippant le rebord du lavabo, je me mets au défi de croiser mon regard dans le reflet du miroir. Il est sale, ébréché à quelques endroits. Il est comme moi, cassé, mais toujours présent. Abîmé mais figé dans le temps.
Sans réfléchir, je plonge la main dans mon décolleté, ma cachette secrète, d’où je débusque une fiole. Toute petite. Chaude, de part son emplacement.
Elle m’attend. Me supplie de la boire.
J’ai soif. Et il n’y avait plus d’eau à table. J’aurais pu demander à ce gentil serveur de nous apporter une nouvelle carafe… Ou un soda…
Mais je n’ai rien fait. J’ai préféré fuir, compter sur ma solution de secours.
Là, dans le miroir, je m’observe, juste un temps.
J’hésite. Je laisse les secondes s’égrener…
Je sais ce qu’il me reste à faire. Alors, agis, Charlie. Fais-le.
FAIS LE!


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