I will always be there for you.
@JOANNE PRESCOTT & @VICTOIRE BRYANT  
Octobre 2024.
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Joanne m'avait invitée à passer chez elle et j'étais très heureuse de pouvoir passer du temps avec mon amie et mon filleul, Henry. J'étais tellement reconnaissante quand elle m'avait demandée d'être sa Marraine, j'avais acceptée sans trop de mal. Qui n'aimait pas les enfants, hein? Ce bébé était une petite merveille, un petit miracle de la vie que j'aimais déjà beaucoup trop. Vous sentez bien la Marraine complètement gaga ? J'admirais énormément Joanne qui devait à présent s'occuper seule de deux enfants, je savais que ce n'était pas toujours facile, mais on les aimaient tellement qu'on faisait tout ce que l'on pouvait pour leur bien-être et pour les rendre heureux.

Depuis la naissance d'Henry, j'avais fait le maximum pour être présente pour tout les trois. Essayer de soulager Joanne était vital pour qu'elle ne s'épuise pas trop. Quelques petits services rendus, mon amie était très reconnaissante et elle n'arrêtait pas de me le dire. Quoi de plus normal, après tout ?

Aujourd'hui, j'arrivais chez la jolie famille avec quelques petites bricoles dont elle avait besoin. Oui parce qu'avant de venir, je lui avait demandé si elle avait besoin de quelque chose, j'étais donc aller à la pharmacie et au supermarché faire quelques emplettes. Je fermais le coffre de ma voiture, sacs de courses à la main et je frappais doucement à la porte, au cas où Henry dormait.

« Saluuut ! Comment tu vas ? » dis-je toute joyeuse alors qu'elle me laissait entrer pour me débarrasser des courses. « Où est mon filleul préféré ? » Grand sourire aux lèvres je regardais mon amie. Je la trouvais rayonnante et ça me rassurais un peu.

J'avais hâte de discuter avec elle, qu'elle me raconte un peu ce qui se passait actuellement dans sa vie. Evidemment, j'avais tout un tas de choses à lui raconter moi aussi. Comme le fait que j'avais changer de boulot… une nouvelle grande aventure se profilait pour moi… et j'étais très emballer à l'idée de bosser sur des enquêtes incendies. Ce n'était pas tout nouveau pour moi, puisque j'avais déjà, à plusieurs reprises, donné un coup de main à mes collègues du département des pompiers de Monterey.

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Henry s’apprête à rencontrer sa marraine.
Et pour cela, il doit être le plus beau bébé du monde, n’est ce pas?!
Je suis une Maman Gaga, tandis que j’hésite entre plusieurs bodys, prenant très au sérieux la tenue que je compte lui enfiler, tandis que mon adorable garçon m’observe en gazouillant, confortablement installé dans son berceau. Attendrie par cette vision, je me stoppe quelques minutes dans ma frénésie et lui accorde des doux baisers et caresses par dizaines, apaisée par ce simple contact. C’est fou comme je me sens connectée à mon enfant et malgré un accouchement particulièrement éreintant, je semble avoir oublié toutes mes souffrances. Tout ce qui compte, c’est qu’il soit en excellente santé et qu’il soit inondé par un amour infini. Comme celui que lui porte Victoire, la marraine que je lui ai choisi mais qui, au fond, était une évidence. Celle qui m’a autrefois sauvé la vie mérite cette fonction dans le quotidien de mon bébé et je suis si impatiente qu’elle nous rende visite! Je trépigne, depuis ce matin, je prépare activement la maison afin que tout soit parfait. Tout est rangé, Baya est dans le jardin en train de ronger un bout de bois, Alba est à l’école… Et Henry semble terrassé par une nouvelle crise de colique qui m’oblige à le prendre aux bras et à faire de nombreux allers retour dans la maison afin de soulager ses maux. Presque à bout de forces, je sursaute à peine en remarquant l’arrivée de mon amie dans le salon et lui réponds, haussant la voix afin de signaler notre présence, dans la pièce d’à côté:

Victoire! Nous sommes là… Et voici ton filleul qui… s’est… endormi.

Mince alors! Voilà des jours qu’il m’en fait voir de toutes les couleurs à ne pas vouloir fermer l'œil et maintenant que sa Marraine lui rend visite… Il roupille! Ah, quel malheur! Dévastée, extrêmement déçue tout en baissant le menton vers le sol, je baragouine, sentant bien que je suis prête à craquer sous toute cette pression qui s’accumule depuis des jours à présent:

Je suis désolée… Mais tu sais quoi? Ça nous laisse le temps de papoter, n’est ce pas…? J’ai… Quelque chose… de… enfin, un truc de dingue à te dire…

Tournant le dos quelques minutes à mon amie afin de préparer une boisson chaude dans la cuisine, j’ajoute, impossible de me retenir plus longtemps, réalisant qu’elle est la première personne à qui je me confie à propos de ce rebondissement délirant:

Stan n’est finalement pas le père de Henry.

Et voilà, la bombe est lancée, tandis que je tiens d’une main ma théière rempli d’eau et de l’autre, le sachet d’un thé incroyable que j’ai découvert dans une petite boutique du centre ville, tandis que je flânais en promenant mon garçon en poussette. Souhaitant ajouter autre chose, je trouve une affreuse banalité mais qui a toute son importance, tandis que je remarque enfin au loin les paquets déposés à côté du canapé par Victoire:

Oh et… Merci pour les cadeaux!

Un ange passe, j’aimerais rire, sourire, crier, pleurer, faire quelque chose, n’importe quoi.
Mais au lieu de là, je me contente d’attendre une réaction de la part de mon amie.
Priant tous les dieux pour qu’elle ne me juge pas trop hâtivement…

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Passer du temps avec Joanne me ferait le plus grand bien, ces dernières semaines avaient été chargées émotionnellement, physiquement. J'avais fait mes adieux au centre de secours où je bossais depuis quasiment ma sortie du lycée. Une opportunité s'était offerte à moi et je n'avais pas pu la refuser. J'avais commencée ma formation depuis quelques jours déjà, le rythme était soutenue mais je savais que je pouvais le faire. J'en étais capable. Alors être là aujourd'hui, dans la maison familiale de mon amie allait me permettre de mettre tout ce stresse de côté pour la journée et j'en avais grand besoin.

J'entrais sans faire trop de bruit, et cherchais du regard Joanne qui tenait son petit bout dans les bras. Elle sursautait en voyant ma silhouette et je ne pouvais qu'esquisser un petit sourire. « Excuse moi si je t'ai fait peur. Oh ce n'est pas grave. Je pourrais en profiter après sa petite sieste. » dis-je tout à fait compatissante. Après tout, Henry était un nouveau-né et dormir était un besoin vital pour lui.

Même si mon amie était une femme rayonnante, j'apercevais une forme de fatigue sur les traits de son visage. Je ne pouvais que comprendre, ça avait aussi été difficile pour moi les premiers temps, après la naissance de Peter.

« Vraiment, ce n'est pas grave. Comme tu dis, ça va nous laisser de temps de discuter quelques minutes toutes les deux. » J'haussais les sourcils à son annonce. Elle avait un truc… de dingue à me raconter ? Curiosité activée, j'attendais la suite et je restais quelques instants statique quand elle m'annonçait que finalement, Stan n'était pas le père de son bébé. Elle lâchait "cette bombe" tout en nous préparant des boissons chaudes, je m'approchais d'elle en prenant un air surprise.

« Non… ? Mais comment tu le sais ? » demandais je à mon amie alors que je prenais la tasse qu'elle venait de déposer devant moi. « Ca va toi, quand même ? Je veux dire que… c'est une sacrée nouvelle mine de rien. » J'étais loin de la jugée, mais j'imaginais qu'elle avait dû être très surprise quand elle l'avait appris. Je ne pouvais pas me mettre à sa place, mais ce qui est certain, c'est que je serais là pour elle si elle en avait besoin. Elle le savait.

« Avec plaisir. C'est normal. » Je ne voulais qu'ils ne manquent de rien et ces quelques petites courses lui seraient bien utiles. Je décidais de m'assoir sur un des tabourets de l'îlot central, lui demandant des détails supplémentaires.

« Tu sais, je ne te juges pas Joanne. Tu pourras toujours compter sur moi, et je suis vraiment contente de savoir que tu arrives à te confier à moi. » lui dis-je très sincèrement. Joanne était une amie proche, on avait vécues quelque chose qui avait changer nos vies et depuis ce jour, depuis que nos chemins avaient reprit la même route, elle était devenue très importante pour moi. On était là pour se soutenir l'une et l'autre, et non l'inverse. « C'est Eliott… le père ? » finis-je par demander, même si j'avais déjà une idée de la réponse.

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Un des moments si importants dans la vie de mon fils: sa première rencontre avec sa marraine.
Celle qui saura me seconder quand je serais complètement dépassée avec lui, qui participera à ses bêtises tout en le sermonnant sans être aussi sévère que moi dans ce rôle pourtant nécessaire. J’ai à cœur que Henry grandisse avec le plus de modèles féminins possibles, qu’il s’inspire de leur force, de leur sagesse, de leur grain de folie tout autant que de leur capacité à vivre leurs rêves sans peur et sans reproche.
Et je sais que Victoire excellera dans ce rôle, j’ai plus que confiance en elle: je lui dois la vie et tout ce qu’elle m’apporte désormais. Je n’aurais pu rêver meilleure alliée dans l’éducation de mon fils chéri. Et je n’aurais pas imaginé plus tendre instant de grâce et même si mon bébé est en plein sommeil, cela n'entache en rien la douceur apportée par le regard que pose Victoire sur sa silhouette minuscule. Sa présence me rassure, apaise ma fatigue pourtant omniprésente depuis mon douloureux accouchement et me pousse même à aborder un sujet qui requiert toute mon attention, dernièrement. Pas besoin de croiser son regard, je devine, rien qu’à l’intonation de sa voix, à quel point mon annonce la rend stupéfaite. Après une longue inspiration et une hésitation profondément marquée, je me lance et bredouille, faisant de grands gestes fébriles et pourtant bien inutiles, réunissant diverses éléments pour notre goûter sur un gigantesque plateau en bois:

Je… Tu risques de ne pas me croire, c’est tellement… énorme… Tellement dingue!

Non, Joanne, ne panique pas, ne cède pas à cette pitoyable pulsion. Contrôle toi, tente d’expliquer les faits avec autant de clarté que possible… Et Victoire ne te prendra sans doute pas pour la dingue que tu lui présentes, n’est ce pas? Elle ne s’arrête pas aux apparences, tout va bien se passer, un peu de courage! Allez, quand il faut se jeter dans le vide, il n’y a pas de meilleure façon de le faire…:

Alors, en fait… Je me suis souvenue avec plus de détails de ma première nuit avec Eliott, à Halloween dernier… Je ne sais pas encore comment j’ai pu oublié mais en réalité… Nous avons… tu sais…

Rougissante telle une adolescente, je suis bien incapable d’expliquer davantage ce fameux tête à tête avec l’amour de ma vie. Mais je suis certaine qu’elle a très bien saisi le fond de ma pensée. Nul besoin de s’y attarder plus longuement. Pudique, je préfère avaler ma salive et me concentrer sur la suite de mon rocambolesque récit:

Et euh… Donc, cela a forcément remit en question la paternité d’Henry. Je veux dire, deux rapports à quelques jours d’intervalle! Cette prise de conscience a tout remis en question. Et puis, plus je regardais Henry, plus je trouvais qu’il… Son petit nez ressemble tant à celui d’Eliott… Donc…. J’ai eu recours à un test de paternité… Et… Voilà.

Manière quelque peu abrupte de terminer mes explications, j’ose enfin me calmer, mes deux mains accrochées à l’ilôt de ma cuisine, qui me sépare de Victoire, à qui j’ajoute, d’un souffle désespéré:

C’est… Je sais, hein, ce que tu t’apprêtes à me dire… C’est fou?

Me réfugiant dans ma tasse de thé brûlante, la seconde que je viens de servir à l’une des amies les plus chères à mon cœur, je sens que ma tête me tourne et que ma vision se trouble. J’ai beau affirmer le contraire, je ne me suis pas remise de mon accouchement et cette pression psychologique avec la paternité de Stan remise en question ne m’aide en rien à aller de l’avant. Complètement perdue, je murmure, bredouille, loin de représenter ainsi le modèle féminin impossible à briser que je chéris tant:

Je ne sais pas quoi faire. Victoire, peux-tu… m’aider…?

Me sauver la mise, une fois de plus. Est-ce trop demander à la forte et imperturbable Victoire?
Je ne saurais le dire, tandis que j’attends sa réponse, suspendue à ses lèvres, espérant si chaudement qu’elle ne se dise pas que me secourir, ce soir-là, était une erreur.
Moi, Joanne Prescott dont la vie ne ressemble en rien à un fleuve tranquille…

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Je n'avais pas énormément d'amis dans ma vie. Enfin, de vrais amis sur qui je pouvais compter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et, Joanne en faisait partie. Je préférais la qualité à la quantité. Avec elle, tout était tellement différent : déjà on pouvait qualifié notre rencontre de miracle. J'avais pu lui venir en aide, sans doute lui sauver la vie et si j'étais restée plus d'un an sans avoir de ses nouvelles, sans connaître son prénom, nos chemins avaient fini par se rejoindre. Elle était devenue une personne importante dans mon entourage, tout comme sa famille. Je voulais être là pour eux et avec l'arrivée d'Henry, mon tendre filleul je souhaitais être d'avantage là pour cette magnifique tribu.

Je suis bouche bée par la révélation de mon amie, mais je ne la juge pas pour autant. Au contraire, je compatie face à son malaise que cette situation lui provoque et je fais en sorte de l'écouter du mieux que je le peux.

« Oui, oui. Bien sûr, je comprends où tu veux en venir. »

Il ne fallait pas avoir fait de grandes études pour comprendre qu'elle avait passée la nuit dans les bras d'Elliot, son premier amour. Et c'est quelque chose que je pouvais comprendre… Son retour en ville l'avait complètement perturbée. Comment aurait-elle pu passer à autre chose alors qu'il s'était évaporer du jour au lendemain ? Au final leur histoire n'avait jamais eu de point final et le fait qu'elle soit tomber dans ses bras n'était pas étonnant.
J'avais vécue une situation similaire par le passé, ma relation avec Taz n'avait jamais eu de fin et c'est quelque chose qui pouvait être très frustrant. Sauf que moi, il m'avait été enlevé si brutalement.
Bref, ces aveux m'évoquent de vieux souvenirs auxquels je n'ai pas envie de faire face à cet instant. Je suis là pour Joanne et pas pour ressasser des évènements tragiques de mon passé.

« Mais tout va bien, ok ? C'est pas si grave que ça. Enfin pas du tout même. »

Je tentais de la rassurer et pour être honnête, si je fus surprise au moment où elle m'annonça la nouvelle, en y réfléchissant c'était assez logique. Stan ou Eliott. Il y avait une chance sur deux.

« C'est pas si dingue que ça… enfin. Si tu as eu une relation avec Eliott quelques jours après, il y avait des chances qu'il soit le père d'Henry. Et... j'imagine qu'il n'est pas encore au courant ?»

Joanne venait sans doute de l'apprendre et j'imaginais qu'elle n'avait pas encore eu le temps de le lui annoncer. Je ne savais pas où ils en étaient de leur relation, s'ils étaient encore en contacte après leur nuit passée ensemble. J'espérais que les choses s'étaient arrangés entre eux… mais si par malheur il lui faisait encore du mal, je ne pourrais pas rester neutre. Après tout, il lui avait brisé le cœur et l'avait abandonné elle et leur fille. Il ne valait mieux pas pour lui que le schéma se produise de nouveau.

« Evidemment ! C'est même pas une question à laquelle je dois réfléchir. Et donc… vous êtes toujours en contact depuis ce jour-là ?  »

Avant de ne pouvoir faire quoique ce soit pour l'aider, je devais connaître certains détail de leur relation afin de trouver une solution.
Mais ce qui était certain, c'est qu'elle devrait lui dire la vérité.
Qu'Eliott est le père de son fils.