Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
Trente-neuf ans ; c'est une mélodie qui sonne comme un affront à mes oreilles. La réalité nous rattrape, la jeunesse est abstraite tant elle est également futile.
Célibataire depuis bien trop longtemps, quittée le père de ma fille il y a quatorze ans. Loin d'être prête à laisser un homme s'installer dans mon quotidien, érigeant une barrière de fer sur mon coeur maltraité et fragilisé...
Mais surtout, perturbée et sous le choc du retour d'Eliott Blackwood dans ma vie.
Infirmière en pédiatrie, au service de la merveilleuse clinique "Mom & Me". Très épanouie au sein d'une véritable équipe de choc!
Une petite maison dans l'est de la ville, je partage mon foyer avec ma fille Alba, notre adorable et capricieuse staffy, Baya. Une demeure à mon image: apaisante, truffée de bougies aux fragrances diverses et de pièces à la décoration sobre et réconfortante.
。Un joli sourire n'empêche pas de mordre。
。Nos enfants, c'est notre éternité。
» A mis au monde un petit Henry le 08 Juillet 2024, le papa étant Stan, un amant d'un soir avec lequel elle a appris à composer
» Possède une moto, une Triumph Speed Triple qu'elle adore
» Est fan de romans policiers
» Est traumatisée par son agression où elle a faillit perdre la vie
» Adore la randonnée où elle embarque sa fille Alba et sa staffy
» Possède deux tatouages : un avec une fleur de muguet sur le poignet droit et un autre sur l'omoplate avec le prénom de sa mère en hébreu
» Grande amatrice de bières
» Son plat préféré? Les pâtes au saumon
» Peut écouter en boucle les albums de Beyoncé et Alicia Keys
» L'étui de ses lunettes de vue (qu'elle porte quand elle y pense) est le seul cadeau qu'elle a conservé de sa défunte mère
» Est une vraie fan des karaokés
» Fume en cachette de ses frères et soeurs, avec un bonbon dans la bouche
» Déteste ne pas avoir de pression d'eau sous la douche
Je ne cesse de relire le test de paternité, feuille impeccable devenue chiffonnée tant je l’ai triturée, faute à ma nervosité qui ne peut être contenue plus longtemps. Provoquer un tel bouleversement dans ma vie est loin d’être chose aisée et pourtant, j’ai dû être à l’origine de ce tremblement de terre. Il le fallait, tandis que ma mémoire qui m’a si longtemps fait défaut est subitement revenue à la normale. Il n’y avait aucun doute sur le déroulé des évènements passés: j’ai passé une agréable soirée avec Stan, que je pensais s’appeler Daniel à l’époque, j’ai couché avec lui avec un repas des plus étonnants. Et quelques jours plus tard, j’ai retrouvé Eliott pour une soirée plus que platonique. J’ai appris que j’étais enceinte et tout naturellement, j’en ai déduis que le père était l’homme avec qui j’avais eu un rapport intime. Stan. CDFQ. Oui mais voilà… Ce n’est pas tout à fait la vérité. Quelques jours plus tôt, les souvenirs sont revenus, comme des flashs: j’avais bien eu un moment d’intimité avec Eliott, réalité dont j’avais été privé pour une raison encore inconnue. Ce grain de sable dans la parfaite mécanique de ma vie remettait en question l’identité du père de Henry. Il y avait une chance sur deux pour que Stan ne tienne pas le rôle qui lui avait été naturellement attribué... Et j’avais besoin de savoir. Même si les résultats se sont avérés destructeurs pour ce jeune papa à qui je vais devoir retirer une de ses principales raisons de vivre.
La culpabilité me ronge et me pousse à me rendre directement à son domicile, adresse que je connais bien entendu, au cas où j’aurais eu besoin de déposer en urgence Henry chez son… papa. Le cœur au bord des lèvres, m’agrippant à cette feuille qui devient comme une bouée de sauvetage, j’ai patienté pendant plusieurs heures avant de voir débarquer la rutilante voiture de Stan dans son allée. Telle une marionnette, je bondis hors de mon siège, oubliant que j’avais toujours ma ceinture de sécurité, me débat avec elle pendant plusieurs secondes et court littéralement à sa rencontre, lui disant, la respiration saccadée:
Je suis désolée de venir te rendre visite… Ici... Mais… C’est urgent. Et très grave. Tu me laisses entrer?
Il doit sans doute se dire que ma venue est motivée par Henry. J’aimerais le contredire, mais ce n’est pas le cas. Et l’annonce que j’ai à lui faire, je m’en serais bien passé. Mais en responsable assumée, adulte ne sortant jamais du rang, je dois faire valoir la Vérité. Peu importe les conséquences qu’elle contient dans ses bagages…
L'âge n'est qu'un nombre et non un état d'esprit. Bien que tu affiches aujourd'hui le nombre quarante-huit, tu ne t'estimes pas aussi près de la cinquantaine que ça... voyons ! Tu es né un matin d’hiver, le 28 novembre 1975.
Le cœur à ses raisons, que la raison ignore. Tu as plus d'une femme dans ton cœur, aussi frivole que tu es. Mais y'en a qu'une qui fait battre ton cœur comme jamais ; Seras tu assez courageux pour le lui dire ?
Tu es le président-directeur général (pdg) d'une grande holding financière. Avec ta jumelle qui possède des actions, tu sais que tu peux compter sur elle, en cas de pépins. Parce qu'officieusement, tu es un arnaqueur professionnel de haut niveau. Comme maman et papa l'étaient.
A l’ouest de la ville, dans une maison outrageusement grande, en compagnie de l’amour de sa vie ; Eli
La journée est longue, putain. Très longue. Trop longue. Je m’ennuie, je regarde la pendule miniature sur mon bureau, j’écoute les “tic tac’ machinalement comme si ça allait résoudre mon problème. Je ne veux qu’une chose : quitter mon siège, rentrer chez moi, retrouver ma douce blondie et lui faire plein de câlins. ça c’est bien plus intéressant que de me retrouver là, assis sur mon siège, à attendre que le travail me tombe du ciel, mais parfois y’a des jours comme ça, où j’ai pas grand chose à me mettre sous la dent… Ouais y’a des jours où je ne fais que passer des dossiers en révision alors que je l’ai fait y’a moins d’une heure. Du coup, imaginer câliner ma bien-aimée au beau milieu de l’après-midi, c’est monnaie courante chez moi. Rien d'obscène, même si je le pouvais.
Il faut reconnaître que ces temps ci, c’est compliqué. EUPHÉMISME, que dis-je. c’est entortillé sous des milliers et des milliers de nœuds à n’en plus finir. Et pour cause, Stan, t’as fait un bébé à une autre femme qu’elle… même si vous n’étiez pas ensemble à ce moment-là, le fond du problème reste le même. Et j’arrive même pas à m’en vouloir en plus. Je culpabilise seulement pour une seule raison : Parce que ça fait du mal à mon amour. Sinon, je ne regrette pas le moins du monde, les choses comme elles se sont présentées à moi. C’est clair qu’avec Joanne, ce n’était qu’éphémère mais il n’empêche que nous avons fait un merveilleux petit garçon ! Et pour cela, je lui serais éternellement reconnaissant…
Et quand je vois l’heure de ma fin de journée, ENFIN sur mon horloge, je ne fais qu’un putain de bond de ma chaise de bureau et je déguierpi à vive-allure. Récupérant ma voiture dans le parking souterrain, je ne mets pas longtemps à arriver chez moi, à l’ouest de la ville, impatient de retrouver ma dulcinée, dans quelques heures. Elle ne rentre jamais en même temps que moi, c’est qu’elle a, à faire, à la day care. En tant que directrice, elle a beaucoup plus de responsabilités et donc beaucoup plus de comptes à rendre. Pas grave, je l’attendrais tranquillement et lui servirait un bon verre de vin, dès qu’elle passera la porte de notre charmante et démesurée, demeure. Mais au lieu de ça, je découvre Joanne, filant dans ma direction tandis que j’arrive sous le perron, de la maison.
Je me tourne vers elle, le regard attentif, froncé. Ces mots ne me rassurent pas le moins du monde, alors je m’empresse de lui dire :
-Comment ça très grave ?
A peine sur le seuil de mon entrée, la porte grande ouverte, je poursuis :
-Quelque chose est arrivé à Henry ?
Je ne vois pas d’autres raisons qui pousseraient Joanne à débarquer à l’improviste chez moi, si ce n’est avoir avec notre fils. Sur le qui-vive, je suis pendue à ses lèvres.
Ce silence me tue, Joanne. Parle, parle tout de suite !!