ava. ultra-violences - sign. SAMURAI - icons. non uccidere & prima luce.
Patrick Smith (Benedict Cumberbatch)
Née le 13 janvier 1983. Un vent glacé, pressage funeste, qui résonne jusqu’au tréfonds des landes gelées, un anniversaire à souhaiter dans la foulée des fêtes de fin d’année.
Délivrée ? Je porte toujours son nom, à l'annulaire un anneau gravé assorti à un solitaire où brillait un diamant. Synonyme d'engagement... Mais notre union n'est plus qu'un lointain souvenir qui s'estompe. En instance de divorce.
Hier la consensualité me dicterait de vous répondre que j’ai été mère au foyer. Elle oublierait de préciser l’ennui des taches répétitives, la solitude des longues journées toutes identiques et calquées sur ceux qui, chaque jour, quittent ce même foyer. Nyls qui lui part travailler, Luna qu’il faut conduire et rechercher à l’école ou ses différentes activités. Reconnaissance nulle, accomplissement propre du néant, reflets ternis des illusions d’une vie rêvée… Aujourd'hui tout a changé ! Je suis vendeuse à mi-temps.
La villa qui abrite ma chambre n'est pas à moi, Edna me la cède contre un peu de temps en sa compagnie, quelques corvées. J'habite désormais une immense bâtisse située à l'extrême Est de la ville où je réapprend à vivre.
Assise à l’arrière d’un taxi, je regarde pensive la ville défiler. Je serre dans ma main mon téléphone susceptible de sonner à tous moments, anxieuse, apeurée… J’étais pourtant persuadée que la roue avait tournée et pour une fois de mon côté. Que j’allais (re)construire une vie où je ne serais plus jamais spectatrice, mais actrice de nouveaux défis à relever. Je me suis trouvé un endroit où me loger. Un métier. Oh je sais, il ne s’agit que d’une petite chambre et d’un simple emploi de vendeuse… mais je n’ai quémandé l’aumône à personne et je me suis débrouillée. Sans lui. J’ai réussi à remuer ciel et terre afin d’être, d’exister par et pour moi-même sans attendre le stupide aval d’un mari qui m’a trop souvent anéanti. Oui je croyais enfin à l’éclaircît !
C’était sans compter sur cette monstrueuse fatalité. Celle qui m’a fait prendre la voiture ce soir-là, de griller un feu et de… Oh mon dieu mes poils s’hérissent rien que d’y penser ! Parce que j’ai beau faire de tas d’projets il y a toujours cette adolescence que j’ai tué. Je n’ai alors et absolument pas le droit de songer qu’un jour le soleil brillerait, et ce peu importe les efforts que je fournirais. Mais je me demande tout de même si une malédiction ne m’a pas marqué du sceau de sa cruauté. Par pitié. Qu’elle s’en prenne à moi cette terrible calamité mais laisse ma famille de côté !
Aujourd’hui c’est ma petite Freya qui est touchée, c’est ma petite fille qui est alitée !
Mon petit ange est malade. Ce n’est pas un simple rhume, bronchite ou même trachéite qu’on les enfants de son âge. Non ! Il s’agit encore d’une terrible infamie, d’une tragédie. Les médecins nous ont annoncés qu’elle avait besoin d’une greffe. Rien qu’ça ! Alors je tiens ma fille dans mes bras, qui regarde la sienne dépérir et nous pleurons à chaudes larmes en implorant que le ciel nous envoie un miracle.
Le miracle en question se nomme Andreas. C’est en lui que réside nos derniers espoirs. Le père biologique de notre petite Freya, notre sauveur à lui seul. Il doit passer une batterie de test pour vérifier sa compatibilité, Luna m’a demandé de l’accueillir à l'hôpital puisqu’elle est bloquée avec les docteurs et les infirmiers au chevet de sa puce affaiblie. Tel un fantôme je rejoins le service d’hématologie. Les couloirs d’une blancheur d’albâtre me soulèvent le cœur, sans parler de l’odeur… Les effluves d’ammoniacs me rappellent de douloureux souvenirs et tandis que j’approche du but l’estomac au bord des lèvres, mon palpitant se recroqueville sur lui-même. Que ferons-nous si notre dernier recours s’évanouit, si les examens ne sont pas concluants, s'ils échouent lamentablement ? J’oublie tout de suite cette pensée et répère rapidement l’homme que ma fille m’a décrite. Pas moyen de me tromper il est assis à coté de mon ex mari. Le pauvre ressemble à un gamin perdu qui ne comprend pas ce qu’il lui arrive. J’lui tend la main rapidement…
- Bonjour Andreas, je suis Sylvia la maman de Luna…
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-- Cool girls never get angry; they only smile in a chagrined, loving manner and let their men do whatever they want.
Andreas Thorsen
62
Anaïs
Felix Mallard
@luomistaide
Aucun
Vingt-quatre ans, né en pleine nuit le 6 Février 2000 à Brisbane.
Célibataire depuis qu'il a décidé de voyager continuellement pendant son année sabbatique. Elle voulait qu'il reste au pays, lui voulait partir découvrir les paysages et la faune des Etats-Unis. Elle lui a posé un ultimatum, il a prit sa décision. Cœur libre qui s'adonne à quelques plaisirs de temps en temps.
Fraîchement titulaire d'un Master en science de la vie, il a comme objectif de devenir zoologue. Pour l'instant en année sabbatique, voulant découvrir l'unique faune pouvant être trouvé en Amérique. Il traverse le pays en camping car et survit de ses économies et de l'argent gagné en effectuant des petits boulots lorsqu'il s'arrête en ville.
Il vit à la belle étoile, là où il y a de la place pour son camping car. Sans adresse fixe durant son voyage en Amérique, il n'a pour le moment qu'une maison mobile à quatre roues.
Il joue de la guitare depuis ses dix ans. Sa guitare d'ailleurs commence à se faire vieille et abimée mais il y tient trop pour la changer - Sportif sans pour autant avoir des abdominaux saillants, il adore l'escalade et les longues randonnées. - Trilingue, il sait parler le norvégien (qui est sa langue maternelle), l'anglais et l'espagnol - Il RAFFOLE de la nourriture asiatique. Que ce soit des plats japonais, chinois, thaï, cambodgien, vietnamien... Il ADORE - Il tient un journal dans lequel il stock des fleurs séchés qu'il ramasse à chacun de ses voyages. Il l'a toujours dans son sac à dos.
RP en cours :
The Curse ft. Nils & Sylvia Norwood
(in coming) ft. Valera Myers
Présente
new to the community
Sujet: Re: The curse - ft Nyls & Andreas Dim 15 Sep - 23:22#
THE CURSE ft. Sylvia & Nyls Norwood
Septembre 2024 - Monterey Memorial Hospital
Ce n'est certainement pas comme ça qu'il imaginait son année sabbatique. A aucun moment de sa vie, il n'aurait pensé qu'un jour il se retrouverait à marcher à grands pas en vérifiant l'heure chaque seconde pour être sûr d'arriver à l'heure. Il se fige presque lorsqu'il arrive devant l'entrée de cet immense bâtiment. Elle revient, cette boule au ventre. La même qu'il a ressentit la veille après l'échange qu'il a eu avec son ancienne conquête, Luna. Cette belle blonde pour qui il avait eu un faible lorsqu'elle était en échange scolaire en Norvège, cette fille avec qui il a vécu une amourette de quelques mois. Il se souvenait qu'elle venait de Californie, alors quelle agréable surprise avait-il eu lorsqu'il reçu un message de sa part, justement lorsqu'il avait atteint dans son périple la capitale du Golden State. Surprise agréable qui se dissipa rapidement lorsqu'il eu lu le message en question. Pendant un instant, il avait eu l'impression de voir flou, puis il eu l'impression que son cœur s'était mit à accélérer comme jamais auparavant. Ce n'était pas possible. Ils avaient fait attention. Puis...
CA FAIT QUASIMENT CINQ ANS ! Pourquoi elle me le dit que maintenant !
Il avait presque eu l'impression de faire une crise de panique. S'en est suivi un appel téléphonique, un LONG appel. Elle lui a alors expliqué. Pourquoi elle a gardé l'enfant. Pourquoi elle ne lui a jamais dit auparavant. Et surtout, pourquoi elle le lui disait là, maintenant. La petite Freya, leur fille, est gravement malade et a besoin d'une greffe. Luna n'est pas compatible et la dernière solution, c'est lui. C'est alors ce qui explique sa présence devant cet hôpital, c'est ce qui explique pourquoi il a quitté Sacramento à grande vitesse pour rejoindre Monterey. Ca serait mentir de dire qu'il n'a pas les mains moites lorsqu'il passe les portes d'entrée. Il s'avance nerveusement vers l'accueil et se présente avant d'être dirigé vers le service d'hématologie. Il avale difficilement sa salive lorsqu'il voit assit sur un siège un homme, un homme qu'il suspecte être le père de Freya. Il s'avance alors et prenant son courage à deux mains, s'assoit à côté de lui en le saluant d'un timide "bonjour." Au moins, si il devait finir étaler par terre à cause d'un père en furie, il n'y a pas d'endroit plus propice pour devenir un cadavre.
Il se triture les doigts, fait rapidement bouger sa jambe. Il n'arrive presque pas à se faire à l'idée qu'il est père. Que quelque part, dans l'une de ces chambres, se trouve la chaire de sa chaire, sa fille qui a grandit sans lui. Le temps passe bien trop lentement à son goût, d'autant plus lorsqu'il voit alors une femme blonde lui tendre rapidement la main lorsqu'elle arrive devant lui. Par réflexe, il se lève et attrape sa main pour la lui serrer. Puis, son cœur loupe un battement quand l'inconnue se présente. La mère de Luna. Super. Au moins, si ils s'y mettent à deux, sa mort sera peut-être un peu plus rapide.
"Bonjour... Je..." Il lâche alors sa main et grimace légèrement en venant s'essuyer sur la veste qu'il avait rapidement enfilé en se mettant en route pour l'hôpital.
"Désolé je... J'ai les mains moites et..." Il soupire nerveusement avant de reprendre. "Ravis de vous rencontrer Sylvia." Elle connaît déjà son nom, c'est qu'elle a déjà entendu parler de lui. Que pourrait-elle pensait de lui. Que pourraient ils se dirent, eux, parents d'une fille ayant assumé un enfant seule, grand-parent d'une petite fille ayant grandit sans son père. Est-ce qu'ils voudront qu'il reste en dehors de la vie de leur fille dès que tout sera réglé. Vont-ils le blâmer si il s'avére ne pas être compatible pour sauver leur petite-fille. Tant de choses se bousculent dans sa tête. Mais ce n'est ni l'endroit, ni le moment. Alors il se pousse en désignant le siège sur lequel il était installé. "Vous..." Le voilà qui se râcle légèrement la gorge. "Vous voulez vous asseoir ?" propose-t-il. Après tout, c'est le siège qui se trouve à côté de son mari. Il pourra bien s'asseoir sur le siège à côté d'elle, ou celui d'en face. Si il s'écoutait, il irait poser ses fesses sur le siège tout au bout du couloir.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
42 ans, les années qui défilent, sans aucun sens ni raison et ce depuis bien longtemps. L'emprise du temps qui s'affirme, sans que je puisse y faire quoi que ce soit.
Marié à une femme qui a été plongée dans le coma pendant cinq ans, mon alliance réchauffant mon torse, pendentif improvisé d'une chaîne autour de mon cou.
Coeur prit, sur le papier. Mais battant aussi pour celle qu'il ne faudrait surtout pas apprécier autant...
Psychologue, fondateur d'un centre réunissant diverses spécialités médicales. Parler, je n'ai jamais su faire. Écouter est un don que j'ai décidé de mettre au service des autres.
Une bâtisse dans l'Ouest de la ville, isolée, presque inexistante. Mon havre de paix, le seul endroit sur Terre où je ne veux surtout pas être dérangé.
" Le père est un miroir dans lequel la petite fille puis l'adolescente peut discerner les prémices de la femme qu'elle deviendra "
WON'T STAND DOWN
I never believed that I would concede
And let someone trample on me
You strung me along, I thought I was strong
But you were just gaslighting me
メ Adepte des paris sportifs depuis toujours
メ Champion d'échecs durant son adolescence
メ Porte des lunettes, quand il y pense
メ Fumeur invétéré, buveur occasionnel
メ Lis en permanence quatre livres simultanément
メ Possède une large cicatrice sur l'avant bras gauche
メ A décidé, sur le tard, de pratiquer l'équitation. Il vient d'acquérir sa jument, Perle, et souhaite développer la thérapie grâce aux chevaux
Can we kiss
With poison on our lips
Well I'm not scared
Can we touch and taste forbidden bliss
They can't stop us now, I won't let you be alone
I am coming for you
Keep us apart, it's too much to ask
La famille. Concept si fragile, fondement essentiel de toute existence sur lequel je me suis appuyé des années durant. En vain. L’expérience forge un homme, les erreurs qu’il a pu commettre le font évoluer, lui apprenne l’aspect précieux d’une relation, avec bien plus de force qu’un vulgaire sermon. J’ai cru si longtemps que ces acquis le resteront jusqu’à la fin de mes jours. Mais il s’avère que je me suis profondément fourvoyé. Ma famille a été mais n’est plus désormais. Ou plutôt, s’est transformé, sans que je puisse y changer quoi que ce soit. Tout est si fragile, peu importe l’insistance provoquée par une volonté sans nom. J’ai cru pouvoir car je voulais, j’ai su qu’il était fini le temps de la suprématie quand j’ai pu découvrir mon clan explosé par une erreur de parcours qui s’est avéré impardonnable. Bien entendu, malgré cette évidente discorde, je pense à Sylvia, cette femme qui ne sera plus prochainement. Mais ôter un titre signifie forcément rayer l’affection éprouvée auprès de la personne? Je n’en suis plus certain. Cette dualité, cette binarité, n’est plus aussi cohérente qu’auparavant. Tout comme Luna, fille chérie et adorée dans le passé, qui a été reléguée au rôle de quasi étrangère. Et Freya, cette enfant que je connais à peine mais pour laquelle je ressens une profonde peine, au vu de son état de santé. Il n’est jamais évident de comprendre l’importance de sa place, que nous ne sommes que des pions dans une pièce toujours plus grande, le plafond est toujours plus haut, les possibilités sont toujours plus infinies. Mais l’Univers aurait pu m’épargner cette visite à l’hôpital, là où une rencontre de la plus haute importance doit se jouer. Je ne peux pas reculer ou même abdiquer. C’est donc le dos droit que je gagne un couloir quasi désert et que je m’approche d’un homme qui semble bien fébrile. Un seul regard me permet de deviner l’identité de cet inconnu, que je salue tout en tendant une main ferme:
Andreas? Nyls Norwood, le père de Luna. Enchanté de vous rencontrer, même si les circonstances ne sont pas idéales…
L’euphémisme est presque risible. Mais le sérieux de l’instant prône, tel un roi détestable. Prenant place à ses côtés, je ne cherche pas à alimenter une quelconque conversation. Le silence est d’or, il me permet d’appréhender la suite des événements avec l’esprit maîtrisé qui me caractérise tant. Mais je dois avouer que quand une femme que je connais que trop bien vient briser cet équilibre, je tente de contrôler cette vivace bouffée d’émotions et bredouille, me retrouvant déstabilisé:
Sylvia. Tu as l’air en forme.
Broutille polie aussi vide de sens que mon regard embué. Qui aurait prédit une telle réunion de famille, hein? Mais je suis bien placé pour le savoir: dans la vie, rien n’est éternellement prévisible. Tout peut changer, en un claquement de doigt. Le moindre battement d’aile de papillon peut provoquer des catastrophes aux conséquences toujours plus désastreuses, ce qui s'ensuit en est le parfait exemple. Le médecin en garde dans le service ce jour-là vient nous prévenir de son grand retard, ce qui décale à une heure au moins le rendez-vous du dénommé Andreas. Quelle malchance. Loin de me laisser abattre, je propose, d’une voix bien plus légère que je ne l’aurais imaginé:
Et si nous partagions un café, en attendant, hein?
Un tête à tête en trio, ce n’est pas une si mauvaise idée, finalement. Et puis, en tant que psychologue, je cherche continuellement à prôner la discussion. Elle seule peut nous permettre de comprendre, de rassembler les morceaux d’un puzzle encore inconnu pour chacun des protagonistes de cette surprenante histoire. Mais qui est la nôtre, quelle que soit notre prise sur les évènements, quel que soit notre potentiel pour changer le cours des choses. Nous subissons. Autant affronter cette épreuve ensemble. Se serrer les coudes, n’est-ce donc pas une des règles d’or de n’importe quelle Famille…?
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"Shame on you for thinking that you're an exception"
Dead Star
Sylvia Norwood
1202
Dawn
Brit Marling
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Patrick Smith (Benedict Cumberbatch)
Née le 13 janvier 1983. Un vent glacé, pressage funeste, qui résonne jusqu’au tréfonds des landes gelées, un anniversaire à souhaiter dans la foulée des fêtes de fin d’année.
Délivrée ? Je porte toujours son nom, à l'annulaire un anneau gravé assorti à un solitaire où brillait un diamant. Synonyme d'engagement... Mais notre union n'est plus qu'un lointain souvenir qui s'estompe. En instance de divorce.
Hier la consensualité me dicterait de vous répondre que j’ai été mère au foyer. Elle oublierait de préciser l’ennui des taches répétitives, la solitude des longues journées toutes identiques et calquées sur ceux qui, chaque jour, quittent ce même foyer. Nyls qui lui part travailler, Luna qu’il faut conduire et rechercher à l’école ou ses différentes activités. Reconnaissance nulle, accomplissement propre du néant, reflets ternis des illusions d’une vie rêvée… Aujourd'hui tout a changé ! Je suis vendeuse à mi-temps.
La villa qui abrite ma chambre n'est pas à moi, Edna me la cède contre un peu de temps en sa compagnie, quelques corvées. J'habite désormais une immense bâtisse située à l'extrême Est de la ville où je réapprend à vivre.
Je m’avance fébrile vers le jeune homme désorienté. Il me fait pitié. Sans un regard pour celui avec qui je suis toujours marié, j’attrape sa main et la serre chaleureusement. Oh je me fous de savoir si elle est moite ou non, qui se soucierait de ce détail anodin en pareille occasion ?
- Ne vous inquiétez pas… je suis contente… que vous soyez là…
Presque instantanément je lâche la poigne du garçon comme si je pouvais le contaminer d’une quelconque malédiction. Cette réaction, je le sais, est complètement ridicule, loin d’être superstitieuse d’habitude je m’étonne moi-même de réagir aussi bêtement. D’autant plus que le cœur d’une maman bât dans ma poitrine et qu’il a l’âge d’être mon fils. Je suis persuadée au fond qu’il n’est pas vraiment fautif, si ce n’est que d’avoir désiré mon enfant. En temps normal je l’aurais peut-être fustigé de ne s’être pas protégé, de ne les avoir pas protégés, mais il est trop tard, à l’évidence pour formuler de tels reproches…
Telle une marionnette je secoue la tête, acquiesce. M’assoir n’est pas une si mauvaise idée, je suis littéralement épuisée mais avant tout, j’aimerais lui demander s’il a eu de quelconques (bonnes) nouvelles. C’était sans compter sur la voix de mon époux qui s’élève…
- Nyls, répondis-je simplement sans me soucier de sa formule de politesse ! Qu’il aille au diable, lui et son apparente neutralité, comment peut-il croire une seconde que je sois en forme d’une quelconque manière ! De l’extérieur on pourrait penser qu’il n'est pas affecté, tant il joue l’assurance derrière son masque de fer. De quoi se protège Monsieur Norwood derrière sa mine patibulaire ? Qu’est-ce qui le touche encore vraiment, maintenant que notre propre fille se bat pour la sienne ?
- Merci… Comme un automate je m’asseye, un pâle sourire aux lèvres en direction du père de Freya. L’a-t-il rencontré ? Comment se sont passées ses retrouvailles avec Luna ? Autant de questions qui m’assaillent avant que l’effroyable cohorte d’interrogations ne soit balayée par un docteur. Je baisse le visage pour éviter la vue d’une autre blouse blanche, chagrine, sert les points avant la déflagration !
Le retard me laisse pantoise. Aucun réconfort à attendre du corps médical pas plus que la perspective d’une cafétéria bruyante et encombrée. Nyls propose en toute… futilité de prendre un café et ouvre le bal tel un patriarche qui mène sa troupe à bon port… Se lassera-t-il un jour de cette mascarade, de cette mauvaise comédie (plaisanterie !) et fera tomber son masque ? Rien n’est moins sûr mais nous le suivons tête basse…
Sans doute pour nous fuir, Andreas se charge des boissons chaudes me laissant en tête à tête avec mon cher et tendre.
- C’est étrange Nyls, cette faculté de repousser les problèmes pour qu’ils ne t’atteignent jamais ?! Je demande sidéré par tant d’abnégation. Mais déjà le malheureux jeune papa nous rejoint et dépose sur la table les trois gobelets. Pendant qu’il s’installe je réchauffe mes doigts gelés, contre le carton chaud me tourne vers notre potentiel sauveur et demande intéressée :
- Comment l’avez-vous rencontré… ma fille… où l’avez-vous croisé ? Je m’en veux tellement d’avoir tout raté…
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