Un soir au mauvais endroit  ― Tw : Arrestation, délit mineur, mot grossier /

Tw : Arrestation, délit mineur, mots grossiers
Dure journée. Tu ne vas pas mentir, le métier que tu fais ce n’est pas tous les jours facile. Tu as beau faire le gars fort et qui ne montre pas ses émotions, mais tu sais que là ce n’est pas simple. Tu as quand même un gros cœur, un cœur de pierre certes. En tout cas, quand tu as quitté cet interrogatoire et que tu t’es assis devant ton bureau, tu as eu envie de tout balancer à terre. Putain. Un seul regard, et tu t’es rendu avec ta coéquipière au stade de tire et tu as mis toute ta haine dans tes tirs. Quand il s’agit une cruauté pareille, et surtout envers des enfants une partie de toi est touché par ça. Au moment, où vous êtes retournées, tu balances dans ton bureau ton insigne et ton téléphone avant de t’asseoir sur ton fauteuil et tu lances un regard noir à cet homme qui passe devant toi. En vrai, si tu pouvais, tu le buterais clairement ! Bref, tu finis d’écrire ton rapport par suite de l’intervention avant de lever les yeux sur ton téléphone et un petit sourire s’affiche quand tu vois le message d’une de tes meilleures amies. Bordel, qu’est-ce qu’elle t'a manqué cette fille ! Tu l’as soutenue du mieux que tu peux dans cette galère et maintenant qu’elle pouvait respirer l’air libre, tu comptes bien l’aider à reprendre goût à cette liberté et surtout de l’aider à retrouver une vie normale. Tu n’as pas eu cette chance toi ! Quand ton père est venu de chercher à la porte de cette prison, il t’a directement emmené dans une base militaire et seulement quelques proche ta soutenue et Oonagt était présente ! Point final, tu envoies ton rapport à tes supérieurs avant de prendre ta veste. Un baiser à ta coéquipière avant de filer à toute vitesse. Voir ta chère nana ça va te faire oublier cette journée de merde. Tu passes vites fais chez toi, tu prends une douche avant d’enfiler un de tes survêtements, basket au pied téléphone en poche et direction l’appartement où venait d’atterrir ton amie. A peine ses fesses, dans la voiture, un baiser sur sa joue pour lui dire bonjour, que tu prends la direction du port. Ouai, tu pouvais très bien te diriger vers le parc, mais tu sais combien ça t’a fait du bien de sentir l’odeur du port. « On va marcher sur le port ça te va ? Et si jamais, on pourra camper sur le sable. J’ai toujours un sac de survie dans le coffre. » Il faut dire qu’avec ton métier, tu as toujours fait en sorte de survivre dans n’importe quelle situation. Voiture enfin à l’arrêt, vous finissez par sortir. Tu fermes la voiture et dès que la brune s’approche de toi, tu ne peux pas t’empêcher de la prendre contre toi, ton bras autour de tes épaules. « Je sais que c’est loin d’être l’endroit le plus agréable, mais quand je suis allé dans un port quelques mois après ma sortie de taule, ça m’a fait du bien de sentir cette odeur ! » Tu prends une grande inspiration ! Oui, ça sent l’humidité, l’eau salée, l’eau stagnante, mais tu aimes bien cette odeur. Tu regards la brune. « Tu as fait quoi aujourd’hui alors ? » Vous commencez à rentrer dans le port où vous commencez à marcher sur les pontons.

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La véritable cinéphile que je suis se dit que parfois, ma vie est devenue un véritable film d’action. Rien ne me prédestinait à connaître un pareil destin… Et pourtant. Rien n’était écrit, dans l’histoire de ma vie, afin que je connaisse de telles aventures… Et pourtant. Et surtout, malgré la fatalité de mes expériences, j’en ressors grandie… Et je suis sortie plus forte que jamais de ces années d’emprisonnement. En tout cas, j’y crois dur comme fer.
Rien n’arrive par hasard, dans la vie. J’ai fait une erreur, j’en ai payé le prix… et désormais, je dois continuer à avancer, malgré tout. La liberté n’est pas évidente à apprivoiser et je réapprends tous les jours à vivre. À renouer avec cette normalité si évidente pour le commun des mortels mais qui reste une bête indomptable, dans mon cas. Je prends tout le temps qu’il me faut pour avancer, à petits pas, sans oublier mon entourage qui me soutient d’une manière inconditionnelle et si solide.
À commencer par mes amis à qui j’ai tant pensé, durant cet isolement forcé.
J’ai pris mon courage à deux mains, il y a quelques jours et j'ai envoyé un texto à Dar’, mon meilleur ami de toujours, pour lui proposer de se voir. Clairement, ma confiance envers les hommes a été profondément ébranlée avec… la trahison que j’ai vécu. Mais ce gars méritera mon éternelle reconnaissance et ma profonde affection et ce jusqu’à la fin de mes jours. J’ai toujours apprécié son caractère, sa personnalité, sa franchise et également son engagement sans faille. C’est une personne solide et que j’admire, peu importe nos passifs que nous partageons désormais.
Je finis par quitter mon appartement quand l’heure du rendez-vous approche et je m’impatiente sur le trottoir juste devant l’immeuble communautaire en faisant les cent pas. Attendre, je ne supporte plus vraiment cela, ma patience a connue ses fragiles limites. Je finis par plisser des yeux en reconnaissant vaguement le visage du conducteur dans la voiture qui vient tout juste de s’arrêter devant moi. J’ouvre la portière, remarque la tenue de Dar’ qui n’a rien à voir avec un costard. Après tout, j’ai moi aussi choisi un look plutôt décontracté: un jean taille haute large, un tee-shirt noué par-dessus une large ceinture en cuir et une courte doudoune rouge. Oh, sans oublier ma paire de Nike qui m’a récemment été offerte par une des filles de Niamh. Une ado qui s’est lassée de son cadeau d’anniversaire et qui a choisi de faire plaisir à sa Tata sortie de taule… Quel pied, je vous jure!
Pourtant, je suis d’excellente humeur tandis que je viens planter un doux baiser sur la joue de Dar’. Emballée par sa proposition, je surenchéris, tapant doucement dans mes mains:

Camper… Sur le sable? L’idée est chouette, j’adore!

De toute manière, je ne supporte plus d’être enfermée. Après quatre années passées entre quatre murs, tout ce dont j’ai besoin, à présent, c’est de me retrouver à l’air libre. Et puis, le port, c’est se retrouver près de l’océan, le symbole parfait de la liberté. Souriant comme une gamine qu’on amène à Disneyland, je dévore le paysage des yeux, me plongeant dans un silence réconfortant. Une fois arrivés sur le parking, je m’extirpe de la voiture à la vitesse de la lumière et sautille, me sentant si heureuse, si apaisée. Nous commençons notre marche et la discussion tourne rapidement autour d’un sujet qui me met drôlement mal à l’aise. Enfonçant les mains dans les poches arrières de mon jean, je finis par dire, d’une voix étonnement plus calme:

Oh… Rien de particulier. J’ai trouvé un petit boulot, je suis devenue pet sitter… Ça met un peu de beurre dans les épinards, comme en parallèle j’ai décidé de continuer mes études de criminologie et…

Soudain, mon regard est attiré par une drôle de scène. À quelques dizaines de mètres de là, un gars, qui semble être un adolescent, est courbé vers un mur. Je sens immédiatement que quelque chose cloche et je réagis avec impulsivité en haussant la voix afin de lui demander:  

Hé! Toi, là bas! Qu’est ce que tu fais?!

Outrée, je lève les bras au-dessus de la tête et fronce des sourcils, réellement interloquée.
Mais qu’est ce qu’il se passe, à la fin…?

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Cette liberté, tu penses que personne ne peut te la prendre. Tu crois que tous aient acquis et que tout est simple. C’est exactement ce que tu pensais à l’époque. Et puis, il suffit de faire confiance une seule fois… Une seule fois où tu as été piégé. Cette fois où tu a été suspecté de série de cambriolage. Ce matin-là, à peine un œil ouvert, tu as été embarqué par les forces de l’ordre sous le regarde de tes parents… Tu sais parfaitement ce qu’il sait passer ce soir-là et tu n'étais pas la personne qu’ils ont cherchée. Pourtant, c’est toi qui a pris cette sanction et ça pendant plus de 365 jours. Rare étaient les personnes qui t’ont cru, tes parents et tes grands-parents ne t’ont pas vraiment laissé le bénéfice du doute. Le plus important, c’était l’image de cette famille. Ton grand-père est le maire de cette ville et c’est ce qu’il comptait à l’époque. Quand tu es sortie et que ton père t’a forcé à rentrer à l’armée, c’est comme ci tu avais mis un point final à cette famille. Tu passes voir ta grand-mère une fois par semaine, car c’est la seule qui a cru tes paroles, mais tu évites de croiser ton père ou ton grand-père. Cette solitude, tu l’as connue tellement bien que tu n’as pas envie que ta meilleure amie sache ce que sait. De toute façon, il y a que toi qui peux comprendre ce dont elle a besoin. Elle n’a pas à te parler. En-tout-cas, tu comptes bien lui faire comprendre qu’elle n’est pas toute seule. Tu vas l’aider du mieux que tu peux. Ce soir, son message vient embellir ta soirée. Tu aurais fait quoi d’autre sinon ? Elle rentre dans ta voiture et tu ne peux t’empêcher d’avoir ce sourire sur les lèvres, tu tends bien ta joue pour recevoir son baiser et tu lui rends son baiser. Elle ta manquée, tu l’as connu depuis tant d’année que ses 4 ans sans la voir autant que tu le souhaites a été long. L’avantage de faire partie du FBI, c’est que tu as certains privilèges alors tu as essayé d’aller la voir au moins toutes les deux semaines. « Je savais que l’idée allait te plaire !   » Quand on sort, on veut profiter de tout ça le plus rapidement possible. La peur que ce ne soit qu’un rêve et que tu te réveilles d’un mauvais rêve. Contrairement à toi, elle a des personnes qui l’aiment assez fort pour l’aider à surmonter ce merdier. Voiture garée sur le parking, vous sortez enfin de la voiture et après avoir fermé cette dernière, tu mets tes clés dans ta poche. Tu laisses ce silence s’installer quelques secondes, tu regardes vite fait à l’horizon avant de poser ton regarde vers ta charmante compagnie. « Pet sitteur ?   » En fait, tu n’as pas réellement le temps de terminer ta phrase que tu fronces les sourcils en voyant la jeune femme se concentrer sur autre chose. Tu regardes en sa direction et effectivement, tu vois qu’il se passe un truc de louche. Mais tu n’as pas le temps de faire quoi que ce soit puisqu’elle accélère le pas. « Onnagh ! Attends ! Mais qu’est-ce que tu fais ?   » Ça y est, elle joue les justifier. Tu te rapproches et tu vois effectivement des jeunes qui sont en train de daguer un bateau sorti du quai. Tu te mets à sortir un long siffler bien aigu. « Hé dégager d’ici !   » c’est à ce moment-là qu’ils se retournent et partent en courant. Ils passent juste à nos côtés et décident de balancer la bombe de peinture que nana rattrapa. Au même moment, des feux de routes et des gyrophares se rapproche de vous. Tu te colles presque de Onnagh pour la protéger. « T’inquiètes pas, je vais nous sortir de là !   » Enfin, c’est ce que tu pensais…

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Je sais pertinemment que je n’ai fait que payer les conséquences de mes actes. Que, à l’instant même où j’ai décidé de commettre ce crime affreux, ma conscience a traversé la barrière de la morale et que j’ai fauté. Oui, j’ai également déçu mes proches, j’ai pu apercevoir cette lueur dans leurs yeux disparaître le jour de mon incarcération.
Et pourtant, avec Dar’, je n’ai jamais ressenti de honte. Aucune vulnérabilité, il connaît tout de moi et bien plus encore. Faire semblant, à ses côtés? Pour quoi faire? Nous partageons le même passif, les mêmes douloureux souvenirs et la vie n’a pas été tendre envers nous, bien au contraire. Et à cet instant, aux côtés de mon meilleur ami, je me sens en phase avec le monde. Je savoure cette liberté sans égale, je n’en laisse pas une seule miette et mon sourire peut s'étendre sur mes lèvres, à la hauteur de mon bonheur. Je me sens bien, tout simplement… Jusqu’à ce que nous commencions à papoter. De tout, de rien, j’en profite simplement pour lui offrir un court résumé de ma vie actuelle, de ce à quoi mon quotidien ressemble depuis ma sortie de prison. Le ton employé par Dar’ me donne l’impression qu’il me juge. Pourtant, il n’en est rien: je ne connais que trop bien son caractère, il ne pense pas à mal et s’interroge sans doute sur les raisons d’un tel choix de carrière. Sur le point de rétorquer, d’argumenter, je me retrouve stoppée dans mon élan, intriguée par l’attitude d’un passant. Je n’écoute pas ma peur, je n’ai pas de raison de le faire, de toute manière. Elle m’a paralysée pendant trop longtemps, il est désormais temps d’agir. Dans mon dos, j’entends Dar’ siffler, lever le ton et je peux également l’imaginer faire de grands gestes afin de distraire les petits délinquants. Quelle idée, franchement, de taguer un bateau! Je ne sais pas ce qu'ils leur passent par la tête. Hors de moi, je ne réalise pas lorsqu’une bombe de peinture vient tomber entre mes mains tremblantes. Je fronce des sourcils, ose un regard en coin en direction de Dar’. À plusieurs reprises, je tente de parler, de le questionner. Mais je me retrouve bouche bée, bien trop sous le choc pour réagir. Je n’aime pas le comportement que j’emploie, je n’aime pas ressentir cet étau autour de ma poitrine. J’aimerais me mouvoir, hurler, courir après ces foutus adolescents qui ne respectent rien ni personne et…

Et là, soudain, des gyrophares viennent nous éblouir. Clignant des yeux, levant les bras en direction du haut de mon visage afin de le protéger de cette agression lumineuse, je marmonne, sans doute à peine audible:

Mais… Qu’est ce qu’il se passe…?

Oonagh, la peur qui te grimpe dans le ventre est bien familière.
Oui, tu le sais, tu comprends, ton cerveau réalise bien avant que toi tu n’ai le temps de digérer cette information.
Tu risques une nouvelle fois de passer un mauvais moment en compagnie de policiers.
Mais pour le coup, cette fois-ci, tu n’as rien fait de mal… Et tu as un témoin occulaire pour le prouver.

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Cette femme est forte, tu le sais très bien, car elle est comme toi. Et tu vas tout faire que sa vie après serait plus simple et plus légère. Et cette soirée, rien que toi et elle allez lui faire du bien. L’air de l’océan va lui faire un bien fou et lui permettre de prendre conscience qu’elle ne voudrait pas retourner au trou. Vous avancez doucement, tu aimes cet endroit. Quand une affaire ne se passe pas comme tu le souhaites, c’est vrai que tu apprécies beaucoup de venir changer d’air ici. Tu sors rarement… tu vas boire un verre de temps en temps mais tu évites de tourner dans les bars ou les boites de nuits, ce n’est pas du tout ton délire. Et puis quand on est un homme solitaire comme toi, c’est une façon pour toi de souffler et de ne pas te prendre la tête quand ça ne va pas. Tu ne veux pas non plus au meilleur ami relou, mais tu n’as pas envie de poser des questions les plus banales pourtant, c’est ce que tu fais. Elle t’annonce qu’elle a trouvé un travail. Pet-Sitter, mais tu n’as pas le temps de dire quoi que ce soit que la conversation tourner court.
Tu essaies de regarder là où elle crit, effectivement, tu vois un gars qui est en train de taguer un bateau avec une bombe de peinture. Tu finis par porter à aider a ton ami et te mets à siffler pour qu’il entende que vous l’avez vu. Le but, c’est qu’il s’en aille et que vous continuez chemin vers votre bonne soirée. Sauf qu’il prend la fuite et qu’il balance sa bombe dans votre direction. Tu ne vas pas jouer aux justiciers, pas ce soir, tu as laissé ta cape sur ton bureau et ce soir, tu prends soin de ton ami. À peine le temps pour lui de disparaître des radars qu’il vit des gyrophares bleu et rouge se diriger vers eux. Tu t’approches de Oonagh, comme pour la protéger. Tu n’as pas envie qu’elle prenne peur. Les voitures s’arrêtent et les agents de police ont l’air d’être déterminée. « Ça va aller ne t’inquiète pas, on sait tous les deux qu’on est innocent. Fait-moi confiance. » Les agents se rapprochent de vous avant de pointer leurs armes sur vous. « On vous a enfin attrapé ! Pas un geste brusque sinon, on tire » Tu ne cherches pas à rentrer dans le conflit. Tu regardes vite fait la brune avant de prendre la parole. « Votre suspect est parti vers la plage, on n’y est pour rien dans cette histoire ! » Tu soupires. « Je suis de la maison, laissez-moi juste montrer mon insigne qui se trouve sur la poche arrière de mon jean. » Tu exécutes ton geste, doucement, tu poses ta main sur ton jean pour justement lui montrer ton statut du FBI, mais en mettant la main dedans, tu te rends compte que pour la première fois depuis que tu le portes, il n'est pas sur toi. « Merde… » Oui, tu te souviens qu’il est sur ton bureau et que tu es partie sans le prendre avec toi, tout comme ton flingue… « Je suis l’agent Geller, du département profilage du FBI. Nous ne sommes pas les suspects que vous pensez…   » Ce n’est pas un comble cette histoire. « Oui, c’est ça et moi, je suis le président… Des témoins vous ont vu taguer plusieurs bateaux et la bombe dans sa main ne fait que confirmer ses témoignages…   » C’est une blague. Vraiment ? Ça te gonfle, tu détestes ce genre de flics trop sur d’eux et qui n’écoute pas la présomption d'innocence.

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Je me sens perdue, paniquée. Mon regard est fuyant et chaque muscle de mon corps semble s’être contracté à tout jamais. Je pense, en toute sincérité, et étant moi même surprise de pouvoir poser un tel diagnostic malgré la gravité de la situation, souffrir d’aboulie. Cet étrange trouble mental qui se caractérise par une farouche perte de la volonté et une forte difficulté à se décider et à agir. Je me sens projeté dans cet affreux souvenir, celui de mon arrestation. Je sais pertinemment que cette fois-ci, je n’ai rien fait de mal. Au contraire, avec Dar’ à mes côtés, nous avons simplement interrompu de jeunes vandales. Oui, mais voilà, dans la vie, la justice ne semble pas toujours être aussi évidente. Et nous payons désormais le prix de notre bravoure citoyenne.
Cette arme pointée dans notre direction, par un policier loin de faire du zèle, me force à sursauter mais j’agis avec complaisance. Hors de question de contrarier un tel représentant de l’autorité, je me contente d’abdiquer, ne réussissant pas à quitter mon meilleur ami des yeux. Je suis admirative de son sang-froid, lui qui cherche à prendre les choses en main, à affirmer notre innocence et également à prouver qu’il est l’un des leurs. Je n’ai jamais réalisé à quel point Dar’ avait entre les mains une forme de pouvoir incontestable mais cette fois-ci, cela pourrait changer la donne. Sauf que…
Rien ne se déroule comme prévu, en cette étrange nuit.
Pas de carte prouvant le statut de Dar’ dans la poche arrière de son jean, ce qui veut dire que la négociation prend fin à cet instant. Je finis par relâcher doucement la pression, expirant de toutes mes forces tandis que les policiers nous passent les menottes, sans ménagement. Au contact du métal froid sur mes poignets, je sursaute, grimace, même.
Manquait plus que ça, franchement…
Quelques meretrix qui craquent sous nos semelles, nos pas sont pressants, loin d’être rassurants. Je jette un coup d'œil affolé aux abords du port, j’ai même la chance d’apercevoir un Grimpoteuthis. Drôle d’animal dont je connais le nom uniquement grâce à l’acharnement sans faille de mon père qui organisait chaque week-end des sorties au bord de l’océan et qui déversait son savoir légendaire sur les merveilles de la faune sous-marine. Je me concentre sur ces détails insignifiants mais qui me rassurent, le temps de quelques secondes, ces dernières étaient nécessaires afin que les flics nous embarquent afin de, très probablement, nous interroger et nous faire passer le reste de la nuit au poste. Assise aux côtés de Dar’, à l’arrière du véhicule de police qui prend, sans l’ombre d’un doute, la direction du poste dans le quartier le plus proche, je finis par lâcher, d’une voix ironique:

Bon bah… Sacrée soirée, hein! Tout ça pour une foutue bombe de peinture…

J’aimerais rire, relâcher cette pression mais ma gorge est bien trop nouée, l’effroi encore trop présent. Alors, je me contente de poser ma tête sur l’épaule de mon meilleur ami, me rapproche le plus possible de lui, osant même poser ma cuisse contre la sienne et demande, à la limite de la supplication:

Dar’, promet moi que tout va bien se passer… Je n’ai pas envie de retourner en prison…

Je pleurniche, ressemble à une pauvre petite chose sans défense.
J’ai peur. Je suis effrayée, soucieuse et plus inquiète que jamais.
La sensation que l’histoire se répète me grignote le ventre. Pitié, tout… Mais pas ça…

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Ok ; de base, c’était une simple soirée entre deux personnes qui ne sont pas vues depuis des années, avec un destin lier d’une façon que personne ne peut comprendre sauf eux. Il voulait lui faire ressentir cette liberté qui manque énormément. Regarder les étoiles sur ce sable fins et sans doute parler de vos angoisses. Tu sais que depuis ce séjour en prison, tu t’ai éloigné de beaucoup de personnes, tu as sans doute perdu le lien si important avec ta famille, mais certains de tes amis sont devenue la famille du cœur et c’est ce qui est plus important pour toi. Tu sais que de son côté, sa famille n’est pas la tienne et qu’elle va pouvoir compter sur eux pour l’aider.  En-tout-cas, là, les ennuies commences. Oonagh derrière toi, tu veux simplement montrer ta plaque qui doit se trouver dans ta poche arrière et tu n’es pas un simple flic, mais fait partie des agents fédérales et tu sais très bien que cette histoire est une pure coïncidence. Malheureusement, en rentrant ta main, pas de carte… La blague du siècle vraiment. Tu essaies de parler avec cet agent de police, mais son idée était bien décidée. Vous serez les méchants de cette histoire ! Ça te gonfle. Vraiment, car il n’en a rien à foutre que tu peux être de la maison, il ne te demande même pas ton numéro de carte pour effectuer des recherches. A la place, il vous met es les bracelets de fer. Ça te gonfle, mais tu te laisses faire, cependant, tu as le visage fermer regardant au loin. Tu connais tes droits et tu comptes bien avoir le droit de les appliquer. Tu finis à l’arrière… Tu sais que vous n’êtes pour rien et pourtant, tu as cette boule au ventre et cette envie de péter un câble. L’histoire se répète et tu es encore jugé pour des faits que tu n’as pas commis. Mais là, tu n’es plus le jeune sans expérience de la vie et tu comptes bien te battre pour toi et pour ton amie pour leur faire comprendre que c’est un pur délire. Un fois assis, l’un à côté de l’autre ton regard se pose sur la jeune femme. Tu essaies de t’adoucir, car tu n’as pas forcément envie qu’elle voit cette facette de toi. « C’est juste un pur hasard ne t’inquiète pas. » Cette boule au ventre que tu as en toi et très présente, mais tu ne dis rien. Tu poses un petit baiser sur le front de ta meilleure amie avant de poser sa tête contre elle. « Ça va aller, Oonagt crois-moi, on sait tous les deux qu’on n’a rien fait et ils vont finir par comprendre eux aussi. » Tu lâche un long soupire avant de reprendre. « Dès qu’on arrive au poste, j’appellerais un collègue qui nous sorte de là en un claquement de doigts » Tu veux qu’elle comprenne qu’elle n’a pas a besoin d’avoir peur. « Je te promets que tu ne retourneras pas en prison, fais-moi confiance. » Tu viens a nouveau nicher un baiser sur le haut de sa tête.

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Je suis paralysée par la peur.
Incapable de me mouvoir, je me contente de cligner des yeux, le dos bien droit contre le siège. Je suis transportée dans un affreux souvenir, qui m’a fait basculer dans la quatrième dimension. Autrefois, j’étais une jeune femme pleine de vie, pas la plus populaire du lycée non plus mais suffisamment ancrée dans son quotidien pour en savourer chaque détail. Quelque peu malmenée par mon passé familial, je n’ai pas voulu accepter la fatalité suivante: celle que j’étais fragile. Et que l’amour, oui, l’amour, m’a fait perdre les pédales. J’ai cédé à la pire folie, pensant rendre service à l’homme dont j’étais tombée amoureuse. Alors que je me suis moi-même tiré une balle dans le pied, me condamnant ainsi… Durant quatre années.
Il est donc tout à fait logique que je réagisse avec autant de frayeur. Embarquée aux côtés de Dar’, mon meilleur ami, dans une voiture de police, nous voilà en route pour le poste. Je ne cesse de trembler, ne luttant pas pour cesser de pleurer. Pour quoi faire, de toute manière? Je ne sais plus comment être forte, je ne veux plus puiser au fond de moi-même pour me contrôler. Je ne veux pas que l’histoire se répète, tout simplement.

Dar’ peut sentir ma panique, mon angoisse, le flot de questions qui s’insurgent dans mon esprit confus. Et malgré ses baisers, sa tendresse et ses mots rassurants, je n’arrive pas à faire taire la petite voix dans ma tête qui m’affirme que je peux retourner en prison. Ma vie a basculé en un claquement de doigt, tout peut se reproduire. Malgré moi. C’est une épée de Damoclès qui subsiste au-dessus de ma tête, qui menace de se laisser tomber à tout moment. Et on dirait bien que ce jour est arrivé, ce soir…

La voiture se stoppe enfin, nous sommes sortis manu militari du véhicule par les agents de police. Celui qui m’escorte jusqu’à l'accueil est loin d’être commode et sa prise sur mon avant bras me fait pousser un cri de douleur. Il ne pourrait pas faire attention, celui-là?! Incapable de me taire plus longtemps, je grimace et siffle entre mes dents serrés sous le coup de la colère, désormais seule émotion qui me guide:

Vous me faîtes mal, espèce de…

Mais un seul regard en direction de Dar’ me pousse à me taire sur la suite de ma phrase. Outrage à agent n’est pas envisageable, je pourrais aggraver mon cas. Alors, je fais profil bas, tout en baissant les yeux vers le sol abimé. Invitée par un geste vif sur l’épaule à m’installer sur l’une des chaises crasseuses en plastique, j’observe Dar’ s'époumoner envers un agent, qui ne semble clairement pas vouloir coopérer.
Reniflant une fois de plus, je commence à me faire une raison: on dirait bien que nous allons passer la nuit tous les deux, en cellule.
Comme au bon vieux temps, comme dirait l’autre…?

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Tw : Arrestation, délit mineur, mots grossiers
Tu fusils du regard cet agent qui ne veut rien comprendre à la situation. Ça t’énerve de savoir qu’ils effectuent à peine leur travail et qu’ils contentent du minimum. Comment ils peuvent prendre les choses à la légère, bon, ce n’était pas une histoire de meurtre ou une affaire de drogue, mais ça t’énerve. Tu sais que vous n’avez rien fais et que vous êtes innocent et tu comptes bien en terminer avec cette histoire le plus rapidement possible. Manque de pot, tu n'as pas ton enseigne et ta carte pour justifier tes propos, mais tu comptes bien prouver votre innocence.
Fait chier.
Tu voulais que ta meilleure amie passe une bonne soirée qu’elle prenne le temps de prendre un bon bol d’air frais et surtout qu’elle réalise ses conneries, sans pour autant lui faire une leçon de morale. Tu sais ce que sais d’être punis injustement, aujourd’hui, tu es cette personne e à cause des histoires du passé et contrairement à toi, elle est dans une famille que quoi qu’il arrive l’a soutenu dans cette période difficile. Le trajet jusqu’au poste de police fut interminable, tu ne dis rien. Tu évites de t’énerver même si tu as envie de hurler et de leur apprendre à effectuer le travail. Dans un port, il y a forcément des caméras de surveillance qui prouve votre innocente. Tu sors de cette voiture, ton regarde n’a pas changer et tu es silencieux, bien trop silencieux d’ailleurs, mais tu réfléchis et tu ne comptes pas rester dans une cellule cette nuit et ta chère amie non plus. Tu vas bien te faire attendre d’une façon ou d’une autre. Alors, oui, au premier regard, tu ne ressembles pas forcément aux autres agents fédéraux toujours très classe et avec un charisme de ding, pourtant tu l’es bien. En attendant des cris féminins, tu te retournes vers le policier et Oonagh et avant qu’elle termine sa phrase. Hors de question, qu’ils prennent l’avantage sur la situation. Vous êtes assis sur ses vieilles chaises en plastique. « Ça va ton bras ? » Tu te retournes vers elle. Ça te brise le cœur de voir cette petite face sur son visage, elle est théorisée de la situation. Tu lui fais un signe de la tête pour lui faire comprendre que ça va aller. Tu te lèves de la chaise avant de regarder un agent et sans émotion, tu sors. « J’ai le droit à un appel ! Et ON ne dira rien tant que je n’aurais pas cet appel ! » Il faut que tu arrives à contacter Rosalie. Qu’elle t’aide à sortir de cette merde pour laquelle tu n’as rien fait, ni Oonnagh. Tu les défis presque avec ce regard, mais tu en as rien à foutre. Tu sais que quand cette histoire sera dévoilée, tu vas clairement parler à leurs supérieurs pour leur faire comprendre que tout ça est inacceptable. Ils finissent par accepter, alors il t’emmène vers le bureau pour te laisser donner cet appel. Une sonnerie. Deux sonneries… trois… Répondeur. Bordel Rosie ! Tu laisses un message sur son répondeur fait qu’elle l’écoute rapidement.