« L'inattendu est le meilleur des programmes »


ft. @Corban Rivers & @Valeria Myers     
Ranch de Blake Rivers, Monterey, CA.

mise en page made in Psyko

JE REVIENS DEMAIN SOIR, TANTE BECCA, GROS BISOUUUUUUS!

Et cette gigantesque porte d’entrée que je claque, inévitablement. Mauvais habitude que je conserve depuis mon enfance, c’est d’ailleurs étonnant qu’elle n’ai pas encore rendu l’âme tant je suis violente à son égard. Mais c’est un peu l’histoire de ma vie, n’est ce pas? J’ai beau usé mon monde, il tient bon et reste encore solidement accroché à la pauvre carcasse que je suis. Un peu à l’image de Blake, mon amie de toujours, celle que je n’ai pas eu le plaisir de voir depuis des semaines mais qui me manque. Cruellement. Pour pallier à ce sentiment, j’ai décidé de laisser ma créativité me porter et j’ai embarqué, demandant à peine son avis, Corban dans cette fabuleuse aventure. Le gars est plutôt léger, spontané, voilà pourquoi mon idée de rendre une visite surprise à Blake, directement à son ranch, a été bien accueillie par le sportif beau gosse et adorable. Faut dire que y'a pire, comme programme, hein. En toute honnêteté.

Étant donné que je refuse toujours d’utiliser tout engin motorisé, j’ai informé Corban par message que je comptais rejoindre le ranch par mes propres moyens et que nous nous retrouvions directement sur place. Inutile de lui expliquer les raisons qui me poussent à me priver de ce confort et qu’il m’attende à un quelconque endroit stratégique. Et puis, quitte à me comporter comme une terrible entêtée, autant y aller jusqu’au bout, hein. Légèrement essoufflée, ayant oublié que l’accès au ranch s’achève par une pente particulièrement ardue, je me jette littéralement dans les bras de Corban, le saluant en plantant deux baisers tendres sur ses joues et lui demandant, pinçant délicatement son bras:

Bah alors, t’es content de me voir et de passer une soirée et toute une journée en ma compagnie…?

En réalité, je n’ai pas envie d’entendre sa réponse. Les Rivers sont un peu comme ma seconde famille et je me suis toujours sentie en sécurité auprès d’eux, même si le paradoxe peut sembler risible. L’affection que j’éprouve envers Corban, je la garde jalousement, la diluant avec ma fâcheuse tendance à l’emmerder dans les formes. Souriante comme une gosse à qui on promet un Noël à DisneyLand, je pénètre dans la bâtisse, sentant d’ici l’odeur de feu de cheminée et de délicieuses tartes à la pomme que j’aimais tant dévorer quand j’étais adolescente. Mais rien de tout ça ne suscite mon intérêt. Aucune lumière, aucun signe de vie. Dépitée, j’interroge Corban, espérant qu’il puisse éclairer ma lanterne:

Oh putain… Mais y’a personne ici?!

La surprise peut se lire dans mon regard, j’ai bon espoir qu’elle puisse être comprise par Corban, qui semble tout aussi déstabilisé.
Mais je ne compte pas abandonner pour autant. Me jetant dans un des nombreux fauteuils installés dans le gigantesque salon, je prends mes aises et suggère, d’une voix amusée:

On pourrait s’ouvrir une bière, ça la ferait venir, qu’est ce que t’en penses?

Val’, on dirait que tu uses du pouvoir de ton grand âge pour prendre les choses en main.
Mais comme l’a écrit le petit jeune dans un de ses messages, je suis une mamie.
Faut bien que ça ai des avantages, hein, d’être l’aînée dans cette pièce…