Family time -> @Albano Diaz.
Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Il était à peu près dix-neuf heures quinze quand Charlie termina son repas. J’étais obligée de toujours la faire manger avant moi puisque son ventre criait rapidement famine le soir venue. D’ailleurs, son humeur pouvait changer en une fraction de seconde quand la faim prenait le dessus, je préférais donc éviter la crise. Ce soir, après le couché de Charlie je ne serais pas seule puisque mon frère devait venir passer du temps à la maison pour partager un repas avec moi. J’étais très heureuse de sa venue, ça devait faire à peu près trois semaines que je ne l’avais pas vue, faute de temps. Entre le boulot à la caserne, mon petit boulot au ranch Harlow et ma fille, c’était parfois un peu compliqué de jongler avec tout. Surtout que j’étais mère célibataire depuis plusieurs mois et je ne n’étais pas encore tout à fait au point. Heureusement, mes parents étaient très présents pour m’épauler quand ça devenait plus difficile pour moi avec toute la fatigue que je cumulais. J’étais vraiment reconnaissante de pouvoir compter sur eux quand j’en avais le plus besoin.

Après avoir mise Charlie en pyjama je la laissais vaquer à ses occupations, elle s’amusait dans le salon avec ses jouets et j’en profitais pour dresser la table avant qu’Albano n’arrive. J’entendais frapper à la porte, il avait pris l’initiative de ne pas sonner au cas où sa nièce serait déjà au lit. J’allais lui ouvrir et lui adressais un beau sourire. « Coucou ! Je suis trop contente de te voir… Je t’en prie entre. » dis-je alors qu’il me tendait le dessert qu’il avait acheté à la pâtisserie pour l’occasion. « Merci. Je vais tout de suite le mettre au frigo. Charlie t’attendais, elle s’amuse dans le salon. » d’ailleurs, quand elle aperçue son tonton, elle s’empressa de venir vers nous et lui tendit les bras. « Tonton, Tonton ’Bano. » Évidemment, à son âge elle n’était pas encore capable de prononcer son prénom comme il le fallait, c’était un peu trop compliqué pour elle. Je souriais alors qu’il la prenait dans ses bras et je lui demandais. « Alors, comment tu vas ? » Je mettais au même moment le dessert à sa place et prenait deux bières avant de ne refermer le frigo.

Family time ->  @Billie Reyes
Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'Albano n'avait pas vu Billie ainsi que sa nièce Charlie, entre leurs emplois du temps respectifs ce n'était pas toujours simple de trouver un moment pour se retrouver. Son travail l'occupait beaucoup trop en vérité et nombreuses ont été les fois où sa sœur lui a dit de décrocher un peu au lieu de passer sa vie au boulot. Mais peut-être que c'est un truc bien à eux, de vouloir être toujours occupés, pas franchement du genre à rester en place. De famille, certainement. Il sait qu'elle cumule deux boulots entre la caserne et le ranch. Une certaine fierté le gagne quand il pense à tout ce qu'elle fait, le métier de pompier est quelque chose de particulièrement courageux. Brave même et Billie a toujours eu le cœur sur la main, que ce soit pour ses proches ou même pour des inconnus, elle l'aide son prochain avec tellement de facilité. Lui de son côté est plus discret, plus réticent à côtoyer des personnes qu'il ne connait pas forcément.

Il se rendit alors jusqu'à la maison qu'occupait la jeune maman avec Charlie, un prénom qui le faisait sourire quand on sait qu'il n'est qu'autre que le même que la jumelle de Naomi avec qui il a récemment renoué pour apprendre à connaitre Adaline, sa fille qu'il a eu avec son amour d'enfance, Naomi et que la jeune fille puisse ainsi savoir qui est sa mère. Il frappa à la porte et attendit qu'elle vienne lui ouvrir. Ce qu'elle fit après quelques minutes seulement, lorsqu'elle apparaissait en ouvrant la porte, un sourire se dessina sur son visage. « Moi aussi, Billie. » répondit-il, simplement en lui tendant le dessert qu'il a acheté à la pâtisserie où travaille justement Adaline. Il la suivait à l'intérieur alors qu'elle lui expliquait vouloir mettre le gâteau au frigo et que la petite fille était impatiente de le voir. Immédiatement, elle se dirigea vers lui pour le saluer, il ria légèrement à sa prononciation sur son prénom, cela n'était pas facile à prononcer après tout. « Bonsoir Charlie. » lança-t-il, calmement. La prenant dans ses bras pour ensuite s'assoir sur le canapé avec elle sur ses genoux, Billie continuant de faire la discussion depuis la cuisine. « Bien et toi ? Qu'est-ce que vous avez à me dire toutes les deux ? » demanda-t-il, ensuite à la suite de la question de sa sœur.

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Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Quand je pensais à mon frère je réalisais qu'il c'était déjà passer plusieurs semaines depuis la dernière fois que je l'avais vue. Malgré le fait qu'on habitait tous deux à Monterey, nous étions du genre à toujours avoir quelque chose à faire. Il faut dire qu'Albano avait lui aussi un boulot très prenant et moi, de mon côté, je jonglais avec ma vie de maman célibataire et deux boulots même si mon travail au ranch Harlow n'était que du temps partiel. C'était plus fort que moi, mais j'aimais tellement cet endroit qu'il m'était impossible d'abandonner. D'ailleurs, j'avais déjà eu la possibilité d'y emmener Charlie à plusieurs reprises et cela avait réchauffer mon cœur de maman de constater qu'elle aussi, aimait cet endroit.

Mon frère était enfin arrivé, je le saluais et l'invitais à entrer avant de ne prendre le dessert qu'il avait apporté pour le mettre au réfrigérateur. Au même moment Charlie en profitait pour se faufiler entre mes jambes afin de rejoindre son tonton et qu'il la prenne dans ses bras. « Ben écoute ça va, c'est la course en ce moment. » Comme toujours mais cette fois, j'avais décidée de lever un peu le pied et de prendre le temps de voir mes proches. « Je bosse demain, c'est maman qui va s'occuper de Charlie. » Heureusement je pouvais toujours compter sur notre mère qui était énormément présente pour Charlie et j'en étais très reconnaissante. « Et toi alors ? Comment ça se passe avec Adaline ? » Je parlais évidemment de sa fille, j'étais au courant qu'il avait reprit contact avec elle depuis la fin 2023 et j'espérais que tout se passait bien avec eux. Je n'avais pas encore eu la chance de la rencontrer et j'avais très hâte que cela arrive, quand ce serait le bon moment. « Ca va au boulot ? J'imagine que ça ne doit pas être de tout repos non plus. » On ne pouvait pas dire que nous avions fait des choix de carrière très simples, où il n'y avait pas de risques. Mais on aimait ça, c'était dans notre tempérament parce qu'être flic ou pompier, c'est une chose qu'on devait avoir au fond de nous. Une vocation. J'imaginais aussi à quel point notre mère devait se faire du soucis pour nous à longueur de journée et maintenant que j'étais à mon tour maman, je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir.

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Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Trouver du temps en famille, ce n'est pas toujours simple pour Albano, entre son boulot et son côté casanier pourtant depuis déjà quelques mois, il s'est fait des nouveaux amis un peu par hasard. C'est au café Andy's que le Broken Heart Club s'est formé et depuis ils se racontent souvent leurs déboires amoureux et personnels. Billie est un peu comme lui au final, occupée par le travail mais elle a aussi cet attrait pour la sociabilité et l'empathie.

Avoir sa demi-soeur dans sa vie, c'est important pour lui et il se doit d'être un grand frère présent et à disponible pour elle. Ce qui n'est pas toujours le cas mais cette fois, il a bien envie de se rattraper. Depuis que Billie a divorcé de son mari, elle s'occupe de Charlie, sa petite fille quasiment toute seule et il est admiratif de tout ce qu'elle fait. La Reyes est une jeune femme courageuse et il ne peut qu'être fier de tout ce qu'elle a accompli jusqu'à présent.

« Difficile de lever le pied hein ? » demanda-t-il, alors. Il sait à quel point, Billie est comme lui, qu'elle a ce besoin d'être constamment occupée, trait de caractère qu'il partage et qui est souvent sujet à des commentaires de leur mère. A la mention de la maman, il se montra calme et heureux d'apprendre qu'elle puisse passer un peu de temps avec sa petite fille. Il espère secrètement qu'elle puisse ensuite se rapprocher d'Adaline, sa propre fille. « C'est sympa qu'elle puisse passer un peu de temps ensemble. J'imagine qu'elle doit être contente. » répondit-il, ensuite.

Compter sur un membre de la famille, c'est toujours bienvenu et ce n'est pas vraiment ce qu'il a eu, dix neuf ans en arrière lorsqu'il a annoncé à ses parents qu'il avait mis enceinte une jeune fille. Aujourd'hui, il a envie de faire partie de la vie d'Adaline, d'apprendre à la connaitre mais la méfiance de celle-ci complique les choses. « Bah écoute, ça s'est plutôt bien passé à Noël. Elle a beaucoup aimé son cadeau mais depuis j'ai pas trop de nouvelles. » confia-t-il, sérieux. Il ignore encore comment véritablement se rapprocher de sa fille alors il a pris l'habitude de mettre une légère distance entre eux, de peur de la brusquer. Il réfléchissait quelques secondes en repensant à ce moment qu'ils ont partagé avec Adaline et Charlie, la jumelle de Naomi. C'était vraiment agréable sur le moment mais rapidement la réalité a fini par le rattraper. La conversation se dirigea ensuite sur le travail, conscient qu'il a choisi un métier à risque, Albano ne s'imagine pourtant pas faire autre chose, c'est important pour lui de faire régner la justice et de se surpasser pour découvrir la vérité. Il sait que cela n'a pas été franchement accueilli positivement par sa mère, tout comme l'a été aussi le métier de Billie mais ils n'ont jamais vraiment du genre à écouter. « Oh ça oui, on a quelques affaires difficiles en ce moment mais j'veux pas t'ennuyer avec ça. On commence à manger ? » proposa-t-il, dans la foulée.

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Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Nos boulots étaient extrêmement prenants, celui de mon frère l'était d'autant plus et j'avais toujours été très admirative devant sa carrière, devant sa volonté de vouloir rendre le monde meilleur. Une carrière où il avait dû faire plus d'un sacrifice. Parce que si je laissais derrière moi mon boulot après être sortie de garde, lui, c'était tout à fait l'inverse. D'ailleurs, j'étais bien consciente qu'il n'était pas du genre à lâcher l'affaire même après son service. Albano n'était pas non plus aussi sociable que moi et je le connaissais assez bien pour savoir qu'il était du genre casanier, préférant la solitude plutôt que la compagnie. Au fond, j'espérais pour lui qu'il finirait par ouvrir les yeux, qu'il ne laisserait pas sa vie lui passer à côté. Il méritait amplement de trouver le bonheur, peut-être même une personne avec qui partager sa vie. Il fallait être honnête, le Diaz que je connaissais était marié à son boulot. Ce n'était pas donc gagner…

La famille était quelque chose de très important pour moi, j'étais extrêmement proche de mes parents, et maintenant que j'étais maman je voyais les choses sous un tout autre angle. Bien évidemment, mon boulot de pompier était pour moi quelque chose de très important et il était hors de question que je change de carrière à cause du fait que j'avais un enfant. Aider les gens était une vocation, mais je faisais bien plus attention à moi à présent. Je me devais de rentrer chez moi dans de bonnes conditions. « Clairement… oui. » J'avais toujours vécue à deux cents à l'heure et il était vrai que c'était assez compliqué de lever le pied. « Oui maman est aux anges et en plus, Charlie adore passer du temps avec sa mamie. » Etant donné que je prenais ma garde à sept heures demain matin, ma mère ferait le déplacement pour garder ma fille à la maison. Je tenais à ce qu'elle se réveille seule et je serais sans doute déjà à la caserne au moment où elle ouvrirait ses yeux.

J'écoutais mon frère au sujet d'Adaline et je sentais que c'était un point sensible, malgré lui. Les moments qu'il avait passé avec sa fille à Noël lui avait fait du bien, mais rapidement, leur relation s'était stoppée. « Peut-être qu'elle à simplement peur de s'attacher trop à toi… elle à quand même vécue de longues années sans avoir de père. » dis-je compatissante. « Laisse-lui peut-être un peu de temps. Les choses se feront naturellement. » Albano avait raison de lui laisser un peu d'espace, c'était sans doute la meilleure chose à faire. « … mais montres-lui que tu es tout de même là pour elle. » finis-je par ajouter en lui adressant un léger sourire. Le temps ferait les choses.

Par la suite, je lui demandais comment ça allait au boulot et j'haussais les épaules en ajoutant : « Mais non! Tu sais bien que j'aime parler boulot. » affirmais-je à mon frère. « Ouep, on peut passer à table si tu veux. Je vais juste mettre Charlie au lit et j'arrive. » Je m'adressais par la suite à ma fille en lui disant qu'il était l'heure d'aller se reposer. Elle déposa un petit bisou sur la joue de son oncle et je la prenais dans mes bras pour regagner sa chambre qui se trouvait à l'étage. Quelques petites minutes plus tard je retrouvais mon frère et lui fit signe de la main pour qu'il se mette à table. « J'espère que tu as faim, je crois que j'en ai trop fait. » dis-je en échangeant un regard complice avec lui.

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Février 24. Maison de Billie & Charlie.

Le brun a toujours fait passer sa carrière avant toute chose, surement pour fuir certains traumatismes qu'il a pu traversé. Que ce soit la perte de Naomi ou celle de son meilleur ami ou même les années à être trimballé de gang en gang sous couverture, c'est ainsi qu'il a appris que la vie n'était que sacrifice. Peut-être que cela a fini par le rendre inaccessible et bien trop occupé pour avoir un semblant de vie sociale. Albano a pourtant toujours apprécié la facilité de Billie a se faire des amis, de son côté, les siens, les fidèles sont triés sur le volet. Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Missy et Shelby ont fait parties de sa vie dès ses plus jeunes années et depuis il les considère comme s'il s'agissait de ses sœurs. Il connait bien évidemment la meilleure amie de la jeune maman, Lou une jeune femme qu'il a également croisé à de nombreuses reprises. Tout comme leur voisin quand ils étaient plus jeunes. Anthony ? Non Antonios. Ne sachant pas pourquoi, il pensait à ce gars en cet instant mais après tout, elle n'avait fait que de le saouler avec lui pendant toutes ses années. Plus discret, lui ne parlait quasiment jamais de ses histoires de cœur.

La famille a cette dimension sacrée bien qu'aujourd'hui il a l'impression que la sienne est divisée. Lorsque sa mère s'est remariée au père de Billie, ils n'étaient qu'un enfant, il prenait conscience désormais que même si il a eu des différents avec sa maman et son beau-père, cela ne voulait pas dire que tout est foutu. Bien au contraire, il y a tant à faire. Peut-être que l'ajout d'Adaline à cette famille recomposée pourrait aussi apaiser les tensions. Il réalisait qu'il n'avait pas spécialement pris des nouvelles, dernièrement. Trop accaparé par le boulot qu'il en oubliait parfois de répondre à certains messages. « Dire qu'elle aurait pu connaitre tout ça, bien avant. » confiait-t-il, alors.
S'il n'avait pas écouté à l'époque, tout serait différent mais ce n'était clairement pas avec des si qu'il deviendra un père pour Adaline mais plutôt avec des actes. C'était sa façon à dire qu'il regrettait ce qu'il a pu faire. Il reprit tout de même son sérieux pour approuver le fait que sa nièce aime passer du temps avec sa mamie, ce qui est parfaitement compréhensible. « Tant mieux alors. La connaissant, elle doit être complètement gâteuse. » plaisantait-t-il, ensuite. Lâchant un rire, il reprit bien vite son sérieux lorsque le sujet passa à Adaline.

Son ton se fit plus grave alors qu'il réfléchissait à comment aborder les choses. Il repensa un instant à ce moment qu'ils ont passé ensemble à Santa Cruz tout comme les promesses qu'il lui a faite. Bien sûr qu'il a envie de faire partie de sa vie et qu'elle fasse partie de la sienne. « Je t'avais dit qu'on était allés à Santa Cruz tous les deux ? Elle voulait aller dans une boutique de musique, j'y connais rien mais j'ai accepté. C'était sympa mais j'ai l'impression d'être à la ramasse. Elle était quasiment que sur son portable. » commença-t-il, à expliquer, sérieux cette fois. « Je suppose que ça doit être la jeunesse. » souffla-t-il, ensuite.

Il haussait les épaules, certainement qu'il pourrait aussi revenir vers elle, lui proposer des activités comme elle l'a fait. Demander conseil à Billie, ça lui semblait être plutôt sympa et il pouvait toujours sauter sur l'idée du parc d'attraction qui a été proposée au détour d'une discussion sms avec Charlie Sharp. Il se montrait amusé par ses paroles sur le boulot mais tout à coup, il n'avait plus vraiment envie d'en parler pour une fois. « Pour une fois, on laisse ça de côté et on se concentre sur ce qu'il y a de bon en dehors. » proposait-t-il, tout en fixant sa sœur. Il hocha la tête lorsqu'elle indiqua qu'elle allait coucher la petite fille et attendit qu'elle revienne tout en profitant pour finir de mettre la table. A son retour, il posa les yeux sur le plat qu'elle avait fait et son front se leva. Ah ouais, elle a pas lésiné sur la quantité.« Non, je meurs de faim. Et puis si il en reste, j'en prendrais pour chez moi. Comme tu te doutes, mon frigo est vide. » s'écria-t-il, un peu pour la taquiner.

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Notre mère, mon père avaient toujours des idées bien arrêter sur la famille et sur la religion. Pour eux ce n'était pas normal d'avoir un enfant hors mariage, et malheureusement Albano en avait fait les frais quelques années plus tôt. Ils avaient eu énormément de mal à accepter qu'il ait pu mettre une jeune fille enceinte et l'avaient poussés à prendre une décision qu'il regrettait aujourd'hui. Pour ma part, je n'étais clairement pas d'accord avec leur raisonnement et je regrettais de n'avoir pas eu mon mot à dire à l'époque. D'ailleurs, je m'étais moi aussi laisser influencer par leur raisonnement et j'avais acceptée un mariage de convenance avec le fils d'un couple d'amis à eux. Comment avais-je pu acceptée ça ? Je me le demandais encore à ce jour. Le seul point positif dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui j'avais une magnifique petite fille de quatre ans et demi. Mais ce qui était fait, était fait et je préférais laisser tout ça derrière moi, cela ne servait à rien de revenir sur le passé.

« Oui, ça c'est sûr. » dis-je simplement alors qu'il faisait à son tour allusion à Adaline, sa grande fille qu'il n'avait pas eu la chance de voir grandir. « Un peu trop même… mais de temps en temps je lui rappelle de ne pas trop en faire. » Même si ma mère pouvait parfois aller trop loin quand elle la gâtait trop, je n'hésitais pas à le lui dire. Après tout, c'était moi sa mère et il était hors de question que j'élève une enfant pourrie gâtée. Il fallait tout de même rester raisonnable.  

Mon frère devenait plus sérieux au fil de la conversation quand il mentionnait à son tour sa fille. J'avais eu vent de leur petite escapade à Santa Cruz, mais je n'en avais pas eu le fin mot de l'histoire. J'haussais doucement les épaules et ajoutais doucement, « Oui, je me souviens que tu m'en avais parlé… Peut-être qu'elle avait très envie de passer un moment avec toi, mais qu'au final elle n'a pas su comment s'y prendre ? » Même si à présent Adaline était passée à l'âge adulte, j'imaginais que cela pouvait être difficile pour aller d'apprendre à connaître son père. Il fallait aussi prendre en compte qu'au final il était un inconnu à ses yeux et que du jour au lendemain, elle avait apprit qu'Albano était son père. C'était sans doute trop d'émotions pour la jeune femme qui devait être submergée par ses émotions. Tiraillée entre la timidité, l'envie de le connaître, mais le fait qu'il n'avait jamais été là durant toute sa vie. Un gros bordel émotionnellement. Quoi qu'il en soit, j'étais très touchée par ses confidences car tous les deux nous n'étions pas du genre à nous confier facilement. Surtout sur nos émotions. « Peut-être vous faut-il seulement du temps… Vous avez énormément de choses à rattraper, et je suis sûre que ça finira par aller entre vous. » dis-je en lui adressant un sourire compatissant.

Le boulot. Un sujet de discussion que j'abordais que trop souvent, tout comme mon frère. Sauf que ce soir et pour une fois, ce sujet serait remis à plus tard. « Mmh. Tu as raison ! » dis-je à mon tour pour clore l'un de mes sujets favoris. Il était temps de passer à table et nous étions bien trop affamer pour attendre d'avantage. « Ouais c'est bien pour ça que j'en ai fais plus, je comptais te mettre une part dans une boîte. » dis-je en riant légèrement. Il était bien trop souvent dehors pour prendre le temps de faire des courses ou bien même cuisiner, je savais pertinemment que son frigo était quasiment vide. Je prenais donc le grand plat, lui faisais signe de prendre place à table. Une fois tous deux installés, je prenais nos assiettes afin de nous servir. « Bon appétit… normalement ça devrait être mangeable. » plaisantais-je à mon tour en lui tendant son assiette. J'étais vraiment heureuse qu'il soit là, parce que ce genre de moments, aussi simples soient-ils étaient importants pour moi.

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Albano pouvait aujourd'hui rattraper le temps perdu avec Adaline. Le souvenir de Naomi les avait réuni et il ne regrettait pas de lui avoir donné les cassettes qui ont ainsi permis à la jeune femme d'en apprendre plus sur sa mère. Bientôt, il pourrait la présenter à Billie. Chose qu'il envisageait de plus en plus mais tout d'abord, il devait surtout obtenir sa confiance et il a l'impression d'être sur la bonne voie. Riant légèrement aux paroles de sa sœur, il ne doutait pas d'elle pour rappeler à leur mère qu'elle en faisait trop parfois. «  T'as bien raison. » répondit-il, alors. Il lui adressa un sourire et commença à manger. La discussion continuait pourtant et il se montrait attentif et enclin à réagir. Particulièrement heureux d'avoir retrouvé sa fille et que la vérité soit révélé. La brune disait là quelque chose de percutant, en effet peut-être que la jeune fille avait besoin de temps. Après tout, découvrir l'existence de son père du jour au lendemain, ça doit être bien dur à avaler.  « Oui, je serais patient. Je suppose qu'elle a besoin d'assimiler tout ça. Avec la sœur de Naomi, on a envie d'être là pour elle et lui permettre de savoir qui était sa mère. » avoua-t-il, sérieux. Le souvenir de la femme qu'il a aimé et que ses parents lui ont sommé de quitter lorsqu'il leur a appris l'existence d'Adaline est beaucoup moins douloureux.

Il a finit par accepter qu'elle est bel et bien partie. Il hochait la tête aux paroles de sa sœur.  « Je suis confiant aussi. En tout cas, le temps peut n'être que bénéfique. C'était compliqué pour moi au début de devoir tout lui raconter. Mais maintenant, c'est plus fluide. J'aurais dû le dire à Rosalie bien avant. Elle a fait beaucoup pour elle. » reprit-il, ensuite. Quelques mois en arrière, il a tout raconté à sa collègue qui n'est qu'autre que la tutrice de la jeune fille. Bien sûr, elle ne l'a pas spécialement bien pris mais en discutant, ils ont pu s'accorder. Il pouvait continuer à voir Adaline tant qu'il n'interférait pas complètement dans son éducation qui sera elle gérée par la profileuse.

Avalant donc doucement le plat préparé par sa sœur, il releva ensuite le regard pour la féliciter.  « C'est très bon. Par contre même si tu me donnes la recette, pas sûr que je réussisse à le refaire. » plaisantait-il. Le repas se poursuivait et il en profita pour sonder sa sœur sur sa vie en général. Particulièrement curieux de savoir où elle est sentimentalement parlant. « Et sinon, quoi de neuf dans ta vie ? T'as pas des trucs à me raconter. Peut-être que tu vois quelqu'un en ce moment. » demanda-t-il, le regard plongé dans le sien.   

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J'étais très attentive aux paroles de mon frère, sur ses confessions par rapport à cet enfant qu'il n'avait pas vu grandir. Adaline, sa fille qui entrait déjà dans l'âge adulte. Je n'imaginais pas à quel point cette situation avait dû être déchirante pour lui et qu'il avait dû vivre toutes ces années avec autant de remords. Malheureusement, on ne pouvait pas revenir en arrière, mais aujourd'hui, il avait la chance de pouvoir apprendre à la connaître et à faire partie de sa vie. Et je le connaissais assez bien pour savoir qu'il ne laisserait pas passer cette seconde chance.

« C'est même sûr… puis elle est dans l'âge ou elle se pose aussi pleins de questions par rapport à la vie et tout ce qui s'en suit. » dis-je très honnêtement pour essayer de le rassurer. C'était vrai puisque Adaline n'était encore âgée que de dix-neuf ans, elle entrait à peine dans la vie d'adulte et c'était toujours une période assez difficile pour tout le monde. Ca pouvait même faire peur à certains. Mais je la savais bien entourée et j'imaginais qu'elle n'était pas seule pour faire face à tout ça.

Naomie n'était malheureusement plus des nôtres et j'étais consciente que son décès avait été très dur pour ses proches, sa fille ainsi que mon frère. Perdre quelqu'un était une douleur difficile à surmonter mais, le temps qui passait nous atténuait celle-ci même si elle restait présente. J'étais passée par là quand j'avais perdue Taz et les quelques années passées depuis sa mort avaient fait que j'en souffrais moins aujourd'hui… une part de moi s'était éteinte avec lui, ce jour-là.

« Le temps apaise toujours les choses… » ajoutais-je doucement avant de reprendre ; « J'imagine que tout ça à dû être dur pour toi, oui. Mais tu devais le faire. Adaline avait le droit de savoir. » Même si c'était difficile de parler de quelqu'un au passé, Albano se devait de lui parler de sa mère. De lui dire comment elle était et comme il l'a voyait.

On discute de notre repas en même temps que l'on se livre l'un à l'autre. « Merci, c'est vrai que c'est plutôt pas mal et ne t'en fais pas, j'avais pas l'intention de te donner la recette. T'es une vraie cata aux fourneaux. » dis-je en le taquinant.

Je souris doucement quand mon frère me demande s'il y a du changement de mon côté et je pense immédiatement à Antonios. Ce vieil ami dont je me suis rapprochée depuis plusieurs semaines.

« Peut-être que oui… » dis-je en lui jetant un air malicieux. « Enfin. Y'a rien d'officiel et il ne s'est rien passé. Je vois Antonios Dimitriou, tu te souviens ? Notre ancien voisin. » Ce ne servait à rien de tourner autour du pot, autant lui dire immédiatement son identité « Pour l'instant on passe juste du temps ensemble. On verra ce que ça donne. » lâchais-je avant de prendre la dernière cuillère de mon assiette. Je préférais ne pas trop me précipiter sur notre "relation" car moi-même je ne savais pas trop quoi en penser pour l'instant. On était amis et c'était déjà pas mal…