Des phares braqués sur toi. Un long bruit de klaxon affolé. Le bruit du freinage alors que tu restes là, lourd et sonné par ta propre déchéance en action. Par ce qui vient de se passer. Par la personne qui t'a poussé pour t'écarter du choc. Vous avez échappé belle. Toi t'es vivant. Mais lui ? Tu ouvres les yeux, ton cœur battant la chamade, avec la sensation d'avoir le crâne en miette… Mais non, ça c'est normal, t'es en pleine redescente. Tu peines à retrouver ton souffle. Tu es encore sur la route ? T'es où ? Les murs blancs ? L'hôpital ? Bordel. Tu te redresses, paniqué. Il faudra deux infirmières pour maîtriser ton corps frêle et t'attacher au lit. « Laissez-moi partir j'vous dis ! Est-ce qu'il va bien ? Est-ce  que ce putain de flic est EN VIE ?! » Tu cries, ne supportant pas l'idée d'une personne morte dans ton entourage. Lian ? Le flic ? Ton entourage ? Tu as les larmes aux yeux, le cœur déchiré. C'est pas n'importe qui, tu ne le supporterais pas d'avoir commis une connerie pareille.

Lian, c'est le flic à qui tu as affaire chaque semaine. C'est toujours la même danse. Tu es au même endroit, c'est pas bien difficile de toujours te tomber dessus. Et à chaque fois, pas de chance, tu n'as plus rien sur toi qui prouverait ta position de dealer. Aucun doute n'est pourtant permis quant à ce que tu fais là, dans cette ruelle, si souvent. Mais tant qu'il n'y a pas de preuve, tu t'en sors. Un petit tour et puis s'en va. Une plaisanterie pour toi, à moitié défoncé, trouvant drôle de bousculer le policier qui doit pas être plus vieux que toi, si droit dans ses bottes de son côté de la barrière. Il a fini par attirer la sympathie par son endurance, sa patience sans faille à ton égard. Vous avez fini par parler, vous confier des trucs. Pourquoi il est policier ? Pourquoi toi, tu deales ? Impossible de dire qui tu es. T'invente le même mytho sur ta mère. Sur une vie seule ou personne ne t'aurait jamais aidé. Ça va l'apitoyer ? Il va t'emmener quelque part pour profiter de toi ? T'en sais rien. C'est suspect cette bienveillance. En dehors de ta famille, tu connais pas trop. Tu lui mènes la vie dure alors pourquoi… Pourquoi il t'a sauvé ?

Tu apprends qu'il n'est pas mort. Que le policier est dans un autre service pour des blessures plus graves et tu fais un bond dans ton lit. Cette fois, tu parviens à déjouer la surveillance à ton encontre et tu cours presque dans les couloirs pour trouver la bonne chambre. Oui t'es en chemise d'hôpital. Tu n'aimes pas être touché mais tu n'as jamais dit que tu était pudique. Il faut que tu le vois en vie, de tes yeux. Que tu lui cries dessus qu'il n'aurait pas dû. Que le monde se porterait bien mieux sans une personne comme toi. Tu ne veux rien lui devoir ! Les dettes c'est pas ton truc. Tu sais jamais les rendre, tu fais que les faire grossir de plus en plus pour te mettre dans des merdes pas possible. Tu trouves la chambre, tu frappes même pas et la chose qui te retient de ne pas hurler ton ressentiment… c'est que tu tombes face à face avec une gamine. Tu en as le souffle coupé. Une enfant ? Qu'est-ce qu'elle fout là ? Tu déranges ? Ça ne t'était même pas venu à l'esprit qu'il puisse avoir une famille. Un flic est un flic. Pas un humain avec une vie privée. C'est quoi ce délire ?

Toute ta détermination retombe comme un soufflet. Tu le regardes, pétrifié, trouvant alors étrange d'être entré comme ça sans prévenir. Ton cœur bat la chamade, il a l'air bien en vie. C'est déjà ça. Tu baisses rapidement les yeux, perdu. «  J'voulais… » Ta voix se perd. On l'a à peine entendu. Tu te reprends. «  J'voulais juste savoir si vous étiez toujours vivant. » Cette question qui te hante "pourquoi ?" revient bien sûr, entre les milles choses que tu penses à la seconde, mais l'idée de crier devant une gamine te semble tout à fait saugrenue. Non pas que tu sois toujours aussi lucide sur cette évidence. « J'dérange. » Est-ce que c'est son père ? Sa petite sœur ? Sa nièce ? Y'a pas d'autres adultes dans la chambre et toutes les questions pleuvent dans ton cerveau déjà bien embrouillé. « Désolé, petite.  » Tu dis d'une voix plus douce avec un air un peu penaud, toujours dans l'encadrement de la porte, montrant tes fesses aux passants dans le couloir.

Il ne savait pas pourquoi il avait fait cela. Son corps avait agi tout seul lorsqu'il avait vu le jeune dealer et la voiture arriver à vivre allure sur la route. Il avait couru le plus vite possible avec comme seul objectif d'écarter Wolfgang de la trajectoire. Il avait violemment poussé celui-ci avant de se faire percuter à la place. Heureusement le conducteur avait essayé de freiner ce qui avait limité la puissance de l'impact. Le policier avait tout de même roulé sur quelques mètres, sa conscience s'était éloignée de lui peu à peu jusqu'à le plongé dans l'obscurité.
Qiang s'était réveillé quelques heures plus tard, fort heureusement il n'avait rien de grave à part des contusions et une côte cassée. Il s'était à nouveau ouvert le crâne mais bien moins que la première fois. Il avait mis du temps à s'habituer à la luminosité de la chambre d'hôpital qu'il avait aussitôt reconnu, vu qu'il y avait déjà passé un bon séjour.

- Papa !

La voix de sa fille adoptive avait fait se redresser brusquement, ce qui était une mauvaise idée. Le jeune homme avait émis un grondement sourd de douleur mais il ne voulait pas que Zoé s'inquiète. La question c'était surtout de savoir comment elle était arrivée ici.

- Zoé...tu devrais pas être à l'école ?

- L'école est déjà fini ! C'est tata Linh qui m'a amené mais elle a dû partir...Je lui ait promis de pas bouger de la chambre

Evidemment, Linh faisait partie de la personne à appeler en cas d'urgence, notamment vis à vis de Zoé pour ne pas qu'elle se retrouve seule si jamais il lui arrivait quelque chose. Qiang passa doucement sa main dans les cheveux de la petite pour la rassurer. Il avait manqué de peu de sursauter lorsque la porte s'était ouverte violemment. Le jeune père fixait le nouvel arrivant, ainsi que Zoé. Cette dernière s'était décalée pour se mettre en plein milieu de passage comme pour protéger le blessé. Dans d'autre circonstance, il aurait trouvé ça adorable mais Qiang connaissait l'homme qui leur faisait face. Et jusqu'à présent, il n'avait montré au signe de méchanceté. A ses yeux, c'était juste un jeune homme paumé, raison pour laquelle le policier voulait l'aider à s'en sortir et à retrouver le bon chemin.

- Comme vous le voyez...

Il avait sûrement évité de peu la mort, encore une fois. Mais dans son boulot, c'était un peu marqué en petite ligne sur son contrat. Il n'était pas policier pour être caché derrière un bureau. Il avait secoué mollement la tête lorsque Wolfgang avait déclaré qu'il dérangeait. Qiang était soulagé de voir qu'il n'avait rien de grave même si il l'avait poussé fortement.

- C'est vous qui avez fait du mal à mon papa ?

Avait demandé Zoé, prenant les excuses comme un aveu même si ce n'était pas du tout cela.

- Non ce n'est pas lui Zoé, ne t'inquiètes pas. Ne restez pas à la porte comme ça...Entrez

Il ne voulait pas que la petite s'imagine des choses qui n'était pas vrai. Certes, quelque part, c'était de la faute de Wolfgang mais pas directement.

T'es sous l'choc. Il est bien vivant, il te le confirme. Alors c'est vraiment arrivé ? C'était pas un foutu cauchemar ? T'as le crâne en friche, l'esprit trouble mais tu t'accroches à ce que tu vois : une gamine devant le flic. Elle est armé de son doudou et sa détermination est très honorable. Mais avec ses couettes, tu trouves qu'elle manque de crédibilité. Tu souris, amusé par cette vision avant de remettre les pieds sur Terre. Tu t'excuses, elle te pose une question. Son "papa" donc. Père ? Le brigadier Lian est papa. Voilà de quoi casser les maigres repères qu'il avait construit autour de sa personne. Il la rassure. Non, tu n'as pas fait de mal à son "papa". Tu en es moins sûr que lui. Tu t'avances sans réfléchir, prends place sur la chaise contre le mur non loin du lit. La petite ne te lâche pas du regard avant que tu reprennes la parole.

« Merci. » Tu dis alors, tentant de retrouver un peu de courtoisie dans ton discours habituel peu enclin à en témoigner. Mais c'est à la gamine que tu t'adresses maintenant, cherchant à répondre à sa question. « Disons que s'il est là, c'est parce qu'il m'a sauvé. » Tu croises les bras, soupirant, peu à l'aise avant de braquer à nouveau ton regard cristallin vers le policier. « Même si j'avais rien demandé… » Wolfgang ? Tu boudes ? Tu es désemparé. La voiture aurait dû t'écraser. Bon débarras. Tu veux pas dire ça devant une enfant, alors tu te contentes d'arrêter de parler. Instinctivement, tu veux la protéger. « T'es pas haute toi, t'as quelle âge ?  » C'est naturel pour toi d'avoir ce genre de questions. Tu ne veux pas être le méchant. Pas devant un bout d'enfant perdue, qui voit son père dans un lit d'hôpital par ta faute. Tu te fiches un peu d'avoir la permission de Lian pour lui parler. Après tout, c'est un gars qui te laisse souvent faire ce que tu veux. « Ta mère n'est pas là ? »

Oui, c'est peut-être moins délicat comme question. Mais t'es curieux. Toi y'a personne qui viendra te chercher. T'as même pas payé ton assurance maladie depuis des lustres. L'argent te brûle les doigts pour toujours retourner vers ta némésis. Vers la seule chose qui compte et qui est en train de détruire ta vie. Ton attention se reporte sur le policier, avec une autre question. « Ça va ?  » Question brève mais légitime. On peut voir la douleur au fond de tes yeux. Ça t'effraie que quelqu'un souffre à ta place. Toi tu as l'habitude. Mais après tout, il s'est jeté tout seul sur la route quand toi t'allais y passer. Elle n'est pas chaleureuse cette chambre d'hôpital. Une enfant et son père n'ont rien à y faire. Et tout ça c'est à cause de toi, de ta propre déchéance qui prend une ampleur incontrôlable. Qu'aurais-tu fait s'il était mort ? Une fille sans père et ça aurait été de ta faute ? Il y a une larme qui coule sur ta joue mais tu t'en rends même pas compte, trop plongé dans tes sombres pensées, encore choqué par ce qui s'est passé.

Qiang en voulait surtout au jeune homme de ne pas avoir fait attention où il allait, rien de plus. Le reste était aussi à la charge du conducteur qui roulait un peu vite. Evidemment, rien de tout cela ne serait arrivé si Wolfgang ne s'était pas mis au milieu de la route. Le policier pensait surtout qu'il y avait eu plus de peur que de mal finalement, et c'était le principal qu'il fallait retenir. Ce n'était pas sa première blessure ni la dernière, cela faisait partie du métier. Il aurait tout de même aimé que sa tête soit épargnée car la dernière fois elle avait déjà eu le droit à un choc. Et il culpabilisait surtout d'inquiéter Zoé là-dedans. Celle-ci avait déjà perdu ses parents et Qiang ne souhaitait pas lui faire perdre à nouveau quelqu'un. Enfin, plutôt que de laisser son visiteur à la porte, le jeune père l'invita à entrer dans la chambre. Zoé ne lâchait pas du regard le nouveau venu, nullement convaincu visiblement par les paroles de Qiang.

- Tu es un gentil alors parce que Qiang il arrête les méchants et il sauve les gentils

Déclara Zoé après quelques instants de réflexions, ce qui avait fait doucement sourire le susnommé. Ce dernier n'allait pas laisser se faire écraser quelqu'un sans rien faire, qu'il soit bon ou mauvais d'ailleurs. Wolfgang était un délinquant pour ses collègues mais le jeune policier voyait surtout un mec paumé et désirait l'aider. Pas vraiment évident toutefois quand on refusait la main tendue.

- J'ai 8 ans ! Je suis grande !

Avait-elle rétorqué toute fière, vexé que l'homme l'ait qualifié de petite. Qiang suivait l'échange avec un certain amusement jusqu'à ce que le dealer entre sur un terrain peu joyeux. D'ailleurs, Zoé avait baissé la tête et Qiang avait levé doucement son bras, ignorant la douleur pour la serrer contre lui. Même si cela faisait quelques mois maintenant, ses parents biologiques lui manquaient toujours.

- Ses parents ne sont plus là, Zoé est une rescapée que j'ai adoptée

Expliqua-t-il sans rentrer trop dans les détails, caressant les cheveux de la petite. Wolfgang avait dû croire que Qiang était son vrai père, ce qui aurait été possible dans une autre vie.

- Ca va, j'ai juste l'impression qu'un camion m'a roulé dessus

Ce qui n'était pas si loin de la vérité, mais après quelques jours de repos, il sera complètement remis sur pied. Qiang était un dur même si ça ne se voyait pas forcément.

- En revanche vous ça n'a pas l'air d'aller ?

Demanda-t-il en retour, en voyant une larme couler sur la joue du dealer et son visage semblait bouleversé. Peut-être qu'il se sentait coupable de son état et savoir qu'il avait failli rendre à nouveau une enfant orpheline n'avait pas arranger sa culpabilité.

La réplique de la gamine t'arrache un sourire. Elle déduit que tu dois être un gentil ? C'est bien la première fois que t'entends ça. Enfin, dans la bouche de tes neveux, tu es souvent le gentil dans l'histoire. Ce que tu aimerais pouvoir voir le monde comme ces enfants-là. Toi, tu n'as jamais eu cette chance. Tu détestais le monde, sans pouvoir avoir ce genre de naïveté pour ta propre survie. Tu caresses ton menton avant de répondre : « Il m'a aussi arrêté. Donc ni méchant ni gentil. » Histoire de donner un peu de matière à moudre à la petite fille pour étoffer sa vision. Voilà qu'elle donne fièrement son âge avant de se réfugier sur le lit, entourée par le bras de son père. Tu viens t'asseoir sur le fauteuil tout proche avant d'annoncer avec nonchalance. « C'est toujours plus petite que moi. » Tu adores taquiner les gosses et Zoé semble avoir un caractère bien trempé qui force le respect.

A ta question pour connaître l'existence de sa mère potentiel, c'est Qiang qui répond qu'elle est orpheline et qu'il l'a adoptée. Tu en restes bouche bée. Exactement… comme toi ? Ton regard va du brigadier à la gamine, sincèrement émue par cette histoire, ne réalisant pas encore à quel point ça te touche. Tu as beau être un dealer paumé, tu as toujours du mal à cacher cette sensibilité qui te pousse à écrire tes sentiments sur le papier quand tu le peux. Écrire à nouveau, ça te plairait ? Tes dernières tentatives ont été infructueuses jusqu'à maintenant. Comme ci cette partie de toi était verrouillée pour le moment. Si le policier va bien ? Sa réponse se veut comique mais tu as du mal à l'appréhender dans ton état. Il te retourne la question et tu découvre la larme qui perle ta joue que tu essuies rageusement. Ton cœur tambourine dans ta poitrine alors qu'il a l'air de sincèrement s'inquiéter pour toi. Cet homme n'est vraiment pas croyable.

« C'est vous qui êtes blessé et moi qui pleure. Ça n'a absolument aucun sens. » Tu répliques alors, un sourire amer étirant tes lèvres devant l'absurdité de la situation. Mais la question se pose en effet, est-ce que tu vas bien ? « Physiquement je vais bien, quelques bleus ça passera. » Tu annonces simplement avant de porter ton regard vers Zoé un instant. « Tâchez de rapidement vous en remettre alors. Zoé a besoin de vous. Je… Si… Si vous avez besoin d'aide je peux vous aider. Le temps de votre convalescence : c'est le moins que je puisse faire. » Tu es bien décidé à trouver un moyen de te racheter. La perspective de passer du temps avec la gamine a de quoi te réjouir. « J'en ai pas l'air, mais j'étais doué à l'école, si tu veux que je t'aide pour tes devoirs, Miss. » Tu dis d'un ton amical, cherchant l'attention de la gamine. « Et vous guérirez plus vite si vous avez quelqu'un pour veiller sur elle non ? » Tu ne sais pas trop dans quoi tu t'embarques. Si même il peut accepter. C'est beaucoup te demander que de garder son enfant. En es-tu seulement capable ? Il y a encore quelques heures, tu as failli passer sous les roues d'une voiture tellement tu étais dans un état second… Mais difficile de dire non à ce sourire et cet enthousiasme non ? C'est peut-être la première fois que Qiang le voit ainsi.

Zoé était encore jeune et il paraissait naturel que pour le moment elle ne voit la vie qu’en noire et blanc, les méchants et les gentils. Elle avait déjà beaucoup souffert et remontait doucement la pente, Qiang ne voulait pas non plus lui compliquer cela en lui expliquant que la vie c'était bien plus compliqué. Elle avait froncé les sourcils lorsque Wolfgang avait déclaré que son père adoptif l'avait arrêté, semblant réfléchir à ce que dernier venait de dire.

- Mais tu as été libéré donc tu es un gentil !

Elle n'avait pas totalement tort sur sa logique. Qiang regardait l'échange entre les deux comme s’il regardait une série, c'était assez drôle. Surtout que Zoé malgré son jeune âge ne se laissait pas faire.

- Je suis une enfant et toi un adulte ! J'peux encore grandir !

Qiang pouvait en effet certifier qu'elle grandissait, pas non plus comme les bébés à vitesse grand V mais elle était tout de même dans une période où le jeune policier devait racheter des vêtements alors qu'il avait déjà bien investi dans une garde-robe à son arrivée. L'ambiance un peu joyeuse qui s'était installé avait cependant rapidement changé lorsque Wolfgang avait questionné au sujet de la mère de Zoé. La réponse avait l'air d'avoir laissé bouche bée le dealer. Qiang ne comprenait pas vraiment pourquoi et encore moins la raison qui poussait son interlocuteur a versé une larme.

- En effet ça n'a aucun sens

Affirma-t-il avec un léger sourire, qui se voulait tout de même un peu compatissant. Surement se sentait-il coupable de l'état du policier, ce dernier ne lui en voulait pas d'ailleurs. La seule chose c'était de ne pas avoir fait attention où il allait.

- Vous êtes sûr que vous voulez faire ça ?

Il ne s'attendait pas à ce que Wolfgang lui propose de l'aider avec Zoé le temps qu'il récupère de son accident. Il n'en avait pas vraiment besoin en réalité, Linh se portait volontaire sans problème et il avait réussi à trouver une baby-sitter au cas où mais cette dernière ne pouvait pas rester tard à cause de ses études.

- Qu'est-ce que tu en dis Zoé ?

Autant demander plutôt à l'intéressé ce qu'elle en pensait et si elle se sentait en confiance envers le jeune homme. Ce dernier ne paraissait pas méchant vu comme ça mais la petite était devenue méfiante envers les inconnus depuis la disparition de sa famille. Lors de l'enquête, c'était uniquement à Qiang qu'elle avait accepté de parler et cela avait en quelque sorte créé un lien entre les deux.

- Tu sais jouer aux échecs ?

Demanda-t-elle avec un sourire. C'était vrai que Zoé aimait beaucoup les jeux de réflexions et Qiang n'avait malheureusement pas le temps de faire des parties avec elle. C'était son maître d'école qui m'avait informé sur ce que Zoé faisait à l'école pendant les pauses. Le jeune policier avait donc sorti du placard un vieux plateau d'échec qu'il avait emmené avec lui lors de son déménagement.