Tu récoltes ce que t'as semé, mec... et ouais ! (Silver + Creed)

Tu récoltes ce que t'as semé, mec... et ouais !

Silver & Creed

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »

Putain de merde !!! Bordel de putain de merde ! Pauvre con !!! Mais qu'est-ce que t'as foutu, sérieux ? Comment t'as pu merder à ce point ?! Je cogne en jurant sur tout ce qui est sur ma trajectoire, les objets volent, les meubles sont bousculés et la porte moustiquaire donnant sur la terrasse de fortune devant le bungalow claque bientôt si fort qu'elle s'arrache de ses gonds, le cadre à moitié tordu. Je descends les deux marches et pose le cul sur la dernière en m'effondrant presque, tête plongée entre les mains. Sam putain... Pas Sam !!
Je me penche à l'intérieur pour chopper la bouteille que j’ai laissée sur le meuble près de l'entrée. Bouteille de bourbon bien entamée dans laquelle j’ai tapé à même le goulot depuis que j'ai appris la nouvelle de la disparition de Sam.
Pour t'expliquer, si je pète un câble présentement, c'est parce que je l'apprends en décalé et c'est un choc. Et pourtant, pas étonnant que j’ai eu l'info avec un temps de retard puisque j’ai moi-même pris de la distance toutes ces années. Ça a commencé il y a quinze ans, avec ce foutu baiser échangé avec Silver, ce bouleversement qui m'a conduit à vouloir me plonger dans un job plus prenant et qui me conduirait un maximum sur les routes à travers tout le pays pour mieux ne pas y songer, pour mieux ne plus avoir que rarement l'occasion de me confronter, à elle... à lui, mon meilleur ami Linc. Et puis deux ans après cette reconversion niveau taf, Linc a perdu la vie et là, je n’ai fait qu'empirer la situation en allant de moins en moins chez les Harlow. Bien entendu, j'étais là à l’enterrement, j'ai tâché d'offrir mon soutien mais Silver avait pas mal de gens autour je suppose pour l'épauler dans cette épreuve et je trouvais ça déplacé que ce soit moi qui vienne lui prêter mon épaule, ça aurait invariablement fait écho à la fois où ça a dérapé. Juste un baiser pourtant... mais un baiser qui m'a marqué parce que j’en rêvais depuis longtemps, parce que c'est elle que j'aurais voulu dans ma vie.

Soit, comme un vrai enfoiré, je n’ai plus été lui rendre visite à elle et les enfants qu'à l'occasion, histoire de passer, d'au moins montrer le bout de mon nez mais en express. Ne jamais rester pour les invitations à dîner, prétexter la fatigue entre autre. Ne pas passer trop de temps pour ne pas ruminer des sentiments qui n'auraient pas de retour. Alors je suis venu dépanner chez eux pour quelques bricoles de temps en temps, toujours un peu dans l'expéditif. Repartant aussitôt ma tâche faite. Il n'y a bien que ma filleul, Sam, avec qui la relation est restée proche et complice, parce que c'est moi qu'elle venait trouver quand elle avait besoin. Quant à Malone, y'a toujours eu ce petit truc qui fait que je me suis permis beaucoup de choses avec lui, le connaissant depuis qu'il est né, forcément, je me sentais comme un oncle pour lui. Pour autant, je le voyais bien moins. Avec les autres, pas évident... ils ont du m'en vouloir ou s'interroger de cette distance, là où autrefois, j'étais bien plus souvent présent. Et concernant Lola et Chris, ce sont les deux derniers gosses qu'elle a adopté, ils sont arrivés après qu'on ai perdu Linc. Je ne les connais pas vraiment. J’ai pas cherché à nouer jusque là. Trop délicat vu le peu que j'étais en contact. Je suis passé volontairement d'un ami proche de la famille, quasiment comme l'un des leurs, vissé régulièrement chez eux à ce vieux pote, voir connaissance qu'on voit deux ou trois fois vite fait dans l'année et dont on finit par zapper l'existence, j'imagine.

Mais je ne m'étale pas sur ce sujet pour jouer les chouineuses. Je présente le contexte, comprend-le bien. Là, tout ce que j’ai en tête, c'est Sam. L'alcool me mène toutefois à un élan inconsidéré de rancœur. Je suis là, tournant désormais comme un lion en cage, prêt à prendre la décision la plus débile que j’ai jamais eue. Celle de venir te trouver pour te reprocher de ne pas m'avoir contacté pour m'apprendre ce qui est arrivé. Même si c'est moi qui me suis en retrait de vos vies et que je peux comprendre que d'une, tu as autre chose à foutre que d'annoncer ça à tout ton entourage, et deux, que tu as tes raisons de ne pas l'avoir fait avec moi. Que je sois son parrain ou non. Pourtant, cette rancœur traitresse prend le dessus sur moi. Elle me dévore alors que je suis seul fautif là-dedans et que ce n'est sûrement pas le moment de venir t'en faire le reproche.
Alors je me calme un instant, du moins, je tente. Je vais voir Joe parce qu'il est le seul foutu de me tempérer dans mes élans d'impulsivité. Mais c'est sans compter sur Camille, résidente ici et danseuse au club, qui me barre la route alors qu'elle me voit débouler en direction du hangar qui abrite le nightclub. Et va savoir pourquoi, mais je me laisse alpaguer et au détour d'une substance prise pour soit disant m'apaiser, Cam me refile un truc pas net qui a tout l'effet inverse. Le mélange avec l'alcool me rend d'autant plus incisif et je quitte bientôt les lieux pour me ramener en trombe dans le quartier à l'ouest de Monterey, ce ranch situé à la frontière avec Del Monte.

Sortant de la voiture, j'ai perdu tous mes repères. Pas visuels mais psychiques. Ces garde fou qui sont censés vous inviter à réfléchir avant de parler, entre autres... . Je ne suis pas rond comme une queue de pelle, j’ai toujours bien tenu l'alcool mais là, je frise la limite et ça va sans doute se voir plus nettement que d'ordinaire. Le bon sens me dit de faire demi tour, tout au fond de moi, il cogne à la porte de ma conscience pour m'alerter. Une part de moi a honte de débarquer ainsi, avec ces motivations de merde qui m'échappent dès que je me retrouve face à elle et qui me poussent à juste demander de but en blanc :

- Pourquoi ? Putain pourquoi tu m'as écarté de la sorte ?!

Me passant une main sur le visage comme si ça pouvait m'aider à reprendre le dessus ou effacer mes traits tirés et mon regard embué et vacillant, j'ajoute tout en me cognant légèrement la tête contre le chambranle de la porte contre laquelle je suis appuyé d'une main :

- Jouer au con c'est mon credo, que toi par contre tu te venges au travers d'une question aussi importante... bordel, mais à quoi tu pensais ?!! T'avais quoi dans la tête ? Tu t'es dit que j’en aurais sans doute rien à foutre de ma p'tite Sam ?!

@Silver Harlow

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Dernière édition par Silver Harlow le Lun 29 Jan 2024 - 17:47, édité 1 fois

Tu récoltes ce que t'as semé, mec... et ouais !

Silver & Creed

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »

Début décembre 2023 – quelques jours après la disparition de Sam

- Madame Harlow, je suis désolé de vous annoncer que votre fille a peut-être été enlevée. Nous mettons tout en place pour la retrouver. Dès que nous avons…

Je ne peux pas vous dire ce que ce policier me dit ensuite. Assise sur cette chaise inconfortable dans le bureau de l’agent, le regard perdu dans le vide, je sens des acouphènes prendre place dans mon système auditif. Un bourdonnement incessant, pendant que mon palpitant s’affole et que la boule prenant possession de ma gorge grossisse à chaque instant où je réalise que ma fille a disparu et qu’elle est entre les mains d’individus infâmes. J’ai une haine profonde envers ces gens, je rêve de toutes les tortures médiévales et ancestrales que je serais prête à leur faire endurer pour avoir enlevé mon bébé. Et ce, sans sourciller et sans aucun remords. Mais je ressens également une profonde culpabilité, celle de ne pas avoir été là, de ne pas l’avoir protégée. Quel genre de mère suis-je donc ? Je suis incapable de protéger mes enfants. Mes mains sont moites, et je sens Stan qui presse mon épaule avec sa main. Il me fait part de sa présence, de son soutien. Sauf que je ne réagis pas. Encore une fois, un voyage finit en drame. Treize ans plus tôt, je perdais mon mari, je n’y survivrais pas si je venais à perdre Sam. Linc, ne me l’enlève pas. Elle est encore trop jeune pour te rejoindre. Protège-la, veille sur elle le temps que je la retrouve…

Fin décembre 2023 – aujourd’hui
Actuellement dans ma chambre, j’ouvre mon dressing pour en sortir un gros sac à dos kaki. Celui que j’utilisais lorsque nous partions camper ou tout simplement pour découvrir certains paysages de la Californie avec Lincoln. Je le pose sur la petite banquette afin de l’ouvrir et de le remplir de vêtements. J’ai hésité avec une valise, mais je ne sais pas où ces indices vont me mener. Il vaudrait mieux que je n’emporte pas d’objet inutile ou peu discret. Une valise finirait par me gêner.

La raison de ce départ précipité ? Un des mercenaires que j’ai engagés vient de me contacter. Ils ont une piste concernant le déchet qui a enlevé ma fille. Des semaines qu’elle m’a été enlevée, que je ne sais pas ce qu’elle devient, hormis un appel étrange à Kenny. Bien sûr, le traçage vers le téléphone a mené les forces de l’ordre sur une mauvaise piste, tout comme les soupçons portés sur ce Ambrose O’Connor qui était le dernier à l’avoir vue. Les flics pataugent, le FBI semble tourner en rond. Des putains d’incompétents ! Pourtant, ce n’est pas faute d’aller les harceler et de leur mettre des coups de pression ! Nous faisons tout notre possible pour retrouver votre fille, Madame Harlow. Des conneries, oui ! Ils sont surtout ralentis par des protocoles à la con, des procédures qui n’ont aucun sens, alors que ma fille est quelque part apeurée, et ça me tue d’imaginer ce qu’ils lui font subir. Je prie pour qu’elle tienne le coup, car je sais qu’elle est vivante, je le sens en moi. Certes, je ne l’ai pas portée, mais ça n’a aucune importance, car je le sens dans mes tripes. C’est pourquoi j’ai décidé d’agir. Je ne pouvais plus rester assise et espérer qu’on la retrouve. J’en suis incapable. C’est pour cette raison que j’ai contacté Blake Rivers, la fille de mon meilleur ami. Je connais les secrets de cette famille. Je connais Killian depuis l’adolescence, on n’a aucun secret l’un pour l’autre. Enfin, si, j’en ai un. Celui d’avoir eu une brève liaison avec son frère, il y a quelques années, mais bon, il n’a pas besoin de le savoir. Killian est d’ailleurs le seul à connaître l’existence du baiser entre Creed et moi, des tourments que ça m’a causés. Bref, tout ça pour dire que je savais que la personne la plus adéquate pour m’aider, c’était sa fille et son long carnet d’adresses. Ça n’a pas loupé, elle m’a mise en contact avec deux mercenaires qui n’ont aucune limite, que rien n’arrête, moyennant une certaine somme bien sûr.

Les affaires dans le sac, je l’attrape par l’anse afin de descendre dans le séjour où je le pose sur la grande table en bois de la salle à manger. J’y insère le chargeur de mon téléphone, une lampe de poche, une trousse de soins ainsi qu’un couteau de chasse dans son étui. Bon, je sais ce qu’on pourrait se dire : j’en fais peut-être trop. Mais, je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. Je ne sais pas si cette piste est la bonne, où je vais me retrouver, et encore moins l’état dans lequel je vais retrouver ma fille. Je dois pallier chaque situation, imaginer le moindre scénario possible. Je remercie d’ailleurs Killian de veiller sur les enfants en mon absence. Bon, c’est un échange de bons procédés vu que je l’héberge depuis sa séparation avec Persée. Suis-je surpris de la liaison entre lui et Soleria ? Pas le moins du monde. Ils se sont toujours un peu tournés autour. C’est seulement triste pour leurs partenaires respectifs et leurs familles. Aiden et Persée sont de belles personnes qui ne méritaient pas ça, mais je ne peux pas blâmer mes deux meilleurs amis non plus. J’évite donc de m’en mêler, j’ai assez de choses à gérer de toute façon. Même l’incendie criminel de l’écurie passe au second plan. La police est sur le coup et j’ai renforcé la sécurité autour du ranch. Toute mon énergie et mes pensées sont dirigées vers Sam. J’ai déjà perdu un époux, je ne perdrais pas un enfant.

Pendant que je checke tout pour m’assurer de ne rien oublier, j’entends frapper, pardon, tambouriner à la porte d’entrée. Sérieusement, la personne cherche à me la défoncer ? Je m’avance rapidement jusqu’à celle-ci avant de l’ouvrir et de le voir, Lui.

- Creed ?

Ou encore le « courant d’air ». C’est un surnom qui lui va plutôt bien depuis quinze années. Depuis ce fameux soir où tout est parti en vrille.

Je ne m’attendais pas à le voir à la porte de chez moi, je sais qu’il m’évite depuis le baiser. Je ne suis pas stupide, je sais additionner deux et deux. Sa démission à la caserne, son boulot de routier avant de quitter précipitamment la ville… Je m’en suis énormément voulu. Par ma faute, Lincoln voyait son meilleur ami s’éloigner de lui sans en comprendre la raison, et j’ai fait fuir Creed. Mais finalement, n’était-ce pas mieux ainsi ? Cet éloignement m’a finalement aidé à calmer le palpitant et à me concentrer sur le sauvetage de mon couple et de ma famille. Néanmoins, je me suis toujours demandé « et si ». Et si cette nuit-là, je m’étais laissée aller à mes envies ? Si, pour une fois, j’avais agi de façon égoïste et insouciante ? Si je l’avais choisi lui, quelle serait ma vie actuellement ? Lincoln serait sûrement en vie, mes enfants auraient toujours leur père. Beaucoup trop de questions m’ont tourmentée depuis cette nuit. Ceci dit, je ne regrette pas non plus mon choix. Les deux années supplémentaires passées aux côtés de Linc ont été très belles. Je me souviens de la très longue conversation que l’on a eue, de l’ultimatum que je lui ai posé. Il a eu peur, je l’ai vu dans son regard, et j’ai pu retrouver l’époux aimant et présent dont je suis tombée amoureuse au lycée.

Me perdant dans ce passé complexe, je finis par revenir rapidement sur terre lorsque je capte qu’il a picolé et qu’il ose en plus, me reprocher de l’avoir écarté ? Je suis entrée dans un multivers ou ça se passe comment ? Bon, ne t’énerve pas Silver, tu es déjà sur les nerfs, mais n’oublie pas qu’il a bu et vu comme il titube, il s’est enfilé quelques verres. Lorsque je vois qu’il se cogne la tête contre le chambranle de la porte, je ne réfléchis pas et je glisse ma main entre celle-ci et la tête de Conlone pour éviter qu’il ne se blesse. Non pas que je m’inquiète… mais bon, le sang, c’est chiant à nettoyer. Si, si, c’est la véritable raison.

C’est quand il enchaîne sur la disparition de Sam que je comprends la raison de sa venue et sa colère. Garde ton calme, Sil’.

- T’es sérieux, là ?! J’ai l’impression que l’alcool te rend un peu amnésique, Creed ! Je te signale que c’est toi qui m’as écartée, qui nous as écartés de ta vie ! Même après le décès de Linc, tu as été aux abonnés absents. Tu t’attendais à quoi, sérieusement ?!

Bon, pour la zen attitude on repassera.

Je retire ma main avant de les poser sur ses bras afin de l’éloigner un peu du chambranle de la porte et éviter qu’il ne se cogne à nouveau, pour ensuite repartir vers la table pour poursuivre la préparation de mon départ.

- Ce que j’avais en tête ? Ma fille a disparu, tu crois que je n’avais que ça à devoir penser ?! Prévenir son parrain qu’elle n’a quasiment plus vu depuis des années ?! Et sérieusement, comment tu peux me balancer que je cherche à me venger ?! Putain, Creed, tu crois que j’utiliserais mes gosses ?! Haussais-je le ton, tout en me tournant vers lui. En plus, tu viens chez moi en étant bourré ! C’est toi qui es parti, toi qui as pris tes distances ! De toute façon, t’es là, donc tu l’as appris, alors ne me fais pas chier, car ce n’est pas le moment ! Bref, va te coucher sur le canapé le temps de cuver, tu ne reprends pas la route dans cet état, ne puis-je m’empêcher de lancer.

Non non, toujours pas dans un souci d’inquiétude. Pas du tout… Puis, Chris étant chez un copain, il ne risque pas de croiser un homme inconnu, affalé dans le fauteuil. Comme si je n’avais déjà pas assez à gérer, assez de drame dans ma vie, il faut que Creed débarque dans cet état.

@Creed Conlone

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Parfois, en pleine nuit, je secoue brusquement mon radio réveil quand il dort et je lui dis : "Alors, ça fait quoi hein ?!!" ©alcara

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- T’es sérieux, là ?! J’ai l’impression que l’alcool te rend un peu amnésique, Creed ! Je te signale que c’est toi qui m’as écartée, qui nous as écartés de ta vie ! Même après le décès de Linc, tu as été aux abonnés absents. Tu t’attendais à quoi, sérieusement ?!

- N'exagère pas, j'ai pas totalement disparu. Enfin ... merde ! J'étais censé faire quoi ?!

Je m'écarte du chambranle après que tu aies retiré ta main. Tu retournes alors à l'intérieur, affairée à préparer ce qui semble être un sac de voyage. Tu rebondis néanmoins sur mes précédents propos, sous couvert de reproches alors que je te demande comment t'as vraisemblablement pu me cacher ce qui était arrivé à Sam. J'évoque dans le tourbillon de mes pensées, la possibilité d'une vengeance de ta part qui se serait traduite par ce coup vache à me laisser ainsi dans l'ignorance alors que je suis pourtant son foutu parrain.

- Ce que j’avais en tête ? Ma fille a disparu, tu crois que je n’avais que ça à devoir penser ?! Prévenir son parrain qu’elle n’a quasiment plus vu depuis des années ?! Et sérieusement, comment tu peux me balancer que je cherche à me venger ?! Putain, Creed, tu crois que j’utiliserais mes gosses ?!

- Pour info, j'ai jamais perdu le contact avec Sam. Quant à ce que t'avais d'autre en tête à ce moment-là ? Je sais pas Sil', qui d'autre dans ton entourage n'a pas été prévenu par tes soins ?

Nous faisant désormais face, j’ai ce soupçon de honte de me retrouver à te beugler dessus alors que tu dois traverser ce drame. Et plus encore d'être venu bien imbibé... .

En plus, tu viens chez moi en étant bourré ! C’est toi qui es parti, toi qui as pris tes distances ! De toute façon, t’es là, donc tu l’as appris, alors ne me fais pas chier, car ce n’est pas le moment ! Bref, va te coucher sur le canapé le temps de cuver, tu ne reprends pas la route dans cet état.

- Tu m'étonnes que j’ai pris mes distances. Ça n'avait rien de facile d'être entre vous deux après ce soir-là, fis-je ainsi référence au passé. Rien d'évident de devoir avoir Linc en face chaque jour. Et ensuite, il a fallu encaisser sa disparition, et à un moment, j’ai voulu revenir mais tu semblais trouver pas mal de réconfort ça et là d’après les rumeurs.

Je me colle immédiatement un faceplam de m'entendre dire ces mots alors que je sais pertinemment que ce n'est pas le moment de faire une putain de scène. Mais bordel, je deviens complètement con... ! Finalement, j'accède à ta requête et me pose sur le canapé, la tête plongée entre les mains. *Recentres-toi Creed.... !*

- Oublions. C’est pas ça l'important. Dis-moi ce qui se passe autour de Sam. Je sais pratiquement que dalle et si ça se trouve, les quelques bribes dont j’ai eu écho ne sont majoritairement que des bobards.

Merde, je suis là comme un con, débarquant visiblement au plus mauvais moment. T'as d'ailleurs l'air sur le départ. Finalement, je me décide à me relever, marche d'un pas incertain vers la cuisine, prenant mes aises comme je les avais autrefois vu le temps que je passais chez vous. Je trouve le chemin de la cuisine facilement, repère la machine à café et m'en prépare un avant d'aller farfouiller dans les placards à la recherche d'un truc à grignoter pour éponger le trop plein d'alcool. Je m'effondre sur un tabouret en attendant que ma tasse se remplisse et déchire l'emballage d'un paquet de biscuits avec les dents.

@Silver Harlow

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- N'exagère pas, j'ai pas totalement disparu. Enfin ... merde ! J'étais censé faire quoi ?!
- Pas totalement ?! Creed, tu te fous de ma gueule ou ça se passe comment ? dis-je avant de soupirer. Je n’en sais rien… mais tu sais quoi ? J’ai autre chose à penser pour le moment.

Ma fille a été enlevée. Je n'ai aucune information et j'ai l'impression que le FBI fait du surplace. J'ai beau aller taper du poing sur la table, les menacer de leur envoyer mes requins d'avocats pour faire bouger leurs culs, rien n'y fait. Donc, ce qui s'est passé avec Creed il y a plus d'une dizaine d'années n'a pas d'importance pour le moment. Mes pensées sont dirigées vers Sam. J'ai perdu mon mari, je ne survivrais pas si je venais à perdre l'un de mes enfants. Donc, cette fameuse discussion qu'il faudrait sans doute que l'on ait lui et moi, ça attendra plus tard.

- Pour info, j'ai jamais perdu le contact avec Sam. Quant à ce que t'avais d'autre en tête à ce moment-là ? Je sais pas Sil', qui d'autre dans ton entourage n'a pas été prévenu par tes soins ?

Sérieusement ? Il pense quoi ? Que j'ai pris mon répertoire de contacts et que j'ai appelé chaque personne pour leur annoncer la disparition de Sam ? Le journal télévisé a fait le nécessaire. Je n'avais ni la tête ni l'envie de prévenir tout mon entourage. À croire que ma vie doit tourner autour de lui. Bon, se prendre la tête ne sert à rien, je dois me calmer. Creed est sûrement aussi inquiet que moi, mais me faire des reproches en ce moment, c’est bas. Très bas.

- Je n'en sais rien, ok ? Désolée de ne pas avoir sorti mon carnet d'adresses et appelé tout le monde, hein. Sa disparition est passée aux infos, donc c’est bon. Tu crois sérieusement que j'avais que ça à foutre ? Je suis désolée de ne pas t'avoir appelé personnellement, ça te va comme ça ? Je ne savais pas que tu étais toujours en contact avec Sam et je suis contente de savoir qu’avec elle, au moins, tu n'as pas fait le mort, dis-je sur un ton dont j'essaie de contrôler mon agacement.

Sauf que ce qui vient ensuite me laisse sans voix, en plus de me faire vriller.

- Tu m'étonnes que j’ai pris mes distances. Ça n'avait rien de facile d'être entre vous deux après ce soir-là. Rien d'évident de devoir avoir Linc en face chaque jour. Et ensuite, il a fallu encaisser sa disparition, et à un moment, j’ai voulu revenir mais tu semblais trouver pas mal de réconfort ça et là d’après les rumeurs.

Mon regard est posé sur lui. Je sens mes ongles se planter dans la paume de mes mains tellement je serre les poings. Il est vraiment en train de me reprocher d'avoir fait d'autres rencontres ? Il est sérieusement occupé à me reprocher ça maintenant ?! C’est petit et mesquin. Il ne sait pas ce que j’ai enduré après le décès de Linc. La culpabilité que j’ai ressentie et que je ressens encore au quotidien. Je ne cesse de me dire que la douleur de mes enfants aurait été moindre si c'était leur père qui était à ma place et moi à la sienne. Après tout, c’est moi qui aurais dû avoir ce bout de métal planté dans le corps, pas lui. Il m’a protégée avec son corps et ça lui a coûté la vie. Je reste convaincue qu'avec lui, Sam n’aurait pas tenté de se suicider et elle n’aurait pas été enlevée. Je me mets des œillères en pensant être une bonne mère. Finalement, c’est plutôt l’inverse. J’ai l’impression de sentir mes enfants défaillir et de ne pas parvenir à les garder à la surface de l'eau.

D’abord avec Malone, qui pendant deux ans, ça a été compliqué et que j’ai dû faire face à sa colère et sa crise d’adolescence. Heureusement, aujourd'hui ça va mieux et je sais qu'il s’en veut de son comportement passé, pour ma part, c’est déjà oublié.
Puis, Thalia et son côté assez obsessionnel dans ses relations amoureuses. Je sais qu'elle peut aller très loin et je dois veiller à ce qu’elle ne franchisse pas certaines limites.
Les jumeaux. Kenny et Sam. Kenny est à la dérive depuis la disparition de sa jumelle. Je sais ce qu'il peut ressentir. Ce lien infaillible que peuvent avoir des jumeaux. Je sais que sans Stan dans ma vie, je me sentirais perdue et sans repère. Mais, j’ai l’impression que mon fils me cache certaines choses depuis plus longtemps que ça. Là où Sam a sombré et que je n’ai rien su faire pour l’empêcher de vouloir se tuer. Je remercie le ciel chaque jour qu'elle ait échoué. Mais voilà qu’elle m’a été enlevée. Pour la retrouver, je serais prête à encaisser n’importe quel supplice sur ma personne. Je serais prête à commettre la pire des cruautés pour la ramener à la maison.
Enfin, il y a Lola. La petite princesse. Celle qui a besoin de se sentir admirée par tout le monde. Je vois d’un mauvais œil cette envie de devenir Miss. Je la vois contrôler son poids de façon assez obsessionnelle. Elle maigrit à vue d’œil et ça me fait peur. J’ai tenté d’aborder le sujet, mais elle se braque. Je me sens démunie face à mes bébés.

Heureusement, il y a Christopher. Le petit dernier. Depuis que je l’ai adopté il craint moins d'être abandonné. Bien qu'il lui arrive de faire encore de nombreux cauchemars et qu'il ait ce besoin d’entendre ma voix pour le rassurer. J’ai déjà prévenu Killian que j’appellerais tous les soirs sans faute afin qu’il puisse m’entendre et me voir avant d’aller dormir.

Pour eux, je me dois d'être la meilleure des mamans, mais j’ai l’impression d’échouer et ça me brise le cœur. Linc’, c’est toi qui devrais être à ma place et retrouver notre fille.

- Oublions. C’est pas ça l'important. Dis-moi ce qui se passe autour de Sam. Je sais pratiquement que dalle et si ça se trouve, les quelques bribes dont j’ai eu écho ne sont majoritairement que des bobards.
- Oublier ? Oublier ce que tu viens de me balancer ?! Putain Creed ! je lance en gueulant. Tu espérais quoi, sérieusement ?! Qu’après avoir enterré Lincoln, je t’appelle pour te dire que la place dans mon lit était libre ?! Tu crois que je me suis tapée un mec combien de temps après son décès ?! Oui, j’ai rencontré d’autres hommes et je ne te dois absolument aucune justification ! J’ai mis des années à me remettre de sa mort. Encore aujourd’hui, j’ai l’impression de lui avoir volé sa vie, parce qu'il a sacrifié la sienne pour me protéger. Je ne me voyais pas ternir sa mémoire en te recontactant et voir si un « nous » était possible. Je ne pouvais pas lui faire ça alors qu'il a donné sa vie pour moi, avouais-je. Et sache que je sais à quel point ça a pu être difficile pour toi d'avoir Linc face à toi après ce qu'il s'est passé. La dernière chose que je voulais, c'était de foutre votre amitié en l'air., je fini par dire sur un ton plus mélancolique.

Des regrets. J'en ai un paquet.
Ce baiser en fait partie. Un peu du moins.

Au moins les choses sont dites. Je ne tiens pas à poursuivre cette discussion car il y a plus important en ce moment. Creed débarque ici au pire moment. Heureusement que je ne vais pas en avion, sinon je l’aurais raté à coup sûr. Je sais à quel point le meilleur ami de mon défunt époux peut être buté.

Je le laisse aller se servir un café et de quoi manger. Il semble faire comme chez lui de toute façon. Je me dirige vers le sac à dos, pour le compléter et m'assurer de ne rien oublier. Je finis par m'arrêter, serrant le tissu du sac dans ma main qui se mit doucement à trembler à cause de l’émotion que je contiens en moi.

- Tout ce que je sais, c’est qu’elle a été enlevée. Elle n’est pas la première. Elle est entre les mains de… me stoppais-je en sentant une boule se former au fond de ma gorge et serrant davantage ma prise sur ce sac. Elle est entre les mains d'un trafic d'êtres humains, je balance avec une cassure dans la voix trahissant mon état émotionnel. Je ne sais pas ce qu'ils lui font… Les flics sont des putains d’incapables, ils n’avancent pas ou on ne veut rien me dire. Ici, j’ai des mercenaires que Blake, la fille de Killian, m’a conseillé. Ils sont sur une piste, au Kansas. Je vais donc sur place pour aller voir ce qui en est. Voilà. Comme tu peux le constater, je ne sais pas grand-chose non plus, je conclus en le regardant droit dans les yeux avant de fermer mon sac.

Je pars vers la commode de l’entrée pour en sortir un bloc-notes et un stylo. J’ai promis à Killian de noter des indications sur les enfants que j’ai sous ma responsabilité et les jeunes qui vivent dans l’auberge. Ils sont de toute façon prévenus de mon absence. Je sais qu'ils sont entre de bonnes mains avec Killian. Puis, Stan passera aussi. Pour le boulot, Théa gère la société. Heureusement qu'elle est là en ce moment, car je n'ai pas la tête à aller bosser et voir le regard compatissant de mes employés.

@Creed Conlone

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Parfois, en pleine nuit, je secoue brusquement mon radio réveil quand il dort et je lui dis : "Alors, ça fait quoi hein ?!!" ©alcara

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Silver & Creed

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »

Plus les minutes passent, plus je regrette d'être venu. Je me sens con d'avoir cédé à la boisson pour me donner du courage et plus encore de me ramener ici sous couverts de reproches, qui à la base, auront du s'arrêter au simple fait de ne pas avoir été informé par rapport à la disparition de Sam, ma filleul. Ça part en vrille malgré tout alors que je lâche un peu tout face à ce qu'on se rétorque mutuellement. Je te révèle d'ailleurs que je n'ai jamais perdu le contact avec elle. Ça aurait d'ailleurs du s'arrêter là, simple réflexion, mais non, il a fallu que j'ajoute que tu as pourtant sans doute du prévenir tes proches et ceux de Sam. Son parrain, ça ne comptait pas ? Parce qu'il y a un truc que t'oublie, c'est que je ne regarde plus la télé depuis longtemps, encore moins les infos.

- Je n'en sais rien, ok ? Désolée de ne pas avoir sorti mon carnet d'adresses et appelé tout le monde, hein. Sa disparition est passée aux infos, donc c’est bon. Tu crois sérieusement que j'avais que ça à foutre ? Je suis désolée de ne pas t'avoir appelé personnellement, ça te va comme ça ? Je ne savais pas que tu étais toujours en contact avec Sam et je suis contente de savoir qu’avec elle, au moins, tu n'as pas fait le mort.

- Tu m'étonnes que j’ai pris mes distances. Ça n'avait rien de facile d'être entre vous deux après ce soir-là. Rien d'évident de devoir avoir Linc en face chaque jour. Et ensuite, il a fallu encaisser sa disparition, et à un moment, j’ai voulu revenir mais tu semblais trouver pas mal de réconfort ça et là d’après les rumeurs.

Aheum, là je vais trop loin, putain quel con ! C'est pas le moment de vider mon sac.

- Oublions. C’est pas ça l'important. Dis-moi ce qui se passe autour de Sam. Je sais pratiquement que dalle et si ça se trouve, les quelques bribes dont j’ai eu écho ne sont majoritairement que des bobards.

- Oublier ? Oublier ce que tu viens de me balancer ?! Putain Creed ! Tu espérais quoi, sérieusement ?! Qu’après avoir enterré Lincoln, je t’appelle pour te dire que la place dans mon lit était libre ?! Tu crois que je me suis tapée un mec combien de temps après son décès ?! Oui, j’ai rencontré d’autres hommes et je ne te dois absolument aucune justification ! J’ai mis des années à me remettre de sa mort. Encore aujourd’hui, j’ai l’impression de lui avoir volé sa vie, parce qu'il a sacrifié la sienne pour me protéger. Je ne me voyais pas ternir sa mémoire en te recontactant et voir si un « nous » était possible. Je ne pouvais pas lui faire ça alors qu'il a donné sa vie pour moi.

Je plonge un instant la tête entre mes bras.

- Exagère pas, j'attendais pas ça de toi. Je...

Putain je sais même plus quoi dire sans que ça ne reparte en vrille ou que ça paraisse encore plus absurde. Tu me résumes alors ce qu'il en est de tout ça.

- Tout ce que je sais, c’est qu’elle a été enlevée. Elle n’est pas la première. Elle est entre les mains de… Elle est entre les mains d'un trafic d'êtres humains. Je ne sais pas ce qu'ils lui font… Les flics sont des putains d’incapables, ils n’avancent pas ou on ne veut rien me dire. Ici, j’ai des mercenaires que Blake, la fille de Killian, m’a conseillé. Ils sont sur une piste, au Kansas. Je vais donc sur place pour aller voir ce qui en est. Voilà. Comme tu peux le voir, je ne sais pas grand-chose non plus, conclus-tu en me regardant droit dans les yeux avant de fermer ton sac.

- T'as fais appel aux Rivers, constatais-je malgré moi à voix haute, comme à moitié dépité. Tous les moyens sont bons certes... . C'est ça ma première réflexion parmi l'horreur de tout ce que tu m'annonces parce que le choc est justement si dur que je bloque toute émotion susceptible de me faire craquer sur l'instant.

J'aurais aimé te proposer de t'accompagner, seulement, je suis rond comme une queue de pelle et je ne crois pas que tu veuilles t’alourdir d'un type fin saoul et encore moins après pareil échange qui risque de simplement rendre le trajet tendu. A quoi je te servirais de toute façon ? Certes, je vais dessaouler à un moment mais ce n'est en rien une bonne idée d'aller me mêler aux Rivers dans une situation aussi délicate.

- Écoute, je vais tâcher de faire marcher mes connaissances de mon côté. Je suis désolé de m'être ramené ici plein de reproches et de rancœur. Je te demande juste une chose, tiens-moi au courant si tu le peux.

Pour ne pas dire "veux". Je ne suis pas en état de m'imposer, sans quoi, je serais monté avec toi en voiture avec ou sans ton accord. Chose sur laquelle j'hésite d'ailleurs en cet instant mais je sais que ça amènerait vraisemblablement un sacré foutoir ou bien des tensions. Certes, en pareille situation, on oublie pour un instant les querelles entre clans mais soit. A quoi bon te foutre mal à l'aise alors que tu es déjà au plus mal. De mon côté, je dois également encaisser ce que tu m'as annoncé. Cette nouvelle qui n'a rien d'anodine et qui me parait si irréelle, si improbable que je n'arrive même pas à réaliser sur l'instant. Le brouillard qui m'embrume le cerveau n'aide pas non plus. La preuve en est avec tout le tas de conneries que je t'ai adressé au lieu de me centrer sur l'essentiel. Elle.

@Silver Harlow

(c) DΛNDELION

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White man, black heart.

okinnel.