44 ans, né en plein été le 19 juillet 1980. Sa mère lui a raconté que big ben chantait lorsqu’il est arrivé.
Célibataire endurci, il porte en lui les stigmates d’une solitude pourtant consentie.
Depuis que le scandale a entaché sa notoriété, qu’elle a éclaboussé de ses embruns outragés sa probité Smith a été écarté de la chaire universitaire qu’il occupait. Abandonnant définitivement les espaces d’Hilbert et autre Sobolev, Patrick a troqué son costume (en tweed évidemment) de professeur pour devenir instituteur.
Un appartement dans le centre ville à deux pas de l'école.
❶ Je suis myope comme une taupe et ne voit rien sans mes lunettes que je porte exclusivement chez moi quand la porte est fermée. Le binoclard c'est comme ça que l'on m'a surnommé pendant toute ma scolarité. Depuis mon undergraduate en mathématiques appliquées je ne sors qu'avec une paire de lentilles que je change tous les jours de l'année.
❷ Je suis un allergique compulsif. Poussière, pollen, poils d'animaux. Si vous comptiez m'offrir un chien ou un chat pour briser ma solitude autant oublier, c'est une très mauvaise idée !
❸ Je milite à mon échelle contre le harcèlement scolaire, sensibilise mes élèves aux différences, ne supporte pas que l'on s'en prenne aux plus faibles. Je sanctionne sévèrement tous ceux qui dérogent aux règles.
❹ addicted L'odeur de la cigarette imprègne mes vêtements, mes cheveux. Je fume en prenant mon café, me couche après une dernière bouffée. Le poison m'accompagne à longueur de journée mais il n'est pas le seul à m'intoxiquer. Le gin est mon alcool préféré je m'en sers toujours un avant le dîner. La bouteille ouverte traine devant l'unique assiette et si par malheur je m'en sert un deuxième je ne sais plus m'arrêter. Seul le jeu est capable de m'y faire renoncer. Les soirs de casino la sobriété est mon meilleur allié. Compter les cartes, compter les points, ne jamais arriver à 21. Compter enfin...
❺ Je préfère la pluie au soleil, l'automne à l'été ce qui est un comble quand on a élu domicile sur la côte Californienne ♤ Si les mathématiques sont mon domaine de prédilection la littérature est une de mes passions. Enfant j'ai dévoré Arthur Conan Doyle et retourne avec une certaine délectation au 221B Baker Street comme on rentre à la maison ♤ Mélomane à mes heures perdues je joue du violon ♤ Je suis extrêmement maniaque et peux vraiment m'énerver si je ne retrouve pas un livre, un objet à la place qui lui est précisément dédiée ♤
La nouvelle année pour Patrick ne débute pas en janvier. Comme tous les professeurs, instituteurs et leurs chers élèves, il rempile fin août, prépare minutieusement sa trousse, son sac pour ne pas être en retard. Somme toute une bonne résolution, pense-t-il en haussant les épaules. A chaque rentrée il en prend mille et une mais ne les tient pratiquement jamais. Ça a d’ailleurs commencé la veille, où motivé Il s’était promis de se coucher tôt, de boire une tisane à la fleur d’oranger et de se plonger dans un bon livre. En pyjama, Pat parcourt donc les étagères fournies de sa bibliothèque, choisi finalement un Arthur Conan Doyle comme lorsqu’il était petit, et s’installe confortablement dans son lit…
3 pages… il n’en a pas fallu plus avant de renoncer. Impossible de se concentrer tout en sachant qu’Eli était là tout près. Quelque part en ville ou à portée du fil. Il n’a qu’à ouvrir son téléphone et composer le numéro qu’elle lui a donné ! Il essaie Pat, il essaie. Il déverrouille consciencieusement l’écran, appuie sur l’onglet correspondant descendant tous ses contacts pour trouver Ziggy. Il reste là interdit, sachant pertinemment qu’il sera tout aussi lâche qu’il l’a été jadis et jette rageusement le smartphone sur le matelas et les draps froissés par l’ennui. Sans plus tarder il sort de son plumard et se rhabille. Le téméraire sort ce soir et il dansera jusqu’au bout de la nuit !
7h30
Le réveil sonne sur un Patrick endormi. La bouche pâteuse, et du sommeil plein les paupières Pat sort un bras de dessous la couette. Encore cinq minutes, se dit-il en reculant l’inéducable c’est à dire prendre une douche, un café noir. L’alarme se répète encore et encore, l’instit se lève enfin en baillant. L'eau presque glacée coule une éternité. C’est ce qu’il faut pour le réveiller !
8h31
Pas peu fier de lui Patrick se tient devant la grille. Une minute de retard c’est raisonnable. Le nez penché sur sa montre il se poste devant un groupe de gamins rangés. Devant sa classe. Du moins ça l’était l’année dernière… mais Patrick n’a pas consulté ses mails ni les alertes ! La directrice a pourtant prévenu tous les enseignants. Elle a, durant les derniers jours de vacances, réorganisée tous les plans, affiché sur chaque porte le nom du professeur, et posé sur le bureau la liste des nouveaux élèves afin de faire l’appel.
Monsieur Smith fait donc entrer les mioches en rang. Oh eux, ils s’installent bien sagement. Pat quant à lui, reste interloqué quelques instants devant le nom affiché sur la porte, arrache la feuille qu'il balance par dessus son épaule. En hochant ostensiblement la tête de droite à gauche, il pose précipitamment sa sacoche sur la fameuse liste, s’affale sur sa chaise sans lever les yeux vers les écoliers.
- Vous allez tous sortir une feuille… Vous la pliez en deux et vous y notez votre prénom… Quand ce sera fait vous la posez devant vous… allez, allez… on n'perd pas d'temps…
Il se lève et prend une craie. Elle glisse et crisse sur le tableau propre et lavé.
- Moi c’est Monsieur Smith, votre professeur cette année…
Patrick écrit son blase en grand et penché puis le souligne d’un trait.
- Pour bien commencer je vous ai préparé une évaluation.
Indignation de l’assemblée !
- Ce n’est pas la peine de râler, elle ne sera pas notée. J’veux simplement vérifier où vous en êtes exactement…
Ni une ni deux, il sort de sa besace l’interrogation en question. Il fait la même à chaque fois Pat, c’est pas d'sa faute il croit sincèrement qu’elle est efficace. Un vague sourire aux lèvres il commence à les distribuer quand la porte s’ouvre à la volée.
Magda pointe le bout d’son nez. Il l’aime bien au demeurant la maîtresse spécialisée, mais la forcément c’est pas le bon moment…
- Un problème Mademoiselle Pastore ? Qu’il entonne comme si la situation était habituelle et banale, tout en continuant ce qu’il faisait. La future mariée s’approche discrètement et lui chuchote à l’oreille :
- Patrick… tu n'as pas lu la note ? Tu t’es trompé, ce sont mes élèves !
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I was thinking that a life is just the history of what we give our attention to.
30 ans. Le cap de la trentaine vient de sonner à sa porte, une nouvelle année, une nouvelle décennie à aimer, pleurer, découvrir mais toujours continuer d’y croire… Elle est née le 4 juillet.
Son coeur ne bat que pour une seule âme : STEFAN.
Aujourd’hui, Mag est plus amoureuse que jamais. Son annulaire gauche témoigne la promesse de toute une vie : Elle est fiancée à Pulcino ♡
Institutrice de 4rd grade dans une école primaire, joueuse dans une équipe de roller derby ; Les Furies de Monterey sous le pseudonyme de Mag’ma
Magdalena vit depuis fin juillet 2023 dans un immeuble communautaire qui lui a été recommandé par son amie, Hope qui y vit déjà depuis quelques temps. Ancienne locataire du 3B, a déménagé au 4B, penthouse exceptionnel avec accès sur le toit, situé à l’Est de la ville qu’elle partage avec son Pulcino ♡
Nouvelle année. Nouveaux élèves. Nouveaux challenges, nouvelles aventures.
Parmi ces nouveautés, je retrouve certains de mes élèves de l’an dernier. Je retrouve ma zone de confort que j’affectionne tant. Ces projets à n’en plus finir pour une année épanouie, j’en suis certaine.
Je ne suis pas stressée, je suis surtout impatiente de reprendre le chemin de l’école. J’ai soigneusement préparé ma rentrée des classes entre deux idées dans l’organisation du mariage. Nous avons encore le temps, certes, mais il y a des choses qui se préparent d’avance si nous ne voulons pas être dépassés par les imprévus. De plus, la cérémonie sera officiée à l’église où j’ai été baptisée : à Corniglia. L’Italie ne se trouve pas dans l’état voisin, il y a tout un cheminement à prévoir et nous sommes encore loin de la fin des préparatifs !
Soit… nous sommes à l’heure de la rentrée, j’ai donc laissé de côté les magazines qui parlent de gâteaux et robes de mariées afin de préparer mes cours pour mes adorables enfants dont j’aurais le privilège de voir grandir et évoluer, ces prochains mois. La directrice a envoyé des courriels en masse afin de nous prévenir de la réorganisation des classes afin d’avoir une gestion plus épurée que les années précédentes. Du moment que je m’occupe de ma classe spécialisée, je me fiche de savoir que je ne serais plus au bout du couloir mais de l’autre côté de l’aile Est.
Comme chaque année, j’arrive en avance, posée, sans stresse. J’ai embrassé mon Pulcino, en lui souhaitant une belle journée alors que je sais qu’il va la démarrer plus difficilement que la mienne. Je ne tiens pas à ce qu’on s’engueule mais je crois qu’une discussion s’impose. Le voir se tuer à la tache pour m’offrir le mariage de mes rêves, c’est clairement pas ce que je veux. Et ce que je désire, c’est de pouvoir passer du temps avec lui, de faire des trucs ensembles, que ce soit doux ou complètement fous… Le reste n’est que superficiel !
Je salue donc les instituteurs, ainsi que les nouvelles têtes dans nos rangs. Je récupère un listing tout neuf et me dirige donc vers ma nouvelle classe d’un pas décidé. Je volerai presque jusqu’à la porte quand je m’arrête brusquement devant celle-ci en découvrant Monsieur Smith —par la fenêtre— maltraitant déjà mon tableau tout propre !!! J’observe quelques secondes avant d’ouvrir la porte. Je ne peux pas laisser Le professeur se fourvoyer de la sorte. Le regardant faire sa distribution de papier, je murmure à son intention :
Patrick… tu n’as pas lu la note ? Tu t’es trompé, ce sont mes élèves.
Oui oui, les miens. Mes pauvres chenapans qui ne comprennent pas ce qui leur arrive ! Les interro surprises ne sont pas dans mes habitudes, en général. Du coup :
Range tes éval’, tu vas commettre l’irréparable…
Je souris. Évidemment, j’exagère… un peu. Mais il est vrai que sous peu, on risque de faire face à un cataclysme sans nom si nous ne contenons pas sa propagation!
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« Anything is possible as long as you have enough guts »
Patrick Smith
937
Dawn
Benedict Cumberbatch
ava. Wild Heart ♡ - sign. ice and fire
Sylvia Norwood (Brit Marling)
44 ans, né en plein été le 19 juillet 1980. Sa mère lui a raconté que big ben chantait lorsqu’il est arrivé.
Célibataire endurci, il porte en lui les stigmates d’une solitude pourtant consentie.
Depuis que le scandale a entaché sa notoriété, qu’elle a éclaboussé de ses embruns outragés sa probité Smith a été écarté de la chaire universitaire qu’il occupait. Abandonnant définitivement les espaces d’Hilbert et autre Sobolev, Patrick a troqué son costume (en tweed évidemment) de professeur pour devenir instituteur.
Un appartement dans le centre ville à deux pas de l'école.
❶ Je suis myope comme une taupe et ne voit rien sans mes lunettes que je porte exclusivement chez moi quand la porte est fermée. Le binoclard c'est comme ça que l'on m'a surnommé pendant toute ma scolarité. Depuis mon undergraduate en mathématiques appliquées je ne sors qu'avec une paire de lentilles que je change tous les jours de l'année.
❷ Je suis un allergique compulsif. Poussière, pollen, poils d'animaux. Si vous comptiez m'offrir un chien ou un chat pour briser ma solitude autant oublier, c'est une très mauvaise idée !
❸ Je milite à mon échelle contre le harcèlement scolaire, sensibilise mes élèves aux différences, ne supporte pas que l'on s'en prenne aux plus faibles. Je sanctionne sévèrement tous ceux qui dérogent aux règles.
❹ addicted L'odeur de la cigarette imprègne mes vêtements, mes cheveux. Je fume en prenant mon café, me couche après une dernière bouffée. Le poison m'accompagne à longueur de journée mais il n'est pas le seul à m'intoxiquer. Le gin est mon alcool préféré je m'en sers toujours un avant le dîner. La bouteille ouverte traine devant l'unique assiette et si par malheur je m'en sert un deuxième je ne sais plus m'arrêter. Seul le jeu est capable de m'y faire renoncer. Les soirs de casino la sobriété est mon meilleur allié. Compter les cartes, compter les points, ne jamais arriver à 21. Compter enfin...
❺ Je préfère la pluie au soleil, l'automne à l'été ce qui est un comble quand on a élu domicile sur la côte Californienne ♤ Si les mathématiques sont mon domaine de prédilection la littérature est une de mes passions. Enfant j'ai dévoré Arthur Conan Doyle et retourne avec une certaine délectation au 221B Baker Street comme on rentre à la maison ♤ Mélomane à mes heures perdues je joue du violon ♤ Je suis extrêmement maniaque et peux vraiment m'énerver si je ne retrouve pas un livre, un objet à la place qui lui est précisément dédiée ♤
Machinalement Patrick continue de distribuer ses évals à la rangée d’élèves devant laquelle il reste misérablement planté… mais eux, ont bien conscience d’échapper finalement à l’examen du professeur. Déjà l’instit voit sur leurs visages joufflus, un vague sourire s’épanouir. Tandis que la commissure de leurs lèvres s’élargit, la sienne s’affaisse dans une grimace contrite. Embarrassé et confus il regarde un instant ses godasses en se demandant comment se sortir de cette situation pour le moins gênante. Enfin son erreur lui explose en pleine gueule…
Dans c’te foutu merdier où il a volontairement sauté et des deux pieds, il est certain de pouvoir compter sur la discrétion de Magda. Elle est dorénavant sa seule alliée face à l’assemblée, soit une classe entière, et autant de paires d’yeux rivés sur lui. Il se racle la gorge Pat’, commence à ramasser ses copies, puis lance un regard désespéré vers la fiancée. Il aimerait lui crier aide-moi s’il te plaît, mais les mots restent définitivement coincés dans son gosier. Pourtant il va bien devoir compter sur elle s’il veut s’en sortir et partir la tête plus ou moins haute…
- Changement d’programme, faites passer toutes les feuilles par ici…
Il pense soudainement à sa reine Pat’, et à sa célèbre devise. "Never explain, never complain". Presque ragaillardie, sans une explication de plus il prend son paquet de feuillets rassemblés, se dirige vers le bureau d’où il ramasse son sac, et le plus sereinement possible se faufile vers la sortie. Un dernier clin d’œil vers la future mariée, il entonne comme si rien ne c'était passé :
- Mademoiselle Pastore prend le relais !
Reste à savoir où il a été finalement logé…
Le nez rivé sur les aiguilles de sa montre (combien de temps à durée la plaisanterie ??), Patrick entre dans le secrétariat où Magaret trône. S’il y a bien quelqu’un qui peut le renseigner c’est elle, la vieille fille qui voue sa vie à sa carrière ! Elle l’accueille le visage fermé prête à l’engueuler comme un écolier, en retard le jour de la rentrée…
"Vous êtes perdu peut-être ?" Lui dit-elle, en le foudroyant de ses perles bleues qui virent à l’orage ! " Vos élèves vous attendent à l’autre bout du couloir, dépêchez-vous avant qu’ils ne fassent un carnage… "
Le prof arrive, encore, essoufflé dans sa véritable salle. Évidemment, sans aucune surveillance les gosses bavardent bruyamment, chahutent entre eux, énervés, livrés à eux-mêmes. L’instit claque derechef son cartable sur son nouveau bureau en criant :
- Vous allez tous vous taire !
Le calme revenu, il oublie sa méprise et recommence son speech !
***
L’heure de la récréation sonne, c’est le moment de souffler. Pour lui sans doute le temps de se justifier… Il se rend dans la salle de repos communément appelée salle des maîtres où il retrouve Magda devant la cafetière.
- Je suis vraiment désolé… bredouille-t-il pour s’excuser… La dirlo est au courant ?
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I was thinking that a life is just the history of what we give our attention to.