@Eugene Lawson ◘ Un jour, un certain Eric Lawson passe les portes de ton cabinet. De nom, tu le connais, depuis quelques jours, il faisait la une de toute la presse à scandale et surtout, un documentaire sur lui venait de popper sur Netflix, vite propulsé numéro un de la plateforme, tu l’avais regardé, sans grande conviction et, effectivement, une fois les deux longues heures terminées, t’as fini par en conclure que c’était un tissu de conneries, dans le but de salir quelqu’un et se faire la thune sur son dos. Avec ton expertise d’avocate et vu comment le film était tourné, tu savais que ça finirait au tribunal sauf que tu ne te doutais pas une seule seconde que tu en serais l’avocate. Voilà qu’il arrive dans ton bureau, désespéré, humilié, plus bas que terre, à la recherche d’une solution miracle. Au début, tu l’as rejeté, tu lui as dit que tu ne pouvais rien faire, que la plateforme de streaming était dans son droit le plus complet, à cause de tous les papiers que ce cher Eric Lawson a signé sans lire. Erreur classique. T’étais prête à lâcher l’affaire, tant pis. Ça te permettrait de passer plus de temps sur d’autres affaires, plus importantes, plus significatives pour ta carrière. Mais contre toute attente, ce type que tu as, au début, trouvé imbu de sa personne, tout bonnement arrogant et stupide sur les bords, il t’a touché. Pour la première fois de ta carrière, tu avais affaire avec quelqu’un aux attentions et au cœur pur. Une personne qui ne méritait foncièrement pas ce qui lui arrivait. Prise de compassion pour lui, tu deviens son avocate. Et tu ne peux pas t’empêcher de penser que cet homme est la définition même de la galère. Il te fait rire tant il est désespérant mais tant il essaye, il fait de son mieux pour s’en sortir, avoir la tête en dehors de l’eau. Plus ça avance, plus tu l’apprécies, plus tu t’attaches à lui, à sa personnalité un peu originale, par sa naïveté. A vrai dire, tu t’ennuies presque les jours où il ne passe pas à ton cabinet. Ça t’embête de penser tout ça, par rapport à lui, tu sens que tes sentiments prennent le dessus sur le dossier pourtant strictement professionnel. Tout ça à cause d’Eric, que tu t’amuses à appeler Eugene, son vrai prénom et qu’il déteste par-dessus tout. Encore maintenant, tu as du mal à admettre que tu as ta part de responsabilités, que quand il te propose de parler affaire dans le coffee shop du coin, tu refuses pas, et forcément, ça te fait sortir un peu de tes fonctions, surtout quand il se met à faire à son show et qu’il te fait rire aux éclats. Ouais, tu l’aimes bien, cette énergumène d’Eugene Lawson. Et tu ne devrais pas, aussi bien pour lui, que pour toi parce que dans cette histoire, tu es la seule à avoir la maturité nécessaire pour mettre les barrières qu’il faut entre toi et lui.