Joanne Prescott // Caleb Adelson // Thomas Fraser // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
Si indélicate question qui pourrait presque m'offusquer... 46 années de vie, de peur, de doutes, d'incertitudes, de bonheur, de sourires, de joie, de désillusions. Un passé lourd et complexe et une seconde vie qui pourrait démarrer là, d'ici peu...
Célibataire, statut que j'affirme d'un air convaincu alors que sur le papier... rien n'est moins sûr.
Marié du point de vue de la légalité, entourée d'hommes mais un en particulier occupe toutes mes pensées...
Horlogère, passion découverte grâce au destin il y a plus de deux décennies et qui ne m'a jamais quitté depuis. Tantôt escroc en la matière, tantôt créatrice de ma propre marque de montres, femme d'affaires accomplie qui tente de se racheter une conscience.
Depuis peu, généreuse donatrice et directrice de la structure de Day Care, The flight of butterflies Une nouvelle aventure incroyable que je partage avec Stan, mon point d'équilibre dans ce monde professionnel que j'apprends encore à découvrir.
A pris possession d'une des villas les plus prisées de Monterey, sur les hauteurs, avec une vue mer impressionnante. Je n'y suis cependant pas seule, je partage cet espace grandiose en compagnie de Stan, notre cocon rien qu'à nous m'apaise et me stabilise.
Mama Hartley is Back
⦆Possède un rire très étrange, fort, qui interpelle dès qu’il se fait entendre.
⦆Accro à toutes les dernières technologies, écran addict assumée.
⦆Fan absolue des bijoux, de tout ce qui brille, elle a autour du cou un pendentif offert pour sa première fête des mères et aussi une émeraude, présent d’un amant qu’elle ne peut oublier…
⦆Joue du piano de manière effrénée, ne peut se passer de musique, des écouteurs sans fils toujours plongés dans les oreilles.
⦆A un rituel avant chaque échange orchestré (aka arnaque) : bois deux coupes de champagne, cul sec.
⦆Pourrait manger exclusivement sucré, une préférence affirmée pour le tiramisu et la panacotta.
⦆A déjà participé à des marathons, adore courir et l’endurance que cela exige.
⦆A obtenu son permis bateau très jeune.
⦆Déteste porter des jupes.
⦆Se frotte le nez à trois reprises, en boucle, quand elle est perdue dans ses pensées.
⦆Est une généreuse donatrice envers diverses associations et hôpitaux depuis toujours.
You make me
Feel like I'm livin' a teenage dream
The way you turn me on, I can't sleep
Let's run away and don't ever look back, don't ever look back
My heart stops
When you look at me, just one touch
Now, baby, I believe this is real
So take a chance and don't ever look back, don't ever look back
Un coup de tonnerre qui éclate dans un ciel chargé et obscurci depuis le milieu de l’après-midi. Comme pour appréhender une vérité qui s’affilie à mon quotidien: l’été a été long et magnifique mais il semble s’arrêter net par une fatalité impossible à ignorer. Tout s’apprête à basculer et l’horizon devient subitement beaucoup moins radieux. Comme c’est étonnant.
Une nouvelle journée s’achève et je suis partagée: est-il trop tôt pour émettre le clap de fin d’un enchaînement d’expériences extraordinaires ou serait-ce trop tard pour espérer un repos exigé?
Ces derniers temps, tout s’accélère. Je passe de moins en moins de temps à ma boutique, Harnor, ma fierté, la marque de montres qui fait de moi une femme d’affaires désromais irréprochable. Mais la raison de cette attitude est plus que louable: un tout autre projet accapare mon temps et mon énergie. Je cherchais un investissement moralement intéressant, afin, en quelque sorte, de blanchir mon argent mais pas seulement. J’avais à cœur de trouver une cause qui me motivait, qui donnait du sens à ces faramineuses sommes d’argent malhonnêtement gagnées. De fil en aiguille, de repas avec les membres de la haute société en discussions jusqu’à une heure plus que tardive de la soirée, un incroyable projet s’est offert à mon appétit de bienfaitrice. Une structure accueillant des bambins adorables, une Daycare, avait besoin de soutien financier et, accessoirement, d’une directrice. Bien que le premier rôle ait été rapidement rempli, signer un chèque avec un nombre important de zéros n’est qu’une formalité, j’ai été tout d’abord effrayée à l’idée d’endosser le second. Je n’ai aucune expérience avec les enfants, ayant été une mère absente et déplorable ne joue clairement pas en ma faveur. Et pourtant, à la seconde même où j’ai démarré ma visite des lieux, j’ai su qu’une nouvelle destinée s’offrait à moi. Et que je ne pouvais rien faire pour la contredire.
Depuis, mes journées se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment: omniprésente, j’occupe des fonctions nouvelles, étonnamment formatrices et très énergivores. Mes collaborateurs font preuve d’une patience infinie avec moi, je leur en suis extrêmement reconnaissante. Du haut de mes… quarante six ans, dieu que le temps passe vite, je réalise que j’ai encore à apprendre et j’en suis toute chamboulée. Mais ce changement significatif de carrière m’apporte un second souffle et tandis que je cherche désespérément un gérant pour ma boutique, je sens que le meilleur reste à venir.
Jusqu’à ce que le pire se présente alors qu’il était évité avec tant de force depuis quelques temps.
Je n’ai pas besoin de voir pour comprendre, il suffit de compter sur mon ouïe. Des cris de bambins qui retentissent tandis que je pousse la gigantesque porte d’entrée vitrée de notre villa commune, à Stan et moi-même. Épuisée, je dépose mon sac à main de luxe sur une console en chêne massif et soupire. Je croise mon reflet dans le miroir mural d’une taille exubérante et tente de chasser un sentiment que je considère comme inapproprié:
Je suis jalouse.
Cet enfant que je côtoie à la Daycare, non sans être dérangée par sa présence. Un petit être qui n’a rien demandé à personne, qui est en pleine santé et qui a cette chance précieuse de pouvoir compter sur ses deux parents… Dont un est l’homme avec qui je partage désormais ma vie.
Henry Harlow.
Un bout de chou dont tout mon entourage vante les mérites et j’exprime tant de remords à éprouver de l’agacement à son égard. Mais après tout… Je dois l’encadrer toute la journée et le retrouver dans mon foyer, n’est-ce pas logique d’être aussi à cran à son contact? Je m’en veux, je m’en veux, je m’en veux… Mais je ne peux rien faire pour éviter cette situation. Je dois la subir, contrairement aux documents que je tiens dans ma main et dont j’aimerais parler à Stan. Il semble bien occupé, déambule dans le séjour aussi vaste qu’un appartement, tentant de calmer son petit garçon adoré, son Petit Roi, comme il aime le surnommer.
Et soudain, l’incertitude.
Ai-je seulement ma place dans cette vie que nous tentons de construire, tous les deux? Suis-je devenue de trop, bien que nous ayons passé de nombreuses années à chercher à nous retrouver? Et est-ce que ma volonté de me détacher de mes obligations passées sera comprise, assez puissante pour renverser la vapeur? Je n’ai jamais été aussi tourmentée que depuis… mon douloureux départ de Monterey. Est-ce une preuve que je dois repartir, à la quête d’une vie moins compliquée…? Et pourquoi ces questions me tourmentent à ce point…?
J’ai la tête qui tourne. J’ai besoin d’un verre, d’une cigarette, de silence… et d’être seule.
Mais Stan remarque ma venue, je sens dans son regard que je ne peux pas partir. Pas le choix: il va falloir assumer ce qu’il lit sans doute son ton visage, très chère Eli…
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I've been everywhere, man Looking for someone Someone who can please me Love me all night long
« Le renversement de trop. »
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