Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Thomas Fraser // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz
L’ambivalence de mon visage pourrait porter à confusion: adolescente aux prémices d’une vie d’adulte, jeune femme fragile face au temps qui passe? La vérité est toute simple, presque risible: Trente ans au compteur d’une vie bien chancelante.
Coeur offert, piétiné, brisé et les morceaux recollés avec patience et tendresse. Vibrant désormais doucement pour Wallace, avec qui je vais avoir un enfant, à la fin du deuxième mois de l'année prochaine. Relation naissante et nos yeux rivés vers un avenir commun.
I'm waking up, I feel it in my bones
Enough to make my systems blow
Welcome to the new age, to the new age
Désireuse de rendre fière mon entourage, je me suis essayée à des études d’architecte afin de coller aux aspirations familiales mais qui se sont soldées par un lamentable échec. Et puis, à quoi pourrais-je prétendre après les mois d’isolement que j’ai vécu? Alors, je me suis trouvé un petit boulot, je suis une fière et dévouée pet sitter, appréciant la liberté de ce travail bien atypique et je reprends des études de criminologie, domaine qui me fascine, en parallèle de mon compte sur Instagram dans lequel je continue à propager des podcasts sans doute inconnus du grand public mais pour lesquels je me donne corps et âme.
Sortir de prison signifie perdre ce qui ressemblait le plus à un foyer. Déboussolée, j’avais plusieurs options sous la main, plusieurs points de chute envisageables… Mais j’ai préféré me noyer dans une pseudo solitude où je peux continuer à être entourée. Habitante de l'immeuble communautaire dans l'est de la ville, au troisième étage, appartement 3D, en colocation avec Nikkie, ma meilleure amie. Les voisines ont l’air sympa, je ne sais pas vraiment, je préfère passer pour un fantôme. Et avec mes revenus modestes, c’est un compromis plus que raisonnable.
Yes with your million eyes you're watching me
You talk behind my back
You spy on me
So I scream and shout to make you leave
But you're still here, you keep judging me
_ Voue un amour particulier pour les films romantiques, son préféré est “Hors du temps”
_ Dépensière compulsive, un véritable panier percé
_ Change de couleur de cheveux comme de chemise, comme dit l’expression
_ Consommatrice excessive de chaï latte et de muffins au chocolat blanc, son petit déjeuner préféré au café du coin
_ N’a jamais de batterie sur son téléphone et bien entendu, n’a jamais de batterie portable sous le coude
_ A déjà testé absolument tous les parfums de glace de son glacier d’enfance
_ Se cogne partout, tout le temps, sans raison. Elle est donc couverte de bleues en permanence
_ A été pom pom girl au lycée mais était très mauvaise dans l’exercice
_ Ressens cet étrange besoin de régulièrement faire des siestes
_ Adore l’odeur de la cannelle
_ Très superstitieuse, suit un compte instagram d’une sorcière blanche
_ A une incisive cassée à cause d’une mauvaise chute
_ Ne supporte plus de dormir dans une pièce dont la porte est fermée
_ S’enregistre en permanence, raconte sa vie grâce à des podcasts
Sujet: Fracassante révélation. Mer 17 Juil - 21:54#
« Fracassante Révélation »
ft. @Nicole Lawson & Oonagh Fitzgerald Immeuble communautaire ; Monterey. CA.
tw :: aucun pour le moment.
mise en page made in Psyko
Mon dernier SMS est envoyé, je suis au pied du mur. Je n’ai plus le choix. Je dois faire face à mon propre destin. Même s’il m’effraie bien plus que la plus grande de mes peurs. Je sanglote, encore et toujours, et entoure mes bras autour de mes épaules, afin de me protéger. Mais de quoi? De l’absurdité de ce que je viens d’apprendre? Pourtant, les événements surprenants, je devrais y être habitué, depuis le temps. La vie ne m’a pas toujours fait de cadeaux et j’aurais dû apprendre à rendre les coups, à force. Ou, en tout cas, à les encaisser comme il se doit. Oui, j’aurais dû tirer des leçons importantes des épreuves que j’ai traversées, elles auraient dû me forger. À l'inverse, je suis encore plus fragilisée que durant mon incarcération. Pourtant, le fait qui me tombe sur le coin du nez ressemble étrangement à une nouvelle forme d’emprisonnement, n’est ce pas…? Je m’en veux d’être aussi pessimiste et de prendre la situation de manière aussi frontale. Sonnée, je me contente de gémir, me balançant sur le canapé, les yeux écarquillés, fixant le carrelage abîmé à quelques endroits. Je me surprends à remarquer d’infimes détails qui ne m’avaient pas encore sauté aux yeux. Ou suis-je dans cet état à cause de la manière lamentable dont je viens de demander de l’aide à ma meilleure amie? Je n’ai pas été très franche avec elle et je m’en veux terriblement. J'ai également été une piètre amie en lui apportant pas le soutien suffisant à ces nombreuses interrogations. Mais je suis tout bonnement incapable de donner, j'ai surtout besoin de recevoir. Tout ce que je souhaite, c’est de la voir. Afin de pouvoir relâcher cette pression insoutenable qui me grignote progressivement l’âme, afin d’enfin verbaliser cette vérité avec laquelle je vais devoir composer, bien malgré moi. Dès que j’entends les clés se faufiler dans la serrure, je bondis hors de mon assise, trottine de mes pieds nus et froids jusqu’à la porte. Je tremble tandis que je tends la main, hésitant à la toucher, murmurant, à deux doigts de fondre en larmes:
Nikki…
Et l’objet que je tenais entre les mains depuis de longues minutes finit par glisser sur le sol. Je ne sais pas si ma meilleure amie l’a remarqué tandis que je me rue dans ses bras afin de trouver la force d’assumer ce changement majeur, le courage d’accepter ce revirement de situation aussi inattendu que lourd de conséquences, le recul nécessaire afin de savourer ce fracas assourdissant.
Un test de grossesse. Positif.
_________________
Break it to me
And I can handle the truth I can cope with whatever you're holding back
Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Je le sais, à présent. Thomas n’est pas seulement un ami cher à mon cœur, il est bien plus que cela. Depuis notre tout premier baiser, je ne fais que réfléchir à ce qu’il s’est passé et à ce que je ressens réellement pour lui. Je crois que je me suis toujours empêchée d’éprouver quoi que ce soit à son égard, par amour et surtout par respect pour Ari, qui était, j’en suis consciente, la personne qu’il aimait le plus au monde. Je n’ai pas connu Thomas avant le décès de mon amie, tout ce que je savais de lui, c’était à quel point il la rendait heureuse et à quel point elle en était folle amoureuse. Alors quand j’ai compris que mes sentiments pour lui avaient certainement changés, je me suis posée un million de questions supplémentaires et j’ai cru que ma relation avec Manoé m’aiderait à prendre du recul. Mais ce n’était pas vraiment le cas. J’avais besoin de voir Thomas pour savoir exactement ce que je voulais et ce petit tête-à-tête à la pâtisserie m'a conforté dans mes sentiments. ça ne s’est pas vraiment passé comme je l’aurais voulu, certes, mais ça a eu du bon, d’un côté. Je sais que je n’invente pas ce que je ressens. Je sais qu’il y a un truc entre nous et je crois que j’aurais beau le chasser de mes pensées, ça reviendra au galop.
En parler à Oonagh me fait du bien, parce qu’elle est la seule qui puisse me comprendre, elle est la seule qui ne me jugera pas. En fait, elle est la seule à savoir ce qui est bon pour moi. Et ce qu’elle croit, c’est que je devrais aller au bout de mes envies, avec Thomas et que de toute évidence, Manoé n’est pas celui qu’il me faut. Seulement, je ne peux pas continuer à me mentir plus longtemps. Je dois agir, je dois assumer mes choix, parce que c’est le cas n’est-ce pas ? J’ai fait mon choix, quand je suis entrée dans la pâtisserie. J’ai choisi Thomas, plutôt que Manoé. J’ai choisi en toute connaissance de cause. Je me suis approchée de lui, je l'ai embrassé, je l’ai laissé m’embrasser à son tour, je l’ai laissé me toucher, parce que j’en avais envie. Et j’avais envie d’aller plus loin mais ça ne s’est pas fait. Ma situation n’est pas simple et je présume que c’est cela qui nous a empêché de faire… une grosse bêtise ?
Je suis tourmentée, oui, mais Oonagh semble également dans la tourmente. Je m’inquiète pour elle après les derniers messages de sa part, je m’empresse de rentrer à la maison. Je me rue littéralement dans l’immeuble, monte quatre à quatre les marches afin d’enfoncer les clés dans la serrure en un temps record. La porte s’ouvre sur une jeune femme complètement paniquée, j’ai du mal à saisir la scène mais je peux sentir son angoisse s’immiscer profondément dans mes pores. C’est désagréable mais la seule chose qui puisse réduire cette intensité, c’est de la prendre dans mes bras. Quelque chose tombe sur le sol, mon regard glisse immédiatement vers l’objet tandis que je serre ma meilleure amie le plus fort possible.
Oonagh ?
Quand je réalise sans difficulté qu’il s’agit d’un test de grossesse sur le plancher mal entretenu à force de négligence par le passé, je soupire en fermant les yeux. J’ai compris. Oonagh n’a pas besoin de m’expliquer. Je sais.
Oh ma chérie… viens là.
Je murmure, au creux de son oreille. Je ne la lâcherai pas d’une semelle. Quoi qu’il se passe, quoi qu’elle décide… Peu importe, elle et moi, c’est comme le mariage, on s’est promis d’être là l’une pour l’autre dans les bons comme les mauvais moments… Mais est-ce une si mauvaise chose ? Ça le sera, si c’est ce qu’elle veut…
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▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Thomas Fraser // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz
L’ambivalence de mon visage pourrait porter à confusion: adolescente aux prémices d’une vie d’adulte, jeune femme fragile face au temps qui passe? La vérité est toute simple, presque risible: Trente ans au compteur d’une vie bien chancelante.
Coeur offert, piétiné, brisé et les morceaux recollés avec patience et tendresse. Vibrant désormais doucement pour Wallace, avec qui je vais avoir un enfant, à la fin du deuxième mois de l'année prochaine. Relation naissante et nos yeux rivés vers un avenir commun.
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Désireuse de rendre fière mon entourage, je me suis essayée à des études d’architecte afin de coller aux aspirations familiales mais qui se sont soldées par un lamentable échec. Et puis, à quoi pourrais-je prétendre après les mois d’isolement que j’ai vécu? Alors, je me suis trouvé un petit boulot, je suis une fière et dévouée pet sitter, appréciant la liberté de ce travail bien atypique et je reprends des études de criminologie, domaine qui me fascine, en parallèle de mon compte sur Instagram dans lequel je continue à propager des podcasts sans doute inconnus du grand public mais pour lesquels je me donne corps et âme.
Sortir de prison signifie perdre ce qui ressemblait le plus à un foyer. Déboussolée, j’avais plusieurs options sous la main, plusieurs points de chute envisageables… Mais j’ai préféré me noyer dans une pseudo solitude où je peux continuer à être entourée. Habitante de l'immeuble communautaire dans l'est de la ville, au troisième étage, appartement 3D, en colocation avec Nikkie, ma meilleure amie. Les voisines ont l’air sympa, je ne sais pas vraiment, je préfère passer pour un fantôme. Et avec mes revenus modestes, c’est un compromis plus que raisonnable.
Yes with your million eyes you're watching me
You talk behind my back
You spy on me
So I scream and shout to make you leave
But you're still here, you keep judging me
_ Voue un amour particulier pour les films romantiques, son préféré est “Hors du temps”
_ Dépensière compulsive, un véritable panier percé
_ Change de couleur de cheveux comme de chemise, comme dit l’expression
_ Consommatrice excessive de chaï latte et de muffins au chocolat blanc, son petit déjeuner préféré au café du coin
_ N’a jamais de batterie sur son téléphone et bien entendu, n’a jamais de batterie portable sous le coude
_ A déjà testé absolument tous les parfums de glace de son glacier d’enfance
_ Se cogne partout, tout le temps, sans raison. Elle est donc couverte de bleues en permanence
_ A été pom pom girl au lycée mais était très mauvaise dans l’exercice
_ Ressens cet étrange besoin de régulièrement faire des siestes
_ Adore l’odeur de la cannelle
_ Très superstitieuse, suit un compte instagram d’une sorcière blanche
_ A une incisive cassée à cause d’une mauvaise chute
_ Ne supporte plus de dormir dans une pièce dont la porte est fermée
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Sujet: Re: Fracassante révélation. Dim 18 Aoû - 20:35#
« Fracassante Révélation »
ft. @Nicole Lawson & Oonagh Fitzgerald Immeuble communautaire ; Monterey. CA.
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Solide comme un roc.
C'est ce que je prétends être, envers et contre tout. Déchargée d’émotions, oui, ce statut qui semble me protéger de tous les maux de ce monde. Pourtant, un seul mot a su me désarçonné, huit lettres que j’ai découvert à cinq reprises, écrit en rose sur un test hors de prix et ultra perfectionné:
E.N.C.E.I.N.T.E.
Non, ce n’est pas possible. Ce n’est pas envisageable. La seule et unique relation sexuelle que j’ai eu depuis ma sortie de prison, que dis-je, depuis mon entrée dans cette cellule a eu lieu en compagnie de Wallace. Une intimité qui a été synonyme d’incroyable, de fantastique, d’irréel, de si plaisant. Je ne m’étais pas sentie aussi vivante depuis des années, j’ai eu la sensation de renouer avec une partie de moi. Chaque contact physique m’a renvoyé au monde des vivants et chaque soupire que j’ai expiré au contact de ses lèvres a sonné comme une renaissance. Penser à cet instant de plénitude me rassure, tandis que je découvre Nicole, dans l’embrasure de la porte. Tandis que je laisse échapper ce test qui tombe contre le parquet, sans un bruit, presque en toute discrétion, je pousse un cri de soulagement, sentant les bras de ma meilleure amie autour de mes épaules. Enfin, je réalise que je peux relâcher la pression et que rien dans ce monde n’est insurmontable tant qu’elle se tiendra à mes côtés. Une boule chaude et rassurante envahit ma gorge et tente de se faire une place, sans succès. Le choc est trop brutal, l'aspect étrange de la situation est bien trop complexe à ignorer. Lutter contre l’envie de fondre en larmes devient bien trop difficile et je réussis à exprimer mon incertitude dans sa forme la plus sincère, grâce à un enchaînement de mots loin d’être idéaux:
Nikki… Je ne sais pas quoi faire, aide-moi…
Et les pleurs, oui, les larmes inondent mes joues tandis que je réalise, que je prends conscience de ce qui m’attend. Plus rien ne sera comme avant, c'est terminé, une page se tourne et une autre se présente, vierge, mais plus pour longtemps. J’ai été un enfant solaire, une adolescente complexée, une jeune femme traumatisée, une détenue, une paria, une déception, une étudiante, une rêveuse, une battante. Et désormais… Une maman? Non, c’est impossible. Ce n’est pas possible. Tout va trop vite, rien n'est sous mon contrôle, c'est effrayant. Tremblante comme une feuille, j’ajoute à l’attention de Nikki, posant mes mains sur ses avants bras et baragouinant, mes cheveux devant mes yeux, mes jambes flageolantes:
C’est le cinquième que je fais. J’en suis certaine, maintenant. Un habitant de plus dans cet appartement… Et moi, future mère, tu imagines? Non, je n’en serais pas capable.
Je hoche la tête, prends conscience de l’ampleur du changement à venir. Ce que cela signifie, ce que cela incombe. Je panique et je suis bien incapable de retenir mes sanglots, mes gestes fébriles, mon regard qui cherche tout autour une solution, une aide qui, en fin de compte, est juste devant lui.
Solide comme un roc. Peux-tu l’être pour nous deux, mon amie que je considère désormais comme ma troisième sœur…?
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Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Je le sais, je le sens. Quelque chose cloche avec Oonagh et je n’ai jamais mis si peu de temps pour rentrer chez moi afin de soulager les maux de ma meilleure amie, ma sœur de cœur. Je ne saisi pas très bien ce qu’il se passe au début, tandis qu’elle se rue dans mes bras. Je la serre autant que je le peux, découvre alors l’objet de son agonie. Un test de grossesse qui vient de glisser sur le sol et dont la finalité de cette bandelette pleine de pisse, je ne la connais que trop bien. Oonie ne se mettrait jamais dans un état pareil si le résultat était négatif. Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre que de l’accompagner dans sa tourmente ? Je serais à ses côtés, quoi qu’elle décide et visiblement, il est surtout question d’accuser le coup, elle ne sait pas quoi faire et forcément moi non plus. Je n’ai pas la réponse à sa question. Je ne peux pas décider à sa place alors simplement lui montrer ma présence et mon implication à son égard, c’est tout ce que je peux faire. Je me suis retrouvée dans ce genre de situation, il y a bien longtemps et je ne lui ai jamais dit. J’ai fait ce que j’avais à faire, sans rien dire à personne, sans le soutien de personne et parfois j’y pense, ça me ronge. Parfois, je me dis qu’Oonie aurait été la seule à le savoir et que ça m’aurait bien aidé mais j’ai choisi le silence, et je continuerai à garder le silence. Il n’est pas question de moi, à cet instant.
C’est à chaudes larmes qu’elle prend conscience de ce qui l’attend, si c’est ce qu’elle veut. Je l’écoute, tout en lui caressant les cheveux. De toute évidence, elle est bien enceinte, ce n’est pas le premier test qu’elle fait. Derrière celui-ci, elle en a fait pleins d’autres et je lui dirais bien de confirmer par une prise de sang avant de s’emballer mais c’est complètement idiot. Si après cinq tests de grossesse positifs, c’est pas évident, j’sais pas quoi faire d’autre hein !!! J’essuie à mon tour les larmes sous ses yeux, à l’aide de mes pouces tandis que la paume de chacune de mes mains, enveloppe ses joues. Son regard dans le mien, je tiens à la rassurer :
Bébé, j’ai confiance en toi, d’accord ? J’te confierai mes enfants les yeux fermés si j’en avais… Tu vas être une maman qui déchire…
Et en voyant son regard qui m’affirme le contraire, je tiens à ajouter:
T'insinues pas que je suis une menteuse, par hasard ? … T’es extraordinaire Oonie, ce mioche il sait pas la chance qu’il a de t’avoir bientôt dans sa vie… Et tu pourrais compter sur moi, pour n’importe quoi, n’importe quand. Toi et moi c’est pour la vie, tes galères sont mes galères et tes surprises sont aussi les miennes. J’te lâche pas !
Á la vie à la mort, elle et moi.
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Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Thomas Fraser // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz
L’ambivalence de mon visage pourrait porter à confusion: adolescente aux prémices d’une vie d’adulte, jeune femme fragile face au temps qui passe? La vérité est toute simple, presque risible: Trente ans au compteur d’une vie bien chancelante.
Coeur offert, piétiné, brisé et les morceaux recollés avec patience et tendresse. Vibrant désormais doucement pour Wallace, avec qui je vais avoir un enfant, à la fin du deuxième mois de l'année prochaine. Relation naissante et nos yeux rivés vers un avenir commun.
I'm waking up, I feel it in my bones
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Désireuse de rendre fière mon entourage, je me suis essayée à des études d’architecte afin de coller aux aspirations familiales mais qui se sont soldées par un lamentable échec. Et puis, à quoi pourrais-je prétendre après les mois d’isolement que j’ai vécu? Alors, je me suis trouvé un petit boulot, je suis une fière et dévouée pet sitter, appréciant la liberté de ce travail bien atypique et je reprends des études de criminologie, domaine qui me fascine, en parallèle de mon compte sur Instagram dans lequel je continue à propager des podcasts sans doute inconnus du grand public mais pour lesquels je me donne corps et âme.
Sortir de prison signifie perdre ce qui ressemblait le plus à un foyer. Déboussolée, j’avais plusieurs options sous la main, plusieurs points de chute envisageables… Mais j’ai préféré me noyer dans une pseudo solitude où je peux continuer à être entourée. Habitante de l'immeuble communautaire dans l'est de la ville, au troisième étage, appartement 3D, en colocation avec Nikkie, ma meilleure amie. Les voisines ont l’air sympa, je ne sais pas vraiment, je préfère passer pour un fantôme. Et avec mes revenus modestes, c’est un compromis plus que raisonnable.
Yes with your million eyes you're watching me
You talk behind my back
You spy on me
So I scream and shout to make you leave
But you're still here, you keep judging me
_ Voue un amour particulier pour les films romantiques, son préféré est “Hors du temps”
_ Dépensière compulsive, un véritable panier percé
_ Change de couleur de cheveux comme de chemise, comme dit l’expression
_ Consommatrice excessive de chaï latte et de muffins au chocolat blanc, son petit déjeuner préféré au café du coin
_ N’a jamais de batterie sur son téléphone et bien entendu, n’a jamais de batterie portable sous le coude
_ A déjà testé absolument tous les parfums de glace de son glacier d’enfance
_ Se cogne partout, tout le temps, sans raison. Elle est donc couverte de bleues en permanence
_ A été pom pom girl au lycée mais était très mauvaise dans l’exercice
_ Ressens cet étrange besoin de régulièrement faire des siestes
_ Adore l’odeur de la cannelle
_ Très superstitieuse, suit un compte instagram d’une sorcière blanche
_ A une incisive cassée à cause d’une mauvaise chute
_ Ne supporte plus de dormir dans une pièce dont la porte est fermée
_ S’enregistre en permanence, raconte sa vie grâce à des podcasts
Sujet: Re: Fracassante révélation. Jeu 19 Sep - 19:23#
« Fracassante Révélation »
ft. @Nicole Lawson & Oonagh Fitzgerald Immeuble communautaire ; Monterey. CA.
tw :: aucun pour le moment.
mise en page made in Psyko
Est-il possible de rêver à une existence où le pire est définitivement derrière moi et seul le meilleur reste à ma portée?
Dès que je pose le regard sur Nicole Lawson, ce mirage me paraît si concret, si accessible. J’ai envie de croire qu’un futur merveilleux m’attend, qu’aucun autre n’est envisageable. Elle symbolise la liberté, l’espoir, l’audace et aussi la légèreté. Tant de valeurs que je n’arrive pas à m’octroyer. Mais telle une batterie inépuisable, je fonde en elle une confiance méritée. Je ne peux pas lui apporter plus belle preuve que cette nouvelle que je lui offre, sans doute brutalement, quelques larmes s’entremêlant à des pressions toujours plus intenses sur son dos. J’ai la drôle de sensation que si jamais je la lâche, je ne pourrais plus jamais me relever. C’est maintenant que tout se joue, plus que jamais, j’ai besoin d’elle, de sa force, de son écoute, de ses mots et de son silence. Je la regarde droit dans les yeux tandis qu’elle me confie le fond de sa pensée, un phrasé bien à elle que je sais façonné dans la plus franche des vérités. Submergée par l’émotion, je bredouille, incapable d’offrir davantage pour le moment:
Oh, Nikki…
Quelle sainte, quel binôme de choc, quelle offrande de la vie dont je saisis, une fois de plus, la beauté. Paniquée à l’idée de l’avoir blessée, je rebondis sur son dernier monologue, attrapant ses mains que je viens caresser du bout des doigts, trouvant en ce geste futile une raison de me détendre, juste un peu, suffisamment pour lui dire:
Non mais je te crois, je te crois, je… Attends, je… Je crois que j’ai besoin de m'asseoir…
La tête qui me tourne, la faute à un évident trop plein d’émotions, pas besoin d’avoir fait médecine ou psychologie pour le deviner. Je rejoins le canapé telle une pénitente et m’y effondre sans aucune retenue. J’attrape même un coussin que je viens plaquer contre ma poitrine et réalise un détail de la plus haute importance, confiant cette réflexion dans un souffle sans vie, le regard fixé en direction d’un vide infini:
Nikki… Je… Faut que je l’annonce au papa, maintenant. Une fois, Nikki, il a suffit d’une fois…
Bon, pour les détails techniques, on verra une autre fois, hein, inutile de lui offrir une vision graphique de la situation. C’est plus fort que moi, j’ai besoin d’agir au mieux, de ne pas faire d’erreur, d’envisager toutes les étapes de ce processus effrayant. Mais je ne ressens pas encore la force d’attraper mon téléphone afin de contacter Wallace pour lui annoncer cette nouvelle. Et s’il n’acceptait pas la situation, hein? J’en doute fort, je connais Wally depuis presque toujours et si je suis certaine d’une chose à son sujet, c’est qu’assumer ne lui fait pas vraiment peur. Mais moi, hein…? Suis-je seulement prête à accepter cette nouvelle grandiose et fantastique histoire dans ma vie? Je n’en ai aucune idée bien que les mots de Nikki réchauffent grandement mon coeur. J’aimerais y croire, sincèrement. Mais il est trop tôt pour exiger de moi un comportement aussi lucide. Les lèvres tremblantes, j’ose ajouter, comme un constat silencieux que j’ai besoin de crier à la seule personne capable de sincèrement m’écouter:
Putain, Nikki… C’est la merde…
Je finis par lâcher prise, ma tête glissant sur ses genoux tandis que je replie mes jambes en direction de mes fesses. Elle a fini par me rejoindre, dans ce canapé mitueux, et nous voilà deux gamines, unies, main dans la main, prêtes à affronter le monde entier. Mille questions et sensations grandissent dans ma poitrine et pourtant, la seule chose que je suis capable de lui confier est la suivante:
J’ai besoin de glace. Genre… Des litres.
Peux-tu faire ça pour moi, mon adorée Nicole? Répondre à mes envies sans sourciller? Oui, je le pense sincèrement. Parce que l’Amour prend plusieurs formes et des étapes pareilles à franchir dans une existence, ce n’est possible qu’avec le meilleur des soutiens: Toi, mon amie et plus encore…
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Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Notre amitié est comme un mariage. Il y a des hauts et des bas. On vit les peines et les joies de la même manière. On encaisse les coups comme de vraies championnes et cette grossesse impromptue n’échappera à notre manière de gérer les évènements, qu’ils soient bons, ou mauvais. Clairement, je suis la première éberluée de cette nouvelle. (J’veux dire, la première après Oonie). J’sais pas trop comment on encaisse ça mais je ne flanche pas, surtout devant ma meilleure amie. Elle a besoin de soutien, d’un roc à ses côtés. Si je montre que je panique, c’en est fini pour elle aussi alors je mets tout en œuvre pour ne montrer que ce qu’elle a besoin de voir, de moi. Une femme forme, qui garde son sang froid et qui la console. Et comme je lui ai dit, ses galères sont les miennes. Tout autant que ses petits bonheurs, j’peux pas lui paraître défaitiste et lui dire d’emblée que c’est la galère, cette situation. En soit, ce bébé n’était pas prévu, mais alors là, pas du tout du tout. Oonagh ne sait pas quoi faire, perd pieds. Elle s'assoit sur le canapé, ou plutôt elle se jette sur ce dernier, complètement à l’ouest, ma pauvre chérie. Je fais juste quelques pas dans sa direction, la rejoignant dans le salon. Je pense directement au gars qui l’a mise dans cette situation et je m’apprête d’ailleurs à la questionner à ce sujet, qu’elle s’en charge elle-même. Je fronce les sourcils, je la connais cette phrase d’un putain de cliché. “il a suffit d’une fois” Je lui dirais bien que c’est souvent comme ça, que les bébés sont conçu mais je préfère garder ma réflexion pour moi, autant ne pas mettre de l’huile sur le feu, j’veux pas que ça me pète à la gueule, même si ça vient de ma meilleure amie.
Tu crois qu’il va réagir comment ? C’est Wallace, n’est-ce pas ?
Wally, on le connaît depuis des lustres, j’ai bien vu qu’ils s’étaient rapprochés tous les deux, depuis sa sortie de prison et c’est bien pour elle. Pour lui aussi, d’ailleurs. Loin de moi l’envie de mettre mon nez dans leurs affaires… enfin si, quand même un peu, parce que je mets carrément mon nez dans les affaires à Oonie, ça se passe comme ça entre nous. Elle aussi, son nez traine partout dans les miennes et je préfère que ce soit elle, que quelqu’un d’autre. Dans tous les cas, papa ou pas papa, ma place est toute faite. J’serais toujours la seconde de Fitzgerald, son ombre, sa bouée de sauvetage, enfin, tout ce qu’elle voudra. Je ne pourrais jamais l’abandonner et encore moins dans un moment comme celui-ci. Les prochaines semaines, voire les prochains mois vont être difficiles et je me plirais en quatre pour la brune. Si Wally panique, au diable je prendrais son rôle avec plaisir !
Bon après, on parle quand même d’un bébé qui a besoin de ses deux parents et je ne pourrais prendre sa place s’il désire être présent, mais ça, on en reparlera quand Oonie lui aura parlé de ce petit bout’chou à en devenir. Quand elle prononce le mot merde, je grince des dents et hoche la tête sur le côté. Dans une moue dégoûtante, je souligne :
Hm… Tu veux que je sois franche avec toi ?
Non pas la peine Nikki, elle connaît la réponse, juste à l’expression que tu fais. Oui c’est la merde Oonagh mais on va s’en sortir toi et moi. S’il y a de la place pour deux dans cet appart’ y’en aura bien une de plus pour ce p’tit boubou !
C’est à mon tour de me jeter sur le canapé, comme une grosse baleine échouée sur la plage, ouais ouais. Je soupire, me plongeant dans mes pensées afin de trouver une parade pour que mon adorée soit plus sereine ce soir mais je ne crois pas que ça va marcher. Quand elle évoque de la glace, je me redresse tel un I et réponds :
Ne m’en dis pas plus, j’ai compris.
La glace est synonyme d’éponge à chagrin. BORDEL pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ??? C’est genre LA MEILLEURE CHOSE À FAIRE !!! Je me rue vers le congélateur où je fais choux blanc, y’a rien dans ce taudit !!! du coup je me précipite à l'extérieur du logement, descend les quelques étages pour me diriger vers la cuisine commune mais ne trouve pas de glace, là non plus. En remontant les escaliers, je me dis que j’aurais plus de chance si j’vais en acheter à la supérette du coin, il me faut de l’argent. Dans les escaliers je croise le blondinet du B… Merde, voilà que j’sais plus son nom, tiens !
Heeeeey, t’as de la crème glacée chez toi ? C’est une question de vie ou de mort. Crois-moi, c’est pas un exercice !
Euh ouais… ouais, On doit avoir ça.
N’importe quel parfum fera l’affaire
Je crois. J’pense que ce n’est pas ça le plus important mais s’il a, à la saveur chocolat, c’est encore mieux. Je suis donc le blondinet jusqu’à son appartement où on discute vite fait avant de me donner un pot de glace au chocolat. Merveilleux !! Je le remercie, tout en lui en devant une, bien entendu !
Et je retrouve mon appartement où Oonie n’a pas bougé d’un poil. Je récupère deux cuillères (pour pas dire louche) dans un tiroir et lui tends le pot de glace
On doit de la glace parfum chocolat au blondinet du 3B, pour info.
Aller ma belle, aujourd’hui on ne compte pas les calories, on braille notre vie et demain sera un autre jour, où nous affronterons notre cas. Oui le nôtre Oonagh, je t’ai dit que ça ressemblait à un mariage notre amitié. Sans le sexe, évidemment !
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▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.