Ce soir, tu as décidé de sortir prendre un verre. Besoin de souffler, tu ne t'es pas permise ce luxe depuis ton arrivé dans cette charmante ville. Bossant comme une acharnée pour faire de ton domicile un nid douillet pour toi et ton fils. Tu as pris la décision de démarrer un nouveau chapitre de ta vie. Tu t'es lancée en créant ta propre chance et opportunité. Sans réfléchir, tu as envoyé ce courriel qui a fait faire de ta vie un véritable volte-face. Ta passion pour la littérature a toujours été omniprésente, tu es une passionnée, une amoureuse des mots et des histoires racontées. Il était pour toi, inconcevable que tu puisses faire autre chose que travailler dans ce milieu. Alors, tu as communiquer avec cette maison d'édition, démontrant ainsi ton désir de rejoindre l'équipe alors qu'aucun poste n'était réellement ouvert au grand public. Ton acharnement a été récompensé, parce que tu as reçu quelque temps plus tard; une réponse positive et voilà que tu quittais tout ce que tu connaissais pour débarquer dans cette ville de la Californie. Tu avais envie aussi de pouvoir offrir une vie différente à ton fils; envie de débuter à ses côtés, un nouveau chapitre de votre vie de famille. L'intégration au boulot et dans ton quotidien se faisait graduellement et tu appréciais cette charmante ville, la trouvant accueillante. Ce soir était venu le temps de prendre un moment pour toi. Il était rare les fois où tu te faisais passer en premier; ton fils toujours au centre de tes priorités. Tu n'avais pas d'idées précises en tête, tu désirais juste sortir boire une bière et profiter de l'ambiance sans prise de tête; juste décompressée.

C'est vers 21h00 que tu poussais les portes du bar après avoir donner les diverses recommandations à la petite gardienne qui venait veiller sur ton fils. Bon sang, tu n'avais pas l'habitude de le laisser à la charge d'un autre humain que toi. D'ailleurs tu étais même venue à penser que de sortir n'était pas une bonne idée. Tu avais fini par te résoudre à suivre ton idée de départ et à y aller, malgré tes angoisses de maman qui persistait encore et encore. 21h00, tu poussais les portes et tu entrais dans ce lieu déjà animé. D'ailleurs, ça te décrocha un doux sourire, alors que ça te ramenait à une époque où ton frère t'entrainais avec lui dans ses festivités lorsque vous étiez colocataires. De bons et merveilleux souvenirs que tu conserveras en mémoire à jamais. Il te manque ton frère d'ailleurs, tu essaies de le convaincre de venir vivre avec toi ici. Tu te dis qu'à force d'en parler, il finirait peut-être par accepter réellement. Tu te faufilais au comptoir pour te commander un verre. Il y avait déjà des gens devant toi, alors tu devais patienter tranquillement. Tu en profitais pour sortir ton portable de la poche arrière de ton jeans y regardant l'écran. Est-ce que la gardienne t'avais laissé un message ou appeler? Tu soupirais doucement exaspéré par ton propre comportement. Tu n'avais pas encore commander, il était encore temps de tourner les talons et de rentrer t'occuper de ton fils. C'est ce que tu fis alors, tu tournais les talons sans te méfier venant à heurter un corps de plein fouet. "Oh pardon.." Que tu soufflais maladroitement alors que ton visage se releva et tu eus la sensation de manquer de souffle alors que tu croisais ce regard familier. Parmi l'ensemble des bars de la ville, il fallait qu'il soit là. Le choc total, l'impression de tomber en chute libre, c'était insensé, impossible et pourtant il était bien là devant toi. "Patrick.. salut.." Qu'elle articula du bout des lèvres, abasourdie. Il était donc ici. Tu t'étais tellement demandé souvent, où il avait pu aller après sa démission de l'université. Tu vins à te décaler d'un pas te rendant compte de la proximité créer par ta maladresse. Tes doigts vinrent replacer une mèche de tes cheveux; tu avais l'impression que ton corps était victime de légères secousses. Cet effet ne s'était donc pas estompé, même après ces années. C'était toujours aussi perturbant, aussi violent qu'à l'époque. C'est en le revoyant que tu prenais conscience à quel point ton petit garçon pouvait lui ressembler. Il a le même regard, ce même bleu dans lequel tu te perds trop souvent admirative.

@Patrick Smith