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Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018

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Jayson Salazar

Jayson Salazar
1298
Fréquence
Joe of Gilgun
Vesper, Loredana
Fils unique

41 ans (09/03)
Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Fm6i0kIo_o

Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

Does kindness always win ?

If all my scars marked where I was passed through, I would look like a f*coming map

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Pretending I'm ok. Pretending people can be happy with me.
F**king TDAH

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Comme mon perso, j'fais au mieux.

flightless bird
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MessageSujet: Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 EmptyJeu 19 Oct - 21:24#


 Prison Fédéral d'Atwater, décembre 2018
FT.   @Patrick Smith 
 
tw : milieu carcéral, idées noires.

Livide, amaigri, épuisé. Mon premier séjour en isolement m’avait pulvérisé mentalement, j’avais les pensées en pagaille et cette solitude imposée, ce silence coupé par mes appels sans réponse. Les seules visites ? Les repas, glissés sous la porte, à peine un mot échangé. J’demandais quel jour on était, mais parfois on s’amusait à me mentir sur la date… Me rendre dingue, ça semblait drôle. Il y a des connards partout… Surtout ici. Dans ma cage, j’faisais du sport, j’grimpais comme j’pouvais pour regarder dehors par la minuscule fenêtre gardée par des barreaux ; j’bougeais pour dissiper mon énergie et ne pas frapper dans les murs de colère… Je parlais seul aussi, pendant des heures et puis j’ai longuement contemplé mes draps… J’les ai regardés et j’me suis demandé si j’pourrais pas en finir comme ça… Tout simplement. Si facilement.

La porte avait fini par s’ouvrir et j’ai regagné ma cellule. Y’en a un paquet qui pensaient pas me voir revenir et le réconfort dans tout ça ? Les lettres qui m’attendaient.

Je me suis avachi sur mon lit et j’ai passé une journée entière à lire et relire. Mes yeux verts clairs étaient humides, mais je ne pleurais pas. J’admirais les mots de ma fille, son écriture était parfaite et j’étais si fier d’elle. Tellement heureux, qu’elle ne soit pas comme moi. Torturée par des troubles qui rendent la vie impossible, surtout en taule.

Le lendemain, après un repas des plus odieux pour les papilles gustatives, j’me suis dirigé vers le bureau du commandant pénitentiaire où j’étais convoqué pour faire le point. J’fis semblant d’être docile et d’avoir pris du plomb dans la tête. Ouais, je ne me battrais plus avec un autre détenu… Il n’avait qu’à pas parler de ma fille, il n’avait qu’à pas m’chercher cet enfoiré, ce sale violeur. Ouais, j’cohabite avec des monstres, j’me laisserais pas marcher sur les pieds, pas par ces raclures. J’suis un sale type, j’mérite ma place ici, mais j’n’ai rien à voir avec tous ces assassins, violeurs et pédophiles qui pullulent dans les couloirs.

- Elle vient encore ? La femme qui écrit les lettres aux familles…

On m'apprit qu’elle avait d’autres prérogatives. J’étais déçu, mais le commandant me fit savoir qu’un nouveau gars allait arriver la semaine prochaine, qu’il passerait me voir. Alors j’ai attendu, et j’ai relu, encore et encore… J’avais tant à leur dire, mais j’sais pas faire des phrases moi, pas d’aussi belles phrases que celles qu’Azara m’a écrites.

J’étais seul dans ma cellule, mon co-détenu partait en promenade à des heures différentes. On était si nombreux que l’on ne pouvait plus tous sortir en même temps. J’me retrouvais seul, génial. J’faisais des pompes pour passer l’temps, cliché mais tellement vital.

- Détenu Salazar, à la grille.

Bordel, j’me relève d’un bond. J’ai fais quoi comme connerie encore ? J’me présente rapidement, les mains en évidence, j’connais la chanson. Mes yeux verts scrutent ce mec habillé en civil à côté du surveillant brigadier à ses côtés. C’est quoi c’bordel ?

- Monsieur Patrick Smith est là pour écrire les lettres.

Mon palpitant rate un battement.
J’écoutais à peine ce qui suivait…

- Je ne serais pas loin en cas de soucis. Jayson Salazar n’est pas une menace pour vous, c’était un trafiquant et il se comporte bien avec les extérieurs, un peu moins avec les autres détenus qui “l’asticotent”... N’est-ce pas, détenu ? Il n’est porteur aucune pathologie psychiatrique, seulement de l’hyperactivité et donc un vrai casse couille à ses heures. Il rit. Mais si vous le souhaitez, je peux lui passer les menottes.

Wow, c’est un sacré bazar dans ma tête là tout de suite, j’pense à tellement de choses que j’veux dire à ma fille, tout s’mélange brutalement. J’voudrais… Seulement sortir d’ici. Huit ans à faire entre ses barreaux, j’y arriverais jamais. Jamais. J’le sais déjà. J’suis foutu ici. Mais ça, j’lui écrirai jamais à ma fille. J’sais lire, et un peu écrire. Plus ou moins. J’sais pas faire d’belles phrases. La femme avant lui, elle m’prenait pour un attardé… J’ai aucune idée de comment ça va se passer avec lui, Patrick Smith.

- Les présentations sont finies ? Alors, on m’ficelle comme un animal ou on est ok Patrick Smith ?

Que j’demande avec un p’tit sourire en coin, un peu trop habitué à entendre les surveillants m’présenter à divers intervenants, ça change tous les quatre matins… J'suis foutu, mais tant que je serais vivant, j'serais toujours la même canaille soi-disant inoffensive.




_________________
why can't we all live in peace & harmony?
because we fucking can't! And no amount of flowers that you put in your fucking, middle-class, henna'd hair is gonna change that! "Would anybody like a disco biscuit?"
FUCK OFF!
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MessageSujet: Re: Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 EmptySam 21 Oct - 17:27#


 Prison Fédéral d'Atwater, décembre 2018
FT.   @Jayson Salazar 
 
tw : milieu carcéral, idées noires.

Je suis assis dans ma bagnole, autant dire une poubelle comme seuls les amerloques peuvent en produire à la pelle. Mes mains sont fermement agrippées au volant. Le moteur vrombis doucement. Je n’ai qu’à enclencher la marche arrière et faire demi-tour pour stopper net le malaise. Car oui je n’arrive pas à m’bouger les doigts du cul et suis visé à mon siège…

En essuyant mon front d’un revers j’essaie de me rappeler pourquoi j’ai atterri en Californie, pourquoi mes étudiants se sont transformés en gamins d'neufs ans, et plus que tout pourquoi suis-je garé là devant cette prison ? Quelles sont les raisons qui m’ont poussé à accepter cette mission ? Si j’en avais parlé à mes proches (peu nombreux aujourd’hui) ou collègues ils vous diront probablement que je suis un (futur) citoyen exemplaire. Que j’ai un cœur si grand qu’il déborde d’altruisme et de compassion.
Foutaises !
Si je suis devant l’établissement pénitentiaire c’est pour régler mes propres dettes. Les comptes avec moi-même et ma conscience délétère. Me dire que je ne suis pas seulement une p’tite  merde. Une raclure qui a profité de son aura, aussi illusoire qu’éphémère. J’me dis aussi que, peut-être, ma contribution m’aidera à obtenir le précieux sésame, la carte verte. Même si mon envie de rentrer à Londres n’a jamais été aussi nette.

Dans un ralenti spectaculaire je coupe enfin le moteur et claque la portière. Le parking désertique me file la gerbe. En même temps qui a volontairement envie de passer du temps ici à moins d’y être obligé ? Personne à part moi qui me suis engagé à écrire pour les incarcérés ! CQFD !
J’accroche mon sac en bandoulière devant les murs de désolations. À l’intérieur mon titre de séjour provisoire, un permis de visite permanent (cherchez l’erreur !), un bloc note, quelques feuilles blanches, des crayons. Les miradors sont deux vautours m’empêchant de faire les quelques pas qui me séparent de la porte rouillée. Je suis toujours libre de repartir et d’avouer que je n’ai pas eu la force de continuer mais ma stupide vanité me pousse à avancer…
Je décline mon identité.
Je suis contrôlé.
Je passe sous un détecteur de métaux avant d’être fouillé.
Mes effets personnels sont étalés, analysés. On vide ma trousse sur un bureau sans aucune forme de ménagement. Crayon de bois, gomme, plume et autres stylos de toutes les couleurs forment un arc en ciel passager dans le gris ambiant. Car tout m’est pratiquement confisqué. Passeport, téléphone, clés.

- Un seul devrait suffire non ?! Dit un maton à la mine patibulaire qui me tend un bic bleu dont il enlève le capuchon.
Si tu l’dis tu dois avoir raison !

Enfin je suis escorté dans un dédale de couloirs sombres. Le silence est assourdissant entrecoupé d'alarmes stridentes, signalent tour à tour l’ouverture et la fermeture des grilles automatisées. J'accompagne le surveillant droit comme un I, le visage grave, en essayant de bloquer toutes ces questions qui pourraient me faire détaler comme un animal apeuré. Le temps n’est plus au pourquoi mais au comment. Comment vais-je faire face à un prisonnier ? Dans quelle mesure vais je pouvoir l’aider ? Y suis-je seulement habilité ?
Et puis l’arrêt devant une cellule fermée…

Là où les relations humaines sont bannies ce sont ses mains que je vois en premier. Tatouées et tournées vers le ciel qui pour lui a arrêté de briller. Je ne sais toujours pas ce qu’il a fait ni pourquoi il est enfermé. À vrai dire cela ne me regarde pas même si le brigadier se hâte de répondre aux interrogations que je n’ai pas formulées.

- Je ne serais pas loin en cas de soucis. Jayson Salazar n’est pas une menace pour vous, c’était un trafiquant et il se comporte bien avec les extérieurs, un peu moins avec les autres détenus qui “l’asticotent”... N’est-ce pas, détenu ? Il n’est porteur aucune pathologie psychiatrique, seulement de l’hyperactivité et donc un vrai casse couille à ses heures. Mais si vous le souhaitez, je peux lui passer les menottes.

Son rire, gras, est le son le plus horrible que j’ai entendu depuis mon arrivée. Ni le bruit métallique de chaque pas sur les coursives étroites, ni les grincements lugubres de chaque accès ne m’ont autant glacé que cette humiliation. Mon empathie se dirige immédiatement vers le fameux "détenu" tandis que je toise son geôlier.

- Ça ira vous pouvez nous laisser !

Ça ira c’est ce que je viens d’affirmer… son sourire simplement la réponse au camouflet.

J’entre dans l’arène.

- J’imagine que c’est à mon tour d’me présenter ? Patrick Smith mais ça tu l’sais, instit, anglais. Voilà où s’arrête mon maigre inventaire. Deux mots pour me raconter. Une fonction, une nationalité. Un regard circulaire après, je me dirige vers la petite table visée au sol, écrouée. Je peux ? Poser ce qu’on m’a laissé, des feuilles et un unique stylo décapuchonné, m’asseoir et t’écouter. Prends le temps qu’il te faudra, on commence quand tu seras prêt…

Le suis-je moi prêt à affronter tout ce qu’il pourrait me déballer ?



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Jayson Salazar

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Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

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Comme mon perso, j'fais au mieux.

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MessageSujet: Re: Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 EmptyMer 25 Oct - 20:47#


 Prison Fédéral d'Atwater, décembre 2018
FT.   @Patrick Smith 
 
tw : milieu carcéral, idées noires.

Ça ira, qu’il a dit.




C'est courageux, pour un premier jour. J’adresse à Patrick un léger hochement de tête entendu, un contact visuel franc de mon regard perçant. L’on m’a toujours dit que mes yeux signifiaient à qui peut le supporter un fort caractère, un type esquinté mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. J’sais pas si mes yeux peuvent dire tout ça, mais ils font cette promesse silencieuse qu’il n’y aura pas d’embrouilles et qu’il peut entrer dans cette cellule sans craindre pour son intégrité physique. Les mains toujours en évidence, je recule d’un pas feutré. La porte s’ouvre, le gardien entre le premier et procède à une palpation sommaire. J’l’ai connu plus tripoteur celui-là, mais j’crois qu’il veut faire bonne impression à l’homme avec son drôle d’accent british. Il ne faudrait pas qu’il se dise dehors que les gardiens maltraitent la vermine d’ici.

C’est plus fort que lui, malgré tout, à ce connard.
Cette petite claque à l’arrière du crâne.

- Tiens toi tranquille ou ça sera à nouveau le quartier disciplinaire.

J’lève les yeux au ciel à la menace non nécessaire. J’sors à peine de l’isolement, joliment intitulée par les gars d’ici de cellule disciplinaire… La blague. Bien sur que j’vais me tenir tranquille. Il sort, puis c’est à l’homme d’entrer dans la cellule. La porte ne se referme pas, le gardien reste à côté, à l’extérieur. Je me suis habitué à ça, c’manque d’intimité, mais je sais qu’il n’écoute pas. Il s’en tape des jérémiades des détenus, sinon… Il ne serait pas gardien. J’suppose que c’est obligatoire ça, ce manque d’empathie, pour bosser ici. Que c’est même, une qualité cruciale, pour supporter cet endroit.

Instit, anglais.
J’me contenterai de ça.

- Sympas comme pedigree.

Si seulement j’pouvais me contenter de penser, hein ?

T’es pas prêt, Patrick l’instit, pour l’bordel dans ma tête, j’sais pas moi même, comment le gérer. J’le laisse observer les lieux ultra-sommaires, mais propres… Usés, vétustes, mais propres. On a au moins ça, pour le moment. J'acquiesce et lui laisse la place à la table sur laquelle j’ai pensé plus d’une fois m’éclater le crâne. Je croise les bras, décroise, puis planque mes mains dans mes poches vides, j’le regarde s’installer…

Puis je me mets à douter…
Puis-je lui faire confiance ?
Mais c’te paranoïa carcérale, j’veux pas la laisser m’envahir.

- Ok… J’suis prêt. J’crois… J’sais pas… C’est con, j’y ai pas vraiment réfléchi. J’savais que tu devais venir bientôt, mais j’savais pas si tu l’ferais…

Alors j’ai pas voulu réfléchir à tout ce que je voulais dire à ma fille et que je ne pourrais le faire s'il ne venait pas. Ça serait pas le premier, ni le dernier à nous planter. Il n'y a que sur le papier, que j'peux lui dire certaines choses, parce que lorsque je l’ai au téléphone, j’suis pas capable d’organiser mes pensées et puis, j’veux seulement l’entendre, Elle… Au téléphone, j’ai juste besoin d’entendre sa voix, écouter ses aventures et me réconforter de la savoir heureuse. Moi, j’ai pas d’histoire à lui raconter, juste lui affirme que ça va. J’veux pas occuper l’espace, les 20 minutes de téléphone à 35$ sont bien trop rares et précieuses pour les gâcher de mes lamentations. Beaucoup plus chères que les timbres, même si les lettres se font rares pour les gars comme moi, qui ne savent pas vraiment écrire.

J’soupire, avant de sortir mes mains de mes poches et me diriger vers la couchette, j’fais pas de geste brusque, pour pas que le gardien regarde d’où j’sors une p’tite boite en bois. Y’a quelques p’tits trucs pas permis ici, dont un joint, mais surtout quelques photos que j’garde loin des yeux des pervers qui arpentent les couloirs.

J’lui met sous l’nez, à l’anglais, la photo d’une gamine de quinze ans à peine.

- C’est ma fille, Azara. J’veux… J’veux qu’elle croit que tout va bien ici. Mais j’veux pas qu’elle pense que c’est facile non plus, d’être loin d’elle. J’veux pas qu’elle pleure devant cette lettre, j’veux juste la rassurer. Mais faudrait être convaincant Patrick Smith. Elle est pas stupide, au contraire. C’est une vraie tête, elle étudie bien, oh et elle lit plein de bouquins ! C’est même elle… Qui m’lisait des histoires, moi j’en inventais parce que… C’est pas mon truc, tu sais, lire.

Pas mon truc, hein. Ce p’tit rictus est vraiment misérable. Pas conventionnelle notre famille, je sais. J’baisse les yeux, brièvement, parce que j’me sens pathétique, comme père.

- T’as des enfants, toi ?

Peut-être que s’il a des enfants, il pourrait comprendre ce que je veux lui dire. Il est instit, donc les enfants, il connait ça, mais les adolescents ? J’sais pas, il a mon âge je dirais, alors il peut avoir un enfant de l’âge d’Azara. J’sais pas pourquoi ça me rassurerait que ça soit l’cas, ici, sans doute parce qu’entre ces murs j’me sens compris par personne…




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Patrick Smith

Patrick Smith
260
Dawn
Benedict Cumberbatch
ava. Moses - sign. ice and fire
Sylvia Norwood (Rebecca Ferguson)

A l'aube de sa 44 éme année, né en plein été le 19 juillet 1980. Sa mère lui a raconté que big ben chantait lorsqu’il est arrivé.

Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Y41k



Célibataire endurci, il porte en lui les stigmates d’une solitude pourtant consentie.

Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 6yz9

The one and only ♡


Depuis que le scandale a entaché sa notoriété, qu’elle a éclaboussé de ses embruns outragés sa probité Smith a été écarté de la chaire universitaire qu’il occupait. Abandonnant définitivement les espaces d’Hilbert et autre Sobolev, Patrick a troqué son costume (en tweed évidemment) de professeur pour devenir instituteur.



Un appartement dans le centre ville à deux pas de l'école.


Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 17119123833184514700 Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 17119106873241677928

❶ Je suis myope comme une taupe et ne voit rien sans mes lunettes que je porte exclusivement chez moi quand la porte est fermée. Le binoclard c'est comme ça que l'on m'a surnommé pendant toute ma scolarité. Depuis mon undergraduate en mathématiques appliquées je ne sors qu'avec une paire de lentilles que je change tous les jours de l'année.

❷ Je suis un allergique compulsif. Poussière, pollen, poils d'animaux. Si vous comptiez m'offrir un chien ou un chat pour briser ma solitude autant oublier, c'est une très mauvaise idée !

❸ Je milite à mon échelle contre le harcèlement scolaire, sensibilise mes élèves aux différences, ne supporte pas que l'on s'en prenne aux plus faibles. Je sanctionne sévèrement tous ceux qui dérogent aux règles.

❹ addicted L'odeur de la cigarette imprègne mes vêtements, mes cheveux. Je fume en prenant mon café, me couche après une dernière bouffée. Le poison m'accompagne à longueur de journée mais il n'est pas le seul à m'intoxiquer. Le gin est mon alcool préféré je m'en sers toujours un avant le dîner. La bouteille ouverte traine devant l'unique assiette et si par malheur je m'en sert un deuxième je ne sais plus m'arrêter. Seul le jeu est capable de m'y faire renoncer. Les soirs de casino la sobriété est mon meilleur allié. Compter les cartes, compter les points, ne jamais arriver à 21. Compter enfin...

❺ Je préfère la pluie au soleil, l'automne à l'été ce qui est un comble quand on a élu domicile sur la côte Californienne ♤ Si les mathématiques sont mon domaine de prédilection la littérature est une de mes passions. Enfant j'ai dévoré Arthur Conan Doyle et retourne avec une certaine délectation au 221B Baker Street comme on rentre à la maison ♤ Mélomane à mes heures perdues je joue du violon ♤ Je suis extrêmement maniaque et peux vraiment m'énerver si je ne retrouve pas un livre, un objet à la place qui lui est précisément dédiée ♤



Bien installée cette fois ci :)

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MessageSujet: Re: Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher (Patrick) FlashBack 2018 EmptyMer 3 Avr - 21:50#


@Jayson Salazar  & Patrick Smith
tw: milieu carcéral, idées noires.

Essaie d’écrire des bonnes paroles avant d’la prêcher.
Prison Fédéral d'Atwater, décembre 2018.


Premier contact. Visuel. Direct. Je réalise alors que tout ce que j’me suis répété avant d’entrer était complètement débile. Surfait. Ne pas baisser les yeux. Ne pas s’laisser intimider. Ouais. Fuck la méthode Coué !
Car un simple mantra ne m’aidera sûrement pas, tandis que je croise un court instant les yeux du détenu que l’on m’a assigné. Aucun filtre, pas d'faux semblant. Sa détresse. Sa fierté. Un bref regard que je ne suis pas près d’oublier, aussi puissant qu’intense comme pour me rappeler où j’ai mis les pieds. Qui plus est de mon plein gré ! Et j’me dis qu’est-ce que j’fous là bordel, en une fraction de seconde tout se mélange dans ma tête. Mes putains d’bonnes intentions et cette frousse primaire, presque animal que j’ai du mal à cacher. Je n’ai envie que d’une chose, si ce n’est un verre, une clope, rejoindre aussi vite que possible l’ordre de mon salon, me retrouver seul dans mon cocon.

Néanmoins j’acquisse comme lui de la tête, nous passons ensemble un accord tacite, silencieux et implicite. Que nous nous donnerons ce que l’autre est venu chercher. Lui des mots couchés sur un morceau d’papier, moi que je m’en sortirai. Pourtant, l’instant d’après, je suis happé par le trou noir que je vais bientôt devoir affronter. Je n’y entre pas immédiatement non. Le gardien passe le premier, bientôt escorté du condamné. Ce qui est encore plus stupide que toutes les prières que j’me suis adressé c’est que je reste là, planté comme un con, à observer. La fouille. L’abus d’autorité. Suivi de cette remarque bien placée.

- Tiens toi tranquille ou ça sera à nouveau le quartier disciplinaire.

Cet abruti profond joue avec ma peur et s’en amuse. Comme du prisonnier. Et même si j’imagine être le bizut, l’étranger, si lui perçoit ce que je tente violemment de réprimer, arguant de mes airs d’aristo guindé, alors elle doit être palpable l’angoisse qui transpire sous ma rigidité d’anglais.

Une respiration.
J'y vais.
Parfait.
Je peux m’installer.

Je pose mon stylo. Mes morceaux d’papiers. Sur cette seule et unique table rouillée. Et j’attends. Que ses propres interrogations se dissipent derrière ses bras croisés. Qu’il me livre ses secrets. Ni lui, ni moi ne sommes apparemment prêt. J’dis rien. J’reste planqué dans mon coin. Quand Jayson Salazar se dirige vers les lits superposés, se penche doucement, soulève son matelas pour en sortir je ne sais quoi j’ai le temps de m’faire un millier de films. Obscurs. Enténébrés.
Ce n’est qu’une toute petite boîte. D’où il sort son plus précieux trésor. La photo de sa petite résiliante…

- Quel âge à Azara ? Que j’lui demande. Je vois bien que c’est une adolescente. Malgré mon peu d’expérience en la matière, je sais qu’un enfant préfèrera toujours la vérité. Même si elle est difficile à entendre ou comprendre. Encaisser. Et cette gamine a déjà dû accepter que son père soit incarcéré… Je peux te faire la plus belle des lettres, t'écrire un poème si tu veux même… mais si tu laisses son imagination galoper, remplacer ce que tu tais, c’est à ce moment précis qu’elle va s’inquiéter…
J’dégaine mon crayon. La pointe frôle le grain lisse des feuilles qui attendent patiemment d’être noircies de ses pensées. Puis ma main retombe. Je ne m’attendais pas à cette simple demande !

Des enfants. J’dirais que je ne m’suis pas posé la question. De savoir si j’en voulais ou non. Ce n’est pas vrai. J’ai caressé une fois l'idée. D’un mariage. D’une maison. Et d’un ventre rond. Son visage rayonnant s’impose sournoisement. Derrière ces murs de lamentations. C’est elle que je vois penchée vers le bébé. Je chasse directement l’image, d’Épinal, pour me concentrer. Contre toute attente j’l’envie soudain Jayson Salazar. Évidemment pas sa condition. Mais d’avoir quelqu’un à qui s’accrocher.
J’replonge encore dans ses pupilles sombres.

- Non !
AVENGEDINCHAINS

_________________
I was thinking that a life is just the history of what we give our attention to.
The rest is packaging !
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