Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Thomas Fraser // Valeria Myers // Gregory Sutterlee // Eli Hartley // Nyls Norwood // Charlie Sharp // Stefan Salomon // Oonagh Fitzgerald
Trente deux ans, la jeunesse qui s’échappe, le poids des responsabilités marquant mon visage mais une étincelle dans le regard qui prouve qu’il me reste encore tant à vivre.
Déception ambulante dans le domaine que je ne connais que trop peu. Le manque de temps m’a empêché de m’engager et d’explorer bien des opportunités. Me pensant en couple depuis des années, vive désillusion, je me considère désormais comme libre, restant toutefois enchaînée à un amour avec lequel je n’aurais jamais dû rompre.
Après sept années d’engagement auprès de “Médecins sans Frontières”, je suis désormais Chirurgienne Traumatologue au Monterey Memorial Hospital. Je tente de trouver mes marques dans un nouvel environnement, de composer avec mes collègues. Tâche ardue quand l’indépendance et l’adaptation perpétuelle ont été mes deux piliers de carrière depuis toujours.
J’ai dégoté un bungalow très simple, dans un coin reculé de Monterey, dans le quartier Est. À deux pas de l’océan, je renoue avec cette liberté qui me rassure et une solitude qui me soulage du brouhaha permanent du monde qui vit, inlassablement, autour de mon esprit parfois engourdi.
Thought I couldn't breathe without you
I'm inhaling
You thought I couldn't see without you
Perfect vision
You thought I couldn't last without you
But I'm lastin'
You thought that I would die without you
But I'm livin'
✵ Ne porte que des Converses
✵ Porte constamment du vernis noir aux pieds
✵ Farceuse, elle pouffe de rire sans arrêt, sourit à chaque occasion
✵ Asmathique
✵ Porte une chaîne de cheville avec des perles de toutes les couleurs
✵ Se fait masser une fois par semaine, suite à sa sévère chute à cheval
✵ A réservé un mur dans son bureau à l’hôpital rien que pour sa collection d’affiches de films de cinéma
✵ Très friande de la voyance, elle consulte au minimum une fois par mois
✵ Sait coudre à la perfection
✵ Son prénom est un hommage à sa Grand Mère qui a vaillamment combattu pour le droit des femmes
✵ Distribue le courrier dans son quartier, extrêmement serviable
✵ A une passion secrète: les bouteilles de rhum pour lesquelles elle dépense de véritables fortunes
✵ Ambidextre
Les couloirs de l’hôpital de Monterey sont un véritable labyrinthe. Terrifiants, complexes. Qui m’attrapent, me retiennent, m’attirent dans leurs abysses. Cela fait presque une demie heure que je tourne en rond sans aucune sortie à l'horizon et l'agacement devient une caresse désagréable contre laquelle je lutte activement. Mais je refuse de me laisser faire, d’accepter que je ne suis qu’une goutte dans un océan qui menace de déborder. Mal à l’aise, j’accélère le pas, sans m’énerver pour autant. Je réussis à canaliser cette négativité croissante, je me focalise sur l'essentiel: y arriver, coûte que coûte. Je ne croise aucun membre du service, je ne sais même pas à quel étage je me trouve. Je suis complètement dépassée, je tente de contrôler ma respiration, ma panique est grandissante. Loin d’être une attitude que j’accepte volontiers, je tente de réfléchir, me retient de sortir de la poche de ma blouse neuve le plan qui m’a été fourni par Josy, une adorable vieille dame de l'accueil qui a tout de suite décelé, au premier coup d'œil, que j’étais nouvelle.
Mais dans quel domaine? L’hôpital? Mon poste? Ma propre vie?
Choisir un nouveau départ n’est jamais chose aisée. On ne le décide pas vraiment, moi qui ai été capable de prendre une décision folle il y a presque une décennie et qui maintenant ne sait retrouver son chemin dans un lieu aussi familier qu’effrayant. Mais les choses paraissaient tellement plus simples, à l’époque. Loin d’être diplômée, j’étais jeune, insouciante… Fuyant les répercussions d’un mauvais choix qui s’est étalée bien trop longtemps à mon goût. Je n’avais rien à perdre, tout à gagner. Et l’expérience que j’ai entretenu au fil des années, auprès des Médecins sans Frontières, a su me forger et m’apporter une assurance que je pensais inébranlable. Et qui devient inexistante quand il s’agit de mettre la main sur la salle d’examen où je suis attendue. Je ne suis plus aussi certaine de la solidité de ma décision. Franchement, accepter ce poste de chirurgienne, à l’hôpital de Monterey… Qu’est ce qui m’a pris? Quitter un environnement dont je m’étais éprise, qui me correspondait… Et qui était devenu un Enfer sans mon Ange à mes côtés. D’un geste las de la main, je repousse une larme perdue qui fait toujours son apparition dès que je pense à Heidi. Mon coin de Paradis est devenu bien maussade quand elle a disparu, voilà pourquoi je ne pouvais y rester une seconde de plus. Je n’y trouvais plus ma place, je n’avais plus rien à y faire. Cela veut-il dire que je serais plus efficace, plus épanouie dans ces couloirs loin d’être familiers? La question est toujours sans réponse, à mon plus grand regret. Tout ce que je peux faire, c’est expirer, ronger mon frein et me concentrer sur ma destination. Ce n’est tout de même pas compliqué, bon sang!
Agacée, je finis par attraper la poignée d’une porte sélectionnée au hasard et je m’engouffre dans la pièce. Tant pis si je me trompe, tant pis si je parais ridiculement novice malgré ma riche expérience et cette blouse toute neuve. Ma vie est emplie de prises de risques inconsidérées… Je ne peux pas lâcher l’essence même de ma personnalité. Je dois rester fidèle à moi-même, essayer et accepter l'échec. Même si ce choix lambda, celui d'une simple poignée, s’apprête à me sauver tout autant que de plonger mon visage crispé vers un nuage opaque et incompréhensible.
Mon entrée est aussi précipitée que incohérente. Dès que je m’aperçois qu’un individu est présent dans la pièce, je bafouille, plonge mes mains dans les poches de ma blouse et avance cette phrase d’une voix douce et bienveillante:
Je vous prie de me pardonner, je…
Mais je finis par relever la tête, reconnaître la personne qui me fait face. Et sentir la terre s’écrouler sous mes pieds.
Un vil rêve ou un cauchemar rassurant?
Ce visage, cette douceur dans les traits, ce regard complexe et dans lequel je peux me noyer. Tout me revient, se fracasse contre mon cœur, tourmente mon âme. Les souvenirs heureux se mélangent aux plus récents, plus destructeurs. Le souffle coupé, je réfléchis à toute vitesse, mon esprit pragmatique cherche à tout prix une solution viable à l'inexplicable qui s’étale sous mes yeux. Comment est-ce possible? Elle, ici…? Non, cela n’a aucun sens. Elle m’a quitté. Elle a disparu. Elle est partie. Elle ne peut pas être là… Mes espérances ont fini par me rattraper, moi qui a pourtant dressé aussi férocement que silencieusement une large carapace afin d’oublier ce traumatisme. Cet abandon. Cette perte du centre de tout mon Univers…
Je finis par murmurer, sentant cette larme, cette habitude revenir, sans que je puisse l’en empêcher:
Heidi…
Je ne rêve pas, elle est bien là. Mais que fait-elle ici…?
_________________
« Heaven is a » place on Earth ✵
When you walk into the room You pull me close, and we start to move And we're spinnin' with the stars above And you lift me up in a wave of love
Il y a vingt-neuf ans, j’ai poussé mon premier cri aux côtés de mon frère jumeau ; Ace. Je suis née le 16 novembre 1994.
Autrefois, je filais le parfait amour avec Adrian, j’ai décidé de parcourir l’Europe avec des amis durant l’été 2019. Je l’ai regardé avec un grand sourire sans me douter un seul instant, que ce serait la dernière fois que je le verrais. J’ai emprunté une route inconnue, sur un coup de tête, sans prévenir personne, dans un des petits villages du Pérou, bordant le fleuve Amazone d’Iquitos, jusqu’à ce qu’elle me sauve d’une mort certaine.
L’amitié entre Christa et moi a été immédiate, naturelle, mais mon coeur à commencer à battre d’une toute autre manière, à son égard et jusqu’à ce que ma mémoire défaillante gâche tout, nous vivions secrètement notre histoire d’amour depuis trois ans. Je suis à présent célibataire bien que mon cœur lui appartiendra toujours…
Avant ma disparition, je faisais mes études en éducation spécialisée pour les enfants, je faisais également mes stages en garderie avec rémunération et travaillais aussi dans un petit restaurant, pour payer les factures universitaires. Après ma disparition, j’ai travaillé dans une ancienne école, réaménagée en hôpital de fortune pour ce petit village, au Pérou, où j’ai élu domicile pendant cinq ans. Maintenant de retour au bercail parmi les miens, je suis une éducatrice de « The flight of butterflies » Day Care du centre-ville de Monterey
★☆★
Aidée par une travailleuse sociale, à ma réinsertion à Monterey (dit comme cela, on dirait que je sors de taule, franchement!) je crois qu’elle m’a trouvé l’endroit parfait pour y vivre… (+ de détails à venir)
❝ Little do you know
I know you're hurting while I'm sound asleep
Little do you know
All my mistakes are slowly drowning me
Little do you know
I'm trying to make it better piece by piece
Little do you know
I'll love you till the sun dies ❞
INFO EN VRAC:
✧✦ J’ai un piercing sur la langue depuis l’âge de 16 ans
✧✦ J’ai un tatouage représentant le soleil ☼ sur ma nuque avec l’inscription Live by the Sun, tandis que mon frère jumeau possède la Lune ☽ Love by the Moon.
✧✦ Je pique les t-shirts de Ace depuis toujours.
✧✦ J’ai souvent le look d’un garçon manqué.
✧✦ Je parle couramment l’espagnol et j’ai quelques bases en français.
✧✦ J’ai été frappée par la foudre et cela a causé des séquelles irréversibles. (Mémoire altérée, maux de tête fréquents, troubles cardiaques avec arythmies & angoisses permanente dès qu’il y a de l’orage)
✧✦ J’ai adopté une alimentation plus saine, ce qui me permet d’avoir une espérance de vie plus importante qu’auparavant.
✧✦ Je ne bois pas d’alcool, ni ce qui est à base de caféine.
✧✦ J’ai une cicatrice de dix centimètres sur le flanc droit suite à une chute du haut d’un arbre il y a deux ans.
✧✦ Je suis incapable de m’endormir sans Bigoudi, un petit ours en peluche que j’ai confectionné avec l’aide de Christa pendant ma convalescence.
✧✦ Très énergique, je n’ai pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil pour être en forme.
✧✦ Je porte une croix autour de mon cou depuis ma plus tendre enfance. Elle ne me quitte jamais malgré que je ne sois pas croyante.
✧✦ J’ai toujours avec moi, la bague de fiançailles que j’ai reçue d’Adrian même si je ne la porte plus.
Présence régulière mais toujours se référer à mon compte principal pour plus d’info : Siobhan
staff - to help you
Sujet: Re: « Si deux êtres sont faits l'un pour l'autre, alors, ils se retrouveront. » Jeu 22 Aoû - 5:16#
To love is to give everything
❝ SI DEUX ÊTRES SONT FAITS L'UN POUR L'AUTRE, ALORS, ILS SE RETROUVERONT ❞
Fin août 2024.
J’ai l’impression de me réveiller d’un rêve qui a duré cinq ans et d’avoir perdu une grosse partie de ma vie ici. À Monterey, je suis la sœur d’Horacio mais pas que. Je suis également la fille de César, la meilleure amie de Tommy et Meera. Je suis importante pour quelqu’un. Je compte pour quelqu’un. Et malgré mon retour je devrais être heureuse. Enfin, je le suis, en partie. Je retrouve peu à peu mes souvenirs, mes marques au ranch familial. Pourtant, tout est différent. La vie a repris son cours et je suis dépassée. Des familles se sont formées dans le quartier où je vivais. Des relations ont également vu le jour. Certains de mes plus proches voisins ont déménagé sans savoir que Lucynda est rentrée chez elle.
Mon retour à la maison a été célébré comme il se doit. Je me suis sentie un peu exclue mais comment en vouloir à ma famille qui a tant espéré que ce jour arrive enfin. Ils n’ont pas faibli, ils ont continué à me chercher sans relâche et à garder espoir. Comment leur en vouloir d’une telle volonté de fer ?? Ça prouve surtout leur amour à mon égard. Sans quoi, je suppose, qu’ils ne se seraient pas donné autant de mal pour ma petite personne, si je ne comptais pas, juste un peu. Je me pensais enfin complète en retrouvant les miens mais ce n’est pas totalement le cas : mi vida manque à l’appel. Et la faute à qui, hein ? La mienne, bien évidemment. Je suis partie, comme une voleuse en lui brisant le cœur. Ce n’est pas ce que je voulais et pourtant j’ai préféré ne rien dire pour la préserver. Pour me préserver aussi, d’une certaine manière. Je dois être honnête avec moi-même et pour moi-même. Alors oui, j’ai voulu l'épargner d’une vie incertaine à mes côtés mais j’ai voulu m’épargner une déception probable. Qui voudrait s’occuper d’une infirme comme moi ? Tôt ou tard, elle aurait fini par partir, trouvant ce fardeau trop lourd à porter. Et en protégeant mon cœur de souffrir, c’est le sien que j’ai décidé de malmener. C’est égoïste, n’est-ce pas ? Préférer le mien au sien. Je m’en veux terriblement, parce que je ne voulais pas lui faire de mal. En posant la lettre d’adieu sur son lit, j’ai aussitôt regretté ma décision alors pourquoi ne suis-je pas restée auprès d’elle, dans ce cas ? Je ne trouve pas les mots justes. Après tout, qu’est-ce qui pourrait justifier un acte aussi cruel ? Rien. Rien du tout.
J’ai mal au cœur. Et pas seulement parce qu’il souffre de son absence. En grande partie, certes mais je n’ai pas oublié pourquoi je suis ici, à l’hôpital de Monterey.
Mon cœur ne guérit pas. Il est en souffrance constante. Il ne peut pas être ignoré si je veux pouvoir vivre encore quelques années. Mes arythmies sont fréquentes et un suivi cardiaque reste primordial pour anticiper les crises. Je n’en ai pas fait depuis plus d’un an. J’ai toujours respecté à la lettre les recommandations du cardiologue de la capitale, au Pérou et j’ai toujours pris mes médicaments sans jamais louper une seule prise. Et ça, Mi Vida n’en a jamais rien su. Je me suis toujours dit qu’elle ne pouvait pas être constamment inquiète d’une chose dont elle ignorait l’existence. En la privant volontairement de ces informations, je pense lui avoir permis de vivre pleinement sa vie comme elle l’entendait, pas comme elle aurait pu la vivre avec moi. J’aurais détesté la voir se faire du souci pour moi à longueur de journée.
Je suis allongée sur le lit, reliée à plusieurs capteurs cardiaques que mon nouveau cardiologue a fait poser, par une infirmière vraiment adorable. Je suis angoissée, littéralement. Je suis terrifiée à l’idée qu’il ne puisse pas avoir le même discours que mon cardiologue précédent. Je suis terrifiée qu’il me dise que tout va mal… parfois je le sens, à l’intérieur de ma poitrine. Ce cœur en décalage. Ce cœur fainéant, pompant irrégulièrement. Au fil des mois, des années, j’ai pratiquement récupéré toutes mes facultés. Tout semble se remettre parfaitement. Sauf ma mémoire. Sauf mon cœur. Ce qui me terrifie le plus, c’est qu’aucun des deux ne s’en remet vraiment. En fait, je sais déjà que l’organe principal à ma survie ne redeviendra jamais ce qu’il était. Quant à l’autre défaillance, ça ne dépend que de moi, à ce qu’il parait.
Je suis donc reliée à. une machine qui surveille les battements de mon cœur pour une durée de deux heures. D’abord au repos, ensuite à l’effort. Au calme, je regarde le plafond, envoyant quelques textos à Ace, pour passer le temps. Il aurait voulu m’accompagner mais j’ai insisté pour y aller seule. C’est le genre de rendez-vous où je n’ai jamais voulu avoir quelqu’un à mes côtés. Je n’ai rien à cacher à Ace. Ni à ma famille en général et j’ai tout dit. Sur ce qu’il m’était arrivé, sur ce que j’ai subi, vécu, qui j’ai rencontré et surtout, qui j’ai abandonné. Après quelques échanges avec lui, j’entends la porte s’ouvrir et une voix féminine m’arriver doucement aux oreilles. Une voix que je reconnais instantanément.
Mon sang ne fait qu’un tour à l’intérieur de moi. Je me redresse aussitôt sur mon lit, laissant la machine récolter les battements cardiaques de façon irrégulière. Boum, boum, boum… Chaque coup qui tambourine contre ma cage thoracique s’écrase violemment, que je manque nettement de rythme.
C’est elle. C’est mi vida. Christa. Nos regards se croisent, j’ai l’impression de ramasser une vilaine claque au visage, et la voix dans ma tête qui me hurle sans cesse : C’est elle, c’est elle, c’est elle !! Je bafouille :
Mi vi… vida. Qu’est-ce… tu… je…
Et là, je sens qu’elle est sur le point de faire demi-tour. Je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qu’elle fait ici ? Comment m’a-elle trouvée ? Je n’ai pourtant rien dit. Et je vois rapidement la blouse blanche qu’elle porte. C’est une blouse de médecin, mon cardiologue a la même mais je n’ai pas le temps de me poser ce genre de question. Elle va s’enfuir, j’ai besoin de comprendre ce que cela signifie. Alors, je m’approche du bord de mon lit, stoppée dans mon élan, parce que je suis reliée. Prisonnière des battements de mon coeur qui s’accélèrent à une vitesse folle comme si j’étais déjà en pleine activité physique intense. Et sans réfléchir, tandis qu’elle ouvre la porte, je proteste en arrachant mes fils :
Non, Christa. Je t’en prie…
La machine se met à faire un vacarme énorme mais je n’en ai rien à faire. Je dois retenir Christa. Je ne veux pas qu’elle s’évapore dans la nature. Je ne veux pas qu’elle agisse comme moi. Je rejoins le corridor du service de cardiologie sur mes bas blancs, manquant à deux reprises de tomber tant le sol est glissant. En même temps, si j’avais mes souliers… je pose à peine ma main sur son bras, pour l’arrêter afin de lui dire :
Chris…
Une infirmière m’interpelle en même temps, tandis que je perds le fil de mes paroles.
Mademoiselle Gore, s’il vous plaît. Retournez dans votre chambre, l’examen n’est pas terminé.
Quoi ? Je… Non… Attendez.
Je ne pensais pas te revoir un jour, mi vida. Ta présence me bouleverse. J’ai commis une erreur. La plus grosse de toute ma vie. Et ça, je viens de le comprendre. Ton visage qui illumine tout sur son passage d’habitude n’est plus celui qu’il était. Et c’est entièrement de ma faute…
❝ Little do you know I know you're hurting while I'm sound asleep Little do you know All my mistakes are slowly drowning me Little do you know I'm trying to make it better piece by piece Little do you know I'll love you till the sun dies ❞
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Thomas Fraser // Valeria Myers // Gregory Sutterlee // Eli Hartley // Nyls Norwood // Charlie Sharp // Stefan Salomon // Oonagh Fitzgerald
Trente deux ans, la jeunesse qui s’échappe, le poids des responsabilités marquant mon visage mais une étincelle dans le regard qui prouve qu’il me reste encore tant à vivre.
Déception ambulante dans le domaine que je ne connais que trop peu. Le manque de temps m’a empêché de m’engager et d’explorer bien des opportunités. Me pensant en couple depuis des années, vive désillusion, je me considère désormais comme libre, restant toutefois enchaînée à un amour avec lequel je n’aurais jamais dû rompre.
Après sept années d’engagement auprès de “Médecins sans Frontières”, je suis désormais Chirurgienne Traumatologue au Monterey Memorial Hospital. Je tente de trouver mes marques dans un nouvel environnement, de composer avec mes collègues. Tâche ardue quand l’indépendance et l’adaptation perpétuelle ont été mes deux piliers de carrière depuis toujours.
J’ai dégoté un bungalow très simple, dans un coin reculé de Monterey, dans le quartier Est. À deux pas de l’océan, je renoue avec cette liberté qui me rassure et une solitude qui me soulage du brouhaha permanent du monde qui vit, inlassablement, autour de mon esprit parfois engourdi.
Thought I couldn't breathe without you
I'm inhaling
You thought I couldn't see without you
Perfect vision
You thought I couldn't last without you
But I'm lastin'
You thought that I would die without you
But I'm livin'
✵ Ne porte que des Converses
✵ Porte constamment du vernis noir aux pieds
✵ Farceuse, elle pouffe de rire sans arrêt, sourit à chaque occasion
✵ Asmathique
✵ Porte une chaîne de cheville avec des perles de toutes les couleurs
✵ Se fait masser une fois par semaine, suite à sa sévère chute à cheval
✵ A réservé un mur dans son bureau à l’hôpital rien que pour sa collection d’affiches de films de cinéma
✵ Très friande de la voyance, elle consulte au minimum une fois par mois
✵ Sait coudre à la perfection
✵ Son prénom est un hommage à sa Grand Mère qui a vaillamment combattu pour le droit des femmes
✵ Distribue le courrier dans son quartier, extrêmement serviable
✵ A une passion secrète: les bouteilles de rhum pour lesquelles elle dépense de véritables fortunes
✵ Ambidextre
Je n’en ai jamais réellement manqué mais comment peut-on réaliser que quelque chose est cruellement dénué de nos existences quand son absence n’est pas si fracassante? Dans une moyenne d’affection, j’ai exploré différentes manières de m’attacher, de tisser des liens, de ressentir cette chaleur humaine. Parfois, par regret, certainement toujours par obligation. Pourtant, être seule ne m’a jamais dérangé outre mesure, bien au contraire. Cette solitude que j’aimais tant retrouvée, après que Pixie ai passé la nuit à briller dans l'obscurité, après des heures de cours intensifs qui me privaient de ma liberté d’expression et de réflexion. J’ai toujours flotté parmi les autres, y trouvant une place toute désignée et à la fois dénuée de sens. Mais ma personnalité prenait le dessus, alors, je me concentrais sur une tâche, sur la réussite, sur mes études, sur les missions pour lesquelles je pouvais tant sacrifier.
Trop occupée pour penser, telle a été la doctrine qui m’a sauvé la vie. Jusqu’à ce que la personne qui m’était devenue essentielle parte et que réfléchir, c’est tout ce qu’il me reste à présent.
Je n’en crois pas mes yeux, mon ouïe me joue des tours, c’est évident. Ce surnom, qui se faufile jusqu’à mes oreilles, afin de les faire saigner. Je pensais ne jamais l’entendre à nouveau et maintenant qu’un pareil miracle a lieu, je n’en profite pas à sa pleine mesure. Je ne suis pas dans l’instant, un pied en dehors, l’esprit à côté de la plaque. Je me contente d’observer, j’ai la sensation que mon âme s’échappe de mon corps et que mon être astral n’a plus aucune manière de changer le cours des choses. Il panique, me hurle de réagir, de sauter dans ses bras, de lui hurler à quel point je me sens seule, désormais, et que je déteste ça. Mais au lieu de ça… Rien. Rien du tout. Un regain d’énergie me gagne au bout de quelques secondes tandis que je fronce des sourcils et insiste auprès de la patiente du jour, de la femme d’une vie:
Heidi, non, tes fils…
C’est tout moi, ça, sans arrêt en train de me soucier d’elle, de m’inquiéter pour elle, de la surveiller… elle. Qui était devenue le centre de mes préoccupations, celle qui donnait du sens à des choix parfois méconnus et incompris. Celle pour qui j’aurais tant fait, tant donné… Ce que j’ai fais, ce que j’ai donné! Et tout ça pourquoi?! Pour être… abandonnée?! Cette fureur qui me gagne, qui prend possession de mon abdomen, elle ne m’est pas familière, elle m’inquiète, je dois apprendre à la dominer tandis que ce silence est rompu par le bruit infernal de la machine installée à côté du lit où se tient une Heidi déterminée à le quitter. Je l’observe glisser sur le sol impeccable de sa chambre, et sa main qui se pose sur mon bras me provoque des frissons qui semblent interminables. Comme un écho qui rebondit contre les parois d’une grotte. Je me tourne brusquement vers elle, quelques mèches virevoltent hors de mon chignon de mise dans ma profession et je répète, interdite, après avoir entendu une infirmière la sermonner à la juste mesure de la situation:
L’examen…?
Bien sûr, Christa, tu n’es pas idiote. Si elle est ici, allongée telle une marionnette, reliée à une machine, ce n’est pas pour rien. Tout a un sens dans la vie, tu le sais mieux que personne. Et tu entres dans la confidence, tu rassembles les pièces du puzzle, et tu t’interroges. C’est légitime. Mademoiselle Gore…? Un nom que je n’ai jamais entendu, à propos d’Heidi. Tant de choses que je ne sais pas à son sujet… Cinq années qui ont compté pour du beurre, c’est ça?! Réaliser une telle vérité me fait l’effet d’un pieu dans le coeur et mon esprit pragmatique cherche à obtenir des faits concrets, des éléments tangibles sur lesquels se reposer, voilà pourquoi je questionne, la paume de ma main sur mon front commençant à devenir moite:
Qu’est ce que tu fais ici, Heidi? Je veux dire… Tu…
Nom d’un chien, comment est-ce possible qu’une pareille conversation ait lieu dans la ville que j’ai retrouvée après tant d’années? Il y un monde tout entier à notre disposition et c’est précisément dans cette chambre d’hôpital que nos retrouvailles se jouent? L’univers a un sens de l’humour bien particulier, que je ne partage pas vraiment. Toujours décontenancée, incapable de sortir de cet état catatonique mais souhaitant plus que tout garder la tête froide, j’avance les mots suivants, m’y accrochant plus que jamais:
Tu étais partie… Et je te retrouve à Monterey…?
Interdite. Voilà ce que je suis. J’ai besoin de réponses, mes questions ne peuvent s’éterniser. Suis-je seulement prête à les entendre, moi qui pense avoir déjà compris ce qui se trame? Le mensonge n’a plus lieu d’être. Cela ne tient qu’à toi, Heidi Gore…
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« Heaven is a » place on Earth ✵
When you walk into the room You pull me close, and we start to move And we're spinnin' with the stars above And you lift me up in a wave of love
Il y a vingt-neuf ans, j’ai poussé mon premier cri aux côtés de mon frère jumeau ; Ace. Je suis née le 16 novembre 1994.
Autrefois, je filais le parfait amour avec Adrian, j’ai décidé de parcourir l’Europe avec des amis durant l’été 2019. Je l’ai regardé avec un grand sourire sans me douter un seul instant, que ce serait la dernière fois que je le verrais. J’ai emprunté une route inconnue, sur un coup de tête, sans prévenir personne, dans un des petits villages du Pérou, bordant le fleuve Amazone d’Iquitos, jusqu’à ce qu’elle me sauve d’une mort certaine.
L’amitié entre Christa et moi a été immédiate, naturelle, mais mon coeur à commencer à battre d’une toute autre manière, à son égard et jusqu’à ce que ma mémoire défaillante gâche tout, nous vivions secrètement notre histoire d’amour depuis trois ans. Je suis à présent célibataire bien que mon cœur lui appartiendra toujours…
Avant ma disparition, je faisais mes études en éducation spécialisée pour les enfants, je faisais également mes stages en garderie avec rémunération et travaillais aussi dans un petit restaurant, pour payer les factures universitaires. Après ma disparition, j’ai travaillé dans une ancienne école, réaménagée en hôpital de fortune pour ce petit village, au Pérou, où j’ai élu domicile pendant cinq ans. Maintenant de retour au bercail parmi les miens, je suis une éducatrice de « The flight of butterflies » Day Care du centre-ville de Monterey
★☆★
Aidée par une travailleuse sociale, à ma réinsertion à Monterey (dit comme cela, on dirait que je sors de taule, franchement!) je crois qu’elle m’a trouvé l’endroit parfait pour y vivre… (+ de détails à venir)
❝ Little do you know
I know you're hurting while I'm sound asleep
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All my mistakes are slowly drowning me
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INFO EN VRAC:
✧✦ J’ai un piercing sur la langue depuis l’âge de 16 ans
✧✦ J’ai un tatouage représentant le soleil ☼ sur ma nuque avec l’inscription Live by the Sun, tandis que mon frère jumeau possède la Lune ☽ Love by the Moon.
✧✦ Je pique les t-shirts de Ace depuis toujours.
✧✦ J’ai souvent le look d’un garçon manqué.
✧✦ Je parle couramment l’espagnol et j’ai quelques bases en français.
✧✦ J’ai été frappée par la foudre et cela a causé des séquelles irréversibles. (Mémoire altérée, maux de tête fréquents, troubles cardiaques avec arythmies & angoisses permanente dès qu’il y a de l’orage)
✧✦ J’ai adopté une alimentation plus saine, ce qui me permet d’avoir une espérance de vie plus importante qu’auparavant.
✧✦ Je ne bois pas d’alcool, ni ce qui est à base de caféine.
✧✦ J’ai une cicatrice de dix centimètres sur le flanc droit suite à une chute du haut d’un arbre il y a deux ans.
✧✦ Je suis incapable de m’endormir sans Bigoudi, un petit ours en peluche que j’ai confectionné avec l’aide de Christa pendant ma convalescence.
✧✦ Très énergique, je n’ai pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil pour être en forme.
✧✦ Je porte une croix autour de mon cou depuis ma plus tendre enfance. Elle ne me quitte jamais malgré que je ne sois pas croyante.
✧✦ J’ai toujours avec moi, la bague de fiançailles que j’ai reçue d’Adrian même si je ne la porte plus.
Présence régulière mais toujours se référer à mon compte principal pour plus d’info : Siobhan
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Sujet: Re: « Si deux êtres sont faits l'un pour l'autre, alors, ils se retrouveront. » Sam 12 Oct - 4:34#
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❝ SI DEUX ÊTRES SONT FAITS L'UN POUR L'AUTRE, ALORS, ILS SE RETROUVERONT ❞
Fin août 2024.
Je ne peux pas la laisser s’échapper. Je ne veux pas qu’elle m’échappe.
Je ne sais pas pourquoi elle est là, ni comment elle m’a trouvée mais sincèrement, ce n’est pas cela qui compte. Tout ce que je veux à cet instant, c’est de me libérer de mes chaînes, de m’approcher d’elle avant qu’elle ne disparaisse. Je suis en train de vivre un moment complètement dingue, comme si l’univers m’envoyait un message. J’ai rencontré Christa à l’autre bout du monde, dans un coin peu connu où la misère est quelque chose de banale, là-bas. J’ai quitté la meilleure rencontre de toute ma vie, pour finalement la retrouver dans la ville qui m’a vue grandir. Si c’est pas un signe du destin, ça, je ne sais pas ce que c’est !
Je dois lui expliquer mes raisons, bien que je ne lui ai pas tout dit dans ma lettre. Je pensais qu’elle n’avait pas besoin de tout savoir mais là, je ne pourrais pas cacher les faits bien longtemps. Je suis toujours convaincue que je n’ai pas à être un boulet pour elle. Un fardeau qu'elle va devoir porter pour le restant de ses jours. Et sans doute qu’un jour elle partira, la tâche devenant trop lourde mentalement et physiquement. C’est pas rien de vivre avec une personne malade, et le pire c’est quand on est aussi jeune que nous. Les années semblent être notre ennemi mais peut-être que dans mon cas, je ne vivrais pas vieille comme la plupart des gens de Monterey. Mon espérance de vie est bien plus courte que les autres et ça, Mi vida ne le sait pas. Je ne lui ai pas laissé l’opportunité de choisir toute seule, parce que je l’ai fait pour elle.
Sans doute que c’était injuste mais j’ai une seconde chance. Le destin m’offre une seconde chance, je ne dois pas tout ficher en l’air. Pourtant quand l’infirmière nous interrompt, je ne veux pas qu’elle m’éloigne de la belle portoricaine.
Oui, je… S’il vous plaît, mademoiselle !
Je tourne la tête en direction de l’infirmière, plantée là, devant nous, telle une chandelle. Comme la 5e roue du carrosse. Elle ne peut pas nous foutre la paix deux secondes, non ?? C’est tout ce que je lui demande. DEUX SECONDES !
J’le vois bien, à l’expression de son visage qu’elle perd patience mais j’en ai rien à carré, elle attendra. Je me concentre sur Christa qui semble déboussolée. Elle l’est tout autant que moi. J’aimerais un moment d’intimité avec elle, sans me faire épier par l’infirmière qui fait son pied de grue. Tu veux pas te poser une tante de camping, tant qu’à y être ?? Alors j’ose un contact avec la plus belle femme du monde. Je pose ma main sur son poignet. Légèrement pour ne pas qu’elle me repousse. La chaleur que dégage sa peau, au contact de mes doigts me fait tellement de bien. Et je caresse l’intérieur de son poignet avec mon pouce et lui murmure :
Je peux tout t’expliquer. Laisse moi une… Bon, j’appelle le médecin !
Et la voilà qu’elle se barre, cette conne. Tu peux pas attendre juste ces deux putains de secondes là ? Tu comprends pas que j’me retrouve face à l’amour de ma vie, à qui j’ai brisé le coeur et le mien par extension ??? Le temps m’est donc compté, avant qu’elle ne revienne avec le cardiologue et que je me fasse passer un savon pour ne pas continuer mon examen. Qu’est-ce qui est important, là, tout de suite ? C’est Christa, pas mon coeur. Il est déjà en morceau alors… un peu plus, ça change quoi ??
J’en profite donc pour attraper ses deux mains afin de les glisser dans les miennes et lui dire, les larmes aux yeux :
J’ai fait une bêtise mi vida. Je n’aurai jamais dû partir… Si tu savais à quel point tu me manques, j’arrête pas de penser à toi…
❝ Little do you know I know you're hurting while I'm sound asleep Little do you know All my mistakes are slowly drowning me Little do you know I'm trying to make it better piece by piece Little do you know I'll love you till the sun dies ❞
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« Si deux êtres sont faits l'un pour l'autre, alors, ils se retrouveront. »
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