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Viens, Pala ! (Victor & Jayson)

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Victor Nash

Victor Nash
312
spf (il)
Chris Evans
harleystuff
//

39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
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MessageSujet: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptyDim 4 Fév - 3:12#

Viens, Pala !
TW : rp décalé, un chouïa sérieux mais pas plus. Humour occasionnellement grossier, constamment douteux, jamais méchant ou juste ce qu’il faut.
@Jayson Salazar

Immeuble communautaire, quartier est de Monterey.
C’est plus grand que la caravane, songe Victor avec un sens aigu de l’observation, la tête dressée face au vieux bâtiment industriel tel un caneton au pied d’un poulailler monumental. D’un geste nonchalant, sa main claque la portière mouillée de sa muscle car. Aucun rapport avec une histoire de poule mouillée, simplement il pleut ce matin-là.

6h57. Le jour est levé depuis 11 minutes, cependant Monterey peine encore à en voir la couleur. La ville barbote dans une grisaille des lendemains de fête. Le réveil de l’astre solaire a oublié de sonner, ou alors il cuve la débauche de la veille. Les résidents aussi font la grasse matinée, évalue Victor en slalomant habillement entre les gouttes jusqu’au vestibule désert. Car pour le militaire, s’extirper de sous la couette au-delà de 6h00 est un premier pas sur la pente glissante de la flémingite aiguë. On se lève de plus en plus tard, jusqu’au jour fatidique où l’on juge acceptable de roupiller dans un cercueil capitonné. Un ancien sergent d’infanterie rêve de fin plus glorieuse – se faire aplatir par un tank de cinquante tonnes lors d’un concours épique de tir à la corde, par exemple.

6h58. Le rez-de-chaussée est calme. Pas un chat – souris et surmulots doivent danser la gigue autour des restes alimentaires. Fort de sa capacité à mettre ses jambes athlétiques en autopilote, Victor opère une série de photographies mentales des espaces communautaires tout en s’élançant vers la cage d’escalier. Il analysera les images plus tard, si celles-ci ne fuitent pas à travers sa mémoire spongieuse de soldat qui a pris trop d’éclats d’obus sur le casque. Ascension souple et énergique des marches, toujours en pilotage automatique. À travers la couche récente de peinture mate, l’œil perçant du militaire distingue un passé de graffitis aux goûts discutables – Victor n’emploie jamais le terme tag qui appelle invariablement un ta gueule l’aïeul ! peu amène dans une résidence habitée de vieilles carnes. Victor sait que l’immeuble en compte au moins une dans cette catégorie d’âge et de décrépitude : Jayson Salazar.

6h59. Victor atteint le 1er étage sans encombre. « Appartement 1B » lui a dit Jayson, fiérot comme un cancre du fond de la classe qui obtient son premier B à une copie de mathématiques.
Victor se campe devant la porte, déçu de sa banalité. Certes, il ne s’attendait pas à une petite plaque de cuivre finement gravée d’un Ci-gît Jayson Salazar, belluaire des temps modernes, ancien taulard qui sert de cible à des flingues trafiqués les soirs de disette. Oh, et ma fille se marie bientôt putain de bordel de merde !!! Il n’y a pas assez d’espace sur une plaquette de cuivre, sauf à écrire comme un pharmacien d’hôpital. En outre, le cuivre coûte cher de nos jours. Foutue inflation. Tout de même, l’extérieur manque de singularité pour un gars de son calibre.

« Je viens à 7h00 tapantes pour la séance de consulting rémunérée », avait annoncé Victor, en soulignant le dernier mot pour que Jayson accepte. Et comme le militaire est un homme de parole, il attend que sa montre passe de 6h59m59s à la seconde suivante pour taper la porte avec zèle. Deux phalanges robustes, imitant les usages des peuplades humaines à l’époque où la fibre optique n’existait pas et qu’on s’envoyait des signaux codés en cognant des fémurs d’auroch sur des os de mammouth. Vieux jeu, Victor Nash préfère la méthode encore plus archaïque du face-à-face. Pas le face-à-face d’aujourd’hui par écrans interposés : le vrai face-à-face, avec des chaussettes en laine et des pets étouffés quand on rigole trop fort.
Mais surtout, Victor tient à vérifier que l’ancien détenu est bien installé dans son premier logement décent depuis sa libération. Qu’il va bien et avance à son rythme sur le chemin sinueux, jonché d’obstacles de la vie.

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☆ The purpose of life is not to have fun.
It is to be useful, to be honorable, to be compassionate,
to have it make some difference that you have lived and lived well.
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Jayson Salazar

Jayson Salazar
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Fréquence
Joe of Gilgun
Vesper, Loredana
Fils unique

41 ans (09/03)
Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Fm6i0kIo_o

Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

Does kindness always win ?

If all my scars marked where I was passed through, I would look like a f*coming map

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Pretending I'm ok. Pretending people can be happy with me.
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Comme mon perso, j'fais au mieux.

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MessageSujet: Re: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptyMar 6 Fév - 5:47#


 Immeuble communautaire
FT.    @Victor Nash
 
tw :  capture d'animaux, langage grossier 

7h00, tapantes.

Revenons un peu plus tôt, racontons ces dernières vingt-quatre heures comme l’on étayerait un synopsis pour appâter les cinéphiles. La veille, à cette même heure, je rentrais chez moi pour mieux en sortir. Encore une nuit difficile, pris aux proies de mes démons. Pas de stand de tir, pour oublier, pour violenter les sensations. Alors reste l’errance, la frontière est bien fine… Il est bien tentant de s’arrêter dans les bars, d’utiliser l’alcool pour éteindre ce que je ressens, puis comme ça ne sera pas assez, passer à la drogue et ainsi de suite. J’tiens bon, j’m’accroche. J’flanche pas, j’essaie d’être plus fort que tout ça, plus fort que moi.

J’brule mon énergie, celle qui ne s’estompe jamais. Il y a un moteur dans mon portail qui m’empêche de ne rien faire, il tourne H24, il ne laisse aucun répit. Il veut du mouvement, il veut des pensées. Ça s’bouscule, ça n’a aucune discipline.

Une demi heure après l’heure, je pars de chez moi à nouveau, pour entamer ma journée de travail. Une nouvelle moto, depuis l’éclatement du pont. J’me concentre sur la route, mais c’est comme si j’pouvais sentir les vibrations à nouveau de l'asphalte qui se fend. J’veux plus penser à cette terreur, au fond des yeux de Missy. Ah Missy… Je pourrais sans peine me laisser divertir à penser à elle, mais j’arrive au travail. Les animaux ont faim, c’est un vrai concert de jérémiades. Ça fait grincer les tympans et quand je vois leurs yeux qui me fixent à travers leurs barreaux, j’me demande à quel moment j’suis devenu l’maton dans cette putain d’histoire.

Distribution de croquettes et puis j'emmène tous les chiens dans l’enclos. On est censé les emmener un par un, mais j’me dis qu’ensemble ils profitent plus longtemps. J’les surveille, puis je les laisse un peu, pour retirer la merde des cages. J’me dis que si j’avais chié dans ma cellule, j’aurai dû nettoyer moi même. Cette pensée m’fait sourire, puis j’rajoute des couvertures ou d’la paille pour plus de moelleux, quelques jouets rongés déposés avec une bienveillance paternelle. A 8h je me sens comme un gardien de prison, à 10h comme un homme de ménage, puis à 11h comme le gestionnaire d’une nurserie. Pas d’appel pour une traque en ville, alors j’reste là, avec les bêtes, j’reponds au téléphone et j’rentre tout l’monde pour la sieste. Quatorze heure trente, j’ai oublié d’manger. J’ai oublié d’prendre quelque chose à manger dans mon frigo. En fait… J’ai même oublié de faire des courses. Alors j’mangerai ce soir.

Deux heures plus tard, une nouvelle sortie dans l’enclos. Une femme est venue déposer un chien qu’elle a trouvé dans la rue, j’le passe au lecteur : pas de puce. J’fouille ses longues oreilles abattues, pas de tatouage. J’soupire. Encore un lascar digne d’être un Salazar. Il tremble sous mes caresses qu’il ne refuse pourtant pas. Pour finir la journée, j’consulte mon portable, j’relis les messages de Victor. Demain, 7h00 tapantes. J’devrais pas l’faire payer, pas après tous les services qu’il m’a rendu. J’crois bien qu’il a amplement les moyens de me rémunérer, mais est-ce une raison ? J’suis un putain d’ingrat. Ou tout simplement, un pauvre…

Ma fille va s’marier, j’suis sur qu’il n’a pas oublié, l’grand militaire. J’lui avais demandé s’il savait à quel point c’était cher, une robe de mariée, pour justifier mon braquage au stand de tir. J’aurais une nouvelle question à lui poser, est-ce qu’il sait combien ça coûte un costard ? Parce que l’père de la mariée n'peut pas venir vêtu d’une simple chemise, non, il doit être apprêté dignement. Une fois encore, j’ai vraiment besoin de cet argent. J’laisserai pas mal fille payer, elle m’offre déjà bien trop, bien plus que je ne devrai accepter si j’avais plus de dignité… En fait, elle n’aurait pas même à songer de devoir offrir à son vieux père des vêtements, son père devrait être capable de s’en acheter lui même. J’regarde la paire de Nike que j’ai au pieds, d’occasion certes, mais… Elle n’aurait pas dû. J’suis devenu c’que je redoutais tant… J’suis un fardeau pour elle. Alors désolé Victor, c’est toi qui va raquer. J’avais d’ailleurs une idée derrière la tête, pour alourdir la facture.

En débauchant, après une série de câlins, salvateurs dans les deux sens, qui resteront strictement confidentielles entre les animaux et moi. J’me suis dirigé vers la réserve pour emprunter du matériel de capture, juste assez, pas trop, pour que le collègue qui travaille demain ne remarque rien. La soirée se passe comme les autres, j’me suis attardé à rêvasser quelques instants d’une certaine blonde, probable que je me sois assoupi également, vu le sursaut que j’eu fait au bon milieu de la nuit. J’ai oublié de manger, le frigo est toujours vide.

Une épicerie de nuit fit l’affaire, me permit de prendre l’air. J’ai mangé, déambulant, animé par cette éternelle énergie. Au moins, cette nuit j’ai un peu dormi, j’ai les idées un peu plus lucides, jusqu’à ce que la boucle soit bouclée, à 7h00 tapantes.

J’étais en retard. Je me hâtais dans les escaliers, bien heureux que mes douleurs physiques dû à la catastrophe du pont se soient effacées. J’me revois, me trainer sur ses mêmes marches, les muscles dorsaux déchirés mettent un temps fou à se reconstruire.

- Salut !

Que j’lui dis en déboulant dans le couloir, j’sais pas combien d’fois il a frappé contre la porte, mais il n’est pas parti et ça, c’est déjà pas mal.

- Attends, j’ai un pitbull à l’intérieur.

J’plonge mes mains dans mes poches. Pas de clé. Bon bah. C’est que j’ai oublié de fermer. J’ouvre donc la porte, j’actionne l’interrupteur de la lumière, passe une tête. RAS. J’ouvre plus amplement la porte, laissant Victor entrer dans cet humble appartement. Des vieux meubles, de la vieille vaisselle, rien de très luxueux, mais l’essentiel est là et c’est propre. À peu près… Il y a une odeur de clope sans doute, moi j’y suis habitué.

- La gueule du chien d’garde…

Que j’soupire en trouvant Goliath, mon chihuahua rescapé, en train de dormir sur le dos, les quatre pattes en l’air en émettant un léger sifflement par les nasaux. J’fais signe au militaire de s’asseoir à la p’tite table ronde en bois accolée au mur, elle branle un peu, mais elle fait le job.

- J’étais en retard ? Ouais… Certainement. Y’a qu’moi pour être en retard à son propre domicile, non ?

J’affiche un pauvre sourire d’incapable.

- Café ?

Si j’en ai…




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why can't we all live in peace & harmony?
because we fucking can't! And no amount of flowers that you put in your fucking, middle-class, henna'd hair is gonna change that! "Would anybody like a disco biscuit?"
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptyDim 11 Fév - 4:30#

Viens, Pala !
TW : rp décalé, un chouïa sérieux mais pas plus. Humour occasionnellement grossier, constamment douteux, jamais méchant ou juste ce qu’il faut.
@Jayson Salazar

Immeuble communautaire, quartier est de Monterey.
Victor se dit qu’en bon trappeur, Jayson lui a posé un lapin. Les 7h00 tapantes se changent en 7h01 tambourinantes, puis en 7h02 menaçantes pour l’intégrité structurelle de la porte 1B. À 7h03, c’est l’assemblage moléculaire du matériau que l’impatience outrée du militaire met en péril. Pris de pitié pour la porte gémissante, il s’arrête brusquement à 7h04. Dans la foulée, Victor met en branle l’organe le moins développé de son physique d’athlète olympique : le truc dégoûtant qui a la forme – et le volume – d’une noix flottant à l’intérieur de son crâne.
D’où une première idée : grimper sur le toit, descendre en rappel et tenter une intrusion par la fenêtre. Si la corde est trop courte, poser un trampoline au pied de l’immeuble et sautiller jusqu’à cette foutue fenêtre. Sauf qu’il pleut dehors, et Victor en a assez de tournicoter dans une essoreuse pour avoir les cheveux secs. D’où la deuxième idée : toquer à l’appartement du dessus (2B) et forer un passage au marteau-piqueur. Victor l’aime bien, cette idée. Sauf que le casque de chantier équipé d’oreillettes antibruit lui grattouille les oreilles. Franchement désagréable. D’où la troisième idée : sonner chez le voisin de palier (1A) et défoncer le mur mitoyen à coups de masse. En prime, ça muscle les bras et le dos.
— Salut !
Victor tourne la tête en direction de la voix. Jayson Salazar en personne.
— Salut. Tu tombes à pic, j’allais entrer.
Il ne précise pas de quelle manière.
— Attends, j’ai un pitbull à l’intérieur.
Victor acquiesce et se décale. Fait remarquer :
— Malin, ton pitbull. Le filou ne fait aucun bruit pour nous choper les bourses par surprise quand on entre sur son territoire.
Tactique de professionnel qui conforte le militaire dans son choix. Jayson Salazar, le maitre de ce démon aux larges mâchoires vicieuses, est un crack en domptage.
La porte s’ouvre. Sans clé. Victor se sent un peu bête.
— Chouette, ton appartement.
Des murs solides, un mobilier fonctionnel, la fée électricité qui court à travers divers appareils et chasse l’obscurité de sa magie pétillante. Tout ce qu’il faut pour être heureux. La preuve :
— La gueule du chien d’garde…
Victor suit le regard de Jayson. Se dit que l’expression « heureux comme un coq en pâtes » a trouvé son équivalent canin. Ou lilliputien. Car le chien minuscule et densément poilu ne ressemble à aucun pitbull que Victor ait jamais vu.
— L’avantage, c’est qu’il ne risque pas d’arracher le mollet d’un gars à trottinette quand tu le sors.
Le militaire n’en dit pas plus. Il n’est pas spécialiste des chiens, motif de sa venue.
— Tu es en retard.
Vieux réflexe de sergent, qui en d’autres circonstances aurait contraint Jayson à exécuter des burpees jusqu’à remplir une bassine de sueur.
Sur invitation de son hôte, Victor se dirige vers la petite table de cuisine, de salon, de repassage, etc. Bref, la table multiusage. Il retire sa veste, éprouve la solidité de la chaise qui a connu une douzaine de brocantes, se rassure en se rappelant que les menuisiers construisaient costaud au siècle dernier. Puis manque se vautrer en posant le coude sur la table de tous les usages, sauf pour l’usage qui consiste à poser quelque chose dessus.
— J’étais en retard ? Ouais… Certainement. Y’a qu’moi pour être en retard à son propre domicile, non ?
Victor sourit malgré lui.
— Tes pensées décantent plus lentement que tes gestes et tes paroles, ce qui fait de toi le roi de l’initiative et des conneries-qu’y-fallait-pas-faire. J’espère que l’immeuble est sûr. Si tu oublies aussi de fermer ta porte, on pourrait venir te voler… (Victor regarde autour de lui en quête d’un objet de valeur.) Une ampoule !
Ou plus emmerdant : le dernier rouleau de papier-toilette un jour de gastro.
— Café ?
Victor dévisage l’expert animalier. Évalue son niveau de lucidité à un niveau satisfaisant, mais qui ne le satisfait pas. Le sergent en mission a besoin de Jayson Salazar à 100% de ses capacités. Voire 200%.
— Avec plaisir, mais seulement si on le boit ensemble.
Au tarif de la consultation, ça fait toujours cher le café.
— Et pas dans la même tasse, juge-t-il pertinent d’ajouter.

Les deux hommes s’installent. La cafetière émet des gargouillis bizarres – à peu de choses près, le bruit d’une machine à vapeur qui secoue des grains suspects à l’intérieur d’une grosse chaussette éprouvée par d’âpres kilomètres de randonnée. Jayson le goûtera en premier, son crachat de torréfaction. S’il ne tombe pas raide mort après une gorgée, eh bien Victor se résignera aussi à trouver le moyen d’y survivre.
— J’ai reçu une mission, annonce-t-il d’emblée. Très importante. C’est pour un vétéran qui porte le même prénom que toi, alors pour éviter les confusions je vais l’appeler « Jayson 2 ».
Droit sur sa chaise, le sergent fait craquer sa nuque. Ça ne rigole plus. Le timbre de voix se fait caverneux, chutant dans les profondeurs tel un spéléologue dont l’amarrage vient de rompre.
— Jayson 2 est un vétéran aux goûts simples : les flingues, les bagnoles, les filles dorées par le soleil qui portent des shorts ultraserrés, les films d’action qui regroupent tout ça à la fois. (Selon des investigations très sérieuses de BullshitNewsMakeGoldMoney.biz, le ministère de la Défense aurait financé la saga Fast & Furious pour élever le moral des troupes.) Et bien sûr, le pack de 16 devant la télé. Ah oui, et pour en venir aux faits : le chien qui apporte les pantoufles.
Victor plongea ses doigts dans une poche de sa veste pendue sur le dossier et tira son téléphone.
— En l’occurrence, il s’agit d’une jolie chienne.
Il montre une photo sur l’écran. Un appareil récent, offert à Noël par ses parents du Kentucky parce qu’ils en avaient marre de communiquer à travers son Nokia qui n’affiche plus l’heure correcte depuis le bug de l’an 2000. Un appareil que Victor maitrise mal, comme tout ce qui est moderne – à l’exception notable du matériel militaire.
Jayson a l’air perplexe.
Victor vérifie l’écran.
— Oups.
Une pin-up en uniforme moulant, aussi près du corps qu’un tissu peut l’être. Le treillis plus ouvert que l’autorise le règlement de l’U.S. Army, offrant de voluptueuses surfaces à la lumière. Avec la découverte du smartphone bourré d’applications préinstallées est venue celle d’Instagram et ses merveilles pour célibataire.
Après vingt secondes de fulminations à travers les menus de cet appareil foutrement compliqué, au point qu’on se demande comment font les gamins pour jouer à Mario Kart derrière le dos de leurs parents, la photo d’une femelle Doberman s’affiche :
— Voilà. C’est elle.
Robe d’un noir brillant, lignes épurées, oreilles droites, photogénique. La Doberman de référence qu’on voit dans les films d’horreur.
— Elle s’appelle Pala. Enfin, officiellement c’est Impala, comme la Chevrolet de légende. Mais les vétérans ont du mal avec les mots qui dépassent deux syllabes, en plus d’avoir un sens de l’humour un peu boiteux. (Silence. Victor jauge la réaction de Jayson 1 avec des canons d’artillerie à la place des yeux.) Bref, c’est devenu Pala. La mère de Jayson 2 la retient captive dans sa propriété, et j’ai pour mission de la récupérer. Vivante et en un seul morceau. Je sais : rudes contraintes. C’est pourquoi j’ai besoin de tes conseils.

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Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

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 Immeuble communautaire
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Il allait entrer, bah il pouvait, la porte était ouverte. Pour ce qui était de la défoncer, à vrai dire, il s’agirait seulement de la deuxième fois. Un exploit, en soi. Je m’attendais à bien plus de problèmes en m’installant ici. J’esquisse un sourire à la remarque de Victor à propos de mon pitbull fortiche en tactique d’attaque.

- Hm.

Que j’reponds à son compliment sur mon appart. Enfin, si le mot chouette est vraiment un compliment. “Chouette”, c’est souvent utilisé pour déguiser le fait d’être à court d’argument positif sans passer pour un menteur. A vrai dire, j’me contente bien de cet endroit.

- Les murs sont sains, pas d’barreaux et pas d’lit superposés… J’vais pas m’plaindre.

Rien à voir avec la maison occupée par le militaire, mais qu’importe. J’ai pas une gueule à vivre dans un palace. Si ces trois critères essentiels sont parfaitement remplis, je n’ai pas à me plaindre. La liste pourrait être plus longue : pas de gardien, pas de colocataire pédocriminel, pas de chiotte bouché ou de néons criard au-dessus d’ma tête, pas même l’obligation de porter d'affreuses combis orange. Pour vous dire à quel point… C’est le luxe ici.

J’étais en retard. C’était un fait indiscutable.
Comme le fait que je suis l’expert en connerie de ses lieux.

- Dommage, ça aurait fait moins d’vaisselle.


J’sors deux tasses au hasard, plus moches et fleuries l’une que l’autre. J’lance la machine à café qui crapote un peu d’fumée avant de s’mettre en route, j’ai un p’tit sourire, j’pense à la mère d’ma fille… La première fois qu’elle a fumé avec moi, ça donnait un peu ça… C’est bizarre, ses souvenirs qui m’reviennent ces derniers temps, ‘savez, tous ces souvenirs heureux que j’me suis efforcé d’oublier en prison… Parce que l’souvenir du bonheur ça fait trop d’mal quand on y a plus accès, parce que la mélancolie tue.

J’pose mon fessier que la chaise en face du militaire, exercice difficile que de tenir en place. Encore plus d’écouter quelqu’un parler. Trop. Trop de détails superflus, pourtant, j’suis le roi, pour trop parler, la pie bavarde, c’est moi. J’m’accroche, puis mon attention se perd quelques instants sur un poil de cette barbe qui est gris au milieu de tous les autres.

J’sors de ma contemplation, quand il me met son portable sous l’pif.

- Sympas.

Que j’commente devant la pinup. J’croirais aucun homme qui dirait que c’n’est pas son genre, aucun homme hétérosexuel en tout cas. Il y avait cette fille dans ma tête ces derniers temps, blonde, le yeux bleus, un sourire à ce damné et surtout… Près d’elle, exister ne semblait pas être un délit. Et ça, j’peux pas m’vanter de le ressentir avec grand monde.

Finalement, c’est une femelle doberman qui m’est collé sous l’nez.

- Moins mon genre, mais chacun ses délires.

Cinq ans de taule, plus aucune perversion ne m’étonne.

- Qui sait, la mère sait peut-être des choses que tu sais pas… Peut-être que ton pote est un sale con, ça t’parait improbable comme version ?

Par exemple qu’il battrait le chien, que l’chien serait mieux sans lui. Les mères savent ce genre de chose, la mienne savait bien que mes frères et soeurs seraient plus heureux et épanouis sans ma présence. La preuve… Ils s’en sont tous fort bien sorti dans la vie, en tout cas, à coté de moi c’est un succès. La barre n’est pas très haute ceci dit.

- Après tout, il l’a mutilée. Tu savais que les dobermans sont censés avoir une longue queue et les oreilles tombantes, hm ? Non… Personne sait ça et surtout, tout l’monde s’en cogne pas mal.

Qui mérite de s’faire tailler les oreilles en pointes ?
Certainement pas les animaux non humain.

J’hausse les épaules, j’me lève. Bien content de pouvoir quitter ma chaise pour servir l’café.  J’propose la boite à sucres - remplis de dosette de sucré chipé de ci de là dans les halls d’attente de consultations médicales et administratives - pour faire passer l’gout.

- C’est pas si compliqué d’attraper un chien avec un peu d’matériel pour éviter de s’faire bouffer un bout d'cul. Dis, la daronne habite quel genre de baraque ?

Les cambriolages, ça été pas mal ma came une période. Faut dire, quand on trafic de la drogue et des armes pour rembourser une dette colossale, on vous laisse pas grand chose sur vos recettes. J’brassais des milliers de dollars sans pouvoir jamais en profiter. Fallait bien arrondir les fins d’mois par ses propres moyens et croyez le, voler c’était de loin le plus efficace.

- J’veux dire, t’as l’air du genre assez bourrin mon pote, sans te vexer… Vu comment t’as foutu la merde au stand de tir, j’ai beau être terriblement casse couille, j’sais faire dans l’feutré quand j’veux. En tout cas, j’susi pas allé en taule pour l’nombre de fois que j’ai cambriolé et volé quelque chose. Même si… J’ai encore jamais volé un être vivant… Hm. Si, j’l’ai déjà fait. Bordel.

Bordel, y’a t-il une seule connerie que j’n’ai pas faite ? Ouais, heureusement d’ailleurs, j’avais encore de la marge, bien que cela me demanderait d’aller dans des extrêmes que de tenter de de réduire davantage cette marge.

- J’suis pas mal sur que t’aura besoin d’un mec qui fait l'épaisseur d’un fil à linge pour te faufiler dans c’te maison, t’crois pas ?

Pourquoi tourner autour du pot ? J’lui adresse un p’tit sourire avant d’inonder mes papilles gustatives d’une gorgée de ce café pas si épouvantable, enfin, quand on a connu c’que j’ai connu, ça, c’est un véritable délice.







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Victor Nash

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39 ans en avril. Vigueur des muscles, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptyDim 3 Mar - 4:34#

Viens, Pala !
TW : rp décalé, un chouïa sérieux mais pas plus. Humour occasionnellement grossier, constamment douteux, jamais méchant ou juste ce qu’il faut.
@Jayson Salazar

Immeuble communautaire, quartier est de Monterey.
Il a de la suite dans les idées, Jayson Salazar. Un vrai détective en herbe – bien que la poudre et les cachetons constituaient son ancienne spécialité commerciale, d’après ce que Victor avait compris.
— Qui sait, la mère sait peut-être des choses que tu sais pas… Peut-être que ton pote est un sale con, ça t’parait improbable comme version ?
Victor cogite intensément, lippe ressortie et remuante tel un cancre interrogé sur sa table de multiplication.
— Ça fait beaucoup de suppositoir… suppositions, ton histoire. Dans mon dernier tête-à-tête avec Jayson 2, il sentait pas la rose, mais son haleine ne flairait pas non plus la bouche d’égout. Il ne doit pas être si sale que ça. Toutefois il est vrai que la matriarche a peut-être sa version à elle, comme on dit.
Le front de Victor se plisse comme un constipé sur le trône. Le justicier en herbe (ses spécialités à lui : les poudres de protéines et les dragées fondantes) est tiraillé entre l’appel de la vérité, la vraie de vraie – pas celle qui nous arrange –, et l’ennui d’interroger une petite vieille. Il préfère interroger les hommes. Un homme, on peut cogner dessus, casser deux dents et trois os, c’est vu comme une preuve de tempérament. Une mémé, il suffit de la pousser négligemment dans les orties pour générer un scandale.
Jayson reprend doctement, inspiré comme un conférencier de bistro qui se fait payer des coups à boire :
— Après tout, il l’a mutilée. Tu savais que les dobermans sont censés avoir une longue queue et les oreilles tombantes, hm ? Non… Personne sait ça et surtout, tout l’monde s’en cogne pas mal.
Victor reste bouche bée – pas son meilleur profil, en tout cas pas celui qui exprime un semblant d’intelligence. Les oreilles : passe encore. Des humains se les taillent en chou-fleur ou y greffent assez de métal pour sonner l’alerte aux portiques de sécurité. Quant aux millions de cochons mutilés et parqués dans les fermes d’élevage, nul ne leur adresse des pensées compatissantes en mordant un sandwich au jambon. Mais la longue queue, eh bien Victor n’aimerait pas qu’on lui raccourcisse, pour sûr. Instinctivement, ses cuisses se resserrent telles les portes blindées d’un bunker.
— Nom d’une baïonnette, t’en connais vraiment un rayon sur canis lupus familiaris.
Ce qui fait de Jayson Salazar une lumière, en quelque sorte. Un concept pour le moins surprenant.
Comme celui du café.
Une fois n’est pas coutume, ses vertus furent découvertes par une créature plus intelligente qu’homo sapiens, bien qu’elle n’en ait pas l’air lorsqu’elle mâchonne un parterre de fleurs : la chèvre. C’est en observant ses formidables gloutonnes à barbiche péter la forme après avoir brouté un certain type d’arbuste qu’un berger d’Abyssinie s’est mis à tester les feuilles (en fumette), les tiges (en soins dentaires), les épines (en blague de 1er avril), et enfin les graines torréfiées. Succès planétaire. Encore plus massif que le cigare de Havane, le sèche-cheveux et les sonneries de téléphone stressantes.
Victor se demande ce que les chèvres d’Abyssinie penseraient du café de Jayson. La couleur est incertaine, entre l’étron et chocolat, comme pour tromper son monde. L’odeur évoque la terre et rien d’autre. Inutile d’adjoindre un risque supplémentaire avec du sucre chapardé dans une cafétéria d’hôpital. Dans ce genre d’endroit, on entre pour se faire soigner un orteil gonflé puis on ressort avec un diabète.
Le militaire fait donc le choix stratégique d’attendre devant la tasse fumante, feignant la contemplation des motifs bizarroïdes qui ornent la fausse porcelaine de Chine.
— C’est pas si compliqué d’attraper un chien avec un peu d’matériel pour éviter de s’faire bouffer un bout d'cul.
— J’espère bien, j’y tiens à l’intégrité de mon cul. J’ai pas envie de ressembler à la tour de Pise quand je m’assois.
En outre, les anciennes amantes de Victor ont affirmé que son postérieur constitue un formidable atout charme. Facile à agripper, agréable à griffer, hilarant à claquer, ce genre de chose. Il ne compte guère se laisser entamer par les ardeurs canines d’une doberman.
— Dis, la daronne habite quel genre de baraque ?
Victor relève fièrement la tête. Menton et poitrine suivent l’élan comme un seul homme. Ça commence à parler tactique et plan de bataille, des domaines que le sergent maitrise.
— Elle possède une modeste villa au sud de la ville. Terrain clos, végétation moyennement dense, deux arbres et demi depuis que Jayson 2 a voulu y bricoler une cabane. La maison fait 102 m². Sous-sol inexploré, garage bordélique, placards avec possibilité de squelette à l’intérieur, un étage plongé dans l’obscurité, un grenier hanté, un toit avec gouttières – mais sûrement plus de chat qui s’y baladent, depuis que Pala… eh bien est là.
À cette description générale succède la revue détaillée que Victor a obtenue en connectant un agent immobilier à une batterie de voiture. Quand il est en mission, rien n’arrête le sergent Nash.
Jayson le coupe après la couleur du papier peint des toilettes :
— J’veux dire, t’as l’air du genre assez bourrin mon pote, sans te vexer… Vu comment t’as foutu la merde au stand de tir, j’ai beau être terriblement casse couille, j’sais faire dans l’feutré quand j’veux. En tout cas, j’susi pas allé en taule pour l’nombre de fois que j’ai cambriolé et volé quelque chose. Même si… J’ai encore jamais volé un être vivant… Hm. Si, j’l’ai déjà fait. Bordel.
Victor n’est pas vexé ; il sait qui il est. Pas surpris non plus ; il sait quel genre de zozo il est venu consulter.
— Hm, fait-il à son tour, se frottant la barbe avec l’espoir que l’électricité statique fasse jaillir un éclair de lucidité.
Victor sent qu’une intense réflexion est à l’œuvre. Ou peut-être un coup fourré. Impossible de mettre le doigt dessus, pire qu’un poil de main sur la langue.
Futé, Jason enchérit :
— J’suis pas mal sur que t’aura besoin d’un mec qui fait l'épaisseur d’un fil à linge pour te faufiler dans c’te maison, t’crois pas ?
— Hmm.
Puis :
— Tu penses à qui ?
Le regard acéré du militaire se pose sur la silhouette de Jayson. Évalue l’épaisseur, effectue une comparaison mentale avec l’amarre de chalutier suspendue entre les deux piquets à linge de son jardin.
— Tu as raison, admet le militaire. Puis-je t’embaucher ? Ça m’évitera de louer un char de combat chez Hertz. Les missions d’infiltration sont moins rigolotes, mais je me rattraperai avec le bêtisier de l’Air Force. Les parachutes qui ne s’ouvrent pas à 800 mètres du sol, c’est impayable.
Et en parlant de paye…
— Bien sûr, je te rémunèrerai le dérangement. Avec la location du matériel et une prime de risque – au regard du morceau de cul.
Jayson n’ayant pas le cul follement épais, la facture sera raisonnable.
— Tu as déjà tout l’équipement nécessaire ? J’ai des armes de toutes catégories ainsi que des cagoules. On attaq… s’introduit furtivement de jour, ou tu juges préférable d’opérer à la faveur de la nuit ? Pour la doberman, je ne sais pas si ça change quelque chose. Côté matriarche, je pense qu’on courrait moins de risque après la rediffusion de Desesperate Housewives. Enfin, sauf si on la réveille au milieu d’un rêve coquin.

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Jayson Salazar

Jayson Salazar
1298
Fréquence
Joe of Gilgun
Vesper, Loredana
Fils unique

41 ans (09/03)
Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

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Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

Does kindness always win ?

If all my scars marked where I was passed through, I would look like a f*coming map

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Pretending I'm ok. Pretending people can be happy with me.
F**king TDAH

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Comme mon perso, j'fais au mieux.

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MessageSujet: Re: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptyMar 2 Avr - 16:21#


 Immeuble communautaire
FT.    @Victor Nash
 
tw :  capture d'animaux, langage grossier 

C’est quelque chose que j’apprécie avec Victor, il juge pas tout ce que j’dis comme étant de la grosse bouse. Il laisse une chance à mes idées, c’est pas l’cas de tout l’monde j’vous assure. Faut dire, la plupart du temps, j’suis pas une lumière. Mais j’ai envie d’croire qu’on kidnappe pas un chien juste pour l’plaisir de faire chier quelqu’un… Enfin si, parce que j’sais que c’monde est rempli de psychopathes tordus… Mais sur ce coup, j’ai envie de croire à autre chose. Mais l’vieux militaire à raison, ça fait beaucoup d’suppositions tout ça. J’suis ce genre de gars là, de ceux qui sont pas dans l’droit chemin, mais qui parfois y mettent un pied.

Canis lupus familiaris ? J’sais pas si j’suis sensé connaitre grand chose d’un truc que j’connais même l’intitulé, alors j’me contente d’afficher un air trop sérieux pour avoir l’air intelligent. Ce que j’sais, c’est que j’ai pas mal de temps à occuper à la fourrière parfois et que tous les bouquins parlent de clébards. Y’a beaucoup d’images, alors moi, ça m’va.

Tout comme j’ai aucune idée de c’que c’est, la tour de Pise, peut-être un variante de l’expression de la tour d’ivoire, même si j’comprend pas cette expression non plus; Croyez le ou non, manquer de culture général est un véritable handicap, heureusement, j’sais composer dans la vie grâce à l’expérience, comme quoi vieillir apporte quelques avantages. Vivement que j’ai l’air assez âgé pour pouvoir prétendre être sénile, on m’passera toutes mes bizzarreries !

- Ça s’voit que t’as jamais cambriolé une maison d’quartier mon pote… Hauteur et type de clôture, caméras de surveillance, alarmes ou des vieux à leurs fenêtres qui pourraient tout voir…

C’était plutôt ce genre de description qui m'intéresse. Savoir qu’il subsiste deux arbres dans l’jardin, ça m’fait une belle jambe ! Et cette expression j’la connais très bien. Néanmoins certaines informations furent utiles, comme la taille de la maison et l’existence d’un sous-sol. J’adresse au blond un sourire amusé avant d’lui vanter les mérites d’un compagnon bien moins bourrin pour cette folle aventure. Mes yeux verts fixent l’homme qui semble réfléchir, j’compatirais presque, tellement cela semble curieusement compliqué. J’l’ai connu plus réactif, le Victor. C’est un peu amusant de le découvrir ainsi, moins… En mode robo à péter des gueules et s’la jouer justicier. Là, on est plus sur mon terrain à moi.

A qui j’pense ?
J’hausse un sourcil.
Sérieusement ?

Puis un sourire s’étire sur mes lèvres lorsqu’il me demande s’il peut m’embaucher. Bordel, ce fut presque trop facile, niveau subtilité, on y était clairement pas, d’un côté comme de l’autre. Notre petite affaire promet d’être laborieuse, mais comme tout ce qui est foireux avec moi est couronné de succès. La plupart du temps, j’vous assure.

- Deal.

Me v’la donc engagé dans ce drôle de kidnapping post kidnapping.

- J’ai tout c’qu’il faut. L’idéal est la fin d’journée avant qu’il ne fasse trop nuit et qu’on doive utiliser des lampes torches. Y’a rien d’mieux pour s’faire repérer que des putains d’lampes torches. A moins que t’ai des lunettes à vision nocturne….

Bordel, j’ai rêvé toute ma vie d’en utiliser un jour.
M’enfin, j’étais sensé avoir abandonné c’rêve en devenant plus sage.
Ouais, Jayson Salazar le sage ; ça sonne faux.

J’me lève pour aller chercher l’ensemble du matériel que j’ai rapporté ni vu, ni connu d’la fourrière. Faut dire, j’suis pas certain qu’ils aient l’inventaire de leurs choses.

- Deux lassos de capture avec perches, on sera pas trop de deux à essayer d’lui passer ça autour du cou.

A part ça, j’avais pas prévu de venir avec lui à la base, hein.

- Manchettes de protection antimorsures, bon sont troués mais ça marche quand même. Des appâts, parce que peut-être que pala est du genre docile une fois l’ventre plein.

Puis j’pose sur la table, entre nos tasses, un p’tit boitier, l’air sérieux, contrarié même, je sais que parfois nous n’en avons pas le choix, mais ce genre d’objet me rappelle de mauvais souvenirs.

- Aiguillon électrique de poche, à n’utiliser qu’en cas où l’un de nous se ferait mordre.

On va quand même pas y laisser notre bout d’cul sans s’défendre un minimum !

- Si tu veux t’entrainer, tu peux essayer d’attraper Goliath avec le laso, mais j’te préviens c’est un vrai connard quand il s’y met.

Goliath, c’est l’genre de chihuahua plutôt calme, il jappe quand il y a trop de bruit, mais avec un gars comme moi, il a l’habitude de la bizarrerie humaine. Néanmoins, lorsqu’il est question de lui filer son vermifuge ou de l’attraper pour le sortir piser et qu’il n’en a pas envie, Monsieur se transforme en véritable chien anguille. Il file à toute allure, change de direction à la dernière seconde et même si personne ne veut me croire, parfois, il court sur le mur !

Après ça, j’pense qu’on sera presque près, j’veux dire… Avoir un plan parfaitement défini, c’est souvent surfait, j’connais pas beaucoup de plan qui se déroulent parfaitement. C’est pas l’monde militaire, y’a toujours des accros, des boulettes, c’est toute la beauté du métier de cambrioleur.



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MessageSujet: Re: Viens, Pala ! (Victor & Jayson) Viens, Pala ! (Victor & Jayson) EmptySam 13 Avr - 15:20#

Viens, Pala !
TW : rp décalé, un chouïa sérieux mais pas plus. Humour occasionnellement grossier, constamment douteux, jamais méchant ou juste ce qu’il faut.
@Jayson Salazar

Immeuble communautaire, quartier est de Monterey.
— Ça s’voit que t’as jamais cambriolé une maison d’quartier mon pote… Hauteur et type de clôture, caméras de surveillance, alarmes ou des vieux à leurs fenêtres qui pourraient tout voir…
Victor cligne des yeux à la manière d’un cancre confronté à un problème ardu d’arithmétique (S’il y a cinq petits pois dans mon assiette et que j’en catapulte deux sur mes voisins de table, combien m’en reste-t-il ?). Jayson ne sait probablement pas résoudre une équation diophantienne à l’aide du théorème de Bachet-Bézout (une curiosité mathématique qu’on retient avec ce procédé mnémotechnique de la zone : Ta reumé, j’l’ai bachée ! Main’ant on baise où ?) ; en revanche, le repris de justice semble maitriser la pratique du cambriolage sur le bout de ses doigts tatoués – confirmant le théorème selon lequel individu tatoué = scélérat, aigrefin, filou.
Victor ressent l’envie soudaine de changer ses serrures, mettre des barreaux aux fenêtres, ériger d’épais remparts autour de sa maison et couronner ceux-ci de barbelés électrifiés. Pour la forme, le militaire se défend. Dans son métier, il est important de ne jamais passer pour un crétin.
— Figure-toi que j’ai volé un paquet de bonbons dans une supérette quand j’étais gamin. J’avais à peine onze ans et pas encore de magazines salaces cachés sous le matelas. Bon, je me suis fait choper, mais j’ai eu le réflexe qui convient. (Une étincelle de génie illumine l’œil du soldat.) J’ai avalé l’objet du délit – emballage inclus – et comme ça, aucune preuve de ma culpabilité ! Donc, tu vois, j’ai la rapine dans le sang. (Victor se cache un œil.) Une voyante m’a dit que j’étais un flibustier borgne dans une vie antérieure, et que ma carrière dans l’armée est un moyen d’expier mes fautes dans cette vie-ci. Un truc karmique. Au tarif de la consultation, je peux te dire la dame était hautement qualifiée.
Ne jamais passer pour un crétin.

Jayson dûment embauché après une consultation elle aussi dispendieuse, l’employé de fourrière hautement qualifié rapplique avec une tonne de matériel qu’on-se-demande-bien-d’où-ça-sort-et-pourquoi-le-filou-stockait-tout-ce-bordel-encombrant-chez-lui.
Victor a tué le temps en avalant le café d’une traite. Breuvage plus savoureux et inoffensif qu’il aurait cru. Sauf pour le dosage de caféine qui lui donne un surcroît de pulsions belliqueuses, et par conséquent une atrophie accrue des fonctions cognitives.
Tout ce qu’il voit, c’est que l’équipement de fourrière manque de puissance de feu en comparaison des lance-roquettes, fusils d’assaut, sarbacanes et fléchettes empoisonnées qu’il manipule au quotidien.
— On peut pas faire comme avec les gens ? Un gros coup sur le crâne et l’affaire est réglée ? suggère le combattant.
Non, on peut pas. À moins de chasser le gorille sur Skull Island et vouloir se faire peler comme une banane. Dommage.
— Manchettes de protection antimorsures, bon sont troués mais ça marche quand même. Des appâts, parce que peut-être que pala est du genre docile une fois l’ventre plein.
Victor opine d’un air entendu.
— Je vois. Les précautions et les stratégies sont les mêmes que pour séduire une femme.
Ne jamais passer pour un crétin.
Tout de même, l’œil affûté du militaire observe que les trous ont pile l’alignement et le diamètre qui conviennent à une rangée de crocs. Mais puisque Jayson-hautement-qualifié affirme que ça marche quand même, aucune inquiétude à avoir !
L’aiguillon électrique rend Victor aussi mal à l’aise que son complice. L’électricité, ça décoiffe. Ça dresse les cheveux sur le crâne – ce qui, comme chacun sait, constitue le fondement de la coupe militaire. Ainsi, le petit appareil sournois lui rappelle le jour de son incorporation, quand un coiffeur de l’armée lui avait planté des électrodes entre les oreilles pour mettre d’aplomb quelques mèches récalcitrantes. Depuis cette expérience traumatisante, Victor refuse de mettre les doigts dans la prise, même pour se tailler une rigolade avec les potes.
— On va éviter d’en faire usage, je suis d’accord.
Fin de la théorie, place à la pratique.
— Si tu veux t’entrainer, tu peux essayer d’attraper Goliath avec le laso, mais j’te préviens c’est un vrai connard quand il s’y met.
— Génial !
Victor bondit de sa chaise, réflexe jamais disparu de l’élève à la fin de la classe – exception faite du cours de langue avec la prof bien roulée. Il tâte la perche avec une cordelette au bout. L’outil n’a pas l’air plus complexe à manipuler qu’un balai. Le principe est le même, sauf qu’au lieu d’attraper des moutons de poussière, on attrape toutes sortes de bestioles au collet. Rien de sorcier. Le regard du militaire s’illumine :
— La préparation, c’est la moitié du chemin vers le succès de la mission.
Sagesse ancestrale, héritée de millénaires de pratique à se foutre sur la tronche entre gens de son espèce, depuis les teignes hirsutes armées d’os de mammouth aux pilotes de drones vêtus de caleçons taille large. En prime, ça rime.
Il lorgne le chihuahua bâillant à ras de sol, intrigué par l’arsenal déployé dans la cuisine. Ou attiré par la nourriture stockée dans les placards. Difficile à dire, avec les estomacs sur pattes.
Victor repose la perche. Laquelle glisse facétieusement de la table, tombe par terre et rebondit en claquant comme une baguette sur un tambourin. Pas plus complexe à manipuler qu’un balai.
— On *clac* va pas *clac* faire ça *clac* ici. Je m’en *clac* voudrais qu’on *clac* saccage ton appart et que *clac* tu te retrouves dehors.
Goliath, lui, a déjà pris la poudre d’escampette.
— J’ai réfléchi à ce que tu as dit, au sujet des lunettes à vision nocturne et tout. (Petite pause : manifestement Victor n’a pas fini de réfléchir et cette activité sans intérêt lui est laborieuse.) J’ai une planque et du matériel pour nous préparer à notre mission.

Plus tard, ailleurs.

La fringante Camaro de Victor s’arrête au bout d’un chemin caillouteux en basse montagne. Les larges pneus crissent avec entrain. Goliath jappe. Jayson se réveille, ou alors il faisait semblant de somnoler.
— C’est là.
L’endroit est un ancien vignoble que Victor a reconverti en champ de tir et d’expérimentations diverses. On y trouve autant de douilles belliqueuses que naguère de raisins gorgés de sucre. Des trous d’obus ont remplacé les cépages rustiques.
Les malfaiteurs récupèrent le matériel de fourrière chargé dans la voiture. Victor avertit son complice :
— Il vaut mieux que tu portes Goliath et que tu marches dans mes pas. Il y a quelques mines enterrées ici et là, à vos risques et périls.
Suivant un itinéraire précis, Victor les guide jusqu’à une cavité naturelle protégée d’une herse. Des barreaux épais en acier, capable de résister à la charge d’un rhinocéros – si toutefois l’un d’eux montait à bord d’un radeau depuis l’Afrique avec l’idée saugrenue de traverser un champ de mines pour aller roupiller dans un trou de montagne.
Clin d’œil un chouïa frimeur, puis le nouveau maitre des lieux tire de sa poche une clé en forme de V. Peu pratique, mais stylée. Les deux pointes supérieures enclenchent un mécanisme intégré à la barrière qui se débloque en tapant furieusement la pointe du bas de façon précise – v.i.c.t.o.r.i, en morse. Un système de pression et contrepoids soulève lentement la herse, produisant un florilège de couinements et gémissements aigus. Hum.
— Jadis les vignerons stockaient le matériel viticole et les fûts à l’intérieur de cette grotte, explique Victor. J’ai réalisé quelques aménagements.
Un interrupteur sur le côté illumine les lieux. Une vaste cavité naturelle essentiellement vide. Quelques palettes en bois, des caisses, un trampoline, un poster sexy d’Anne Hathaway, une mini-locomotive avec des roues en bois pour déambuler joyeusement en criant tchou-tchou !
— On descend. Attention aux marches, j’ai glissé sur une saleté d’os de rat l’autre jour. On en trouve partout.
Un escalier en pierre sur le côté. L’odeur de pinard s’accroit au fur et à mesure de la descente. Un panneau avertit : « Attention aux narines sensibles. Les effluves rendent saoul comme une barrique. » Humour de vigneron.
— On s’y habitue. C’est là qu’ils stockaient les millésimes, l’odeur s’est imprégnée dans la roche.
Aucune trace d’alcool dans le vaste tunnel aménagé. Des armes accrochées au mur : carabines de fête foraine, pistolets à eau, hache de bourreau au tranchant rouillé avec l’inscription pourvoyeuse de tétanos gravée sur le long manche, poêle en fonte, lot de tournevis cruciformes, maillet et pieu en bois. Des étagères alourdies de munitions, de récipients d’eau bénite savonneuse, de poils à gratter et de boules puantes prudemment confinés dans des tupperwares hermétiques. Des vêtements de protection posés sur des coussins péteurs. Et aussi de l’équipement militaire en tout genre, issu des surplus de l’armée et de récupérations moins avouables.
— Nous y voilà !
En moins de deux, Victor et Jayson s’équipent en condition réelle : vêtements noirs en fibre extensible par-dessus la chemise hawaïenne, manchettes antimorsures trouées, groles épaisses équipées de semelles antidérapantes, cagoules de bandit, lunettes à vision nocturne qui font voir la vie en vert, gants de ski, perches de capture avec lasso. L’ensemble leur donne une allure de Dark Vador, la classe en moins.
— Faudra pas oublier d’aller au petit coin avant de partir, signale Victor, faisant quelque pas avec la souplesse d’un Bibendum.
Goliath jappe à leurs pieds. Coutumier des bizzareries de Jayson, mais pas quand elles s’amalgament aux impératifs de l’entrainement militaire.
— J’éteins les lumières et on se lance ?
But de l’exercice : attraper le chihuahua avec un maximum d’efficacité.

Tirage a écrit:
1 : un puma se cache à l’intérieur du tunnel
2 : un chat très agile, dont l’aspect en infrarouge se confond avec Goliath
3 : des rats, des rats partout !
4 : Victor ou Jayson attrape la cheville de l’autre au lasso, oups
5 : le duo se gêne et se cogne, sans écueil majeur
6 : le duo attrape Goliath sans encombre

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