Un vendredi comme tant d'autres, en 2013, vers 8h45 du matin.

Devant la porte de chez Tim, je peine à faire rentrer la clé dans la serrure. À tous les coups, je fais un boucan d’enfer dans l’immeuble et un des voisins risquent de sortir pour vérifier qu’il n’y a pas d’effraction en cours. Pour ma défense, ce n’est pas que j’essaie d’être bruyant ! Simplement, j’ai encore un taux d’alcoolémie à faire pâlir d’envie un ivrogne en réhab’. La personne avec qui j’espérais passer la nuit m’a lâchement abandonné pour aller en cours et je n’ai pas réussi à la convaincre de rester avec moi. On ne gagne pas à tous les coups. ! Me concernant, il n’est pas question que je me pointe dans une salle de classe. Ma chambre sur le campus est trop loin.

Heureusement… - AH AH ! J’ai parlé fort ? La faute à la joie. J’ai gagné contre la porte. Grâce à mes innombrables efforts, elle vient de s’ouvrir pour me laisser entrer. Ou alors elle était encore ouverte. Je fais tourner les clés autour de mon index en avançant. - Tim, mon petit lapin d’amour, t'es lààààà ? Tout en gloussant, je retire maladroitement mes chaussures en me contentant de pousser sur les talons. Moi, ivre, je deviens plus affectueux qu’un chaton en mal d’attention. - Faut que je te raconte ! Une pensée parvient à se frayer un chemin à travers les brumes de mon esprit. Je crois me rappeler qu’il m’a confié avoir trouvé un boulot. Ce qui veut dire qu’il n’est sûrement pas là. Tant pis, on se verra plus tard quand j’aurais fini ma nuit.

Fort de cette constatation, je me dirige vers le frigo afin de lui taper un truc à boire. Sauf que sur la route, je croise une jeune femme. La bouche grande ouverte, je pousse un cri de surprise, venu du fond de mes tripes. Ma virilité s'est tiré au huitième verre. - DIOS MIO ! Che cazzo ? ! MOTHERFUCKER ! C’est sa nana ? Il a une nana ? Ah oui, ça me revient, tiens ! Mains sur les cuisses, j’essaie de reprendre mon souffle. Vu la vitesse à laquelle bat mon palpitant, j’ai certainement frôlé l’arrêt cardiaque. Quelle idée de surgir de nulle part comme ça aussi ! Bon, même si en fait, je n’ai pas vraiment prêté attention à mon environnement direct depuis que j’ai mis les pieds chez mon meilleur pote. - Je savais pas qu’il y avait quelqu’un ! T’es un ninja ou quoi ?! Salut, ma belle ! Le culot m’empêche totalement de me rendre compte de l’audace d’un tel propos. Je fronce les sourcils en regardant l’intruse, perplexe. Il m’a parlé de sa copine. Donc, je devrais être capable de rassembler quelques informations à son sujet. Qu’est-ce que je sais ? Il est raide dingue d’elle. Complètement sous le charme. Plus amoureux que le lapin dans Roger Rabbit ! Je le sais parce que j’ai passé une après-midi entière à le charrier sur la question. Tim amoureux, c’est du jamais vu ! Franchement, c’est chouette à voir. Je laisse affluer les souvenirs de nos conversations, pourtant pas si anciennes, à la recherche du prénom de la demoiselle. - Leav… ? Liv… Livie ? Livia ? OLIVIA ! Je claque des doigts juste avant de tendre mes deux index dans sa direction, regorgeant d’une assurance que je ne ressens pas réellement. Surtout que le sol tangue, on se croirait sur un bateau. Je titube et reprends mon équilibre. C’est pas du tout comme ça qu’elle s'appelle. - En même temps, tu peux pas m’en vouloir. Moi, je serais là à son mariage. Toi, c’est pas sûr encore. J’affiche un grand sourire de parfait crétin avant de ricaner. - Bon… Euh…Il est là ? Y’a des bières ? J'espère que t'as pas tou bu. Autant combattre le mal par le mal.

@Leaven Castillo

Si tu cherchais ses défauts, je me présente : son meilleur pote.
ft. Dante & Leaven

Un vendredi, en 2013, vers 8h45 du matin.

Cela fait quelques mois maintenant que Timaël et moi avons fait passer notre relation amicale à l'étape supérieure et que l'ont est ensemble désormais. Je sais que ce n'est que le début, mais je suis dingue de ce mec, je suis amoureuse pour la première fois de ma vie, je l'ai réalisé parce que jamais jusqu'à maintenant je n'avais ressenti quelque chose d'aussi fort pour un homme. Avec nos emplois du temps chargé, cela fait quelques temps que je délaisse ma chambre pour son appartement, que l'on puisse passer nos moments en communs ensemble. J'ai fini ma garde aux urgences vers une heure du matin, et je suis venue me glisser dans ses bras pour quelques heures de tendresse près de lui. Vers six heures je me suis réveillée quand il se préparait, et après quelques tendres baisers j'ai regagné les bras de Morphée pour terminer ma nuit.

Je suis réveillée plutôt brusquement un peu moins de trois heures plus tard, me redressant dans le lit je prends quelques secondes pour tendre l'oreille et j'entends une voix que je ne connais pas. Me levant, je m'approche de la porte et l'entrouvre, je retiens un éclat de rire en voyant le spectacle d'un mec qui a visiblement fait fort cette nuit et n'a pas encore commencé à décuver. J'enfile un short en plus de l'ample t-shirt dans lequel j'ai dormi et je me dirige vers celui qui n'est autre que l'un des meilleurs amis de Timaël, Je n'ai pas encore officiellement rencontré sa bande de pote, mais il m'en a parlé et j'ai vu des photos de chacun d'eux.

Marchant à sa rencontre je réalise à son cri que lui ne m'avait pas vu et là c'est plus fort que moi, j'éclate de rire en l’entendant jurer. "Hey je sais que j'ai une sale tête au réveil mais je ne suis pas si terrifiante que ça !" Je l'observe, plié en deux à reprendre son souffle alors qu'il me dit ne pas avoir su qu'il y avait quelqu'un ans l'appartement avant de me saluer, non sans m'avoir traitée de ninja. "En générale, quand les gens dorment ils ne mettent pas une alarme pour avertir les potentiels squatteurs." Je le contourne alors que je me dirige vers la machine à café que je mets en marche alors qu'il fait mine de se concentrer et de retrouver mon prénom, je le laisse galérer, ça me fait rire et quand il pointe ses deux index vers moi, je l'imite dans le même geste. "Perdu ! Try Again !" Je l'observe tanguer un peu avant de reprendre son équilibre, m'assurant qu'il ne va pas se vautrer sur le plan de travail et se faire mal avant de me concentrer sur la machine à café, je sors deux tasses, me retournant je lui souris en retours à sa blague ou pique je ne sais pas encore comment le prendre. Une main posée sur ma hanche, je pose mon autre main sur ma poitrine feignant d'être émue aux larmes avant d'entrer dans son jeu.
"Ho mon dieu alors il t'as déjà averti pour le mariage ?" J'éclate de rire, je suis folle de Timaël et même si ça ferait rager mon père je ne suis pas le genre de femme à me précipiter, j'aime mon mec et on verra où la vie nous mène.

Quand il me questionne sur la présence de son ami et s'il y a de la bière au frigo, je pose l'une des tasses de café devant lui. "Il est parti bossé tôt, il est de garde jusqu'à minuit au plus tôt, il y a plus de bière, le bar est fermé pour le moment." M'installant sur un tabouret près du plan de travail je le scrute et le questionne. "Alors Dante, t'avais une soirée à raconter ? J'ai droit à ton récit ou c'est secret défense pour Timaël ?" Je m'amuse à l'appeler par son prénom, juste pour voir sa réaction, il a l'air fun ce gars-là et j'ai mon caractère, ce n'est pas parce que Tim n'est pas là que je vais me laisser marcher sur les pieds, il me semble qu'avec quelqu'un de la trempe de Dante, il faut du répondant.

@Dante Lazzari

Attendez. Pourquoi elle sort DEUX tasses à café ? Elle a tant envie d’en boire que ça ? Je jette un regard circonspect à la machine. Cette énigme devra bien attendre parce que je trouve plus approprié de définir la place (énorme) que j’occupe dans la vie de son actuel petit ami. HEIN ? QUOI ? - Estupido ! Vous êtes beaucoup trop jeunes pour ça ! IL est trop jeune pour ça. Les yeux plissés, je dresse un index accusateur en direction de la demoiselle. - Qu’est-ce que tu lui as fait, sorcière ? Je suis sûr que tu l'as ensorcelé et qu’il a perdu un bout de son cerveau ! Même les deux hémisphères, si vous voulez mon avis. Je la fixe encore quelques secondes. Ce temps s’avère rudement nécessaire à mon cerveau pour réaliser qu’elle a éclaté de rire. Mine offusquée, je recule d’un pas : - Tu te paies ma tronche, c’est ça ? Ok, très bien. Je vois…. À fond dans mon rôle d’ami effarouché, je réussis à ne pas éclater de rire. Cependant, je ne crois pas un traître mot de ce que je raconte. De plus, je change d’avis à la vitesse des flash lumineux du stroboscope en boîte de nuit.

Bon ce n'est pas tout, mais moi, je veux voir Tim ! - Ahein… Bosser, ça craint. Partisan du moindre effort, je me contente de donner des cours à des mômes et des ados. Je file un coup de main, à gauche à droite, histoire de me faire un peu d’argent, mais la vérité, c’est que j’ai pour super projet de profiter de ma jeunesse à fond, et de préférence AVANT qu’elle ne me file entre les doigts. À quoi bon prendre la vie trop au sérieux ? - On n'a qu’une seule vie ! Carpe Diem ! J’adresse à Not-Olivia un sourire niais au possible et la contourne pour ouvrir moi-même le frigo. Je constate avec regret qu'elle dit la vérité. - Vous avez fini les bières ! Fais-je, mi-dépité mi-scandalisé. Je pousse un soupir à vous fendre l’âme. - Ta mauvaise influence sur lui a encore frappé.

J’analyse ce qui je pourrais potentiellement ingurgiter en lieu et place d’une bonne bière bien fraîche. Mon observation est rendue plus longue à cause de l’incroyable capacité de mon esprit a sauté du coq à l’âne. Je referme finalement le frigidaire et me venge sur un des placards. - Mes petits secrets valent de l’or ! Qui me dit que tu sauras les garder ? Je lui lance un coup d'œil moqueur en m’amusant à surélever mes sourcils trois ou quatre fois de suite. - Je crois que je me suis fait tatouer. La période entre 1h47 et 5h32 du matin est un peu floue. Euphémisme ! Je ne me rappelle de ce que j’ai fait que par flash. - Mais, c’était marrant. Je plonge ma main au fond du placard. - Inaya m’a lâchement abandonné pour aller en cours, j’avais la flemme de retourner chez moi. Je me suis demandé, quelle meilleure personne au monde que Tim pour m’éviter le coma éthylique et me papouiller ? Je sais… Le côté désespérément affectueux me définit beaucoup mieux que lui, mais je ne perds pas espoir. - AHAH ! Exultation de victoire ! J’extirpe un paquet de barres chocolatées du fond du placard. Ni une ni deux, j’en ouvre une première et mords dedans tout en m'accoudant m’affalant sur le rebord du comptoir. Je regarde droit dans les yeux l'enchanteresse ayant subtilisé l’âme de mon meilleur ami. Je sais qu’il est à fond pour elle. Donc, je suppose, que mon rôle de pote, c’est d’être méfiant à sa place, pour sa protection. Sauf que je ne suis clairement pas doué pour ça, moi. - T’as dévoré combien de bébés pour avoir une peau aussi intacte ?

@Leaven Castillo