Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft  @Rosalina Barnes    

J’ai une de ces frousses.

La sensation d’être au bord d’un précipice que j’ai longuement cherché et que la seule issue possible soit de me jeter dans le vide, sans réfléchir plus longuement. Voilà des semaines que je prépare ce rendez-vous, que j’affine ma présentation, que je travaille mon déroulé, afin de n’oublier aucun détail. L’importance de cette journée est capitale, je prends ce projet très à cœur. Une idée qui a germé, il y a de cela quelques mois, tandis que je passais au centre d’hébergement afin de dispenser un cours de dessin, destinés aux femmes battues et défavorisées. Une occasion pour elle de s’évader, de sourire, de penser à autre chose qu’à leur quotidien dramatique, presque irréel. Et l’envie de leur apporter un soutien supplémentaire, la preuve d’une confiance ultime, tandis que j’ai connu mieux que personne le calvaire qui leur colle à la peau.

Oui, je dois agir. Une bonne fois pour toutes. M’investir, autant que faire se peut, prouver mon implication totale, mon dévouement à la hauteur du traumatisme qu’elles vivent et que j’ai vécu, il n’y a pas si longtemps que cela. Je me retrouve, dans leur regard.
Je les comprends.

Et le jour J est enfin arrivé. La nuit a été longue, la journée encore plus. Mais enfin, j’ai pu me dégager du temps, afin d’exposer mon idée aux dirigeants du centre d’hébergement. Je suis si nerveuse, très en avance mais aussi aux portes d’une annonce qui compte énormément pour moi. J’ai des sueurs froides, j’hésite à repartir en courant et à la fois, je n’ai jamais été aussi certaine d’une décision. Tenant fermement mon dossier en main, j’attrape de l’autre mon smartphone et envoie un message à Rosalina, afin de l’informer de ma présence. Elle me répond rapidement, elle ne va pas tarder à venir à ma rencontre, elle me l’assure dans son sms. Ma nervosité grandissant à la vitesse de l’éclair, je commence à faire les cent pas, tout en jetant un coup d'œil au reflet de la porte vitrée, afin de vérifier l’état de ma coiffure, de ma tenue, de mon maquillage. Je sais pertinemment que je ne serais pas jugé sur mon physique mais tout de même, je tiens à faire bonne impression.

Car ce qui se joue ce soir est extrêmement important à mes yeux.

M’entraînant silencieusement pour mon discours à venir, je suis surprise par Rosalina que je découvre derrière la porte, m’offrant un sourire qui m’apaise, qui me rassure, si familier, presque réconfortant. D’une voix brisée mais tout de même assurée, je la salue:  

Bonjour, Rosalina… Je suis très contente de te voir.

Et c’est loin d’être un mensonge: si elle se doutait de l’importance de notre entrevue! Je n’en dors pas depuis des semaines, je ne pense qu’à ça et surtout…

J’aimerais tant qu’elle change la vie d’autres femmes, davantage que la mienne…

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft   @Andrea Hopkins    

Rosalina aime le fait que plus en plus de gens sont conscience de ce qui se passe autour d'eux sans qu'il soit dans cette situation. Une cause qui lui tient vraiment à coeur depuis toujours, s'est la violence faite aux enfants et aux femmes. Elle ose dire ce qu'elle pense depuis qu'elle est adolescente. Elle a fait beaucoup de manifestations sur ce sujet si important. Elle a même fait un acte cruel pour cesser la violence qu'elle a subit étant plus jeune. Elle fait maintenant le bien en parlant. Elle essaie de faire de son mieux pour que les gens s'en sortent. Elle les aide du mieux qu'elle peut. Son travail est un rêve. C'est certain que ce n'est pas facile tous les jours. Rosalina sait bien qu'elle a fait la différence dans la vie de certaines personnes. Cela rend son travail encore plus gratifiant. Rosalina s'est d'ailleurs fait beaucoup d'alliés dans ce projet plus qu'important à ses yeux. Plusieurs font du bénévolat pour changer les idées de nos résidents. D'autres ramassent des fonds afin de nous aider à faire plus de projets et surtout aider plus de femmes et d'enfants. Dans le bénévolat, Rosalina a fait la connaissance de Andréa. Andréa a fait quelques ateliers de dessin autant pour les adultes que des enfants. Rosalina a pu en assister. Elle a vraiment adoré son animation et voir le sourire sur les visages des familles. Beaucoup de commentaires positifs ont été ressorti de cet évènement. D'ailleurs, Rosalina s'est senti tout de suite lié par Andréa sans vraiment savoir pourquoi.

Aujourd'hui, nous sommes mardis. La plupart du temps, c'est une journée assez tranquille. Certains parents travaillent d'ici. Les enfants ont un professeur pour leur enseigner. Rien n'obligatoire. Rosalina n'est pas du genre à imposer rien à personne ici. Les gens sont là pour se sentir bien. Parfois, ils ont besoin de parler d'autre fois ne pas rien dire mais d'être accompagné. Parfois, ils ont besoin de se changer les idées. Rosalina travaille dans son bureau pour certains projets. Elle prend des marches dans la maison pour faire certaine que tout va bien. La journée passe à une telle vitesse. Rosalina ne réalise pas que c'est déjà le soir. Avec quelques femmes, ils préparent un délicieux repas pour partager tous ensemble. Andréa et Rosalina ont échangé des sms, il y a quelques jours. Andréa souhaite lui présenter un projet spécial à ses yeux. Rosalina a bien hâte de découvrir ce que c'est ce projet si spécial. Rosalina n'a pas de doutes que ca va être un projet haut en couleurs. Rosalina a une grande confiance en Andréa. C'est ce soir qu'elle doit passer. Rosalina nettoie avec plusieurs personnes. Elle recoient un sms de Andréa qui est là. Rosalina court vers son bureau pour pouvoir lui ouvrir. Elle regarde sur la caméra si elle est seule d'abord. Ensuite, elle se dirige vers la porte. Rosalina l'accueille avec un grand sourire.

- Bonsoir Andréa ! Je suis également heureuse de te voir. Comment vas tu ce soir ? Aimerais tu un thé ? Je pensais m'en faire un.

Andréa semble un peu nerveuse. Rosalina essaie de faire son possible pour qu'elle se sent à l'aise.

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft  @Rosalina Barnes    

Je suis sincèrement soulagée de retrouver Rosalina. Moi qui l’ai toujours considéré comme une véritable maman, à défaut de celle que je n’ai jamais connu, sa bienveillance et sa démarche rassurante permettent à mon angoisse de disparaître. Juste un peu. La pression qui grimpe depuis que je me suis décidée à présenter ce projet est indéfinissable, j’ai la sensation de jouer ma propre vie. Mais après tout, n’est-ce pas précisément l’enjeu véritable? Mon engagement dans l’association de Rosalina doit être plus poussif, j’en ai l’intime conviction. Certes, je dispense des cours de dessin à celles qui le désirent et j’en tire de ces sessions un bien-être profond. La sensation d’être utile, de changer les choses, de servir à un projet plus grand que soi. Dans les yeux de chaque élève, je me retrouve, j’y vois une lueur d’espoir que j’aurais aimé connaître, à l’époque, qui m’aurait tellement aidé à surmonter le drame contre lequel je n’arrivais pas à lutter. Je sens que je peux aller plus loin dans la dévotion, dans le risque et le plus important: je suis enfin prête. À me battre pour les autres, à instaurer une énergie impossible à entretenir pour les femmes qui vivent ce calvaire.
J’ai continué à évoluer, à suivre mon propre chemin, à me reconstruire, à l’aide de mes proches mais pas seulement. J’ai pu réaliser à quel point l’aide de parfaits inconnus pouvait être salutaire et à mon tour, j’aimerais me mettre au service du projet. Alors, offrant un sourire timide à mon interlocutrice, j’accepte sa proposition en lui disant, d’une voix faible:

Avec plaisir pour le thé, Rosalina, ça me fera le plus grand bien.

Nerveuse, je la suis jusqu’à son bureau, tente de contrôler mes gestes mais ne peut m’empêcher de faire tomber mon dossier de préparation. Deux fois. Andrea, fait donc un petit peu attention! Et pourtant, même si je m’évertue de suivre les directives de cette voix dans ma tête, rien n’y fait, je n’arrive pas à me canaliser. L’appréhension est si forte que dès que Rosalina me présente ma tasse de thé brûlante, je n’y touche même pas et commence à lui exposer mon idée, construite depuis des jours grâce à un powerpoint et des dossiers bien fournis:

Alors… Je t’explique. J’avais dans l’idée de créer une chaîne de solidarité, pour les femmes battues qui n’arrivent pas à s’extraire de leur domicile. En fait, ce serait de réunir des volontaires qui pourraient accueillir, une nuit différente, une femme qui aurait besoin de soutien. Nous garantissons l’anonymat et ce serait un moyen pour elle d’échapper à l’emprise de leur conjoint violent. Je te montre comment nous pourrions agir, regarde…

Prenant de l’assurance au fur et à mesure de mes explications, j’apporte arguments et preuves à l’appui à chaque dire que j’avance, je me tiens droite et ma voix porte de plus en plus.
Car je sais à quel point cette aide est primordiale. Pourrait tout changer.
Je l’ai vécu, je suis la preuve vivante que tout est possible, tant qu’une main est tendue.
Je termine donc ma présentation, le cœur au bord des lèvres, osant enfin un contact visuel avec Rosalina, comme une consécration.
Alors, j’attends.
J’attends.
Une réponse qui, je l’espère, sera positive…

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft   @Andrea Hopkins    

Rosalina sait qu'elle a de la chance d'avoir rencontrer plusieurs personnes dans le caadre de son travail. Plusieurs ont fait la différence dans la vie des familles qui ont vécu de la violence enfaite, la plupart. Parfois, on pense qu'on a besoin d'une thérapie à tout prix. Parfois, il suffit de se changer les idées pour simplement profiter enfin de la vie. C'est certain qu'une thérapie est recommandé après vécu une épreuve aussi difficile. Rosalina sait qu'elle ne peut pas obliger personne. Elle est heureuse d'avoir eu autant d'expériences dans le domaine de la santé mentale pour être mieux outiller les familles. Andréa a proposé d'abord de faire des ateliers de dessin pour tous les âges. Rosalina a bien sûr donner tout le matériel qu'il faut. Andréa a tout de suite eu l'attention des enfants et adultes avec sa personnalité charmante. D'ailleurs, Rosalina n'a pas prit le temps pour apprendre la connaître également. On peut même dire que Rosalina considère Andréa comme sa fille sur plusieurs aspects. En même temps, Rosalina sait que faire du bénévolat dans un domaine comme la violence fait envers les enfants et les femmes. C'est aussi apprendre sur soi et sur les autres. Plusieurs sont encore plus fort et d'autres peuvent vivre des moments difficiles.

Rosalina propose un thé à Andréa. Rosalina a envie d'un thé pour bien démarrer sa soirée. Rosalina fait de grandes journées de travail assez souvent. La femme presque cinquante ans n'a plus l'âge de pouvoir courrir partout. Rosalina sait qu'elle a de la chance d'avoir autant la forme malgré son âge. Elle a parfois quelques douleurs par ci et là. Elle n'a pas de problème qui la désavantage au quotidien. Rosalina a besoin d'un thé pour pouvoir se réveiller. Rosalina aime bien le café, seulement en début de journée. Elle ne pourrait pas dormir cette nuit. En plus, le café lui fait envie d'aller à la salle de bain un peu trop souvent. C'est avec plaisir que Rosalina bouille de l'eau.

- Tu aimerais une saveur en particulier pour ton thé ?

Rosalina aime bien les thés africains qui sont forts pour se réveiller. Elle pense également à son voyage qu'elle a fait en Afrique il y a maintenant quelques années. Rosalina pense plus à voyager qu'avant. Ensuite, les deux femmes se dirige vers son bureau enfin de parler plus calment entre elles. Rosalina remarque Andréa semble nerveuse. Rosalina espère qu'elle pourra se sentir en confiance sous peu. C'est avec une délicatesse que Andréa lui propose une idée. Tous les idées sont bonnes. Avec une grande écoute et un sourire que Rosalina écoute sa proposition.

- Je t'avoue que ton idée me plait bien. Parfois, il suffit d'une nuit ou peut-être plusieurs pour qu'elles puissent comprendre l'univers qu'elles vivent. Ou elles pourraient aller ? Je ne suis pas certaine de comprendre.

Andréa a apporté une très bonne idée. Elle ne sait pas ou l'idée est venu mais, elle apprécie ce geste. La maison est parfois pleins de résidences.

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft  @Rosalina Barnes    

Oser exister.
Bien au-delà des mots mais agir au lieu de ruminer, de réfléchir.
Les dés sont lancés et je n’ai plus aucune prise sur la suite des évènements. La décision finale restant entre les mains de mon interlocutrice, je n’en reste pas moins fière de mon plaidoyer. J’ai été fidèle à mon projet et je l’ai exposé avec autant de panache que de conviction. Mon sourire est présent, certes frêle, mais a le mérite de s'étirer sur mes lèvres. Rosalina ne garde pas le silence bien longtemps et me pose des questions qui me poussent à rétorquer, ravie que les détails techniques soient évoqués, rendant envisageable mon projet:

Et bien… Nous pourrions monter un réseau secret de bénévoles. Sélectionner des personnes de confiance, mettre en place un questionnaire jugeant de leur sincérité et de leurs compétences à gérer une situation aussi complexe. Je…

J’hésite quelques secondes avant de prononcer la phrase suivante, tant elle comporte une dimension d’une importance capitale. Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi prête qu’à cet instant, celui qui scelle mon engagement:

Je suis prête à devenir la première volontaire. Je suis prête à tester mon idée afin de valider sa mise en application dans le futur. Je m’engage à conserver le secret de l’identité de la femme que je vais recevoir, je jure de ne jamais trahir le secret. Rosalina, c’est si important. De recevoir cette aide, d’avoir une main à laquelle se raccrocher…

L’émotion est trop intense, je finis par fondre en larmes, me repliant sur ma chaise, laissant le surplus se faufiler hors de mes yeux rougis. Ça y est, je perds mes moyens. Je laisse échapper ce stress et expire longuement, sentant des spasmes me parcourir le ventre. Je dois me concentrer et expliquer ce changement d’attitude, elle le mérite. N’oubliant pas l’immense respect que je nourris envers Rosalina, je renifle et lui confie:

Je suis vraiment désolée, Rosalina. Je m’étais promis de tenir le choc. Mais même si j’affirme être passée à autre chose, ce n’est pas vrai. Je suis toujours traumatisée par ma propre expérience…

Attrapant la tasse de thé brûlante servie par Rosalina au début de ma présentation, je m’y accroche et semble être revenue au point de départ:
Celui d’une jeune femme perdue et qui ne cesse de tourner en rond, cherchant une sortie à travers ce labyrinthe infernal qu’elle a elle-même créer…

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft   @Andrea Hopkins    

Rosalina adore vraiment quand les gens arrivent avec des idées. Elle aimerait des gens qui aiment inover et faire la différence autour d'eux. Parfois, on n'a pas besoin de grand chose pour changer la vie des gens. Certaines personnes peuvent cuisiner avec des parents. Cela change leur journée avec des sourires et des aliments qu'ils aiment. Là c'est un projet que Rosalina n'a pas attendu au paravant. Elle n'est pas certaine de bien comprendre l'idée de Andréa. Elle lui demande un peu plus d'explications. Il faut avouer qu'elle aime déjà ce qu'elle entend.

- C'est certain que c'est une bonne idée pour le questionnaire. Je dois vérifier toujours si elle a un dossier criminel et la voir si elle me donne confiance. As tu des idées de questions qu'on devrait poser ?

Son idée de base est bonne. Il faut un peu plus de détails et préparation avant de le mettre en place. Andréa sait que c'est important d'avoir une place dans la vie de ses gens. Andréa lui dit à plusieurs reprises à quel point c'est important pour elle. Rosalina comprend. C'est à voir si ca porte des fruits. Il faut tester avant de voir si c'est à long terme ou non.

- Tu peux être la première volontaire bien sûr. Je te fais confiance. Il faut simplement écrire tout ca sur l'ordinateur afin d'avoir un dossier pour mieux évaluer si ca convient à ma clientèle.

Rosalina a bien hâte de voir ou cela va aller. Sans savoir pourquoi, Andréa commence à pleurer instamment. Rosalina a peur de la blesser. Ce n'était pas intention du tout. Andréa lui avoue qu'elle a déjà vécu une situation de violence par la passé. Elle y toujours traumatisé.

- Je comprends. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut arrivé à oublier. J'aime le fait que tu veux que ca devient une force en aidant les autres. Les femmes vont se sentir comprise avec toi. Mon père a été violent avec nous et ma mère. Un jour, j'ai décidé de nous défendre. Je ne regrette pas encore aujourd'hui.

Rosalina parle de son histoire. Andréa n'est pas simplement une bénévole. C'est comme une petite soeur pour Rosalina.

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft  @Rosalina Barnes    

Construire un projet.

Oui, bâtir, quand tout semble détruit autour de soi. J’ai pris un temps considérable afin d’aller mieux, d’oublier les démons de mon passé et de me servir de mes expériences traumatiques afin d’en faire une réelle force. Le vouloir, c’est une chose, mais réussir, c’est une toute autre paire de manches. J’ai dû faire preuve d’une infinie patience envers moi-même pour arriver à mon but mais il semblerait que les efforts ont porté leurs fruits. Sinon, comment aurais-je eu le courage et la détermination nécessaires afin de présenter ce dossier à Rosalina? Certes, je me sens en confiance à ses côtés. Je ne sais pas si elle réalise à quel point je l’admire et surtout, à quel point je la considère comme une véritable figure maternelle. Elle est si apaisante et à la fois, tellement… construite. Le vécu peut se lire dans ses yeux mais je le réalise également de vive voix. Haussant les sourcils, sans pour autant faire preuve d’un quelconque jugement, j’ose être curieuse et la questionne:

Je ne savais pas, Rosalina… Ton enfance n’a pas été facile. Cela n’a pas ébranlé tes relations avec les hommes, par la suite?

J’ai soif d’apprendre à ses côtés, j’en ai bien conscience. Bien que je sois d’une nature adulte et raisonnée, je n’adopte pas toujours les bonnes attitudes afin de partir à la conquête du bonheur. J’hésite, retient parfois ma confiance quand il ne le faudrait pas, je redouble de vigilance quand pourtant une situation se prête à une décontraction sans pareille. C’est un peu la logique de: un pas en avant, deux pas en arrière. Je me débrouille comme je le peux, ayant refusé de consulter un psychologue, m’entourant d’hommes et de femmes qui me donnent foi en la nature humaine. C’est sur cette valeur que je me suis reposée afin d’être crédible aux yeux de Rosalina, concernant mon projet. Rassurée qu’elle accepte que je sois la première volontaire de cette expérience hors normes, j’expire longuement, ne pouvant cacher mon soulagement, et ajoute:

Merci, vraiment, tu ne le regretteras pas. Ce que je te propose, c’est de me suggérer une victime dans le besoin immédiat d’être sorti des griffes de son compagnon violent, et nous pourrons mettre en place une nuit d’essai. Cette expérience pourra être le point de départ de ta présentation écrite, qu’en dis-tu?

Travailler de concert, main dans la main, comme deux femmes indépendantes et débordantes d’idées fantastiques.
Il ne faut pas grand chose pour changer le monde, rien qu’une ébauche qui s’apprête à devenir un véritable chef d'œuvre, si notre volonté est à la hauteur de notre bienveillance…

Le courage, ce sont les femmes qui le possèdent



ft   @Andrea Hopkins    

Rosalina aime beaucoup plus que les gens se confient à elle que elle, se confier à eux. C'est simplement sa nature d'écouter les autres. Parfois comme tout le monde, elle a envie de parler d'elle. Quand cela arrive, elle sait où aller pour cela. En plus, Rosalina est totalement différente avec ses proches, elle arrive à se confier plus facilement surtout avec ses enfants. Ses enfants sont les personnes les plus importantes à ses yeux. C'est les personnes qui lui donnent le courage de se lever le matin. C'est ses personnes qui lui donnent le sourire et envie d'être là dans ce monde. Peu importe les épreuves, ses enfants seront là pour l'aider à le surmonter avec leurs personnalités qui font la différence. Parfois également il y a des gens que le lien se crée rapidement et on a envie de rester proche d'eux. Parfois même on dirait qu'on les connait depuis très longtemps. On dirait que cela commence être le cas de Andrea. Rosalina ne partage pas souvent le fait qu'elle a vécu des violences étant enfant. Elle a dû se défendre pour finir avec ces moments difficiles. Elle a su sans savoir pourquoi que Andrea sera une personne qui la comprend et qui ne doute pas d'elle. En même temps, Andrea a partagé son histoire malgré le fait qu'elle n'était pas obliger de le faire. Cela en dit long sur elle et leur amitié qui débute.

- Je sais que tu ne le savais pas. D'ailleurs, il y a peu de personnes qui le savent. Je préfère ne pas en parler. Ce n'est pas que j'ai honte. J'ai envie qu'on me connaisse pour la personne que je suis maintenant et non avant.

Si Andréa veut savoir plus de détails ce qui s'est passé. Rosalina peut lui dire mais, elle ne va pas le dire tout seule. C'est simplement impossible pour elle de faire cela. Andréa pose une belle et bonne question. Rosalina a pu avoir confiance aux hommes après cela.

- J'ai eu la chance de pouvoir étudier dans le travail sociale, ce qui m'a aidé à faire du travail sur moi-même. J'ai pu ensuite plus faire confiance aux hommes. C'est certain que j'ai toujours une méfiance. En même temps, ce n'est pas tous les hommes qui sont comme mon père...

C'est avec plaisir que Rosalina répond à sa question. C'est une bonne question. Plusieurs femmes et enfants battus n'accordent plus leurs confiances après cette épreuve aussi difficiles. C'est difficile de faire la paix avec une situation comme celle-ci. C'est maintenant le temps de reparler du projet pour lequelle Andrea est venue aujourd'hui. Andrea est déjà prête à travailler. C'est certain que c'est quelques sous à invertir. Rosalina a toujours des idées pour avoir des sous. Rosalina est prête à écrire et faire le plus tôt que possible.

- Je suis tout à fait d'accord. Je fais confiance.

Elle lui dit un clin d'oeil de complicité et un petit sourire en coin.