Fin mai 2024

Aujourd’hui, Harper s'engage dans une mission de sauvetage dans une grande située à Jacks Peak Park . Un groupe de cinq jeunes, amateurs de spéléologie, s’y trouve prisonnier après un glissement de terrain. Avec ses compétences en médecine, en escalade, et en parkour, elle est la plus apte à les secourir. Les pompiers étant très sollicités aujourd’hui la contraignent à faire équipe avec... Lukas, et deux spéléologues chevronnés. Dans toute la caserne, il fallait que ce soit lui. L'atmosphère promet d'être électrique.

Au début de 2023, alors que Harper se changeait dans les vestiaires de la caserne pour une séance de sport intensive, elle croise un spectre du passé : Lukas. Son cœur s’emballe, elle bégaie... Elle ignorait qu’il était revenu. Leur conversation, glaciale, est tissée de reproches et de froideur. Justifiés ? Oui et non. Leur relation fut un tumulte de querelles et de passion, intense, sincère, et destructrice. Ils s’aimaient, mais mal. Après une énième rupture, ils se retrouvèrent dans un laboratoire pharmaceutique avec le groupe d’activistes extrémistes, le WCR. Tout devait se dérouler sans heurts, mais un vigile les surprit et Lukas, voulant impressionner Harper, brandit une arme et tira. Ce fut le début de leur fin. Harper refusa de fuir, elle resta pour secourir l'homme blessé, ce qui la conduisit à être arrêtée. Sous la pression du policier, de l’avocat du WCR, et de son père, elle finit par dénoncer son ex, le condamnant à la prison. Elle espérait qu’il ne prendrait que du sursis, voire quelques mois. Mais il écopa de trois ans. Harper s’en est voulu énormément. Lukas ignore qu’elle a tenté de plaider sa cause auprès du procureur, en vain. Encore aujourd’hui, elle s’en veut de l’avoir dénoncé. Mais avait-elle le choix ? Aurait-elle dû se condamner et risquer la déception de son père, son seul parent présent, celui qui ne l’a jamais abandonnée ?

Depuis leurs retrouvailles glaciales, les anciens amoureux ont décidé de s’éviter à la caserne. Ils y sont parvenus pendant un an, aidés par l’écartement de Harper à la suite de son empoisonnement. Ça a certainement dû les aider.

Néanmoins, leurs chemins devaient se recroiser. Le problème, c’est qu’en raison de la situation, ils devront se faire mutuellement confiance. La jeune femme ne serait pas surprise que Lukas l’abandonne au fond de la grotte.

Après un trajet silencieux, ils atteignent les lieux de l’incident. En s’équipant de leur matériel de spéléologie, tout comme Lukas, Harper décide de briser le silence. Ils doivent communiquer, alors autant mettre leurs différends de côté pour la mission. Surtout que celle-ci s’annonce périlleuse. Ils doivent entrer dans la grotte, prendre un tunnel, descendre en rappel dans une cavité, secourir les cinq jeunes et les ramener en sécurité.

- On va devoir bosser ensemble, alors laissons de côté nos histoires, tu veux ? Juste le temps de la mission, dit-elle en tournant le regard vers lui. On a cinq personnes à secourir.

On ne va pas se mentir, ce n’est pas simple pour elle de ressentir autant de haine à son égard. Surtout venant de lui. Elle a l’impression qu’il lui reproche toute l’histoire, alors qu’il est en grande partie responsable.

MOODBOARDS

Fin mai 2024

Tout sauf elle.
C’était tout ce qu’il demandait. Il s’était battu pour faire une autre mission, mettre quelqu’un à sa place, faire semblant d’être malade. Il avait même supplié Ismaël mais le supérieur était catégorique : après la connerie de la dernière fois, c’était un peu sa punition. C’était aussi ce qui pourrait lui coûter sa place s’il n’arrivait pas à gérer ses émotions dans ce genre de situations. Car cela demande du sang froid quand on doit descendre pour aller sauver cinq jeunes. Il se rappelait de sa discussion avec Ismaël, de son envie de tout foutre en l’air, jusqu’à ce qu’il se reprenne en main. Lukas n’avait jamais pardonné à Harper de l’avoir dénoncée. Si elle avait fermé son clapet, il n’aurait pas écopé de trois ans de prison. Dans un autre État, il n’en aurait pas fait non plus. Mais en Californie, on avait décidé qu’il s’agissait d’une tentative d’homicide avec les circonstances aggravantes qui étaient le fait qu’il fasse partie d’une groupe d’activiste, qu’il ait une arme non réglementée et encore tout un tas de choses qu’il avait décidé d’effacer de sa mémoire.

L’ambiance était froide. Glaciale, même. Le regard de Lukas évitait Harper et quand il posait ses yeux sur elle, il n’y avait qu’une haine pure. Les flammes dansaient à travers ses pupilles. Décidant de rester dans le silence, il se repassait les premiers moments où il avait débarqué à la caserne. S’il avait su que Harper bossait ici, il aurait postulé dans une autre caserne. La chance, c’était qu’il n’était pas dans le même département. Mais, quand une situation comme celle-ci demande la présence des deux équipes, Lukas n’avait pas eu d’autre choix que de collaborer avec elle.

Alors qu’ils étaient en train de se préparer, il entendit la voix d’Harper s’élever près de lui. « Va te faire foutre Harper avec ta condescendance. » Il avait envie de piquer, tel un scorpion. Impossible pour lui de se taire, de se plier en quatre pour elle, après ce qu’elle lui avait fait. Elle entendrait toute sa haine et tout son poison jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus ou jusqu’à ce que sa colère ne se calme. « Attache-toi bien, je te fais descendre en premier. Si tu tombes, essaye même pas de rejeter la faute contre moi. Parce que je te signale que ton noeud n’est pas assez serré. » La tension était à son comble tandis qu’il terminait son propre noeud de huit accompagné d’un noeud d’arrêt, comme en escalade. Les spéléologues avec eux étaient prêts à descendre et il la laissa serrer davantage son noeud avant de commencer à marcher à travers la grotte. Ils allumèrent de quoi leur éclairer le chemin jusqu’à la cavité où ils allaient devoir descendre en rappel. Au fond de lui, il n’avait même pas envie de vérifier le noeud d’Harper mais il savait que chaque pompier devait vérifier que tout était bon pour son binôme avant de s’engager dans une mission. Sans quoi, le coéquipier était tout aussi fautif.