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Thunderbird (Victor & Thelma)

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Victor Nash
Victor Nash
399
spf (il)
Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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☾⋆⁺₊⋆ VICTORI ⋆⁺₊⋆☽
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
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Absent du 11 au 29 septembre.

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MessageSujet: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyLun 20 Mai - 12:01#

Thunderbird
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@Victor Nash & @Thelma Appelbaum

Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
Milieu de matinée. Adossé à un bar-restaurant au coin de la rue, Victor épie la vitrine de la pâtisserie Cranachan. Les addicts au sucre et au gras ont déjà fait leurs emplettes. De jolis emballages en carton portant le logo appétissant de la boutique, que des employés au palais gourmand défendent bec et ongles contre la voracité de leurs collègues. Le militaire se demande combien de clients prétextent une hypoglycémie chronique pour justifier l’apport de ces foyers d’émeute, combien assument leurs sournoises visées perturbatrices, et combien reçoivent une commission du Cranachan pour faire de la pub.
Une cliente âgée trainasse à l’intérieur. Indécise. Bavarde. Mordue de relations humaines plus que de viennoiseries. Victor patiente sagement. Observe la silhouette pâle de la vendeuse à la chevelure cuivrée. S’interroge sur ses origines, ses rêves, la place que lui attribue le destin.
Peut-être la fille d’un électricien et d’une coiffeuse, ayant uni leurs talents pour planter des centaines de filaments conducteurs sur un crâne humain. Effet garanti les jours d’orage, ou en cuisine après le déclenchement d’un four à micro-ondes. Le spectacle doit valoir le détour. Bien sûr, Victor sait que sa théorie ne tient pas la route. Avec des cheveux en cuivre authentique, Thelma ne travaillerait pas dans une pâtisserie. Elle travaillerait dans un cirque, ou dans un relais secret de transmission. L’armée américaine paierait cher l’atout stratégique apte à saisir les communications de l’ennemi avec plus d’efficacité qu’une antenne parabolique.
Thelma, serveuse au Cranachan, la trentaine. Victor ne sait rien d’autre à son sujet. Un prénom, un métier, un âge approximatif, et le motif de sa curiosité : un origami déposé dans sa boite aux lettres.

Madame Bavarde quitte enfin la boutique. Petit carton entre ses doigts osseux, sourire radieux traversant son visage flétri. Elle s’arrête, lève la tête vers le ciel azur, ferme les yeux, hume doucement l’air marin mêlé aux arômes pâtissiers. Son visage ridé s’éclaire comme le minois candide d’une jeune nymphe. Les plaisirs simples et éternels de la vie. Ceux qu’on oublie trop tôt et qu’on réapprend trop tard à savourer réellement. Le cœur de Victor s’attendrit. Il avance d’un pas cadencé, jambes actionnées avec la précision d’un mécanisme d’horlogerie. Le sergent se sent heureux pour elle. Il se sent heureux pour chaque personne heureuse – des rayons de lumière qui viennent réchauffer son visage fourbu –, et trouve son propre bonheur dans la contribution infime qu’il apporte à celui des autres. Habituellement, il doit endosser le fardeau de la violence pour jouer son rôle. Pas cette fois. Rien de violent dans une tarte aux fraises. Sauf pour les fraises cruellement découpées en morceaux, les œufs éclatés puis battus sans pitié, la crème fouettée comme un attelage de diligence à l’époque mouvementée du Far West. Il faut ce qu’il faut. En revanche, Victor n’a aucune idée du chemin que l’oiseau-tonnerre lui montre.
— Bonjour madame, dit-il poliment en croisant la Bavarde qui a tout compris à l’existence.
Elle toise le militaire charpenté au mieux de sa presbytie. Son cou manque de souplesse pour dresser l’inventaire complet de l’imposante silhouette.
— Albert ? tente-t-elle.
— Non, un admirateur anonyme qui vous souhaite une agréable journée.
Victor reprend sa route jusqu’au Cranachan. Pousse la porte avec une vigueur maitrisée. Main droite en avant, main gauche dissimulée derrière le dos, comme un braqueur. Une clochette tintinnabule joyeusement au-dessus de ses oreilles. Des flagrances sucrées embaument l’atmosphère. Les papilles du soldat frugal s’émoustillent comme si elles découvraient un nouvel univers de saveurs. Conséquence d’un régime alimentaire qui fait abstraction des produits non favorables à l’optimisation de ses performances sportives, sauf en de très rares occasions.
Quelques pas décidés, puis Victor se campe devant le comptoir.
— Bonjour, dit-il d’une voix neutre, mais ferme.
Il fixe les yeux clairs de Thelma, serveuse au Cranachan, la trentaine.
La main gauche se détache de son dos, se plante avec autorité sur le comptoir. Sur la paume : un origami bleu ciel dont même un profane devine la patience et le niveau de technicité nécessaires à sa confection. Un frisson parcourt Victor tandis qu’il contemple l’œuvre remarquable, déployant sa triple paire d’ailes entre sa créatrice et son destinataire. Il voit un oiseau-tonnerre glorieux, mystique, investi d’un pouvoir légendaire. Il voit un guide qui prend son envol.
— Vous avez déposé ceci dans ma boite aux lettres. Je voudrais savoir pourquoi.

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It is to be useful, to be honorable, to be compassionate,
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Thelma Appelbaum
Thelma Appelbaum
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Sillage + elle
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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
vendeuse au Cranachan, objectivement la meilleure pâtisserie de Monterey
un appartement — tout petit mais cosy — dans le centre-ville
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Gâteau carbonisé, oiseau de papier, quête à réaliser · Victor


Retour dans le passé, ramettes à acheter, proposition qui va tout changer
· Thomas

quotidienne (j'essaie héhé)

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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyMar 21 Mai - 1:55#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash


Le sens de la vie tient peut-être à ça : veiller à ce que chaque petite dame âgée ait le cœur léger. C'est la conclusion à laquelle parvient Thelma, à la tâche derrière le comptoir du Cranachan. Dans son cas, cela consiste à demander comment vont les petits-enfants et à sélectionner la tarte aux fraises la plus brillante. Une mission rondement menée pour cette fois. À se demander pourquoi elle a cherché le sens de l'existence toutes ces années, alors que la réponse se trouvait entre elle et grand-mère gâteaux, qui s'éloigne en lui souhaitant trois fois une bonne journée. La vendeuse se dit qu'elle pourra expliquer ça à son prochain date, lorsque l'inconnu en face d'elle lui demandera immanquablement ce qu'elle « fait dans la vie ». Je rends les petites mamies heureuses. La formulation est peut-être à revoir. Mais elle n'a pas le temps de réfléchir davantage au slogan parfait qui la rendrait fascinante : un imposant gaillard a franchi le seuil de la boutique. Thelma esquisse un sourire mutin en le saluant. Les clients atypiques sont ses préférés. Avec eux, le jeu du « quel gâteau va-t-il demander ? » est toujours plus ardu et donc, plus amusant.

À l'évidence — mesurée ici à la circonférence des biceps de ce monsieur — ce n'est pas un habitué de la pâtisserie. Alors qu'il s'approche, Thelma baisse encore les yeux, à la recherche d’un anneau scintillant à la main gauche de son client. Main qu’il cache suspicieusement derrière son dos. Elle en est certaine désormais : Monsieur s’est fâché avec Madame. Il s’est dit que les fleurs pour se faire pardonner, c'est vu et revu. Un peu d'audace mon petit. Alors il a jeté son dévolu sur la meilleure pâtisserie de Monterey pour tenter de recoller les morceaux avec un peu de sucre. La dissimulation de sa main est un acte manqué : chaque fois qu’il pose les yeux sur cet anneau symbolique, les mots qui lui ont échappé hier soir lui reviennent en tête. Et la honte qui va avec. Alors il la cache, cette main. Il va choisir quelque chose au chocolat, pour montrer à sa précieuse que sa vie mérite d’être remplie des plaisirs les plus exquis, il y veillera dorénavant. Aussi parce que ça ne rate jamais, le chocolat. Il ne peut pas se permettre de prendre des risques aujourd’hui. Son mariage avec Olivia en dépend et…

Thelma cligne des yeux pour se reconnecter à la réalité, croise ceux de son interlocuteur, soutient ce regard déterminé. Du chocolat. Elle en est certaine. « Vous avez déposé ceci dans ma boite aux lettres. Je voudrais savoir pourquoi. » Une demi-seconde lui suffit pour reconnaître le petit oiseau qui vient d’atterrir sur son comptoir, lové au creux de cette fameuse main gauche. Un retentissant « ah ! » résonne dans le crâne de la rouquine. Ses sourcils se hissent haut sur son front, ses lèvres se pincent. L’art de la dissimulation ne fait pas partie de sa formation de marchande de douceurs. C'est regrettable et elle en touchera deux mots à Thomas, le patron du Cranachan. En attendant elle ouvre la bouche, mais aucun son ne semble motivé à en sortir.

Le destinataire d'un de ses pliages l'a retrouvée. Ça ne lui est jamais arrivé, ça n’est pas censé lui arriver. Elle est une semeuse de papiers anonyme, qui est ce blond aux gros bras pour se permettre de venir mettre à jour son identité secrète ? Si elle n'était pas aussi abasourdie, elle serait scandalisée. Elle croise alors ses bras — moins musclés mais tout aussi vaillants — et ce simple geste suffit à lui redonner un peu de consistance. « Je… crois que vous… faites erreur ? » Bravo Thelma, cette défense hésitante et ce regard fuyant n'auraient pas convaincu le plus crédule des muffins à la myrtille. Mais comment saurait-il qu'elle est bien la mère de cette créature de papier ? À coup sûr, son oiseau-tonnerre sentait la vanille ou la fève tonka, ce qui a permis de la traquer jusqu'à l'intérieur de son antre-pâtisserie. Ça lui apprendra, à stocker ses œuvres dans sa boîte à cookies. Animée par un vague instinct de survie, Thelma désigne le comptoir d'un geste approximatif et mime une grimace. « Et puis c'est quoi au juste ce truc, un... crapaud ? » Elle n'en revient pas d'avoir prononcé ces mots. Cet oiseau lui a demandé des heures de travail minutieux, c'est comme si elle insultait son enfant.


Dernière édition par Thelma Appelbaum le Jeu 30 Mai - 23:03, édité 1 fois
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Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptySam 25 Mai - 11:27#

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Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
Nouvelle information sur Thelma : femme expressive qu’un rien perturbe. Habituellement, les gens paniquent devant Victor lorsqu’il évoque la manière forte d’obtenir ses réponses. Avec la vendeuse, il s’est montré poli. Il a dit bonjour, sans allusion ou menace cachée. Lorsqu’il se déplace pour une mission, ses interlocuteurs n’ont pas tous ce privilège. Loin de là.
— Je… crois que vous… faites erreur ?
Bras croisés tels deux bâtons d’allumette faisant obstacle à un obus de 155mm. Joues teintées de groseille, mimant les tartelettes à sa droite. Mignon. Mignonne. Dommage qu’elle se prend pour une marchande de feuilles potagères et raconte des salades. Victor déteste – la tromperie, pas la laitue relevée d’une bonne vinaigrette maison.
Elle baisse les yeux sur l’oiseau-tonnerre posé sur le comptoir. Victor garde les siens rivés sur le visage blême taché d’écarlate. Il sait ce qu’il a apporté. Ce qu’elle a apporté.
— Et puis c'est quoi au juste ce truc, un... crapaud ?
Défense risible, désespérée. Victor a presque envie de garder le silence pour que Thelma s’enfonce davantage. Les petits plaisirs mesquins de la vie, comme faire le pied de grue devant une patinoire et se gausser de chaque chute maladroite. Cédant à la commisération, il rétorque :
— Un crapaud avec six ailes, une queue, un long cou fin et un bec ?
Nul besoin d’une expertise en zoologie pour cerner l’impossibilité de la chose. La nature est friande de singularités, de bizarreries, toutefois celles-ci ont des limites.
— Vous mentez terriblement mal. Vos collègues ne vous l’ont jamais dit ? Une vendeuse en pâtisserie doit être capable de vendre un gâteau au crottin et persuader le client qu’il a un goût de chocolat. Vous êtes loin du compte.
Visage impassible de Victor, qui se surprend à sourire intérieurement. En matière de singularités, Thelma en tient une belle couche. Moins bizarre qu’une grenouille ailée avec une queue et un bec, mais de meilleur aloi que l’adjudant Krett avec son crâne rasé, traversé d’avant en arrière par une bande centrale de cheveux vaniteux.
Parce qu’aucune personne ordinaire ne mentirait pour un origami – d’excellente facture – glissé dans une boite aux lettres. Durant sa jeunesse iconoclaste, Victor en avait bourré quelques-unes de boules puantes. Il niait parce qu’il était odieux et malfaisant. Rien de tel chez Thelma. Une personne odieuse et malfaisante ne déposerait pas un bel ouvrage mystique dans la boite aux lettres d’un inconnu. À moins que…
— Laissez-moi vous exposer la vérité.
Tendant le bras vers l’ouest, Victor livre une adresse précise, coordonnées GPS incluses, ainsi qu’un intervalle horaire de douze secondes – la durée totale du larcin. Douze secondes, c’est beaucoup. Un chrono anormalement élevé. Victor met seulement trois secondes à prélever son courrier : une seconde pour l’ouverture de la boite aux lettres, une seconde pour la collecte, une seconde pour la fermeture. Pas besoin de plus. La lenteur insistante de Thelma atteste que la mission du Guide ailé est d’une importance cruciale.
— Vous avez posté cet oiseau-tonnerre majestueux, la création d’une artiste inspirée. Ma caméra de surveillance a capturé votre faciès fripon ainsi qu’une partie de votre silhouette. En plus d’une piètre menteuse, vous êtes désopilante en maraudage. Dissimuler son visage sous une cagoule ou un sombrero, c’est la base lorsqu’on furète aux abords des habitations. Mais vous vouliez peut-être que je vous retrouve. Consciemment ou inconsciemment.
Silence.
Suspens.
Tic-tac de l’horloge.
Un coup de klaxon impatient dans la rue.
Victor rouvre la bouche :
— Vous vous souvenez peut-être de moi. Pâques 2023, le concours de pâtisserie que le Carnachan a organisé avec le soutien de la mairie. J’y étais, candidat Victor Nash. Vous y étiez aussi, Thelma.

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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyJeu 30 Mai - 23:02#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash

L'énergie du désespoir. Le chant du cygne. Et malgré tout, fatalement, cette sentence implacable : la défense de Thelma n'a servi à rien, son crapaud ailé est tourné en dérision par l'homme de l'autre côté du comptoir. Ce qui est un moindre mal comparé à ce qu'il s'apprête à rajouter.

— Vous mentez terriblement mal. Vos collègues ne vous l’ont jamais dit ? Une vendeuse en pâtisserie doit être capable de vendre un gâteau au crottin et persuader le client qu’il a un goût de chocolat. Vous êtes loin du compte.

La mine renfrognée, les bras toujours croisés, la vendeuse ne peut que subir la deuxième attaque qui s'abat sur elle. Même l'oiseau-tonnerre ne peut rien y faire. Après une seconde de stupéfaction, Thelma articule un « wow » silencieux en fixant son interlocuteur. Son cœur s'emballe un peu, alors elle prend une grande bouffée d'air. Inspirer. Expirer. Des clients difficiles, elle en gère tous les jours ou presque. Mais des clients qui ne sont même pas des clients, et qui viennent en plus lui expliquer comment faire son métier, c'est un parfait détonateur pour la bombe à émotion qu'elle représente. Heureusement pour eux deux, l'homme se décide à lui « exposer la vérité ». À grand renfort de coordonnées spatiales et temporelles, et autre explications très terre à terre.

— Vous avez posté cet oiseau-tonnerre majestueux, la création d’une artiste inspirée. Ma caméra de surveillance a capturé votre faciès fripon ainsi qu’une partie de votre silhouette. En plus d’une piètre menteuse, vous êtes désopilante en maraudage. Dissimuler son visage sous une cagoule ou un sombrero, c’est la base lorsqu’on furète aux abords des habitations. Mais vous vouliez peut-être que je vous retrouve. Consciemment ou inconsciemment.

Moins charmant que la piste remontée grâce à un sillage vanillé. Mais soit : Thelma s'est fait avoir à cause d'une stupide caméra de surveillance. Dans un geste nerveux, elle se gratte l'arrière de la tête en écoutant ce résumé de la situation. Cette façon de glisser un compliment entre deux critiques est déstabilisante. Puis zut, que cherche cet inconnu, à la fin ? Elle n'a fait de mal à personne. Ce papier plié n'était pas censé causer de trouble, tout au mieux un peu de joie. Voulait-elle qu'on la retrouve ? Elle n'a pas vraiment réfléchi aux conséquences de ses semis de papier. Elle ne réfléchit jamais vraiment à rien, sa sœur a passé ces vingt dernières années à le lui répéter, après tout. Thelma va expliquer ce simple fait à ce monsieur peu commode, qu'aura-t-il à répondre à ça ? Il semble déjà penser qu'elle est un peu idiote, ça ne fera que le conforter dans cette idée et il la laissera tranquille, elle la vendeuse qui ne sait pas mentir, et...

— Vous vous souvenez peut-être de moi. Pâques 2023, le concours de pâtisserie que le Cranachan a organisé avec le soutien de la mairie. J’y étais, candidat Victor Nash. Vous y étiez aussi, Thelma.

Une seconde pour se rappeler. Le corps de la vendeuse se décrispe un peu. Puis sa bouche s'arrondit. Bien sûr.

— Oh mon dieu, mais vous êtes le Roi des Braises ! Le Prince du Charbon, c'est vous, débite-t-elle à toute vitesse. Elle se surprend à sourire, pour la première fois depuis que ce Victor Nash a fait irruption avec son oiseau de papier. Je peux enfin mettre un visage sur ce gâteau. Incroyable.

Sentant que son expression est un peu trop malicieuse, Thelma baisse la tête et cache le bas de son visage avec sa main droite. Toute l'équipe du Cranachan s'en rappelle, de ce gâteau — ou plutôt de cet ODNI, Objet Dégustatif Non Identifié. Il a fait sensation lors du concours 2023 mais pas pour les raisons attendues. Avant qu'elle puisse ajouter autre chose, la sonnette de la pâtisserie tinte. Thelma relève la tête, reprend son sérieux, avise le petit groupe qui vient de franchir le seuil de la boutique. Cette arrivée l'aide à reprendre tous ses moyens, le rose de ses joues s'atténue. Elle prend appui sur le comptoir et se penche vers le plus-totalement-inconnu avant de lui parler à voix basse, sur le ton qu'elle imagine approprié aux confidences mystérieuses.

— Écoutez. Afin de ménager l'attente, et savoir ce qu'elle va dire, Thelma fait une pause avant d'enchaîner. Soit vous prenez des pâtisseries, et pendant que je les prépare, je vous explique pourquoi l'oiseau-tonnerre vous a choisi. Soit il va falloir attendre que je m'occupe de ces messieurs-dames... Victor.

Elle aussi, elle peut mettre un prénom à la fin de ses phrases pour asseoir son autorité, et après tout, le Cranachan, c'est son royaume. Elle est la marquise de la meringue, la reine des tartelettes. S'il y a une personne qui doit dicter les règles ici, c'est elle. Elle et son oiseau de papier, qui a su suivre la voie pour la retrouver.


Dernière édition par Thelma Appelbaum le Ven 7 Juin - 17:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyDim 2 Juin - 12:09#

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Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
Elle se souvient de lui. De son brûlé suprême au chocolat au concours, conservé ensuite dans un coin de remise – aucune souris n’ayant les dents assez solides pour grignoter ce bloc fuligineux massif –, puis jeté dans un poële à charbon au cœur de l’hiver, répandant d’exquises flagrances aromatiques lors de sa combustion finale. Victor n’a pas honte de sa création culinaire. Elle a apporté chaleur et douceur au sein d’un foyer, en sus de fumées toxiques qui ont rappelé à l’ordre un voisin tapageur. Triple bénéfice. Maintes créations concurrentes n’avaient rien de mieux à offrir qu’une satisfaction éphémère du palais doublée d’une stéatose hépatique.
— Oh mon dieu, mais vous êtes le Roi des Braises ! Le Prince du Charbon, c'est vous. Je peux enfin mettre un visage sur ce gâteau. Incroyable.
Quatrième bénéfice : la remémoration du gâteau carbonisé dessine un charmant sourire sur le visage de Thelma. Un sourire spontané, gentiment moqueur, de ceux qui égayent l’atmosphère et se propagent telle la douce lueur de l’aube. Pourquoi le réprimer sous sa paume ?
L’onde guillerette atteint et traverse le militaire, qui sourit à son tour.
— Vous flagornez, Thelma.
Achever ses phrases avec le prénom de la vendeuse, c’est comme marquer un point final en écrasant la mine d’un stylo sur le papier. Ça percute, ça donne du style, c’est rigolo. Victor embraye :
— Les braises nous fascinent, le rougeoiement d’un feu au cœur de la nuit offre un spectacle saisissant. Quant au carbone résiduel, il est à la base de la vie sur notre belle planète. Ses atomes forment la matrice des arbres, des fleurs, des papillons et des canetons, ainsi que de nos propres corps. Le carbone est aussi le principal constituant des sucres que vous utilisez en abondance dans cette boutique, ce qui en théorie fait de moi un prince de ce lieu. Et vous place ainsi dans l’obligation de me répondre, Thelma.
Fin de phrase percutante, stylée, rigolote. Victor sourit toujours. Il sourit parce qu’il garde l’avantage – et pas qu’un peu. Le système d’alerte rudimentaire à l’entrée fait entendre son tintement métallique. Thelma capitule, se vautre sur le comptoir telle une pécheresse au confessionnal, l’oiseau-tonnerre sacral pour témoin. En ce jour béni, la providence sert les intérêts de Victor et il ne boude pas son plaisir.
— Écoutez.
Victor approche une oreille. Ses bras veineux croisés devant lui. Le sergent évalue que l’interrogatoire a duré moins de trois minutes trente. Fastoche de chez fastoche. Avec une vendeuse pareille, le proclamé Roi des braises pourrait négocier l’achat d’une forêt-noire au tarif d’un cookie. Ce qu’il ne fera pas. Victor préfère l’odeur des pins baignés de soleil aux crèmes saturées de sucre. En outre, abuser de la candeur d’une ingénue serait un affront aux valeurs du drapeau étoilé.
— Soit vous prenez des pâtisseries, et pendant que je les prépare, je vous explique pourquoi l'oiseau-tonnerre vous a choisi. Soit il va falloir attendre que je m'occupe de ces messieurs-dames... Victor.
Fin de phrase percutante, stylée, pas franchement rigolote. Le Roi déchu déchante. La maitresse des lieux, c’est Thelma aux cheveux de cuivre et elle le fait bien sentir. Pas si ingénue, la vendeuse.
Victor déplie les bras et recule en silence. En jargon militaire : il opère un repli stratégique. Inutile de mêler des civils à leur affaire d’origami mystique. Bienséant, il salue les quatre visages mornes venus troquer leurs maigres économies contre des miettes de bonheur.

Les secondes s’écoulent. Le militaire longe les étals et lorgne les gourmandises, mimant l’intérêt d’un client hésitant. Victor connait peu de choses aux pâtisseries. Le sujet ne figure pas au programme de la formation militaire. Certains produits ont des noms étranges affichés sur une étiquette, certains ne donnent pas l’impression d’être comestibles. Un gâteau en forme de ziggourat chapeautée d’une coulée verte le rend particulièrement dubitatif.
Du coin de l’œil, il observe Thelma et ses ouailles. Il observe surtout Thelma. Avenante, aimable, enjouée. Une frimousse qui s’anime jusqu’à la pointe des sourcils, étonnamment mobiles. Drôle d’oiseau. Elle a peu en commun avec les bonimenteurs de sa profession, leurs rictus de façade et leurs duperies mercantiles. Quelles conséquences sur les finances du Cranachan et la qualité de son offre ?
Victor poursuit l’examen des pâtisseries à la vente, cette fois avec un intérêt non feint.

Les secondes s’écoulent. Des emplettes bon marché plein les mains, le quatuor salue chaleureusement la vendeuse et se dirige vers la sortie. Une expression de gaieté éclaire leurs visages détendus. Tous. Symptômes identiques à madame Bavarde, la doyenne qui a tout compris.
Victor leur ouvre la porte. Tintinnabulement joyeux au-dessus de sa tête. Défilé de mines réjouies et de remerciements spontanés. Épatant.
Dans la rue, aucun nouveau client en approche. Le militaire referme la porte, puis repart à l’assaut du comptoir.
— Vous avez un truc.
Son bras épais se tend à l’horizontale, l’index se déplie comme une lame de couteau, la voix tranche :
— Je vais prendre ceci.
Un gâteau au format familial, appétissant et coloré, mais pas frimeur. Le plus onéreux de sa catégorie. Un petit oiseau meringué semble chanter en son centre.
— Il m’en faut trois. Cela vous donnera le temps de m’expliquer pourquoi l’oiseau-tonnerre vous a choisie vous, avant de me choisir moi.

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Thelma Appelbaum
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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyVen 7 Juin - 16:28#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash

Le gaillard recule et cela procure à Thelma, 1m57, une satisfaction au goût de victoire. Plus douce encore qu'une ganache au chocolat. Pas le temps de savourer cependant : elle a quatre clients à satisfaire et une explication à trouver. Si ses calculs sont bons, cela fait un total de cinq missions à relever. Alors la vendeuse affiche son sourire le plus avenant et se met à la tâche. Ses mains habiles indiquent les valeurs sûres aux indécis en quête de conseil, soulèvent avec précautions les créations sucrées, plient les boîtes en cartons. Les mots que M. Gros Bras a prononcés quelques instants auparavant lui reviennent en tête. « Vous flagornez, Thelma » Qui parle comme ça ? Qu'est-ce que ça veut dire déjà, flagorner ? Et puis est-ce bien sérieux, cette histoire de carbone, de canetons et d'obligation de lui répondre ? N'importe quoi, ce Victor. D'un œil, elle le surveille. Il a l'air de se tenir. N'importe qui serait fasciné par les beautés du Cranachan, mais sur ce coup rien n'était gagné d'avance.

Que va-t-elle pouvoir bien pouvoir lui raconter ? L'oiseau-tonnerre vous a choisi. C'est elle qui a prononcé sa propre sentence. Et vu le phénomène en face d'elle, aucune chance qu'il lâche l'affaire avant d'avoir eu une réponse. Thelma doit gagner du temps. Elle ralentit ses gestes et demande au petit groupe ce qui les amène à Monterey car elle ne pense pas les connaître : un quatuor aussi joyeux, elle s'en souviendrait. Aaah, leurs enfants respectifs, en couple depuis 8 ans, les ont convoqués car ils ont une annonce à leur faire. Une nouvelle joyeuse, sans doute ?

Elle écoute distraitement leur réponse et guette Victor, qui est en pleine inspection des vitrines à gâteaux. L'oiseau-tonnerre semble avoir une importance particulière à ses yeux. Elle ne peut pas lui avouer la vérité. La fin d'une journée intense, la fatigue qui allait avec, Chaussette qui ronronnait sur elle. Le défilement apathique de son écran de téléphone, la photo de bague de fiançailles d'une de ses connaissances du lycée qui est apparue devant elle. La panique qui a assailli Thelma, lorsqu'elle s'est demandée ce qu'elle aurait à annoncer, si elle était du genre à étaler son intimité sur les réseaux. La suite de la nuit avait pour seul objectif de lui occuper l'esprit pour arrêter le flot de ses pensées. Elle a arrêté son zapping télé sur un reportage pointu à propos des oiseaux légendaires, et ne trouvant toujours pas le sommeil, elle s'est lancée dans un des pliages les plus complexes qu'elle ait réalisé jusque-là : le fameux oiseau qui a atterri plus tard dans la boîte aux lettres de Victor Nash. Une simple histoire d'insomnie un peu navrante.

Thelma a tout donné. Les quatre sympathiques ont les bras qui débordent de douceurs, ils sont heureux, ils l'abandonnent. La vendeuse observe le Roi des Braises fermer la porte de la pâtisserie et revenir vers elle. Il va lui faire une remarque sur la symétrie imparfaite de gâteaux. C'est certain. Elle l'entend déjà. L'angle supérieur droit de ce gâteau est de 87° au lieu de 90°, Thelma. C'est inacceptable.

— Vous avez un truc.

Un... truc ? Thelma s'essuie le visage d'un revers de la main, de peur que ce « truc » soit une miette du pain au chocolat qu'elle a boulotté avant le début du service. Mais Victor n'a pas l'air d'être focalisé sur elle. Il désigne un gâteau devant lui.

— Il m’en faut trois. Cela vous donnera le temps de m’expliquer pourquoi l’oiseau-tonnerre vous a choisie vous, avant de me choisir moi.

Toujours cette façon autoritaire — et un peu énervante — de formuler les choses. Thelma s'approche. Un Paradiso, grand format, par trois. Monsieur va s'en sortir avec une petite addition. Ce n'est pas elle qui va s'en plaindre. Elle se penche sur les gâteaux pour s'en saisir avec délicatesse.

— Pourquoi il m'a choisie, je ne peux pas vous dire. Il est venu à moi. C'est tout, expose-t-elle avec un petit haussement d'épaules, comme s'il n'y avait vraiment aucun sujet.

Inutile de lui rappeler la façon dont ce Victor lui a parlé quand elle lui a livré un mensonge pathétique, quelques minutes plus tôt. Cette fois-ci, ce n'est pas vraiment un mensonge. L'univers a conspiré pour qu'elle se retrouve devant ce reportage, l'autre nuit, seule avec ses angoisses. L'oiseau-tonnerre est venu à elle. Concentrée sur ces gestes, la rouquine garde les yeux sur les pâtisseries qu'elle manipule. Elle tente de se remémorer des bribes du reportage. Protecteur des humains, exécuteur de la justice divine, gardien de l'harmonie... Sacrées missions. Sa mission à elle, plus modeste, consiste à cet instant à se saisir de trois grandes boîtes en carton pour y glisser les pâtisseries.

— Quant à pourquoi l'oiseau-tonnerre vous a choisi vous... C'est difficile à expliquer. Je l'avais entre mes mains. Et j'ai ressenti... des ondes ? Une perception ? Appelez ça comme vous voulez. Quelque chose m'a fait m'arrêter devant chez vous. Bien sûr je ne savais pas que c'était chez vous, juste, ça l'était. Chez vous. Bref.

Qu'est-elle en train de raconter ? Thelma secoue la tête en refermant la première des trois boîtes. Sans plus réfléchir, elle enchaîne rapidement. L'improvisation est toujours le style qui lui a le plus réussi dans la vie.

— Je crois que l'oiseau-tonnerre a une mission pour vous, Victor. Et je pense que je peux vous aider.

Malicieuse, elle a relevé les yeux au moment où elle a prononcé son prénom. Elle n'a pas pu s'en empêcher, et lutte maintenant pour réprimer un sourire en coin. Ils sont bêtes, à ponctuer chacune de leurs phrases ainsi. Ils sont bêtes et ça commence à l'amuser, Thelma.


Dernière édition par Thelma Appelbaum le Dim 23 Juin - 10:37, édité 1 fois
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Victor Nash
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39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyMer 12 Juin - 20:58#

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Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
Le calme baigné d’arômes gourmands fournit un environnement propice aux confidences. Pour une civile, du moins : de mémoire de soldat, les pépites au chocolat et les fruits confits n’ont jamais fait parler un combattant ennemi. La gestuelle alanguie de Thelma annonce des aveux étirés, entrecoupés de longues pauses. La célérité n’est point son point fort. Victor le savait avant même de franchir la porte tintante du Cranachan : le temps passé devant sa boite aux lettres l’attestait. Crénom, douze secondes ! Le temps de chanter le premier couplet de l’hymne national, en se grattant le nez entre chaque parole. Le temps de courir un cent mètres et conclure par un salto avant, en luttant contre un vent de face. En revanche, la vendeuse-artiste est très habile de ses mains. Indubitablement. Ce qu’elle perd en fuite anarchique de picosecondes, elle le gagne en maitrise de l’espace. Aucune chance qu’un gâteau tombe par terre, invite une colonie de bactéries à son bord, puis fermente dans une boite en carton avant de revendiquer une prime de performance au lobby des fabricants de papier-toilette. Après douze secondes – manifestement son chrono fétiche –, Thelma aux doigts de fée confesse :
— Pourquoi il m'a choisie, je ne peux pas vous dire. Il est venu à moi. C'est tout.
Ça commence bien. Cent mètres et un salto, vent de face, pour une confession qui ne confesse rien. À ce rythme, la barbe du sergent touchera le sol avant qu’il reçoive le message complet de l’oiseau-tonnerre.
Thelma joue la carte du mystère, probablement en parfaite bonne foi. On saisit rarement l’origine des signes, l’intrication sibylline des événements. En particulier des événements qui n’ont pas encore eu lieu.
Victor pose un coude sur le comptoir et fixe la vendeuse.
— Imprécis, mais intéressant. Vous n’avez pas l’air de pipeauter. La vérité réussit mieux à votre teint, Thelma.
Un minuscule tir de semonce – percutant, stylé, vaguement rigolo – servi avec un sourire en coin. Le coin opposé affichant un pli sévère, résolument hostile aux boniments.
Une chose est sûre : il y a forcément une raison. Pléthore de génies humains l’ont proclamé sous une forme ou autre : Le hasard, c’est le destin qui se promène incognito.. Destin auquel certains croyants attribuent le nom de Dieu. Thelma, quant à elle, ne semble pas s’encombrer de dogmes. Aucun signe religieux, aucun verbiage de bénitier. Une artiste inspirée, dotée d’esprit ouvert et sensible, qui prend simplement les choses comme elles viennent. Ce qu’elle démontre :
— Quant à pourquoi l'oiseau-tonnerre vous a choisi vous... C'est difficile à expliquer. Je l'avais entre mes mains. Et j'ai ressenti... des ondes ? Une perception ? Appelez ça comme vous voulez. Quelque chose m'a fait m'arrêter devant chez vous. Bien sûr je ne savais pas que c'était chez vous, juste, ça l'était. Chez vous. Bref.
Victor hoche la tête. Plisse le front, puis les yeux, comme pour tenter de voir au-delà des apparences. Il ne distingue rien d’autre qu’une vendeuse et trois gâteaux similaires.
Thelma, contrairement à lui, est peut-être extralucide. Potentiellement la réincarnation d’une chamane ojibwée. Potentiellement une descendante des inventeurs du GPS, parce que la fumette sous une tente de sudation n’a jamais prodigué une précision géographique aussi aiguë. La théorie des cheveux en cuivre capteurs d’ondes invisibles n’était pas si farfelue, en fin de compte.
Il commente :
— Je comprends. Vous avez perçu son battement d’ailes occulte, puis son vol vous a guidée jusqu’à ma boite aux lettres. Cela m’est arrivé quelques fois. Mais j’avais toujours une intention initiale, une épreuve à surmonter, une question. Vous m’avez expliqué le comment, quel est selon vous le pourquoi ?
Victor baisse les yeux sur le comptoir. Contemple l’origami qui les a réunis pour une raison encore nébuleuse. Assurément, l’oiseau-tonnerre n’est pas un coup d’essai en matière de pliage. Impossible. Il faut apprendre à mettre un pied devant l’autre et se casser la gueule une bonne centaine de fois avant de bondir jusqu’au ciel et chevaucher les éclairs. Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Mystère.
Victor se rappelle la première fois que l’animal légendaire lui est apparu dans la tempête au-dessus de l’océan, les batailles et les drames qui ont succédé. Son cœur et son poing se serrent. Non, pas cette fois, se rassure-t-il en relevant les yeux sur Thelma. Le Grand Oiseau n’aurait pas niché entre ses petites mains délicates pour accomplir ce type de mission. Il y a un truc chez elle, étranger à la fureur et inné, qui refoule vaillamment les ténèbres telle la flamme douce d’une bougie. Qui ramène un sourire sur les visages moroses.
— Je crois que l'oiseau-tonnerre a une mission pour vous, Victor. Et je pense que je peux vous aider.
Une vive lueur d’intérêt s’allume dans l’œil du militaire. Le mot-clé Mission produit chez lui le même effet que la formule on va promener ? à un animal de compagnie, ça brille ! à un chercheur d’or, ou hé, salut à un ermite cloitré dans sa grotte depuis le dernier concert au Pérou des Cranberries.
Il se penche davantage sur le comptoir, dégaine sa carte de paiement pour confirmer la transaction des trois machins qu’elle appelle Paradiso grand format.
— Dites-moi tout, Thelma. Endossez votre rôle de guide et révélez le message.

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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyDim 23 Juin - 11:09#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash

Pourquoi. Victor souhaite savoir pourquoi. Thelma aussi aimerait savoir. Mais on n'obtient pas toujours ce que l'on veut dans la vie : elle en a la confirmation, chaque jour, quand un impitoyable parent refuse de céder à la supplication de son adorable bambin, alors que celui-ci tente en vain d'obtenir une viennoiserie supplémentaire. La vendeuse espère qu'avec l'affaire qui les occupe ce matin, il n'y aura ni larmes ni cris aigus. À jauger l'homme en face d'elle, ça serait surprenant. Lui parle d'intention initiale et d'épreuve à surmonter, avec l'oiseau-tonnerre qui l'a aidé à naviguer au milieu de tout cela. Il a l'air sérieux. Elle a vraiment du mal à saisir le personnage. Si pointilleux, si pragmatique, si... enclin à lui faire remarquer que la vérité sied mieux à son teint, et pourtant persuadé qu'une créature mystique l'a guidé jusqu'ici. Peut-être a-t-il raison. Au fond, elle commence à y croire.

— Dites-moi tout, Thelma. Endossez votre rôle de guide et révélez le message.

Son rôle. Thelma fronce discrètement des sourcils en refermant la dernière des trois boîtes en carton. Son rôle c'est d'emballer des gâteaux, d'être l'enfant un peu artiste de sa fratrie et, quand l'occasion se présente, de répandre un peu de joie autour d'elle. À 34 ans et demi, sa plus grande responsabilité consiste à indiquer aux femmes enceintes quelles pâtisseries du Cranachan sont sans risque pour elles — et c'est déjà beaucoup pour ses frêles épaules. Désormais, elle se retrouve avec un rôle de guide. Son horoscope du matin aurait au moins pu avoir l'obligeance de la prévenir, avec une phrase du style : « Des responsabilités inattendues pourraient vous tomber dessus. Fuyez. »

Elle ne va pas flancher pour autant. Après tout, elle a voulu jouer et s'imposer comme une alliée dans cette mission cosmique, alors ils vont jouer. Attentive, elle empile les boîtes dans un sac aux couleurs du Cranachan et le dépose avec délicatesse sur le comptoir face à son étrange client. Il lui tend sa carte de paiement. Elle s'en empare sans se presser — elle ne veut pas se laisser déborder par les émotions et la lenteur lui permet de se canaliser — tape le montant dû sur son terminal de paiement, y insère la carte.

— Résumons les faits, Victor. Je... je pense qu’une mission évidente, que vous avez remplie à la perfection, c’était de me retrouver. Thelma hoche la tête d'un air approbatif et esquisse un sourire, tandis qu'elle tourne le terminal vers son client. Son père lui a souvent dit que la flatterie lui ouvrirait toutes les portes. Elle ne fait qu'appliquer ses précieux conseils. Mais elle le pense sincèrement : être traquée puis retrouvée par une caméra de surveillance, c'est une grande première dans son existence et ça l'a assez impressionnée. Flippant, mais impressionnant. L’oiseau-tonnerre savait que cela vous mènerait ici, au Cranachan… O-on peut donc en déduire qu’il voulait que vous mettiez les pieds ici car quelque chose vous attendait…

Du regard et d'un geste des mains à la façon d'un détective dans une série B, Thelma balaie la pièce. Quelle vérité se trouve dans ce temple des douceurs ? La mission ne peut pas juste consister à la trouver elle, Thelma Appelbaum, Ire du nom. Elle n'est qu'une banale employée de commerce. Certes, elle est aussi la créatrice de l'oiseau tout-puissant qui les réunit ici aujourd'hui. Mais elle n'est qu'une adjuvante dans une quête plus grande qu'elle, elle en est persuadée. Son regard passe des vitrines achalandées, à Victor, à l'oiseau bleu ciel qui se trouve toujours sur le comptoir, au sac rempli de pâtisseries juste à côté de lui...

— Oh ! Thelma se fige, frappée d'une illumination, avant de s'animer à nouveau et de faire des moulinets avec ses mains à mesure qu'elle réfléchit à voix haute. Vous avez pris le temps d'inspecter les gâteaux, mais votre attention s'est portée spécifiquement sur le Paradiso. Ça ne peut pas être un hasard, l'oiseau-tonnerre vous a guidé dans ce choix. « Paradiso » c'est quoi, espagnol ? Italien ? P-portu...gais ?

Thelma fait une grimace un peu plus marquée à chaque langue qu'elle énumère. Ces langues existent-elles vraiment ? La géographie n'a jamais été son fort et les parties de Trivial Pursuit sont toujours un long moment d'agonie pour elle. Maudite soit-elle de ne pas avoir écouté Thomas lorsqu'il leur a expliqué l'idée de ce gâteau, inspiré de ses vacances d'enfance quelque part en Europe. Elle sent son pouls s'accélérer sous le coup de l'embarras, alors elle poursuit à toute allure.

— Un gâteau, d'autant plus en format familial, et d'autant plus en trois exemplaires, c'est synonyme de partage. P-peut-être que l'oiseau-tonnerre souhaite vous réunir avec une personne espagnole ! Ou italienne... Ou... Hmm.

Et voilà que cela recommence : elle ne sait plus ce qu'elle raconte. Thelma serre les dents et croise les bras, dans une tentative pour reprendre un peu de contenance. Elle observe Victor. « Je peux vous aider », qu'elle lui a assuré. Elle n'en est plus certaine. Être la messagère d'une créature légendaire, c'est pas de la tarte.
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39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyJeu 27 Juin - 21:04#

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Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
Thelma réfléchit beaucoup. Longuement. Lentement. Ou peut-être qu’elle donne juste l’impression de réfléchir. Qu’en réalité, elle capte les ondes mystérieuses du cosmos à l’aide de sa tignasse flamboyante.
Victor ne lui en demande pas tant. Il réclame le message de l’oiseau-tonnerre, dans la langue de George Washington de préférence. Les piaillements et caquètements lui parlent peu – sauf en morse. Il aurait été plus simple de griffonner son ordre de mission sur une feuille de papier, au lieu d’en effectuer un pliage savant, toutefois les quêtes mystiques recèlent un charme ineffable dont l’efficacité militaire est totalement dépourvue.
Toujours est-il que le délai de douze secondes lui a donné le temps de taper son code sur le terminal de paiement. La transaction a hésité, comme si la carte de Victor manifestait son désaccord à valider l’acquisition de bombes glycémiques, puis le rouleau compresseur des banques éternellement assoiffées de devises a mis le holà et fébrilement débité.
— Résumons les faits, Victor. Je... je pense qu’une mission évidente, que vous avez remplie à la perfection, c’était de me retrouver.
Victor opine, sans conviction. Afin d’encourager la guide à poursuivre sa guidance. Pour un militaire, « mission » et « évidente » forment une liaison aussi déplorable que « couteau » et « émoussé ». Une aberration. Un truc de civils. Une mission doit impliquer un challenge, une difficulté, un séjour à l’hôpital ou, plus héroïque encore, un défi d’intelligence. Or, le destin lui a mâché tout le travail : Victor a installé une caméra de surveillance après sa rencontre avec Jayson et ses récits effarants de vandalisme ; la caméra a capturé le visage de Thelma parce que celle-ci ne raffole pas des chapeaux de paille à larges bords ; Thelma lui était familière parce qu’il a démontré ses talents de chauffagiste à un concours de pâtisserie. Rien de glorieux là-dedans. Zéro difficulté.
Enfin, la prophétesse entre dans le vif du sujet :
— L’oiseau-tonnerre savait que cela vous mènerait ici, au Cranachan… O-on peut donc en déduire qu’il voulait que vous mettiez les pieds ici car quelque chose vous attendait…
Bégaiement mis à part – des interférences dans le flux cosmique, assurément –, les propos sont très clairs. La gestuelle de Thelma également. Tel un musicien obéissant à la baguette de sa cheffe d’orchestre, la tête du militaire pivote de gauche à droite, embrassant un éventail de directions. Murs, étagères, présentoirs, pâtisseries en tout genre, étiquettes, serveuse inspirée, comptoir, origami, sac de courses. Aucune pancarte portant l’inscription : « Victor Nash ».
— Vous êtes fichtrement perspicace, encourage-t-il avec une pointe d’admiration dans la voix. Poursuivez.
Thelma réfléchit beaucoup. Longuement. Lentement.
Puis capte.
— Oh !
Victor parie qu’Isaac Newton a eu la même réaction lorsqu’une pomme lui est tombée sur le crâne, ouvrant la voie à la théorie de la gravité. De manière plus prosaïque, une mère de famille a soufflé le même « Oh ! » au centre commercial, juste avant de précipiter son cadis au rayon des couches infantiles. Thelma étant la porte-voix de l’oiseau-tonnerre, Victor parie sur une révélation mémorable plutôt qu’une anecdote en rapport avec la santé gastrique des nourrissons. Il humecte ses lèvres, suspendu à celles de la serveuse.
— Que voyez-vous ?
— Vous avez pris le temps d'inspecter les gâteaux, mais votre attention s'est portée spécifiquement sur le Paradiso. Ça ne peut pas être un hasard, l'oiseau-tonnerre vous a guidé dans ce choix. « Paradiso » c'est quoi, espagnol ? Italien ? P-portu...gais ?
Victor fixe le paquet. Répond un battement de paupières plus tard – il n’a pas besoin de douze secondes pour réfléchir, lui.
— Aucune idée. Je suis nul en langues étrangères.
En outre, son choix de gâteau n’avait rien d’inspiré. Il résultait d’un amalgame de critères précis répondant à un objectif précis.
Mais soit, les voies du destin sont impénétrables.
La voix de l’oiseau-tonnerre aussi, manifestement.
— Un gâteau, d'autant plus en format familial, et d'autant plus en trois exemplaires, c'est synonyme de partage. P-peut-être que l'oiseau-tonnerre souhaite vous réunir avec une personne espagnole ! Ou italienne... Ou... Hmm.
Le visage du militaire se durcit soudainement. Blêmit. D’anciennes souffrances envahissent son esprit, compriment sa poitrine, brûlent des zones de sa peau – partout où gisent les cicatrices d’une bataille jamais oubliée. Dans sa conscience, une association s’opère inévitablement entre l’oiseau-tonnerre et une famille hispanique. D’origine mexicaine.
— Attendez, ordonne-t-il sèchement.
Il dégaine son téléphone. Tape « Paradissot » sur Wiktionary. Rien. Rectifie l’orthographe : « Paradiso ». Succès de la recherche.
Il déchiffre le résultat.
Soupire de soulagement.
— C’est de l’italien. Cela signifie « Paradis » ou « Lieu paradisiaque ». C’est aussi une ville en Suisse, un pays merveilleux à ce qu’il parait. Avec des vaches qui rient et des rivières de chocolat.
Aucun rapport avec les Espinoza. Son pouls retrouve une cadence régulière. Il range son téléphone, puis relève les yeux sur Thelma.
— J’ai choisi ces trois gâteaux pour me livrer à une expérience. Je voulais les apporter au club de jeux pour personnes âgées qui se trouvent à quatre-vingt-neuf mètres d’ici, direction ouest, puis observer leurs réactions. Je voulais voir s’ils suffisent à égayer leurs journées. S’il y a un « truc » particulier dans les pâtisseries ou les emballages du Cranachan, ou si le « truc » vient essentiellement de vous. Maintenant, je sais.
Il attrape le sac d’une poigne vigoureuse et décrète avec autorité, façon pistolet de gros calibre sur la tempe :
— Vous allez venir avec moi, Thelma. Tout de suite.
Le militaire réalise alors qu’il s’adresse à Son Altesse Sérénissime, Impératrice du Cranachan, Prêtresse de l’Oiseau-tonnerre.
Revirement de stratégie : il porte le sac sous son menton, mains accolées et suppliantes, oreilles rabattues – sportif accompli, Victor contrôle chaque micromuscle et nanotendon de son corps, incluant ceux qui n’existent pas chez le commun des mortels –, puis dilate ses pupilles au maximum dans une imitation stupéfiante du Chat Potté. L’accent italien est une moindre réussite, avec une saveur de pizza trop cuite :
— S’il vous plait, guide. Je subodore qu’une famille italienne en accointance avec ce club est dans la m…ouise, le festin à calliphoridés, la fosse d’aisances, le cake démoulé. (Victor Potté juge qu’après la métaphore pâtissière, Thelma a compris de quoi il retourne.) J’ai besoin de vous pour accomplir cette mission.

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Thelma Appelbaum
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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
vendeuse au Cranachan, objectivement la meilleure pâtisserie de Monterey
un appartement — tout petit mais cosy — dans le centre-ville
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Gâteau carbonisé, oiseau de papier, quête à réaliser · Victor


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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyMer 3 Juil - 12:16#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash


Quand un monsieur pas commode vous ordonne d'attendre, vous attendez. C'est du moins le principe prudent qu'applique Thelma, alors qu'elle observe un Victor agité pianoter sur son téléphone portable. Les prophéties approximatives ont eu l'air de le perturber : il n'a pas dit « Attendez, Thelma », juste « Attendez ». Inquiétant. Heureusement, ils n'ont pas à patienter bien longtemps avant que la magie fiable et rationnelle de l'Internet n'opère.

— C’est de l’italien. Cela signifie « Paradis » ou « Lieu paradisiaque ». C’est aussi une ville en Suisse, un pays merveilleux à ce qu’il paraît. Avec des vaches qui rient et des rivières de chocolat.

La vendeuse écoute attentivement ces explications, puis hoche la tête et laisse échapper un « hmm » d'acquiescement. Ça se tient. Si un village est traversé par une rivière de chocolat, nul doute qu'un pâtissier a pu y mettre les pieds et y puiser de l'inspiration. Elle se fait malgré tout la note d'en toucher deux mots à son patron : si un tel endroit existe, pourquoi n'a-t-il pas jugé bon de lui en parler avant ? Elle pensait qu'ils étaient amis. Et entre amis, on se partage ce genre de bon plan. Elle règlera cette histoire plus tard.

Son regard se pose de nouveau sur l'oiseau-tonnerre. Où essaie-t-il de les mener ? Vers ce « lieu paradisiaque » dont ils viennent d'apprendre l'existence ? Et pourquoi ses hypothèses ont-elles eu un effet sur Victor ? Ce n'était pas vraiment des révélations mystiques, tout au plus des déductions parfaitement logiques basées sur une observations des faits, et après tout Sherlock Holmes n'en fait pas davan…

— J’ai choisi ces trois gâteaux pour me livrer à une expérience. Je voulais les apporter au club de jeux pour personnes âgées qui se trouve à quatre-vingt-neuf mètres d’ici, direction ouest, puis observer leurs réactions. Je voulais voir s’ils suffisent à égayer leurs journées. S’il y a un « truc » particulier dans les pâtisseries ou les emballages du Cranachan, ou si le « truc » vient essentiellement de vous. Maintenant, je sais.

Il sait quoi, au juste ? Thelma fait la moue. Plusieurs choses l'alertent dans ce qu'il lui décrit. De ses lointains cours de sciences du vivant, elle a retenu que rien de bon ne peut suivre les mots « faire une expérience », du moins quand ils sont prononcés par quelqu'un de tout à fait pragmatique et porté sur les résultats. Et Victor — comme Mrs Greenleaf , sa professeure de 6th grade — est la définition même de pragmatique. À peine le temps d'ouvrir la bouche pour protester, la rouquine est devancée.

— Vous allez venir avec moi, Thelma. Tout de suite.

Et flûte. Il avait saisi le sac, pourtant. Elle a cru une seconde qu'il allait partir, qu'en ayant trois créations sucrées au bout du bras, la révélation lui était apparue, simple, formelle : le bonheur se trouve dans le beurre. Il aurait suffit d'ouvrir n'importe quel livre de cuisine pour le constater, mais Victor Gros Bras n'ouvre pas les livres de cuisine, sa participation au concours de pâtisserie 2023 en est la preuve. Son expédition au Cranachan aurait au moins pu lui apprendre ça. Mais ça n'a pas l'air de lui suffire. Devant les yeux ébahis de Thelma, il se met alors à faire des choses… étranges avec son visage, adopte un accent indéfinissable et mime une prière.

— S’il vous plait, guide. Je subodore qu’une famille italienne en accointance avec ce club est dans la m…ouise, le festin à calliphoridés, la fosse d’aisances, le cake démoulé. J’ai besoin de vous pour accomplir cette mission.

Cette fois-ci, la réaction de Thelma ne se fait pas attendre. Sourcils froncés, paumes tournées vers le plafond, les mots lui échappent.

— Qu… Qu'est-ce que vous racontez ?

Elle a compris environ une parole sur deux prononcées par cet homme, mais pense avoir saisi le sens général de sa supplication. Au fond, elle n'est pas certaine d'avoir vraiment envie de tout comprendre.

— Je ne peux pas, lâche-t-elle avec un mouvement d'épaules, détournant le regard. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je travaille.

Son ton s'est fait plus sarcastique que voulu. Pour joindre le geste à la parole, Thelma se tourne vers la vitrine à sa gauche pour y réajuster des gâteaux, s'éloignant de quelques pas de Victor et l'oiseau de papier. Elle sent ses joues chauffer. On ne peut pas dire qu'elle travaille vraiment ces dernières minutes, mais tout de même. Elle a un poste à tenir.

La vérité, c'est qu'elle n'a aucune envie de se rendre à ce club pour personnes du troisième âge. Elle ne va pas l'avouer car elle ne veut pas passer pour un monstre, mais si elle a un faible pour les papy et mamie gâteaux lorsqu'ils sont de passage au Cranachan, elle a horreur des endroits fermés où sont concentrées plusieurs personnes âgées. Elle n'a jamais oublié les odeurs de naphtaline et d'eau de Cologne qui accompagnaient ses visites à son grand-père Abe, il y a des années de cela, à la maison de retraite de Cypress Ridge. Et ça ne peut pas être ça, le Paradiso prophétisé par…

L'oiseau-tonnerre. Thelma revient sur ses pas lentement, en fixant la créature posée sur le comptoir. Elle s'en saisit avec précaution. Au moment où ses mains entrent en contact avec le papier, un frisson la parcourt. Courant d'air ? Connexion mystique ? Second effet banal des retrouvailles d'une mère avec son enfant après une séparation ? La stupéfaction la fige une seconde, puis elle relève la tête vers Victor.

— Allez-y, vous, suggère-t-elle d'un ton plus posé en tendant sa main droite vers son interlocuteur, l'oiseau lové au creux de sa paume. Ces gens ont peut-être besoin de vous. Vous ne serez pas seul, vous me raconterez.

Thelma sent qu'il manque qu'il manque quelque chose, avant de réaliser et d'ajouter précipitamment, avec un léger sourire :

— …Victor.

Perturbée par les forces occultes à l'œuvre, elle en oublierait presque ses bonnes manières.


Dernière édition par Thelma Appelbaum le Sam 13 Juil - 11:29, édité 1 fois
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Victor Nash
Victor Nash
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Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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☾⋆⁺₊⋆ VICTORI ⋆⁺₊⋆☽
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
Our story was tragedy.


Absent du 11 au 29 septembre.

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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyDim 7 Juil - 13:01#

Thunderbird
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@Victor Nash & @Thelma Appelbaum

Fin mai. Centre de Monterey. Pâtisserie Cranachan.
— Qu… Qu'est-ce que vous racontez ?
Victor se raconte que son parlé italien ne vaut pas un quartier de pizza industrielle. On est nul en langues étrangères ou on ne l’est pas.
— Je ne peux pas, se défile Thelma.
Le militaire cligne des yeux. Accuse le coup. Ça, l’élue de l’oiseau-tonnerre ? L’illustre guide de sa mission ? Dégonflée, se dit Victor. Il a vu des poussins de basse-cour plus audacieux à leur sortie de l’œuf.
— Vous ne voulez pas, corrige-t-il, renonçant à son imitation soi-disant irrésistible du Chat Potté. Il ira en toucher deux mots au studio DreamWorks, en singeant cette fois la posture effrayante du loup sanguinaire.
Les joues de la vendeuse se teintent à nouveau d’écarlate.
— Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je travaille.
Fadaises. Écran de fumée. Poudre de perlimpinpin. Avec Thelma, nul besoin d’un détecteur de mensonges à électrodes pour l’affirmer. Des capteurs optiques sensibles aux longueurs d’onde comprises entre 620 et 750 nanomètres suffisent.
Victor ouvre la bouche avec l’intention de rétorquer que son temps de travail serait mieux employé dans une opération marketing au club. Pourquoi secouer des gâteaux qui jouissent paisiblement de leur dernier repos avant d’être découpés, réduits en miettes, puis en bouillie organique par des consommateurs voraces ? Il y a un terme pour ça : la cruauté pâtissière.
Pourtant, le militaire se ravise. Songeant que Thelma est en droit de rester planquée derrière son comptoir telle une impératrice vissée à son foutu trône. Songeant qu’il préfère agir seul que s’encombrer d’une alliée timorée. Bon gré mal gré, elle a joué son rôle de messagère. C’est déjà un cadeau du ciel.
— OK Thelma, lance-t-il avec un petit boom de déception.
Il recule d’un pas, sac à la main.
— Allez-y, vous.
Elle lui offre l’origami sacré.
— Ces gens ont peut-être besoin de vous. Vous ne serez pas seul, vous me raconterez. …Victor.
— Hmm, merci.
Il tend son bras de combattant vers celui de Thelma, fin et pâle. Pince la crête en papier entre le pouce et l’index, hochant la tête avec déférence, puis fait décoller le volatile légendaire de la petite paume.
Braquant ses yeux pénétrants sur la vendeuse, Victor professe :
— Un oiseau est à l’abri dans son nid, mais ses ailes sont faites pour d’autres horizons.
Puis il s’en va.

Les quatre-vingt-neuf mètres sont couverts en trente-six secondes. Terrain plat, rythme de marche commando. En trois fois douze secondes, songe le militaire, Thelma glisserait trois origamis dans une boite aux lettres. Ou derrière son comptoir, elle alignerait trois phrases. Elle rougirait une fois, à cause de sa vilaine manie de pipeauter. Ensuite, elle balbutierait puis afficherait son mignon petit sourire, comme pour s’excuser. Victor élève la paume devant son nez et déclare au somptueux oiseau de papier posé dessus :
— Ta messagère est franchement bizarre. J’ignore ce que tu mijotes, mais je suis sûr que vous dissimulez quelque chose.
Il replie la main, puis franchit l’entrée du club.

La salle ressemble à une halle de brocante. La surface s’étend sur environ quatre fois le Cranachan, avec moitié moins d’espaces vides. L’encombrement donnerait un infarctus à un officier militaire de logistique. De vieilles tables de jeu mal alignées se répartissent l’espace central, garnies de banquettes et chaises disparates. Aucune n’est semblable à l’autre. Les hauteurs varient de la table basse au grand tabouret de bar. Un escabeau pliable en aluminium repose sous un néon mural à l’inclinaison douteuse. Un guéridon vintage trinque avec ce qui ressemble à une table de massage. Des étagères branlantes croulent sous un panel de jeux de société populaires au cours du XXe siècle, longent les murs sans aucune logique apparente. Des haut-parleurs datés diffusent du Frank Sinatra depuis une platine vinyle. Une vingtaine de personnes déplacent des pions, manipulent des cartes, lancent des dés avec une absence éloquente de souplesse. Quelques cannes appuyées sur les tables. Un vieillard en fauteuil motorisé, chapeau de feutre et dentier de requins, plume ses congénères autour d’un plateau de Monopoly. Moyenne d’âge dans la salle : autour de soixante-quinze ans. Soixante-quatorze depuis que Victor est entré.
— Bonjour ! J’apporte des gâteaux du Cranachan, la pâtisserie à l’autre bout de la rue. Servez-vous, il y a du Paradiso pour tout le monde !
Des visages ridés se tournent vers l’intrus au sourire sans joie. Leurs yeux vitreux clignent avec perplexité, puis se reportent à leurs cartes et plateaux de jeu.
Prévisible.
Victor n’est pas Thelma. Il ne possède pas le truc. Le don de rendre les gens heureux. La magie de la vendeuse ne réside pas dans une dosette de sucre ou un logo écossais, tout comme l’origami n’héberge aucun esprit mystique. Les objets détiennent le pouvoir que les humains leur confèrent. Victor croit aussi que certains acquièrent une étincelle de conscience. Les objets sont des assemblages d’atomes rudimentaires ; les circonvolutions du cerveau humain abritent la complexité d’une galaxie.
— Excusez-moi, demande-t-il à une vieille dame courbée devant la machine à café. Connaissez-vous des individus d’origine italienne dans la salle ?
Elle s’interrompt, étudie Victor d’un regard myope, hausse les épaules, puis s’éloigne avec son gobelet fumant.
Le militaire se renseigne auprès d’un sosie chauve de Joe Biden qui lui répond un borborygme avant de rejoindre un bureau ovale. Prévisible. Sur ce coup-là, Thelma n’aurait pas fait mieux.
À la table de bridge, une primo-septuagénaire aux yeux plissés répond : « Tsé ! Je ressemble à une Italienne ? » puis elle glousse : « Baka. » Victor s’est fié au sac Gucci pendant à sa chaise.
Dépité, le militaire s’assoit à une petite table usée au fond de la salle. Dans le coin opposé, un vieil homme solitaire assemble une maquette d’avion à hélice plus grande que la main de Victor. Au moins cent pièces assemblées avec minutie. Peut-être deux cents. À sa gauche, un classieux coffret en bois de pin recèle les éléments restants. À sa droite, un téléphone mobile. Il ne semble pas remarquer le nouveau venu. Concentré, dans sa bulle. Un visage large et clair, ridé et tacheté, type européen de l’est. Pas davantage italien que les Nash.
Victor jette un regard circulaire à travers la salle, l’oiseau-tonnerre de Thelma dressant son long cou entre ses mains. Ces gens ont peut-être besoin de vous. Vous ne serez pas seul, vous me raconterez. Non seulement personne n’a besoin de lui, mais ces gens âgés l’ignorent et se débrouillent très bien à leur manière. Le militaire se sent inutile. Inopportun. Esseulé. Rien de nouveau : ce sentiment le ronge depuis son exil à Monterey. L’exaltation d’une mission ou d’une aventure parmi les civils répond à son besoin de sens et d’action, mais il en faut sans cesse de nouvelles. Quant à la compagnie, un bout de papier plié ne remplacera jamais une présence humaine. Thelma s’est foutue de lui. Si elle croyait réellement en la mission, elle serait venue.
Victor reporte son attention sur la maquette, impressionné par le niveau de détails. Loin d’être un expert en aviation, il reconnait cependant le chasseur iconique de la Seconde Guerre mondiale.
— Belle reproduction de P-51 Mustang.
Les yeux céruléens se lèvent derrière les lunettes épaisses. Il répond d’une voix enrouée :
— Merci, jeune homme.
Dans les clubs pour personnes âgées, la jeunesse dure jusqu’à quarante ans. Formidable – pour qui en a quelque chose à faire. Victor, qui assume ses premiers poils blancs, relance :
— Vous en avez piloté ?
— Je ne suis pas si vieux !
— Pardon, je voulais dire…
Les lèvres du modéliste s’étirent, creusant les sillons de sa peau.
— Je vous fais marcher, c’est de l’humour troisième âge. Et pour répondre à votre question : je suis juste un passionné. Je n’ai jamais piloté. (Des cliquetis résonnent tandis qu’il fouille l’intérieur du coffret.) Mais j’avais un oncle qui a combattu l’Axe à bord de ces appareils. Un homme bien plus courageux que moi. Ils l’ont descendu au-dessus de la Lybie, en 42. J’avais un an.
Il saisit un volet mobile de quelques millimètres à l’aide d’une pince, puis le présente à l’arrière de l’aile droite.
— C’est une belle façon de lui rendre hommage.
L’octogénaire acquiesce, concentré sur ses gestes. Après avoir fixé la pièce et vérifié sa stabilité, il saisit le deuxième volet entre les fines mâchoires de sa pince et reprend :
— Vous êtes dans l’armée, n’est-ce pas ?
— Ça se voit ?
— Je dirais, autant que j’ai passé l’âge de voler.
Victor sourit.
— Je crois qu’il n’est jamais trop tard pour voler.
Soupir du vieil homme.
— Ma petite-fille Italia n’arrête pas de me le rabâcher.
Victor se tend, une étincelle dans le regard.
— Italia ?
Haussement d’épaules.
— Ma belle-fille est férue de l’Italie, c’est elle qui a choisi le prénom. On a plutôt le type polonais chez les Kabacinski, mais quand une femme a une idée en tête…
— Elle ne l’a pas ailleurs, complète Victor obligeamment.
Deuxième volet glissé dans les minuscules tiges métalliques de l’aile gauche.
— Vous la voyez souvent, votre petite-fille ?
Le vieil homme repose son bras raidi sur la table. Désigne l’origami de sa pince.
— C’est un condor ?
Victor baisse les yeux sur la création de Thelma.
— Pas exactement. C’est un oiseau-tonnerre, une créature de légende. Certaines peuplades le représentaient toutefois sous l’apparence d’un condor.
Monsieur Kabacinski hoche la tête.
— Italia est une passionnée des condors. Elle a promis de me rendre visite après un arrêt au parc national des Pinnacles, pour les observer. (Il jette un œil anxieux vers son téléphone.) J’attends son appel.
Victor apprend qu’Italia était censée appeler son grand-père la veille au soir, afin de confirmer sa venue dans la matinée. L’accès ouest du parc se trouve à une heure de route de Monterey. Vingt-cinq minutes de plus pour le campement situé à l’est.
Monsieur Kabacinski dissimule pudiquement son inquiétude. Il décrit sa petite-fille en termes de sérieux et de ponctualité. Quarante-deux ans, mariée, un garçon en première année universitaire. Un poste à responsabilité dans une entreprise de transport. Un petit goût pour l’aventure qui lui a valu quelques désagréments mineurs, des souvenirs qu’on évoque avec le sourire. Rien de grave jusqu’à aujourd’hui. Il montre à Victor une photo d’Italia sur l’écran de son téléphone, prise lors d’un voyage au Mexique. Comme pour se rassurer.
Kabacinski a fait le lien. Forcément. Un oncle disparu à bord de son avion en 42 au-dessus de la Libye, un pays sous le joug de l’Italie mussolinienne à cette période. Italia, 42 ans, férue de condors, un retard qui ne lui ressemble guère.
Et un oiseau-tonnerre en papier, quelquefois assimilé à l’espèce charognarde, posé face au P-51 miniature à cause des révélations sibyllines d’une vendeuse inspirée. Famille. Italie. Réunir. Ces gens ont peut-être besoin de vous.
Victor se lève de sa chaise.
— C’est une belle journée, monsieur Kabacinski. Le ciel est dégagé. Je parie qu’Italia a voulu profiter de sa dernière chance d’observer les condors. Quand elle viendra, vous pourrez lui montrer le P-51 et votre capacité à voler avec lui, comme elle le fait certainement avec ses rapaces aux longues ailes.
Victor se dirige vers la sortie.
— Jeune homme ? Vous oubliez votre oiseau-tonnerre.
Victor avise l’origami resté sur la table.
— Il n’est pas à moi. Il n’appartient à personne et va où bon lui semble. À présent, c’est vous qu’il a choisi. Traitez-le avec respect et il vous guidera. Il guidera à vous les âmes des personnes que vous aimez.

Quatre-vingt-neuf mètres en sens inverse. Quarante-huit secondes. Aucun embouteillage sur le trottoir : Victor a cogité jusqu’à la façade du Cranachan.
Tintement du système d’alerte rudimentaire. Zéro client dans la boutique. Personne à l’exception de je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je travaille. Les gâteaux oscillent autour de leur axe de 180 degrés, sans toutefois y parvenir : 179,5 degrés par-ci, 181 degrés par là. Manque flagrant de rectitude.
Le militaire se campe devant le comptoir.
— Thelma.
Il fait son rapport. Rapide, précis, dépouillé des anecdotes superflues.
— Je pars au parc national des Pinnacles à 13h00. Objectif de la mission : trouver Italia Kabacinski et l’emmener chez son grand-père. Si vous pouvez libérer votre vendredi après-midi et voulez vous joindre à cette expédition, vous savez où me trouver. Autrement, je vous raconterai à mon retour.

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Thelma Appelbaum
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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
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Gâteau carbonisé, oiseau de papier, quête à réaliser · Victor


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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyDim 14 Juil - 1:47#


Pâtisserie Cranachan, mai 2024
@Victor Nash

Thelma s’est condamnée à une longue, une interminable attente. Toute seule, comme une grande. Il ne lui reste rien d'autre à accomplir que de tenir compagnie à ses gâteaux en attendant des nouvelles du front, à quatre-vingt-neuf mètres de là. Victor est parti, et même si c’était l’issue logique, attendue, peut-être un peu espérée, il est parti déçu et le lui a bien fait comprendre. Et ça la met en boule, Thelma. S'entendre dire qu'on manque d'audace n'est jamais agréable, quand bien même c'est tout à fait correct. Elle espère au moins que la mission au club du troisième âge apportera son lot de surprises. Ce n’est pas gagné. Elle ne sera pas là pour interpréter les signes du cosmos, et la réalité est parfois décevante pour qui ne saurait remarquer les hasards heureux de l’univers.

Pour occuper le temps, la vendeuse se lance dans un grand nettoyage de plans de travail qui n’avaient pas besoin d’être nettoyés, un réarrangement de cookies qui n’avaient pas besoin d’être réarrangés, puis une vérification de commandes qui n'avaient pas besoin d'être vérifiées. Deux clients — ou trois ? — viennent la distraire entre-temps. Mais ses pensées sont ailleurs et son service s’en ressent. Bientôt, la solitude la rattrape.

Alors qu’elle étudie l’idée d'initier un inventaire fastidieux des sachets en papier de la boutique, la sonnette du Cranachan tinte. Thelma relève la tête de son carton de fournitures et aperçoit la silhouette robuste qu’elle espérait voir. Son cœur s’emballe un peu alors que Victor s’avance vers elle. Plus de sac à gâteaux, plus d’oiseau-tonnerre dans ses mains. Elle observe son visage mais n'arrive pas à décrypter son humeur. En tout état de cause, rien ne laisse penser que des personnes âgées ont été blessées au cours d'une expérience impliquant un Paradiso et une créature légendaire. C'est plutôt bon signe. « Thelma. » Le suspense est insoutenable.

— Je pars au parc national des Pinnacles à 13h00. Objectif de la mission : trouver Italia Kabacinski et l’emmener chez son grand-père. Si vous pouvez libérer votre vendredi après-midi et voulez vous joindre à cette expédition, vous savez où me trouver. Autrement, je vous raconterai à mon retour.

Puis il s’en va. En silence, elle le regarde s'éloigner.

À 12h29, Thelma ne tient plus en place. Elle a les yeux rivés à l'horloge du Cranachan et à la seconde où la grande aiguille s'aligne parfaitement à la verticale, c'est une mini tornade rousse qui abandonne son tablier, passe le relais de son royaume sucré, remplit un petit sac de chouquettes à la va-vite, claque un au revoir à son équipe. Elle file vers l'extérieur sans se retourner, sa robe vert trèfle voletant au rythme de ses foulées.



Nord-ouest de Monterey

Le souffle court, Thelma inspecte la boîte aux lettres devant elle. Cette fois-ci, c’est la bonne. Du moins le croit-elle. Pourquoi les boîtes aux lettres de ce quartier se ressemblent-elles toutes, au juste ? Rien n'est fait pour faciliter la traque des gens, dans ce pays. En inspectant les alentours, elle se revoit dans cette rue, son oiseau de papier à la main, mais ne saurait plus dire si c'était la veille ou il y a 100 ans tant de choses semblent s'être passées depuis.

Pour la blague, elle aurait bien mis une cagoule pour fureter devant chez Victor, comme il lui a lui-même suggéré plus tôt dans la journée. Malheureusement, elle n'avait ni cagoule sur elle, ni le courage de découvrir comment sont traitées les personnes masquées qui auraient l'audace de s'aventurer devant la caméra de surveillance de M. Victor Nash. Au moins, avec sa robe courte, ses baskets en toile et sa vieille veste en denim deux fois trop ample pour elle — plus grand est le vêtement, plus grandes sont les poches — pas de risque d'être prise pour une brigande. Elle aurait sans doute eu davantage d'allure en cagoule mais enfin, elle n'a même pas eu le temps de passer chez elle pour faire un bisou à Chaussette, alors coudre un vêtement de justicière masquée était hors de portée pour cette fois.

Dans sa main gauche, le sachet de chouquettes, à moitié vide désormais. À son épaule droite, un sac en tissu acheté il y a des années au Monterey Bay Aquarium, aujourd’hui support de ses élans créatifs nocturnes : broderies fleuries, phrase « Fries before guys » en point de croix et autres poches façon patchwork forment un joyeux n’importe quoi créatif. Thelma farfouille dedans pour en extraire son portable. 12h59. Elle est pile à l’heure.
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Victor Nash
Victor Nash
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Chris Evans
MIKROKOSMOS
//

39 ans en avril. Vigueur du corps, expérience de l’âme, tourments de l’esprit.
Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
Une vieille bâtisse spacieuse au nord-ouest de la ville.
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Our meeting was fate,
Our pairing was symbiosis,
Our love was serendipity,
Our story was tragedy.


Absent du 11 au 29 septembre.

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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptySam 20 Juil - 12:13#

Thunderbird
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@Victor Nash & @Thelma Appelbaum

Fin mai. Chez Victor.
12h58. Études préliminaires accomplies. Organisme sustenté en nutriments essentiels. Godillots autour des chevilles, pantalon de treillis doctement équipé, tee-shirt de l’US Army assorti aux couleurs de la roche, casquette militaire sur le crâne. Victor avance en direction de la porte d’entrée. Mouvement par-delà la fenêtre du salon. Il approche et observe à travers le rideau blanc, plisse les yeux.
— Mazette.
Il n’est pas foncièrement étonné d’apercevoir Thelma papillonner devant sa boite aux lettres. Pas plus que son absence l’aurait étonné. Une chance sur deux ; l’enjeu du libre arbitre ; les ramifications du destin. Victor s’est donc préparé aux deux éventualités : agir seul ou avec sa guide. En revanche, il n’imaginait pas la vendeuse du Cranachan aussi petite. Elle paraissait plus grande, juchée derrière son comptoir pareille à une comédienne sur une scène de théâtre. Jouant une monarque impériale très occupée à ne rien faire. Ce que Thelma a perdu en prestance, elle le gagne cependant en drôlerie. Baskets basses et légères inadaptées aux sentiers rocailleux, robe courte exposant ses mollets délicats à la végétation épineuse et aux insectes gourmands, veste assez grande pour servir de voile à une honnête embarcation et piquer de belles pointes de vitesse, petit sac chamarré affirmant la supériorité des lipides sur la gent masculine. Drôle, partant en expédition tels un koala et son bâton de pèlerin au bord d’un grand canyon aride. A-t-elle conscience que le parc national des Pinnacles ne ressemble en rien au parc Paraiso où les familles de Monterey promènent leurs bambins et animaux domestiques ? Les imposants condors ne nichent pas dans des arbres au feuillage doux, un joli massif de fleurs ornementales sous leurs griffes acérées. Ils pourraient même trouver Thelma appétissante.
Victor sourit, puis songe à monsieur Kabacinski et sa petite-fille.
12h59. Avec une synchronicité mesurable en picosecondes, les deux élus de l’oiseau-tonnerre consultent leur téléphone. Puis, d’un mouvement souple, Victor attrape son barda de 23 kilos et le met à l’épaule. Une paille quand on a parcouru des centaines de kilomètres avec des charges deux fois plus lourdes. L’ancien sergent d’infanterie lance joyeusement sa clé de voiture dans les airs et la rattrape au vol.
Peloton, en avant !
13h00. La Camaro SS bleue bondit hors du garage en vrombissant et freine devant Thelma. La portière passager s’ouvre brusquement de l’intérieur.
— Montez.
Puis, de manière conciliante :
— Merci d’être venue, guide.

Sur la route.
D’emblée, le militaire confie une tâche importante à sa coéquipière :
— La mission commence maintenant, Thelma. Prête à exercer vos talents d’enquêteuse ?
Il n’y a pas foultitude d’activités pour s’occuper en voiture : roupiller, se gratter le nez, roupiller, remplir des grilles de sudoku, roupiller, passer le buste à travers la portière et faire peur aux automobilistes en face, roupiller. Une perte de temps dramatique quand on possède les extraordinaires – mais lentes – capacités de perceptions/analyses/déductions de Thelma.
— Prenez votre téléphone mobile et dénichez des informations utiles sur Italia Kabacinski. Elle a 42 ans, mariée, son nom d’usage a certainement changé. Orientez vos recherches sur sa passion des condors, essayez d’obtenir une idée de ses aptitudes et de ses faiblesses physiques, ses problèmes de santé éventuels. Une photo récente nous aidera énormément.
Sortie de l’agglomération urbaine. Un long ruban d’asphalte brillant sous le soleil se déroule vers les montagnes de l’est. Victor complète :
— Contactez aussi le camp des Pinnacles et tâchez de savoir si elle a réservé une cabane ou une tente pour la nuit. Si c’est le cas, demandez-leur d’aller vérifier. Autorisez-vous à broder une histoire pour les motiver, par exemple un problème de santé qui vous rend inquiète au sujet de votre amie Italia. (Il coule un regard mi-joueur mi-accusateur sur l’experte en relation clientèle.) Je suis sûr que vous vous débrouillerez très bien ; personne ne verra votre teint virer à l’écarlate.
Autre surprise – de taille – que Victor n’a pas anticipée : Thelma s’avère une pipelette en voiture. Plus précisément : une questionneuse. Possiblement une vie antérieure dans la Sainte Inquisition, en accord avec sa curieuse fascination envers la pâtisserie de Victor noircie sur le bûcher. Résonne bientôt un concerto dissonant où pour une question qu’il pose, Thelma en pose vingt. Dont dix-neuf On arrive dans combien de temps ? vouées à éprouver sa patience – une vertu que tout militaire issu du rang développe après un mois de garde au centre de nulle part. Thelma décline sa question fétiche en variantes imaginatives. Elle plie les mots comme elle plie le papier, jouant de tous les angles possibles pour atteindre son objectif. Têtue comme une ânesse. Une capacité remarquable, selon Victor. Il apprécie la ténacité et l’ingéniosité. En général. Quand elles ne le contraignent pas à rabâcher. Ses longs postes de garde commencent à dater et sa patience subit les affres d’une érosion lente et irréversible.
Après 12 kilomètres et un énième Bientôt, Thelma qu’il aurait mieux fait d’enregistrer et jouer en boucle, Victor pose la-question-qui-tue. Non qu’il souhaite le décès prématuré de Thelma. Pour les civils qui représentent l’immense majorité de la population de Monterey, la vendeuse du Cranachan est un baume de douceur, un phare d’allégresse qui illumine les mornes crépuscules inhérents à l’existence humaine. Victor aspire simplement à une conversation riche et variée. En pis-aller : un silence d’airain jusqu’à l’entrée du parc national.
— Pourquoi êtes-vous montée dans cette voiture ? Qu’attendez-vous de cette mission, Thelma ?
Selon la doctrine militaire, deux-questions-qui-tuent valent mieux qu’une.

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It is to be useful, to be honorable, to be compassionate,
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Thelma Appelbaum
Thelma Appelbaum
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34 ans, le vertige des années qui commence, avec la réalisation qu'elle n'a encore rien construit de sérieux
célibataire, elle utilise vaguement une appli de rencontre pour remédier à la situation. Ça l'amuse, ça lui donne de l'espoir, ça l'exaspère. Au fond, elle pense toujours, un peu bêtement, qu'elle va croiser l'âme-sœur chez le fleuriste, quand the one voudra acheter en même temps qu'elle les dernières pivoines de la boutique et qu'ils échangeront leurs premiers mots... bref. Célibataire.
vendeuse au Cranachan, objectivement la meilleure pâtisserie de Monterey
un appartement — tout petit mais cosy — dans le centre-ville
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Gâteau carbonisé, oiseau de papier, quête à réaliser · Victor


Retour dans le passé, ramettes à acheter, proposition qui va tout changer
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyMar 30 Juil - 23:29#


Sur la route, mai 2024
@Victor Nash

Si le destin bascule à certains instants, celui de Thelma se joue sans doute là, à 13 heures précises, devant cette voiture excentrique. Partir. Ne pas partir. Un instant, elle se fait la remarque que, sur le cercle chromatique, le bleu de ce bolide est le parfait opposé du roux de ses cheveux. D'aucuns y auraient vu un signe funeste, elle sait qu'on appelle cela des couleurs complémentaires. La portière s'ouvre. Après une seconde d'hésitation, elle monte à bord.

Elle retrouve Victor, habillé comme s'il… partait au front ? Un militaire, damn. Tant de choses prennent sens pour Thelma quand elle capte cette information, mais un vent de panique la saisit quand elle boucle sa ceinture et que la voiture démarre. Elle s'est enfermée dans un espace confiné roulant, avec un presqu'inconnu qui, en plus d'avoir des gros bras, a sans doute les capacités pour les utiliser à des fins létales. Ses petites mains à elle se crispent sur son sachet de chouquettes.

— La mission commence maintenant, Thelma. Prête à exercer vos talents d’enquêteuse ?

Le temps pour elle de marmonner un « hmrrm » inquiet, Victor enchaîne avec les instructions. Thelma écoute. Les informations sont nombreuses. Indulgente, elle se retient de faire remarquer que personne ne dit plus « téléphone mobile » depuis au moins quinze ans. Un regard vers son conducteur lui suffit pour lui confirmer que le rapport de force n'est pas en sa faveur. Elle prend une inspiration puis, docile, se saisit de son portable pour ouvrir un paquet d'applications.

Comment a-t-elle pu se retrouver dans cette situation, avec ce qui semble être une vraie mission à accomplir ? Retrouver Italia Quelquechose née Kabacinski. Les personnes au nom peu commun sont souvent faciles à tracer, les longues heures de background check pour les prétendant·es de ses copines lui ont au moins appris cela. Elle commence à taper des noms sur les réseaux sociaux, ajoute des filtres, essaie des diminutifs. Le nez sur son téléphone, elle sent un léger haut-le-cœur monter en elle. La voiture, c'est pas son truc, et la nervosité causée par cette situation inattendue n'aide pas non plus. Pour se distraire, Thelma relève la tête et commence à poser des questions à Victor. Ce qu'elle aurait dû faire avant même de le laisser partir du Cranachan, à vrai dire. Le parc des Pinnacles, hm ? Italia, hm ? L'armée, hm ? Il faut qu'elle respire et qu'elle regarde la route. Quand devrions-nous arriver, Victor ? En même temps, il s'agit de donner le change, elle n'a aucune envie de montrer qu'elle n'est pas la guide qu'il pense avoir à ses côtés.

Thelma reprend le fil de sa mission quand elle sent son début de nausée se dissiper. Les profils défilent au bout de ses doigts. Elle va trouver ces infos sur Italia dans les instants qui suivent, elle en est persuadée. C'est sans compter sur Victor, qui complète les instructions :

— Contactez aussi le camp des Pinnacles et tâchez de savoir si elle a réservé une cabane ou une tente pour la nuit. Si c’est le cas, demandez-leur d’aller vérifier. Autorisez-vous à broder une histoire pour les motiver, par exemple un problème de santé qui vous rend inquiète au sujet de votre amie Italia. Je suis sûr que vous vous débrouillerez très bien ; personne ne verra votre teint virer à l’écarlate.

— Eh ! s'indigne Thelma lorsqu'elle entend les derniers mots. Elle se tourne vers sa gauche. On se calme, Roi des Braises.

Puis elle se renfonce dans son siège, la mine bougonne, et se concentre sur son portable. Elle a beau protester, Victor est dans le vrai : ses joues tournent immédiatement tarte-à-la-fraise. Cela a au moins le mérite de lui redonner un peu de couleurs. Peut-être ne font-ils pas une si mauvaise équipe, après tout.

Entre deux nouvelles questions — Grand-père Kabacinski, hm ? Et comment s'annonce le trajet ? — deux coups d'œil à la route et deux grandes inspirations-expirations, un profil attire l'attention de Thelma sur l'écran de son portable. Une certaine "ita82" dont la photo de profil est une femme de dos, en tenue de randonnée, dans un paysage grandiose. God bless les millennials qui se sentent obligés de mettre les chiffres de leur année de naissance dans tous leurs pseudos. Thelma fait défiler rapidement les photos : principalement des paysages, des fleurs… et des oiseaux. Elle laisse échapper un « Gotcha, Italia ». Sous le cliché d'un bord de mer, elle lit des commentaires complices échangés avec un certain Matt Hill. Elle tape "Italia Hill" dans un moteur de recherche et tombe sur un article de presse régionale, datant de l'année dernière : "Les condors, trésor fragile de Californie". Dans un encart dédié à une interview, le portrait d'une femme souriante.

— Bonjour, Italia Hill, bénévole des Friends of California Condors Wild and Free, lance Thelma, histoire de signifier à Victor qu'elle avance dans la liste de choses à faire.

Elle enregistre la photo et, presque machinalement, pour ne pas laisser le silence s'installer, s'enquiert une nouvelle fois de l'heure prévue d'arrivée. Puis elle demande au chauffeur de lui raconter à nouveau la scène avec M. Kabacinski. Mais Victor, se contentant de répondre patiemment jusque-là, décide que lui aussi peut en poser, des questions.

— Pourquoi êtes-vous montée dans cette voiture ? Qu’attendez-vous de cette mission, Thelma ?

Elle fronce les sourcils et lui jette un regard en coin, avant de se recroqueviller imperceptiblement dans son siège. Pourquoi est-elle montée dans cette voiture, c'est une question à laquelle elle a mis un soin particulier à ne pas réfléchir. Son service se terminait pile à temps pour être au rendez-vous, elle n'avait rien d'autre de prévu pour l'après-midi que trier par couleur les dizaines d'échevettes de fils à broder qui traînaient dans son appartement, et surtout, quelqu'un semblait avoir besoin d'aide. Les signes étaient suffisants. Parce que j’ai besoin de me sentir vivante. Voilà une réponse qu’elle aurait pu fournir, si elle était assez honnête pour la formuler à elle-même.

— Je… hmm, fait Thelma en regardant au loin. Je… Je sais pas trop, en fait. Vous n'auriez pas été dans cette situation sans mes… déductions. Ça semblait être la bonne chose à faire. Et puis… Elle tourne la tête vers Victor, un sourire subtil au coin des lèvres. Je sais vraiment pas comment vous auriez pu vous en sortir sans moi jusque-là, je pouvais pas vous laisser comme ça. Et puis si par hasard vous aviez réussi, Italia aurait sûrement eu peur, en vous voyant débarquer seul.

N'importe qui aurait été intimidé — et peut-être un peu effrayé — par son compagnon d'aventure, surtout habillé comme ça. Les yeux à nouveau rivés sur son téléphone, Thelma se met à la recherche d'un numéro auquel joindre le parc, en s'adressant à son tour à Victor.

— Et vous, Victor. Ça vous arrive souvent, d'embarquer des inconnues en mission ? Ou vous faites ça seulement quand un adorable papy vous le demande ?

Mutine, elle observe son partenaire d'un jour. Avant d'entendre une voix étouffée, un peu robotique. Thelma jette un coup d'œil à son portable et se rend compte qu'en voulant faire la maligne, elle a appuyé par mégarde sur le numéro d'accueil des Pinnacles. Sans même avoir le temps de répéter ce qu'elle allait dire. Et flûte.

— Oh, m… Elle ramène le téléphone à son oreille précipitamment. Oui, bonjour, je… Voilà, j'espérais que vous pourriez m'aider. Mon… mon amie Italia est partie randonner dans le parc, je n'arrive pas à la joindre et je… Thelma fait une pause comme pour prendre son élan, puis elle enchaîne avec une histoire d'insuline qu'Italia n'a pas emmenée avec elle, alors elle est inquiète pour son amie, elle voudrait vraiment savoir si elle va bien, a-t-elle dormir au camp hier soir ? La meilleure inspiration de la vendeuse : les clients plaintifs du Cranachan qui n'acceptent pas d'entendre que non, une commande pour 200 personnes pour le lendemain ne va pas être possible.

Elle parlemente, est redirigée deux fois, patiente, insiste. Elle veille aussi à ne pas trop faire attention à Victor, elle est déjà suffisamment distraite comme ça. Finalement, quand il semble qu'elle ne peut pas obtenir davantage d'informations de l'homme au bout du fil, elle le remercie chaleureusement et veille à bien raccrocher. Elle se tourne vers son camarade d'expédition.

— Pas de trace d'Italia dans les registres pour la nuit. Mais elle est passée dans la matinée au bureau d'informations à l'est, c'est une habituée, un certain Bobby l'a reconnue, ou croit l'avoir reconnue, enfin, il était en pause café et n'a pas pu me confirmer lui-même, mais il a dit être certain à 90 % que c'était elle. Donc… ça doit être elle ?

Son rapport est un peu confus, mais tout le monde n'a pas l'entraînement militaire pour rendre compte. Au moins, elle essaie de s'impliquer, tous les employeurs de Thelma n'ont pas eu cette chance-là.
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Victor Nash
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Célibataire. Il a aimé et fut aimé en retour, des cadeaux de la vie qu’il chérit en son cœur. Amours impossibles, d’intensités diverses, étouffées par son dévouement envers l’US Army, plusieurs fois ensevelies sous le tombeau de la tragédie. Il chemine aujourd’hui avec la froide solitude, ressent parfois l’envie d’une compagne de voyage plus chaleureuse.
Sergent d’infanterie muté début 2022 au Presidio de Monterey, base militaire dépourvue d’unité de combat. Affairé à des tâches profondément ennuyeuses d’intendance et logistique. Victor a toujours eu la bougeotte et le goût de l’action ; il a passé une grande part de sa vie adulte sur les théâtres d’opération de l’US Army – sa famille de cœur. Et comme dans toutes les familles… il y a des couacs. Un sauvetage interdit en Afghanistan, jugé comme acte d’insubordination, lui a valu cette mise au placard qu’il espérait temporaire. Redresseur de torts depuis septembre 2022. Des rencontres et événements inopinés le poussent à se battre hors des lois, mais toujours en accord avec son code de conduite.
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MessageSujet: Re: Thunderbird (Victor & Thelma) Thunderbird (Victor & Thelma) EmptyMer 7 Aoû - 21:07#

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Fin mai. Sur la route du Parc national des Pinnacles.
Victor écoute les babillages de Thelma d’une oreille, hochant la tête à chaque découverte majeure : une année de naissance coïncidant avec la sortie en salles de Rambo First Blood, film chéri des vétérans ; un nom évoquant de belles randonnées ainsi qu’un acteur italo-américain ayant brillé dans le western spaghetti potache ; un groupe de bénévoles qui vénèrent le condor californien en tant qu’animal totem. Toutes les informations se recoupent avec un cohérence remarquable. De haut vol. L’oiseau-tonnerre prend manifestement soin de ses ouailles et son élue progresse – étonnamment – vite et bien, au point que Victor se sent obligé d’appuyer en catimini sur le champignon pour soutenir son formidable élan. La vitesse l’oblige à slalomer entre des automobilistes qui boivent, mangent, chantent faux, dansent sur leur siège avec la musique à fond, remplissent des grilles de sudoku sur fond de musique zen, se maquillent, se brossent les dents, se liment les ongles autour de l’anneau du volant, passent des appels en mains-libres, envoient des fichus textos sans regarder la route. Tout le monde s’occupe en conduisant. Victor s’occupe en questionnant sa passagère sur ses motivations à rejoindre cette expédition à (bas) risque :
— Ça semblait être la bonne chose à faire.
Victor acquiesce. Thelma prêche un convaincu. Dimanche dernier, il s’est dit la même chose en brisant quatre phalanges à un fieffé voleur.
— Et puis…
À la périphérie de son champ de vision, dans la zone de basse altitude du siège passager, Victor détecte la rotation du visage pâle et roux dans sa direction. Tel un gymnaste pratiquant le grand écart latéral avec la désinvolture de l’habitude, il garde l’œil gauche sur la route et dévie le droit sur le minois espiègle.
— Oui ?
— Je sais vraiment pas comment vous auriez pu vous en sortir sans moi jusque-là, je pouvais pas vous laisser comme ça. Et puis si par hasard vous aviez réussi, Italia aurait sûrement eu peur, en vous voyant débarquer seul.
Nouveau grand écart, non pas oculaire, mais labial.
— La sagesse habite vos paroles, ô guide.
Le militaire vérifie néanmoins son reflet dans le rétro intérieur afin d’évaluer le niveau de frayeur qu’il suscite. Visage commun et soigné, habits de travail communs et propres, carrure peu commune rendant superflu l’emploi d’une arme – parmi les quatre dissimulées à l’intérieur du véhicule. Rien de particulièrement effrayant, donc, à moins qu’Italia et ses amis s’adonnent à d’antiques rites sacrificiels visant à rapprocher l’espèce humaine des majestueux charognards.
— Et vous, Victor. Ça vous arrive souvent, d'embarquer des inconnues en mission ? Ou vous faites ça seulement quand un adorable papy vous le demande ?
Si Thelma savait, elle commanderait de rebrousser chemin sur-le-champ. Non négociable. Prétextant une injonction soudaine de l’oiseau-tonnerre. Ou peut-être que la rouquine débloquerait sa portière fissa et bondirait de la voiture propulsée à 120 km/h, emportant ses chouquettes dans sa fuite. Ça semblait être la bonne chose à faire, dirait-elle à l’hôpital.
Mais Thelma ne sait pas. Elle sait que son chauffeur carbonise des pâtisseries et place sa boite aux lettres sous vidéosurveillance. Rien d’original ou d’inquiétant, pas comme cette coutume suspecte manie de verser le lait avant les céréales.
Après une manœuvre de dépassement sur une vieille Buick conduite par une survivante de Woodstock, cheveux argent et bigoudis, Victor souffle avec enthousiasme :
— Je ne sais pas non plus dire non aux mamies.
Un appel au campement du parc le sauve d’un interrogatoire poussé. La vendeuse semble exceller dans l’art du baratin. Rusée, appliquée, motivée. Elle résume :
— Pas de trace d'Italia dans les registres pour la nuit. Mais elle est passée dans la matinée au bureau d'informations à l'est, c'est une habituée, un certain Bobby l'a reconnue, ou croit l'avoir reconnue, enfin, il était en pause café et n'a pas pu me confirmer lui-même, mais il a dit être certain à 90 % que c'était elle. Donc… ça doit être elle ?
Victor hausse les épaules.
— Dépend s’il l’a entrevue avant d’avoir bu son café ou après. Certains ont tellement la tête dans le cul au petit matin qu’ils affirmeraient avoir vu la fée des dents finir sa tournée. Je suis certain à 90% que ce Bobby n’est certain de rien du tout.
Le militaire réfléchit. Demande à Thelma de vérifier l’agenda des Friends of California Condors Wild and Free : rien.
— Nos informations indiquent qu’Italia Hill s’est aventurée aux Pinnacles aujourd’hui, qu’elle connait bien le parc naturel et qu’elle bénéficie d’une condition physique au minimum correcte. Nul besoin de tergiverser sur les « peut-être » ou les « oui mais ». J’avais songé à un accident, et bien que personne ne soit à l’abri, ce n’est pas l’option à privilégier. Nous devons supposer qu’une affaire personnelle l’occupe là-bas. Une affaire soudaine et embarrassante qui l’a détourné de son rendez-vous avec son grand-père sans explication. Il y a anguille sous roche. Ou condor sur la falaise, pour adhérer à son mode de pensée.
Il gratifie sa guide d’un signe de tête laudatif, puis tonne :
— Vous avez très bien investigué, guide. Vous rendez honneur à l’intérêt que l’oiseau-tonnerre vous porte.
Après 12 secondes, il ajoute d’une voix adoucie :
— Je ne vous considère plus comme une inconnue, Thelma. Selon une croyance cree, une personne devient familière lorsqu’on prononce son nom 50 fois en sa présence. J’ai tenu le compte : 57. Sans bégayer une seule fois, ce qui, vous en conviendrez, relèverait de la triche.
1957 : l’année de sortie au cinéma de Singin' in the Rain.
Victor allume l’autoradio. Assez fort pour tarir le flot de questions triviales jusqu’à l’entrée l’ouest du parc des Pinnacles. Le campement de l’est ne détient plus d’informations déterminantes sur Italia, à la manière d’un citron passablement pressé. Ils ne vont pas effectuer un détour de 42 minutes pour récupérer quelques gouttes supplémentaires. Objectif à faible intérêt tactique, dit-on dans l’infanterie. Le militaire suit la route ensoleillée jusqu’à 14h03.

BIENVENUE AU PARC NATIONAL DES PINNACLES. Un panneau d’information annonce sous quelles conditions tarifaires : 15 dollars pour une personne à pied ou en vélo, 30 dollars en voiture. Zone urbaine ou espace naturel, les pauvres ne sont jamais les bienvenus.
La voiture roule lentement vers le parking à ciel ouvert. Rempli à 20% de sa capacité. Six véhicules, dont deux tout-terrain inutiles puisque les engins motorisés sont bannis à l’intérieur du parc.
— Je m’occupe de nous mettre en règle. Ne vous souciez pas des frais, Thelma. Les militaires bénéficient d’exonérations pour les parcs nationaux.
Un des privilèges de travailler pour le gouvernement. Une des méthodes de l’Oncle Sam pour compenser le salaire peu attrayant qui va avec l’uniforme.
D’un geste de la tête, Victor désigne le terre-plein herbacé à leur gauche. Un petit groupe de promeneurs, répartis sur deux bancs pierreux, cassent la croûte autour d’une table en bois massif.
— Demandez-leur s’ils ont croisé Italia ou aperçu des condors aujourd’hui, on ne sait jamais. (La Camaro s’immobilise entre deux bandes blanches délavées.) Vous pouvez emprunter le chapeau de paille sur la banquette arrière. (Sourire en coin.) C’est celui que j’utilise pour fureter incognito aux abords des habitations.
Il jette un dernier regard au sac en toile de la vendeuse : Fries before guys. Question friture, madame va être servie. Puis il sort de la voiture.
Paysage minéral. Chaleur raisonnable, autour de 28°C, le soleil de fin printemps ne tape pas encore très fort. Aucune ombre dans un rayon de 50 mètres. Enveloppée d’une peau laiteuse, Thelma survivra peut-être à l’après-midi sans muter en écrevisse. Moins de chance qu’elle résiste à une liquéfaction sous sa veste en denim mal ajustée. Le bitume chauffe comme une plaque de cuisson et l’absence de vent accroit la sensation de fournaise. Fries before guys. C’est ce qu’on va voir.
— Bonne chance, Thelma. On se retrouve ici pour faire le point.

Habitué aux conditions extrêmes, Victor se dirige vers le bâtiment principal d’un pas nonchalant. À la guérite des rangers, un jeune planton rougeot avise son accoutrement militaire et salue respectueusement de la tête. Victor l’imite. Inutile d’élaguer son capital sympathie en posant des questions sur Italia Hill : l’amie des condors est entrée par l’est et n’est pas officiellement disparue.
Le bâtiment en dur ne paye pas de mine depuis l’extérieur. Deux rangs de panneaux solaires sur le toit apportent l’unique touche de soin et de modernité. L’intérieur offre un contraste saisissant. Air frais, odorant, agréable. Sol propre, à température très inférieure au seuil de cuisson. Des photos époustouflantes du parc tapissent les murs. Derrière un bureau, une hôtesse apprêtée fredonne derrière un vieil ordinateur. Les haut-parleurs intégrés crapotent une musique métallique. Ambiance conviviale, un brin vieillotte et sans prétention, comme Victor les aime. Semelles silencieuses, il approche du bureau – une table blanche renforcée de petits caissons à roulettes.
We would hit the town on Friday night ♫ Stay in bed until Sunday ♫
Une activité que Thelma envie certainement depuis quelques minutes, songe Victor.
Just my imagination ? s’enquiert-il.
L’hôtesse détourne la tête de l’écran avec un immense sourire. Cheveux acajou aux racines grisonnantes, joues fardées, paupières bleu pervenche, assez de baume fuchsia sur les lèvres pour repeindre le toit de la Camaro. Perchée sur un nez long, des lunettes surdimensionnées agrandissant une paire d’yeux en mouvement. Betty, informe un badge pendu à la bretelle gauche d’une robe colorée.
— Vous êtes fan des Cranberries ? demande-t-elle d’une voix haut perché.
— Jusqu’à la mort.
Les gros yeux mobiles dansent avec intérêt sur la silhouette du militaire.
— Votre chanson préférée ?
— Dépendante de mon humeur. La vôtre ?
Free to decide, répond-elle sans hésiter.
— La chanson des esprits libres et indépendants.
Les lèvres pimpantes s’étirent. Les cils battent comme dans un cartoon. La, la-la-la, la, la-la-la-la, crachent les enceintes.
— Il me faudrait un passe pour la journée, Betty.
Elle tressaute sur son fauteuil.
— Bien sûr ! Tout ce que vous voulez, monsieur… ?
— Nash, répond-il tout sourire en posant sa carte militaire sur le bureau.
Le truc du prénom à la fin marche du tonnerre. Sans besoin d’attendre la 50e fois pour devenir familiers. Il faudra qu’il trouve le moyen de remercier Thelma pour cette trouvaille.
— Mais je préfère que vous m’appeliez Victor, si cela vous convient.
— Avec plaisir, Victor !
Et de un. Encore 49 avant d’écouter The Cranberries en partageant une paire d’écouteurs, selon l’ancienne croyance cree. Betty se dévoue pour remplir elle-même le formulaire d’exonération parce qu’elle n’a rien de mieux à faire. Le passe sera valable toute l’année, afin que Victor puisse revenir quand il veut. Accueil cinq étoiles. Service rapide et efficace. Son zèle contraste avec la langueur impériale de la vendeuse du Cranachan. Son clavier mécanique génère un bruit plaisant de mitraillette.
— C’est très gentil à vous, Betty.
— Je vous en prie, Victor.
Et de deux. Quelques rougeurs apparaissent sur les rares parcelles de peau ayant échappé au maquillage. Betty reprend son boulot. Clavier-mitraillette. Silencieux, le militaire contemple la grande carte murale du parc. La même qu’il a téléchargée sur son téléphone et mémorisée.
— J’imagine que vous connaissez le parc et ses secrets sur le bout des ongles, Betty. Je m’intéresse aux condors.
Les gros yeux se détachent de l’écran. Betty attrape une brochure et la déplie sur un espace dégagé du bureau. À l’endroit pour Victor, à l’envers pour elle. Sur le bout des ongles, lesquels, longs et rouge vermillon, pointent avec précision une zone au centre-ouest de la carte. De sa voix de crécelle, Betty explique que les High Peaks offrent les meilleurs points d’observation, spécialement au lever et au coucher du soleil. Mais une ligne de crête au sud-est du camp offre également des courants chauds qu’apprécient les grandes ailes des vautours. Des télescopes d’observation ont été placés à Bench Trail afin de saisir leurs longs vols planés.
— Le soir, quand la lumière faiblit, les condors majestueux se perchent sur leur arbre favori et contemplent leur royaume crépusculaire.
— Vous êtes une poétesse, Betty.
Elle glousse. L’ongle vermillon de son index tapote un paragraphe au bas de la brochure.
— C’est écrit quelque part ici, Victor.
Lequel ne quitte pas l’hôtesse des yeux.
— Votre équipe de rédaction a fait du bon boulot. Vous aussi, Betty.
Battements de paupières bleu pervenche.
— Oh, merci, Victor.
Elle lui remet son passe annuel. Petit rectangle de carton recyclé, couleur ocre, nominatif, date d’expiration : mai 2025.
— Le mérite vous revient. Puis-je vous demander un dernier service ? Il me faudrait un deuxième passe. Le modèle standard, valable aujourd’hui, pour une civile.
Betty hoche la tête, l’air de dire ben tiens, au fond je m’en doutais.
— Votre amoureuse ?
— Ma guide.
Gros yeux éberlués derrière les lunettes.

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Thunderbird (Victor & Thelma)

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