Je n’étais pas sensé couvrir ce défilé de mode mais le journaliste prévu aujourd’hui est malade. Comme tous les autres étaient déjà sur autre chose, je me suis porté volontaire pour le remplacer. Sortir de mon bureau me fera du bien. C’est en tout cas ce que je me suis dit en arrivant sur place. Il y a du monde, je reconnais quelques visages familiers avec qui j’échange et en croisant un membre du staff, je lui demande de prévenir Lauren Bokan que je l’attends après le défilé. J’explique rapidement de la part de qui je le demande puis je rejoins ma place.
Le temps passe, je laisse le photographe qui m’accompagne faire son travail et à la fin du défilé, je fais un signe au membre du staff avec qui j’ai échangé un peu plus tôt, pour qu’il puisse dire à Lauren où me trouver. En l’attendant, je consulte mes notes ainsi que les questions que j’ai à lui poser. Le magazine aimerait faire le portrait d’un jeune styliste et apparemment Lauren répond aux critères.
Je suis en train de vérifier mes mails lorsqu’on s’approche de moi. Ce n’est pas Lauren, mais le membre du staff avec qui j’ai déjà échangé. Le jeune styliste ne va pas tarder à me rejoindre. Je le remercie tout en posant le regard sur un jeune homme qui semble venir dans notre direction.
Lauren n’avait pas l’habitude de donner des entrevues. Il travaillait généralement dans l’ombre, ce qui était ironique quand on connaissait son besoin d’attention. Lorsqu’on lui avait proposé de répondre aux questions du rédacteur d’un magazine mode, il avait immédiatement accepté. On lui avait conseillé de donner des réponses concises, de ne pas trop s’étaler, puisqu’on connaissait les habitudes du styliste.
Le rédacteur assistait d’abord au défilé et, ensuite, un membre du staff vient chercher Lauren qui fait les cents pas dans la loge où les modèles se changeaient, et qui était maintenant déserte. Il pose toutes sortes de questions à son collègue au sujet de l’homme qu’il s’apprête à rencontrer. Il en retient une chose importante; apparemment, il est beau gosse.
C’est d’ailleurs ce que Lauren ne tarde pas à remarquer lorsqu’il se dirige à l’endroit où il doit rencontrer le rédacteur. Il l’aperçoit de loin, un coréen, comme lui. Grand brun ténébreux au regard profond. Il n’est pas aussi beau que Sam, il ne le sera jamais, mais suffisamment pour mettre le styliste dans tous ses états.
Morgan Davis?
Il s’approche rapidement, lui offrant son plus grand sourire alors qu’il serre sa main sans attendre un geste de sa part, la tenant prisonnière des siennes.
Lauren Bokan, enchanté! Vous voulez qu’on s’installe dans un endroit plus confortable? Il y a des loges de libres. Ou alors, vous préférez aller au café juste au rez-de-chaussée? Ce n’est pas le meilleur mais il est pas mal. Au fait, vous avez de très jolies lèvres. On vous l’a sans doute déjà dit.
Je ne sais pas quoi dire. Il n’y a pas de mot assez juste pour décrire Lauren Bokan et je comprends mieux pourquoi on a été incapable de m’en parler. J’ai également la désagréable impression d’être tombé dans une sorte de traquenard. Après tout, ce n’est un secret pour personne au magazine, que je suis un célibataire endurci depuis que je suis veuf. Je sais aussi qu’on cherche régulièrement à jouer les marieurs avec moi. Alors forcément, je me tends un peu quand le jeune styliste se montre si tactile avec moi. Est-ce utile de préciser que je rougis un peu lorsqu’il parle de mes lèvres ?
Je réussis tant bien que mal à récupérer ma main avant de lui répondre : « Enchanté. Je crois qu’il vaut mieux discuter dans une loge libre. » Un sourire un peu gêné se dessine sur mes lèvres alors que je me sens terriblement mal à l’aise vis-à-vis de ce garçon particulièrement volubile. Ça ne dura pas. Il faut juste que je me remette de l’effet Lauren Bokan. Si on m’avait prévenu, j’aurais pu mieux appréhender cette première impression qui est saisissante.
Lauren a l’air d’un jeune homme enthousiaste, tactile et bruyant. Si nous allons prendre un café ensemble, nous risquons de gêner les autres clients. Alors le temps de l’interview, mieux vaut jouer la discrétion. Au besoin, nous pourrons prendre un café et passer un moment informel plus tard. « Je vous suis. » Parce qu’il vaut mieux poursuivre en privé avant de devenir l’attraction de tous.
L’autre homme ne semble pas aussi emballé par cette rencontre mais Lauren ne s’en offense pas. C’était souvent comme ça. Morgan retire sa main de celles du styliste qui pose une main sur son dos, ni trop, ni trop bas, pour l’inviter à le suivre.
La loge? Excellente idée. Vous n’avez pas à me vouvoyez, je ne suis pas si vieux. Pas que vous l’êtes, mais je préfère avoir votre permission avant de me montrer trop familier.
S’il n’était pas déjà avec Sam, Lauren aurait sans doute sauté sur l’occasion. Après tout, ce n’était certainement pas sans bonne raison que ce journaliste voulait se retrouver en tête à tête avec lui, non? Il en aurait profité, il n’y avait aucun doute là-dessus. Le sourire gêné de Morgan ne faisait charmer davantage Lauren qui pousse la porte de la loge, l’invitant à entrer le premier. La pièce était assez petite, ayant juste assez d’espace pour un canapé, une petite vanité avec un miroir et un mini réfrigérateur.
Assoyez-vous! Je vous sers quelque chose à boire?
Sans attendre de réponse, il ouvre le réfrigérateur et énumère ce qu’il y voit.
Il y a des boissons gazeuses, de l’eau… Une bière? Ou vous préférez peut-être un café? Je peux aller en chercher si c’est le cas! Je côtoie beaucoup de mannequins et la plupart ne se contente que d’eau. C’est ennuyant, même si au fond, je comprends leur situation. Imaginez, je devrais retoucher leurs vêtements des centaines de fois si leur poids fluctuait constamment.
Malgré moi, je frémis en sentant sa main dans mon dos. Je ne suis pas tactile. Je ne déteste pas non plus les contacts mais disons qu’ils ont tendance à me surprendre lorsqu’ils viennent d’inconnu et c’est ce que Lauren Bokan est. Après tout, nous venons tout juste de nous rencontrer.
Il m’invite à le suivre. Je crois qu’il vaut mieux que cet interview se déroule en toute intimité. Cela évitera d’attirer l’attention ou de créer de fausses rumeurs. Je sais que les gens de ce milieu peuvent en être friands.
Lorsqu’il me demande si nous pouvons nous montrer plus familier, j’hésite. L’espace d’un instant je crains que ça ne soit la porte ouverte à tout et n’importe quoi. Après tout, il prend déjà des libertés en me touchant dès la première occasion. Pourtant, je n’ai pas envie de jeter un froid alors que nous n’avons pas encore commencé. « Oui, nous pouvons nous tutoyer mais je ne garantis pas d’y arriver du premier coup. » Dans un cadre professionnel, j’ai du mal à me montrer trop familier mais j’essaierais. Je lui adresse un passage un léger sourire avant d’entrer dans la petite pièce où nous allons nous entretenir. Alors que la porte se referme sur nous, mon regard croise celui d’un jeune homme qui attarde longuement son regard sur le styliste qui me sert de guide. Sur le moment, j’ignore ce que signifie ce regard et je dois avouer que je n’y accorde pas plus d’importance.
Je m’assois lorsqu’il me propose de le faire avant de lui répondre : « De l’eau gazeuse si vous en avez, sinon de l’eau plate sera très bien. » Il est trop tôt pour une bière et le café sera pour plus tard. Je note au passage que Lauren est un garçon particulièrement bavard. Il a l’air plein d’entrain et de bonne humeur. Je me demande s’il est toujours comme ça. Tout en y pensant, je sors mon carnet ainsi qu’un stylo et lorsqu’il prend enfin place, je le remercie pour la boisson avant de lui demander : « Depuis combien de temps êtes-vous styliste ? Et comment en êtes-vous arrivé là ? Quelle est votre parcourt ? » Je suis resté sur le vouvoiement par habitude. J’imagine qu’en cours d’entretien je parviendrais plus facilement à le tutoyer.
Lauren demande s'ils peuvent être familiers puisqu'il est du genre à oublier rapidement les formules de politesse. Surtout avec un jeune homme semblant à peine plusâgé que lui. Il était très séduisant d'ailleurs et s'il n'était pas avec Sam, il se serait sans doute montrer plus charmeur. Morgan ne semble pourtant pas aussi confortable mais le styliste avait l'habitude de déstabiliser les gens. Il sourit donc à sa réponse.
T'en fais pas, je te mettrais rapidement confortable.
Ils se retrouvent alors dans la loge et Lauren n'a évidemment pas remarqué son petit ami au loin. Il invite le journaliste à s'assoir et lui propose quelque chose à boire. Ce dernier est comme les mannequins finalement puisqu'il préfère se contenter d'eau. Lauren acquiesce et trouve une bouteille d'eau gazeuse qu'il lui tend. Pour sa part, il choisit une boisson gazeuse bien sucré, comme s'il avait besoin de plus d'énergie. Morgan commence alors à le questionner, utilisant toujours la politesse. Le styliste ne le corrige pourtant pas, se concentrant plutôt sur les réponses:
Je suis styliste depuis seulement trois ans. Mais je m'intéresse à la mode depuis toujours. D'ailleurs mon père dirait sans doute que c'est ce qui m'a rendu gay. Il a du mal à l'accepter, sans doute parce que je suis adopté. C'est un peu comme acheter un jouet cassé. C'est pas ce qu'il dit mais je peux l'imaginer... Bon ça change pas grand chose, j'ai un petit frère qui, lui, n'est pas adopté alors ils peuvent se reprendre. D'ailleurs il n'a aucun goût pour s'habiller c'est terrible. Il ne m'écoute pas. Tu es comme ça aussi? Je ne crois pas, tu es plutot bien vêtu j'imagine que ça t'intéresse pour travailler sur le sujet.
Il déblatère tout en s'installant à coté de Morganmême s'il y avait une place en face. Le petit canapé lui semblait plus confortable.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Lauren Bokan ne manque pas de conversation. Il ne se contente de pas de répondre à ma question, il l’enrobe de tout un tas de détail plus ou moins intéressants. Comme je ne sais pas encore dans quelle direction partira mon article, je décide de tous les noter. Qui sait ? Je pourrais peut-être m’en servir plus tard.
Après nous avoir servi, Lauren s’assoit à côté de moi, un peu trop près à mon goût, ce qui me pousse à m’écarter légèrement pour mettre un peu de distance entre nous et ainsi rendre l’entretiens plus formel. D’habitude, c’est à moi de briser la glace pour réussir à tirer les vers du nez de mon interlocuteur mais dans le cas de Lauren, on ne peut pas dire que ça soit nécessaire. « De ce que je comprends, vos parents ne vous ont pas vraiment soutenu dans votre décision d’être styliste ? » Surtout s’ils l’ont assimilé à son orientation sexuelle. Je trouve ça triste, ce genre de discriminions, tout comme cette impression que Lauren a, d’être un jouet cassé. « Tout à l’heure vous avez mentionné votre orientation sexuelle, est-ce qu’elle est un frein ou au contraire un atout pour votre travail ? D’ailleurs êtes-vous célibataire ou au contraire en couple ? » Ces questions devraient m’aider à mieux le cerner et donc à rédiger un portrait plus réaliste et vrai de lui.
Morgan semble noter tout ce qu'il dit ce qui encourage Lauren à poursuivre sans s'arrêter. Il doit trouver son histoire intérressante et, comme il n'avait pas l'habitude, il en profite. Il ne remarque pas le journaliste qui crée une distance entre eux lorsqu'il s'assoie à ses côtés, trop pris par ses propres paroles. Il lui pose d'ailleurs une question quu le fait réfléchir quelques secondes.
Je pense qu'ils auraient été plus ouverts si je n'étais pas gay aussi. C'est surtout mon père qui l'accepte mal et ma mère pense comme lui mais elle prend de mes nouvelles parfois. Mais mon travail be les intérresse pas.
Lorsque Morgan le questionne davantage sur son orientation, Lauren se demande s'il le fait toujours dans le cadre de son article. Il sourit à la perspective qu'il s'intérresse à lui autrement. Ça faisait toujours plaisir, même s'il était avec Sam.
Il y a beaucoup d'hommes gays dans l'industrie, plus qu'on ne le croirait...
Il réduit à nouveau la distance entre lui et Morgan, comme s'ils étaient complices.
Pour être honnête... Je ne suis pas tout à fait célibataire. J'ai su attiré le regard d'un certain mannequin que vous avez sans doute déjà vu quelque part.
Même s'ils ne criaient pas leur relation sous tous les toits, Lauren avait beaucoup de mal à ne pas se vanter d'être en couple avec Sam
Lauren ne semble pas mal à l'aise par mes questions. Il y répond sans filtre et parce que je suis un homme d'éthique, je me dis que je ferais moi-même le tri dans les informations qu'il me donne. Après tout je ne suis pas là pour faire dans le mélodrame ou le sensationnel, même s'il y a vraiment quelque chose de très triste dans l'histoire de Lauren.
Parce que son contexte familial n'est pas très joyeux, je décide de le questionner sur sa vie amoureuse. Lauren se rapproche de moi, comme pour me faire une confidence et je me retiens de bouger, me demandant ce qu'il compte me confier.
Contrairement à ses précédentes réponses, Lauren se montre plus discret et plus avar en détail, ce qui pique un peu ma curiosité. « Qu'entendez-vous exactement lorsque vous dites ne pas être tout à fait célibataire ? Vous et ce mannequin êtes en couple ou en relation libre ? Est-ce parce qu'il est célèbre ou qu'il n'a pas fait son coming out, que vous vous montrez si discret ? » Peut-être est-ce les deux ? En tout cas ça m'interpelle et ça me pousse à creuser un peu la question. Après tout si cet homme partage la vie de Lauren, il a une place dans mon article et y figura d'une manière ou d'une autre. Reste à savoir ce que le styliste voudra bien me raconter sur leur relation.
Lauren est surpris par les questions de Morgan. En relation ouverte? Et puis quoi encore? Il écarquille les yeux et ses pupilles se dilatent alors qu'il secoue la tête avec vigueur.
Non bien sûr que non!
Il se râcle la gorge pour se calmer et reprendre d'une voix légèrement plus calme.
Nous sommes bien ensemble et assumés. C'est juste que... Mon copain n'aime pas quand je parle trop. Après tout, il est relativement connu alors il doit faire attention.
Il s'approche davantage de Morgan, comme s'il craignait que quelqu'un puisse les entendre.
Vous êtes en couple? Vous savez ce que c'est que de ne pas vouloir déplaire à l'autre malgré soi? Je dois réaliser la chance que j'ai, je ne veux pas le perdre car il pourrait avoir n'importe qui. Même vous!
Lauren se montre soudain mystérieux sur l’identité de son petit-ami. Alors forcément ça éveille ma curiosité. Lui qui jusqu’à présent c’était particulièrement bavard et généreux en détail, il semble vouloir garder un peu de pudeur sur sa relation. Je trouve ça mignon, même si ça ne m’empêche pas de lui poser d’autres questions. Nous avons ouvert une brèche, autant nous y engouffrer et voir ce que ça pourrait donner. « J’aimerais bien que vous me racontiez comment vous vous êtes connu et mis ensemble. Vous n’êtes pas obligé de me révéler son identité. J’ai bien compris que vous préférez la garder secrète mais j’aimerais quand même en savoir plus sur votre histoire. J’ai l’impression que cet homme compte beaucoup pour vous. Alors il est normal que d’une manière ou d’une autre, il ait une place dans mon article. » Je n’ai pas non plus besoin d’avoir tous les détails mais quelque chose me dit qu’il y a une jolie histoire derrière qui pourrait contraster avec son enfance et sa vie de famille moins heureuse. Je me fais peut-être des idées mais quand il m’en parlera plus en détail, je serais fixé. « D’ailleurs, ce n’est pas trop difficile de travailler dans un milieu où la tentation est si forte ? Vous arrivez à garder le cap dans votre couple ? » La question pourrait aussi se poser à son petit-ami mais c’est Lauren le sujet de mon article.
Lauren sait très bien qu’il peut-être trop bavard et ça a causé quelques frictions entre lui et Sam par le passé. Il essaie de faire attention et c’est pour cette raison qu’il se montre plus secret concernant l’identité de son petit ami. Il peut néanmoins satisfaire la curiosité de Morgan en lui racontant comment ils se sont rencontrés.
On s’est rencontré dans le cadre de notre travail, j’étais son styliste.
Il sourit avec fierté car oui, Sam était très important pour lui.
Je suis choyé qu’il se soit intéressé à moi, si vous saviez comme il est beau. Pas seulement beau, il est romantique, avenant… C’est un vrai prince charmant!
Lauren a des étoiles dans les yeux en parlant alors qu’il pose sa main sur le bras de Morgan en le serrant, se laissant emportant par les émotions. Ce dernier le questionne alors sur la tentation de leur milieu et le regard du styliste s’assombrit un peu.
Vous voulez dire pour lui?
Il sent son estomac se nouer parce que ça lui paraissait évident. C’est Sam qui avait du succès et qui devait constamment être sollicité, après tout, c’était lui le mannequin. Lauren se mord la lèvre inférieure et retire lentement sa main.
J’imagine que je dois lui faire confiance, autrement, à quoi bon?
Je ne peux pas m’empêcher de sourire en entendant Lauren me parler de son petit-ami et de la manière dont ils se sont connus. Il semble très amoureux de lui, au point qu’il me le présente comme un parfait prince charmant. Est-ce possible ? Existe-t-il des hommes qui soient aussi charmants et parfaits ? Ou bien est-ce l’amour qui le rend aveugle ? Dans tous les cas, ce n’est pas réellement important. Ce qui compte, c’est l’histoire que Lauren souhaite raconter à ce sujet et je veillerais à la retranscrire aussi fidèlement que possible. « Cela ressemble à une très belle histoire d’amour. » Je sursaute un peu lorsqu’il me touche. Je sais désormais qu’il ne le fait pas exprès et qu’il n’a aucune mauvaise intention. Il est juste tactile et très passionné par le sujet que nous évoquons, à savoir son petit-ami. Avec plus de douceur, je décroche sa main de mon bras avant de préciser ma question : « En réalité je parlais de vous. Comment gérez-vous le contact avec autant d’hommes séduisants ? Vous êtes toujours sollicités par les mannequins. J’imagine que les histoires d’amour dans ce milieu sont très fréquentes, non ? » J’en veux pour preuve celle qu’il vit actuellement. « Cette relation avec ce mannequin, c’est la première du genre ou bien il est courant pour les stylistes de sortir avec des mannequins ? » La question est très personnelle mais nous pourrons ensuite évoquer ses projets d’avenir avant de conclure notre entretien car nous aurons fait le tour.