Puisqu’il faisait beau aujourd’hui et que j’avais une partie de la journée rien que pour moi puisque mon mari travaillait, Freddie était à l’école et Jaime à la crèche. Si ces derniers mois je m’étais complètement laissé aller, j’avais décidé, après une discussion importante avec mon époux, de me reprendre en main. J’avais conscience que tout n’irait pas mieux du jour au lendemain, mais déjà je voulais faire des efforts pour aller de l’avant. Et pour pouvoir aller de l’avant, il fallait que j’aille bien dans ma tête, et pour cela il fallait que je prenne un peu plus soin de moi, car je m’étais bien trop oubliée ces dernières années, depuis la naissance de Freddie en réalité, j’avais oublié qu’avant d’être une mère, j’étais une femme, et je devais remédier à cela. Alors évidemment, il y avait eu des évènements dans ma vie qui m’avaient fait revoir mes priorités, forcément pendant les cinq années d’absence de Teddy ma priorité c’était notre fils, pas question que je m’occupe de moi, mais aujourd’hui mon époux était bel et bien présent, alors je pouvais m’accorder du temps pour moi. Ainsi, je décidais d’aller passer un petit moment à la plage histoire de pouvoir nager un peu et profiter du soleil pour tenter de prendre quelques couleurs même si je n’étais absolument pas du genre à bronzer facilement. Je voulais simplement profiter d’un moment au calme, au bord de l’eau, sans mari et sans enfants, ce qui était assez rare, et je profitais d’être finalement encore au chômage, bien qu’en recherche, pour profiter d’un moment plus calme dans la journée pour ne pas me retrouver avec une tonne de monde sur la plage. Je trouvais un petit coin tranquille sur la plage pour poser ma serviette et mon sac. Etant seule, j’avais prévu une couche, propre évidemment, de Jaime dans laquelle j’avais caché mes clés et j’avais caché le tout sous le sable sous ma serviette, ainsi je pouvais aller me baigner en tout sérénité. L’eau était fraîche mais pas froide et c’était agréable, j’en profitais pour nager un peu avant de rejoindre ma serviette sur la plage pour me poser un peu et bouquiner en prenant soin de mettre un chapeau sur ma tête pour éviter une insolation. Au bout d’un moment, je regardais l’heure qu’il était sur ma montre, étanche, que j’avais au poignet. Il allait être temps pour moi de quitter la plage pour aller récupérer les enfants à l’école et à la crèche. Je repliais ma serviette avant de la mettre dans mon sac et en me relevant, j’avais un peu perdu l’endroit où j’avais ensablé la couche contenant mes clés. Prise de panique, je commençais à creuser un peu partout, en vain. « Mais qu’est-ce que je suis stupide, où sont ces fichues clés ?! » me demandais-je à moi-même sans penser une seule seconde que l’on pourrait m’entendre, clairement c’était le cadet de mes soucis à cet instant. Je creusais un peu partout dans le sable tel un chien bien trop heureux de découvrir le sable pour la première fois, sauf que moi je n’étais pas heureuse mais totalement paniquée à l’idée de ne pas retrouver mes clés et surtout de ne pas être à l’heure pour récupérer mes enfants, alors que je n’avais rien d’autre à faire que d’être à l’heure pour les récupérer puisque je ne travaillais pas.

@Charlie Sharp  

L’Océan. Cette fidèle amie que j’aime tant et qui s’occupe de me le rendre, jour après jour. Me rendre à la plage est un rituel que j’ai trouvé sans même réellement le chercher suite à ma démission de l’armée. Rendre mon insigne, ma combinaison et mon casque n’a pas été simple mais c’était une décision cruciale que je devais prendre, pour le bien de mes collègues et pour ma propre sécurité. Mon penchant… avéré pour l’alcool n’était pas profitable, bien au contraire, et tandis que je m’enfonçais toujours plus loin dans une sphère destructrice, je me retrouvais sans travail, sans mari, ayant signé les papiers du divorce, convaincue que c’était une nouvelle fois la seule et unique décision à prendre. J’ai quitté le cocon que nous avions créé avec tendresse, me louant un appartement ayant pour vue imprenable cet océan que j’avais apprivoisé, avec le temps. La première chose que je faisais, chaque matin, était de troquer mon long tee shirt déchiré qui me servait de pyjama pour un confortable maillot de bain une pièce afin d’aller nager, une ou deux heures, tentant de me délester de tous mes problèmes qui s’étaient nichés dans mon esprit embrumé. Routine pour laquelle je ne dérogerais pour rien au monde, je sortais donc enfin de l’eau, épuisée, quand je remarquais à quelques mètres à peine une femme blonde, un peu paniquée. Fronçant des sourcils et ne luttant pas une seule seconde contre cette idée que cela ne me regardait sans doute pas, je m’approche d’elle, me séchant les cheveux grâce à ma serviette de bain et lui demande, d’une voix enrouée:  

Euh… Bonjour, vous… Vous avez un soucis?

Mais me souvenant des mots qu’elle venait de précedemment prononcer, je hausse les sourcils, lutte contre la profonde envie de rire qui m’envahit suite au comique de situation que cette inconnue est en train de vivre, me mordille ma lèvre inférieure et demande:

Vous… Vous avez perdu vos clés? Je peux vous aider à les chercher mais… c’est une aiguille dans une botte de foin que nous devons trouver, non?

Penaude, je finis par poser mon sac dans le sable chaud et tend la main vers la femme, me rattrapant et faisant preuve de bonnes manières:

Je m’appelle Charlie, enchantée. C’était les clés de voiture ou de maison?

Question qui peut avoir son importance, après tout, si c’étaient celles de son domicile, elle pourra toujours retourner dans son véhicule et trouver une solution.
Mais je crois bien que le problème est bien plus insoluble que je ne l’imagine…
Alors, il est temps de chercher et de faire connaissance, même si ce n’était certainement pas le programme auquel je m’attendais, en me levant ce matin!

@Hazel Keating  

Totalement aveuglée par cette panique qui m'avait envahi alors que j'étais en train de chercher mes clés, je ne m'étais pas aperçu qu'une jeune femme s'était approché de moi. Je me trouvais toujours en train de creuser quand j'entendis une voix. Je relevais alors brusquement la tête avant que mes yeux ne se posent sur cette jolie brune. Sans doute devait-elle me trouver ridicule en cet instant, mais je ne pouvais pas faire autrement. Il était temps pour moi d'aller récupérer mes enfants et je n'étais pas en mesure de le faire puisque je ne trouvais plus mes clés. Visiblement, je n'étais qu'une incapable... J'avais perdu mon emploi, je n'étais pas nécessairement parvenue à en trouver un autre, j'avais sombré dans une dépression à cause du chômage, mon couple en prenait un coup et j'avais peur que mon mariage ne tienne pas le choc. Je soupirais en hochant doucement la tête en guise de réponse, tentant d'inspirer profondément pour me calmer. « Bonjour...» fut la seule chose que je parvins à lui répondre dans un premier temps. J'arrivais un peu à me calmer, comme si la présence de cette femme pouvait me rassurer, surtout quand elle me dit qu'elle pourrait m'aider à retrouver mes clés, mais rapidement elle évoquait que ce ne serait pas simple. « Oui je les ai perdu, je les avais mise dans un couche et enterré dans le sable, visiblement c'était la pire des idées que je pouvais avoir... Merci de proposer votre aide en tout cas. » avouais-je en baissant la tête, un peu honteuse de la situation. Je relevais la tête vers la jeune femme et esquissais un petit sourire quand elle se présenta. « Enchantée Charlie, moi c'est Hazel. Et malheureusement... j'ai perdu les deux, je les avais mise ensemble. Stupide n'est-ce-pas ? » demandais-je avec une petite grimace. Je me remettais alors à creuser un peu partout, il fallait absolument que je mette la main sur cette fameuse couche dans laquelle j'avais emballé mes clés. Je regrettais alors d'être venue me détendre à la plage plutôt que d'avoir fais le choix de rentrer m'occuper de la maison. J'espérais que rapidement je pourrais me mettre en route pour récupérer Freddie et Jaime. En tous les cas, si je devais voir le côté positif de la chose, c'est que cette mésaventure me permettrait peut-être de me faire une amie, en tout cas j'allais sûrement avoir un petit moment pour faire connaissance avec Charlie. « J'imagine que vous n'aviez pas prévu de chercher une couche pleine de clés en venant ici...» demandais-je en lâchant un petit rire, probablement nerveux.

@Charlie Sharp