« Le jeune homme là-bas, il a déjà travaillé pour nous, n’est-ce pas ? » Célian suit des yeux la direction qu’on lui indique et immédiatement, il se crispe légèrement en découvrant le visage de Nathan. Les débuts avec Nathan ont été houleux, pour ne pas dire carrément chaotiques mais maintenant qu’ils s’entendent bien, Célian ne voit pas vraiment l’intérêt de venir remuer le couteau dans la plaie. Encore moins en évoquant le stage que le jeune homme a effectué pour la société l’année dernière. Il en garde, pour sa part, un souvenir plutôt clair. Le problème, c’est que visiblement, son patron aussi. Il faut dire que dans ce qu’il entreprend, Nathan est particulièrement doué, il ne peut pas vraiment le nier. En essayant de faire abstraction de la proximité que son patron est venu lui imposer sous prétexte de l’interroger, Célian se concentre pour lui répondre. « Un stage, l’année dernière, on a un peu bossé ensemble. » Et ils en sont venus à se défier sur un terrain que Nathan connaît parfaitement. Ça ne devrait même pas l’étonner de le retrouver là pour cette soirée caritative au profit de certaines associations sportives, notamment le basket, d’ailleurs. « Il pourrait rejoindre nos équipes définitivement, il est important de s’entourer des meilleurs ! » Célian glisse vers cet espèce d’enfoiré de première catégorie un regard qu’il a appris lui-même à détester. De l’intérêt et du crédit, tout ce que cet homme ne mérite absolument pas, surtout pas quand la chaleur de son souffle vient trop souvent effleurer sa peau. Il reste fixé sur son objectif et il hausse les épaules d’un air désinvolte, comme toute réponse. « Si tu le connais, essaie donc de voir si nous pouvons le recruter. Je vous rejoins dans quelques instants. » Bien trop heureux d’être débarrassé de sa présence, Célian finit par se détacher du petit groupe de son agence pour se diriger vers Nathan.

Faire la promotion d’un tel évènement n’est pas vraiment dans les habitudes de la boîte mais justement, de nombreux gérants de société traînent leur patte dans ce genre de petite sauterie, son patron profite donc de l’occasion pour racoler. Mais ça, c’est son travail à lui, celui de Célian, c’est visiblement d’aller recruter de nouvelles recrues. Ce qu’il n’a absolument pas l’intention de faire. Il capte le regard de Nathan et le salue rapidement en s’approchant de lui, profitant du départ de la personne avec qui il était en train de converser. « Salut, tu vas bien ? » Il lui serre la main et lui adresse un sourire. « J’ai été missionné pour te recruter et je me dois de te prévenir, mon patron veut te mettre la main dessus, tu peux fuir à toutes jambes, personne ne te jugera. » Aux dernières nouvelles, c’est la fidélité sans borne de Célian qui avait conduit à des tensions entre eux mais l’eau a coulé sous les ponts et même si le jeune globe-trotter continue de faire incroyablement bien semblant, il sait pertinemment que le projet de vie de Nathan n’est pas d’intégrer une agence de communication. Tandis qu’un serveur passe à côté d’eux, Célian en profite pour lui récupérer deux verres. « Tu vas avoir besoin de ça je pense. Tu crois que tu peux faire comme si j'avais les meilleurs arguments du monde pour te convaincre ? » Il se marre un peu mais malgré tout, il reste incroyablement tendu. La situation n’a rien d’idéale pour lui, il n’est pas dans une configuration qu’il affectionne particulièrement.

@Nathan Kennedy  

En tant que capitaine de l'équipe de soccer universitaire, Nathan se devait d'être un peu partout pour espérer attirer l'attention des recruteurs de la FIFA. Plus ça allait, plus son rêve d'évoluer professionnellement se profile. Pourtant, il reste un étudiant en communication officiellement qui a obtenu certes une bourse sportive. Ce genre d'évènements ne lui fait pas peur. Il s'apprêtait à se servir un verre après avoir discuté avec un homme qui voulait lui proposer un sponsor lorsque Célian l'aborda. Il se souvient de ce gars avec qui il a un peu travaillé à l'issue de son stage l'an dernier. Au départ, c'était compliqué entre eux mais l'eau a finit par couler sous les ponts et ils ont pu convenir d'une entente cordiale.

Peut-être que c'est surtout parce qu'ils préparent Ninja Warrior. Une amitié sur fond de défis. Se tournant vers le jeune, il fronce alors les sourcils à ses paroles. Son patron voulait le recruter ? Mais pour quoi faire ? Il rit intérieurement tout en fixant Célian, intrigué.

« Ouais, ça va et toi ? » demande-t-il, pour commencer.

Il peut presque jurer qu'il est agacé de devoir faire le sale boulot pour son connard de patron. Il se demande presque pourquoi, il travaille toujours pour lui. Déjà durant son stage, il a pu observer comment il se comportait avec lui. Et tout ça avait l'air de chantage affectif. Lui-même a vécu toute son enfance avec un père manipulateur vivant pour ses propres intérêts, alors il sait reconnaitre les mauvaises personnes. Célian semble être piégé dans un engrenage et il sait que trop bien que c'est parfois difficile de l'admettre.

« Tu sais très bien que ça m'intéresse pas mais j'veux bien faire semblant. » s'enquit-il, ensuite.

Il accepte le verre qu'il lui tend, le sourire aux lèvres. En effet ça passera mieux avec un peu d'alcool. Il lève alors celui-ci en l'air pour faire semblant de trinquer.

« A notre prochaine collaboration alors ! » s'écrit-il, sur un ton qui se veut sérieux.

Faire semblant, il sait faire mais encore faut-il voir jusqu'où. Il fit tinter son verre dans celui du jeune homme et porte ensuite à ses lèvres le liquide ambré. Un bon whisky, certainement écossais. Amateur d'alcools et spiritueux en tout genre, il s'y connait un peu en la matière.

« Mais ouais, vas y vends moi ton truc. » ajoute-t-il, en cherchant du regard le dit patron.

Pour le moment, celui-ci est surtout occupé à se pavaner comme la plupart des gens ici. Il soupire et se tourne à nouveau vers le chargé de web-marketing, lui laissant alors tout le loisir de faire son speech.


@Célian Barrows   

D’habitude, retrouver un visage familier devrait être sécurisant pour lui. Habituellement plutôt sociable et avenant, il n’hésite jamais à profiter de ces moments pour discuter et s’amuser simplement. Pourtant, cette fois, le stress le grignote doucement. « Ouais, ça va et toi ? » Honnêtement ? Pas du tout. C’est ce qu’il pourrait répondre, puisque c’est la stricte vérité. Pourtant, il fait comme la plupart des gens dans ces cas-là, il répond de façon assez banale qu’il va plutôt bien et qu’il passe une bonne soirée. Rien de plus faux, en réalité. « Tu sais très bien que ça m'intéresse pas mais j'veux bien faire semblant. » Bien sûr qu’il le sait et pourtant, il ne peut s’empêcher de lui être reconnaissant de jouer le jeu aussi aisément. Il acquiesce rapidement avant de lui adresser un sourire. « Pour la peine, je te promets de ne pas te mettre trop la honte à notre prochain entraînement. » Comme un pacte scellé, il vient lui appuyer sur l’épaule en souriant davantage. Le fait qu’ils s’entraînent pour le projet qu’il a lancé récemment les a beaucoup rapprochés. Ils s’entraident énormément dans chaque étape et Célian apprécie le côté compétiteur de Nathan. Ils se valent et se ressemblent beaucoup, à ce niveau là.

Il lève son verre de manière tout à fait sérieuse et vient trinquer avec le jeune homme. Il hoche la tête, ravi de le voir jouer le jeu. « Mais ouais, vas y vends moi ton truc. » Célian le regarde un instant avant d’arquer un sourcil. « Parce que je dois te faire un vrai argumentaire ? Tu n’as pas peur de finir par être convaincu ? » Il lui adresse un clin d’œil. Se vendre, ou vendre n’importe quoi, c’est le boulot de Célian. La communication, manier les mots avec habileté, c’est son truc et faire la promotion de la boîte, il en a fait un art. Il fait ça quotidiennement, ce n’est pas bien compliqué, pour lui. « Tu sais déjà qu’on a un super terrain de basket pour se détendre entre deux réunions. » La seule chose qui intéresse Nathan, concernant son avenir professionnel, c’est le basket, il n’est pas sans l’ignorer. Alors il ne voit pas bien ce qu’il pourrait lui dire pour le convaincre. « J’ai réussi à recruter une très jeune web-designeuse le mois dernier en lui parlant des avantages de la boîte, une excellente assurance maladie et une épargne retraite ! » Il sait que rien de tout ça ne le convaincra réellement. Même s’il ne peut pas nier qu’il fait bon vivre dans l’entreprise dans laquelle il travaille.

« Je trouve que tu serais bête de ne pas renoncer à une brillante carrière professionnelle dans le monde sportif pour ne pas profiter de tout ça. » Il conclue, d’un air un peu dramatique et bien sûr, d’un ton parfaitement ironique. Il attrape un serveur qui a quelques amuse-gueule à leur proposer et pioche dedans avant d’en tendre un à Nathan. « Ah, j’ai oublié de te parler de l’équipe avec qui tu vas travailler, non ? Y a une sorte de génie de la comm, là-bas, un dieu vivant du marketing, c’est dingue tout ce que tu pourrais apprendre avec lui. » Son ton ne laisse place à aucun doute, il parle bien de lui-même. « Alors, convaincu ? » Il ne doute pas un instant que non. Il ne se rend pas vraiment compte qu’il n’a pas touché à son verre et que ses doigts pianotent dessus nerveusement. Il jette un œil à la position de son patron qui lui adresse un regard interrogatif. Putain, il manquerait plus qu’il perde des points parce que Nathan refuse d’écouter son discours. Il récupère l’attention du sportif et lui adresse un sourire. « Comment ça se passe pour toi, d’ailleurs ? » Si on lui demande pourquoi il a posé cette question, il répondra que c’est pour jauger de ses chances d’intégrer une équipe. La vérité, c’est qu’il est vraiment curieux de savoir comment il s’en sort, s’il a une chance de toucher du doigt le rêve derrière lequel il court. Et c’est vraiment tout ce qu’il lui souhaite.


@Nathan Kennedy  

Lorsque Nathan avait effectué ce stage au sein de l'entreprise pour laquelle travaille Célian, il avait eu un aperçu du monde impitoyable de la vie active. Si officiellement, il étudie la communication, ce n'est pas vraiment ce dont à quoi, il se destine. Il fronce les sourcils face au manque de réponse sur sa question mais pourtant, il n'insiste pas plus. Bien que quelques interrogations lui trottent dans la tête. Le patron de l'entreprise doit toujours être aussi exigeant. Pourtant, il est heureux de retrouver le jeune homme à cet évènement. L'amitié sur fond de défis qui s'est alors construite entre eux, l'amuse autant qu'il le perturbe. Ami et rival, Célian sait comment le chercher et le motiver d'une certaine manière. Lâchant finalement un rire amusé tout en le fixant.

« Ou peut-être que c'est moi qui te mettra la raclée, cette fois. » lance-t-il, amusé.

Après avoir trinqué, il écoute avec attention l'argumentaire du jeune homme, il faut dire qu'il fait ça merveilleusement bien. Mais pourtant, il se refuse à accepter même si l'offre est particulièrement intéressante. Qu'aurait-il à gagner en travaillant à plein temps derrière un bureau alors tout ce dont il aspire, c'est de devenir professionnel. Suivre les traces de ses idoles. Non rien de tout ça ne l'attire mais peut-être que ça lui apporterait une certaine stabilité le temps de signer un contrat avec un prestigieux club de la FIFA. Il ne manque rien de ce que lui explique le jeune homme, restant attentif et sérieux. Il sait que non loin de là, un homme les observe. Pour avoir eu un père particulièrement manipulateur, il sait reconnaitre ce genre d'hommes qui se croient tous puissants et celui pour qui travaille Célian est tout à fait dans la trogne de Barrett Kennedy. Ils auraient pu être meilleurs potes, ça ne l'aurait absolument pas étonné.

« Y'a quelques arguments intéressants, je vais pas mentir. » déclare-t-il, alors.

Un regard intéressé se pose sur eux, il tâche alors de ne pas croiser le regard du chef d'entreprise, fixant celui-ci sur l'employé chargé de le convaincre de rejoindre leurs rangs.

« Pourquoi, tu te donnes autant de mal pour ce type ? Tu pourrais faire tellement mieux, sans lui. » murmure-t-il, ensuite.

Il espère que ses paroles le feront réfléchir, il est évident que Célian est capable de grandes choses mais il ne se donne pas forcément le moyen de les accomplir. Lui aussi est déjà passé par-là mais à force d'être soutenu et d'écouter les conseils de ses amis, il a finit par accepter la vérité. Son père n'avait pas à contrôler sa vie. Il en est de même pour le chef d'entreprise qui se positionne comme un bourreau dans la vie professionnelle de son ami. Face à ses questions sur comment cela se passait pour lui, il fit mine de réfléchir quelques secondes avant de lui répondre.

« Eh bien, je dirais que ça se passe bien. J'ai bon espoir pour 2024. Je devrais signer pour un club. Plus qu'à attendre. » confie-t-il, calmement.

Il soutient le regard du jeune homme et boit quelques gorgées de son verre. Le liquide ambré lui donne un peu de réconfort et de confiance. Il espère secrètement que Célian finira par réaliser que rester au sein de cette entreprise n'est pas son avenir et qu'autre chose de plus brillant l'attend. Profitant d'un moment où le patron ne les observe pas, il entraine le blond à l'extérieur pour discuter plus librement.

@Célian Barrows   

« Ou peut-être que c'est moi qui te mettra la raclée, cette fois. » Le sourire de Célian s’épanouit sur son visage, particulièrement ravi de cet défi brut qui s’échappe de la bouche de son pote. Il fronce pourtant légèrement les sourcils pendant une infinie seconde, comme s’il prenait ça très au sérieux, tout à coup. « Tu as l’intention de faire ça comment ? » Il se moque, gentiment, de son incapacité à la battre sur son propre terrain mais Célian et Nathan le savent, ils excellent chacun dans leur domaine de prédilection. Il faut dire que Nathan est bien plus doué au basket que lui qui n’a pratiqué ce sport qu’une à deux fois dans sa vie. En revanche, pour le reste, Célian met la barre très haut, il en a conscience et s’en vanter, parfois, ça ne peut pas faire de mal à qui que ce soit. Parler de ça le détend pendant quelques instants, ça a un côté enfantin dont il a besoin avant de pénétrer dans le cœur du sujet et la raison qui l’a amené à aborder Nathan ce soir. Même si, finalement, il l’aurait fait sans l’impulsion de son patron, bien évidemment. « Y'a quelques arguments intéressants, je vais pas mentir. » Son sourire s’agrandit naturellement. « Avoue, c’est le génie de la comm, qui te convaincs le plus. » Il se moque de lui-même avant de hocher légèrement la tête en haussant les épaules. « Tu devrais y réfléchir, des offres dans ce genre, ça ne court pas dans toutes les rues. » Et dans un sens, il sait qu’il a raison. Une boîte comme celle pour laquelle il travaille, c’est le rêve pour débuter une carrière, avec des opportunités sans limite pour évoluer au sein de la communication, du marketing et de tout le reste. Il y a des possibilités qu’il n’a même pas encore lui-même exploré. Il y serait parfaitement à son aise, s’il ne sentait pas encore le regard de l’homme qui dirige tout ça d’une main de maître.

« Pourquoi, tu te donnes autant de mal pour ce type ? Tu pourrais faire tellement mieux, sans lui. » Nathan récupère l’attention de Célian en quelques mots, qui le désarçonnent un instant. La dernière fois qu’ils ont évoqué ce sujet, ils ont fini par se défier parce que Nathan avait osé critiquer le boss. Depuis, le jeune basketteur n’avait pas remis sur le tapis le mépris qu’il semble avoir pour son patron. Est-ce que, quelque chose, dans son attitude lui a donné l’impression qu’il agissait contre sa volonté ? Il détourne l’attention, habilement. « Tu parles, tu avais qu’à être moins bon à ton stage, tu n’aurais pas marqué son esprit et cette conversation n’aurait pas eu lieu. » Il le flatte pour éviter de s’attaquer au fond du problème. Au pourquoi il reste, pourquoi il lui lèche les bottes, pourquoi il reste dans son giron en quasi permanence. Pourquoi il accepte ses regards libidineux qui lui donnent la nausée à chaque fois qu’il les surprend. Pourquoi il est là, à finalement attendre qu’une nouvelle catastrophe lui tombe sur la gueule. Ces pensées, il les rejette loin, aux oubliettes, pour se concentrer sur Nathan. Il sent que le jeune homme l’éloigne, et ça le fait sourire, il ne fait aucun commentaire. « Eh bien, je dirais que ça se passe bien. J'ai bon espoir pour 2024. Je devrais signer pour un club. Plus qu'à attendre. » La joie est réelle et la réponse sincère. « Ce serait vraiment génial pour toi, je souhaite que ça réussisse, et surtout, que t’aies pas à te replier derrière une offre d’emploi inintéressante ! » Maintenant qu’ils sont seuls dans le jardin, Célian se détend l’espace de quelques secondes et reprend son sérieux en plantant son regard dans le sien. « Réellement Nathan, même si tu ne trouves pas à faire carrière dans le basket, n’accepte jamais un poste dans cette boîte. Tu as raison, il y a bien mieux à faire ailleurs. » Alors pourquoi il y reste ? C’est bien toute la question qui est sur le bout des lèvres, non ?


Plongé dans les yeux de son ami, il ouvre la bouche, il s’apprête à dire quelque chose, à confier peut-être une part de ce qui le ronge. Il n’en sait rien, il a juste envie que ça sorte, un peu de la merde qu’il gère au quotidien. Il est pourtant interrompu, avant d’avoir pu émettre le moindre son. « J’ai cru que vous étiez sorti signer le contrat de travail ! » Un rire gras accompagne cette réflexion. Immédiatement, la décontraction de Célian est relayée au second plan, remplacée par sa nervosité. L’homme dont ils étaient sur le point de parler s’incruste dans leur conciliabule, portant son attention sur son employé qui l’accueille d’un sourire faussement sincère, mais d’une imitation parfaite inégalée. « Les meilleurs sont le plus durs à attraper ! » Il réplique, comme pour donner de la légitimité à son échec. « Vous ne m’avez pas laissé finir mon argumentaire, j’allais parler de vous ! » Il flatte, cajole, caresse de ses mots. Il se dégoûte pour ça et pourtant, à en croire la réaction en face de lui, il sait qu’il fait ça bien. L’homme, flatté, lui adresse un sourire qui s’oppose au principe même de sincérité. Il profite du peu de témoins pour appuyer sa main contre son épaule, comme il en a pris l’habitude. Et Célian a pris du temps pour arrêter de réagir à ce geste. Il l’accepte, comme une offrande, malgré ses doigts qui jouent nerveusement contre son verre. L’homme salut Nathan et le gratifie d’un rapide. « Passez me voir lundi, je m’occuperai d’achever de vous convaincre. » Ainsi va la vie de patron. Croire que tout est acquis parce qu’il n’attend même pas de réponse et s’éloigne finalement avec deux autres patrons sortis pour un cigare. La voix de Célian subit un accro quand il reprend son souffle. Sans vraiment regarder Nathan, il fait remarquer. « Tu veux que je lui dise que le lundi, tu as aquaponey ? » Il n’est pas question de le voir débarquer lundi au bureau et se pointer pour un entretien. Mais pour ça, Nathan peut compter sur lui.  


@Nathan Kennedy  

Mettre Célian au défi, ça le fait vibrer Nathan. Un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres tout en fixant le gagnant de Survivor. Conscient que ça ne sera pas chose aisée mais il n'est pas du genre à se laisser impressionné. Sportif et déterminé, il n'a pas lésiné sur les entrainements ces derniers mois. Même en charmante compagnie. Mêlant son rire à celui du blond, il le fixe amusé par cette promesse.

« Je pourrais bien te surprendre, t'sais. J'me suis beaucoup entrainé ces derniers temps. Puis, tu me connais depuis le temps, j'suis pas du genre à renoncer.  » déclare-t-il, alors.

Renoncer, ça non. Que ce soit dans le sport ou dans la vie, il a toujours montré sa détermination et son envie de réussir. Se surpasser, c'est important à ses yeux. Haussant ensuite les épaules aux paroles de Célian, il ne s'est jamais véritablement imaginé travaillé dans la communication mais il fallait bien avoir un diplôme le temps d'avoir la place tant convoitée qu'il espère depuis si longtemps. S'il avait impressionné le patron de l'entreprise où il a déjà fait un stage, pourquoi il ne pouvait pas impressionner les recruteurs ? Positiver et relativiser, c'est quelque chose qu'il a appris à faire avec le temps. Après tout, avoir passé des années à être modelé à l'image d'un père cruel et égoïste, il s'est forgé une carapace. Ce n'est pas quelque chose dont il parle facilement, ça c'est certain et seuls, Connor, Harper et Naveen sont au courant de la manipulation qu'il a subi pendant son enfance. Riant de plus belle, il se tourne vers le jeune homme.

« C'est clair que ça demande réflexion mais j'ai bien trop à faire pour m'emmerder avec un contrat. Le seul contrat que je signerais, c'est des sponsors ou une place dans un club, tu le sais. » ajoute-t-il, ensuite.

Ce n'est pas au sein d'une boite de com qu'il imagine son avenir. Pourtant le pseudo discours sensé le convaincre de Célian est bien travaillé. Savoir manier les mots, ce n'est pas donné à tout le monde. Certains le font à des fins intéressées mais pas le jeune homme au contraire de son patron. Ce que Nathan a appris en grandissant avec un père manipulateur, c'est de ne pas se laisser faire. En grandissant, il a tourné le dos à Barrett Kennedy pour vivre sa vie loin de lui et toutes ses magouilles. Nouveau rire.

« Si j'ai été bon, c'est juste pour avoir une bonne appréciation, tu sais.  » s'écrit-il en haussant les épaules.

Cela aurait pu être ça mais la vérité c'est qu'il a toujours été doué. Fronçant les sourcils, il se demande si un jour Célian osera voler de ses propres ailes. Pourquoi pas faire concurrence à son connard de patron. En tout cas, il peut en avoir les moyens. Encore fallait-il le faire. Un sourire se dessine sur son visage lorsqu'il lui adresse son soutien.

« Merci c'est gentil. » déclare-t-il, simplement.

L'arrivée de l'homme ne le surprend pas le moins du monde, il reste calme, laissant son employé parler. Cherchant alors un moyen d'éviter d'avoir à signer un contrat. Aquaponey, ça pourrait être drôle. Il opterait plus pour un match ou un entrainement.

« J'ai entrainement le lundi, j'peux pas déroger à la règle en tant que capitaine. » explique-t-il, finalement.

Elle se finit quand cette soirée là, parce qu'il préfère largement boire un verre que de se prendre la tête pour une histoire de contrat qui ne l'intéresse pas.

« Tu veux pas qu'on le sème, plutôt ? » propose-t-il en chuchotant.

Le semer, c'est un bon plan ça non ? Le jardin a l'air assez grand pour éviter ce type qui aurait pu très bien s'entendre avec son père. Entre manipulateurs, ils ne peuvent que s'entendre non ?

@Célian Barrows   

« Je pourrais bien te surprendre, t'sais. J'me suis beaucoup entrainé ces derniers temps. Puis, tu me connais depuis le temps, j'suis pas du genre à renoncer.  » Une étincelle de défi brille dans la rétine de Célian, avec autant d’intensité que dans celle de Nathan. Et le jeune homme hoche légèrement la tête avant de lui accorder. « Je crois que c’est pour ça qu’on s’entend bien. » Maintenant, parce que ce n’était pas vraiment gagné, au début. Mais Nathan l’a poussé dans ses retranchements, au début. Il n’avait pas l’air de vouloir laisser passer le comportement abject de leur patron et lui, il fallait qu’il le défende à tout prix pour continuer à se faire bien voir. Ils se sont opposés plus d’une fois mais au bout du compte, il le voit bien, qu’ils sont faits du même bois et qu’ils fonctionnent à peu près de la même façon. « Je t’attends donc le plus vite possible pour me montrer à quel point tu pourrais me surprendre. » Il le défie sans même s’en cacher. Mais pourquoi le ferait-il, après tout ? Il y a dans leur regard la même lueur. Pour être sportif professionnel, Nathan doit avoir l’envie mais surtout, le tempérament qui va avec. Il faut avoir la force d’encaisser les coups et les échecs, surtout dans un sport d’équipe. Célian n’est pas sûr de pouvoir être aussi doué pour une discipline qui demande qu’il ne maîtrise pas tout de son environnement et du résultat. Quand il se lance un défi, c’est à lui-même qu’il le fait, il ne doit qu’à lui de réussir. Dans Survivor, le plus gros de son travail sur lui-même a été d’abandonner son individualisme pour la collectivité. Et il a finalement réussi, jusqu’à obtenir de très belles victoires avec son équipe, juste avant de pouvoir briller en solo, bien évidemment.

Mais la conversation ne tourne pas qu’autour de leur futur projet de participation à un autre style de jeu télévisé mais encore et toujours sur cette embauche que Célian est censé décrocher. Il sait pertinemment que revenir les mains vides va beaucoup décevoir l’homme qui lui a confié cette mission mais il est impossible pour lui de recruter qui que ce soit à travailler pour lui. Il est déjà de trop qu’il arrive à accepter que sa cousine continue à graviter dans son entourage, il ne lancera personne là-dedans. Il inspire un bon coup quand l’homme d’affaires finit par s’éloigner et croise le sourire de Nathan qui n’a visiblement pas l’intention de se laisser convaincre, ce qui arrange bien ses affaires. « J'ai entrainement le lundi, j'peux pas déroger à la règle en tant que capitaine. » Célian hoche légèrement la tête, un sourire en coin au bord des lèvres. « Je comprends. » Il fait mine d’être compatissant quand, en réalité, il comprend totalement le point de vue de Nathan. Surtout, qu’il continue de croire en ses rêves et qu’il n’y renonce jamais.

« Tu veux pas qu'on le sème, plutôt ? » Célian sourit, parce que l’air complice qu’affiche le jeune basketteur lui envoie des petites décharges d’adrénaline. Il adore l’idée même de se barrer. Son patron n’a pas disparu de son champ de vision, il voit bien qu’il revient chercher son regard assez régulièrement. Il fait ça tout le temps, quand ils sont en sortie. Comme s’il voulait continuer à exercer un certain contrôle sur lui, s’assurer qu’il ne s’enfuie pas. Il déteste ça mais il le laisse faire, toujours dans l’optique de le détruire un jour, de l’anéantir une bonne fois pour toute. Discrètement, Célian hoche la tête. « Tu proposes quoi ? » Il lui demande, curieux de savoir comment s’y prendrait Nathan pour s’éjecter de cette soirée. « Si on se planque dans des buissons, on risque de faire jaser la presse à scandales. » Il se marre même s’il n’est pas loin de la vérité. Nathan est un jeune athlète avec le vent en poupe et il commence à être pas mal reconnu aux évènements. Mais lui plaisante, il assume totalement son orientation et l’impact que ça peut avoir. Allez Nathan, on se tire de là ou pas ?


@Nathan Kennedy  

Ses relations sociales ne sont pas toujours au beau fixe, nombreuses ont été les fois où Nathan s'est retrouvé en conflit avec des gens et notamment avec Célian mais heureusement pour lui, il n'est pas rancunier. Le blond devait bien avoir ses raisons pour s'opposer à lui lorsqu'ils ont travaillé ensemble plusieurs mois en arrière. Leur goût pour le sport ne peut alors que les rapprocher, après tout. Un clin d'oeil accompagne ses paroles alors qu'il pense à la jeune fille avec qui il s'est entrainé ces dernières semaines. En pensant à Luna, il manque un battement de coeur mais tourne vite le regard sur son ancien collègue.

« Quand tu veux. » répond-t-il, simplement.

Lui aussi est curieux de savoir comment il se débrouille, surement pour mieux aborder de nouvelles stratégies pour l'aventure de Ninja Warrior qui ne devait pas tarder à commencer. Si dans le basket, il trouve le moyen d'être un leader en tant que capitaine, le côté solo du parkour a au moins le mérite d'assouvir ses besoins d'adrénaline. Son regard tourné vers le vainqueur de Survivor, à l'époque il avait suivi l'émission et avait été impressionné par la performance de Célian, il se doute bien évidemment qu'il a cette rage de vaincre qui va aussi le pousser à tout donner pour Ninja Warrior. Rage que lui aussi partage, cela promet un duel au sommet à suivre prochainement sur nos écrans.

Pourtant ce soir, ce n'est pas de ça qu'ils parlent mais bien d'une éventuelle embauche dont Nathan n'a absolument pas envie. S'enfermer dans un bureau quand il peut être sur le parquet très peu pour lui. Il a fait des études de communication par dépit car cela lui assurait au moins une bourse universitaire et une place au sein de l'équipe des Otters. Hochant la tête, il réfléchissait quelques secondes à comment se barrer d'ici sans être cramés. Une fois son idée toute trouvée, il se tournait vers le jeune homme.

« Eh bien, on a qu'à dire que t'as eu un empêchement familial. Du genre grosse urgence. Ta cousine est à l'hôpital. Comme t'as trop bu, j'dois t'accompagner. » explique-t-il, alors.

Sa cousine Eleonor qu'il connait bien, ayant eu une aventure d'une nuit avec elle, si seulement le responsable en communication savait, peut-être que son enthousiasme ne serait pas le même. Signe de la tête pour l'inviter à le suivre à l'intérieur et mettre en place leur plan machiavélique ou intelligent, cela dépend du point de vue.

« Tu me suis ?  » demande-t-il, ensuite.

Retour dans la cage aux lions où le patron se fera un plaisir de les alpaguer mais pourtant il s'avance vers lion, déterminé et surtout bien amusé au fond de mettre en place le stratagème qui leur permettra de se tirer de là. Il jette un regard à Célian pour l'encourager à expliquer ce qu'il s'est passé, tout du moins inventer en réalité.

« Vas-y, c'est ton moment. » souffle-t-il, doucement pour qu'il soit le seul à entendre.

Son regard se pose ensuite vers le PDG de l'entreprise qui espère sortir un nouvel argument à son embauche mais celui-ci n'eut pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit. Pour appuyer les paroles de Célian, il en profite pour en rajouter un peu, histoire que ce soit plausible.

« C'est vraiment affreux, j'peux pas le laisser conduire dans cet état. » déclare-t-il, sérieux.

@Célian Barrows   

« Eh bien, on a qu'à dire que t'as eu un empêchement familial. Du genre grosse urgence. Ta cousine est à l'hôpital. Comme t'as trop bu, j'dois t'accompagner. » L’idée n’est pas mauvaise, en soit mais il ne peut pas vraiment dire à quel point elle est merdique, en réalité. Le simple fait d’évoquer Ellie si près de leur patron lui donne froid dans le dos. Lui qui s’arrange en permanence pour éviter, justement, qu’elle se retrouve dans son collimateur, il ne risque pas d’avancer cet argument. Discrètement, juste avant que Nathan ne s’élance, Célian le retient par le bras, ayant réussi à reconnecter deux neurones entre eux pour lui confier. « Ellie bosse avec nous, je dois trouver quelqu’un d’autre. » Mais il a déjà une petite idée pour ça. Il est bien content que sa voix n’ait pas souffert du moindre accro, ni que la panique se soit aperçu dans son ton. Il est sûr de son argument. Après tout, s’il se met à inventer un accident à sa cousine pour la voir débarquer en pleine forme dès lundi au bureau, son argument tombe complètement à plat.

En réalité, Célian est tenté, pendant quelques secondes, de ne pas suivre Nathan dans son histoire. Il s’en veut d’être aussi peureux, parce qu’il ne peut pas se permettre de faire un tel pied de nez à son patron. Le jeune basketteur ignore tout ce qu’il manigance depuis des mois, les efforts qu’il doit fournir au quotidien pour que cet abruti l’apprécie et pour rentrer dans son jeu comme il ne cesse de le faire. Alors forcément, Nathan ne peut pas être au courant et il ne lui en veut pas. En revanche, il n’a plus vraiment le moindre argument quand il se retrouve devant le fait accompli. Il a à peine le temps d’ouvrir la bouche pour mettre en avant un coup de fil qu’il vient de recevoir. Heureusement, il est légèrement rôdé au mensonge, il commence à avoir l’habitude de berner ce fils de pute. Alors il retrouve un peu de son aplomb pour imaginer que son cousin vient de l’appeler pour lui dire qu’il vient d’avoir un accident. Au moins, le fait qu’il ait légèrement l’air à côté de ses pompes pourra s’expliquer par le fait qu’il soit désorienté par la nouvelle. « C'est vraiment affreux, j'peux pas le laisser conduire dans cet état. » Nathan intervient et Célian grimace aux mots qu’il emploie. Il frissonne légèrement en voyant le regard de son patron se poser sur lui et évaluer son état une seconde. Ses yeux s’attardent beaucoup trop longtemps et il en sent les effets destructeurs. Il déteste cette sensation, parce que son ami lui a donné l’opportunité de le faire en toute impunité. Le fait qu’il ait pris son temps serait imperceptible pour quiconque ne le connaissant pas vraiment. « Tu as bu, Célian ? » Son ton mielleux l’écœure. Sa condescendance, il voudrait lui envoyer en pleine gueule. Mais il se contente de secouer la tête. D’une main, il vient chercher l’épaule de Nathan pour s’y agripper une seconde. S’il a toujours l’air incroyablement sûr de lui, il doit jongler entre son envie de se barrer et celle de continuer à se faire bien voir. Tandis qu’il se penche, il inspire un bon coup pour venir supporter la proximité physique qu’il s’impose. « Je pourrais tâcher de continuer à le convaincre… » Il recule pour voir l’effet de ses mots sur le pdg de sa boîte. Ils font mouche, il le voit à son regard. Il les laisse partir sans qu’ils n’aient à demander leur reste et, un peu brusquement, Célian entraîne Nathan à sa suite.

« J’espère juste que ça ne va pas réellement porter la poisse à Lukas. » Il déteste mentir en s’appuyant sur les drames, ça ne peut jamais vraiment bien finir, ce genre de chose. Quand il retrouve l’air de l’extérieur, il respire un bon coup et prend une profonde inspiration. « T’es venu comment ? Parce que j’ai pas de bagnole. » Il était accompagné en venant, il aurait dû repartir de la même façon. Un vent de liberté lui souffle d’un seul coup dessus, incroyablement salvateur. Il avait besoin de ça pour se sentir plus léger, plus libéré.  « Ou on se barre à pieds ? » Il jette un œil aux bâtiments autour de lui en envoyant un sourire en coin à son pote. Il arque un sourcil, comme pour le mettre au défi. Il sait que Nathan s’essaie au parkour depuis des mois, et même s’ils n’ont pas du tout la tenue adaptée, ils pourraient, peut-être, prendre un peu de hauteur ?

@Nathan Kennedy  

Ce n'est peut-être pas l'idée du siècle mais elle a au moins le mérite d'être proposée. Nathan ignorait jusqu'à présent qu'Ellie travaille dans la même boite, faut dire que la dernière fois qu'ils se se vus, ce n'est pas spécialement pour échanger sur le boulot. Il réalise à ce moment-là que Célian ne sait rien de tout ça et évidemment, il se sentit un peu mal à l'aise. Comment réagirait-il, s'il l'apprenait ? Il ne préfère pas l'imaginer.

« Je savais pas. Mais ça marche avec n'importe qui de ta famille.  » déclare-t-il, calmement.

Restant en retrait, pendant que Célian échange quelques mots avec son patron, espérant que celui-ci tombe dans le panneau. Après tout, il n'y avait pas raison. Ce type est quand même bizarre, il s'est toujours demandé s'il cachait pas quelque chose sous ses airs sérieux et propre sur lui, au fond il ne lui inspirait pas spécialement confiance. Place au cinéma, ce que le basketteur a appris dès son plus jeune âge avec un père manipulateur qui voulait que son fils perce dans le septième art, ce qui n'est jamais arrivé et cela au plus grand désespoir de Barrett Kennedy. Les seuls talents de comédien de Nathan s'arrêtent à des apparitions dans quelques publicités. Laissant alors le blond s'agripper à lui comme si il en avait vraiment besoin, il appuie évidemment ses paroles comme il peut, histoire que le subterfuge marche jusqu'au bout.

« J'ai tenté de le ralentir mais quand il a appris pour son cousin, je n'ai pas pu l'arrêter. » s'écrit-il, sérieux.

Le plan semble avoir marcher et il se laisse entrainer jusqu'à l'extérieur. Désormais débarrassés, ils ont le champ libre pour se remettre de leurs émotions, il laisse échapper un petit rire avant de reprendre son sérieux face au commentaire de Célian.

«  Je ne te savais pas aussi superstitieux. » souffle-t-il, en fronçant les sourcils.

Le nombre de fois qu'il a menti ne lui a jamais attiré d'ennuis et ni à ses proches.  Lui non plus n'était pas venu en voiture, ce qui complique les plans mais il en faut beaucoup plus pour le décourager. Il devine le défi dans la voix de son pote qui peut facilement devenir un rival s'ils s'adonnent à une session de parkour improvisée.

« A pied, ça me va. De toute façon, ma voiture est restée chez moi. » s'enquit-il, alors.

Prenant le défi avec entrain, il tapote l'épaule musclé du blond avant de se mettre à courir jusqu'à l'autre bout du parking, assez pour quitter les lieux en quelques secondes, enjambant au passage quelques obstacles sur son passage.

« Essayes de me rattraper tiens. » lance-t-il, avant de s'élancer complètement dans la course.

Une fois bien loin du lieu de la soirée, il s'arrête pour reprendre son souffle et se tourne vers son ami qui l'a en réalité bel et bien rattrapé. Il a encore beaucoup à apprendre de son côté mais ils ont été au coude à coude sur les derniers mètres.

« Il est un peu chelou, ton patron ? Il se passe un truc que tu me dis pas ? » demande-t-il, curieux de le savoir.

Parce que d'en aller jusqu'à inventer un mensonge pour se débarrasser de lui, c'est qu'il devait avoir quelque chose de sérieux. Peut-être que ce n'était rien mais pour avoir fréquenter un manipulateur de la pire espèce depuis sa plus tendre enfance, Nathan arrive très bien à reconnaitre d'autres types de ce genre.

@Célian Barrows   

Quand l’air libre lui permet de recharger ses poumons, il en profite allègrement pour le faire. Il ignore les conséquences que son acte pourra avoir sur le lendemain, quand il retournera au travail mais il a besoin de s’éloigner de cette soirée étouffante. Croiser Nathan lui a permis de s’extirper d’une situation qui lui semblait complexe. Et c’est une bouffée d’air frais qu’il s’insuffle pour pouvoir reprendre pied sur ses émotions. « Je ne te savais pas aussi superstitieux. » Célian grimace légèrement avant de hausser les épaules. « Un jour, j’ai dit à ma mère qu’un de mes potes était tombé de vélo et que je devais absolument le rejoindre parce que j’avais très envie de retrouver Candice, la petite brune de la maison au bout de la rue. Le lendemain, mon pote se cassait la gueule à vélo. Ca m’a marqué. » Il essaie de le dire sur le ton de la plaisanterie mais il n’a plus jamais cherché un prétexte et surtout, il n’a plus jamais utilisé qui que ce soit pour se sortir d’une situation. Jusqu’à ce soir, bien évidemment. C’est pour ça qu’il n’est pas à l’aise avec ce qu’il vient de faire et dès le lendemain, il prendra grand soin de s’assurer que Lukas est sain et sauf et parfaitement en sécurité.

L’envie de se dégourdir les jambes le traque aussitôt, comme souvent quand il subit une pression trop importante. Sauf qu’il n’est pas seul mais il sait qu’il peut compter sur Nathan, en revanche. Un sourire lui agrandit les lèvres en le mettant au défi de faire un peu d’exercice, malgré les tenues branchées dans lesquelles ils sont coincés. « Essayes de me rattraper tiens. » Un rire s’échappe de sa gorge tandis qu’il pointe la direction du menton. « Je te laisse de l’avance. » Il sourit, incapable de ne pas ressentir la brûlure du défi lui écorcher les veines. Célian a un score de course tout à fait épatant, il sait que dans ce domaine, il est excellent. Le parkour et les obstacles n’ont absolument aucun secret pour lui. La course lui détend les muscles sensiblement. Il avale chaque mètre avec ses longues jambes taillées pour la course à pied. Il a cet avantage incroyable dont il joue aisément pour rattraper Nathan en quelques foulées. Ils s’éclatent mais Célian est entravé par ses chaussures et son pantalon qui ne l’aide pas à faire exactement ce qu’il veut. Pourtant, la brûlure dans ses muscles est salvatrice, accueillie avec légèreté. Quand ils finissent par s’arrêter, Célian porte sa main sur l’épaule de Nathan, le félicitant pour sa course et son endurance. Et pour lui avoir donné du fil à retordre, aussi.

Il reprend doucement son souffle tandis qu’ils se mettent à marcher. « On est plus près de chez toi ou de chez moi ? » Histoire que l’un d’eux puisse ramener l’autre à la fin de cette longue marche. « Merci de m’avoir accompagné Nathan, t’avais sûrement une bonne raison de te trouver à cette soirée ? » Il a peut-être gâché ses chances, et il espère que sa disparition inexpliquée ne lui portera pas préjudice par la suite. « Il est un peu chelou, ton patron ? Il se passe un truc que tu me dis pas ? » Célian se tend sensiblement alors que le sujet revient sur le tapis sans qu’il y soit prêt. Il tourne son visage vers son pote et l’observe quelques instants avant de reprendre son chemin. Il détourne son attention sur la voie qu’ils empruntent en réfléchissant à ce qu’il pourrait bien lui dire. Il hésite et en même temps, Nathan en sait suffisamment pour savoir que les choses ne vont pas aussi bien qu’il voudrait le lui faire croire. En réalité, rien ne va dans cette affaire et il étouffe progressivement sous le poids de ses secrets. Il hausse légèrement les épaules. « Ce que je peux te dire, c’est que j’ai pas l’intention de travailler pour lui éternellement. » Ca, c’est une certitude. Il sait à quel point il peut aller légèrement plus loin avec le fils Kennedy. « Tu l’as senti toi-même pendant ton stage, c’est quelqu’un de mauvais. » Et c’est rien de le dire. Son ton est grave, sa voix légèrement trahie par sa haine. Pourtant, il ne peut pas réellement lui dire tout ce qui se passe. « J’ai l’intention de me barrer dès que j’aurais trouvé un moyen de le faire un peu tomber de son piédestal. » Il confesse, sans vraiment y prêter attention. Il ne dit rien de plus qui ne soit réel. Il sait qu’il peut avoir confiance en Nathan, ce dernier n’ira pas trouver son patron pour lui dire à quel point son employé veut le voir détruit. D’ailleurs, ce n’est même pas totalement ce qu’il lui dit. « Après, j’envisagerai une reconversion professionnelle, tu sais que je me suis entraîné à dribler ? » Il plaisante, évidemment. Loin de lui l’idée de devenir basketteur. Les sports collectifs n’ont jamais été réellement son terrain de jeu favori.

Ils passent près du lycée de la ville et son regard s’attarde sur le gymnase qui le borde. Un sourire lui éclaire les lèvres tandis qu’il demande. « Je te montre ? » Il se met à courir vers l’établissement, bien évidemment fermé et interdit à tout public. Mais est-ce que ça l’arrête ? Pas le moins du monde.


@Nathan Kennedy